Bien le bonjour !

J'en ai mis du temps depuis la publication de mon premier chapitre... Plusieurs mois, mais j'espère que ses mois auront été profitable et que le résultat en vaux la peine ! J'ai vraiment voulu être à la hauteur des remarques que vous m'aviez fait: si vous prenez le temps de re-regarder le chapitre 1, il a légèrement été modifié et surtout corrigé entièrement (normalement) pour ne plus vous brûler les yeux. J'ai aussi pris le temps de faire corriger ce chapitre-ci avant de le poster malgré mon impatience et mon envie. C'est pourquoi j'espère qu'il vous plaira !

Disclaimer: L'histoire de Saint Seiya appartient corps et âme à son grand créateur, M. Kurumada ! Gloire à lui !

Bonne lecture !


Chapitre 2: Amorce d'un changement


Malgré sa condition de mortelle, Clito donna de nombreux enfants à Poséidon. Elle mit au monde cinq paires de jumeaux. Ces derniers n'avaient pas hérités de l'immortalité de leur auguste Père mais possédaient son charisme et sa force de caractère. Le Dieu se plaisait à les regarder grandir et il embellit son territoire pour eux. Il commença par faire jaillir des sources d'eau pure qui venaient s'écouler dans le bois sacré de l'île, ce qui permit la pousse d'arbres d'une diversité et d'une beauté étonnante. Puis, il fit surgir de la terre des aliments variés et abondants pour subvenir largement aux besoins de tous les habitants. Enfin, quand le temps fut venu, il divisa l'île en autant de parties égales qu'il avait de fils, et les leur offrit, pour qu'ils deviennent chacun roi et qu'ils administrent leur territoire.

L'aîné de tous, Atlas, devint le roi de la partie centrale de l'île, celle où ses parents avaient vécus. Il fit construire à la place de l'ancien bâtiment un temple grandiose dédié à son père, où des cérémonies en son honneur se dérouleraient chaque année. Ses murs furent construits en marbre précieux et des colonnes constituées d'ivoire incrusté d'orichalques soutenaient le plafond où s'étendait une resplendissante fresque relatant les exploits du Dieu des Océans. Dans la pièce principale, la plus prestigieuse, un large bassin d'eau cristalline avait été placé en face d'un trône en argent et pierres précieuses taillé pour Poséidon. De nombreuses offrandes y étaient régulièrement déposées et l'air était délicatement parfumé de fleurs fraîches. Enfin, une immense statue d'or représentant le Dieu sur son char fut installée à l'entrée. L'extérieur du temple, quant à lui, accueillait une allée où des statues d'or des rois de l'île veillaient et jugeaient ceux qui approchaient de ces lieux.

Ainsi, l'île commença à prospérer sous le règne des dix rois, puis sous celui de leurs descendants. La culture et le savoir étaient recherchés par tous, au point que le plus modeste de ses habitants eu droit à la même connaissance que chacun de ses dirigeants. Tous œuvraient dans un même but et la civilisation Atlante commença à être connue à travers le monde entier...

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« - ... Ne t'en fais pas, tout te sera dévoilé très bientôt, mon jeune Atlante. Et le jour où tu restaureras la grandeur de notre peuple approche à grands pas. Je t'enseignerais tout ce que tu devras savoir.

- Je ne comprends pas...

- Il n'y a rien à comprendre. Tout ira bien. Bientôt Mû... »

Quand Mû ouvrit les yeux, il se sentit étrangement perdu. Comme s'il devait absolument se souvenir d'une chose qui refusait de lui revenir. Le fait qu'il ne soit pas dans « sa » chambre, à Jamir, s'ajouta à sa confusion, et il lui fallut s'asseoir un moment et regarder autour de lui avant que tous les événements de la veille ne lui reviennent en mémoire. Il regrettait déjà d'avoir accepté la proposition de Dohko: il avait extrêmement mal dormi, encore plus que d'ordinaire ce qui n'était pas peu dire, et il ne se sentait guère en forme. Affronter les autres chevaliers d'or, à condition bien entendu que la Balance ait pu les convaincre de venir également dans l'arène, ne lui disait sincèrement rien. De plus, il savait qu'il avait encore fait des rêves étranges hier soir, bien qu'il n'en gardât étonnamment pas le moindre souvenir. Il sentait qu'il y avait quelque chose d'important, mais son esprit était pour le moment trop embrumé pour que cela lui revienne. Il secoua la tête.

