Biche blanche

NOUVELLE VERSION CHAPITRE CORRIGEE PAR ARANOLL

Avis de l'auteur :

Coucou tout le monde ^^ !

Me revoilà pour le 1er chapitre de cette fanfiction ! Et qu'elle chapitre ! J'ai bossé comme une dingue dessus alors j'espère qu'il vous plaira !

Alors tout d'abord avant de commencer à lire je voulais vous avertir (pour être sûre) : la 1ère partie est un spoil complet de la série à partir de la saison 1 jusqu'à la saison 3B ! Donc si vous n'avez pas regardé la série ou toutes les saisons indiquées faites-le !

De plus il faut savoir qu'un chapitre sera l'équivalent d'un épisode d'où la longueur de celui-ci (et des autres qui suivront ^^) donc si vous commencez à le lire à 23-00H00 et bien je vous le dis attendez demain xD.

J'ai également mis un astérisque pour expliquer un passage qui pourrait surprendre et dérouté pas mal d'entre vous ^^.

Si vous avez des questions ou juste que vous avez envie de parler de cette fic vous pourrez aller sur le forum Kyouran Team ou j'ouvrirais un sujet Biche blanche ^^.

Et merci :

Oce pour ses bons conseils !

Voidonce pour sa correction et ses bons conseils !

Noémie pour sa correction.


Réponse aux commentaires :

Bon j'ai pas corrigé les fautes (la flem désolée) faîtes abstraction s'il vous plait ^^

- eternyti : Merci beaucoup pour ton com ça m'a fait très plaisir ! Eh bien si mon prologue était trop court je pense que j'ai rattrapé avec ce chapitre ^^, je l'espère du moins xD. Ah ! Tant mieux que tu aimes les fics sombres ^^ parce que moi aussi j'en raffole et celle-ci sera une vraie torture psychologique pour notre petit Stiles. Oui, j'ai très vite trouvé une correctrice voidonce qui fait de l'excellent boulot... C'est très gentil de ta part d'avoir pensée à m'aider mais, je comprend parfaitement que tu ne pouvais pas ^^, la correction est mine de rien beaucoup de boulot surtout quand l'auteur est une mine d'or de fautes et d'erreurs gramaticales xD. Eh bien j'espère que ce nouveau chapitre sera à la hauteur de ton enthousiasme ! Et si tu trouves des défauts que se soit sur la forme et le fond fais le moi savoir stp c'est grâce aux lecteurs que les auteurs peuvent également s'améliorer ^^.

- Ninou-chan : Hey ! Eh bien merci beaucoup pour ce commentaire ! J'espère que ce chapitre te plairas tout autant et que la longueur ne te géneras pas trop (je sais que certains n'aiment pas trop ça ^^). Si tu as des suggestions ou autres tu peux également me le dire ^^ je suis une grande perfectionniste ! En tout cas ça m'a fait très plaisir et j'espère que tu aprécieras la suite ^^.

- Drew : Coucou ^^, merci beaucoup pour ton commentaire ! C'est vraiment super encourageant et motivant ! J'espère que ce chapitre te plairas aussi ^^.

- akane : Hey ! ^^ eh bien qu'elle enthousiasme ^^ vraiment merci beaucoup ! Alors non je ne vais pas laché cette fic, c'est juste que c'est beaucoup de boulot : En gros j'écris l'épisode, ensuite je rajoute des passages, j'en enlève d'autres. Je mes plus d'intériorisation de Stiles et de personnages, je me relis xFois. J'envois à ma meilleure pote qui me donne son avis en tant que lectrice je remodifi si il y a des lourdeurs et je lui reenvois elle relit et me dit oui ou non et enfin je l'envois à ma correctrice ^^ pffiou même quand je l'écris c'est compliqué. Mais, en tout cas saches que je m'excuse si tu suivais une de mes anciennes fics et que je l'ai mis en pause. Je n'abandonne pas mes histoires, je ne manque pas d'inspiration, c'est juste que, dés que j'ai une fic en tête j'ai toute l'intrigue et la fin. Puis peu de temps après j'ai une nouvelle histoire qui vient etc... Donc je peux pas finir ma fic parce que je veux en écrire une autre ^^ voilà tu sais tout. Mais, celle là je ne pense pas la laché (à moins si mon pc me fait la grêve... Ce qui peut arrivé vu la grande histoire d'amour entre moi et eux xD). Donc oui il y a une suite ^^ elle est maintenant. Tu peux te jeter dessus en espérant que ne sois pas déçus par celui-ci ^^.

- Shiskaa : Hello ^^ ! Merci beaucoup pour ton commentaire ! J'espère que ce chapitre te plairas autant que le début ^^ !

Bonne lecture tout le monde et à bientôt je l'espère pour le chapitre 2 ^^


Trois semaines et 3 jours après le prologue.

Partie 1 :

À celui qui fuit

Chapitre 1 : Ancrage.

Il faisait nuit. La ville de Beacon Hills était calme et silencieuse, les habitants étaient pour la plupart couchés. Pourtant, dans une grande maison, il y avait un jeune homme dont le sommeil semblait bien agité. Il respirait avec difficulté, ses sourcils étaient froncés de terreur, ses poings se serraient par intermittence et il se tourna dans son lit à plusieurs reprises. Sans doute essayait-il de fuir son mauvais rêve... Sa main s'agrippa désespérément au drap et l'adolescent se mit soudainement à marmonner :

- Non, non ! Commença-t-il à sangloter. Ne le laisse pas entrer, ne le laisse pas entrer ! Chuchota-t-il plus fort.

Il secoua sa tête, essayant de s'échapper. Il commença à suffoquer, à trembler et il sentit un poids lourd sur sa poitrine. Sa nuque lui faisait mal comme si elle était pressée. Il bougea encore, tentant de se libérer de cette emprise. Il fut dérangé par une étrange luminosité sous ses paupières, ce qui le fit violemment sursauter.

C'est avec effroi qu'il comprit où il était : dans un casier. Il en frappa la porte, essayant de se libérer et commença à paniquer, voyant qu'il n'arrivait pas à l'ouvrir. Il tenta de se calmer et se pencha un peu pour distinguer quelque chose à travers les fentes de la porte mais, ne voyant rien, il continua à la frapper. Il s'aperçut à peine qu'il n'était plus couché dans le casier mais debout. Il se déchaîna contre le battant, se sentant étouffé, écrasé dans cet endroit clos. Finalement, il réussit à se libérer, se retrouvant dans les vestiaires. Désorienté, il essaya d'assimiler sa situation. Son regard rencontra alors un miroir.

Stiles avait le visage émincé par une grande perte d'appétit. Trois semaines étaient passées depuis qu'il avait secouru son père, les autres... Et qu'il avait eu ce mauvais rêve. Il avait des cernes qui étaient apparus à cause de ses nuits blanches : il lui était impossible de fermer les yeux. Il ne put continuer à voir son reflet flou, se sentant soudain nauséeux.

Il continua son chemin, ouvrit une porte et se trouva dans le couloir de son lycée par lequel les élèves entraient. Ce couloir était calme, sombre, éclairé uniquement par la lune. Stiles, fronça les sourcils en remarquant qu'une porte n'était pas fermée, étrange… Il s'approcha avec une certaine appréhension, entra et vit le Nemeton au centre d'une salle de classe. Curieux, il s'avança, tendit sa main pour le toucher. Un sourd craquement se fit entendre et des branches emprisonnèrent la main de Stiles. Au loin, il entendit un sinistre ricanement.

Il se réveilla d'un bond, le souffle court, de retour dans sa chambre et dans son lit.

- Ça va ? Stiles ? Demanda une voix féminine, familière.

Il vit Lydia, en nuisette, se redresser et prendre son bras pour le calmer de ses tremblements. Il soupira, ennuyé de l'avoir réveillée en pleine nuit et fatigué de ne pas avoir un sommeil décent.

- Oui, c'était un rêve, c'est tout, répondit-il d'une voix un peu brusque.

Il se tut un peu, se ressaisissant, et voulut expliquer à Lydia ce qui venait de lui arriver :

- C'était bizarre. Comme un rêve dans un rêve.

La jeune femme fronça les sourcils, inquiète. Stiles semblait terrifié. Pire : il semblait fuir son regard.

- Un cauchemar ? Demanda-t-elle doucement.

Il secoua la tête, essayant de se convaincre que c'en était bien un. Il prit la main de Lydia pour se rassurer : il n'était pas seul.

- Ouais, dit-il d'une voix fatiguée.

Il resta quelques instants à caresser la main de la lycéenne, cela l'apaisa, dissipant son angoisse mais quelque chose le dérangeait. Il fronça les sourcils, se souvenant qu'elle n'était pas là quand il s'était couché.

C'est faux, pensa-t-il soudain en levant la tête et observant la jeune femme qui lui fit un timide sourire. Elle n'est pas vraiment là, pensa Stiles.

- Attends un peu, Lydia. Qu'est-ce que tu fais ici ? Demanda-t-il, perdu.

À cette question, il entendit le grincement de sa porte de chambre qui s'entrouvrait. Dès lors, il comprit que c'était faux. Tout ça était faux.

Il commença à se lever mais Lydia le retint, semblant soudain paniquée.

- Où tu vas ? Demanda-t-elle.

- Fermer la porte, répondit-il, n'arrivant pas à quitter du regard la porte.

- Reviens te coucher ! Ordonna presque Lydia, serrant plus fort son bras pour l'empêcher de partir.

Il n'écouta pas la jeune femme et tenta de se libérer de son emprise.

- Non, non, je devrais la fermer, insista-t-il, se sentant obnubilé par la porte et par ce qu'il y avait derrière.

- T'en fais pas pour ça, chuchota Lydia, soudain terrifiée par quelque chose.

- Et si quelqu'un entrait ? L'interrogea-t-il.

- Comme qui ? Questionna Lydia, curieuse.

Mais, ne le voyant pas revenir vers elle, elle continua, alerte :

- Reviens te coucher.

- Et s'il entrait ? Chuchota Stiles, inquiet, son souffle devenant erratique.

- Qui ? Dit-elle, un peu tendue.

Il ne préféra pas répondre, ne sachant pas lui-même pourquoi il était si angoissé à cette pensée. C'est un cauchemar, se répéta-t-il, juste un cauchemar, rien n'est réel.

Rien n'était réel mais il devait voir ce qu'il y avait derrière et fermer cette porte. Il le devait.

