Biche blanche

/! ATTENTION INFORMATIONS IMPORTANTES DU 07/11/2023

Suite à deux bêtas lectrices/correctrices trouvées (Noémie et Aranoll, on fait des gros poutous) :

- Fanfiction en cours de correction/réécriture complète (nous en sommes à la partie 1 pour le moment). Il risque d'y avoir quelques petites modifications (reformulations des phrases, corrections grammaticales, rectifications des incohérences... Bref pas de changements majeurs de l'histoire, ne vous en faites pas).

- Je ne publierais certainement pas avant que la fanfiction ne soit entièrement reprise par les bêtas lectrices (si pas d'abandon en cours de route T.T) qui effectuent actuellement un travail titanesque !

- Mais je vais écrire en parallèle de la correction donc en soit, vous ne devrez même pas sentir l'attente, cependant vous aurez le plaisir de lire des chapitres bien plus lisibles. Et ça ! Ça va être tellement plus agréable pour vous !

J'espère vraiment que cette fois, ce sera la bonne et que vous aurez une histoire qui ne piquera plus vos yeux !

À bientôt :D


Avis de l'auteur :

Hey les gens !

Bon bonne année déjà :D ! Alors voici le premier chapitre de la deuxième partie de « Celui qui oubli ».

Il faut savoir que cette partie va devenir très différente de la série, bien que je garde une trame parallèle aux épisodes. Cela me permet de :

Un, mieux structuré mes chapitres, deux, garder au maximum les caractères respectifs des personnages, et de trois de garder une trame parallèle à la série et vous donnez la sensation de lire la série de Teen Wolf avec une trame différente tout en respectant au mieux l'ambiance qu'a cette série.

J'écris d'ailleurs ce chapitre après avoir regardé le film de Teen Wolf. Qui même si, honnêtement il n'est pas terrible, certains détails m'ont plus. Notamment ce qui concerne le personnage de Derek où je me dis que finalement, je ne l'ai quand même pas trop mal cerné, voyant son comportement face à un petit nouveau du fandom (Eli qui me rappelle un perso dis donc...) et l'anecdote de la Jeep ^^. Finalement je suis très contente de moi ! Je rajouterais un petit bonus avec la trame Scott et Lydia, qui m'a fait des clins d'œil sur ce que moi, je voyais dans mon histoire.

Donc je ne suis pas peu fière de moi, pour voir que j'ai des passages canon sans le vouloir haha.

Bref, pour ceux qui se demande, la réponse est oui, je vais sûrement faire un chapitre/ ou une partie bonus qui reprendra le film (ne hurlez pas ! Pas de panique, je n'ai pas dis que je reprendrais aux mots prêt ^^'). Quoiqu'il en soit bien que le peu de retour à mon dernier chapitre (et conclusion de la Partie 3/1) m'ait un peu déprimé (comme je le dis souvent, c'est l'unique preuve que vous aimez/lisez vraiment cette fic), je suis quand même fière de tout le travail que j'ai fais et du résultat.

Alors je voulais étayer un point également important la relation Derek avec Stiles et surtout, surtout la différence d 'âge et donc de maturité ! Il faut savoir que je suis une personne de base très frileuse d'une relation romantique entre un mineur et un majeur pour beaucoup de raisons ! C'est aussi pour cela que j'ai bien insisté sur les 4ans qui les séparent, donc si Stiles à 17ans, Derek en a 21 (mon dieu je suis plus vieille que lui ^^'). Et que je pointe la différence de maturité émotionnelle entre les deux personnages, leurs expériences de vie... Bref, ils sont un « nous », oui mais je n'avancerais pas plus dans l'approfondissement physique entre les deux personnages tant que Stiles n'est pas prit plus de maturité psychologique et émotionnelle.

D'ailleurs, Derek l'a bien expliqué qu'il est conscient de l'influence que peut avoir ce côté plus adulte de lui sur Stiles, lui qui rentre dans le monde des adultes (bien qu'on est d'accord il y est rentré beaucoup plus tôt que prévu après la perte de sa famille) et Stiles qui quitte lentement le monde de l'enfance (bien qu'il ait dû également avoir une maîtrise de ses émotions, de son égo d'enfant plus tôt suite au décès de sa mère et à l'alcoolisme de son père).

