Bonjour bonjour ! Ici Erwaël ! Je suis plutôt contente de vous présenter la première partie de ce Two-Shot :) Je ne sais pas s'il sera bien réussi mais bon... Les personnages sont un peu OOC je pense - dites le moi, je ne peux pas juger seule - en tout cas, j'essaie de respecter au maximum leurs caractères. Bon, sinon, n'hésitez pas à laisser une petite review... C'est la récompense d'une pauvre auteure de fic !
Disclaimer : Le monde d'Harry Potter et les personnages appartiennent à JKR, notre maîtresse à tous... Sinon, pour la playlist : Poupées Russes de Kyo, Always de Saliva et Gives You Hell de The All Americans Rejects.
Couples : Harry/Draco, Ron/Hermione, Blaise/Théodore, Neville/Ginny, Bill/Fleur, Luna/?, Georges/Angelina...
Fic du moment : Baba O'Riley de D. Would. Vous ne l'avez pas lue ? Mais... Qu'est ce que vous fichez encore là ? Allez, hop hop hop !
"Car j'ai, pour fasciner ces dociles amants,
De purs miroirs qui font toutes choses plus belles :
Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles !" Charles Baudelaire (poème "La Beauté")
"We're all stories in the end. Just make it a good one." Doctor Who
"On baise sur de la techno. On fornique sur du rock. On couche sur de la soul et on fait l'amour sur du classique." D Would dans sa fic "Baba O'Riley"
Draco Malfoy n'avait pas toujours été quelqu'un de méchant. Quand il n'était encore qu'un petit garçon, quand Voldemort n'était plus, il avait été heureux. Son père, bien que dur et froid, n'était pas cruel. Sa mère avait été tendre, aimante, lui accordant tout ou presque. Oui, Draco Malfoy, en se regardant dans la glace ce matin là, pensa qu'il avait été heureux. Mais aujourd'hui... l'était il encore ? La guerre était finie, Voldemort avait été tué par Harry Potter durant la bataille de Hogwarts. Celle où Crabbe avait été tué. Celle où il avait perdu son parrain, Severus Snape, qui était comme un père pour lui, mais encore celle où ses parents avaient été capturés. Narcissa n'avait pas été emprisonnée, seulement condamnée à verser une grande partie de la fortune familiale pour aider à la reconstruction de Hogwarts. Lucius, par contre, avait écopé de la peine capitale : il était enfermé à Azkaban jusqu'à la fin de ses jours.
Pourtant, songea Draco en arrangeant sa cravate, Potter avait essayé de les protéger. Aussi étrange que cela puisse paraître, s'il n'avait rien pu faire pour Malfoy Senior, c'était grâce à son témoignage que Narcissa avait évité la prison. Il se remémora la voix de sa Némésis, résonnant dans la salle comble.
Harry était à la barre, dressé, ses yeux verts débarrassés de lunettes (sur une intuition d'Hermione, bien sûr) étincelants de détermination.
« – C'est grâce à l'intervention de Mrs Malfoy que je suis toujours en vie ! En effet, elle a menti au sujet de ma mort, dans la forêt. Pensant que je n'étais plus là pour me battre, Voldemort a laissé échapper son contrôle ! C'est grâce à elle si j'ai pu vaincre le Lord ! »
Les jurés tressaillirent devant la force émanant de Harry.
« – Enfin, je sais de source sûre que Narcissa Malfoy n'a pas été de grande utilité aux Death Eaters. Son seul et unique but, durant ce conflit, fut de protéger son fils unique, Draco Malfoy, allant jusqu'à user du Serment Inviolable avec Severus Snape pour éviter que Draco aie à tuer Albus Dumbledore. »
Narcissa jeta un regard à la fois surpris et reconnaissant à Potter, qui ne posa pas les yeux sur elle, préférant continuer à fixer les membre du Magenmagot.
« – Severus Snape qui, comme vous le savez, était un fervent partisan de l'Ordre et qui a joué un grand rôle dans cette guerre. Ainsi, je demande aux membres du Magenmagot de vouloir se montrer compréhensif envers Mrs. Malfoy. »
Draco sortit de ses pensées, terminant d'arranger ses cheveux blonds. Potter, son pire ennemi, avait tenté de les aider. Il lui devait quelque chose, et ne pouvait s'empêcher de détester ça. Ses yeux d'acier lui renvoyèrent un regard fatigué. Il se recula de quelques pas, ajusta son costume italien à la coupe parfaite, et sortit enfin de la salle de bain pour lacer ses chaussures de cuir brillantes. Avant d'ouvrir la porte de son petit appartement, il s'autorisa une dernière réflexion. Il devait bien plus que ça à Potter. Il lui devait la vie. La scène lui revint à l'esprit.
Les sortilèges fusaient, Goyle et Crabbe étaient incontrôlables.
« – Descendo ! »
Un hurlement retentit, mais Potter cria :
« – Finite ! »
Draco était furieux, le Seigneur avait était clair, s'il voulait s'en sortir vivant il ne devait pas abîmer le diadème ou Potter.
« – Non ! Si tout s'écroule, le diadème va être enterré sous les décombres ! »
Mais personne ne l'écouta. Crabbe contesta son autorité, lui assenant ce qu'il savait être la vérité : Lucius n'était plus rien pour le Lord. Mais Harry tenta de récupérer la tiare, et un Endoloris le manqua de peu. Draco, mû par il ne savait trop quoi, essaya de l'arrêter. Potter ne devait pas être blessé. Du moins, pas par quelqu'un d'autre que lui, sa Némésis. Soudain, Hermione apparut, et l'enfer se déchaîna. Il tenta d'arrêter ses acolytes, qui ne l'écoutaient pas, et entendit soudain des cris derrière lui. Il se retourna, et vit Crabbe et Ron courir vers eux en hurlant, poursuivis par des flammes terrifiantes. Il reconnut le Feudeymon, et ne douta pas que Granger ait fait de même. Il attrapa Goyle, tentant de le tirer à travers le brasier ronflant, terrifié, perdit de vue les autres. Sans solution, ne parvenant à soulever Goyle, Draco finit par le hisser sur une pile de détritus. Un hurlement affreux résonna, et il eut juste le temps de tourner la tête pour voir le brasier dévorer Crabbe. Il cria, la pensée lui traversant l'esprit étant celle de sa mort future... Et soudain, Potter apparut, monté sur un balai. Il lui tendit la main. Cette même main qu'il avait refusé de lui donner dans le Hogwarts Express lors de leur première année. Et Draco n'hésita pas, il essaya de l'attraper, mais Goyle était trop lourd et...
« – SI ON MEURT A CAUSE D'EUX, JE TE TUERAI HARRY ! »
Ron et Hermione venait d'arriver, ils juchèrent Goyle sur leur propre balai et foncèrent vers la sortie. Draco, lui se serra contre le dos de Potter, tremblant de terreur, le nez enfoui dans les vêtements du Survivant. Mais ce dernier prit un fichu virage en épingle, pour attraper il ne savait trop quoi, et Draco cria, se cramponnant à lui, son corps suivant machinalement celui de Potter. Enfin, ils furent dehors, l'air frais envahissant ses poumons.
Draco sourit. Fichu Saint Potter. Il lui devait la vie, à cet espèce de stupide Gryffindor. Enfin bon, il n'aurait peut être pas l'occasion de lui rendre la pareille... Le jeune homme ferma les yeux pour se donner du courage. Jusqu'à la fin de la guerre, il avait été un froussard qui obéissait à son père, qui lançait les mêmes insultes que lui pour le rendre fier alors qu'il n'en pensait pas toujours un mot. Mais maintenant que le Seigneur des Ténèbres était mort, que son père et le reste des Death Eaters étaient en prison et qu'il avait dû acheter un petit appartement dans le centre de Londres, il avait changé d'avis. Et aujourd'hui plus que tout autre jour, il voulait le prouver.