- Stiles, oublie ça, s'il-te-plaît, le supplia Lydia.

Connaissant ses pensées, elle insista :

- Stiles, revient te coucher.

Elle était presque hystérique quand elle vit qu'il tendait la main vers la poignée. Elle s'écria, sa voix tremblant d'effroi :

- Stiles, s'il-te-plaît.

Il poussa la porte. Son cœur tapait fort contre sa poitrine : son pouls s'emballait, c'était si assourdissant, si puissant, qu'il résonnait dans ses tempes, le rendant pratiquement sourd.

Il commença à trembler : il avait peur, terriblement peur, mais il était incapable de s'arrêter. Quelque chose l'en empêchait.

- Arrête, Stiles ! Hurla d'horreur Lydia.

Terrorisée, elle tenta de le raisonner :

- Non ! N'y va pas, arrête, Stiles.

Elle continua le suppliant :

- Je t'en prie, arrête ! Stiles !

Elle tenta de se lever mais elle ne put quitter le lit.

- Il va entrer si tu fais ça ! Il va venir ! Stiles, n'y va pas !

Elle était épouvantée par ce qu'il se passait. Elle essayait de l'arrêter, de l'avertir, mais il ne l'écoutait pas. Il ignora ses cris, ses pleurs, ses supplications et continua, s'enfonçant dans l'ouverture sombre de la porte.

- Elle ne pourra pas nous protéger ! Ne le laisse pas entrer, ne le laisse pas entrer ! Fit la voix de Lydia, tel un écho.

Brusquement, il ne l'entendit plus. Le paysage changea et sa chambre devint une forêt. Il plissa les yeux, voulant voir où il était.

Il remarqua soudain une silhouette qui semblait animale. Elle était luminescente, presque semblable à un spectre blanchâtre. Sa forme était irrégulière, difficile à distinguer. Seules deux billes noires ressemblaient à des yeux. Il s'approcha d'elle mais elle disparut aussi soudainement qu'elle était apparue. Il vit alors le Nemeton en face de lui.

Un bruit sourd se fit entendre. Des grands projecteurs s'allumèrent, éclairant la prairie où était Stiles. Il ferma les yeux à cause de la luminosité trop forte des lampes. Il les rouvrit et ce qu'il vit le paralysa d'horreur.

C'était lui, la nuit de ce cauchemar, derrière le Nemeton. Il était là, étouffant dans ses sanglots. L'ombre immonde derrière lui se délectait de son supplice. Il ne pouvait quitter des yeux la scène insupportable qui se déroulait. Il ne remarqua pas qu'il ne respirait plus, que ses ongles mangeaient sa chair, ni les larmes qui coulaient le long de ses joues amaigries. Sa lèvre inférieure trembla et il se força à se calmer, à réfléchir. Ce n'était pas réel. Non, ça ne l'était pas !

- C'est un rêve, rien qu'un rêve, tenta-t-il de se rassurer.

Tout cela était faux, ça ne s'était jamais passé.

- Ce n'est qu'un rêve. Fais-le sortir de ta tête, commença-t-il alors à paniquer, ne voulant plus voir ce spectacle ignoble.

- Stiles. Tu rêves, compris ? Alors, réveille-toi ! Dit-il, terrorisé.

Voyant que rien ne changeait, il commença à se frapper la tête avec force, tirant sur ses cheveux et hurla :

- Réveille-toi. Réveille-toi. Réveille-toi, Stiles ! Réveille-toi !

Il papillonna des paupières, se trouvant dans sa chambre, la lumière du soleil baignant tendrement son visage. Il se redressa en entendant la porte de sa chambre s'ouvrir.

- Eh ! Faut se lever gamin. Va ramener tes fesses en cours, dit Monsieur Stilinski de bonne humeur et déjà en uniforme de shérif.

Il regarda son père partir, s'appuya sur ses coudes et observa la pièce. Il soupira de soulagement. Ne remarquant rien d'anormal, il se leva du lit pour aller au lycée.

- Tu pouvais pas te réveiller ? S'étonna Scott qui descendait avec son ami les escaliers du parking.

- Non et c'était pire que terrifiant, répondit Stiles avant de poursuivre. Tu as déjà entendu parler de la paralysie du sommeil ?

- Euh, non. Je devrais ? L'interrogea Scott.

Stiles lui expliqua pourquoi il lui parlait de cela.

- Tu as déjà fait un rêve où tu es sur le point de te réveiller mais tu ne peux ni bouger ni parler ?

- Ça m'est déjà arrivé, répondit Scott.

- Ça arrive parce que pendant le sommeil paradoxal, ton corps est paralysé. On appelle ça l'atonie musculaire. Comme ça, si tu rêves que tu cours, tu ne cours pas dans ton lit.

Stiles et Scott arrivaient bientôt au lycée. Ils avaient encore quelques marches à monter.

- C'est logique, concéda Scott.

Ils continuèrent de marcher, arrivant devant les portes du lycée.

- Mais parfois ton esprit peut se réveiller avant ton corps. Tu es conscient que ton corps est paralysé quelques secondes. C'est la partie terrifiante : ton rêve devient un cauchemar. Tu te sens tomber, comme si tu étouffais ou, dans mon cas, comme si tu étais au milieu d'arbres magiques où ont eu lieu des sacrifices humains, dit Stiles en ouvrant les portes d'entrées.

- Ça aurait un sens ? Demanda-t-il à Scott qui ne répondit pas.

Il continua alors à parler :

- Et si ce qu'on a fait cette nuit-là…

Il eut une désagréable vision de ce dont il avait rêvé, lui sanglotant et pleurant, et se fit violence pour ignorer ce souvenir qui n'en était pas un. Il se tut quelques secondes avant de reprendre d'une voix chevrotante :

- Ça nous avait affectés ?

- Un stress post-traumatique ? Le questionna Scott, passant à côté des casiers.

- Par exemple.

Stiles fit la moue, n'aimant pas ce que venait de dire son ami.

Il eut brusquement une désagréable sensation sur sa nuque et se gratta nerveusement. Ils entrèrent dans la salle de cours, s'assirent, Scott devant et Stiles derrière. Ce dernier regarda, intrigué, l'étrange silhouette qui venait d'apparaître à côté de la porte. Il se sentit peu rassuré, persuadé de l'avoir déjà vue. Une soudaine inquiétude lui étreignit la gorge. Il devait parler à Scott de son doute.

- Tu veux savoir ce qui m'effraie le plus ? L'interrogea-t-il.

Scott qui déballait ses affaires de cours se retourna pour voir son ami. Il fronça ses sourcils, inquiet par son ton sérieux. Stiles hésita un instant avant de chuchoter d'une voix mal assurée, fixant toujours la forme animale blanchâtre et luminescente. Alors qu'il l'observait, il eut cette ignoble impression de ne plus être capable de dissocier le vrai du faux.

- Je ne suis pas sûr que tout ça soit réel.

Son corps se redressa brusquement. Il hurla d'horreur, terrifié, désorienté, perdu. Il trembla violemment. Il lui était impossible de s'arrêter, de comprendre où il était. Complètement paniqué, il criait à perdre d'haleine, voulant se sortir de cet ignoble et insupportable cauchemar. Trop choqué, il ne remarqua pas son père qui se jeta sur lui, le bloquant de ses bras, tentant de calmer sa crise d'angoisse.

- C'est rien, chuchota son père essayant de l'apaiser.

Stiles fut incapable de respirer. Le souffle court, couvert de sueur, il essaya de comprendre ce qu'il lui arrivait mais il ne put que lâcher un misérable sanglot, trop effrayé et horrifié par ce qu'il venait de vivre.

- Ça va... Ça va… Ça va, murmura le shérif.

Voyant son fils encore fébrile et terrorisé, il le berça tendrement, voulant le rassurer : il n'était plus dans cet horrible cauchemar. C'était encore la nuit mais le shérif savait pertinemment que Stiles ne pourrait pas se rendormir. Ces crises étaient présentes dès que le sommeil l'étreignait, les épuisants. Mais au moins cette fois il n'avait pas vomi. C'était une bien maigre consolation. Une heure ou deux plus tard, une fois qu'il fut sûr qu'il était calmé, il lâcha l'adolescent et le regarda un instant. Il y avait encore des signes de la crise d'angoisse mais il paraissait avoir repris pied.

- Ça va ? Demanda-t-il à son fils.

Ce dernier se redressa du lit, passa nerveusement une main sur ses cheveux et essuya honteusement son visage. Il se retourna pour voir son père.

- Oui, merci papa, chuchota-t-il, la voix fatiguée par ses hurlements précédents.

Le shérif se leva et posa une main rassurante sur l'épaule de son fils encore tremblant.

- Je te ramène quelque chose, d'accord ?

Il sortit de la pièce

Il savait parfaitement que Stiles ne dirait rien de ses cauchemars. C'était comme ça depuis trois semaines et il avait fini par s'y habituer. Il était terriblement inquiet par ces angoisses récurrentes, conscient de l'état fragile dans lequel Stiles était, persuadé que sa disparition était la cause de tout ce stress chez son fils. Il soupira et descendit, cherchant une bouteille d'eau pour la voix éraillée de Stiles.

Ce dernier se hâta d'allumer la lumière quand son père quitta la pièce. Encore assis sur son lit, il posa ses mains sur son visage, excédé. Il se sentait nauséeux. Un nœud nouait sa gorge et son envie de pleurer était plus forte qu'avant. Il se força à se calmer, prenant de grandes inspirations pour tenter de se contrôler. Son père saurait que quelque chose n'irait pas si il le voyait sangloter après la crise et ça, Stiles se le refusait. Il se força à ne pas s'en souvenir.

Oublie, juste oublie, pensa l'adolescent.

- Ce n'était qu'un rêve, qu'un cauchemar, marmonna-t-il pour lui-même.

Il se tut et se redressa, s'obligeant à sourire quand il vit son père entrer dans la pièce, une petite bouteille d'eau dans la main.

- Merci, chuchota-t-il, prenant la bouteille.

Son père lui fit une accolade et s'assit à côté de lui.

Il se tut quelques secondes, et bien qu'il sût que c'était vain – foutu gosse têtu ! – il continua d'un ton hésitant :

- De tes cauchemars aussi.

Stiles grimaça un peu. Il ne voulait pas inquiéter son père.

- Ça va papa, je vais bien, essaya-t-il de rassurer le shérif.