En réalité, ils sont tous les deux des enfants qui ont dû agir comme des adultes (ce qui explique leur difficulté de s'écouter, s'aimer, de se faire confiance), ils n'ont pas eu la possibilité de s'accomplir complètement, de s'écouter et d'être écouté, de se découvrir dans la période si cruciale de l'adolescence et qu'ils se retrouvent tant l'un dans l'autre (deux orphelins, qui ont dû s'occuper des autres). Mais malgré tout Derek sait parfaitement que Stiles est complètement perdu, entre la puberté (accentué en plus par la déformation de son corps par le mpreg), de savoir qui il veut être et ne pas être, de son avenir, devenir même, Stiles a besoin d'un modèle sur lequel se forger et il pourrait vouloir tout faire pour Derek pour que celui-ci (vue comme une forme de perfection de l'adulte) confirme ses décisions, sa maturité et donc Stiles pourrait effacer ses émotions, son ressentit pour ne pas déplaire, contredire la figure de maturité qu'est Derek.

Comme un enfant qui cherche sans cesse l'approbation de l'adulte, sauf que là cette relation peut donner à l'adolescent le sentiment d'être meilleur, différents des autres de son âges et lui donner ce sentiment agréable de supériorité (plus mature que les autres), en jouant les adultes (sauf qu'en réalité l'adolescent reste un adolescent qui ne sait pas encore quel adulte il sera...) et pouvant alors être totalement influencé voir manipulé.

Derek le soulève bien se problème, il ne veut pas que Stiles quitte le monde de l'enfance à cause de lui mais parce que Stiles grandit tout simplement et se forge en expérimentant comme un adolescent devrait le faire.

Enfin, pour côté chapitre entièrement consacré à Théo, je vois que pas mal d'entre vous boude cette idée ^^'. Alors j'ai pas mal réfléchi... Je sais parfaitement que si je fais une fic parallèle à la vie de Théo dans cette fic-ci, beaucoup d'entre vous ne le lierons pas et ce serait vraiment dommage car ce sera hyper important pour le reste de l'histoire... Donc, vue que les chapitres ne vous enchantent pas (ce que je peux comprendre vue que j'écris déjà un chapitre que tous les 6 mois en moyennes... Vous avez pas envie en plus de vous taper l'histoire d'un perso que vous n'aimez pas spécialement) ... Donc j'ai décidé de faire autrement et qui satisfera tout le monde :). Il y aura bien des passages de Théo mais je vais les dissoudre dans mes chapitres tout simplement (ce qui fait, qu'ils seront sûrement encore plus long que d'habitude ^^'...).

J'espère que cette solution vous conviendra sincèrement. Je ne peux pas vous dire à quel point je suis trop contente d'arriver enfin à cette partie de l'histoire parce que tout ce que j'ai mis en place depuis le prologue va commencer à faire sens :D ! Fin j'espère ! Même si mes foreshadowing ne sont pas dignes de ceux de One piece par exemple, j'espère que certains d'entre vous les verrons malgré tout ^^.

Des bisous et bonne lecture !


Réponses aux commentaires :

Myl : Coucou comment tu vas ? ^^

Alors le chapitre 25 parlait de Donovan, il est possible que ce sujet, de Stiles se pensant coupable de meurtre (alors que bon c'est clairement de la légitime défense...) t'aies surtout gonflé ^^ (je peux le comprendre moi aussi mdr, mais j'ai essayé de le faire court et de peut-être un peu mieux l'amener, bien que ce sujet j'en reparlerais avec un regard plus psychologique/philosophique mais sur un autre personnage de l'histoire). Bon au moins, je suis contente de voir que les autres chapitres (qui sont des petites bombes en révélations et suspense, je trouve) t'aies plus ^^ ! Eh oui, Derek n'est pas le plus fin pour comprendre et exprimer ses émotions (en même temps il utilisait la colère pour contrôler sa transformation ^^' un peu comme Magneto et on voit le résultat haha) mais il est perspicace et investit et surtout il a de l'expérience dans les traumatismes et ses conséquences (Coucou Talia et Kate). Il a donc très vite compris qu'il y avait plus, bien plus et qu'il devait faire quelque chose avant que Stiles se foute en l'air (ce qu'il a en réalité accélérer, Stiles n'aurait pas autant exploser si Derek avait pas été aussi directe, mais comment lui en vouloir ? Il ne sait pas quoi faire, ce n'est pas son domaine d'expertise, il s'en sort déjà mal avec lui-même...).

Ah ! Eh bien heureuse de voir que la réaction ou le pétage de plomb de Stiles t'aies plu ! J'ai énormément réfléchie à comment il réagirait s'il était acculé (lui qui passe son temps à fuir) et obligé de mettre son nez dans sa propre merde... Et finalement, j'en ai conclue qu'avec toute cette angoisse et cette colère (que la série à montrer dans la saison5), il allait tout simplement exploser de rage folle. Et je trouve ça bien plus logique qu'une crise de larme (et quand j'ai lu des témoignages, je m'aperçois que la haine de soi, la violence, la destruction de sa personne et des autres revient beaucoup).