En effet, cela faisait presque deux ans que Harry avait tué Voldemort. L'été avait passé, Hogwarts avait été reconstruit et à la rentrée, les élèves avaient tous redoublé pour repasser une année normale. Le Trio d'Or avait, sans grande surprise, obtenu leurs ASPICs avec mention Optimal pour Granger dans toutes les matières, Effort Exceptionnel pour Potter dans toutes les matières sauf en Potions où il avait eu Acceptable, en Défense contre les Forces du Mal et en Sortilèges où il avait bien entendu eu O, et enfin Weasley s'en était sorti avec E partout sauf en Potions (A). Et oui, Draco avait suivi leur avancée. Non, ce n'était pas parce que il s'intéressait au Survivant, c'était juste qu'on lui avait toujours dit « Soit proche de tes amis et encore plus de tes ennemis », voilà tout. Il savait ainsi que Granger et Weasley, toujours en couple, s'étaient installés avec Potter à Grimmauld Place. Granger semblait suivre une carrière au Ministère, tandis que Potter s'était tourné vers le métier d'Auror – sans grande surprise – tout comme Weasley, qui gérait en parallèle la boutique de farce et attrape de ses frères.
Draco rouvrit les yeux et poussa la porte. Sa vie entière se jouait maintenant. Trois sorciers patientaient sur son palier. Parmi eux, Weasley, qui lui prit l'épaule pour transplaner jusqu'au Ministère de la Magie. Là, les trois Aurors l'encadrèrent et Ron en profita pour lui glisser à l'oreille :
« – J'espère que tu as bien dormi Malfoy. Je ne sais pas pourquoi, mais Harry veut témoigner en ta faveur, alors j'espère pour toi que tu vas bien te tenir. »
Draco pensa à une chanson entendue la veille...
Dans la vie il y a les flaques et les éclaboussures
Dans la rue les petites frappes, des lions, des vrais durs
Dans la musique il y a des farces et les graines du futur
Et si souvent des coups d'État, parfois des investitures
Il y a des notes d'espoir, des images qui saturent
Il y a ceux qu'on ne voit pas et il y a les statues
Il y a ceux qui aboient et quelques vraies statures
Il y a ceux qui ont la foi et il y a les postures
Les épreuves, l'apprentissage et les coups de ceinture
Il y a des cœurs des réceptacles et il y a les ordures
On voit des bras qui se cassent dans la sueur et la sciure
Il y a ceux que l'on écrase et ceux qui exultent
Il y a les pièges, les arnaques, quelques âmes encore pures
Il y a parfois des comebacks parfois des ruptures
Entre ma conscience et moi, deux poids deux mesures
Il y a le temps des grands soirs et le temps des blessures
Le blond ne répondit pas, se contentant de lui balancer un froid regard. Pourtant, intérieurement, il était plus que surpris. Potter, qui voulait... témoigner ? Encore ? Il avait pensé pendant un moment que son rival, occupé entre ses cours et la réhabilitation de Severus Snape, l'aie oublié. Ce n'était apparemment pas le cas. Toujours impassible, l'ancien Slytherin se laissa guider vers la salle d'audience, où le Magenmagot au complet, les témoins en faveur et contre lui, sa mère, Blaise, et Théodore l'attendaient. Il s'assit tranquillement sur le fauteuil au centre de la salle, des chaînes vinrent lui entourer les poignets. Enfin, il se permit d'observer les témoins. Son regard tomba finalement dans les émeraudes bouillantes de Potter. Le brun semblait avoir hâte de commencer.
Le procès semblait interminable. Les témoins défilaient à la barre, ces idiots du Ministères ayant décidé de commencer par les témoins l'accusant.
« – Draco Malfoy a fait entrer les Death Eaters dans Hogwarts, ânonnait le vieux concierge du château sous le regard agacé de Potter. »
Draco eut un regard amusé devant le visage déterminé de sa Némésis. Bon sang, mais c'est qu'il avait vraiment l'air de vouloir l'aider ! Saint Potty, atteint du complexe du chevalier servant ! Il retint un sourire moqueur et se contenta de tenter de se défendre.
« – Je n'avais pas le choix. À l'époque, Vous-Savez-Qui était de retour, installé dans le manoir Malfoy, et il surveillait nos moindre faits et gestes. Si je ne faisais pas ce qu'on m'ordonnait, c'était ma famille au complet qui y passait. »
Il vit du coin de l'œil certains jurés hocher la tête d'un air pensif. Mais enfin, ce fut le moment des témoins de la Défense. La première appelée à la barre fut, à la grande surprise de Draco, Hermione Granger.
« – Draco Malfoy ici présent a tenté de me défendre durant notre emprisonnement au Manoir Malfoy. »
Draco la fixa, puis se souvint.
Les cris d'Hermione étaient affreux. Il se tenait en face d'elle et pouvait voir son visage trempé de larmes le fixer avec terreur et désespoir. Il ne voulait pas ça. Il ne l'avait jamais voulu. Granger avait beau être une Sang de Bourbe, elle ne méritait pas ce que Bellatrix lui faisait subir. Et cela venait juste de commencer. Il pouvait percevoir les beuglement de Ron, en dessous, qui hurlait le prénom de son amie. Draco, tremblant, s'avança et dit faiblement :
« – Ma Tante, peut-être dit-elle la vérité... »
Son regard avait accroché celui de la brune, qui le contemplait avec stupéfaction. Mais Bellatrix, ivre de fureur, se contenta de lancer un nouvel Endoloris, faisant hurler sa prisonnière.
« – Tous les Mudbloods sont des menteurs et des voleurs, Draco ! «
Il se recula, vaincu, les yeux toujours dans ceux de Granger, qui battit des paupières en un remerciement silencieux pour cette tentative.
« – Je repose la question !Où avez-vous eu cette épée ? Où ? »
Draco revint au présent, devant Hermione qui venait de finir son témoignage.
« – Ainsi, Draco Malfoy, malgré l'implication d'une partie de sa famille, ne m'a jamais touchée durant cet épisode douloureux. »
Et, fixant les jurés, elle remonta brusquement sa manche, dévoilant l'inscription faite par Bellatrix sur son avant-bras gauche « Mudblood. ».
« – Enfin, je peux vous assurer que si vous cherchez le responsable de ça, ce n'est pas Draco. »
Le blond lui adressa un remerciement silencieux pour son témoignage, tout en confirmant ce qu'elle avait dit en ajoutant des détails sur ses pensées à cet instant.
« – G... Hermione et moi n'étions pas amis, mais je n'aurais pas souhaité la voir comme ça. Les tortures qu'elle a subi étaient cruelles et gratuites, et j'ai voulu l'aider mais... Je n'ai pas pu. Pardon Hermione. »
Pour la première fois de sa vie ou presque, Draco était sincère. Après la Guerre, il avait aidé à reconstruire Hogwarts, en compagnie d'autres comme le Trio d'Or, mais aussi Blaise et son petit ami Théodore, Luna, Neville... Pour lui, il s'agissait de travaux forcés par le Ministère pour « réparation en attendant le procès final », mais finalement, il avait appris beaucoup de choses sur lui même et sur les autres. Notamment le fait que les Sangs-Mêlés et les Nés-Muggles n'étaient pas des incapables, qu'il aimait beaucoup Hogwarts et qu'il détestait les travaux manuels avec Hagrid. Durant ces trois mois, de mai à fin août, le jeune sorcier avait travaillé en silence, se contentant de faire ce qu'on lui demandait sans rechigner – ou presque ! – et d'écouter les conversations des autres quand il le pouvait. Il avait ainsi appris que Ginny et Neville étaient heureux ensembles, que Harry acceptait très bien tout ça, que Percy Weasley s'était déclaré à Pénélope Deauclair... qui lui avait mis un râteau, que Fleur et Bill essayaient de faire un bébé... Ah, et que Georges sortait avec Angelina, l'ex de son frère jumeau décédé. Glauque.