Le plus âgé soupira, un peu déçu, mais respecta le silence de son enfant. Il se leva du lit après l'avoir pris dans ses bras.

- Essaye de dormir un peu, d'accord ? Chuchota-t-il.

Stiles hocha la tête et se recoucha après avoir bu un peu, mais lui comme son père savait qu'il ne dormirait pas de la nuit.

- Toi aussi papa, répondit-il, les faisant sourire tous les deux.

Le lendemain, Stiles se leva un peu plus tôt, ne pouvant plus rester au lit après la nuit désagréable qu'il avait passée. Avant de partir, il fit son sac comme à son habitude. Seulement, quand il prit son livre d'anglais, il fronça les sourcils : il n'arrivait pas à lire le titre, ce dernier semblant être écrit dans une autre langue.

- Eh, ça va ? Demanda le shérif en uniforme qui venait d'entrer dans la chambre de l'adolescent.

Le père vit son fils regarder étrangement le livre. Stiles tourna la tête pour le regarder un instant mais ne répondit pas à son père. Il observa de nouveau la couverture et put lire le titre. Il était encore désorienté par sa mauvaise nuit et ce qui venait de se passer n'arrangeait pas son anxiété : il avait remarqué depuis quelques jours ses difficultés pour lire.

- Tu es prêt pour l'école ? L'interrogea son père, inquiet du mutisme de l'adolescent.

- Ouaip ! Je pète la forme ! S'empressa de répondre Stiles pour le rassurer.

Le shérif pencha un peu la tête, faisant comprendre à son fils qu'il ne le croyait pas.

- Papa, sérieusement, je vais bien. Ce n'était qu'un cauchemar, dit Stiles, se voulant convaincant.

Mais le timbre trop grave de sa voix le trahit.

- C'est quoi ? Demanda-t-il pour changer de sujet en regardant le carton que son père portait.

Monsieur Stilinski comprit que son fils ne voulait pas s'étaler plus sur le sujet et décida de ne pas insister.

- Des dossiers du bureau, répondit-il.

Stiles fronça les sourcils et pointa du doigt une étiquette :

- Ils n'ont pas l'air récents.

- Oui. J'ai eu besoin de rouvrir quelques vieilles affaires..., rétorqua son père.

- À cause des êtres surnaturels ? Questionna Stiles, voulant s'assurer de ce fait.

Le père sourit, reconnaissant bien son garçon, il affirma :

- Oui, allez, va ramener tes fesses en cours. Compris ?

Stiles ne répondit pas mais fut soulagé que son père ne l'interroge pas. Il prit son sac et quitta la maison pour rejoindre le lycée et oublier cette mauvaise nuit. Il marcha vers les portes d'entrée quand il remarqua Scott descendre les marches, l'air complètement terrorisé. Fronçant ses sourcils, il se dépêcha de le rejoindre. Il l'arrêta et le força à le regarder en posant une poigne assez forte sur les épaules de son meilleur ami.

- Eh ! Eh ! Ça va ?

Scott avait le souffle court. Il tremblait et semblait mortifié.

- Tu n'as pas l'air bien, dit Stiles, fronçant ses sourcils d'inquiétude.

- Je vais bien, rétorqua Scott.

- C'est faux… Ça t'arrive aussi ? Demanda Stiles, espérant qu'il ne devenait pas fou. Tu vois des choses, pas vrai ?

Le manque de réponse de Scott inquiéta Stiles, pensant quelques secondes qu'il était le seul à qui le Nemeton apparaissait continuellement en rêve.

- Comment tu le sais ? L'interrogea finalement Scott, rassurant par la même occasion Stiles.

Il allait répondre lorsqu'il entendit le son des talons de Lydia frapper le sol. Allison, fatiguée, la suivait derrière.

- Parce que ça vous arrive à tous les trois, répondit la Banshee à sa place.

Ils se regardèrent tous, comprenant enfin les sens des mots de Deaton. Stiles soupira, se sentant un peu soulagé mais également effaré. Qu'allait-il se passer maintenant ? Il repensa à ses cauchemars et se demanda soudain si tout cela n'était pas lié. La créature spectrale qu'il avait vue à plusieurs reprises dans ses rêves avait-elle un lien avec le Nemeton ? Qu'est-ce que tout cela signifiait ?

Il soupira, désabusé. Il s'était promis d'ignorer ses cauchemars, de les oublier, mais il n'y parvenait pas. Il savait au fond de lui qu'il ne saisissait pas quelque chose, quelque chose de vraiment important. Stiles resta dans ses pensées un petit moment et ce fut Lydia qui décida de briser le silence en ouvrant la porte pour entrer dans le lycée. L'adolescent sursauta en entendant sa voix.

- Wow, wow, regardez qui n'est plus la seule tarée ! S'exclama Lydia, presque heureuse de la situation.

Stiles se pinça nerveusement les lèvres : il était terrifié par cette situation. Devenir fou ne faisait pas partie de son plan "passer une bonne année scolaire", surtout qu'il était le seul qui n'arrivait pas à lire et pour qui il était donc impossible de prendre ses cours. Pourtant il fut un peu rassuré : il n'était pas le seul à être incapable de dissocier le vrai du faux. Allison voyait un fantôme, Scott se voyait tel un monstre et lui-même vivait perpétuellement dans l'incertitude de l'imaginaire ou de la réalité.

Mon Dieu, pensa Stiles, on n'a jamais été aussi mal barrés !

- Nous ne sommes pas fous, la contredit Allison.

Lydia se retourna et s'arrêta de marcher. Elle haussa les sourcils.

- Hallucination ? Paralysie du sommeil ? Oui, c'est clair, vous allez parfaitement bien, se moqua-t-elle.

Ils se regardèrent, un peu penauds, reconnaissants que ce n'était pas vraiment bon signe pour leur santé mentale. Stiles soupira, agacé pour la énième fois. Il n'avait qu'une envie : dormir, partir en courant ou faire l'autruche jusqu'à que tout soit résolu. Il n'avait aucune envie de se retrouver à seize ans chez un psychologue, ou pire : en maison de fous.

- Nous sommes morts et nous sommes revenus à la vie... Ça doit avoir des effets négatifs, non ? Essaya de rationaliser Scott.

La sonnerie du lycée sonna, les cours allaient commencer. Lydia pencha la tête, semblant réfléchir à une explication. Stiles, se rappelant ses crises de panique et celles de Scott, préféra être prudent.

- Nous nous surveillons, d'accord ?

Il ne posait pas vraiment la question mais il préférait demander pour être sûr. Il se frotta nerveusement les mains, pas motivé du tout par cette matinée qui commençait vraiment mal. Il se tourna vers Lydia, sentant la plénitude dans laquelle elle était.

- Lydia, cache ta joie.

Cette dernière le regarda passer devant elle. Penchant la tête, elle dit, faussement innocente :

- Quoi ?

En réponse Stiles, lui fit un sourire narquois, montrant que faire l'ignorante ne servait à rien. Ils allèrent chacun à leur cours. Stiles et Scott se dirigèrent dans la classe d'histoire avec leur nouveau professeur Monsieur Yukimura qui leur fit une présentation de sa situation et de sa pauvre fille qui tenta de se cacher. Stiles la regarda avec peine. Il n'avait même pas remarqué la nouvelle avec tous ses problèmes qui s'accumulaient, ses cauchemars et sa soudaine incapacité à lire dont il comprenait enfin l'explication. Finalement, une sorcière faisant des sacrifices était peut-être plus rassurant que de perdre complètement la tête... Il jeta quelques coups d'œil à Scott, tenant sa promesse qu'ils devaient se surveiller. Son ami sembla d'ailleurs très intéressé par la nouvelle. Un sourire taquin prit place sur les lèvres de Siles, heureux qu'il était que Scott passe à autre chose. Il fit cependant la moue, un peu jaloux, lui qui n'y arrivait pas du tout. Bon, il savait que c'était certainement inné chez lui de tomber amoureux de personnes inaccessibles. Il lui suffisait de se rappeler sa belle Lydia qu'il avait aimée dix ans durant, mais il avait une longueur d'avance cette fois-ci : il savait parfaitement que ce ne serait jamais réciproque.

Le cours se passa sans trop de problèmes, Stiles ne l'écoutant d'ailleurs pas la moitié du temps. Il sortit enfin de classe et alla chercher ses affaires dans son casier, il fut suivi de près par le loup-garou.

- On a peut-être besoin de plus de temps pour revenir à la normale, essaya de se rassurer Scott.

- N'oublie pas qu'on a appuyé sur le bouton « reset » d'un phare surnaturel pour des créatures surnaturelles, lui rappela Stiles, ne souhaitant pas se voiler la face.

Il fit son code pour ouvrir son casier tout en continuant de parler à Scott.

- Il y a de grandes chances pour que plus rien ne soit comme avant, ajouta-t-il avec amertume.

Il tira sur son cadenas pour l'ouvrir mais remarqua qu'il résistait. Il fronça les sourcils pour voir les chiffres du code. Horrifié, il vit des symboles incompréhensibles.

Je deviens fou ! Pensa Stiles.

N'en croyant pas ses yeux, il chuchota :

- Quoi ?

Il tenta de se calmer, de rationaliser. C'était une hallucination, peut-être même la fatigue. S'il se calmait, il devrait être capable de lire de nouveau. Il était dans la réalité, et non dans un rêve. Il ferma les yeux, les ouvrit à nouveau et soupira de soulagement en reconnaissant des chiffres. Il se retourna pour parler à Scott mais vit un autre problème, plus urgent et dangereux.

- Mec, tes yeux.

- Quoi ? S'enquit Scott, inconscient de ses pupilles rougeoyantes.

- Ils commencent à briller, chuchota assez fort Stiles, commençant à s'énerver.

- Là, maintenant ? L'interrogea Scott, ne comprenant pas trop la situation.

- Oui ! S'exaspéra Stiles et insista un peu plus fort, Scott, arrête.

Il remarqua que l'état de son ami empirait. Il jeta un coup d'œil aux alentours pour s'assurer que personne ne les observait.

- Je ne peux pas, marmonna Scott, désemparé. Je ne peux pas le contrôler.

Il tenta de cacher ses yeux avec sa main.

Stiles comprit la situation. Il tourna la tête pour voir où ils pouvaient aller et si quelqu'un les avait remarqués. Il soupira :

- Très bien, garde la tête baissée. Regardes en bas.