Ah plus qu'un pas, c'est la réalisation d'un an de fuite, Stiles a finit de fuir, de nier, il ne peut plus maintenant que les autres le savent. Il doit accepter que c'est ça réalité. Pour la révélation de ce mot, je voulais que ça choque, que ça nous ébranle et nous coupe le souffle et qu'on se dise « Attend, on a jamais dit le mot ? Ça a toujours été cauchemars, ça mais jamais le mot, ce mot : Viol ». Je voulais vraiment, vraiment montrer que quatre lettres minuscules, aussi minimes que quelques minutes dans la vie de Stiles peut avoir un énorme impacte sur sa vie, sa personne et qui il est.

Alors je parlerais de cette fameuse phrase « le temps guérit les blessures ». Parce que c'est loin, très loin d'être vrai. Le temps n'efface, ni ne guérit les blessures, il les cache, les étouffe mais elle continue de suinter et finissent comme un abcès par ressortir. Mais cette explication viendra plus tard dans la deuxième partie.

Théo bien qu'il soit construit pour être détestable dans la série, c'est un personnage (peut-être) le plus humain et réaliste dans la série (je ne parle pas du meurtre de sa sœur, je parle d'être une personne exécrable, qui fait des erreurs et qui plus tard va vouloir se repentir et la rédemption est un sujet absolument et purement humain).

Qui s'occupait de Leïa, eh bien normalement c'est sous entendu tout le long de la partie 3 ½, haha bon faut lire entre les lignes, sinon tu auras la réponse dans cette partie-ci ;). Moi aussi, je me suis imaginée des scènes bien marrante et très touchante d'ailleurs mais je garde le secret encore un peu (qui sait peut-être auras-tu une de ses scène a un moment haha).

Merci ! D'avoir lu et prit le temps de m'envoyer un commentaire, à bientôt je l'espère et bonne lecture.

Anna : Coucou ! Déjà merci beaucoup pour ton commentaire ^^. Ca me fait chaud au cœur de savoir que d'anciens lecteurs même en arrêtant de lire en cours de route ce souvienne de ma fic ! C'est un très beau cadeau pour un auteur ^^ ! Eh bien je suis ravie que la suite t'as rendu fana haha. Non je n'abandonnerais pas cette histoire, j'ai mis trop de temps et d'énergie dessus, c'est mon petit bébé ^^'. Mais je sais que l'attente est compliqué qu'a force on se lasse et qu'on y retourne que pour avoir la fin (je suis lectrice aussi, alors je connais un peu trop ça ^^'). Mais j'ai déjà la fin de mon histoire, il faut juste avoir la patience d'attendre et comme je suis seule dessus c'est encore plus compliqué. Eh bien merci à toi, de m'avoir laisser un commentaire et d'avoir repris la lecture de mon histoire ^^. Très bonne lecture.


/! ATTENTION INFORMATIONS IMPORTANTES DU 07/11/2023

Suite à deux bêtas lectrices/correctrices trouvées (Noémie et Aranoll, on fait des gros poutous) :

- Fanfiction en cours de correction/réécriture complète (nous en sommes à la partie 1 pour le moment). Il risque d'y avoir quelques petites modifications (reformulations des phrases, corrections grammaticales, rectifications des incohérences... Bref pas de changements majeurs de l'histoire, ne vous en faites pas).

- Je ne publierais certainement pas avant que la fanfiction ne soit entièrement reprise par les bêtas lectrices (si pas d'abandon en cours de route T.T) qui effectuent actuellement un travail titanesque !

- Mais je vais écrire en parallèle de la correction donc en soit, vous ne devrez même pas sentir l'attente, cependant vous aurez le plaisir de lire des chapitres bien plus lisibles. Et ça ! Ça va être tellement plus agréable pour vous !

J'espère vraiment que cette fois, ce sera la bonne et que vous aurez une histoire qui ne piquera plus vos yeux !

À bientôt :D


Partie 3 P2/2

A celui qui oubli

Chapitre 1 : La dernière Chimère

Damnation Memoriae

Il avait peur, si peur, ça faisait si peur. Il l'entendait ! Il était sûr qu'il entendait le monstre caché derrière la porte, il allait venir ! Il allait venir ! Il allait venir et lui faire du mal ! Il avait tellement peur ! Il ne voulait pas qu'il vienne ! Il ne voulait pas que le vilain monstre s'approche de lui ! Il ne voulait pas ! Il serra plus fort son bouclier, espérant qu'il le protégerait du grand monstre ! Il serra fort, aussi fort qu'il put ses paupières, s'il les gardait fermés alors il ne viendrait pas lui faire du mal. Il ne viendrait pas le manger ! Il ne voulait pas qu'il le mange !

