Bonjour tout le monde !

Je souhaite remercie kama-chan 59 et mower pour leurs retours. Vos corrections et commentaires m'ont été très utiles pour livrer un chapitre digeste et agréable à lire !

Encore une fois, excusez-moi pour cet énorme retard. L'année n'a pas été facile, question charge mentale et vie sociale. C'est allé à fond la caisse sur de nombreux points et j'ai dû revoir mes obligations pour plein de choses. Mais voici enfin l'avant-dernier chapitre de Le Papillon. Il me reste l'épilogue à écrire pour clore cette histoire à vos côtés.

Ça a été un grand plaisir d'évoluer à vos côtés, en lisant vos commentaires et vos questions sur la suite des intrigues. Akashi et Kuroko ont tellement grandi au fil des chapitres et des événements. Ils vont beaucoup me manquer quand le dernier point sera ajouté.

Après tout, Le Papillon est la première histoire à chapitre que j'ai écrite sur le fandom KnB. Elle représente beaucoup pour moi et m'a accompagnée pendant des années. J'espère également qu'elle a su vous réconforter, vous apporter du bonheur et du plaisir au fil de ces années.

L'histoire n'est pas encore terminée, il reste le chapitre 45 et l'épilogue pour en profiter encore un peu. Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture et merci d'avoir été présent pendant aussi longtemps.

Réponses aux reviews :

LiberLycaride : Merci pour ton commentaire, tu viens de m'apprendre quelque chose. Je ne savais pas qu'adorable signifiait "digne d'être aimé". C'est très joli ! Et on aimerait toute rencontrer Akashi, sous son beau jour bien évidemment. Un coup de ciseaux "égaré" peut rapidement arriver xD

Emmaa : J'espère que cette attente rendra le chapitre 45 toute aussi meilleur. Et oui ça me fait bizarre aussi, de me dire que cette histoire touche à sa fin. Elle risque de créer un grand vide quand j'aurais mis le point final. Et tes mots me touchent énormément, merci à toi. J'espère t'avoir renoué à la lecture et que tu aies pu découvrir de nouvelles histoires à dévorer, ce n'est pas ce qui manque sur ce fandom.

Annabellah18 : Merci pour ton joli commentaire, ça me touche beaucoup. Et tu auras la réponse sur l'opération d'Akashi dans ce chapitre ;)

Molly : Akashi et Kuroko sont des personnages que j'affectionne énormément. C'est donc avec un grand plaisir que j'écris sur eux pour ensuite vous le faire partager. Je suis contente que l'histoire te plaise et que tu profites de ce magnifique couple :D

Laura-067 : Et oui, Akashi s'est enfin rendu compte qu'il n'avance pas tout seul. Il lui suffit de demander de l'aide pour voir une main venir le soutenir et avancer à ses côtés. J'espère que ce chapitre te plaira et répondra à tes questions qui me font toujours autant plaisir.

Miss Yuki 66 : Et oui 7ans... c'est monstrueux. Je suis honteuse d'avoir mis autant de temps à arriver à la conclusion de cette histoire. Mais la voilà, même s'il reste encore l'épilogue à écrire, on y est. Un Akashi aveugle serait une bonne thématique pour une histoire, après tout lui qui est connu pour son Emperor Eye, il serait quoi sans ? Merci en tout cas pour ton suivi et tes commentaires touchants.

ellie27 : Et oui, Akashi et Kuroko sont chanceux de pouvoir compter l'un comme sur l'autre. Ils forment un magnifique couple, qui mérite des histoires portées sur eux. Pour les âges : Akashi 24ans, Kuroko, Kagami et leurs camarades de classe 17 ans. Pour Kise et Aomine 18ans. Nijimura 25ans.

Flo-sansa : Vous êtes plusieurs à vouloir relire cette histoire depuis le début, mais noooon ! Arrêtez tout ! Je suis sûre que les premiers chapitres vont être une horreur, car j'ai dû commencer cette fiction au lycée XD Mais en tout cas oui, j'ai aimé écrire sur l'état d'Akashi dans le chapitre 44. Il est plus vulnérable, plus humain que l'empereur froid et calculateur que l'on connait. J'aime beaucoup écrire sur lui dans ce genre de situations en fait haha. En tout cas, merci pour ton commentaire et tes jolis compliments !

Vanisha21 : Et oui, un Akashi plus humain est incroyable niveau idée d'écriture. Je prends un malin plaisir à le décortiquer pour ensuite le faire aller de l'avant, sur un chemin plus sûr et chaleureux. Merci pour ton commentaire et j'espère que le chapitre 45 te plaira, et bon courage pour tes fics !

Le Papillon

Scène 45


L'humain ne peut vivre et se développer que si un autre met son empreinte sur lui.

Boris Cyrulnik


À leur arrivée à l'hôpital, ils tombèrent sans surprise sur Masaomi en train de s'entretenir avec plusieurs médecins. Il ne fallait pas être devin pour deviner la portée de leur discussion. Kuroko ne put réprimer un sourire en entendant le soupir que poussa son amant. Ce dernier se détacha du petit groupe pour se rapprocher de son paternel. Sa main se posa par-dessus son épaule pour attirer son attention.

Kuroko pressa à son tour le pas pour rejoindre Akashi, son père et les médecins. Il fut suivi par Nijimura pour entendre le réalisateur contenir son père. Akashi ne voulait pas que les chirurgiens entrent dans la salle d'opération en étant sous pression. Cela pouvait jouer en sa défaveur et il souhaitait en ressortir en parfait état. Sa demande sembla atteindre Masaomi, qui se mit alors en retrait.

L'homme en blouse blanche rappela à Akashi qu'une hospitalisation de deux à cinq jours était nécessaire. Elle permettrait de faire le suivi de la greffe de la cornée, mais également faciliter son rétablissement. Les formalités derrière lui, Akashi suivit les pas de l'aide médicale à travers les couloirs de l'hôpital. Ses yeux atypiques se tournèrent vers Kuroko, qui était resté en arrière.

Le lycéen était encore, et toujours, bel et bien présent pour l'accompagner à travers cette épreuve. Il put voir un sourire étendre son visage, avant de le rejoindre et frôler sa main de la sienne. De leur côté, Nijimura et Masaomi marchèrent derrière eux jusqu'à atteindre la chambre citée plus tôt.

Akashi put observer son nouvel environnement pour les prochains jours. Il vint poser sur le lit le dessin conçu par la fille de Takao et ne put contenir les tremblements de ses mains. Ces dernières froissèrent légèrement le papier, avant de voir la main de Kuroko se superposer contre l'une d'elles.

« Tout va bien se passer, Akashi-kun, souffla-t-il avec conviction.

— Oui et si c'est pas le cas, on te prendra un joli toutou pour t'accompagner. »

Le rire franc de Nijimura fut interrompu par Masaomi qui lui jeta un regard sévère. Ce dernier se passa nerveusement la main dans ses cheveux avant de détourner le regard. Il se trouvait bien embêté d'avoir parlé trop vite. Après tout, son humour bancal était connu par Akashi, mais il aurait mieux valu s'abstenir en la présence de son paternel.

De son côté, Akashi plaça le dessin sur la table de chevet qui reposait à côté de son lit. Il ne s'agissait que d'une caricature enfantine, mais ce porte-bonheur pouvait peut-être donner de la chance à la réussite de son opération. Après tout, aucune aide supplémentaire ne pouvait être refusée. Tous les moyens étaient bons pour espérer reprendre son quotidien et sa vie en main. Une personne vint toquer à la porte et le détourna de ses pensées.