Il entraîna son meilleur ami dans une classe et ferma la porte. Il se retourna pour voir Scott perdre complètement le contrôle : il commençait à se transformer et sa respiration était saccadée sous l'effort qu'il faisait pour ne pas se laisser envahir par son loup.

- Éloigne-toi de moi ! Hurla Scott, mettant le plus de distance entre lui et Stiles.

- Ça va ? Demanda l'humain en s'approchant, ne se rendant pas vraiment compte qu'il pouvait être en danger.

- Je ne sais pas ce qu'il se passe, recule ! Cria Scott, désespéré, s'éloignant de plus en plus de son ami.

Stiles comprit le message et resta à distance du loup-garou. Impuissant, il l'observa se forcer à reprendre le contrôle et fut mortifié lorsque Scott s'enfonça ses griffes dans ses paumes, le sang coulant à flots. Il attendit un peu que son ami ait de nouveau forme humaine pour s'agenouiller devant lui.

- La douleur te rend humain, ce n'est pas seulement dans ta tête, devina Stiles, comprenant que ce n'était pas que de "simples hallucinations". C'est réel.

Il resta silencieux quelques secondes, baissant la tête. Il devait reconnaître qu'il était aussi terrifié, complément terrorisé même, de ce qui lui arrivait.

- Et ça commence à m'atteindre aussi, avoua-t-il.

Il n'avait pas parlé de ça à qui que ce soit et il se sentait à cet instant terriblement vulnérable. Il eut même peur un instant que Scott le trouve faible, qu'il se moque de lui... Mais il savait que ça n'arriverait pas. Scott venait de perdre le contrôle qu'il avait si durement gagné. Bien sûr que son meilleur ami ne le trouverait pas pathétique... Il ne comprenait pas d'où venait cette soudaine perte de confiance. Depuis quand était-il si hésitant, anxieux de parler de ses problèmes à Scott ? Il n'était pas comme ça, la timidité ne faisait pas partie de lui, ni même la honte... Alors pourquoi était-il comme ça maintenant ? C'était un mensonge, il se trompait, il savait qu'il ne saisissait pas un événement important. Son esprit sentait que son cauchemar l'avait détruit, bousillé complètement, comme un jouet défraîchi ayant subi trop de sévices d'un enfant monstrueux. Mais ce n'était qu'un mauvais rêve, le fruit de son imagination. Comment quelque chose qui ne s'était jamais produit pouvait le hanter à ce point ?

- C'est plus que des cauchemars. Je fais des rêves où je dois hurler pour me réveiller.

Il se força à ne pas penser pourquoi il en arrivait à se frapper pour quitter ses cauchemars.

- Et parfois, je ne sais même pas si je suis bien réveillé, chuchota-t-il.

- Comment ça ? L'interrogea, Scott.

Il était conscient que son meilleur ami était bouleversé depuis le jour où ils avaient vaincu la Darack et il ne comprenait pas pourquoi. Il voulait tellement l'aider.

- Tu sais comment tu peux savoir si tu rêves ? Lui demanda Stiles.

Une boule se forma dans sa gorge. Il sentait sa nuque être pressée, lui faisant mal. Il passa la main sur sa peau engourdie, tentant d'apaiser la soudaine douleur. Il chuchota :

- Dans un rêve, tu ne peux pas lire. De plus en plus, ces derniers jours, j'ai du mal à lire, comme si je ne pouvais pas voir les mots. Je ne peux pas mettre les lettres dans l'ordre.

- Comme maintenant ? Lui demanda Scott, comprenant un peu mieux l'anxiété de son ami.

Stiles ne répondit rien. Il se leva simplement et regarda le tableau, plissant les yeux pour essayer de comprendre ce qui y était écrit, mais impossible, et de même pour les affiches ou tout autre écriteau. Il était illettré et cela n'allait pas en s'arrangeant avec le temps.

- Je ne peux rien lire, avoua-t-il, la gorge nouée.

Le loup-garou resta silencieux, ne sachant sûrement pas comment réagir. Il devait distinguer le malaise qui s'était insinué chez Stiles : les battements de cœur de l'humain s'étaient emballés par la crainte constante de se retrouver de nouveau au centre d'un cauchemar qui déchirait son âme. Scott se décala un peu, se rapprochant de son meilleur ami. Il s'avança doucement, tentant de le rassurer, et répondit :

- Ça ira, Stiles. Ce n'est qu'une passade. On a déjà vécu pire.

L'adolescent humain planta ses orbes noisette désespérés dans les yeux du loup-garou. Il ouvrit la bouche pour lui répondre mais préféra se taire. Il n'était pas d'accord avec Scott qui essayait toujours de relativiser la situation. Ils n'avaient jamais fait face à quelque chose d'aussi effroyable que de perdre leurs esprits.

Merde ! Pensa Stiles, ils devenaient tous littéralement fous ! Comment tu peux rester aussi confiant ?

L'humain se sentait dans une perpétuelle angoisse, des phobies qu'il n'avait pas avant faisaient surface. Il n'avait pas pu approcher sa Jeep pendant une semaine à cause de son cauchemar, merde ! Et par moments, il n'arrivait même pas à croiser son regard dans le rétroviseur sans avoir envie de vomir ! Il n'allait pas bien, pire que jamais ! Il se sentait vraiment seul et désirait avoir le même courage que Scott pour pouvoir être capable de voir une solution à ce problème. Stiles, lui, ne pouvait pas, trop perturbé. Son esprit était atteint de folie ! Il n'arrivait même pas à réfléchir correctement sans être avalé par ses peurs soudaines et cette ignoble paranoïa que quelque chose surgirait des bois, telle une ombre l'engloutissant.

L'humain décida de ne rien dire, les yeux plein d'espoir et de détermination de Scott le convainquant de garder ses pensées pour lui seul. Il se contenta d'un simple soupir et, d'un sourire sceptique, il dit :

- Ouais, tant que je ne vois pas des éléphants roses, j'imagine avoir encore une chance.

Le loup-garou ricana, appréciant la petite blague de son ami pour alléger cette situation critique. Stiles fit un signe de la tête vers le sang séché sur les mains de Scott :

- On devrait peut-être passer aux toilettes avant que le lycée ne crie au meurtre.

Scott acquiesça, d'accord avec son meilleur ami, et se rinça les mains, se débarrassant du sang. Les cours se passèrent rapidement et Stiles réussit, se sentant soulagé de pouvoir lire une fois sur deux ce que le professeur écrivait. La dernière heure fut cependant moins agréable pour le lycéen. Alors qu'il écoutait le professeur, il eut subitement l'impression de sentir quelqu'un l'observer. Il sursauta violemment et se retourna, cherchant du regard l'ombre. Il n'entendit pas ce qui l'entourait, les battements effarés de son cœur faisant écho dans ses tempes, le rendant sourd. Il respirait difficilement et sentait la panique s'accroître en lui. Ses mains se firent moites et il commença à s'affoler de ne pas voir qui l'observait. Il le sentait !

Il y a quelqu'un, il y a quelqu'un ici ! Pensa-t-il.

Il fit un bond et se leva brutalement de sa chaise lorsqu'il sentit une main glaciale se poser sur son épaule.

- Stiles ? Eh, ça va mec ? Demanda une voix inquiète et familière.

L'humain cligna des yeux, se reconnectant lentement à la réalité. Il sentit la poigne de Scott rassurante et chaleureuse sur son épaule. Il était fébrile. Il vit son professeur d'histoire lui lancer une œillade soucieuse et les autres élèves le regardaient avec curiosité. Stiles, honteux, passa une main tremblante dans ses cheveux. Il se força à contrôler son souffle. Il prit un air plus rassuré et répondit :

- Désolé, une vilaine araignée.

Il écouta à peine la remarque narquoise de l'enseignant ni les moqueries de ses camarades. Il se rassit précautionneusement sur sa chaise, essayant de comprendre ce qu'il venait de se passer.

Ok, je viens de faire une crise de panique, se dit-il, c'est rien ça arrive, j'ai déjà eu ça avant.

Bien qu'il tentât de se rassurer, il n'arrivait pas du tout à soulager la peur qui l'habitait. Il remarqua au bout de quelques minutes l'angoisse de Scott et il tenta de l'apaiser en souriant, mais le froncement de sourcils montra qu'il avait fait le contraire. Il soupira, agacé, n'aimant pas du tout que son meilleur ami s'inquiète pour lui. C'était rien, absolument rien.

La sonnerie retentit. Stiles fit ses affaires et allait partir mais il fut retenu soudainement par Scott. Il fronça ses sourcils, ne comprenant pas la réaction brusque de son ami qui semblait hésiter un instant à parler. Stiles n'apprécia pas du tout ce geste et une sombre colère monta en lui. Le loup-garou serra un peu plus sa prise sur le bras de son ami et l'entraîna à l'écart. L'humain se sentit très vite irrité par ce comportement et se dégagea violemment de l'emprise de Scott :

- Tu fais quoi ? S'énerva Stiles.

Le loup-garou grimaça, surpris par la réaction virulente de son meilleur ami :

- Tu ne crois pas que c'est moi qui devrais te demander ça ?

- De quoi tu parles ? Rétorqua Stiles.

Scott leva les yeux au ciel, excédé.

- Qu'est-ce qui s'est passé en cours ? Tu t'es mis à chuchoter des trucs bizarres.

L'humain allait le contredire quand il comprit la phrase de son ami. Il s'écria, perdu :

- Quoi !?

Le loup-garou plissa les yeux, tentant de saisir l'air déconcerté de Stiles. Il répéta alors ce qu'il avait dit :

- Tu marmonnais : "Ne le laisse pas entrer, elle ne pourra pas nous protéger". Tu semblais ne plus être toi ! Je te jure, tu étais effrayant, mec.

Stiles fronça ses sourcils, complètement perdu par les mots de Scott. Il décida d'être franc, sentant sa colère sourde se remplacer par une paranoïa et un sentiment de peur.

- Je n'ai jamais dit ça, Scott.

Le loup-garou écarquilla les yeux de stupeur face aux propos de son ami. Il sembla réfléchir un peu, cherchant ses mots, et l'interrogea :

- Tu es sûr que tu vas bien ? Je veux dire à part les problèmes de lecture, il y a autre chose que tu veux me dire ?

Stiles se pinça les lèvres et détourna ses yeux de ceux du loup-garou. Il essaya de paraître détendu et calme. Il haussa négligemment les épaules avant de répondre d'un air faussement désinvolte :

- Oui, Scott c'est rien. C'est sûrement à cause du Nemeton.