Une fois de plus, Draco revint en sursaut au présent, mais cette fois en entendant la voix de sa Némésis. Potter avait enfin été appelé à la barre.
« – Draco Malfoy n'était pas un Death Eater Convaincu. »
Potter repartit sur ce qui s'était passé au Manoir Malfoy.
Bien sût qu'il l'avait reconnu. Potter était sa Némésis, il avait sentit sa présence à l'instant même où il avait mis un pied dans la pièce. Mais... S'il dénonçait Potter, le Lord allait arriver et le tuer, et ça, Draco ne pouvait pas le supporter. Potter ne pouvait pas mourir. Bon sang, il était le seul espoir du monde sorcier ! À l'instant où ces pensées lui traversèrent l'esprit, le blond se trouva heureux de bien maîtriser l'Occlumancie.
« – Je... je n'en sais rien, répondit-il à la question agacée de son père. »
Ce dernier le somma fébrilement de mieux regarder, mais il ne pouvait pas. Potter, car c'était bien lui, était défiguré par un maléfice, et il avait du mal à le supporter. Sa Némésis, sans être un canon de beauté, était habituellement bien plus beau que ça.
« – … Draco, vient là, regarde bien, qu'est ce que tu en penses ?
– Je ne sais pas, souffla Draco avant de se retourner vers la cheminée. »
Oui, c'était Potter, la cicatrice était reconnaissable entre mille. Du moins pour lui, qui l'avait si souvent contemplée au cours de duels de regards meurtriers avec son rival. Mais étrangement, Draco ne se décidait pas. Il ne voulait pas être celui qui avait livré Potter.
« – De plus, continuait Harry, Draco Malfoy n'a pas hésité à me rendre les baguettes durant notre évasion du Manoir. »
Draco écarquilla imperceptiblement les yeux. Ah bon ? Mais quand.. ah oui, il se souvenait. Potter s'était jeté sur lui pour lui reprendre les baguettes, et il tenait tellement à les voir s'échapper sains et saufs qu'il ne lui avait opposé que peu de résistance. Potter était maintenant parti sur le jour de la bataille finale, où Draco avait tenté d'empêcher Crabbe et Goyle de l'attaquer. Le Slytherin grimaça intérieurement, il allait en entendre parler pendant des mois. Lui défendre Potter, non mais vraiment... Puis le Gryffindor déclara que Draco avait beau être un connard prétentieux et qu'il le détestait, il devait reconnaître que le blond n'avait pas eut le choix. Pas toujours. Étrangement, bien que Draco sache que Potter le détestait, l'entendre lui fit mal. Il baissa ses billes d'acier un instant, les relevant pour voir le départ de Potter et sa mère prendre sa place.
Narcissa défendit son enfant du mieux qu'elle le pouvait, prétextant la volonté de protéger sa famille, les menaces de mort que Seigneur des Ténèbres à leur encontre, et le fait qu'il avait été forcé de prendre la Marque. À ces mots, Draco ne put s'empêcher de toucher convulsivement son bras gauche, croisant le regard dégoûté de Potter, qui ne s'en doutait visiblement pas. Le juge lui donna la parole.
« – En effet, j'ai dû prendre la Marque, mais c'était par obligation. Suite à la honte apportée par mon père, Vous-Savez-Qui a exigé que je prenne sa suite, pour redorer le blason familial et éviter l'assassinat de mes parents... C'est ce que j'ai tenté de faire, bien malgré moi ! Et cette marque ne peut s'enlever... »
Il haïssait ce tatouage. Oh oui, il aurait souhaité se couper le bras... Mais pour devenir Maître des Potions, il devait avoir deux membres. Tant pis. Puis, sa résistance à la douleur n'étant pas très élevée... La voix de Potter s'élevant dans la salle le fit sursauter.
« – J'ai moi même plusieurs tatouages, dont un Magyar à Pointe qui s'amuse à se balader sur l'ensemble de mon corps et personne n'en fait tout un plat.
–Mr Potter, veuillez vous taire je vous prie. »
Draco décida qu'il valait mieux éviter de sourire, histoire de ne pas aggraver son cas, mais il se surprit à échanger un regard amusé avec sa Némésis. Qui sursauta et baissa les yeux. En tout cas, imaginer un sympathique Magyar en train de ronfler sur le torse de Potter était une idée réjouissante. Il tenta de se remémorer quand Potter s'était fait le Magyar... Ah oui, juste avant de rentrer chez les Aurors. Les autres, il n'était pas sûr, mais avait entendu parler d'un vif d'or déployant ses ailes sur le cœur et d'un troisième, dont il ne savait pas la composition. L'intervention du Sauveur semblait avoir perturbé le Magenmagot, qui s'agita encore plus lorsque le témoin suivant fut... Mimi !
Draco fut pris d'une envie de s'enfoncer sous terre en la voyant. Mimi avait été témoin de ses tâtonnements terrifiés en sixième année. Elle n'allait quand même pas...
« – Draco est un être sensible et fragile ! Commença le fantôme de son habituelle voix geignarde. »
Ah, si, elle avait osé. Les minutes suivantes furent un véritable calvaire pour le pauvre Slytherin qui, en plus d'entendre Mimi déblatérer sur ses pleurs, sa faiblesse, et sa répugnance à effectuer la tâche qu'on lui avait confié, dû supporter le regarder à la fois étonné et railleur de Potter sur sa personne. Après tout, peut être qu'être emprisonne... Ne plus revoir le reste du monde après cette humiliation... Puis il se rappela des Détraqueurs, et décida que rester enfermé chez lui, sauf pour ses cours c'était pas mal non plus.
Le témoignage de Mimi provoqua un remous dans le Magenmagot, qui semblait en désaccord. Finalement, ils annoncèrent qu'ils allaient délibérer, et que la séance reprenait dans une demi heure. Draco fut soulagé de pouvoir se lever du fauteuil inconfortable et Ron l'accompagna jusque devant l'entrée de la salle, où il devait rester jusqu'à nouvel ordre. Là, il eut la surprise de voir Potter s'approcher d'eux... et dire à Ron :
« – Hey, j'espère que Mione et toi vous avez pas laissé la salle de bain de votre étage en bazar ce matin, tu sais comment est Kreattur. »
Draco se vexa.
« – Bonjour Potter, moi aussi je suis content de te voir, et merci je vais parfaitement bien. »
Harry lui jeta à peine un regard en répondant :
« – Pardon Malfoy, mais ce n'est pas parce que je témoigne en ta faveur que nous sommes amis. Enfin bon, Ron ?
– C'est bon, Mione a rangé cette fois. Je tiens à prendre un bon repas ce soir.
– A la bonne heure ! »
Le brun eut un large sourire tandis que la fille du trio s'approchait pour embrasser son petit ami qui protesta :
« – Mione, j'suis en service là ! Et en plus c'est mon évaluation du mois... »
La jeune femme haussa les épaules puis posa ses yeux bruns sur Draco.
« – Bonjour Malfoy, j'espère que ça va.
–Merci de t'en inquiéter, toi au moins ! Oui, ça va, et toi ? »
Elle lui fit un grand sourire, qu'il lui rendit en version plus petite. Alors qu'il allait lui demander comment se passait son nouveau travail, un sorcier aux cheveux ébouriffés ouvrit la porte et leur annonça que le Magenmagot allait rendre son verdict. Draco sentit son estomac se tordre à cette idée... Et s'il se retrouvait en prison ? Il ne pourrait pas supporter Azkaban, les Détraqueurs... La gorge serrée, il suivit Weasley et l'autre Auror, Williams, jusqu'au fauteuil, à côté duquel il se tint debout, attendant la sentence. Un membre désigné du Magenmagot se leva, se racla la gorge, ouvrit un parchemin et déclama :
« – Après délibération, le Magenmagot a décidé que le prévenu Draco Malfoy... n'ira pas à Azkaban. »
Draco sentit tous les muscles de son corps se relâcher. Libre ! Il était...