Il s'enfonça plus encore, se cachant, se blottissant, son fin bouclier se déformant, le recouvrant tout entier. Il ne veut pas ! Il ne veut pas qu'il vienne ! Qu'il n'entre pas ! Qu'il ne vienne plus ! S'il était sage, il ne viendrait plus ! Le monstre ne viendrait pas s'il était sage ! C'est ce qu'ils lui avaient dit ! Il avait obéi, il n'avait pas fait de bêtises ! Le monstre ne devrait pas venir lui faire du mal ! Il ne devrait plus venir ! S'ils l'ont dit c'est que ça devait être vrai !

Il retira silencieusement son petit bouclier, sa tête dépassant légèrement de la couverture, ses grands yeux tombant immédiatement vers la porte. Il faisait tout noir, tout nuit, il était grand, il avait plus le droit à la vielleuse et s'il ne voulait pas que le monstre vienne, il devait être sage, très, très sage et gentil. Il ne devait pas pleurer, il n'avait pas le droit de pleurer ! C'était les bébés qui pleuraient et il était plus un bébé ! Il serra plus fort les couvertures quand il aperçut un filet de lumière sous la porte. Le monstre ne viendrait pas ! Il ne viendrait pas parce qu'il était gentil ! Il était un gentil garçon et les gentils garçons n'étaient pas punit par les montres !

C'est-ce qu'ils ont dit ! Ils ont toujours raisons ! Ils disent toujours la vérité ! Le monstre partirait et ne ferait plus de mal. Ça va ! Ça va parce qu'il avait été très gentil !

Il entendit soudain un battement qui le fit sursauter. Il commença a trembler et pressa plus fort sa couverture contre son cou.

Il allait l'empêcher de venir s'il serrait la couverture contre sa gorge. Il serra plus fort, encore et encore et plus fort. Il voulait qu'il se taise ! Il ne voulait plus entendre le battement dans ses oreilles ! Le monstre allait venir ! C'était le monstre qui venait de lui, il l'entendait marcher dans son corps ! Il était là ! Il arrivait ! Il va venir si ça ne s'arrête pas !

Non ! Non ! Non ! Pourquoi ça ne veut pas s'arrêter ?

Il serra plus fort, même si ça faisait mal, il continua ! Parce que ça pouvait l'empêcher de venir ! Ça allait l'empêcher de grimper jusqu'à sa tête ! Il était fort ! Il était courageux ! Il allait se battre contre le vilain monstre ! Il allait tuer le vilain monstre même s'il avait mal ! Ce n'était pas grave parce que quand le monstre le mangeait, ça faisait beaucoup, beaucoup plus mal ! Ça faisait trop mal !

Il continua encore et encore, même si la pièce tournée bizarrement, s'il arrêtait les battements, le monstre n'entendrait pas, il ne viendrait pas !

Et le gentil petit garçon n'aurait plus de vilain monstre pour le manger.

Et la porte s'ouvrit brusquement...

Stiles observa silencieusement la poitrine de cette minuscule petite personne se soulever et s'affaisser dans un rythme presque berçant. Il écouta le léger sifflement qui provenait de cette petite frimousse et se demanda encore comment ? Comment une si petite et jolie chose avait pu venir de lui ? Il n'arrivait toujours pas à comprendre. Comment cela avait-il été possible ?

Il soupira de fatigue et se frotta les yeux. Il était si épuisé. Combien de temps n'avait-il pas dormit ? Combien de temps, était-il resté là, pantois, ébahie par ce spectacle ? C'était si angélique, si reposant, de simplement la regarder, d'entendre ses légers ronflements et de sentir sa douce odeur. Il voulait la toucher, l'effleurer mais ses doigts abîmés saliraient la pureté de cette créature magnifique. Cette créature, ce petit ange, ce poupon, c'était sa fille, Leia.

Stiles ne pouvait toujours pas y croire.

Il savait qu'il devait partir, la laisser, la quitter, elle était enfin en sécurité, elle ne disparaîtrait pas, elle ne disparaîtrait plus. Pourtant, il avait cette appréhension, cette angoisse nauséeuse, une impression dégoûtante qu'elle lui serait encore arrachée. Il était devenu fou sans le bébé, même en l'oubliant, son corps n'avait cessé de le réclamer, de le vouloir et maintenant, que l'oublie s'était dissipée, s'il disparaissait de nouveau, il sombrerait dans une folie bien pire, bien pire.

- Je reste avec elle. Le coupa dans ses pensées une voix douce.

- Ouais, répondit l'humain évasivement, toujours incapable de détacher ses yeux d'elle.

- Stiles ! Répéta plus durement la voix qui fit sursauter cette fois l'adolescent.

- Oh mon dieu ! Quoi, putain ! S'égosilla Stiles en faisant les gros yeux, mécontent.