Son meilleur ami fronça les sourcils et allait lui répondre mais Stiles le devança.

- Tout va bien ! Allison voit le fantôme de sa tante et toi tu n'arrives plus à être l'Alpha. Moi j'ai juste par moment des hallucinations.

Scott ne fut cependant pas d'accord et rétorqua :

- Tu étais vraiment effrayant, mec.

Stiles lança un regard noir au loup-garou et, excédé par cette remarque, il contredit méchamment :

- Je dois dire quoi moi ? Quand tu n'arrives pas à contrôler ta transformation ?

L'humain soupira, las et honteux quand il vit le visage déconfit de son ami.

- Désolé, je ne voulais pas dire ça. Juste, c'est rien. Arrête de t'inquiéter.

Scott soupira, déçu, et bredouilla :

- Ok, mec... À plus.

Stiles s'éloigna de Scott et lui fit un salut de la main en guise d'au revoir. Il se dirigea vers le commissariat pour retrouver son père. Il était irrité que Scott puisse penser qu'il allait mal. Il était énervé, agacé même. Il haïssait ça ! Son meilleur ami croyait que quelque chose clochait ! Il allait bien, il était juste horrifié par cette situation mais, de là à penser qu'il était "effrayant", c'était exagéré. Stiles faisait de son mieux pour gérer cette situation, ses cauchemars, ses hallucinations. Personne n'avait besoin de se soucier de lui, personne, parce qu'il allait bien et qu'il gérait ses problèmes seul. Il voulait passer voir son père pour le rassurer. Lui dire que sa journée de cours s'était bien passée. Il arriva au commissariat où il prit des fleurs qu'on lui tendait. Il fronça les sourcils et comprit pour qui elles étaient destinées. Il soupira et rejoignit son père dans son bureau.

- La dernière fois qu'on en a acheté, sa tombe a été volée le même jour, dit Stiles, la voix assez amère, en posant le vase sur la table de travail de shérif. Cent balles à la poubelle.

Il attendit que son père le contredise mais seul le silence lui répondit. Il fronça les sourcils, cherchant le shérif.

- Eh, papa ?

Il le vit lever la tête du sol et arqua les sourcils, étonné de le voir travailler par terre.

- Tu fais quoi ? Demanda-t-il, assez septique.

- Je travaille, répondit le père, assez durement.

Mais, sachant que son fils avait passé une sale nuit, il préféra alléger l'atmosphère :

- Et si quelqu'un veut vraiment ces fleurs, il n'a qu'à les prendre. C'est le geste qui compte, fit-il d'un ton désinvolte.

Stiles ne l'écouta pas vraiment. Il était plus concentré à comprendre la raison de tous ces cartons de vielles affaires déposées en vrac sur son bureau. L'adolescent soupira en remarquant les vieux dossiers étalés au sol. Il ne comprenait pas vraiment l'intérêt de son père de rouvrir des anciennes affaires qu'il n'avait pas pu résoudre. Il ne pensait quand même pas que tout était lié au surnaturel, si ? Apparemment, c'était le cas d'après la pile que son père faisait sur chaque compte-rendu. Il avait même fait une pile "Kanima" ! Stiles soupira et se passa nerveusement une main dans les cheveux. Il était heureux que son père le croie enfin sur ces histoires de créatures surnaturelles, mais il était préoccupé par son entêtement. Qu'est-ce qui obsédait son père à ce point ?

- Une affaire en particulier a retenu mon attention. Il y a huit ans, j'ai été élu shérif du comté. Ma première mission fut de dire à un homme..., commença le shérif en tendant un document à son fils.

Stiles le prit et le feuilleta tout en écoutant son père poursuivre :

- Que sa femme et ses deux enfants étaient mortes dans un accident. Mais, la seule chose qu'on savait, c'était que le corps de sa fille de neuf ans avait été traîné par les coyotes.

L'adolescent comprit rapidement pourquoi son père s'était hâté de chercher les indices que pouvaient laisser des loups-garous. Il n'avait jamais vraiment pu accepter l'échec de cette affaire qui était restée non-résolue. La fameuse histoire des Tate, Siles en avait entendu parler huit ans plus tôt ; et ça avait choqué tous les habitants de Beacon Hills à l'époque. L'adolescent essaya tout de même de convaincre son père que cette enquête non-résolue avait peu de chances de concorder avec des loups-garous, mais, son père, le remarquant dubitatif, lui dit :

- Absolument. Mais devine quand a eu lieu l'accident ?

Il s'avança et pointa du doigt une information intéressante dans le dossier. Stiles eut presque envie de soupirer de résignation quand il reconnut :

- Une nuit de pleine lune.

- Oui, affirma son père.

Stiles décida de fermer le dossier, n'ayant pas réellement envie de se concentrer sur une nouvelle enquête. Il avait assez de problèmes qui s'accumulaient au fil des jours. Il regarda tous les cartons et une question lui vint soudain à l'esprit :

- Eh papa, où ça va tout ça ?

Il remarqua son père mal à l'aise à sa question, ne voulant pas vraiment répondre à son fils. Mais Stiles vit le nom McCall sur les cartons.

- Il va falloir qu'on en parle..., fit à contre-cœur le shérif.

L'adolescent fronça ses sourcils, n'aimant pas vraiment le ton de la voix de son père.

Stiles était très inquiet par les révélations qu'il venait d'entendre. Il comprenait maintenant pourquoi son père était en train de remonter toutes ses affaires non-résolues. Peut-être était-ce une manière pour lui de se réconforter et de se convaincre qu'il n'avait pas été un mauvais shérif ? L'adolescent fut vraiment attristé par cette nouvelle pour sa famille. Qu'allait-il devenir si son père perdait son emploi ? Il serait au chômage et Stiles n'était pas assez stupide pour ne pas savoir qu'ils avaient des dettes à payer. Il soupira, fatigué. Il voulait vraiment revenir en arrière où sa seule crainte était de réussir à l'école. Cependant, ce temps était révolu. Stiles ne pouvait pas se permettre de réagir comme un enfant. Son père avait besoin de lui. Il devait être fort pour sa famille et il se jura de cacher le plus longtemps possible ses problèmes d'hallucinations. Il trouverait bien un moyen de cacher ce qui se passait, il devait protéger son père et le soutenir.

Il rentra avant son père qui le pria de ne pas s'inquiéter après une accolade réconfortante. L'adolescent monta dans sa Jeep et quitta le commissariat.

La nuit tomba rapidement. Stiles avait attendu le retour de son père mais, ne le voyant pas rentrer, il décida de partir se coucher. L'adolescent n'aimait plus dormir seul depuis quelque temps et dans le noir. Il était trop effrayé de ses ombres, ayant l'impression qu'elles se mouvaient, se déplaçaient pour cacher un homme monstrueux, une horreur. Il savait qu'il n'était pas un enfant, mais cette angoisse était beaucoup trop tenace pour qu'il réussisse à lui faire face. Il alluma la petite lampe de son bureau et tenta de fermer les yeux. Il se força à ne pas faire attention aux bruits que faisait le vent, ni aux craquements sinistres des branches. Il soupira et se déplaça dans son lit, s'obligeant à ne pas prêter attention à cette ignoble sensation d'être observé dans sa chambre. Il se mordit fortement la joue et respira, soulagé, en entendant la porte d'entrée s'ouvrir. Il put enfin se reposer, se sentant plus en sécurité par la présence de son père.

Le lendemain, Stiles fut d'assez bonne humeur. Il n'avait pas fait de cauchemar, mais il avait eu une sourde douleur dans la poitrine au milieu de la nuit, ayant alors été incapable de dormir sur le ventre. Il n'avait pas eu une nuit des plus agréables mais il s'en contenta, heureux de ne pas s'être réveillé en hurlant. Il arriva en cours un peu en retard, ayant été gêné par cette étrange sensation de ses pectoraux qui, il lui semblait, gonflaient*. Il soupira et se dépêcha d'arriver en classe. Il fronça les sourcils, remarquant qu'il voyait un peu flou et qu'une étrange lumière blanche se trouvait au centre de sa vision. Il se frotta les yeux, tentant de se débarrasser de ce désagréable point lumineux. Il entendit la sonnerie. Frustré, il décida d'ignorer cette mouche blanche qui disparut rapidement. Il se dirigea vers sa place habituelle mais une adolescente y était déjà assise. Stiles s'avança pour lui parler :

- Eh, désolé mais je m'assois là d'habitude.

Il s'attendait à tout comme réponse sauf au geste qu'elle fit avec ses mains. Il haussa les sourcils, surpris qu'elle lui réponde en langage des signes. Il était assez fatigué ce jour-là alors il n'insista pas.

- Ok, pas de souci, je te la laisse.

Il alla s'asseoir deux rangées plus loin, posa son sac et sortit ses livres de cours. Il chercha sa page mais s'aperçut bien vite du silence. Curieux, il leva la tête et fut surpris de voir tous les élèves figés, regardant vers le tableau.

- C'est bizarre, marmonna-t-il.

Il vit son coach aussi statufié que les autres. Stiles, déconcerté, tenta de discuter avec lui pour comprendre ce qu'il se passait.

- Eh, coach. J'ai cru m'être trompé de classe pendant une seconde...

Il eut pour seule réponse des signes de mains qui lui étaient inconnus. Stiles fronça les sourcils, complètement perdu. Il s'affala sur le dossier de sa chaise, se sentant soudain très fatigué.

- Euh... ok. Je ne connais pas le langage des signes...

Le voyant insister dans cette langue qu'il ne connaissait pas, Stiles eut la désagréable impression de parler à un mur.

- Je ne savais même pas que vous connaissiez le langage des signes. Ou qu'il en existait un cours...

Le silence de la salle se fit plus oppressant encore et Stiles préféra quitter la classe, n'aimant absolument pas ce qu'il s'y passait. Il commença alors à ranger ses affaires.

- C'est bien, mais je vais partir...

Il se dépêcha de se lever et croisa le regard vide et terriblement effrayant de son coach. Il se retourna pour voir les autres qui imitaient les mêmes signes que son professeur, toujours les mêmes signes depuis que le cours avait commencé. Stiles recula, assez apeuré, et vit que leurs mains se mouvaient de plus en plus rapidement. Il sentit le sol se dérober à ses pieds et la nausée le prendre. Le silence fut coupé par un long sifflement strident et insupportable. L'adolescent heurta le mur et sursauta en voyant de nouveau cette forme animale spectrale apparaître devant lui. Elle était maintenant plus régulière, laissant apercevoir une créature qu'il connaissait.