Le chirurgien rencontré plus tôt vint de nouveau s'enquérir de son état. Il vint le prévenir que l'opération ne devrait plus tarder et souhaitait voir avec lui quelques derniers points. Akashi et les autres écoutèrent avec attention le moindre détail annoncé. Ils purent ainsi connaître le temps de l'opération, les moyens utilisés pour remplacer la cornée abîmée et le temps de récupération.

« Et après le délai d'hospitalisation, si l'opération réussit, je pourrai retrouver un quotidien normal ?

— Il vous faudra suivre les traitements prescrits. Cependant, rien ne vous empêche de reprendre votre travail après la cicatrisation. Vous devrez éviter dans un premier temps les sources de lumière. À ce sujet, des verres solaires pourront être portés au besoin. »

Une fois qu'il eut terminé, le chirurgien quitta la chambre pour rejoindre ses confrères. Il laissa Akashi et son entourage dans cette pièce impersonnelle où flottait dans l'air l'odeur caractéristique des médicaments. Masaomi se rapprocha de son fils, assis au bord du lit. Il pouvait voir à son air sérieux que ce dernier finissait de traiter les dernières informations.

« As-tu réfléchi à ma proposition de retourner à la maison ?

— Si tout se déroule correctement, je pensais retourner à l'appartement. »

Ignorant tout de cette proposition, Kuroko observa l'expression des deux hommes. Masaomi acquiesça, mais il put voir sur ses traits une certaine déception. Sa silhouette s'était affaissée pour paraître bien plus petite, moins impressionnante. Cet homme au regard insondable laissait cette fois-ci transparaître une grande tristesse. Kuroko ne put s'empêcher de ressentir de la peine pour lui. Il était facile de comprendre que Masaomi venait de faire un pas vers son enfant, mais que ce dernier lui adressait un nouveau refus.

« Je pense que ce serait une bonne idée, Akashi-kun. Tu pourras mieux te reposer et récupérer. »

Étonné par le soutien soudain de Kuroko, Masaomi ne pipa mot. Il craignait qu'un simple hochement de tête ne fasse croire à son fils une possible alliance entre eux. Cela risquerait de le faire se renfrogner davantage. Son dernier souhait était de créer une dispute entre le couple. À la place, il resta silencieux et attendit le verdict. L'homme d'affaires vit Akashi scruter son amant, essayant de comprendre la raison de son intervention. Cela l'étonnait de voir Kuroko prendre le parti de son père. Leurs rares interactions se résumaient à être en opposition, jusqu'à présent.

Pourtant, les mots de Kuroko rejoignaient ses pensées lorsque Masaomi l'avait invité à retourner à la maison la première fois. Les domestiques pourraient se charger de lui donner ses soins, mais également le décharger des tâches ménagères. Il n'aurait pas à faire à manger ou encore à se soucier d'autre chose que de lui-même. Cela voulait cependant dire retourner à Kyōto et y rester un certain temps.

« Et si Akashi-san n'y voit aucun inconvénient, je pourrai venir te rejoindre le week-end. »

Nijimura dissimula son sourire par sa main, félicitant Kuroko pour ne pas perdre de temps. Le lycéen avait raison de battre le fer temps que ce dernier était encore chaud. Cela lui permettait d'obtenir ce qu'il voulait, avec le minimum d'effort à fournir. Le scénariste put ainsi voir les deux hommes se regarder avant de se tourner vers l'adolescent. Kuroko n'avait rien perdu de son sourire, en sachant que la situation était gagnée de tous les côtés.

« Si cela te convient, j'accepterai de retourner à la maison, accepta Akashi en souriant à son tour.

— Très bien. Je sors appeler la maison pour les prévenir de ton arrivée. »

Masaomi sortit son téléphone de sa poche, avant de prendre le chemin de la sortie. Il s'arrêta pourtant au niveau de la porte pour se tourner vers Kuroko qui s'était rapproché de son amant.

« Inutile de te soucier des frais de transport. Je ferai en sorte de te faire parvenir l'argent. »

Tout en refermant la porte derrière lui, la silhouette de Masaomi disparut dans le couloir de l'hôpital. Nijimura ne tarda pas à enrouler son bras autour des épaules de son ami. Il lui partagea sa joie de vivre à travers cette accolade dont il avait le secret depuis des années. Son rire fort fit basculer Kuroko de l'avant vers l'arrière. Il fut cependant interrompu par Akashi qui venait de saisir le poignet du brun. Son regard se plongea alors dans le sien, avant que le rouquin n'ouvre la bouche.

« Merci de m'avoir emmené à l'hôpital, mais pourrais-je avoir un moment seul avec Tetsuya ?

— Pas de soucis, l'ami, je comprends ce besoin de faire des mamours et loin de moi l'envie d'en être simple spectateur. »

Toujours aussi souriant, Nijimura salua les deux hommes en agitant sa main dans les airs. À la sortie du scénariste, Kuroko soupira de tout son soûl. Le lycéen ne tarda pas à venir le prendre dans ses bras et ramener son visage contre son torse. Ses mains caressèrent délicatement son dos tout en lui chuchotant des paroles réconfortantes. Il appréciait qu'Akashi se laisse aller en sa compagnie, délaissant son masque pour apparaître comme il était. Un être humain qui, à l'instar de ses semblables, ressent des émotions et des craintes comme la peur de perdre le contrôle.

Et s'il y avait bien une chose qu'il avait apprise aux côtés du réalisateur, c'est que ce dernier n'aimait pas rendre les armes. Il détestait ne plus avoir la main mise sur tous les pans de sa vie. Le moindre élément qui échappait à son contrôle le mettait de mauvaise humeur et faisait de lui une personne exécrable. Dans ces moments-là, il se fermait sur lui-même alors qu'il lui suffisait de demander de l'aide.

Ce trait de personnalité semblait pourtant s'effriter à son contact. Il aimait voir l'influence qu'il avait sur Akashi et qui le rendait meilleur qu'il ne l'était déjà.

« Je commence à me dire que je souhaiterais retourner à la mer plutôt que patienter ici, soupira Akashi en venant nouer ses bras contre le bas de son dos.

— On y retournera aussitôt que les médecins l'autoriseront, je te le promets. En attendant, je reste avec toi. »

Assis sur le bord du lit, Akashi acquiesça contre le torse de Kuroko, avant de resserrer leur étreinte. Il ne savait pas encore combien de temps il allait devoir attendre dans cette pièce impersonnelle. Sa chambre était loin de tout son confort habituel. Il savait cette étape cruciale pour son bien-être et les nombreuses années à venir. Cela ne changeait pourtant pas le fait que l'attente lui semblait interminable. Il redoutait cette opération de tout son être et pourtant, il n'attendait plus qu'une chose. Akashi priait intérieurement pour que tout cela soit derrière lui. Son souhait le plus cher étant de pouvoir reprendre l'écriture de ses scénarios.

Il souhaitait continuer d'évoluer aux côtés de son amant, découvrir de nouvelles choses et voir le jour se lever. Kuroko lui avait fait réaliser que la vie ne s'arrêtait pas à l'opération, quelle que soit sa finalité. Bien évidemment, dans le cas d'un échec, il aura besoin de se réadapter, mais des moyens existaient pour lui faciliter la tâche. Il ne devait pas se fermer à la vie et continuer d'avancer comme il l'avait toujours fait jusqu'à présent. Aujourd'hui, il avait à ses côtés des amis et un petit ami qui sauront le soutenir à travers les épreuves.

