Hello !

Ceci est une traduction de l'histoire magnifique de Etimire T, disponible sur ce site en tant que "All Twelve of me", traduit par "Les douze de moi". Je n'ai pas pu résister à la traduire, je l'ai tout simplement dévorée, et elle est encore en cours d'écriture, alors c'est normal si les chapitres sont longs à venir, ce sera la faute de l'écrivain original, niark niark.

Disclaimer : traduction à moi, histoire à Etimire T, personnages à Steven Moffat, Russel T Davies, Mark Gatiss, et vous avez le topo.

Allons-y !


Chapitre un

Une nouvelle aventure

- Ne t'inquiète pas, John.

Les yeux de la femme démentaient son hypocrisie maternelle tandis qu'elle tenait son visage entre ses mains.

Un vent errant murmura dans ses oreilles le bruit des gens d'au-delà du portail. John ignora leur cris et leurs éclats de rire car il voulait cristalliser ce moment dans son esprit.

Sur la route, un taxi noir attendait que la femme mette fin à ses adieux et John pouvait sentir son impatience d'un violet sombre irradier en dehors de la voiture.

La femme était bleue et grise comme une tempête de pluie.

Il chassa rapidement la vision. Son psychiatre insistait que les émotions n'étaient pas une couleur. Qu'elles n'étaient pas visibles.

John voulait juste pour un moment sentir au moins un peu normal, alors il cligna des yeux pour échapper aux couleurs et se concentra sur les mots de la femme.

- Ils prendront soin de toi, murmura sa mère-de-coeur, tout en le serrant le bras. Ils peuvent t'aider. Tu y trouveras ta place.

C'était comme si elle essayait de se convaincre elle-même et non le convaincre lui.

- Ça va, Sarah Jane, sourit John tristement. Je sais. Je sais que c'est pour le mieux.

Même si je suis terrifié.

Mais il avait besoin de réassurer la femme qui avait pris soin de lui durant toutes ces années.

Il se souvenait de quand il était petit, debout pieds nus et tremblant dans le brouillard. Fixant le heurtoir de la porte, ce John de trois ans n'aurait jamais pu espérer l'atteindre. À la place, il s'était assis sur le tapis de bienvenue, totalement exhausté, et était tombé endormi.

John était au courant qu'à cette époque, il savait pourquoi il était au pied de cette porte et ce qui l'avait amené ici, mais il ne pouvait maintenant plus se rappeler des faits.

Il ne savait pas vraiment ce qu'il attendait quand quelqu'un avait ouvert la porte, mais il n'avait pas attendu qu'une jeune journaliste déboule de la porte et ne manque de le renverser. Elle s'était rapidement courbée et avait couru une main douce le long de sa joue.

- Pauvre chose, avait-elle murmuré. Que fais-tu tout seul dans le froid ?

Le garçon avait cligné des yeux sans réponse.

Inclinant sa tête sur le côté, la jeune femme avait donné à John un petit sourire.

- Je m'appelle Sarah, quel est ton nom ?

Là était la question dont John aurait aimé savoir la réponse. Qui était-il avant d'être John Smith ?

Mais on a pas toujours ce que l'on veut.

John fut arraché du souvenir par le soupir de Sarah. Elle regarda ailleurs, embarrassée, riant sans humour.

Une larme unique roula sur son visage rond, causant le souffle de John le serrer de l'intérieur, et il manqua d'abandonner presque. Pourquoi les adieux étaient-ils si difficiles ?

Il devait être fort, pas juste pour lui-même, mais pour sa mère adoptive.

Un petit sourire se forma sur ses lèvres avant de s'envoler rapidement.

- Une larme, Sarah Jane ?

Sa mère renifla et enfonça sa tête dans sa poitrine. C'était étrange d'être finalement plus grand qu'elle et d'avoir son oreille contre sa poitrine plutôt que l'inverse.

- EXCUSEZ-MOI, MADAME ! cria une voix grossière. Je dois être ailleurs si vous voulez bien !

John roula des yeux. Pourquoi les chauffeurs de taxis avaient-ils besoin d'être autant grossiers ?

Sarah Jane Smith, indignée, grogna et se détourna de son fils adoptif. De la chaleur montait de ses joues et John se sentit presque désolé pour le récepteur d'une telle colère.

- EXCUSEZ-VOUS ! cria Sarah en retour, marchant fièrement vers le taxi. Pour qui vous prenez-vous?

Le chauffeur démarra la voiture et l'ignora.

Oh, intelligent, pensa John en réalisant ce que l'homme faisait. Il ravala l'opinion désagréable qu'il avait commencé à créer à propos de lui. Il rendra les adieux plus faciles.

John sourit.

- Je devrais y aller, Sarah. Mais je te verrai à Noël, d'accord ?