« – Cependant, continua le sorcier, étant donné la verve et la détermination que Mr Potter ici présent a mis dans sa défense de Mr Malfoy, et que Mr Potter est en études pour devenir Auror, nous lui attribuons la charge de réhabiliter Mr Malfoy durant une année complète à compte de ce jour.
– Qu... Quoi ? S'écrièrent les deux rivaux.
– Les termes du contrat sont les suivants : Mr Malfoy doit habiter chez Mr Potter. Ce dernier doit l'emmener et le récupérer à chacun de ses cours, l'accompagner à toute sortie et doit vérifier chacune de ses allées et venues.
– Mais... mais... Je ne... protesta Harry, l'air horrifié.
– Si Mr Potter ou Mr Malfoy refuse les termes ci-dessus, continua l'homme imperturbablement, Mr Malfoy ira en prison à Azkaban pour une durée de deux ans, sans possibilité de continuer ses études de Maître des Potions par la suite. Tel est le verdict. »
Draco ne dit pas un mot, se contentant de fixer Potter. Saint Potty tenait sa vie entre ses mains, il espérait qu'il allait s'en rendre compte. Bon sang, qu'est ce qui était le pire. Devoir vivre avec Potty ou à Azkaban ? Azkaban sans conteste. Mais qu'en était-il de Potter ? Car pour lui, il valait mieux rester seul et tranquille ! Qu'est ce que ça pouvait lui faire si Draco allait à Azkaban, au final ? Rien, absolument rien. Harry sembla réfléchir un moment, dit quelques mots à Hermione, qui lui répondit vivement, puis adressa un signe de tête à Ron qui hocha la sienne. Le blond retint son souffle.
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HPDM/DMHP/HPDM/DMHP/HPDM/DMHP/HPDM/DMHP
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« – Voilà, c'est là que tu vas habiter maintenant. »
La voix de Harry avait claqué dans le lourd silence, fatiguée, agacée. Sans un mot, Draco posa le petit sac auquel Hermione avait ajouté un sortilège d'Extension indétectable pour lui permettre de transvaser l'intégralité de sa garde robe, ses cours, livres, et autres objets plus ou moins utiles. Le blond n'avait pas dit un mot depuis le jugement. Il avait suivit Harry et Hermione jusqu'à son appartement, où il avait paqueté calmement toutes ses affaires avant de transplaner jusqu'à Grimmauld Place. Au moment où il allait passer la porte pour lui laisser un peu de tranquillité, Malfoy le retint.
« – Potter. Merci. »
Puis il ferma la porte derrière lui. Harry ne répondit pas et soupira profondément. Il ouvrit la porte en face de lui et se jeta sur son lit. Il s'était senti obligé d'accepter. De finir ce qu'il avait commencé. Il ne savait même pourquoi il voulait aider les Malfoys, après les avoir haïs. Peut être, après toutes ces années, qu'il était fatigué de haïr tout simplement. Et puis, surveiller le blond n'allait pas être si difficile, avec Ron et même Hermione pour l'aider. Ses deux meilleurs amis étaient restés vivre avec lui après leurs études. Ils avaient simplement rajouté une salle de bain et des toilettes au quatrième étage, celui où ils vivaient. Harry occupait le cinquième étage, enfin, simplement la chambre de son parrain. L'autre, celle de Regulus, était restée vide. Il avait là aussi rajouté une salle de bain et des toilettes, ce qui faisait qu'il y en avait à présent à chaque étage, en plus des chambres présentes à chaque fois. Il entendit des jurons provenir du couloir et songea avec amusement que Draco devait être en train d'essayer de retirer les coupures de journaux sur Voldemort.
S'il avait laissé la chambre de Regulus telle quelle, il avait apporté quelques améliorations à celle de Sirius – la sienne à présent. Si les bannières de Gryffindor étaient toujours là (et avaient retrouvé leurs couleurs d'antan!), ainsi que la photo des Maraudeurs jeunes, il était parvenus à retirer pas mal de choses : la totalité des affiches de Muggles en bikini, quelques autres de groupes de musiques inconnus. À la place, il avait mis des photos de ses amis, d'autres tirées de l'album qu'Hagrid lui avait offert bien des années auparavant. Un coin dégagé de la chambre était consacré à son entraînement physique autant que mental. Sur son bureau gisaient, encore ouverts, ses livres de cours, ses notes. Ses vieux bouquins de Hogwarts étaient précieusement rangés dans une bibliothèque, devant laquelle il s'entraînait.
Le reste de la maison, c'était la famille Weasley au grand complet mais aussi Neville, Luna, Dean, Seamus et Kreattur qui les avaient aidé à tout ranger, finissant le travail entamé par Sirius de son vivant. Le premier étage avait perdu une chambre durant l'agrandissement du salon qui servait de salle commune. Le deuxième et le troisième, avec trois chambres, servaient quand des amis venaient dormir chez eux. Ils avaient laissé la cuisine au sous-sol, où vivait aussi Kreattur contre la chaudière. Ah, et comme avancement majeur, ils étaient parvenus à reléguer le tableau de Mrs Black dans la caverne de l'elfe, qui était ravi de voir sa maîtresse. Au moins, elle ne cassait plus les oreilles à tous ceux qui entraient dans le hall. Enfin, avec l'aide de Mrs Weasley en particulier, le Trio d'Or était parvenu à créer un petit jardin qui communiquait avec le hall, parfait pour l'été.
Harry sourit en se remémorant les fous rires qui avaient rythmé ces changements. Grimmauld Place était devenu la maison du bonheur. Il se releva et décida que Draco avait eu amplement le temps de tout ranger. D'un pas décidé, il se dirigea vers la chambre du Slytherin et frappa. Malfoy lui ouvrit, les cheveux ébouriffés et avec un air de vouloir tuer quelqu'un, lui de préférence. Harry lui fit un sourire moqueur en soulevant un sourcil :
« – Alors Malfoy, on galère avec les journaux ?
– Non, j'ai ENFIN tout enlevé. Qu'est ce qu'il y a ?
– Je venais t'appeler pour manger. Nous pourrons avoir une discussion au sujet de cette maison et des règles qu'il faut respecter ici. »
Le blond soupira d'un air désespéré mais le suivit tout de même dans les escaliers. Harry retint un rictus amusé devant les cheveux toujours en pétard de Malfoy, ce fut en silence qu'ils rejoignirent la table où Ron et Hermione étaient déjà installés. Le rouquin n'accorda qu'un regard agacé au squatteur – tel qu'ils l'avaient surnommé – tandis qu'Hermione lui faisait un petit sourire. Kreattur leu porta le repas, qu'ils dégustèrent dans un silence pesant. Après avoir terminé le dessert – des fruits exigés par la seule fille du groupe – Harry prit la parole.
« – Bon, alors... Je t'ai parlé de règles. Tu vas voir, elles sont assez simples. Premièrement, on s'appelle par nos prénoms. Voilà, ça tient pour tout le monde. Désormais nous t'appellerons Draco et toi Ron, Hermione et Harry. Deuxièmement, la répartition des pièces. La cuisine et le salon au premier sont des salles communes. N'importe qui a le droit d'y être à tout moment. Par contre, le quatrième étage appartient à Ron et Mione, tu n'y as donc pas accès, ainsi qu'à ma chambre. Nous partagerons notre salle de bain. Troisièmement, heures des repas : les jours de cours nous dînons en ville. Le soir, Kreattur tient à servir le repas à 19h45 précises. Quatrièmement...
– Tu vas continuer longtemps ? railla Draco.