Pour cela, il allait mettre de côté ses doutes et faire confiance aux chirurgiens. Alors qu'il se redressait, il put apercevoir le visage serein de son amant. Ce garçon à l'apparence frêle, qu'il avait rencontré par hasard, caché sous un morceau de carton humide. Sa main se détacha de la silhouette svelte pour venir caresser sa joue avec délicatesse.

Le regard céruléen du jeune homme reflétait ses propres sentiments. Les mots débordaient sur ses lèvres et pourtant, ces derniers restaient coincés dans sa gorge. Il ne parvint à en formuler aucun et préféra plutôt se laisser baigner par ce silence reposant. Il en profita par ailleurs pour mieux ressentir les sensations qui le traversaient. Il devait avoir confiance et lâcher prise pour pouvoir mieux avancer.

« Merci infiniment, Kuroko Tetsuya. »

Son nom entier, prononcé par la bouche de son amant, apporta quelques couleurs sur ses pommettes. Pour seule réponse, il posa ses lèvres contre les siennes dans un tendre baiser.

-x-x-x-

Les portes de la salle d'opération se rabattirent sur le lit d'Akashi, empêchant les proches d'Akashi d'aller plus loin. Kuroko entrelaça ses doigts et pria pour que tout se déroule au mieux. À l'instar d'Akashi, il redoutait la finalité de cette épreuve et devoir se confronter à la cécité de son amant. Pour autant, son choix était fait et pour rien au monde il ne lâcherait sa main. Le chirurgien les avait prévenus que la greffe de la cornée pouvait prendre plusieurs heures. Néanmoins, il ne partirait pour rien au monde. Il comptait patienter jusqu'à retrouver Akashi dans sa chambre d'hôpital.

Nijimura et Masaomi se tenaient à ses côtés, dans ce couloir où voguaient quelques personnels soignants, proches et patients. Le meilleur ami d'Akashi leur avait apporté à tous un gobelet de café. Masaomi en but quelques gorgées, avant de le jeter dans une poubelle à proximité. Il avait toujours eu en horreur la nourriture et les boissons issues de cet endroit. Il y avait passé bien trop de temps, avec les problèmes de santé de sa défunte femme, et ne souhaitait pas s'y habituer et devoir y revenir de sitôt.

Masaomi pria silencieusement pour la réussite de l'opération. Et si le pire venait à arriver, il n'hésiterait pas à utiliser son argent pour trouver le meilleur spécialiste. Le bien-être de son fils était ce qu'il y avait de plus important pour lui. Il avait échoué dans leur relation, mais il pouvait néanmoins mettre tout en œuvre pour qu'Akashi soit heureux. Et si cela signifiait combattre vent et marée, alors qu'il en soit ainsi.

Les minutes défilèrent les unes après les autres sur l'horloge accrochée au mur. Le bruit des conversations alentour remplissait le couloir où ils patientaient. Et pourtant, ce bourdonnement incessant ne parvint pourtant pas à leurs oreilles. Tous étaient concentrés sur leurs prières et leurs pensées à l'égard du réalisateur qui se faisait opérer en ce moment même.

Dans la salle d'opération, le chirurgien situé à la tête du rouquin alternait entre plusieurs outils. Son objectif était de remplacer entièrement la cornée, en saturant le greffon à l'aide de fils. Cette opération permettrait à son patient de retrouver un niveau de vie confortable. Il se servit ainsi de son microscope pour voir l'œil endommagé et lui apporter la greffe nécessaire à son bien-être. Par des gestes habiles et des années d'expérience, il poursuivit son intervention avec prudence et dextérité.

-x-x-x-

« Kurokocchi ! »

La voix de Kise l'interpela et le fit tourner dans sa direction. Il put le voir arriver en compagnie de Kasamatsu. Le blond ne tarda pas à se jeter dans ses bras pendant que son ami restait en retrait, légèrement embarrassé d'être présent. Kuroko comprit que l'ancien mannequin l'avait traîné pour se tenir au courant de l'état de son réalisateur préféré. Kasamatsu n'y avait pas mis de réelle force. Après tout, le blond ne semblait pas avoir essuyé de coup et contenait à peine sa surdose d'énergie.

« Alors ? L'opération a été une réussite ? Mais qu'est-ce que je raconte, on parle d'Akashicchi ! C'était couru d'avance ! »

L'attitude de son ami amusa Kuroko, qui ne laissa pourtant rien transparaître. Son silence commença même à réduire l'optimisme du blond. Ce dernier parla alors de plus en plus vite, saisissant le bras du plus petit pour l'agiter, dans l'espoir d'obtenir une réponse. Il fut interrompu par Kasamatsu, qui attrapa son épaule pour ensuite le faire reculer. Cela n'empêcha pourtant pas Kise de continuer à gesticuler et se plaindre. Kuroko détacha son attention du couple pour se diriger vers le hall d'accueil. Il vit apparaître Murasakibara qui ne pouvait passer inaperçu grâce à sa grande taille.

« Bonjour, Murasakibara-kun.

— Bonjour, Kuro-chin, c'est pour toi. »

Sans avoir son mot à dire, Kuroko dut entrouvrir sa bouche pour recevoir la pâtisserie que l'homme avait préparée. Un sachet était tenu dans son autre main, relativement rempli en vue de son épaisseur. Il le remercia après avoir croqué un morceau et goûté à des arômes sucrés. Il avait deviné que certains proches d'Akashi viendraient à la fin de son opération.

« Tout s'est terminé il y a quelques minutes. Akashi-kun doit rester en observation plusieurs jours pour s'assurer que la greffe a bien pris. Le chirurgien est cependant confiant. »

Cette fois-ci, Kise sauta dans les bras de Kasamatsu tout en criant de joie. De son côté, Murasakibara engouffra une de ses pâtisseries en hochant simplement de la tête. Deux réactions diamétralement opposées et pourtant si proches dans leurs sentiments.

« On peut aller le voir ? Interrogea Kise avec entrain.

— Il est encore endormi suite à l'opération et les médecins nous ont prévenus d'y aller doucement avec les visites. Si vous voulez, je vous préviendrai quand il se réveillera.

— On fait ça alors, Kurokocchi. Allez, senpai on va fêter la bonne nouvelle !

— Il n'y a encore rien à fêter, idiot, rechigna ce dernier qui se laissa pourtant traîner par la tornade que représentait son petit ami.

— Tu donneras ça à Aka-chin, n'est-ce pas ? »

Kuroko réceptionna le sachet rempli de gourmandises offertes par Murasakibara. Il acquiesça tout en le remerciant, avant de voir le pâtissier quitter l'hôpital de son habituel pas traînant. Son regard fatigué se dirigea vers les couloirs dans l'espoir vain d'y voir la silhouette de son ami.

« Je savais la vie de lycéen difficile, mais sérieusement… le trafic de pâtisseries ? Souffla la voix moqueuse de Nijimura, qui revenait de sa pause cigarette.

— Murasakibara-kun vient de partir, tu en veux ?

— Je préfère m'abstenir. Après ma rencontre avec Nijiko, je préfère éviter ses confections, de peur de représailles.

— Dommage pour toi, ça en fera plus pour Akashi-kun et moi. Mais comment as-tu fait pour l'énerver à ce point ?

— Un talent inné, mon cher. »

Les deux hommes partirent en direction de la chambre du rouquin. L'écho de leur conversation parvint jusqu'aux oreilles de Masaomi, qui observait son fils encore endormi, les traits de son visage encore crispés par l'inquiétude. Afin de lui remonter le moral, Kuroko lui tendit le sachet offert par Murasakibara en lui souriant.