Sarah retira son envie de lui donner un dernier regard persistant.

"Un garçon tellement courageux..."

John soupira intérieurement, depuis tellement longtemps qu'il entendait ces voix...

Il était évident que Sarah tentait d'être forte pour John. Elle rentra dans la voiture, ferma la portière, et fit descendre la vitre.

John, devant le portail imposant, ne bougea pas.

- Maintenant, John, appela Sarah, tu prendras tes médicaments et feras exactement ce que les professeurs te diront de faire, d'accord ?

- Bien sûr, maman, répondit-il avec un salut moqueur.

Cela faisait un sacré bout de temps depuis la dernière fois qu'il l'avait appellée ainsi, et John pouvait voir que cela l'avait heurtée.

Elle lui sourit, les yeux pleins de larmes, et éclaira sa gorge pour une dernière instruction.

- Et tu m'appeleras les week-ends. TOUS les week-ends, tu m'entends, John ?

- Haut et fort, sourit-il.

Il fit un pas vers le portail.

- À la prochaine, Sarah Jane Smith.

C'était sa conviction personnelle de ne jamais vraiment dire adieu. Cela lui donnait l'impression qu'il la verrait peu de temps après.

John n'était pas sûr si c'était pour amoindrir la douleur de Sarah ou la sienne.

La voiture s'ébranla, faisant craquer les feuilles dorées sous ses roues. Alors John Smith resta seul devant le portail imposant. C'était en métal, assez vieux, et incroyablement large. Fronçant des sourcils fébrilement, John serra la sangle de son sac bleu un peu plus fort. Il se pencha pour regarder entre les barres, mais sa vision était floue. L'image derrière le portail chancelait et fondait. L'effet lui rappelait une vague chaude.

Est-ce que sa "condition" se rappellait à lui encore ? Franchement, John ne le savait pas. Il n'avait jamais vu quelque chose de ce genre auparavant. Ses hallucinations constituaient habituellement d'images plus bizarres...

À la droite, un signe en bronze qui passait inaperçu était écrit : LAST - Lycée des Adolescents Spéciaux et Talentueux. (ndt : originellement SUTA pour School of Unusual and Talented Adolescents)

Eh bien... John était au bon endroit. Même si il n'était pas sûr pour ce qui s'agissait de la partie "talentueuse".

Il commença à se demander comment diable il parviendrait à entrer quand une petite porte s'ouvrit sur sa porte.

Incertain, John fixa stupidement l'ouverture dans le mur.

- Tu viens, gamin ?

Jonh sursauta, étonné de la voix rauque du pas de la porte.

- Je...

- T'es John Smith ? interrompit la voix.

Avalant sa salive, John opina rapidement du chef.

- Ouais – c'est moi.

John Smith, un bordel schyzophrène et psychotique selon ses quatre psychiatres qui, en gros, avaient conclu que John était hors de ses gonds.

Le fait qu'il avait réussi à entrer dans cette mystérieuse école était en soit un miracle. Personne ne savait vraiment ce qu'il se passait entre ces murs, mais tous les gosses en sortaient brillants, éduqués et heureux, alors ça avait une réputation bonne quoique clandestine.

Pourquoi avait-il été choisi en tant qu'élève, et pourquoi au milieu de l'année scolaire ? John n'en avait aucune idée.

Ils avaient dit à Sarah Jane qu'ils pouvaient l'aider, et elle les avait crus.

- Ne reste pas là, gamin.

Une main potelée sinua vers lui et le tira vers une sorte de petit bureau.

- Laisse-moi d'abord faire un test d'emprinte digitale... murmura l'homme. Il y a pas mal de gens qu'on essaye de protéger là-dedans, alors je dois faire en sorte que t'es bien que tu dis être.

L'homme pressa le pouce de John contre un morceau de métal fin pendant quelques secondes. Cela bipa et fut éclairé de vert, ce que John prit pour une bonne nouvelle.

Cependant, à cet instant, il était trop sidéré pour faire quoi que ce soit.

- Vous êtes... vous êtes...

L'homme obèse leva les yeux au ciel, grommellant quelque obscénité entre ses dents.

John retrouva sa voix.

- Vous êtes BLEU ! haleta-t-il.

Était-ce une autre des ses hallucinations ? Cela devait l'être.

Mais mes hallucinations ne ressemblent jamais à ça...

L'homme à la peau bleue était habillé d'un vêtement similaire à celui d'un concierge. Il lui donna un coup d'oeil sardonique avant de lui passer une carte du terrain de l'école.

- Tu devras t'y faire, dit-il. Tu verras des choses plus étranges avant même d'en avoir fini ici.

Riant nerveusement, John laissa l'homme lui montra la position du bureau sur la carte.