Il faisait sombre dans la pièce. Le jour n'était pas encore levé, et il s'était décidément réveillé bien plus tôt que ce qui était devenu pour lui une habitude. Rester au Temple du Bélier ne lui réussissait pas. Sa bouche légèrement pâteuse et la naissance d'une migraine le forcèrent à quitter le lit. S'il essayait, peut-être réussirait-il à se rendormir pour une fois, mais il ne se sentait pas à l'aise ici, aussi laissa-t-il de suite tomber l'idée pour s'habiller en silence. Laissant la chambre en l'état afin de ne pas faire plus de bruits, il rejoignit discrètement la cuisine en veillant à ne pas réveiller son apprenti, et fit chauffer un peu d'eau pour son thé du matin. Quelques étoiles brillaient encore dans le ciel qui se découpait à travers la fenêtre. Il ne les contemplât pas, connaissant par cœur les constellations qu'elles représentaient. Par contre, il observa les Temples qui le surplombaient. Une très faible lueur était visible chez l'un d'entre eux, tout en haut. Apparemment, Aphrodite avait lui aussi du mal à dormir. A moins que ce ne fût DeathMask, qui aurait débarqué une nouvelle fois à l'improviste... Le Palais du Pope, pour sa part, était plongé dans une obscure tristesse. Le sommeil de Shion ne semblait pas perturbé. Il ressentit un léger pincement au cœur, comme à chaque fois qu'il pensait à son maître. Il aimerait que, parfois, ce dernier prenne le temps de venir le voir pour qu'ils puissent parler un peu. D'eux, de lui, de leur peuple, de n'importe quoi en fait, du moment qu'il s'intéressait un minimum à son ancien élève. Mais il était bien trop occupé par ses devoirs pour venir, et Mû connaissait bien assez les contraintes du Pope pour oser le déranger.

Son thé se révéla particulièrement infect ce matin-là, peut-être parce qu'il n'avait pas à cœur de l'apprécier à sa juste valeur. Il se frotta le front, comme pour tenter de mettre un peu d'ordre dans ses pensées. Mais c'était peine perdue. L'heure matinale, le manque de sommeil et les mauvais souvenirs qu'il avait de cet endroit y étaient certainement pour beaucoup, car il avait bien du mal à se vider l'esprit pour se concentrer sur la journée à venir. Plus il y pensait, et moins il arrivait à se rappeler des détails de son dernier rêve malgré ses efforts. Cela faisait bien plusieurs semaines, depuis leur retour en fait, qu'il vivait la même scène quasiment tous les soirs, et la seule fois où cela avait été différent, il n'arrivait pas à s'en rappeler. Pourtant, il était bien là, ce sentiment d'importance qui bouillait en lui comme pour l'alerter de quelque chose. Comme si un danger approchait…

C'était parfaitement ridicule. Il n'y aurait plus de guerres, c'était bien pour cela qu'on les avait fait revenir, non ? Avec l'espoir, un peu utopique, qu'ils pourraient vivre normalement malgré tout ce qu'ils avaient vécu… Un sourire amer se forma sur son visage. Des blessures, ils en avaient tous, même ceux qui semblaient s'en être tiré indemne. Mais qui aurait pu affirmer que rien n'avait changé ? Ils avaient tous quelque chose à se reprocher au final. Rien que leur sacrifice face au Mur des Lamentations avait de quoi en traumatiser plus d'un. Alors si on y ajoutait tout le reste… Une fois encore, il se demanda si c'était véritablement une bonne chose de les avoir ramené. Ils étaient tous hantés par leur passé. Ses rêves étaient la preuve de sa culpabilité après tout. Il le savait. Il ne devrait pas être là. Aucun d'entre eux ne le devrait. Ils avaient vu trop de choses, fait trop de dégâts, pour pouvoir vivre normalement. Non, même cela, ils ne le pouvaient pas. Ils n'étaient pas normaux après tout…

Il secoua fortement la tête et vida le reste de sa tasse dans l'évier. Il allait assister à la réunion que Dohko avait prévue, et il repartirait à Jamir avec Kiki. Il avait trop à faire avec son apprenti pour se préoccuper d'un Sanctuaire stagnant dans cette période de paix imposée. Il lui fallait s'occuper, encore et encore, pour ne pas se perdre dans sa douleur. Penser à l'avenir, encore et toujours, et tenter d'oublier, l'espace de quelques instants, qu'il devrait être mort. Il ne savait pas comment faisait les autres chevaliers d'or pour continuer à vivre ici malgré tout. Lui ne pouvait que s'éloigner et tenter d'avancer en oubliant ce qu'il avait fait. Il espérait que tout se passerait bien ce matin.

Des fois, il ne fallait pas remuer le passé…

« Bientôt Mû… »

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Ce fut avec un certain étonnement qu'il observa les personnes ayant répondues présentes à la demande de Dohko. S'il lui semblait assez prévisible d'y voir Aioros avec son frère, il était surpris de voir que Milo était venu seul, Camus ayant certainement décliné l'invitation d'un ton net et clair comme à son habitude. Aldébaran, pourtant obéissant, brillait par son absence, de même que Shura, qui n'avait apparemment pas vu là une demande explicite de leur Déesse. La présence d'Aphrodite, nonchalamment appuyé contre une colonne, le surprenait au plus haut point. De tous, il faisait bien partit de ceux dont il ne s'attendait pas à la venue. Son expression maussade montrait d'ailleurs qu'il n'était pas franchement ravi d'être ici. Pourtant, il ne semblait pas y avoir été forcé, car la Balance lui adressa un sourire chaleureux et le remercia d'avoir fait le déplacement. Aucun autre chevalier n'avait répondu présent à l'appel du vieux maître.