Ils ne savaient pas quand Akashi se réveillerait. Le chirurgien les avait prévenus que le délai pouvait varier d'un patient à un autre. Pour autant, ils ne comptaient pas quitter les lieux. Ils préféraient attendre le réveil de cet homme qui avait su poser son empreinte sur leur vie. Sa personnalité affirmée et sa rigueur dans le travail les avaient incités à donner le meilleur d'eux-mêmes. Kuroko avait su repousser ses limites pour devenir la personne qu'il était aujourd'hui et sera demain.

Le petit groupe put ainsi voir les heures défiler, avant qu'Akashi ne montre les premiers signes d'éveil. Masaomi se pressa d'appeler une infirmière, qui fit ensuite venir le chirurgien. Le personnel soignant se chargea de poser diverses questions. Cela leur permit de s'enquérir de l'état du patient et des séquelles de l'opération. Un pansement surmonté par une coque protectrice couvrait l'œil.

Restés dans le couloir pour ne pas déranger les professionnels, tous attendirent le verdict de pied ferme. L'anticipation et les doutes commencèrent à les submerger et ne plus les faire tenir en place. Kuroko laissa son habituelle impassibilité au placard en serrant le sachet de pâtisseries. Il se força à ne pas débarquer dans la chambre pour connaître le résultat.

Il ne put patienter davantage lorsqu'il vit le chirurgien refermer la porte, se postant devant lui pour le bombarder de questions. L'homme lui sourit, avant de le rassurer. L'opération s'était déroulée sans accroc et la suite reposera sur les épaules d'Akashi. Ce dernier devra suivre son traitement à la lettre pour que la greffe soit acceptée par son corps.

« Attendez encore un peu avant de le rejoindre. Il a besoin de repos en priorité. Privilégiez ensuite les visites courtes et en petit nombre. »

Kuroko comprit qu'il devait ronger son frein avant de pouvoir rejoindre son amant. Il dut pourtant se résoudre à patienter lorsque Nijimura les invita à manger. Ils avaient passé beaucoup trop de temps dans ces couloirs moroses et avaient besoin d'air frais.

« Allez-y, les enfants. J'ai des dossiers à régler à Kyōto, annonça Masaomi lorsque Kuroko ne le vit pas les suivre.

— Vous ne souhaitez pas voir Akashi-kun avant de partir ?

— Je le reverrai à la maison, grâce à toi. Inutile de se presser. »

Un discret sourire se forma sur les lèvres de Masaomi, avant que ce dernier ne les salue. Il prit par la suite congé en disparaissant parmi la foule. Kuroko put sentir le bras de Nijimura entourer ses épaules. Sa voix vint par la suite chatouiller son oreille.

« Tu as gagné l'estime de ton beau-père. Toutes mes félicitations.

— Tant que lui et Akashi-kun sont enfin en bons termes, c'est tout ce qui m'intéresse. »

Nijimura ébouriffa les cheveux de son ami avant de prendre le chemin de la sortie. Son ventre criait famine et il en avait assez de voir ce décor. Il avait pu voir quelques restaurants border l'hôpital, pendant qu'il fumait une cigarette à l'extérieur. Le scénariste comptait donc y emmener le lycéen pour se changer les idées et permettre à Akashi de se reposer.

Les deux hommes entrèrent dans un petit commerce de quartier. Ils partirent s'asseoir autour d'une table, l'adolescent posant dessus le sachet confié par Murasakibara. Une fois leur commande reçue, Nijimura se chargea de faire cuire la viande, face à un Kuroko muet. Ce dernier ne pensait qu'à retrouver son amant pour être à ses côtés.

L'opération terminée, ils pouvaient à présent songer à l'avenir sans nuages à l'horizon. Son cœur vint à rater un battement en songeant au lendemain. Il ne savait pas de quoi celui-ci serait fait ni encore ce que la vie lui réservait. Il n'était qu'un adolescent qui avait encore tant de choses à découvrir avant de se sentir satisfait.

« Mange donc au lieu de t'inquiéter. »

Nijimura plaça quelques morceaux de viande dans son assiette. Il dirigea ensuite son regard dans le sien. Le brun avait cette faculté de comprendre ce qui pouvait bien traverser l'esprit de son entourage. Kuroko n'était pas aussi insondable qu'il ne le pensait. Dès lors que des idées noires traversaient sa tête, ses sourcils se fronçaient et l'éclat dans ses yeux perdait en intensité.

« L'opération s'est déroulée avec succès et Akashi s'est réveillé. Tu as même réussi à réconcilier ces deux têtes de cochon. Alors qu'est-ce qui t'inquiète ?

— C'est vraiment pas grand-chose, prétexta Kuroko en commençant à manger pour faire diversion.

— Tu sais que j'écris des scénarios depuis plusieurs années ? Quand j'écris ce genre d'excuse, je sais que c'est que la phase visible de l'iceberg. »

Kuroko joua quelques secondes avec les grains de riz qui dépassaient de son bol. Il se trouvait ridicule de redouter l'avenir, quand justement il n'avait aucun contrôle sur ce dernier. Il reprochait à Akashi de trop vouloir régir sa vie et il était en train de souhaiter avoir les réponses sur son avenir comme par magie. L'adolescent finit par poser ses baguettes sur la table, avant de porter son regard vers l'adulte. Nijimura était bien plus âgé que lui et avait traversé plus d'épreuves. Le scénariste pourrait alors l'aiguiller, le mettre sur la voie.

« C'est juste que je me demande… Maintenant qu'Akashi-kun va retrouver la vue, est-ce qu'il voudra toujours être avec moi ?

— En quoi le fait qu'il retrouve la vue va changer ses sentiments envers toi ?

— Akashi-kun est un homme qui a réussi dans la vie. Ses films sont populaires et il vit confortablement, sans même le soutien de son père. Je suis encore en étude et je ne sais pas encore ce que je veux faire plus tard. »

Kuroko continua de donner les faits à Nijimura, ne pouvant plus s'arrêter. Le scénariste l'écouta sans intervenir, le laissant vider son sac. Il comprenait ses inquiétudes pour être passé par là en grandissant. Après tout, il ne s'était pas réveillé un matin en sachant ce qu'il voudrait faire le restant de ses jours. Nijimura avait dû tâtonner, se tromper, puis recommencer, avant de réussir.

La présence d'Akashi l'avait par ailleurs aidé dans son choix de carrière. Il avait pu constater avec quel sérieux le rouquin écrivait ses scénarios pour ensuite leur donner vie. Sa passion l'avait par la suite inspiré pour se lancer dans le milieu de l'écriture et l'invention. Nijimura avait pu se découvrir lui-même au fur et à mesure qu'il créait et élaborait des scripts. Il était ainsi passé de simple voyou à scénariste dont de nombreuses chaînes recherchaient le talent.

Un sourire se forma sur ses lèvres en observant Kuroko s'exprimer. Il voyait à travers lui un oisillon qui savait battre des ailes, mais dont l'objectif à présent était de quitter le nid. La question qui se posait toutefois, c'était pour aller où ? Ce premier pas déterminera la suite de son avenir pour se lancer dans la vie active.

« Tu sais, Kuroko… Rien ne sert de se presser. Je comprends que cela puisse te stresser, mais vraiment, ne redoute pas l'avenir et concentre-toi plutôt sur le présent.

— Mais…

— Tu as peur qu'Akashi rompe avec toi, car tu as moins d'expérience que nous et que cela te rend moins intéressant à ses yeux ? »

Kuroko acquiesça légèrement en joignant ses mains entre elles. Le regard de Nijimura s'adoucit avant de retourner les morceaux de viande.