- Heu, écoutez – Je sais pas...

- Barre-toi de là, John Smith. La principale va vouloir te voir aussi tôt que tu seras capable de se rendre à son bureau.

John se sentait comme un poisson hors de son bocal. L'homme bleu tapa un code d'accès sur un plateau près de la porte, et elle s'ouvra avec un chuintement.

Sans attendre, l'homme poussa John en avant et referma la porte.

Trébuchant, John tenta de vider son esprit, loin du bombardement de bruits et d'odeurs et d'émotions et de gens. Il ne comprenait pas pourquoi il n'avait pas pu voir tout cela par les barres du portail.

Une main en visière pour se protéger du soleil, John regarda, confus et en choc, la scène devant lui.

Un jeune garçon courait au-dessus d'une mare, une fille était assise sur un banc invisible, et un adolescent épanchait un verre d'eau, présentant une rose de glace. Un homme avec deux têtes marchait pesamment sur la pelouse, et une poupée de verre tomba sur les pieds de John.

- Fais gaffe ! grogna la poupée tout en ramassant son sac et s'éloignant.

Les yeux de John manquèrent de tomber de ses orbites alors qu'il tournait en cercle.

Quel est cet endroit ?

Soudain, il entendit une voix appeller au-dessus de toutes les autres.

- Hé, toi ! Perdu ?

Se retournant de surprise, John marcha sur les lacets défaits d'une de ses converses rouges et s'effondra en arrière droit dans une fontaine heureusement peu profonde.

- Oh mon dieu ! cria la voix en se rapprochant. Je suis vraiment désolée, est-ce que... est-ce que ça va ?

La voix s'arrêta mais ne donna pas à John le temps de répondre.

- C'est bien que tu ne soit pas comme mon amie Laya. Une goutte d'eau et elle fond – littéralement, comme la sorcière de l'ouest du magicien d'Oz. C'est totalement épique.

John toussa, enlevant comme un chien l'aurait fait l'eau de ses cheveux résistants à la gravité.

- D'accord. (il ne pouvait pas penser à quoi dire d'autre). C'est vaiment humiliant.

Il réussit enfin à enlever l'eau de ses yeux et vit que la fille lui avait tendu une main gantée de cuir noir.

- Viens, dit-elle, attrapant son bras pâle.

Elle avait une poigne forte pour une si petite main. Cela ne lui prit qu'une seconde pour remonter John.

Ce n'est que maintenant qu'il put jeter un coup d'oeil à la fille. Elle portait des leggins noirs et des bottes noires qui remontaient confortablement jusqu'à ses genoux. Des fermetures éclair dorées lignaient sa veste sombre.

Ses cheveux blonds étaient coupés sévèrement jusqu'à ses épaules et une mèche plus sombre marquait les autres. Des yeux entourés de maquillage fumée le regardaient avec embarrassement et un peu d'amusement. Elle portait un rouge à lèvres noir et se tenait avec une attitude du genre "sans foi ni loi". Aucun garçon n'aurait jamais les tripes de vouloir en découdre avec cette fille. En dehors de ça, John ne put pas s'empêcher de remarquer qu'elle était magnifique.

Il réalisa alors qu'il la regardait depuis trop longtemps et sentit ses joues se réchauffer.

Satanées hormones. Même pas juste...

Toussant pour couvrir ses erreurs, John lâcha la première chose qui lui vint à l'esprit.

- T'es pas en train de cuire sous ces vêtements ? Il fait genre quatre-vingt dix degrès ici.

C'était un jour d'une chaleur rare pour l'automne.

La fille haussa les épaules.

- Je te poserais la même question, tu vois, si tu ne venais pas de faire trempette dans la fontaine.

John baissa les yeux sur ses vêtements et réalisa qu'elle avait raison. Il portait des vêtements plus relâchés qu'il ne le faisait habituellement : une chemise, une cravate, un pantalon et un imperméable parce que Sarah était paranoïaque.

John haussa les épaules, un sourire en coin reposant sur le coin de sa bouche.

- Je suppose que tu as raison, dit-il en essorant le bout de son trench-coat.

Il glissa une main dans sa poche et en sortit les ruines en lambeaux d'une carte d'école. Grognant en son for intérieur, il empaqueta le papier et le colla de nouveau dans sa poche.

John attendait que la fille ne parte, mais elle ne fit rien de tel, et à la place se pencha vers lui et vit la carte inutile.

- Oh, c'est dommage, offrit-elle sincérement. Tu es un nouvel élève ?

John hocha la tête.

- Je suis supposé rencontrer la principale ou un truc du genre. Est-ce que tu penses... ?

- Oh bien sûr ! interrompit la fille. Je vais te montrer le chemin.

Son sourire brillant se disputait avec son attitude de dure.