- Je suis bien content que vous ayez pris la peine de venir, commença d'ailleurs le Chinois.

- Hum, vu la mobilisation de tout le monde, ça aurait été dommage de rater ça, commenta Milo avec une certaine ironie.

- Oh, je pensais même que nous serions moins nombreux pour une première fois. Mais je suis ravi de voir que je me trompais. Sans doute pensez-vous que mon entreprise est dérisoire, mais je pense sincèrement qu'avec un peu d'efforts de tous, nous pourrions retrouver un minimum de stabilité. Et pour cela, il faut s'en donner les moyens, et je ne doute pas que les autres finiront par venir eux aussi au final.

Milo n'avait pas l'air convaincu. Derrière lui, Aiolia croisa les bras d'un air revêche. Sûrement était-il là uniquement parce que son frère lui avait demandé de l'accompagner. Mais il fallait le comprendre: avec tout ce qu'il avait subi à cause de leur lien de parenté, le Lion n'était pas prêt à pardonner à quiconque. Pas encore... Aphrodite ne daigna pas relever les yeux. Pour sa part, Mû affichait une moue sceptique malgré toute la politesse qu'il voulait bien accorder à son aîné. Dans tous les groupes, quel qu'en soit la nature, il était impossible de s'accorder avec tout le monde. Personne n'avait le même caractère et certains ne pouvaient tout simplement pas supporter d'autres personnes malgré tous les efforts du monde. Travailler ensemble lui semblait bien assez suffisant. Car même avec de la bonne volonté, on ne pouvait décemment pas espérer qu'une personne aussi calme que Shaka, par exemple, puisse s'accorder avec un être aussi chaotique que Kanon. A moins de s'entendre sur leur ego un poil trop surdimensionné, et encore... Camus arrivait peut-être à supporter Milo, mais tout le monde n'en était pas forcément capable. Une nouvelle fois, il lui semblait que les espérances de Dohko soient bien trop utopiques. Peut-être que les anciennes générations de chevaliers avaient réussi, elles, à toutes s'entendre, mais il y avait eu trop de dissensions dès le départ de leur côté. Trop de fautes, trop d'horreurs, trop de manigances, trop de blessures...

- Cela ne se fera pas en un claquement de doigts, bien entendu, continua calmement la Balance sans paraître remarquer les doutes de chacun. Il faudra que tout le monde y mette du sien et tente de faire avancer les choses. Cela prendra du temps. Mais il ne faut pas partir défaitiste pour autant et ne pas essayer sous prétexte que cela vous paraît impossible.

Il prit le temps de les regarder un par un pour s'assurer qu'il avait toute leur attention. Puis il reprit:

- Cela vous semblera certainement dérisoire, mais les entraînements en commun seront un premier pas vers cette stabilité. Le fait de se côtoyer à nouveau régulièrement et de se dépenser va rapidement amener plusieurs bénéfices. Déjà, vous allez faire de l'exercice. Ensuite, vous donnerez et recevrez des conseils selon les combats menés, ce qui vous forcera à vous intéresser un minima aux autres. Et enfin, vous aurez envie de gagner, donc vous tenterez bien vite de vous dépasser. Ce n'est qu'une première étape, bien entendu, mais vous verrez bien vite tous les avantages que vous en tirerez.

- Et la prochaine étape sera d'offrir des fleurs pour excuser les actes de chacun ? S'enquit Aiolia, narquois.

- 'Lia, reprocha aussitôt Aioros qui, malgré son apparence juvénile, avait gardé sa force de caractère d'antan. Peut-être que le pardon ne te plaît guère, mais cela ne t'autorise pas à être déplaisant avec ceux qui y croient.

Ils s'affrontèrent du regard pendant quelques secondes jusqu'à ce que le cadet accepte, de mauvaise foi, de baisser les yeux au maugréant, mécontent. L'archer reprit donc à l'intention du petit groupe:

- Je trouve, pour ma part, l'idée intéressante et je suis prêt à la mettre en œuvre Dohko. Qui ne tente rien n'a rien.

- Et je suis bien ravi que tu le prennes ainsi !

