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Partie 3


- Seijuroooo !

Plus heureux qu'un gamin découvrant ses cadeaux sous le sapin de noël, Kuroko s'éjecta du lit d'un bond et se jeta littéralement dans les bras d'Akashi, qui fut tout de même un peu surpris sur le coup.

- Tetsuya.

Il posa fermement sa main dans son dos et toisa toutes les personnes dans la pièce, attendant que le bleuté mette fin à l'étreinte.

- Oh, Atsushi !

Tous les autres sursautèrent, ne remarquant que maintenant la présence du géant derrière leur capitaine, un éternel paquet de chips en main. Et son éternel air détaché avec lui, au passage. On ne le changerait jamais…

- Qu'est-ce que Murasakibara fait lui aussi dans ma maison ?

- Je l'ai simplement emmené avec moi. Autant que tout le monde soit là, maintenant.

Kuroko arrêta de câliner son ancien capitaine et retourna sur le lit aussi vite qu'il était venu, souriant encore plus en constatant que tout le monde le regardait. Pour une fois qu'il n'était pas transparent, tiens.

- Euh, Akashicchi, qu'est-ce que tu fais là ?

Le rouge eut un rictus amusé et porta son regard sur Aomine.

- Tu devrais faire attention à qui utilise ton téléphone, Daiki.

Levant les yeux au ciel, il s'empara rapidement de son portable et fit une petite grimace en comprenant mieux pourquoi le capitaine de Rakuzan était là.

De : Aomine Daiki

A : Akashi Seijuro

Seijuro, c'est Tetsuya ! Tu me manques beauuuucoup ! C'était marrant aujourd'hui, j'ai mangé un bonbon, Shintaro m'a attaché à son lit et Daiki m'a regardé de très près. Tu devrais venir pour t'amuser avec nous !

Ah, effectivement, si Kuroko l'avait dit comme ça… Il les faisait clairement passer pour des vieux pervers dans son message, c'était très perturbant. L'adolescent aux cheveux bleus océan soupira, soudainement fatigué.

- C'est assez… long.

- J'ai tout mon temps.

- Est-ce que je peux aller aux toilettes avant ?

L'intervention très philosophique et spirituelle du joueur fantôme coupa net à leur début de conversation.

- Je m'en occupe, je resterai devant la porte au cas où.

Kise se leva, traînant derrière lui un petit homme bleu qui semblait excité rien qu'à l'idée de pouvoir quitter les lieux et marcher un peu. Avant de sortir de la pièce, il lança un dernier coup d'œil à Midorima qui se voulut malicieux. Ce dernier fronça les sourcils. Qu'est-ce qu'il prévoyait de faire comme bêtise encore ?

- Bien.

Akashi s'assit à la place qu'occupait Tetsuya juste avant, bien que sa position était nettement plus droite et posée. Enfin, on ne pouvait pas vraiment lui en vouloir de ça, ce n'était pas sa faute après tout, le rouge l'avait bien compris.

- Est-ce que Tetsuya a bu ?

- Pas vraiment, non…

- Explique-moi tout, Daiki.


Le blond tapait son pied nerveusement sur le sol, patientant déjà depuis plus de huit bonnes minutes que Kuroko finisse ce qu'il avait à faire. Il ne voyait pas ce qui pouvait lui prendre autant de temps. Il n'avait rien de spécial sur lui avec lequel il pourrait jouer ou se blesser… Et si, avec encore la drogue dans son sang, il avait pris un rasoir et joué avec, mais que finalement il s'était coupé et qu'il était en train de se vider de ce liquide rougeâtre sur le sol de la salle de bain ? Non, le blond divaguait, une telle chose ne pouvait pas arriver…

- Ryota ?

Un petit cri s'échappa de sa bouche quand Kuroko ouvrit la porte d'un seul grand coup, le téléphone collé à l'oreille. Sérieusement, il ne pouvait pas y aller plus… Attendez, quoi, le téléphone collé à l'oreille ?

- Kurokocchi, qui est-ce que tu appelles ?

- Regarde, ça pique.

Il lui mit son index sous le nez et le blond se sentit loucher quelque peu pour regarder convenablement le doigt qu'on lui présentait. Il y avait une petite coupure qui s'apparentait à une griffure de chat, rien de bien méchant.

- Comment tu t'es fait ça ?

- En débouclant ma ceinture.

- Mais avec qui est-ce que…

- J'ai appelé les pompiers pour qu'ils m'aident.

Kise cligna des yeux une fois. Deux fois. Trois fois. Mais la quatrième fois n'arriva pas. Il accourut vers la chambre de son ancien équipier et ouvrit la porte dans un grand fracas. Décidément, ces dernières n'allaient pas survivre longtemps avec des basketteurs aussi brutes en son enceinte.