Il se tourna vers la porte entrouverte et reprit :

- Crie pas comme ça ! Tu vas réveiller le bébé !

- Tu n'as pas bougé depuis qu'elle est sur le lit. Maugréa Derek en croisant les bras et s'appuyant contre le bâti.

- Et ? S'agita Stiles en faisant de grands gestes d'agacement, je n'ai pas le droit ?

- Je sais que tu veux voir ton père. Répondit-il simplement, ignorant l'énervement du Ouistiti.

- Et s'ils venaient ? Souffla Stiles d'une petite voix, observant anxieusement la fenêtre et chaque recoin de la chambre de Derek.

Oui, il voulait voir son père. Cela l'horrifiait de ne pas être à son chevet et de ne rien savoir sur son état de santé. Derek avait dit qu'il était à l'hôpital, assurant que sa vie n'était pas en danger. Stiles savait qu'il pouvait faire confiance à Grincheux, il ne lui mentirait pas. Mais savoir que son père était seul, blessé et surement désorienté, réclamant sa présence, alors que lui, son fils unique l'avait abandonné comme un lâche, c'était abject. Il avait sacrifié Scott pour son père et son père pour le bébé. C'était si immonde. Il était dégoutant d'avoir trahit aussi facilement sa famille pour un bébé qu'il ne connaissait pas. Il se sentait répugnant, non, immonde. Stiles avait honte, tellement honte et il n'avait aucun courage pour rencontrer les yeux de son père, affronter son regard. Il ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'il penserait de lui, ne voulait pas voir la déception, la douleur se refléter sur le visage de son père. Stiles ne pouvait pas, n'ayant pas la force de lui faire face.

- Arrête ça ! Le coupa encore Derek qui s'était avancer pour être prés de Stiles.

Il effleura du bout des doigts un de ses poings serrés, avant de continuer :

- Arrête, chuchota-t-il de peur de l'effrayer, Tu n'avais pas le choix.

- Si, s'étrangla Stiles se noyant dans ses sanglots et son dégoût, Si putain ! C'est ça le pire ! J'avais un putain de choix ! Il planta plus fortement ses ongles dans ses paumes qui griffèrent sa peau.

Il se retourna brusquement vers Derek, avec une grimace visqueuse, dédaigneuse déformant les traits de son visage.

- J'ai tué Scott et mon père pour sauver un, putain de bébé ! Vomit pratiquement d'aversion Stiles qui sursauta en entendant la protestation du poupon, gêné par le cri.

- Tu n'as pas sauver un bébé, Stiles, répliqua sèchement Derek, tu as sauvé ton bébé, non ! Se corrigea-t-il, tu as sauvé ta fille ! Insista Derek, et c'est ce qu'un parent aurait fait pour son enfant.

- Je n'en voulais pas ! Se répugna Stiles incapable de contrôler sa colère, Je le haïssais ! Je voulais qu'il crève ! Je ne le supportais pas !

- Et malgré tout, tu l'as choisie, le coupa Derek en attrapant le poing du terminal, Tu as sauvé ta fille, tu as sauvé Leia.

- J'ai préféré les laisser mourir à la place du bébé, continua de répéter Stiles les larmes noyant ses yeux.

Ça faisait si mal, il avait si mal, pensa-t-il.

- Je suis un monstre !

- Non ! L'interrompue froidement Derek qui emprisonna le corps frémissant du lycéen, il l'enlaça aussi tendrement qu'il le pouvait, tu es simplement humain !

Il le laissa cacher son visage dans son épaule pour étouffer le cri de son tourment, sachant que cette douleur, cette culpabilité ne partirait sûrement jamais. Patiemment, Derek attendit que l'humain se calme et jeta un coup d'œil sur Leia qui dormait toujours profondément, il guida alors Stiles dans la cuisine. Il observa et aspira chacune des phéromones de l'adolescent, s'assurant de connaître au mieux son émois. Il ne savait pas comment le rassurer mais s'il avait besoin de se défouler, il pourrait encaisser. Il l'avait fait depuis Mars mais cette fois, il savait pourquoi et comprendre lui permettait de devenir enfin l'oreille dont Stiles avait besoin.

- je me sens merdique, marmonna l'humain en reniflant et essuyant son nez avec sa manche.

- Tu pues, acquiesça simplement Derek avec un léger sourire narquois et tendant une canette de coca.

- Waouh ! Ricana Stiles misérablement, tu sais réconforter les gens, toi !

- Va voir ton père, Stiles, répéta Derek en voyant l'humain boire, je m'occupe de Leia.

- Et si je le vois, se mordit-t-il la lèvre en commençant à jouer nerveusement avec son sweat, fait chier ! Je veux voir personne.