Une nouvelle fois, il regarda tout le monde comme s'il tentait d'avoir leur consentement également. Mû lui adressa un léger sourire sans répondre. Il pouvait reconnaître que la proposition était censée, comme ce qui en découlerait d'ailleurs, mais il y avait une belle épine dans ce fabuleux projet. Ils étaient loin de pouvoir attirer tout le monde sur le terrain pour régler les querelles à coups de poings bien placés. Aiolia avait l'air de vouloir montrer des crocs envers tout le monde, Shura ne semblait pas prêt à quitter sa ferveur religieuse, DeathMask... Mieux valait ne pas y penser. Et puis, les jumeaux, particulièrement Saga, ne semblaient pas avoir l'envie de se lier à eux ou de se faire pardonner quoi que ce soit... Etait-il donc le seul à se rendre compte de la masse de difficultés qui était déjà présente avant même qu'ils ne commencent ? Certes, il ne fallait pas être défaitiste, d'accord, mais quand même...

Personne d'autre n'ayant émis d'objections, Dohko proposa de commencer de suite les combats.

- Tu es sûr que tu ne seras pas trop rouillé ? Demanda presque innocemment le Scorpion.

La remarque eu au moins le mérite d'arracher le sourire au reste de l'assistance et de réchauffer d'un ou deux degrés l'ambiance. La tension était décidément bien dure à supporter. Il faut avouer qu'ils étaient tous sur les nerfs à cause de cette histoire et de leurs souvenirs personnels. Faire des efforts était peut-être possible. Restait à voir si cela porterait ses fruits. Le jeune Atlante en doutait, mais il n'avait de toute manière pas d'excuses pour se sauver maintenant. Au moins, Milo contribuait à les amuser un peu malgré la situation...

- Je vais te montrer qui est le plus rouillé de nous deux, jeunot !

Les deux combattants descendirent vers le centre de l'arène avec un enthousiasme débordant et... Un poil trop forcé aussi. Qu'il était compliqué de feindre l'indifférence quand ses rencontres pouvaient permettre de ressouder une équipe ou de la diviser encore plus ! Les autres prirent place dans les gradins pour assister à la scène sans émettre d'hypothèses sur le futur gagnant comme une bande d'amis pourraient le faire. Mais une bande d'amis n'aurait certainement pas besoin de ce genre d'artifices pour être uni après tout. Laissant les deux frères entre eux - il entendait déjà Aiolia, courroucé, demander des explications à son aîné sur la façon dont il l'avait repris en public -, Mû fit le choix de s'asseoir un peu plus loin, aux côtés d'Aphrodite. L'androgyne lui jeta un regard en coin mais ne fit pas de remarques. Et le combat commença dans un silence pour le moins pesant...

Se désintéressant bien vite de l'échange - Milo comme Dohko se contentait de coups bien basique pour cette première rencontre -, Mû prit le partit de faire un effort de conversation. Après tout, ils étaient aussi là pour se lier...

- Comment vas-tu ?

A nouveau, il eut droit à ce regard de côté que le dernier gardien semblait cultiver, impénétrable même s'il se doutait de la surprise qu'il avait certainement provoqué. Aphrodite pinça ses jolies lèvres avant de rétorquer, avec le dédain dont il avait toujours su faire preuve quand il s'adressait à des personnes qu'il jugeait inférieures:

- Tu tiens vraiment à te lancer dans de telles banalités ?

Il fut un temps où Mû n'aurait pas apprécié ce ton. Ce sarcasme à peine dissimulé, cet air hautain et dédaigneux qui animait continuellement le jeune homme qui se complaisait dans son image de narcissisme égoïste insupportable. Il fut un temps où Mû n'appréciait pas son collègue qu'il trouvait trop matérialiste pour faire un bon chevalier. En vérité il n'était pas le seul à penser cela, et c'était d'ailleurs plus ce jugement de valeur qui avait, au final, poussé le Poisson à adopter ce comportement. Lui qu'on avait toujours trouvé trop beau, trop faible donc, c'était forgé cette carapace de supériorité exaspérante, choisissant de n'aimer que lui et de se fier à personne. Pour ne plus être vu comme une poupée à protéger, quitte à devenir un être totalement faux et à attirer à lui les rumeurs. Il avait fait le choix de jouer avec son apparence. Seul DeathMask ne s'était pas laissé abuser par ses manières. Violent dans ses mots comme dans ses actes, il l'avait véritablement traité comme un guerrier. C'était peut-être pour cela qu'Aphrodite était le seul à pouvoir revendiquer l'amitié de l'assassin du Sanctuaire. Quoi que, c'était peut-être à cause de lui qu'il l'était devenu également. Il fut un temps où Mû aurait peut-être pu se lier à lui, enfants, et lui éviter ce destin. Mais les "peut-être" changeaient autant le passé que les "et si". Y penser maintenant ne pourrait rien y changer.

- Et bien, plutôt que de devoir se frapper dessus, je pense que converser ensemble reste un moyen bien plus civilisé de prendre des nouvelles de quelqu'un, tu ne penses pas ?