– Ma maison, mes règles, répliqua Harry en le fusillant du regard. Enfin, c'est votre maison aussi hein, vous m'avez compris, rectifia-t-il en regardant ses amis qui hochèrent la tête. Je reprends, quatrièmement, Kreattur a, comme tu l'a remarqué, une grande surface à nettoyer chaque jour, histoire que ça ne prenne pas la poussière. Ainsi, je te demanderai de laisser les pièces les plus propres possibles et de ranger toi même tes vêtements une fois qu'ils seront lavés. Enfin, cinquièmement : essaie de sourire un peu. Ici, beaucoup de monde passe : amis, famille... Avoir un Slytherin boudeur et renfrogné, c'est pas l'idéal. Compris ?
– J'ai le choix ? »
Harry lui sourit pour toute réponse, provoquant un nouveau long soupir de sa Némésis. Il remarqua alors distraitement que les yeux Draco étaient encore plus beaux lorsqu'il boudait. Le petit groupe se sépara pour l'après midi : en effet, Hermione avait encore un rapport à remplir tandis que Ron et Harry tenaient à s'affronter. La chambre restante du premier avait en effet été transformée en salle du duel, semblable à la Salle sur Demande durant leur cinquième année, avec une douche attenante. Les deux amis se dirigèrent donc vers la pièce. Ron proposa de tester leur capacité à repousser un sortilège, grâce des séries. Ce fut Harry qui commença, évitant et annulant les sots de Ron.
« – Stupéfix ! Reducto ! Riddikulus ! »
Au bout de plusieurs minutes, ils échangèrent les rôles et continuèrent ainsi, augmentant peu à peu leurs sorts en puissance. Au bout d'un peu plus d'une heure, épuisés, ils s'effondrèrent dans les coussins aux couleurs de Gryffindor, et ce fut Ron qui parla en premier :
« – Comment on va faire avec Malfoy ? »
Harry soupira. Il savait parfaitement de quoi Ron parlait. Ils étaient le 24 février, c'est à dire à peine cinq jours avant l'anniversaire de son meilleur ami. Évidemment, la famille du rouquin avait préparé la fête au Terrier et il était invité. Le problème était que si Harry y allait, Malfoy aussi.
« – Ron... Je vais demander à ta mère. Si elle ne veut pas Malfoy chez elle, ce que je comprendrais tout à fait, je ne viendrais pas. Sinon... eh bien il faudra le supporter. »
Le plus vieux acquiesça, l'air dépité, avant de se rasséréner.
« – Tu sais quoi Harry ? Je crois que je vais demander Hermione en mariage après nos études.
– J'espère bien ! »
Les deux garçons échangèrent un regard de connivence avant de se mettre à rire. En effet, Mr Granger avait fait promettre à Ron de « faire de sa fille une honnête femme » avant de lui faire des enfants, ce qui restait un sujet de plaisanterie entre eux. Le monde sorcier était bien trop fourni en potion de contraception et en sortilèges de protection pour qu'un enfant se fasse par erreur. Harry finit par lever les yeux au plafond, arrêtant de rire pour prendre son courage à deux mains... et il lâcha sa bombe.
« – Ron... je sais pourquoi ça a pas marché avec Ginny. Je crois que je suis bi. Ou gay. »
Le roux le fixa avec de grands yeux ronds, puis demanda :
« – Mais... pourquoi ?
–Je sais pas... C'est bizarre, j'éprouve juste de moins en moins d'attirance pour les filles. Dis... Comment c'est considéré, l'homosexualité chez les sorciers ? Parce que dans le monde Muggle, c'est pas toujours bien vu.
– Eh bien... »
Ron sembla réfléchir, puis il expliqua :
« – En fait, peu de sorciers sont gays. Déjà pour la simple raison que nous sommes peu nombreux, donc la proportion est moins importante, mais en plus parce que dans les familles Sang-Purs, c'est mal vu. Après, la plupart d'entre nous s'en fiche royalement. Seulement, les sorciers et sorcières homo se mettent souvent en couple avec des Muggles, pour je ne sais pas trop quelle raison. »
Le brun réfléchit un instant à ce que son ami venait de lui dire. Ainsi, la plupart des sorciers s'en fichaient, mais les homos étaient peu nombreux et les Sang-Purs ne les acceptaient pas. Eh bien, c'était simple, il lui suffisait de ne pas tomber amoureux d'un Sang-Pur ! Cependant, encore un peu tracassé, il souffla timidement :
« – Et... ta famille, ils en pensent quoi ? »
Ron éclata de rire.
« – Oh, s'il te plaît 'Ry, tu connaît ma mère ! Elle se fout de tout, tant que tu es gentil ! Ma famille ne risque pas de dire quoique ce soit... Tu sais, Charlie est gay depuis toujours. Et Dumbledore l'était – tu vois avec qui, Grindelwald – donc on ne risque pas de te faire un scandale !
– Charlie ?! Et euh Dumbledore ? LE Dumbledore
– Oui, Charlie, mon frère... Tu n'as jamais trouvé bizarre qu'il ne soit pas en couple ? Quant à Dumbledore, oui il était amoureux de Grindelwald à l'époque, c'est le secret de polichinelle le mieux caché de tout le monde sorcier !»
Harry secoua la tête. S'il avait su... Avec un sourire, il se releva et tendit la main à Ron pour l'aider. Ils prirent une douche rapide, l'un après l'autre, puis rejoignirent Hermione au salon. À leur grande surprise, cette dernière était penchée sur ses dossiers avec Malfoy, qui semblait lui montrer quelque chose du doigt.
« – Ah oui, je vois ! Merci de ton aide Draco, et si tu as besoin d'aide pour réviser tes cours, n'hésite pas ! »
Le Slytherin hocha la tête puis regarda froidement Ron et Harry qui les contemplaient avec stupéfaction. Il haussa les épaules et remonte dans sa chambre. Hermione jeta aux deux autres un regard réprobateur.
« – Il m'aidait juste à remplir ce dossier. Vous êtes impossibles. »
Harry se contenta de lui adresser un sourire gêné en se dirigeant vers la cuisine pour parler à Mrs Weasley, laissant Ron se débrouiller avec sa dulcinée. Une fois en bas, il s'approcha de la cheminée, y jeta une poignée de poudre en disant « Le Terrier ! » et plongea sa tête dans le feu. Il atterrit dans la cheminée du Terrier, heureusement occupée par Molly qui s'écria en le voyant.
« – Harry ? Que fais tu là ? Comment s'est passé le procès ?
–Justement Molly, c'est pour ça que je suis là... »
Calmement, il prit le temps de lui expliquer la situation. Un silence finit par se faire entre eux, et il pouvait voir que la femme qu'il considérait comme sa mère restait pensive face à ses révélations. Finalement, elle se tourna et appela Arthur. Mr Weasley, apparemment pas loin dans le salon, fit irruption dans la cuisine.
« – Oui ma chérie ? Il y a un problème ? Oh bonjour Harry ! Comment vas-tu ? »
Et ce fut reparti pour une séance d'explications sur le fond du problème. Arthur et Molly se regardèrent, paraissant hésiter sur la conduite à suivre.
« – Harry chéri... Tu comprends que pour nous c'est une situation difficile.
– Bien sûr, je comprends tout à fait, s'empressa Harry.
– Cependant, je sais que tu as fait beaucoup de choses pour réhabiliter au moins Draco et sa mère, reprit Arthur à la place de sa femme. Alors, malgré... malgré tout, nous pourrions peut être essayer ?
– Oui, approuva Molly. Chéri, je sais que tu veux vraiment être là pour Ron, en plus il y aura Bill et Fleur, et ton filleul aussi. »
Harry eut un grand sourire, ravi à l'idée de voir Teddy. Andromeda et lui avaient longuement discuté, et ils avaient fini par décidé que lorsque le plus jeune aurait fini ses études, et si Teddy le voulait, l'enfant irait habiter chez lui. Il semblait, à ce jour, que Teddy ne manifeste aucun signe de lycanthropie, mais il était en passe de devenir un très bon Métamorphomage.