- De ce que je sais, soupira Derek en se remémorant le compte rendu qu'il avait reçu, il y a quelques minutes, Scott a failli mourir par la main de Théo qui a piégé à la bibliothèque Liam et Scott, en espérant qu'ils s'entre-tuent. C'était sacrément tordue, marmonna-t-il sombrement.

- Et qu'il a cru je ne sais pas quoi de Théo, baragouina Stiles avec hargne.

- Il a été manipulé, consentit Derek.

- Je suis simplement pour la prudence et non la méfiance, cita l'humain cyniquement Scott, quand il l'avait trouvé avec Liam, espionnant Théo qui faisait un hommage à sa sœur.

Aujourd'hui, se souvenir, lui paraissait presque hilarant. Scott avait assuré qu'il les protégerait quoiqu'il arrive et que venait-il de se passer ? Ils en étaient, là.

- Comment ? L'interrogea intriguer Derek.

- C'est quelque chose que Scott a dit un jour à propos de Théo.

- Sa position était compliqué, tenta de tempérer Derek.

- Je lui ai dit ! Aboya Stiles en écrasant de rage, la canette dans ses mains, putain ! Je n'ai pas arrêté de leur dire !

- Scott aime laisser le bénéfice du doute, grimaça Derek dérangé par l'explosion de l'humain, C'est autant une qualité qu'un défaut.

- Il a été sacrément con sur ce coup-là !

- Il a été manipulé, répéta-t-il en rencontrant les yeux furieux de Stiles, il t'a eues aussi, lui rappela-t-il, il nous a tous piégé.

- Fait chier ! Hurla Stiles en se levant brusquement, il sentit ses poings le démanger, il voulait frapper quelque chose ou quelqu'un.

- Je m'en fou ! Cracha de fureur l'humain, il aurait dû m'écouter ! Il lui a fait confiance ! Il l'a laisser entrer dans la meute ! Il a cru toutes les merdes qu'il a dit !

- Il a foiré, abdiqua Derek parce que c'était tout, c'était la conclusion de tout ce gâchis.

Scott avait été trop gentil, il ne s'était pas méfié et avait aidé un adolescent isolé, un Loup isolé qui l'avait poignardé dans le dos.

- Va voir ton père. Réitéra-t-il sachant que l'humain écouterait peut-être et voulant apaiser un peu le capharnaüm de ses angoisses.

Stiles ne répondit pas et observa silencieusement son reflet difforme sur sa canette déformée. Il avait peur. Il avait si putain de peur, tellement de questions tournoyaient dans sa tête. Et si son père était grièvement blessé ? Et si les Médecins de l'horreur venait récupérer le bébé ? Et s'il croisait Scott ? Mélissa ? Il déglutit et détourna ses yeux de son propre visage tordu. Il ne se sentait pas capable de leur faire face. Il se sentait juste épuisé, exténué, fatigué de tout. Et Derek ne lui avait donné que peu d'informations sur ce qui s'était passé sur la route deux cent huit, préférant ne pas en rajouter.

Il avait peur, tellement peur. Rien allait et cela ne faisait que de s'empirer.

Discrètement, ses yeux rencontrèrent son sac de cours, Il avait soif, vraiment soif. Stiles voulait boire, peut-être, aurait-il plus de courage ? Peut-être pourrait-il leur faire face ? Derek savait déjà tout de sa folie, de sa honte et ce n'était qu'une question de temps avant que les autres ne découvrent ses mensonges. Il n'était plus à ça prêt et ce serait surprenant si Mélissa ne finissait pas, par tout révéler. Boire, n'était pas une mauvaise idée, l'alcool annihilerait sa terreur, il ne ressentirait plus rien, tout serait noyé. Stiles avait mal, il en avait besoin.

Tout disparaitrait, éteignant le brouhaha constant de ses craintes.

- Ouais, l'humain hocha finalement la tête, ouais, répéta-t-il en soupirant de résignation, il est temps que j'aille le voir.

Il ramassa son sac de cours et sentit le poids lourd du thermos, cela le démangeait, il voulait boire. Stiles se dirigea vers la porte mais avant de partir, brusquement, la cicatrice de son ventre le brûla. Ce n'était que récemment qu'elle était devenue gênante voir douloureuse et la cause était surement son anxiété. Immédiatement, ses yeux affolés se posèrent vers la porte entrouverte, une lueur de terreur et d'hésitation assombrie le visage de l'humain.

- Je m'occupe d'elle, le rassura patiemment Derek avec un discret sourire ce qui fut suffisant pour Stiles, lui donnant le courage d'ouvrir la porte et de quitter l'appartement.