Il doutait que Dohko puisse être passé à côté d'un tel point: loin des objectifs bien carrés qu'il leur avait présentés pour expliquer son "projet", ceux dans les gradins allaient évidemment prendre la parole entre eux, ne serait-ce que pour donner leur point de vue. Au final, les deux combattants allaient plus servir de prétexte aux autres qui, immanquablement, finiraient par se parler. Si l'idée lui avait paru pour le moins ridicule à l'origine, elle lui apparaissait légèrement plus réalisable maintenant qu'il comprenait cela. Bien entendu, rien ne garantissait un résultat positif mais c'était une bonne base pour les Golds qui s'évitaient pour la plupart et refusaient le contact avec leurs semblables.

- Hum... Je vais aussi bien que possible compte tenu de la situation, finit, enfin, par répondre Aphrodite après avoir laissé passer un temps de silence.

Compte tenu qu'il était toujours vu comme un traître donc. Ses actions passées - soutenir Saga puis revenir en tant que Spectres - lui avaient collé cette étiquette sur le dos. Pourtant, il n'était pas le seul à avoir fait la même chose. Le Gémeaux était bien revenu sous les ordres d'Hadès accompagné de Camus et de Shura mais on ne les avait pas traités ainsi pour autant. De la même façon que des personnes comme le Chinois ou lui-même avaient très vite su que ce n'était plus Shion qui dirigeait le Sanctuaire mais s'étaient abstenus de le signaler. Eux aussi avaient échappés à cette appellation. Alors qu'Aphrodite et DeathMask s'étaient retrouvés catalogués pour cela... Mû aurait aimé lui dire qu'il comprenait, mais était-ce sincèrement la vérité ? Lui était vu comme "un brave guerrier d'Athéna". Il aurait aimé penser que ses choix, son silence lors de la substitution de Saga, étaient de nature à garder la cohésion du Domaine Sacré. Après tout, même en tant qu'imposteur, Saga avait réussi à gouverner plus d'une décennie sans le moindre souci. Ses problèmes mentaux n'étaient apparus que plus tard, vers la fin de son règne, et il avait fait un bon Pope jusque-là. Au final, il avait juste fuit la réalité et avait vainement tenté d'oublier son passé. Voilà la vérité. Sa décision n'avait rien de chevaleresque. Et pourtant, personne n'arrivait à voir les fautes qu'il avait commises et la culpabilité qu'il ressentait. Il était certainement bien plus un traître que le chevalier aux roses. Mais on ne le voyait pas comme tel... Et même s'il disait ses torts, on lui trouverait des excuses en pensant que cela le soulagerait. Quelle injustice...

- Je m'en doute, répondit-il, ne pouvant à son grand désarroi ajouter grand-chose de plus sans que cela ne soit mal interprété.

Il laissa passer quelques secondes de silence avant de tenter une autre question:

- Et DeathMask ?

Cette fois-ci, Aphrodite se tendit violemment et il crut même pendant quelques instants qu'il allait partir sans autre forme de procès. Il se hâta de lever la main pour l'apaiser, voulant le rassurer sur ses attentions avant qu'une parole malheureuse ne ravive de quelconques blessures:

- Je ne fais que prendre des nouvelles... Je vis trop loin du Sanctuaire pour en avoir.

Les yeux bleus du Poisson ne l'avaient pas quitté, comme s'il cherchait à déterminer de quelle façon il allait l'envoyer promener. Il touchait manifestement un sujet sensible... Mais après tout, plutôt que d'écouter ce que pouvaient dire d'autres qui n'en savaient pas grand-chose et s'en remettaient aux rumeurs, n'était-il pas préférable de s'adresser à son plus proche ami ? Il allait néanmoins s'excuser et lui dire qu'il n'était pas obligé de lui répondre quand son vis-à-vis reprit la parole, bien que toujours sur les nerfs:

- Il tente de se remettre.

- D'accord.

Vu sa réaction, il comprenait que poursuivre n'était pas une bonne idée. Ne trouvant pas de terrain plus propice afin de continuer à converser, il était en train de la laisser mourir quand Aphrodite se mit à l'interroger à son tour, d'un ton plus calme que précédemment:

- Et toi Mû ? Comme tu l'as dit, tu n'es presque plus ici ses derniers temps... Je suis même surpris que tu sois venu.

- Je passe mes journées à entraîner mon apprenti ou avec des armures. Cela m'occupe pas mal, déclara-t-il sans répondre véritablement à la question.

- Tu pourrais le faire aussi ici, non ?