« Sur ce point, tu peux me croire, ça n'arrivera jamais. Je vois bien à quel point Akashi est épris de toi. Il ne te quittera pas pour une raison aussi insignifiante. Il sera même du genre à te guider si jamais tu doutes de toi, comme en ce moment même. Alors, laisse-moi prendre son rôle un instant pour te dire ceci, fais-toi un peu plus confiance.

Les paroles réconfortantes de Nijimura firent étirer un sourire sur les lèvres de l'adolescent. Il se sentait un peu rassuré et voulait se fier à la vision de son homologue. Un avis extérieur qui se révélait positif était toujours agréable à entendre.

« Tu m'as dit que tu ne savais pas encore ce que tu voulais faire, mais as-tu quelques pistes ? Je peux te donner des tuyaux ou même te recommander, au besoin.

— À vrai dire, j'ai toujours aimé passer mon temps à la bibliothèque. Je suis même un membre du comité à mon école.

— Alors, pourquoi ne pas te diriger dans cette voie ? Interrogea Nijimura en continuant de manger.

— J'ai pris énormément de retard cette année et les examens sont pointus. Et puis je ne sais pas si j'en ai les compétences…

— Si ce n'est que du retard, tu peux compter sur Akashi pour le rattraper. C'était une tête quand on étudiait au sein du même établissement et ça n'a pas changé avec les années qui ont passé. Et s'il est occupé, tu peux compter sur moi. J'ai toujours su survoler mes examens, se vanta l'adulte, tout en s'esclaffant.

— C'est compréhensible si Akashi bûchait tes devoirs à ta place. »

Nijimura manqua de s'étouffer avant de voir le rictus sur les lèvres de Kuroko. Il entra aussitôt dans son jeu pour terminer le repas sur une note plus légère.

-x-x-x-

Deux jours s'étaient écoulés depuis l'opération d'Akashi. Kuroko était rapidement parti le rejoindre après le repas offert par Nijimura. Il s'était ensuite dirigé vers la chambre de son amant pour voir son état et s'il avait besoin de quoi que ce soit. Il était donc entre-temps retourné à l'appartement pour apporter quelques affaires au rouquin.

Les médecins lui avaient déconseillé la lecture pendant un certain temps. Ses yeux devaient se reposer un maximum et être sollicités le moins possible. Alors pour combler les journées de son petit ami, Kuroko avait opté pour des jeux de société. Il avait également pu voir avec Masaomi pour que son fils ait accès à la télévision.

Kuroko passait donc son temps entre les cours et la chambre d'hôpital. Dès que la cloche sonnait, il saluait ses amis et prenait les transports pour rejoindre Akashi. Le lycéen apercevait alors quelques têtes connues qui venaient rendre visite au réalisateur pour lui faire passer le temps et lui tenir compagnie. Murasakibara venait toujours avec des pâtisseries. Ces dernières finissaient d'ailleurs par s'entasser sur la table de chevet. Akashi les partageait alors avec les médecins, les infirmières et ses invités.

En passant sa tête par la porte menant à la chambre de son amant, Kuroko discerna la silhouette de Kise à côté du lit. Le blond dégustait un mochi, tout en commentant l'émission télévisée. Kuroko ne put réprimer un sourire en voyant la fatigue peindre les traits d'Akashi. Il put le voir acquiescer à de nombreuses reprises, plus pour la forme que pour fournir une réelle réponse.

Le visage d'Akashi s'éclaira immédiatement en l'apercevant dans l'entrebâillement de la porte. Kuroko s'avança alors pour les rejoindre et saisir sa main de l'autre côté du lit.

« Tu veux un mochi, Kurokocchi ? Ce sont les meilleurs que j'aie pu manger jusqu'à aujourd'hui, commenta Kise, en enfournant un autre dans sa bouche.

— Non merci. J'ai eu ma dose de sucre pour les années à venir, avoua-t-il.

— C'est la raison pour laquelle j'ai dit à Atsushi de ne plus mettre les pieds ici. Si je vois encore une de ces satanées poches, je fais appeler la sécurité.

— Je peux les ramener chez moi, alors ? Enchaîna aussitôt Kise, ladite poche contre lui comme pour la protéger.

— Fais-toi plaisir. »

À ces mots, Akashi ne prêta plus attention à Kise après son cri de victoire. Il projeta plutôt son attention sur la main de Kuroko contre la sienne. Son pouce vint caresser la surface disponible avec tendresse. Son œil corrigé portait encore une protection et un cache pour le protéger contre l'extérieur. Il ne pouvait donc voir son amant que par son œil droit. Cela lui donnait l'air d'un valeureux soldat des mers et il savait déjà que ses amis ne le lâcheraient pas de si tôt avec cela.

Akashi préféra mettre cette idée de côté pour observer le visage de Kuroko. Il ne loupa aucun détail, de son regard toujours franc aux sentiments qui illuminaient ses pupilles. Le rouquin se laissa plonger à l'intérieur de ces orbes vertigineux, sa main ne quittant pas celle de son amant. Une conversation silencieuse dont ils étaient les deux seuls animateurs.

Plongé dans leur petit nuage, le couple en avait oublié la présence de Kise à leurs côtés. L'ancien mannequin les observa avec intérêt. Il se demanda un instant si cela lui arrivait de regarder Kasamatsu avec une telle intensité. Une relation qui pouvait s'abstenir de mots pour continuer à évoluer et s'intensifier. Il sursauta quelques secondes plus tard, se rendant compte qu'il était peut-être de trop dans la pièce.

Il alla pour regrouper ses affaires quand un flash info à la télévision vola son intérêt. Ses yeux s'écarquillèrent en observant le texte qui défilait sous les images des voitures de police.

Le criminel Imayoshi Shoichi appréhendé par la police japonaise après un tuyau anonyme.

Kise laissa tomber la poche de pâtisseries et son sac avec fracas. Le bruit engendré fit éclater la bulle dans laquelle étaient plongés Akashi et Kuroko. Ils se tournèrent en premier vers le blond, dont le visage était livide, pour ensuite se diriger vers la télévision. Une journaliste se tenait en retrait, laissant l'image montrer les policiers et la silhouette du brun menotté.

« C'est un beau jour pour la justice japonaise. Imayoshi Shoichi est un criminel reconnu par la police pour de nombreux délits restés jusqu'à présent impunis. Il était parvenu à s'échapper aux autorités en n'ayant pas d'adresse fixe. Ce qui lui a permis de continuer à agir dans l'ombre. Nos forces de l'ordre sont parvenues à l'appréhender sans victime. On l'accuse notamment de trafic de stupéfiants, de chantage et du kidnapping de l'enfant du chef de la police. »

La journaliste commença à se diriger vers un policier pour connaître tous les détails de cette affaire. Pourtant, Kise ne parvenait plus à entendre quoi que ce soit, ses oreilles bourdonnantes. De sa rencontre avec Imayoshi à sa visite à l'hôpital pour voir Kasamatsu, jusqu'à l'aide apportée par Akashi et ses amis. Tout repassa à pleine vitesse dans son esprit et il sentit le sol se dérober sous ses pieds.

Kuroko arriva rapidement en renfort, en lui attrapant le bras. Il aida le blond à s'asseoir sur la chaise, avant de lui chercher un verre d'eau. Akashi en avait profité pour éteindre la télévision et laisser Kise retrouver ses esprits. Le jeune homme but à grande gorgée avant de porter ses yeux embrumés sur les deux autres. Leur mine inquiète aurait eu tendance à le faire rire habituellement, mais il n'en eut pas la force.