- Biche ? Chuchota-t-il, surpris.

L'animal avait deux billes noires énormes en guise d'yeux et son corps, translucide, semblait s'illuminer d'une étrange couleur blanchâtre, lui donnant cet air terrifiant de fantôme.

Il cligna plusieurs fois des yeux, gêné par ce spectre, les mains qui bougeaient incroyablement vite et surtout cet ignoble sifflement.

Au loin, il entendit un hurlement féminin caché par un rire sinistre. C'était la voix horrifiée de Lydia.

- Non ! Non ! Ne le laisse pas entrer ! Elle ne pourra pas nous protéger ! Réveille-toi !

Il bondit de sa chaise, laissant échapper un cri de surprise. Ses yeux tombèrent sur le sifflet que le coach tenait dans sa bouche, debout, face au tableau.

- Stilinski ! Gronda-t-il, retirant son sifflet.

Stiles essaya de comprendre ce qu'il venait de se passer et il se recomposa maladroitement un visage plus calme.

- Mmh ?

- Je t'ai posé une question ! Hurla le coach.

L'adolescent soupira, mal à l'aise.

- Euh, désolé coach. C'était quoi ?

- C'était..., commença le professeur calmement avant de se taire.

Puis, il hurla :

- Stilinski, es-tu parmi nous ?

Stiles fut un peu déconcerté par la question et décida de répondre sarcastiquement.

- Oh ! Maintenant, oui.

Le coach soupira, fatigué par ces gosses indisciplinés. Il le pointa du doigt et dit, épuisé :

- Stilinski, cesse de me rappeler pourquoi je bois chaque soir.

Stiles écouta à peine son coach, beaucoup trop perturbé par son rêve. Il savait qu'il manquait terriblement de sommeil mais de là à s'endormir en plein cours... Il était aussi intrigué par cette forme animale qu'il avait vue... une biche ? Pourquoi une biche ? Il savait parfaitement que cette chose difforme lui était déjà apparue lors de ses cauchemars, mais qu'est-ce que c'était ? Qu'est-ce que ça voulait dire ? Ce cri qu'il avait entendu... que faisait Lydia là ? Pourquoi c'était la même phrase qui se répétait ? Ne le laisse pas entrer, elle ne pourra pas nous protéger... Qu'est-ce que cela voulait dire ? Que lui arrivait-il !? Il ne comprenait pas, pas du tout ! Il se pinça nerveusement les lèvres. Il était désemparé par ces messages codés de son esprit ! Par ces cauchemars qui semblaient si réels ! Par cette irritation qu'il ressentait, cette paranoïa, ses angoisses ! Il avait la sensation de se faire écraser, de ne plus se contrôler, de ne plus s'appartenir ! Il se noyait ! Il se noyait dans son propre esprit !

Anxieux, il mordilla son crayon et tourna la tête en sentant un regard peser sur lui. Il vit Scott dont son expression n'avait rien de rassurant. Stiles, ne voulant pas le laisser s'inquiéter, tenta de le rassurer :

- Ça va, je me suis assoupi une seconde.

Son ami fronça les sourcils.

- Mec, tu ne dormais pas, lui expliqua Scott, soucieux, lui montrant du regard son cahier.

Stiles observa son ami et fut vraiment effrayé de suivre ses yeux. Mais, sous l'insistance et le ton grave de Scott, Stiles se détourna et vit ce qu'il faisait. Il fut horrifié en découvrant ce qui était inscrit sur son cours.

"Réveille toi- Réveille toi- Réveille toi- Réveille toi- Réveille toi- Réveille toi- Réveille toi."

Il tourna la page, essayant de ne pas paniquer, et se força à ne pas y penser. Il n'y parvint pas pour autant, se sentant complètement démuni. Il réfléchit pendant toute la matinée, souhaitant comprendre ce qu'il se passait et esquiva les questions de Scott, ne désirant pas lui en parler encore une fois. Ils arrivèrent assez rapidement à l'heure du repas où Allison, Lydia, lui, Scott et Isaac devaient se retrouver.

Les cinq amis étaient assis sur une table dehors. Ils avaient sorti des livres, essayant de comprendre le phénomène dont ils étaient victimes. Stiles n'écoutait pas vraiment la conversation, ressentant de nouveau cette désagréable sensation dans sa poitrine. Il mordilla son stylo pour cacher sa gêne soudaine, se forçant à se concentrer sur ce que disaient ses amis, espérant ainsi oublier cette douleur persistante.

- Ok. Qu'arriverait-il à quelqu'un qui a une expérience de mort imminente et qui s'en sort en voyant des choses ?

Stiles soupira et joua nerveusement avec son stylo. Il pria pour que les loups-garous n'entendent pas ses battements de cœur qui battait particulièrement fort contre sa poitrine. Il se fit tout de même violence pour participer à la discussion.

- Est-il capable de distinguer ce qui est réel ?

- Est-il hanté par des visions démoniaques de ses proches ? Ajouta Allison, visiblement tourmentée, elle aussi.

- Ils sont tous enfermés parce qu'ils sont fous, crut intelligent de préciser Isaac.

Ce qui agaça Stiles qui n'était pas du tout d'humeur à plaisanter.

- Ah ! Tu peux essayer d'être utile, s'il-te-plaît ? Dit-il sarcastiquement, énervé contre le bêta.

Isaac fronça les sourcils, n'aimant pas le ton que prenait Stiles. Il lui rappela alors :

- J'ai été enfermé dans un congélateur toute mon enfance. Donc être utile est nouveau pour moi.

Stiles fut très irrité de l'entendre se mettre en victime et se plaindre.

- Mec, t'es encore bloqué sur ça ? S'horripila Stiles.

- Peut-être, oui, répondit Isaac durement.

Stiles allait répondre qu'il aurait pu avoir pire mais une asiatique les arrêta tous les deux dans leur dispute.

- Désolée, je n'ai pas pu m'empêcher de vous écouter, dit-elle, un peu gênée.

L'adolescent fronça ses sourcils, essayant de savoir où il l'avait déjà vue. Du coin de l'œil, il vit les autres se regarder, se posant sans doute la même question.

- Je crois savoir de quoi vous parlez, continua-t-elle timidement. Il y a un mot tibétain pour ça, "Bardo". Il signifie littéralement "entre-deux", l'état entre la vie et la mort, termina-t-elle.

Ce fut Lydia qui prit la parole, posant la question que tout le monde se posait.

- Et comment tu t'appelles ?

L'adolescente aux origines asiatiques n'eut pas le temps de répondre.

- Kira, dit Scott sans réfléchir, étonnant le groupe. Elle est dans notre classe d'histoire, expliqua-t-il face aux regards dubitatifs de ses amis.

Stiles sourit, se rappelant maintenant que c'était bien cette fille dont Scott n'avait pas quitté les yeux pendant tout le cours. Lydia coupa l'Alpha pour reprendre la conversation précédente.

- Donc, Bardo en Bouddhisme tibétain ou indien ?

L'adolescente du nom de Kira décida de s'asseoir à côté de Stiles pour développer ses propos.

- Les deux, je suppose. Mais tout ce dont vous parliez, tout ça arrive en Bardo. Il existe différents états progressistes où tu peux avoir des hallucinations. Ce que tu vois, ce que tu entends. Tu peux être visité par des divinités paisibles et courroucées.

Isaac interrompit sa phrase, voulant savoir exactement ce qu'elle voulait dire.

- Divinités courroucées ? C'est quoi ?

Elle hésita un peu avant d'avouer :

- C'est comme des démons.

Stiles, à ses mots, vit son peu de bonne humeur se dégrader d'un coup.

Il ne manque plus que ça, se dit-il soudain très éreinté par tout ce merdier.

- Démons ? Ne put-il s'empêcher de répéter, sa voix faussement joyeuse par la nouvelle. Pourquoi pas, s'exclama-t-il regardant le groupe.

Au point où ils en étaient, autant aller jusqu'au bout des problèmes.

- Attends ! Le coupa Allison, tracassée. S'il y a différents états, quel est le dernier ?

Kira ne réfléchit pas vraiment, répondant immédiatement comme si c'était logique à ses yeux, ce qui était probablement le cas pour elle.

- La mort. Vous mourrez.

Finalement ça pouvait vraiment être pire, pensa amèrement Stiles dont son expression signifia un : "Ah bon ? Rien que ça ? Super !" mais il se tut, préférant analyser la situation.

Étrangement, Isaac et Lydia furent silencieux. Sans doute avaient-ils saisi la gravité de la situation de leurs amis. Stiles décida de mettre à plat tout ce qui lui arrivait. Peut-être qu'ainsi il arriverait à comprendre ce qui se passait ? Scott eut la bonne idée d'aller voir Deaton après les cours.

Ils arrivèrent tous deux chez le vétérinaire. Chacun était terrifié de ce que pourrait leur dire le patron de Scott. Les deux adolescents expliquèrent la situation à Deaton qui ne put vraiment pas les rassurer. Il leur avoua qu'ils avaient ouvert une porte dans leur esprit. Stiles décida d'expliquer également ce qui s'était passé un peu plus tôt en lui, montrant les signes de mains qu'il avait vus dans son rêve. D'après la traduction de Deaton, son subconscient s'amusait à lui faire des énigmes ! Il était vraiment heureux de l'apprendre... Comme si ce qu'il vivait n'était pas assez dingue... Non, vraiment, il allait devenir fou à ce train-là. Le vétérinaire leur avoua aussi qu'il fallait absolument fermer cette porte dans leur esprit.

Stiles avait l'acerbe impression qu'il connaissait cette fameuse fissure dans son esprit. Il supposa que ce n'était pas une coïncidence s'il avait vu une porte entrouverte dans l'un de ses horribles rêves. Il déglutit, se rappelant ses rêves... ou plutôt ses cauchemars.

- Je vous ai dit que c'était risqué, leur rappela Deaton, percevant la pâleur soudaine du visage de Stiles et l'affolement dans les yeux de Scott.

- Et on fait quoi ? S'enquit l'alpha.

Le plus âgé hésita à répondre, pas certain de leur donner un bon conseil.

- C'est difficile de répondre, mentit-il.

Deaton ne réussit pas à tromper Stiles qui encaissait les mauvaises nouvelles. Il ne voulait pas qu'il les trompe et tourne autour du pot pour ne pas les brusquer. Ils n'étaient plus à ça près.