Ah, qu'il n'aimait pas être interrogé ainsi ! En plus, le regard perçant de son collègue ne l'aidait pas. Si on disait volontiers de Camus que ses pupilles pouvaient sonder le fond de votre âme, celles d'Aphrodite n'avaient rien à leur envier. Malgré son apparence et ses manières pour la plupart frivoles, le dernier gardien comprenait très rapidement, et il savait où attaquer verbalement pour faire mal. Peut-être était-ce pour lui une manière de se "venger" des interrogations que l'Atlante lui avait adressées juste avant. Ou bien avait-il développé ce trait de caractère pour coller un peu plus à ce qu'on disait de lui et repousser ainsi ceux qui auraient pensé le déstabiliser avec quelques insultes...

- Je ne me sens pas forcément à l'aise au Sanctuaire, l'atmosphère est trop... tendue. Jamir est bien plus calme.

- Tu fais un peu comme Saga en gros. Tu nous fuis.

Ainsi découvert, Mû prit le parti d'en rire pour dédramatiser la situation et sourit au jeune homme:

- Peut-être bien. Mais cela ne m'a pas empêché de me faire coincer par Dohko pour aujourd'hui. Toi aussi, non ?

- Tu le connais. Quand il vient te voir avec son air sérieux, ses grands discours et tout le reste, c'est difficile de lui dire non. Quoi qu'apparemment, nous faisons partit des rares à ne pas avoir réussi à lui résister...

Ils rirent de bon cœur et la conversation prit un tournant moins sensible, plus joyeux, sur les éventuelles idées qu'auraient pu tenter de mettre en place la Balance si personne n'était venu ce matin. Pourtant, intérieurement, Mû était troublé. C'était bien la première fois que quelqu'un lui disait qu'il fuyait. Et si c'était ce qu'il se répétait en lui-même régulièrement, c'était malgré tout très étrange que quelqu'un utilise ses propres mots contre lui. Comme si ses doutes étaient clairement lisibles par tous. Il sentit un frisson le traverser. Que voulait-il vraiment ? Ne souhaitait-il pas qu'on l'accuse également ? Ne serait-ce pas là un moyen de laisser transparaître sa culpabilité ? Et malgré tout, il n'avait pas voulu répondre à ses accusations et avait détourné le sujet. Comme si son esprit ne voulait pas vraiment qu'on parle de ses torts...

En bas, le combat s'achevait enfin, le temps ayant tourné étonnamment vite. Et il ne savait même pas qui avait pu gagner...

- Quelqu'un d'autre veut tenter sa chance ? Demanda leur aîné, essoufflé, quand il les rejoignit enfin.

- Il est peut-être un peu tard désormais, fit poliment remarquer Aioros. Il faudrait limiter la durée des échanges par la suite.

- C'est la fougue de la jeunesse ça ! On se retrouve demain pour continuer dans ce cas ?

L'archer acquiesça, imité par son frère qui y mettait apparemment de la mauvaise grâce. Milo avait l'air partant. Dohko se tourna vers les deux derniers.

- Vous aussi ?

- Ouais... Marmonna l'androgyne, peu convaincu.

- J'ai un apprenti Dohko, tenta Mû pour sa part. Je ne peux pas le laisser seul tous les matins...

- Essai de te libérer une petite heure, ça ne fait de mal à personne.

- Tu peux aussi l'emmener, hasarda Aioros. Cela ne peut que lui être instructif de regarder des combats !

Le Tibétain se demanda vaguement s'ils n'étaient pas de mèches dans cette histoire, leur enthousiasme lui paraissant un peu surfait par instant. Ne voulant pas s'embarquer dans une conversation sur l'éducation d'un enfant, il fit l'effort de faire apparaître un sourire sur son visage avant de répondre:

- J'y songerais.

Cela ne l'engageait à rien comme cela. Car même s'il avait apprécié de discuter un peu, il trouvait toujours irréalisable l'idée dans son ensemble. Il faudrait plus que la bonne volonté de tous pour réussir à les réunir enfin... Et puis, il disait vrai. Il avait pas mal d'obligations ailleurs, il ne pouvait pas se permettre de venir ici tous les jours. Quand bien même il pouvait donner des exercices à Kiki, cela ne valait pas les conseils qu'il pouvait lui prodiguer en étant présent. Et s'il décalait l'entraînement du petit, ce serait la réparation des armures qui en pâtirait. Venir une fois de temps en temps pour montrer qu'il faisait des efforts lui aussi, pourquoi pas... Mais il ne pouvait guère plus. On voyait bien qu'il était le seul, actuellement, avec un jeune à sa charge... Sa réponse eu en tout cas l'air de satisfaire le groupe car celui-ci commença à se séparer après quelques salutations d'usage. Etirant ses muscles endoloris, il s'apprêta à faire de même quand le Poisson l'interpella:

- Tu sais... Si cela te tente un matin, tu peux venir jusqu'à chez moi boire un truc. Y a personne de debout aux aurores, alors ce sera toujours plus convivial que de rester seul. J'ai le sommeil léger de toute façon...