« – Au fait, comment se passent tes cours avec McGonagall ?
–Eh bien, comme vous le savez, elle nous aide à devenir des Animagus. Bien entendu, seule Hermione est pour l'instant arrivée à quelque chose : elle est devenue une biche. Ron et moi avons bon espoir de devenir des animaux plus discrets, pour pouvoir utiliser cette fonction en tant qu'Aurors. Bon, je vous laisse, j'ai encore deux trois trucs à arranger à la maison !
– A bientôt mon chéri ! »
Harry les laissa, sortant en souriant sa tête de la cheminée. Hermione était vraiment jolie en biche, mais Ron et lui avaient entamé le processus dans l'espoir d'améliorer leurs notes à l'examen final du Bureau. Ainsi, il avaient bon espoir d'être des Animagus discrets. Il remonta jusqu'au salon, où il annonça à Ron et Hermione les résultats de sa conversation avec Mr et Mrs Weasley. Ses deux amis étaient ravis, mais dans le cas de Ron, un peu gêné. Accueillir un Malfoy à la table des Weasley, ça n'allait pas être de tout repos.
Ce fut deux jours plus tard que se déroula leur dernier cours avec McGonagall. La directrice de Hogwarts, et aussi ancienne professeur de Métamorphose, encouragea ses élèves à se concentrer. Hermione parvint sans encombre à redevenir un biche aux yeux de braise, mais Harry et Ron durent déployer des trésors de détermination... Harry avait les yeux fermés, concentré. Il savait qu'il pouvait le faire, comme son père et Sirius l'avaient fait bien des années avant lui. Si même ce rat de Pettigrow y était parvenu, il n'y avait aucune raison que lui et Ron n'y arrivent pas ! Alors il essaya de ressentir la part animale en lui... Enfin, sa magie se mit à l'œuvre. Il sentit soudain son corps changer, se modifier sans que cela lui cause de douleur. Lorsqu'il rouvrit les yeux, il avait quatre pattes.. Une queue... Et le monde était singulièrement plus grand. Il s'approcha maladroitement du miroir situé au centre de la pièce et eut un couinement de joie en voyant sa nouvelle apparence. Il était à présent un furet couleur de charbon, au poil soyeux et aux oreilles agitées de tressaillements d'excitation. Il poussa un petit grognement et se tourna vers Minerva, qui l'observait sous son apparence de chat. Sa voix résonna sous son crâne.
« – Mr Potter, je suis fière de votre réussite. Et il semblerait que Mr Weasley soit sur le point de vous rejoindre... »
En effet, Ron se transformait à son tour, motivé par le succès de ses deux amis. Bientôt, un renard au poils d'un roux flamboyant se tenait à sa place. Harry, joueur, lui sauta dessus pour lui mordiller les oreilles. Les trois amis étaient plutôt contents de leur travail respectif, et les deux garçons furent soulagés de constater que leur forme animale pouvait être utilisée pour une filature, du fait leur petite taille. Ils avaient déjà déclaré leur apprentissage, McGonagall se portant garante, il ne leur restait plus qu'à signaler leur réussite au Ministère. Harry était heureux.
En sortant de la salle d'entraînement, il fut surpris de voir Malfoy qui les attendait. Le blond se contenta d'un :
« – Bonjour Professeur. Alors ?
–Transformation réussie. »
Les quatre commencèrent à descendre à la cuisine pour une collation méritée, mais Draco semblait vouloir en savoir plus.
« – En quoi ? »
Harry soupira. Ce n'était pas parce qu'il vivait avec eux qu'il allait tout lui dire non plus... Mais le regard meurtrier d'Hermione le fit changer d'avis.
« – Mione biche, Ron renard roux et moi furet charbonneux. »
L'air satisfait, Malfoy hocha la tête puis remonta vers sa chambre. Le brun le suivit du regard machinalement, constatant que son jean moulant lui allait à la perfection. La directrice d'Hogwarts prit la parole, pensive.
« – La cohabitation n'est pas trop difficile ?
– Pour l'instant non...
– Espérons que ça va durer, ajouta Hermione. »
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HPDM/DMHP/HPDM/DMHP/HPDM/DMHP/HPDM/DMHP
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Ils étaient le premier mars, et Draco enrageait silencieusement. Aujourd'hui, c'était l'anniversaire des dix-neuf ans de Ron, et les quatre colocataires de Grimmauld Place devaient se rendre au Terrier pour prendre le repas et passer l'après-midi avec les Weasley au grand complet, et quelques amis proches. Par la barbe de Merlin ! Lui, un Malfoy, prendre un REPAS avec les Weasley. Quelle honte. En plus, il était sûr que Molly et Arthur allaient le détester. Il était tout de même indirectement coupable de l'attaque de Greyback sur Bill, leur fils aîné...
« – Draco ! On vas y aller là ! »
Il soupira une dernière fois et, par flemme de descendre tout les étages, transplana jusque dans la cuisine, où le Trio l'attendait. Potter jeta la poudre de cheminette et ils l'empruntèrent par deux, Ron et Hermione d'abord, Potter et lui ensuite. L'impression que tout tournait, et enfin il atterrit dans la cheminée du Terrier. Devant les visages embarrassés d'une tripotée de roux. Quelqu'un avait dû le maudire dans son enfance. Froidement, Draco salua chaque membre de la famille, puis se posta dans un coin, gêné. Il fallait dire qu'en tant qu'aristocrate, il n'avait jamais vu ça. La famille s'enlaçait, riait, blaguait. La maison toute entière semblait vibrer au rythme des fous rires de ses habitants. Arthur volait des baisers à Molly, tandis que Bill entourait Fleur de ses bras protecteurs et que Georges chatouillait Angelina tout en se moquant gentiment de Percy et ses nouvelles lunettes. Charlie discutait avec Ron, s'arrêtant parfois pour rire à gorge déployée devant les pitreries de Ginny et Neville. Luna et Hermione étaient en grande discussion sur les droits des Elfes de Maison.
Et, parmi eux tous, il y avait Potter. Le Gryffindor contemplait la scène avec les yeux pétillants et un sourire immense sur les lèvres. Il rayonnait littéralement, lançant parfois quelques mots aux uns ou aux autres. Il était superbe. Draco baissa les yeux. Il ne se sentait pas à sa place au milieu de toute cette joie. Il ne savait pas comment se comporter. Un froissement de tissus à son côté le fit sursauter, mais ce n'était que Potter qui lui glissa à l'oreille :
« – Décoince-toi Malfoy. Je sais que t'as sûrement pas vécu ça avec Face de Serpent à la maison, mais tu vas t'y habituer. »
Draco eut envie de lui coller son point dans la tête pour effacer ce maudit sourire, pour effacer ces paroles qui sonnaient si justes.
5 juin 1997. Jour de ses dix sept ans. Draco était rentré chez lui pour fêter l'événement. Mais tout en lui était silencieux. Brisé. Il savait ce qu'il allait devoir accomplir bientôt. Dans le salon, son père, pâle, les traits tirés, attendait l'arrivée du Seigneur des Ténèbres. Sa mère tremblait, le regard perdu dans le vide. Soudain, un tourbillon noir se matérialisa au centre de la pièce, et Voldemort se tenait au milieu d'eux.
« – Jeune Draco... Tu es enfin majeur... »
Draco s'inclina froidement devant son maître.
« – Que pourrais-je t'offrir pour fêter ce merveilleux événement... oh, je sais... Approche. »
Le Slytherin s'exécuta, tentant de cacher sa peur.
« – Je vais enfin t'autoriser à porter la marque. »
Sous le choc, Draco resta silencieux. Il n'en voulait pas ! Il ne voulait pas de cette marque !