Imayoshi avait été arrêté. Il allait être prochainement jugé et enfermé pendant des années. Pourtant, il n'arrivait pas à s'en réjouir et souffler un bon coup. Les mots de la journaliste tournaient encore dans sa tête. Le kidnapping de l'enfant du chef de la police martelait son cœur à chaque écho. Son cerveau faisait barrage avec le cheminement de ses idées, comme pour le protéger de la vérité qui se dégageait dans son esprit.

Un éclair parvint pourtant à illuminer ses pensées et lui faire voir plus clair. Son contrat avec Imayoshi résidait à suivre Aomine pour obtenir des informations sur son père. Des informations sur le chef de la police pour mieux le contrôler et le faire chanter au besoin. Aomine avait été cet enfant kidnappé.

Cette réalisation retira le peu de couleurs que Kise avait regagné. Il eut soudain l'envie de vomir et se replia sur lui-même, ses mains s'engouffrant dans sa chevelure blonde. La voix de Kuroko ne lui parvint pas, alors que la culpabilité le submergeait. Kise finit pourtant par se lever précipitamment pour quitter cet endroit, courir n'importe où pour ne plus avoir à penser. Kuroko chercha à le retenir, le raisonner et le contenir, mais le blond rejeta sa tentative par un mouvement brusque.

Kise se dirigea à toute vitesse vers la sortie de l'hôpital. Des vibrations dans sa poche attirèrent son attention sur son portable où il put lire le nom de Kuroko. Il rejeta son appel téléphonique après plusieurs tentatives. Ses mains tremblaient à tel point qu'il finit par faire tomber son portable sur le bitume. L'écran se brisa avant que le blond n'ait pu faire quoi que ce soit. L'ancien mannequin observa son mobile inutilisable avec désarroi, avant de s'accroupir devant les portes de l'établissement et laisser ses larmes éclater.

Tout commençait à prendre sens dans son esprit. La froideur d'Aomine envers et contre tous, sa véhémence contre son paternel, sa colère à son encontre. Ses larmes débordaient de ses yeux pour inonder son visage. Leur rencontre n'avait fait que renforcer sa méfiance en lui rappelant cet épisode traumatisant.

Kise comprenait également mieux pourquoi Aomine était toujours surveillé. Il ne l'avait jamais vu sans Wakamatsu ou un garde assurant sa protection. Il avait été tellement idiot en ne pensant qu'à sauver sa carrière au détriment d'autrui. Un mode de vie auquel il avait fini par s'éloigner à cause de ce fichu contrat qui s'était retourné contre lui.

L'ancien mannequin se força à ne plus ressasser le passé et essuya rageusement ses yeux. Ce n'était pas le moment de s'apitoyer sur son sort, mais plutôt celui d'agir. Les dires de la journaliste allaient se répandre et Aomine n'allait plus être lâché par la presse. Ce n'était pas le moment de le replonger dans son kidnapping, dont le souvenir le tenait encore entre ses griffes.

Kise attrapa son téléphone abîmé tout en se redressant. Il essaya de le faire fonctionner en appelant le bleuté, sans le moindre succès. Son écran restait inéluctablement éteint et ne lui permit pas la moindre manipulation. Il ne perdit pourtant pas une minute de plus et regarda autour de lui pour se repérer. Aomine passait le plus clair de son temps sur un terrain de street basket non loin de son domicile.

Il y avait donc de fortes chances pour qu'il y soit avant d'être enfermé chez lui le temps que l'affaire se tasse. Sans plus attendre, Kise se mit à courir pour rejoindre le terrain et espérer y trouver le bleuté.

Ce fut au bout de plusieurs minutes, essoufflé et trempé de sueur, que le blond arriva à destination. Il se reposa un instant sur ses genoux pour reprendre son souffle. Sa respiration était saccadée et il voyait trouble. Kise partit pourtant chercher à toute allure la silhouette d'Aomine sur le terrain vide. Un juron lui échappa, alors qu'il observait la zone vide, son espoir de le voir s'effritant à chaque seconde passée.

En plus de ça, il n'avait aucun moyen pour le joindre. Son téléphone était mort et il ne se voyait pas aller à son domicile. Son père avait sûrement pris des mesures pour éloigner la presse et empêcher toute intrusion. Kise se laissa alors tomber sur le sol du terrain de street basket et s'allongea.

Il put observer les nuages défiler à faible allure et le soleil réchauffer son visage. Ses yeux se fermèrent un instant pour mettre de l'ordre dans ses idées et chercher une solution. Est-ce qu'Aomine apprécierait même de le voir en cet instant précis ? Il avait sûrement mieux à faire que voir sa tête qui lui rappellerait de mauvais souvenirs.

« Tu sais que pour jouer, il faut au moins être debout ? »

Son cœur bondit à l'entente de cette voix rauque, reconnaissable entre mille. Kise ouvrit les yeux pour se tourner vers Aomine, qui tenait un ballon de basket contre sa hanche. Son expression ennuyée n'avait pas changé depuis la dernière fois. Seuls ses yeux traduisaient une émotion différente, bien plus triste que d'habitude. Ses larmes remontèrent et Aomine initia un pas en retrait en le voyant sauter sur ses pieds, prêt à se jeter à son cou.

« Alors non. Absolument hors de question.

— Aominecchi ! »

L'intéressé plaqua sa main contre le front de Kise. Il maintint ainsi une distance entre leurs corps et ne compta pas en démordre. Les témoignages d'affection n'étaient pas son genre, surtout quand ces derniers étaient dégoulinants de morve. Il avait compris la raison de la présence du blond. Il avait même hésité à faire demi-tour en le voyant allongé piteusement sur le terrain. Cependant, il n'avait pas fait le mur pour repartir sans une partie ou deux. C'était la folie à la maison depuis que cette journaliste à la langue bien pendue avait rappelé des faits étouffés par la police.

Son père avait cherché par tous les moyens de faire taire son kidnapping. D'une part pour protéger sa réputation, mais aussi pour son bien à lui. Il n'avait pas besoin de se faire suivre par des journalistes à la recherche d'un scoop pour la presse à scandale. Et encore moins de voir le regard empli de pitié de ses enseignants, camarades et amis.

Un système qui lui avait convenu pendant un temps, avant de comprendre que son kidnapping était devenu un sujet tabou dans le cocon familial. Ses parents faisaient comme si rien n'était arrivé et que tout allait pour le mieux.

« Pour être sur la même longueur d'onde, tous les deux. Non, je ne veux pas en parler. Oui, je vais pas bien. Non, je ne veux pas en parler non plus. C'est clair ? »

Kise hocha sa tête contre la paume d'Aomine. Il renifla bruyamment avant de se décaler de plusieurs pas. Il en profita ainsi pour essuyer ses larmes et mieux voir le bleuté. Ce dernier s'éloignait déjà en faisant rebondir son ballon de basket fétiche. Il avait besoin de jouer et décharger les émotions qui le submergeaient. À travers cette partie, Aomine cherchait à retrouver de l'air et parvenir à respirer.

« Et une dernière chose. »

Aomine se tourna légèrement vers lui, suffisamment pour que son regard se plonge dans celui de Kise. Ce dernier se raidit de la tête aux pieds, prêt à entendre la sentence sans broncher.

« Puisque t'es là, essaie de suivre mon rythme. »

Avant même qu'il puisse cligner des yeux, Aomine le dépassa et inscrit un panier. Le ballon rebondit à plusieurs reprises sur le sol avant d'être récupéré par les mains basanées. Kise se retourna pour le voir le jauger du regard, prêt à repartir pour un nouveau one-to-one qui avait démarré sans qu'il ne le sache. Un large sourire vint recouvrir ses traits avant qu'il ne se mette à courir à sa suite.