Il ne lui laissa pas le temps d'accepter ou de décliner cette invitation que, déjà, son sourire narquois habituel avait repris place sur ses lèvres et qu'il s'éloignait, la tête haute et fière. Apparemment, il n'était pas le seul à contempler les Temples quand il se réveillait trop tôt... Il doutait qu'il monterait un jour - ce n'était pas parce qu'ils avaient discutés ensemble qu'ils étaient bons amis pour autant. Et monter tout le Zodiaque alors que l'aube n'était pas encore levée ne le tentait pas franchement. Déjà qu'il ne le faisait pas en plein jour... -, mais c'était sympathique de sa part d'avoir fait l'offre. Il regarda Aphrodite partir et, pendant un instant, il crut voir le Shion de ses nuits lui tourner le dos suite à ses malheureux mots. Il cligna des yeux. Il se souvenait maintenant de ce qu'il avait vu la veille dans son rêve. Cet Atlante nommé Lam qui lui disait que son peuple possédait bien plus de pouvoirs qu'on ne voulait le dire…

Quel étrange songe.

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Le Palais du Pope était un vrai bijou d'architecture. Les salles aux plafonds immenses étaient toutes illuminées par de larges fenêtres qui permettaient de contempler tout le domaine. Les pièces de réceptions pouvaient accueillir bien plus que la centaine de chevaliers de la Déesse, et c'était sans compter la multitude de chambres ! Pour autant, on n'y trouvait pas la même volonté d'afficher sa puissance comme dans d'autres demeures divines. Seuls les appartements privés d'Athéna étaient sublimés de quelques touches de métaux précieux. Cependant, la sobriété du dernier Temple était rehaussée par les gravures fines et les détails de la roche qui le composait. Le petit Mû était à chaque fois éblouit de tout ce qu'il voyait en ses lieux. Mais la pièce qu'il préférait le plus, c'était le bureau de son maître: le vénérable meuble ancien ployait sous une tonne de papiers et les étagères sur les murs grinçaient sous le poids des archives, mais les fauteuils étaient certainement les plus agréables de tous et il y avait toujours régné une atmosphère chaleureuse et bienveillante, à l'image du Bélier d'ailleurs.

Shion était là justement, vêtu du large habit relatif à sa fonction. Rien n'avait changé ici, tout semblait figé sur cette scène qu'il n'arriverait jamais à oublier. Le vieil homme tendit la main vers son jeune élève sans que son sourire paternaliste n'éclaire son visage. Il venait de le sermonner et Mû, comme tous les enfants, trouvait la sanction injuste. On ne se rend pas compte, à cet âge-là, que les décisions des "grands" étaient là pour notre bien. Comme n'importe qui, il n'aimait pas être freiné dans ce qu'il voulait entreprendre, même si c'était impossible...

- Approche donc mon enfant.

Mais il ne voulait pas le rejoindre. Shion allait l'inviter à s'asseoir, lui expliquer calmement ses raisons, puis l'envoyer au lit. Il le savait. Et il aurait beau argumenter, il serait en tort à ses yeux bien qu'il soit intimement persuadé de ne pas être responsable de ce dont il avait été accusé. Pourquoi les adultes n'écoutaient donc pas les enfants ? Pourquoi croyaient-ils avoir toujours tout le temps raison ? Il était en colère, il ne voulait pas le rejoindre. Il voulait être méchant pour lui faire mal, autant que sa dispute l'avait blessé. Et il savait qu'il allait être mauvais, mais il répliqua tout de même:

- Vous n'êtes pas mon père !

Tourner les talons. Courir pour s'éloigner dans les longs couloirs de marbre. C'était douloureux de dire cela, parce qu'il aimait le Pope comme un père. Sans doute s'excuserait-il demain, mais pour l'heure, il ne pensait qu'à partir le plus loin possible, comme si la distance pouvait amoindrir son chagrin... Il dérapa sur le sol lustré. Un bras puissant l'empêcha de tomber.

- Doucement Mû voyons, tu risques de te faire mal.

Il releva ses yeux verts pour tomber sur Saga, qui lui souriait doucement. Saga était toujours gentil, lui. Même s'il était déjà chevalier, il venait souvent s'occuper des apprentis et il prenait pas mal de son temps pour jouer avec eux quand ils avaient des moments de libres. C'était quelqu'un de très doux et tout le monde l'adorait, le petit Atlante compris. D'ailleurs, quand son maître ne pouvait pas s'occuper de lui - ce qui arrivait malheureusement souvent, surtout ses derniers mois -, il n'était pas rare que ce soit le Gémeaux en titre qui vienne le sortir du relatif isolement du Palais popale pour l'entraîner avec les autres. Il les côtoyait assez peu sinon... Mais bien qu'il aime Saga, il adorait quand Shion venait se rendre compte de ses progrès. Cela aussi arrivait peu maintenant. Du fait de sa vieillesse, le Pope ne pouvait plus autant lui accorder son attention qu'avant. Cela aussi était injuste. C'était peut-être aussi un peu pour cela qu'il était blessé que ses rares moments ensemble soient pour se faire réprimander...