La première chose qu'il fit une fois dehors, ce fut de sortir son téléphone et d'une main tremblante il appela l'hôpital, une fois, deux fois, il n'eut aucune réponse et de rage, il verrouilla son portable.

- Fait chier ! Jura-t-il méchamment en ouvrant la portière du petit véhicule, il jeta son sac sur le siège passager et se força d'ignorer ce qui était dans le eastpak.

Il en avait envie, il en avait vraiment envie mais refusa catégoriquement d'y céder, malgré les frissons désagréables qui parcouraient son corps et cette sensation de soif qui croissait.

Pas tout de suite ! Pas maintenant ! Pensa-t-il se répétant comme une litanie, avec un vain espoir de se donner suffisamment de courage pour y résister.

Ses mains crispées se posèrent sur le volant où ses ongles s'y enfoncèrent, mais après une grande inspiration pour se calmer, Stiles démarra. Il conduisit rapidement, aussi vite qu'il pouvait et arriva trente minutes plus tard à l'hôpital. Il ramassa son sac, couru à l'accueil et ignora les lamentations de quelques patients ainsi que la violente dispute entre un médecin et une femme, il continua de marcher. Arrivé devant l'accueil, il s'agrippa nerveusement à son eastpak, sentant l'appel de l'alcool sous ses doigts raides et lutta toujours contre cette ignoble soif. Il se força à faire le sourire le plus aimable possible.

- Excusez-moi, Stiles appela assez fort essayant de se faire entendre à travers ce brouhaha.

Il se répéta plusieurs fois avant qu'une hôtesse n'arrive, essoufflée et les yeux larmoyant d'épuisement.

- Que puis-je pour vous ? Demanda-t-elle en s'installant maladroitement derrière l'ordinateur et essuyant son front perlant de sueur.

- Je suis là pour Noa Stilinski, je suis son fils, Stiles.

- D'accord, la standardiste grimaça au nom réfléchissant à son bon orthographe.

Il fallut plusieurs essaie avant d'en trouver un qui ressemblait à la prononciation de l'adolescent.

- Stilinski c'est ça ? Demanda-t-elle, confirmation.

Stiles acquiesça d'impatience et se pinça les lèvres de stress. Toutes les questions qu'il essayait vainement de taire revenaient plus fortes encore : Et si l'état de santé de son père s'était aggravé ? Si son pronostic vital était engagé ? S'il s'était réveillé et l'avait demandé ? S'il était au courant qu'il l'avait abandonné ? Et si… Brusquement les démangeaisons de sa nuque se réveillèrent et il se gratta violemment. Ses ongles griffèrent la peau déjà rougeâtre arrachant les nouvelles croutes.

- Oui ! S'agaça Stiles, oui ! C'est bien ça, confirma-t-il après quelques secondes de silence et sentant le regard s'irrité de l'hôtesse.

- D'accord, répéta-t-elle plus sèchement, contrarié par le ton du jeune homme. Elle ouvrit le dossier et lut rapidement les modalités de son hospitalisation, savez-vous si votre père payera l'opération ?

- Non, non, Stiles répliqua avec plus d'empressement, Il a une assurance, il est pris en charge !

- Il est pris en charge par le comté ? Insista l'hôtesse d'accueil qui voulait clore ce dossier au plus vite, c'est un adjoint ?

- Non ! S'énerva Stiles par l'ignorance de cette employée, elle devait le savoir.

- C'est le Shérif ! C'est le Shérif du comté ! Il est censé être couvert par l'assurance du comté. Il se gratta la nuque, plantant plus fortement ses ongles, enfin théoriquement, il devrait l'être. Marmonna-t-il en devenant livide, ses doutes harcelèrent de nouveau ses pensées.

Merde ! Merde ! Son père était assuré ? Il devait être assuré ! Ce type de blessure était compris dans les risques de son travail ! Il devait pouvoir être assuré ! Sinon comment ils allaient faire ? Comment ils payeraient une opération qui pouvait monter à plus de mille dollars ? Déjà qu'ils avaient de justesse réussie à payer les dettes de la maison Eichen et maintenant ça ? Qu'est-ce qu'ils allaient faire ? Et puis avec le bébé qui..

- C'est bon ! Intervenu Mélissa qui apparut soudainement derrière Stiles qui sursauta violemment et fit tomber son sac qui s'échoua lourdement au sol, Je vais m'en occuper !

Stiles se renfrogna et détourna ses yeux de ceux de Madame McCall et sa paranoïa augmenta soudainement, quand il remarqua son regard soupçonneux sur le sac de cours qu'il se précipita de ramasser. Elle décida de ne rien dire et se pencha vers le comptoir prenant le dossier de Noa.

- J'ai envoyé un message à Scott, parla Mélissa espérant rassurer l'adolescent mais à sa surprise, il sembla mal à l'aise.