Si Aomine ne souhaitait pas en parler, il n'allait pas le forcer. Toutefois, s'il pouvait soulager sa peine, il y participerait avec grand plaisir. Les deux adolescents parcoururent ainsi le terrain en long comme en large pour marquer le plus de paniers possible.

Le reste de l'après-midi se déroula sous les cris d'indignation de Kise et le rire d'Aomine. Un nouveau jour se présentait et il ne tenait qu'à eux d'en profiter.

-x-x-x-

Cela faisait à présent deux semaines qu'Akashi était sorti de l'hôpital. Kuroko avait changé la chambre d'hôpital contre le confort du lit du rouquin, dans sa maison d'enfance. Il avait convenu avec Akashi de ne passer que pour les week-ends, afin de ne pas manquer plus de cours. Son père lui faisait parvenir l'argent pour prendre le train et arriver plus vite à Kyōto. Le couple se retrouvait alors pour profiter du jardin ou encore de cette pièce où le lycéen émergeait petit à petit.

Il s'étira un instant avant de se tourner vers son petit ami qui dormait encore profondément. Un cache couvrait encore son œil qui cicatrisait correctement. Les chirurgiens étaient très confiants au sujet de la greffe, qui ne montrait aucun signe de rejet. Akashi allait pouvoir retrouver la vue et se remettre à écrire des scénarios pour ses films en attente.

La nouvelle avait enchanté le principal concerné et son cercle d'amis. Mis dans la confidence, Kuroko savait qu'une soirée était en train de s'organiser pour fêter le retour d'Akashi sur le grand écran. Après tout, ce dernier avait confirmé avoir pris cette pause avec regret. Il s'était battu pour en arriver où il en était et ne comptait plus tirer un trait sur l'avenir. Une fois rétabli, il avait alors annoncé qu'il reprendrait aussitôt.

Un large sourire vint éclairer le visage de Kuroko en observant le visage endormi de son petit ami. Le bout de ses doigts vint écarter quelques mèches rougeoyantes, caressant ses traits assoupis avec tendresse. Il s'arrêta en voyant Akashi froncer les sourcils, sans pour autant se réveiller. Son amant n'avait jamais été du matin et il était encore bien trop tôt pour qu'il se réveille.

L'adolescent se replongea dans la chaleur des draps, se rapprochant du rouquin avant de fermer les yeux. Il pouvait bien s'autoriser une grasse matinée à ses côtés.

Ce ne fut que quelques heures plus tard que Kuroko se réveilla. Le froissement de papiers venait de le sortir de sa torpeur pour ouvrir les yeux. Il discerna petit à petit la silhouette d'Akashi, assis à ses côtés en lisant le journal.

« Bonjour, Tetsuya, le salua-t-il en chuchotant.

— Quelle heure est-il ?

— Bien assez tard pour que les domestiques préparent le déjeuner. C'est plutôt rare que je sois réveillé avant toi. »

L'esprit encore dans le brouillard pour avoir trop dormi, Kuroko ne releva pas le pique. Il se frotta les yeux avant de remonter sur la tête du lit, s'asseyant à son tour. Le soleil illuminait la spacieuse chambre qui comportait des trophées et des dessins d'enfant. Lors de sa première visite, il avait inspecté les lieux sous tous les angles pendant qu'Akashi avait le dos tourné.

Le rouquin l'avait retrouvé avec une photo de famille. Le portrait le représentait aux côtés de sa mère, son père et un cheval blanc sur lequel Akashi était assis. Il avait ainsi appris que son amant faisait de l'équitation à l'occasion et que ce cheval était à présent à la retraite. Il le montait parfois pour faire quelques balades et lui faire se dégourdir les jambes. Akashi lui avait proposé de le lui présenter et peut-être le monter, mais Kuroko avait décliné immédiatement. Hors de question qu'il mette en péril sa vie sur un canasson. Son refus catégorique avait fait rire son amant qui prit ça comme un défi pour la prochaine fois.

« C'est vraiment calme, ici. »

Son commentaire fit acquiescer Akashi, qui tourna une page pour parcourir son journal. L'arrestation d'Imayoshi Shoichi faisait encore la une, mais il n'était plus question du kidnapping de l'enfant du chef de la police. Le père d'Aomine avait fait en sorte de faire taire la presse et laisser de la discrétion à son fils. Kuroko était par ailleurs parvenu à avoir des nouvelles de Kise. Le blond s'était excusé pour sa sortie précipitée et avait pu les rassurer sur son état. L'ancien mannequin n'était pas entré dans les détails et Kuroko n'avait pas cherché à en savoir plus. Tout ce qui importait, c'était qu'il allait bien.

Kuroko finit par poser sa tête sur l'épaule de son amant. Il se laissa bercer par la tranquillité des lieux et la chaleur de son homme. Il pourrait rester ainsi indéfiniment.

« N'oublie pas que cet après-midi, nous révisons pour tes examens à venir. »

L'adolescent se redressa sans plus attendre et dévisagea cet homme cruel. Il n'aurait jamais dû écouter Nijimura et demander à Akashi de l'aider dans ses révisions. Son amant s'était révélé être un professeur difficile à contenter, aucune moitié de réponse n'était acceptée. À l'instar de son mode de vie et de sa personnalité, tout devait être parfait. Akashi était donc un enseignant sévère qui n'acceptait pas deux fois la même erreur.

Le plus discrètement possible, Kuroko tenta de sortir du lit. Peut-être qu'avec un peu de chance, il pourrait prendre le train et repartir à Tokyo ni vu ni connu.

« Les domestiques sont au courant. Tu ne pourras pas t'échapper, souffla Akashi en le voyant faire avec amusement.

— Tu es cruel, Akashi-kun. »

Riant avec légèreté, le concerné referma son journal en voyant Kuroko rendre les armes. Le jeune homme rabattit la couette sur son corps, camouflant son visage pour essayer de disparaître. Il se cacha davantage en sentant le poids d'Akashi sur lui. Le rouquin tenta de retirer le repart les séparant, mais Kuroko ne comptait pas en démordre. Ces séances de rattrapage étaient de la torture.

« Pour te motiver, j'ai peut-être une idée à te suggérer qui te séduira, fredonna Akashi contre lui.

— Bien que délicieux, tes milkshakes ne dépasseront pas ceux du Maji Burger. »

Akashi continua de batailler en douceur pour faire sortir Kuroko de sa cachette. Ses mains tirèrent délicatement les pans de la couverture pour la faire reculer, dévoilant la chevelure de son amant qui se trouvait sur le ventre. Il se rapprocha alors de son oreille, tel un félin pour lui susurrer des paroles tendancieuses.

« Et le fait qu'à chaque bonne réponse, tu auras le droit à un souhait sans refus de ma part ? »

Un silence emplit la chambre d'Akashi, qui ne put contenir son amusement en ayant fait mouche. Kuroko ne tarda pas à se retourner pour le regarder, rabattant la couverture sous son menton. Il essayait de déterminer si la proposition était sérieuse ou si le rouquin lui tendait encore une carotte pour le faire avancer. Akashi était passé maître dans l'art de le faire marcher depuis le début de leurs cours.

« Tout ce que je veux ? Demanda-t-il avec suspicion.

— Tout ce que tu veux, reprit Akashi en posant ses lèvres contre les siennes.