- Attendez une seconde, je connais ce regard. C'est le regard : "on sait exactement ce qui ne va pas avec vous mais on ignore comment y remédier", dénonça Stiles de manière fatidique.

Le vétérinaire comprit qu'il ne servait à rien de leur cacher la vérité. Ils étaient parfaitement conscients de la situation plus que précaire dans laquelle ils s'étaient mis.

- Je sais qu'avoir une telle ouverture dans l'esprit, ce n'est pas bon.

Stiles détourna les yeux. Le deviner et l'entendre à haute voix étaient deux choses différentes.

- Vous devez tous les deux fermer cette porte. Et aussi vite que possible.

Les derniers mots de Deaton glacèrent le sang de Stiles. Comment diable allait-il fermer cette porte !? Il ne comprenait déjà pas un quart de ce qu'il se passait ! Comment pourrait-il même réussir à fermer cette foutue entrée ?!

Sans s'en rendre compte, il s'arrêta de respirer. Ses mains se firent moites et son cœur tambourinait dans sa poitrine. Il ne sut la raison de sa réaction. D'ailleurs, il ne remarqua son état qu'en croisant le regard préoccupé de Scott qui devait écouter les battements de son cœur.

- Merci, patron, répondit Scott, souhaitant isoler son ami pour comprendre ce qui le mettait dans cet état de panique.

- Bonne chance, leur répondit le vétérinaire qui comprit le désir de Scott.

Il s'éloigna, laissant les deux adolescents digérer la nouvelle.

L'alpha tapota doucement l'épaule de Stiles qui tressaillit au toucher. Il cligna des yeux pour reprendre pied.

- Eh, ça va ?

Stiles ne répondit pas, sa gorge étant trop serrée. Il hocha simplement la tête et marcha pour quitter la clinique vétérinaire. Il entendit les pas de Scott qui le suivait de près, sans doute alarmé par la terreur qui dévorait son ami.

Stiles poussa la porte avec rudesse. Il était vraiment d'une humeur pitoyable et n'avait qu'une envie : s'allonger et oublier toute cette histoire, mais Stiles se souvenait qu'il avait dû, dans une vie antérieure, avoir emmerdé un dieu qui avait décidé de se venger maintenant.

Il venait de sortir et Scott s'approcha de son meilleur ami, souhaitant lui parler et savoir ce qui clochait, mais une voiture qui leur était familière s'arrêta devant eux. Il soupira, sachant que Stiles ne se confirait pas si facilement.

Stiles vit son père descendre de sa voiture. Il fronça les sourcils, surpris de le voir.

- Papa ? Que fais-tu ici ? L'interrogea Stiles, oubliant sa fatigue.

- Je suis ici parce que j'ai besoin d'aide. En fait, ton aide, se résigna le shérif en pointant Scott du doigt, un peu honteux de demander ce service à un enfant.

Stiles ne répondit pas, sachant déjà ce que son père voulait. Il baissa la tête et ferma les yeux un instant, l'épuisement l'envahissant de nouveau. Il écoutait à peine son père expliquer à Scott l'affaire. Il s'obligea à ne pas s'effondrer de sommeil. Les nuits presque blanches qu'il faisait devenaient réellement contraignantes. Il fallait qu'il trouve une solution et rapidement à ce problème, qu'il en résolve au moins un, ce serait pas mal. Stiles cacha au mieux son état, remarquant le regard lourd de Scott.

Le loup-garou accepta de l'aider le lendemain après les cours.

Stiles fut ramené chez lui par son père qui avait entrevu l'épuisement de son fils. Il conduisit en silence, ne voulant pas déranger l'adolescent dans son sommeil. À contre-cœur, il dut le réveiller mais l'épuisement de Stiles était tel qu'il l'aida à aller dans sa chambre. Il se coucha un peu plus tard, surveillant son fils de temps en temps, s'assurant qu'il ne faisait pas de mauvais rêves. Il fut rassuré de le voir s'écrouler au point de ne pas remuer dans son lit. Il sourit, un peu soulagé, et s'endormit tard cette nuit-là.

Le lendemain, Stiles était assez angoissé par cette nouvelle journée. Il avait peur d'avoir de nouvelles hallucinations. Cependant, les heures défilaient et, à part quelques difficultés de lire correctement, l'adolescent n'eut pas d'incidents. Il fut vraiment heureux et soulagé.

C'est après les cours que le shérif vint chercher Scott et Stiles. Il s'arrêta devant la maison de monsieur Tate et expliqua une dernière fois aux deux adolescents ce dont ils avaient besoin. Alors que Stilinski quittait la voiture pour occuper l'habitant de la maison, Scott fit signe à Stiles et ils se faufilèrent discrètement...

Les deux lycéens grimacèrent au son de la porte et Stiles décida de ne pas s'attarder là-dessus. Une fois dans la chambre de Malia Tate, ils commencèrent à chercher des indices. L'humain lança à l'Alpha des peluches éparpillées sur le lit. Scott soupira fortement, énervé par l'odeur de chien entêtante qui anéantissait toute autre odeur. Le loup-garou se figea en entendant le grognement d'un chien et appela son ami.

Stiles haussa les sourcils, remarquant un rottweiler peu enclin à la sympathie. Sans vraiment réfléchir, il cacha bêtement le jouet dans sa veste :

- Salut mon gros, dit-il, peu rassuré.

Il se pencha vers Scott et marmonna entre ses dents :

- Débarrasse-toi de lui.

- Moi ? L'interrogea Scott, pas vraiment sûr de lui alors qu'il serrait stupidement la peluche de chien entre ses mains.

- Oui, fais tes yeux brillants, chuchota lentement Stiles pour ne pas exciter le chien. Deviens Alpha.

Il se pinça les lèvres, gardant son sang-froid.

- Je ne peux pas. Je n'ai plus le contrôle, fit Scott à voix basse, se trouvant dans le même état que celui de son ami.

Stiles avait une folle envie de hurler sur son ami loup-garou qui devait normalement faire peur à des chiens et non l'inverse, mais il se contenta de répondre d'une voix étranglée :

- Ok, mon pote. Tu vas devoir essayer quelque chose.

C'est toi l'Alpha, pensa Stiles.

Scott dut comprendre le sous-entendu puisqu'il décida de s'avancer vers le chien. Légèrement accroupi, une main tendue, espérant que l'animal l'écouterait, il chuchota d'une voix enfantine :

- Gentil chien.

Stiles regarda Scott d'un air blasé. Le chien sembla aussi convaincu que Stiles par les talents de communication du lycanthrope et se mit soudain à aboyer, faisant sursauter les deux adolescents.

Scott recula rapidement et se mit à côté de Stiles, tous les deux terrifiés par l'énorme gueule du chien.

- Apollo ! Hurla sûrement le maître de ce dernier.

Stiles cessa de respirer et pria pour qu'il ne monte pas voir ce qu'il se passait.

- Tais-toi, Apollo ! La ferme !

Le chien se tut quelques secondes après et quitta la chambre en gémissant. Scott et Stiles respirèrent enfin, s'étant préparés au pire. Stiles ne perdit pas de temps et se dépêcha de trouver autre chose.

Scott un peu sous le choc, se remit lentement de ses émotions et observa son ami. Il voulait encore lui demander pourquoi il avait été aussi inquiet la veille, mais il savait que Stiles s'énerverait ou serait dans le déni.

- Quelque chose ? Demanda Stiles, sachant que Scott le regardait avec une intensité dérangeante.

Le loup-garou décida d'arrêter d'y penser, et répondu à l'humain qui attendait toujours une réponse.

- Non, rien que le chien.

Stiles soupira, excédé et frustré. Il allait partir quand son regard fut attiré par une photo de Malia et une petite fille tenant une poupée. Il sortit son téléphone pour en prendre la photo. Ils quittèrent la maison, montèrent dans la Jeep et attendirent que le shérif quitte la maison et les retrouvent au point de rendez-vous, ce qui ne tarda pas. Ils descendirent de la voiture pour rejoindre l'adulte.

- Je suis désolé, s'excusa Scott, déçu de ne pas avoir pu l'aider.

Le shérif baissa la tête, un peu attristé par ce qu'il venait de se passer et triste de ne pas avoir pu résoudre cette affaire.

- Ce n'est pas grave. C'était peu probable.

Son front se rida de résignation.

- En fait, c'était une idée assez terrible. Je viens de rouvrir une blessure chez ce pauvre homme. Je n'aurais pas dû vous amener ici.

Stiles détourna les yeux de son père, mal à l'aise de le voir aussi défait.

- Je ne sais pas à quoi je pensais, avoua le shérif, un peu honteux.

- Merci d'avoir essayé.

Il se redressa un peu donna une accolade de remerciement à Scott avant de rentrer dans sa voiture de fonction.

- On se voit à la maison, dit-il à Stiles avant de partir.

Ce dernier fit un simple geste de la main, ne souhaitant pas parler. Il sentait la désolation de son père et sa déception. L'adolescent ne savait plus quoi faire pour lui remonter le moral. Il allait perdre son travail sans avoir pu aider une dernière fois. Le cœur de l'adolescent se serra dans sa poitrine.

- Y a-t-il encore beaucoup d'affaires qui restent non-résolues ? Le questionna Scott, ne comprenant pas la situation et l'expression grave de son ami.

- Oui. Mais, je pense que celle-ci était une qu'il pensait pouvoir résoudre maintenant..., répondit Stiles en se mordillant les lèvres, tracassé.

- Pourquoi est-ce si important ? Insista Scott, semblant toujours dans le flou le plus total.

Stiles soupira et détourna ses yeux, regardant le chemin que son père venait d'emprunter.

- Il veut en résoudre une de plus pendant qu'il est encore shérif, se confia Stiles, la gorge nouée.

Il regarda son ami, sachant que ce dernier n'était pas encore au courant.

- Comment ça : "encore shérif" ? S'enquit Scott, soudain inquiet de ce que cela pouvait vouloir dire.

Stiles soupira. Il n'avait pas souhaité en parler à son ami, mais il ne pouvait pas le garder pour lui. Il lui devait la vérité.

- Ton père veut virer le mien.

Il vit le visage de Scott se défaire et une expression d'effroi habiter ses yeux.

- Je vais le tuer ! S'écria le loup-garou qui partit en courant, sans doute pour trouver son père et avoir une explication.