- J'ai jeté ma carte avant même la regarder quand je suis arrivée là – une très mauvaise décision. Je suis arrivée trois jours en retard pour ma première classe.

- Trois jours ? répéta-t-il, incrédule.

L'endroit était donc si grand ?

La fille opina du chef, l'air complètement sérieux, et ils montèrent vers la porte frontale d'un manoir massif qui était le premier bâtiment de l'école. Ils grimpèrent les marches, passant près d'étudiens qui révisaient sur les escaliers.

- C'est l'enfer pour naviguer en premier lieu. C'est comme si les couloirs voulaient intentionellement que tu te rendes au mauvais endroit, lui sourit-elle. Au fait, je m'appelle Rose.

- John, offrit-il en retour.

Ils marchèrent en silence pendant un moment avant que Rose ne morde sa lèvre en réfléchissant.

- C'est inhabituel pour Vastra d'ammener un autre étudiant au plein milieu de l'année scolaire, dit-elle.

Principale Vastra, mais bien sûr.

- Est-ce que tu as une quelconque idée de pourquoi elle t'as laissée entrer maintenant ? continua Rose.

Sa question était relaxée, simplement curieuse.

John haussa les épaules, ses yeux passant des trous brûlés de la taille d'un ballon de basket dans une haie sculptée du garçon qui envoyait dans les trous des balles de feu.

- Franchement ? soupira John. Je ne sais même pas pourquoi j'ai été accepté dans un endroit comme celui-là. Je ne sais même pas comment c'est possible !

Il montra vaguement d'un geste de la main la centaine d'adolescents impossibles et rit sans humour.

- Je n'ai même pas demandé !

La fille lui envoya un regard étrange que John ne put pas interpréter.

- Bien sûr que non, gloussa-t-elle en ouvrant la porte. Aucun d'entre nous n'a demandé. Vastra nous choisit individuellement.

Comme c'est ordinaire, pensa John.

Il suivit Rose, ses converses couinant sur le sol carrelé. Il abandonnait derrière lui des flaques d'eau à chaque pas.

Le plafond s'étendait haut au-dessus d'eux en forme de dôme. Il démontrait quelques scènes peintes, de paix et de batailles vicieuses.

- Wow, souffla John, la tête basculée en arrière pour mieux regarder.

Il cligna rapidement des paupières, profitant de la vue, et était trop fasciné pour remarquer l'entrée d'une autre personne, jusqu'à ce qu'il entendit la voix masculine.

- Arrêtez-vous immédiatement ou vous serrez anéanti ! arriva l'ordre rapide.

John se figea and se tourna lentement.

Rose s'était arrêtée à quelques mètres de lui et souffla impatiemment.

- À chaque putain de fois ! John l'entendit-elle se plaindre. Allez, Strax ! C'est pas comme si il avait explosé un trou dans le plafond !

- Pour votre information, GARÇON insolent, ces sols ont été lavés il y a de celà une heure. Je ne veux pas voir quelque fille ruiner le carrelage terminé !

Rose avait la tête de quelqu'un qui se donnait une claque mentale. John resta figé. L'homme devant lui ne lui parvenait qu'à la taille, mais il levait une poële à frire d'une façon extrêmement menaçante. Il portait un costume noir et râblé et avait un corps tout aussi trapu. Sans y penser, John remarqua que l'homme arborait seulement trois gros doigts au bout de ses mains.

Jetant un coup d'oeil à Rose, John se sentit rassuré de voir que l'étrange majordome/portier ne voulait pas faire de mal. Si Rose n'en avait pas peur, alors il n'avait pas peur non plus.

L'homme appelé Strax tourna soudainement son attention vers le garçon et renifla.

- Vous êtes nouvelle ici, fille, alors vous pouvez vivre pour cette fois – mais n'osez pas me croiser de nouveau !

John hocha la tête sérieusement en ravalant son sourire.

- C'est très gentil de votre part, monsieur.

Et là dessus, Rose attrapa John par le bras et le fit avancer.

- Je sais pas pourquoi Vastra ne veut pas embaucher un majordome plus décent... marmonna-t-elle.

- Pourquoi m'a-t-il appelé une...

- Prend pas ça sur toi, John. Il a une vue courte et il mélange toujours le sexe des gens.

- Oh. Je comprends mieux maintenant...

Deux escaliers bouclaient jusqu'au deuxième étage, et Rose y emmena John.

Les étages changeaient de carrelage à tapis rouge. C'était comme un hôtel quatre étoiles. Des gamins y couraient, en retard pour leurs cours. Encore une fois, John se demanda comment il se débrouillerait dans une école si prestigieuse... Ce n'était pas la première fois qu'il pensait cela, et certainement pas la dernière.