« – Draco ! C'est un très grand honneur que vous nous faites, my Lord... minauda Lucius. »
Sans relever, le mage noir s'approcha du jeune homme pétrifié, dans une sorte de glissement. Il attrapa vivement son avant bras gauche, releva sa manche et, sans que Draco n'aie le temps de faire le moindre mouvement, il appliqua sa baguette sur sa peau. La douleur fut terrible, et Draco se tordait sous la brûlure affreuse du tatouage magique. Ses hurlements raisonnaient dans le silence glacial de la pièce. Devant lui, Voldemort exultait, se délectant de ses cris de souffrance. Enfin, il retira sa baguette, et le blond put contempler la Marque onduler sur sa peau.
Potter ne pouvait pas savoir, se remémora Draco. Il ne pouvait pas comprendre ce que vivre avec le Seigneur des Ténèbres comme maître absolu signifiait. Obéir c'était vivre. Refuser c'était mourir. Simple, et en même temps si compliqué... Il observa une nouvelle les rires des Weasleys devant lui, et s'autorisa un sourire. Il n'avait pas l'habitude du bonheur. Mais ses yeux d'acier se posèrent à nouveau sur Potter, et il ne put s'empêcher de frémir. Il était superbe.
Plus tard, bien plus tard. Le repas était terminé. Tous avaient bu, bien trop bu. Draco lui-même avait sifflé plusieurs verres et n'était plus tout à fait maître de lui. La preuve, il était en train de danser avec Ginny sous le regard jaloux de Neville. Arthur, Bill et Charlie avait monté une petite tente dans le jardin, sous laquelle tous étaient réfugiés. La musique résonnait, tous dansaient en riant. Draco finit par relâcher Ginny qui accorda une danse à son homme, et se tourna vers Harry. Ce dernier le regardait de loin, souriant comme toujours, et finit par lancer :
« – Tu vois Malfoy, c'était pas dur... »
Il était l'exemple même du jeune homme détendu ce soir-là. Accoudé dos au bar créé pour l'occasion, sa chemise vert bouteille faisait ressortir ses yeux, alors que le slim noir un peu déchiré qu'il portait soulignait ses muscles fins. Une fois de plus – une fois de trop ? – Draco pensa que Potter était beau. Il s'approcha de lui et soupira.
« – Je suis entouré de rouquins dansants sur une musique inconnue, à moitié bourrés. C'est dur. »
Le rire du brun retentit, et sa Némésis sentit son cœur tressauter à ce son. Il n'aurait jamais cru pouvoir faire rire Potter. Une nouvelle chanson résonna.
Always
Toujours
I just can't live without you
Je ne peux simplement pas vivre sans toi
I love you, I hate you
Je t'aime, je te hais
I can't live around you
Je ne peux pas vivre à proximité de toi
I breathe you, I taste you
Je te respire, je te goûte
I can't live without you
Je ne peux pas vivre sans toi
I just can't take anymore
Je ne peux juste plus supporter
This life of solitude
Cette vie solitaire
I guess that I'm out the door
Je devine que je suis à la porte
And now I'm done with you
Et que maintenant c'est fini avec toi
Draco frissonna. Se recula. À quoi pensait-il ? C'était Potter, Merlin ! L'alcool lui montait à tête. Face à lui, les émeraudes se troublaient, et Harry lui tourna soudain le dos. Draco songea qu'il aurait aimé pouvoir lire ses pensées, mais Harry était un plutôt bon Occlumens grâce à l'entraînement Auror. De plus, fouiller dans la tête des autres sans leur permission, il ne le faisait pas. Enfin, sauf en cas de force majeure. Et là, ce n'en était pas un. N'est-ce pas ?
Quelques semaines plus tard, Draco se concentrait sur ce que le Maître des Potions face à eux expliquait. Soit... lamelles de cafard... poudre de gingembre... Il finit sa potion dans les premiers, recevant les félicitations glaciales de son professeur, qui aurait préféra ne pas avoir à congratuler un Malfoy. En sortant de sa salle de cours, il soupira. Le visage de Severus dansa dans son esprit. Son parrain avait été dur, mais il lui avait appris l'art des Potions mieux que personne. Il lui manquait tellement... Tout comme Sirius manquait à Potter, réalisa-t-il. Potter. Ils avaient recommencé à se disputer pour un rien, comme à Hogwarts. La première portait sur la serviette que Draco avait laissé au sol en partant le matin. Le Gryffindor lui avait fait une simple remarque sur les « règles énoncées au début du séjour » et il s'était énervé. Trop vite peut être. Ils en étaient venus aux mains.
Depuis, les disputes continuaient, régulières et de plus en plus violentes. Ron et Hermione évitaient presque de se trouver dans la même pièce qu'eux s'ils ne s'étaient pas crié dessus pendant plus d'une journée. Pourtant, ils n'avaient jamais été aussi proche. Parfois, ils se souriaient, parlaient normalement, puis Draco se souvenait qu'il haïssait Potter. Alors il lui balançait un remarque cynique qui le faisait sortir de ses gonds. Il lui balançait son poing dans le nez, l'autre répliquait par un direct à l'estomac et tout cela finissait au sol, en train d'essayer de prendre le dessus sur leur Némésis.
Mais il ne pouvait plus s'en passer. Ces violents combats l'électrisaient, le faisaient se sentir un peu vivant. Pour une fois. Alors lorsqu'il plongeait ses yeux d'acier en fusion dans les émeraudes enragées, il frissonnait de tout son être. Draco pensa qu'il devenait fou. En plus, depuis qu'il était installé à Grimmauld Place, il n'avait pas pu baiser quiconque. Alors la frustration sexuelle augmentait. Il se demanda comment Potter pouvait résister, puis se souvint de ces soirs où il le laissait aux bons soins de ses amis et qu'il revenait vers deux heures du matin, en faisant du boucan pour deux dans le couloir. Peut être qu'ils étaient deux en fait. En effet, il était à présent de notoriété publique que le Survivant était attiré par la gent masculine – il avait été vu embrassant un jeune homme au sortir d'un bar – et tous les jeunes gays sorciers le convoitaient secrètement, Draco pouvait en être sûr. Car en plus d'être le Sauveur, c'est à dire une icône nationale, Potter était fichtrement bien foutu, intelligent et avait un joli compte à Gringotts. Pfff.
En parlant du loup – ou plutôt du furet – Potter venait d'apparaître devant les portes de sa faculté. Il le rejoint tranquillement, soutenant sans peine son regard brûlant.
« – T'as passé une bonne journée Malfoy ? »
Draco haussa les épaules. À quoi bon répondre, ce n'était qu'une politesse inutile. Il se contenta d'attraper la main de son vis-à-vis pour transplaner, ignorant la brusque chaleur que cela lui procurait.
Ce fut pour le repas du soir que Draco décida de balancer un coup de pied dans la fourmilière. Alors qu'ils venaient de finir le délicieux gâteau préparé par Kreattur et qu'ils allaient quitter la table, il lança :
« – Je sais pas si vous avez remarqué, mais j'ai besoin de baiser. »
Et là, il se retint de laisser échapper le rire qui aurait gâché le ton dramatique qu'il venait de prendre. La tête de Potter valait de l'or. D'ailleurs, il commençait déjà à demander :
« – Euh, tu veux dire quoi par...