- Fait attention à toi, d'accord ?

Il hocha la tête et le Grec essuya doucement ses joues en lui souriant. Mû le regarda reprendre sa route en silence, sa précédente colère oubliée. Pourquoi allait-il voir le Pope à une telle heure ? Se serait-il passé quelque chose ?...

Saga était quelqu'un de gentil, n'est-ce pas ?

Et pourtant, Mû devait courir pour le rattraper, l'arrêter. Il ne fallait pas qu'il voit Shion. S'il ne l'arrêtait pas maintenant, il serait trop tard, il le savait. Il suffirait de l'appeler... Juste prononcer son nom, le ramener auprès de lui, et rien n'arriverait. Mais aucun son ne sortit de sa bouche. Le décor qui l'entourait disparaissait lentement pour laisser place à un noir d'encre. Il ne voyait plus que le chevalier, qui devenait de plus en plus petit devant lui. S'il le retenait... S'il retournait auprès de Shion, rien n'arriverait, n'est-ce pas ? C'était quelqu'un de gentil, rien ne pourrait arriver... Il suffirait de lui sourire et tout irait bien. Il demanderait pardon à son maître et il pourrait lui expliquer qu'il se sentait seul ici. Qu'il voulait juste qu'on s'occupe de lui. Que le Pope s'occupe de lui. Parce que malgré ce qu'il avait dit, il voyait son maître comme son père. Il devait y aller, arrêter cela...

« Aller, bouge ! » Ordonna-t-il mentalement à son corps.

Mais il était adulte maintenant, et Saga n'était presque plus visible devant lui. Il n'avait pas agi au bon moment, et cela causera pas mal de dégâts par la suite. S'il avait pu l'arrêter, s'il n'était pas parti comme cela, s'il avait tenté de s'expliquer... Et tout allait arriver à cause de lui. Les guerres, les morts, la douleur, les blessures...

Une main hâlée se posa sur son épaule, le forçant à se retourner. Les prunelles dorées de Lam le fixaient sans dureté.

- Pourquoi culpabilises-tu ?

La phrase résonna étrangement. N'était-ce pas évident ? Il fallait qu'il arrête Saga. Il fallait qu'il s'excuse auprès de Shion. Il devait rattraper ses erreurs. Tout arrivait par sa faute, uniquement parce qu'il n'avait pas fait les bons choix. Il devait réparer tout cela !

- Pourquoi culpabilises-tu ?

Il tenta de se dégager. Saga n'avait pas tant d'avance que cela et ils n'étaient pas si loin du bureau du Pope, il le savait. Il pouvait encore tout arrêter, c'était évident. Son aîné était proche... Il avait l'air si calme quand il l'avait vu ! Il ne pouvait pas le laisser devenir ce monstre qui avait tenté de s'en prendre à Athéna ! Il fallait qu'il le rattrape, et ils pourraient continuer à vivre tous ensemble. Il suffisait juste…

- Pourquoi culpabilises-tu ? Demanda une troisième fois l'Atlante aux cheveux blancs. Tu ne peux rien faire.

- Je dois...

- Il t'aurait tué aussi. Sa folie ne se serait pas arrêtée sous prétexte que tu aurais été là.

Un lourd frisson de doute le traversa. Comment pouvait-il savoir cela ? Comment pouvait-il dire de telles choses ? Il était persuadé qu'il aurait dû agir, pourquoi disperser toutes ses illusions ? Pourquoi ?... Il aurait voulu lui crier que Saga ne lui aurait jamais de mal. Mais une petite voix dans sa tête lui soufflait traîtreusement: "pourtant, il en a fait à Shion". Il savait que c'était vrai. Saga l'aurait tué également. Ou le Bélier serait mort en voulant le protéger et il aurait culpabilisé tout autant. Un goût amer remonta dans sa gorge et ses yeux le brûlèrent désagréablement. Ne pouvait-on que se contenter de subir les événements ? Pourquoi leur Déesse avait-elle permis de tels actes ? C'était... Injuste.

- Pourquoi culpabilises-tu ? Répéta encore son vis-à-vis.

Les mots résonnaient toujours. Il n'y avait plus rien autour d'eux. Plus de murs pour le protéger. Plus de jolis paysages à regarder pour cacher la vérité. Plus rien pour l'aider à ne pas faire face à la réalité. Est-ce que sa culpabilité était vaine ? Est-ce que sa souffrance n'avait aucun sens ?

- J'aurais voulu m'excuser... Mes dernières paroles étaient tellement blessantes...

- Et si je te disais... Qu'il t'était possible de changer le passé ?

Mû se réveilla brusquement.