- Kurokocchi vient d'appeler les pompiers parce qu'il s'est griffé avec sa ceinture, il est au téléphone avec l'un d'eux, c'est une catastrophe !

Les quatre joueurs présents dans la chambre, maintenant assis de sorte qu'ils formaient un rond, regardaient le blond complètement déboussolés. Ce fut un profond soupir du vert qui brisa la glace.

- Et tu m'expliques ce que tu fais là plutôt que de lui arracher le téléphone des mains pour expliquer à l'homme au bout du fixe que c'est une erreur ? Si les pompiers débarquent ici parce qu'il a prétendu une hémorragie, crois-moi Kise, ils auront une bonne raison de rester.

Et la porte se referma, comme si rien ne c'était passé.


La situation était étrange. Ils ne s'étaient pas réunis depuis le début de la Winter Cup. Et quand bien même, ça avait été pour le basket. La vraie question demeurait : depuis combien de temps ne s'étaient-ils pas vus pour autre chose que pour parler de basket ? Quand ils étaient ensemble, ils ne s'ennuyaient jamais. Avoir des différences créait certes des conflits mais ça permettait d'avoir également des sujets de conversations plus larges. En général, tout le monde avait quelque chose à dire et tout allait bien entre eux. Quand ils faisaient des petites sorties au collège, ça avait toujours été mouvementé. Il fallait l'avouer aussi, ce n'était pas un groupe tout à fait banal… Déjà qu'au basket, c'était comme regrouper tous les meilleurs talents ensemble, alors quand c'était des sorties extra-scolaire, c'était juste… Regrouper tous les adolescents les plus bizarres ensemble. Mais aujourd'hui, la situation n'avait rien de drôle… Midorima jouait un peu plus que d'habitude avec son objet chanceux entre ses doigts, Murasakibara n'engloutissait pas ses chips d'un seul coup, s'y prenant à deux fois pour les croquer, Aomine grognait et soupirait encore plus que d'habitude. Et Akashi… Et bien, lui, il était tout simplement trop énervé pour se donner la peine de le cacher.

- On va attendre qu'il se calme, lui donner un somnifère pour qu'il dorme et ne pense pas trop à cette journée désastreuse et le ramener chez lui.

- Ah ?! Ça va pas ou quoi Akashi, qu'est-ce que vont dire ses vieux quand ils vont voir ça.

Il leva les yeux au ciel devant l'appellation qu'avait utilisé Aomine.

- Qu'est-ce que tu veux que l'on fasse d'autre, au juste ? Nous n'avons absolument aucun pouvoir.

- Alors on va rien faire ?!

- Tu penses vraiment que je vais laisser passer ça ? Dès que Kuroko sera conscient et informé de la situation, il me dira où traînait cet homme et je lui toucherai deux mots.

- Hm. Bah je viendrais.

- J'avais cru comprendre, oui.

Le shooter se tortilla très légèrement sur la chaise de son bureau.

- Qu'est-ce qu'il y a, Shintaro ?

- Ce qui m'inquiète le plus c'est la drogue qu'a prise Kuroko.

- Tu n'es pas le seul.

- Ah ouais ? Bah t'as pas l'air de t'impliquer beaucoup Akashi !

La dernière remarque qui, bien évidemment, venait du joueur le plus agile et sauvage de cette pièce.

- Je suis furieux, Daiki. Vraiment. Mais dis-moi ce que je peux faire de plus, alors ? Nous allons amener Tetsuya à ses parents, leur expliquer la situation, leur faire comprendre que ce n'est pas de sa faute et qu'il n'a pas voulu ça, même si on ne sait pas encore avec précision pourquoi il est tombé dans un piège aussi pathétique. Ils l'emmèneront chez le médecin et il sera pris en charge, c'est tout. Et nous, on sera là pour lui. Tetsuya ne sera pas accro à la drogue, même si il y a quand même un léger risque qu'il ressente du manque plus tard. Il n'a pas dû en ingérer beaucoup au vu du papier qu'on a retrouvé dans sa veste. Il ne devait pas y avoir beaucoup de poudre à l'intérieur. Avec la reprise des entraînements, Tetsuya a dû être fatigué, comme nous tous. La petite remontée qu'il a eu là lui a fait du bien sur le moment, oui, mais le retour à la réalité n'en sera que plus dur. De toute façon, je ne veux plus qu'il rentre seul si c'est pour qu'il arrive ce genre de choses. La drogue détruit des personnes, et je ne laisserais personne lui faire ça. Je pense que vous êtes d'accord avec moi, non ? Il ne recroisa pas cet idiot et ses lèvres ne toucheront plus ce genre de bonbon.

Les trois garçons présents étaient d'accord. Ils ne pouvaient que l'être, de toute façon. Ils n'étaient peut-être pas les meilleurs amis du monde, mais ils s'étaient malgré tout côtoyés assez longtemps pour s'être attaché au moins un peu les uns aux autres. Cette situation aurait pu arriver à n'importe quel joueur qu'ils auraient été tout aussi présents.