– Baiser ? Eh bien, enfoncer ma queue dans un orifice quelconque appartenant à quelqu'un et prendre mon pied. Oui, parce que ma main droite et moi sommes à court de fantasmes. »
A ce stade, Ron avait rougi jusqu'aux oreilles, les yeux écarquillés, bouche bée et les mains sur les oreilles d'Hermione qui avait violemment rougi dès le début de la déclaration. Et Harry était au bord de l'explosion devant le ton insolent de Draco, qui jubilait intérieurement. Voir les yeux d'absinthe de sa Némésis devenir des lacs de rage, c'était presque jouissif. Jouissif, justement ce dont il manquait. Ron tira Hermione par la main hors de la pièce en lançant à Harry un « tu l'as voulu, tu l'as eu ! ». Le brun se leva d'un bond et hurla :
« – C'est quoi ton problème Malfoy ? »
Draco s'approcha dangereusement de lui, les yeux plissés et susurra sournoisement :
« – Il me semble que je viens de l'énoncer. Si tu as une solution, propose là... A moins que tu ne veuilles m'aider ? »
Il était presque plaqué contre Potter, les bras l'emprisonnant de chaque côté de son corps. La réaction d'Harry ne se fit pas attendre : il le poussa avec violence en protestant :
« – Bordel, mais t'as pété les plombs ou quoi ? »
Le Slytherin se recula puis lui tourna le dos, contenant sa fureur à grand-peine.
« – Laisse tomber.
– Non ! Putain Malfoy, j'ai bien vu que ça allait pas ces derniers temps. Parle moi ! »
Il avait posé sa main sur l'épaule pâle, mais Draco se dégagea brutalement. Il n'avait pas besoin de la pitié de Saint Potty.
« – Que je te parle ? Mais en vrai, t'en as quoi à foutre de moi, Potter ? Hein ? Je suis quoi, un simple boulot qui te permettra d'avoir ton examen d'Auror tranquille ?
– Arrête de te poser en victime et dis moi ce qui te tracasse vraiment !
– Ce qui me tracasse ? Je suis dans une putain de prison dorée ! Pendant des années, j'ai vécu cloué sous le poids des responsabilités. Être le meilleur, le plus beau, le plus puissant, plaire à mon père. Je ne dis pas que mon père était un monstre, du moins pas pendant mon enfance. Puis Il est arrivé. Le Lord. Je ne voulais pas tuer Dumbledore, ni faire du mal à quiconque. J'ai été obligé pour protéger ma famille. J'ai vu ces gens se faire tuer de façon atroce, j'ai vu Hermione se faire torturer sans que je puisse réagir. Je ne suis plus seulement le salaud arrogant et prétentieux que j'étais. Et pendant les deux dernières années, j'ai été libre. Vraiment libre. De toutes contraintes, libre de faire ce que je voulais, d'aider les familles Nées-Muggles à retrouver un statut social à travers un groupe de parole, libre de sortir en boîte, de draguer qui je voulais et de baiser quand je le voulais. Et maintenant, me voilà enfermé dans cette foutue maison, surveillé par tous et surtout par toi. Comment crois-tu que je le vis ? »
Draco haletait, plongeant son regard dans celui surpris et peiné d'Harry. Il tourna finalement les talons dans un envol de robes, semblable à celui de son parrain des années auparavant, et remonta les marches quatre à quatre jusqu'à sa chambre, où il s'assit sur le lit. La tête entre les mains, il se dit qu'il avait vraiment craqué. Avant de dire tout ça à Potter, il ne s'était pas rendu compte qu'il le pensait. Après tout, il était quoi en réalité ? Juste un mec, un peu paumé, qui essayait de survivre dans ce monde de dingues.
Quelqu'un toqua à sa porte, qui s'entrouvrit sans attendre de réponse. Face à lui, la silhouette de Potter. Draco poussa un profond soupir. Et c'était reparti pour un tour... Il le fixa calmement avant de souffler :
« – J'ai pas besoin de ta pitié Potter.
– Appelle moi Harry. Je venais juste te dire qu'on sort en boîte le week-end prochain, et que tu dois venir. »
C'était ainsi que Draco s'était retrouvé accoudé au bar de la boîte gay et hétéro sorcière la plus cotée de Londres, un verre de Whisky Pur-Feu devant lui. Il contemplait la piste devant lui, où les corps se frôlaient, peu vêtus en majorités, les peaux dévoilées luisantes de sueur. Potter l'avait autorisé à demander à Blaise et Théo s'il voulaient venir, et ses deux amis se déhanchaient l'un contre l'autre sur la piste. Un peu plus loin, Ginny apprenait à danser à Neville – qui se débrouillait plutôt bien – tandis qu'Hermione se collait sensuellement contre Ron. Il reporta son regard sur ce qui l'intéressait réellement : Harry. Ce dernier avait pris les mains de Luna qui le faisait tourner sur la piste.
Le Gryffindor avait choisi un jean noir dans des Docs Martens, et une chemise à manches courtes noire ouverte sur un marcel pourpre. Draco eut un rictus amusé. Potter faisait le contraire de lui, qui avait préféré un slim blanc et une chemise gris argent. Potter... Potter dansait, riait. Potter occupait la moindre de ses pensées sans qu'il ne sache pourquoi. Alors, Draco abandonna. S'abandonna. Il avala d'un trait son verre et se jeta sur la piste de danse. Il se perdit au son de la musique, laissant les corps brûlants se frotter au sien. L'un d'entre eux, un jeune homme aux cheveux châtain clair et aux yeux bleus, s'accrocha à son cou. Pas de paroles, juste des mains agiles qui glissaient contre son torse, une cuisse qui ouvrait les siennes. Draco voulait oublier, s'oublier tout entier, se perdre dans un corps qu'il ne désirait pas.
Alors, il le fit. Il captura violemment les lèvres rosées qui lui faisaient face. Il laissa ses mains se promener sur le dos musclé, jusqu'aux fesses aguicheuses qu'il pinça. L'inconnu gémit, Draco se laissa entraîner vers les toilettes. Il était excité, lâchant enfin les vannes du désir qui montait en lui depuis ces dernières semaines. Son sexe gonflé se pressa contre le jean de l'autre. L'acte fut court, presque violent. Les souffles erratiques se mélangeaient, les baisers faisaient mal, les ongles du plus jeune s'enfonçaient dans la peau de Draco alors qu'il ne se retenait pas de hurler son plaisir. Leurs corps vibraient au rythme des coups de butoir que le blond enchaînait. Pas une parole ne fut prononcée, ce n'était que la baise pure au son des basses de la techno que le club passait.
When you see my face
Quand tu me vois
I hope it gives you hell, I hope it gives you hell
J'espère que ça te rend fou, j'espère que ça te rend fou
When you walk my way
Quand tu croises mon chemin
I hope it gives you hell, I hope it gives you hell
J'espère que ça te rend fou, j'espère que ça te rend fou
If you find a man that's worth the damn and treats you well
Si tu trouves un gars qui en vaut la peine et qui te traite bien
Then he's a fool you're just as well hope it gives you hell
Alors il est idiot et toi aussi ; j'espère que ça te rend fou
Hope it gives you hell
J'espère que ça te rend fou
En ressortant des toilettes, cheveux en pétard et débraillé, Draco vit le regard d'Harry se poser sur lui. Potter, pour une raison inconnue, avait l'air furieux. Il s'approcha rapidement de lui, poings serrés et ruminant, pour lui siffler à l'oreille :
« – T'as bien tiré ton coup Malfoy ?! »
Le blond se contenta d'un rictus amusé et hocha tranquillement la tête, ce qui sembla mettre sa Némésis plus en colère encore. Finalement, Potter tourna les talons en secouant la tête. Et sans qu'il ne sache pourquoi, Draco se sentit mal.
Voilà ! J'espère que vous avez apprécié cette première partie autant que j'ai aimé l'écrire ! Elle est loin d'être parfaite, donc si vous voyez des améliorations à apporter n'hésitez pas... De même pour les fautes d'orthographe !
Et je sais que je me répète, mais on est jamais trop prudent : les reviews sont bonnes pour l'auteur... Tout commentaire aura une réponse.
Merci d'avoir pris le temps de lire, et à bientôt pour la suite !
Erwaël.