— Tu es sûr ? »

Akashi vint l'embrasser une nouvelle fois et Kuroko ferma les yeux. Dans l'intimité de cette chambre, le couple avait poursuivi le sujet abordé après leur réconciliation. Kuroko avait laissé entendre qu'il aimerait un jour échanger les rôles et ils avaient promis d'en rediscuter. Ce moment était arrivé au détour d'une conversation fortuite, prenant de court le bleuté et apportant de jolies couleurs sur ses joues.

Sa relation avec Akashi lui avait permis de se libérer, de considérer qu'aimer un autre homme n'avait rien de mal. Il s'était ainsi détaché de ses chaînes pour profiter de sa vie et des sentiments mutuels qu'il entretenait avec le rouquin. Ce même homme qui avait toujours été à l'écoute de ses envies et besoins, cette fois-ci ne faisant pas exception.

Akashi avait pu ainsi entendre ses arguments et lui avait promis d'y réfléchir avec sérieux. Il était naturel que Kuroko désire l'aimer à sa manière, à lui faire découvrir de nouvelles sensations et de nouveaux plaisirs dans leurs moments les plus intimes. Il n'y avait aucune règle qui spécifiait qu'il était le seul à en avoir le droit. Le réalisateur ne souhaitait pas que leur relation prenne ce tournant de pouvoir et de contrôle. Il souhaitait être sur un même seuil d'égalité avec cet homme en devenir qui lui avait ouvert les portes vers un bonheur insondable.

Depuis cette conversation, ils n'en avaient toutefois pas reparlé et encore moins cherché. Kuroko n'avait même pas cherché à renverser les rôles sans prévenir son homologue. Après tout, il avait suggéré l'idée, mais il ne savait absolument pas comment s'y prendre. Il voulait attendre le bon moment, se sentir prêt à le faire et voir Akashi se laisser aller à son étreinte.

L'idée de faire l'amour à Akashi le rendait toujours tout chose. Il sentit à nouveau cette chaleur élire domicile au creux de ses reins, échauffer son échine et apporter la chair de poule à ses bras. Kuroko s'écarta pour reprendre de l'air. Son visage était aussi rouge que la chevelure de son amant. Ce dernier se rapprocha pour arriver à la hauteur de son oreille et poursuivre son petit jeu.

« Tu pourras me faire toutes sortes de choses avec mon total consentement.

— Akashi-kun, grogna-t-il en essayant de s'écarter davantage.

— Oui, Tetsuya ? »

Akashi glissa sa main sous la couverture pour longer le corps de son amant. Sa main caressa la silhouette pour descendre au niveau de son bassin, effleurant du bout des doigts sa longueur réveillée. Il sentit le frisson dont était pris Kuroko pendant que sa main descendait et montait. Pris par son propre jeu, le rouquin vint picorer la nuque de son petit ami et satisfaire ce feu qui prenait ses hanches. Ses lèvres ne tardèrent pas à retrouver celles du bleuté pour échanger un baiser rempli de passion.

La couverture fut rapidement envoyée au second plan. Aucune séparation n'était permise pour le laisser se repaître de cette chair faite sur mesure pour lui. Sa bouche partit à la recherche des points sensibles du jeune homme qui gigotait contre les draps, pendant que sa main continuait à prendre soin de lui. Il suçota l'un de ses tétons et joua de sa langue pour le faire se dresser.

« Imagine-toi me faire ces choses que je suis en train de te faire. »

En joignant les gestes à la parole, Akashi descendit au fur et à mesure sur le corps de Kuroko. Ses lèvres goûtèrent sa peau salée dans des baisers appuyés, descendant toujours et plus encore vers la zone où fourmillait un plaisir intense. Son regard croisa celui ardent de Kuroko, avant que sa langue ne vienne remplacer sa main. Ses doigts humidifiés ne perdirent pas une seule seconde et s'insinuèrent entre les lobes de chair. Son index vint frôler l'intimité du jeune homme, avant de s'y introduire avec facilité. La nuit passée facilitait la préparation et la détente du bleuté pour ce qui allait suivre.

La chambre se remplit de gémissements pendant que Kuroko subissait un délicieux traitement. La bouche d'Akashi faisait des merveilles et lui faisait voir des étoiles en pleine journée. La chaleur dans son abdomen s'intensifia à l'idée de réaliser ces caresses sur le corps du rouquin. Il aimerait plus que tout lui faire découvrir de nouveaux plaisirs, tous plus vertigineux les uns que les autres.

« Et une fois que tu auras terminé la préparation, tu sais ce qui arrivera ? »

Bien qu'Akashi continuait de l'allumer, Kuroko put entendre à sa voix son désir pour lui. Son timbre était empli de luxure et vacillait à certains moments. Un feu qui ne risquait pas de s'éteindre avant un certain temps et dont Kuroko n'avait pas peur d'en être consumé. Il écarta ses cuisses avec plaisir pour laisser son amant se glisser entre, profitant de l'intrusion pour voler ses lèvres. Il s'ensuivit un baiser impétueux, simplement renversant et inqualifiable.

Akashi plaça ses mains sous ses genoux et entama une danse effrénée. Il le pénétra sans répit et avec une telle intensité que Kuroko ne put se contenir. Ses gémissements rencontraient quelques accrocs, alors qu'il recevait la turgescence de son amant entre ses chairs. Au fond, il se fichait de savoir si c'était Akashi ou lui qui tenait le plus à cette promesse.

Ils en vinrent même à ignorer les à-coups donnés sur la porte. Le repas pouvait bien attendre pendant que les amants plongeaient sur les lèvres de l'autre. Toujours plus voraces, impatients et frémissants, Akashi et Kuroko vécurent le moment présent sans un regard en arrière.

Ils ne furent rassasiés que lorsque leurs corps rendirent les armes. La jouissance fut si puissante que les deux hommes mirent un certain temps avant de retrouver leurs esprits. Échoué sur le corps du plus petit, Akashi frémissait encore et se trouvait impatient de ce jour où Kuroko souhaiterait échanger les rôles. Après tout, il avait décidé de se laisser porter et découvrir de nouvelles choses. De laisser les rênes au destin ou à un autre, en toute connaissance de cause et confiance.

Il se retira doucement, la respiration laborieuse, avant de se laisser tomber aux côtés de Kuroko. Ce dernier ne tarda pas à venir se coller contre lui, se fichant de la chaleur étouffante qui occupait à présent la pièce et la moiteur de leurs corps.

« Après une douche méritée et avoir mangé un morceau, j'ai hâte de commencer ces cours.

— Le contraire m'aurait étonné, s'amusa Akashi.

— Et quand j'aurai réussi les examens, je te veux tout pour moi. Pas de soirée avec les autres, juste toi et moi.

— Alors, après les examens ?

— Avec un score parfait.

— Je vais devoir mettre les bouchées doubles sur mes enseignements. »

Kuroko l'embrassa une dernière fois avant de se redresser. Il remerciait la grande maison de son amant pour que ce dernier ait une salle de bain attenante à sa chambre. Il put rapidement se plonger sous l'eau chaude, sans avoir à revêtir des vêtements et croiser personne. La chaleur de l'eau fut bien vite remplacée par celle du torse d'Akashi. Son petit ami vint l'enlacer pour ensuite déposer des baisers sur son épaule.

De leur rencontre sous la pluie à ce moment partagé sous la douche, les deux hommes avaient pu évoluer de bien des façons. Et pendant que leur activité prenait une nouvelle tournure pour donner suite à leur précédent ébat, le couple comptait bien découvrir encore et toujours plus de nouvelles choses.