- Mais, Aka-chin, il avait peut-être besoin de nourriture ?

- Peu importe. On ne doit rien accepter d'un inconnu. La preuve est là.

- Il y a des gens gentils, aussi… Si je jugeais la personne fiable et honnête, je pense que j'accepterai son bonbon.

L'ancien capitaine fronça les sourcils, sévère, en direction du géant violet.

- Atsushi, si un jour une personne t'étant inconnue te propose un bonbon, tu dois refuser.

- Je pense que ça dépend.

- Atsushi, je ne rigole pas, c'est très sérieux.

- Je suis sérieux aussi.

- Si un étranger te propose des friandises, envoie-moi un message ce jour-là et tu peux être sûr que dans la soirée, je t'offrirais cinq paquet de tout ce que tu veux. D'accord ?

- Hm, ça me va…

Il soupira doucement, victorieux une nouvelle fois face à l'accro de la nourriture. Il était définitivement trop facile de marchander avec lui. Heureusement, sa santé était en jeu. En quelque sorte.

Pour au moins une fois dans la journée, la porte menant à la chambre du grand et invétéré fan de Oha-Asa s'ouvra tout doucement, ne grinçant même pas sous le geste, ce qui pourtant était habituellement le cas. Kise rentra dans l'espace clos qu'occupait ses camarades, une masse complètement endormie dans les bras.

- Dis, Akashicchi, c'est normal qu'il dorme déjà ?

- Je suppose. Je ne suis pas un expert en ce qui concerne la drogue. Mais l'effet semble s'être estompé et mêlé à ça la fatigue qui était déjà présente dans son corps, ça l'aura finalement achevé. Cela dit, ce n'est pas plus mal, après tout.

D'un geste toujours aussi gracieux, Akashi se releva souplement de sa position qui était en tailleur, les autres joueurs l'imitant à leur tour. Ils discutèrent encore quelques minutes, informant Kise qui était resté tenir compagnie à Kuroko des informations qu'ils avaient échangé. Ils parlèrent de la suite des événements et l'ancien dirigeant de toute cette troupe relaya le mannequin pour porter Kuroko, prenant la responsabilité de le porter à ses parents pour leur parler de la situation dont il était déjà certain, les choquerait et les inquiéterait au plus haut point. La réaction naturelle de parents aimant et protégeant leur enfant. La vie était bien trop dure à certains instants. Il fallait toujours que quelque chose vienne troubler les moments paisibles.

Akashi soupira, maintenant assis à l'arrière de la grande et spacieuse limousine noire que conduisait son chauffeur personnel, une petite tête bleue aux cheveux décoiffés posée confortablement sur ses cuisses. Quelques gouttes de sueurs coulaient encore le long de ses tempes mais petit à petit, il perdait cette teinte colorée qu'il ne possédait que durant de trop gros efforts. Ou quand il était gêné, au choix.

- Eh bien, eh bien, Tetsuya… Tu arrives toujours à te mettre dans de beaux draps.

Il passa tendrement le revers de sa main contre sa joue humide, plissant sévèrement des yeux.

- J'espère que tu avais une bonne raison d'accepter ce qu'il t'a donné.

Il retraça les contours de son nez avec son index et s'autorisa un petit sourire.

- Si ça avait été du GHB, tu aurais peut-être finalement pu céder à la tentation de mon corps…

Nous noterons que, bien entendu, c'était un petit sourire pervers.


Premier OS achevé.

Pas quelque chose d'énorme (enfin si un peu long quand même) et de particulier.

Mais je dois avouer que j'ai très apprécié l'écrire, c'était sympa !

C'était un tout petit peu dur d'aborder la drogue quand même. Mais je n'aime pas le genre de texte où on aborde des sujets sensibles (que ça concerne violence, drogue, etc.) et où les personnages ne se sentent pas concernés, enfin je veux dire, où ils oublient ça juste en en parlant un peu et ils passent direct au ''love love bisous bisous''. Vous voyez ? x) Oui même moi j'ai du mal à me cerner aha.

D'ailleurs, enfin je pense que vous le savez, mais le GHB est une drogue souvent utilisée par les violeurs -non je ne dis pas ça car j'en suis une, nah mais oh xD- et qui stimule l'envie sexuelle. D'où la petite connotation perverse. J'aime énormément m'imaginer Akashi en mode petit pervers. Non je ne fantasme pas, voyons…

En tout cas, le prochain OS sera sûrement un ''test'' pour moi car il y a de grandes chances que ça soit… Un lemon ! Le premier que je posterais ! Je n'ai aucune idée d'avec qui je le ferais d'ailleurs… Si vous avez des suggestions, n'hésitez pas !

Merci encore et n'hésitez pas à me donner vos avis, ça me fera toujours plaisir. :)