Avant de disparaître, Scott s'écria :

- On se revoit plus tard !

L'humain voulu parler mais son ami avait déjà quitté le parking. Il soupira et rentra chez lui.

Il était tard et le soleil s'était couché depuis un moment. Stiles, en pyjama, tapota nerveusement son ventre. Il venait d'avoir une violente nausée et avait préféré s'allonger immédiatement. Il savait que c'était forcément dû à la fatigue et tous ses problèmes qui s'accumulaient, mais ça l'énervait que son corps commence à réagir de cette façon. Avec ces douleurs récurrentes au thorax, son torse se compressait, lui bloquant la respiration, c'était frustrant. Il avait aussi cette fatigue soudaine et ces désagréables nausées, il se sentait plus irritable qu'à l'accoutumée.

Il grimaça, agacé, ne préférant même pas réfléchir sur les propos de Deaton, sur cette histoire de portes et ses ignobles cauchemars où il se retrouvait dans un état misérable. Sérieux, il était épuisé. Il ferma les yeux, souhaitant se reposer, mais il en fut incapable. Il souffla, énervé, exaspéré et avec frustration, il abandonna définitivement son sommeil.

Il entendit quelqu'un taper contre sa porte. Il se redressa, curieux, quand il vit Scott. Il fut un instant effrayé, craignant le pire.

- Que se passe-t-il ? Voulut-il s'informer.

- Toi et moi ! On va chercher un corps ! S'exclama Scott, déterminé, en allumant une lampe torche. Un cadavre.

Stiles haussa les sourcils surpris. Il ne réfléchit pas longtemps et s'habilla vite fait, mit un jean, un tee-shirt, une veste et suivit son meilleur ami dans la forêt. Il tenta de garder son sang-froid alors qu'ils entrèrent dans les bois. Se sentant peu en sécurité, il resta très proche de Scott qui marchait en se conformant aux indications du GPS de son portable.

- Si c'est des triplés qui se transforment en monstre à trois têtes, je ne suis pas partant, babilla Stiles.

- Moi non plus, concéda Scott. Surtout si je ne peux même plus contrôler ma propre transformation.

Ils arrivèrent devant un ravin. Scott baissa la tête pour voir ce qu'il y avait et Stiles s'obligea à ne pas paniquer. Il était terrifié de se retrouver la nuit en forêt. Son corps tremblait d'appréhension et il ne réussit pas à se calmer. Scott était peut-être trop préoccupé à soulager sa culpabilité pour remarquer le comportement assez paranoïaque de Stiles, ce qui rassura un peu ce dernier qui ne s'éloignait pas de son ami, mortifié à l'idée de se retrouver seul dans ces bois. Son plus ignoble cauchemar s'était déroulé dans cette forêt. Il soupira. Il était assez surpris de l'effroi qu'il l'avait gagné quand ils s'étaient retrouvés à l'orée de ces lieux et, là, il agissait misérablement, ce qui n'arrangeait pas du tout son état d'esprit.

Il sursauta fortement au son d'un hurlement. Instinctivement, il se jeta sur Scott de peur qu'il disparaisse. Le loup-garou, poussé par Stiles, perdit l'équilibre. Stupéfait, il fit tomber son téléphone portable dans une flaque. Stiles se figea au son de l'objet tombant dans l'eau. Consterné, Scott regarda son ami.

- Désolé, mon pote, dit Stiles, lâchant Scott rapidement. Je déteste vraiment les coyotes, se justifia-t-il d'une semi-vérité de sa réaction virulente. On dirait qu'ils malmènent de petits animaux sans défense.

Scott ne l'écoutait pas, plus préoccupé par son téléphone et il sauta dans le ravin. Stiles fit la moue et se dépêcha d'en faire de même. Avec difficulté, il descendit et s'adossa contre la paroi, fatigué par l'effort. Il vit Scott se pencher et prendre son portable, tout en espérant qu'il fonctionne.

- Ça marche encore, le rassura le loup-garou.

Stiles ne fit pas attention aux mots de son ami, intrigué par la silhouette qu'il apercevait.

- Passe-moi la lampe torche, demanda Stiles, la prenant des mains de son ami.

Il fit quelques pas assez lents, ne voulant pas que Scott soit trop loin de lui.

- J'ai trouvé, dit-il en s'avança vers la carcasse d'une voiture.

- Ah, pourquoi ils ne l'ont pas déplacée ? S'interrogea Stiles.

- Ce n'est pas une preuve ? Tenta Scott.

- Sûrement trop dure à tracter, contredit Stiles, éclairant toujours le véhicule.

Il s'accroupit pour voir la carrosserie et vit une forme d'éraflure assez étrange.

- Regarde ça.

Il se pencha un peu plus, Scott en fit de même, intrigué.

- Tu les vois ? Demanda Stiles.

Scott passa sa main par-dessus, retraçant les marques qui s'y trouvaient.

- Alors c'était un loup-garou, conclut Scott.

- Donc mon père avait raison, dit Stiles, un peu heureux pour lui.

Stiles s'agenouilla et chercha dans la voiture un objet ou quelques indices qui pourrait aider son père. Il se pencha un peu plus et sa lampe éclaira un objet. Il fronça les sourcils.

- C'est quoi ?

Il rentra, méfiant, dans la voiture et tira le tissu rose qu'il voyait.

Il s'éleva un peu étant donné que la voiture était retournée. Il sortit de la carcasse du véhicule et éclaira ce qu'il tenait : une poupée. Intrigué, Scott s'avança pour l'observer. Ils restèrent tous deux silencieux, curieux par le jouet.

- J'ai faim, parla soudain la poupée.

Stiles fit un bond, lâcha la poupée démoniaque, hurla de terreur et s'effondra pathétiquement par terre, faisant peur à Scott qui recula rapidement. Ce dernier se retourna et regarda son ami.

- Je viens d'avoir une petite crise cardiaque, expliqua Stiles, la respiration saccadée.

Scott, la main sur le cœur, allait lui répondre qu'il ne devait plus lui faire de peur pareille, mais un grognement peu rassurant se fit entendre. Il tourna la tête pour voir la provenance de ce bruit et se figea, stupéfait.

- Eh Stiles, dis-moi que tu vois ça...

Stiles se releva lentement, soudain bien conscient du danger, regardant dans la même direction que son ami.

- Je le vois, affirma-t-il d'une voix un peu trop aiguë.

Il vit Scott commencer à se diriger vers l'animal. Stiles paniqua, ne voulant pas se retrouver seul en ces lieux.

- Attends ! Scott ! Hurla-t-il, le regardant courir.

Stiles hésita à le suivre mais décida finalement de ne pas bouger. Il se sentait à nouveau terrorisé, son cœur tambourinant dans sa poitrine, ses mains devenant moites et ses poings se serrant par intermittences.

Apeuré, affolé, seul et mortifié, il trouva la tête dans tous les sens, vérifiant qu'aucune ombre ne bougeait. Il voulait hurler, crier, appeler à l'aide, appeler Scott, lui demander de revenir, mais il était paralysé. C'est à peine s'il arrivait à respirer. Le paysage commença à tourner et il se sentit nauséeux. La terre semblait se déplacer sous ses pieds.

Stiles céda et s'accroupit, s'efforçant de se calmer, mais rien n'y faisait, bien au contraire. Sa vision devint brumeuse. Il distinguait à peine les arbres. Horrifié, conscient de sa faiblesse, il se releva, mais sa tête tourna. Son palais se couvrait du goût immonde de remontées acide.

Il ouvrit la bouche à plusieurs reprises pour émettre un son, n'importe quoi pour attirer l'attention de son ami, mais rien. Il était piégé de son corps qui refusait de lui obéir. Il crut qu'il allait mourir, une douleur au niveau de son cœur se faisant réellement violente. Il grimaça, posa une main au-dessus pour se soulager. Il ferma fort les yeux pour ne plus voir ces ignobles arbres qui paraissaient se moquer de sa souffrance.

Ses paupières couvrant ses yeux de l'obscurité furent baignées par une étrange lumière. Intrigué, il les rouvrit et se mordit la langue, surpris. Il y avait à quelques centimètres de son visage le museau de la biche fantomatique. Elle recula un peu lorsqu'elle croisa ses yeux. Son corps, sa tête, tout était d'une forme distincte. Il aurait presque cru que c'était un animal réel, si son pelage n'était pas aussi luminescent, laissant des filaments blanchâtres dans l'air. Il chercha la lampe torche à tâtons pour l'éclairer, voir si elle disparaîtrait, mais non, elle était bel et bien là, l'observant de ses grands yeux noirs.

Il s'avança un peu, observant la créature, se demandant ce qu'elle était et pourquoi il la voyait continuellement. Sa posture était gracile et fière. Sa tête était haute malgré sa petite taille. Stiles se sentait intimidé par elle. Il baissa un peu les yeux, regardant ses fines et hautes pattes toutes blanches. Les sabots étaient presque imperceptibles et ce fut en se concentrant qu'il vit un détail très troublant.

Elle avait une ombre. Une ombre humaine.


* "étrange sensation de ses pectoraux qui, il lui semblait, gonflaient" : Alors non Stiles ne finira pas avec un bonnet A ou B xD promis. Il est un homme et il le reste ^^. Cependant je me demandais qu'elle changement pouvait s'opérer chez le corps de l'homme si ce dernier se retrouvait avec un taux d'hormones féminines (œstrogènes) plus élevé que la testostérone. Après plusieurs recherches j'ai eu l'étonnante surprise de trouver la maladie "gynécomastie idiopathique". La poitrine féminine et masculine est semblable. Donc oui messieurs ! Vous pouvez donner le sein ^^.

Alors, je fais ces recherches pour donner plus de crédibilité à la condition particulière de Stiles en souvenir d'une critique sur le mpreg. L'auteur rappelé souvent les incohérences ou tout bonnement le manque total d'explications sur l'adaptation du corps masculin pour maintenir vivant la vie qu'il porte. Donc j'ai décidé de suivre ce bon conseil (et comme j'aime garder un certain réalisme) j'ai décidé de creuser pour voir jusqu'où le corps d'un homme peut changer pour s'adapter à une grossesse (en théorie).

Voilà j'espère que cette petite explication biologique vous a plus ^^. Il y en aura peut-être d'autres. En espérant ne pas avoir trop choqué certains ou certaines (on ne sait jamais).

À bientôt je l'espère pour le chapitre 2 ^^.