- Il va essayer d'arriver très vite, continua-t-elle ne comprenant pas son comportement, mais je peux appeler Malia...

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que l'adolescent l'interrompu violemment :

- Non, putain ! Stiles hurla furibond.

Il ne voulait pas la voir ! En fait il ne voulait voir personne ! Ce n'était pas si compliqué que ça, putain ! Pourquoi elle était là ? Il voulait être seul pour voir uniquement son père, se lamenter sur sa merde et c'est tout ! Merde ! pensa Stiles furibond.

Il quitta brusquement ses pensées en sentant le regard des deux femmes mécontentes de sa grossièreté. Il soupira de frustration, se gratta la nuque et passa une main moite sur son visage fatigué. Foutez moi tous la paix ! Hurla-t-il dans sa tête et voulant leur cracher ses mots au visage mais il ne pouvait pas. Il ne le ferait pas. Il se sentait malgré tout honteux de son impolitesse et de son manque de contrôle, après tout, ces merdes n'étaient pas leurs fautes.

- Non ! Répéta Stiles un peu plus calmement, non, surtout l'appelez pas ! Juste, n'appelez personne ! S'il vous plaît. Le supplia-t-elle en chuchotant, toujours les yeux verrouillés sur son sac ou plutôt le thermos qu'il sentait dans ses poings crispés.

- Très bien, consentie Mélissa se sentant maladroite et incapable de savoir comment réagir.

Elle voulait lui parler, aborder leur dernière conversation. Elle ne pouvait pas le laisser comme ça, pas après ce qu'il avait essayé de se faire, ni ce qu'il avait subi. Dieu ! Comme elle désirait l'aider, en discuter et le soutenir dans cette horrible épreuve mais comment faire ? Comment ? Alors qu'il était complètement refermé sur lui-même, c'était à peine s'il la regardait dans les yeux. Mélissa était perdue, ne voulant pas pousser un adolescent dans ces derniers retranchements, surtout quand elle avait la désagréable sensation d'être en face d'une bombe à retardement.

- Excusez-moi, il y a quelqu'un d'autre qu'on doit prévenir ? Intervenu l'hôtesse, un autre membre de la famille, peut-être ? Continua-t-elle légèrement hésitante.

- Non, ricana froidement Stiles, c'est que moi.

Pas de maman, pas de grands parents, pas de frère ou de sœur, pas de tante ou d'oncle... Pensa sombrement Stiles, la triste réalité implacable de sa famille, le giflant encore. Il reprit :

- Il y a que moi, Juste moi...

Il y eut un silence nauséeux et Stiles remarqua le regard de pitié et de compassion que les deux femmes lui jetèrent. Il n'en voulait pas, détestait ça. Tout le monde n'avait pas une vie de famille complète et soudé, certains grandissaient dans l'instabilité. Pourtant, il aimait ses parents. Sa mère qu'il avait adorée, avait été malade aussi loin qu'il s'en souvienne et son père avait toujours fait de son mieux. Comment pouvait-il les haïr ? Oui, il n'avait pas grandi dans un environnement familial stable. Oui, il avait détesté la maladie de sa maman et avait envié les autres enfants de son âge et oui il était désespéré d'avoir son père près de lui quand elle était morte, mais c'était arrivé et il ne pouvait pas changer ça.

Stiles sentit Mélissa s'approcher, certainement pour le consoler mais il s'éloigna immédiatement en lui tournant le dos. Il interrogea l'hôtesse à la place :

- Je suppose que je vais attendre des nouvelles.

Il n'attendit aucune réponse, ce n'était après tout, pas la première fois que son père se retrouvait à l'hôpital. Il vit Mélissa resté figé, elle parut réfléchir quelques secondes avant de s'éloigner avec le dossier de son père dans les mains. Il soupira avec soulagement, passa une main tremblante dans ses cheveux poisseux, lui rappelant son épuisement, sa nervosité et sa saleté. Quand avait il prit une douche, même ? Il y a deux jours ? Peut -être trois ? Il haussa les épaules pour lui-même, Grincheux avait peut-être raison de dire qu'il puait.

Il se traîna lourdement vers la salle d'attente, s'effondra sur un siège et observa l'environnement. Certains patients étaient si écroulés de fatigue qu'ils ronflaient à en rendre l'ouï d'un sourd et Stiles se demanda un instant s'ils étaient même humains. D'autres patients marchaient en cercle presque de manière compulsive et sortaient sans cesse leurs téléphones peut-être pour voir l'heure. Quant aux restes, écouteurs dans les oreilles soit c'étaient pour écouter de la musique ou regarder des films.

Cependant peu importe étaient leurs occupations, il fallait être aveugle pour ne pas sentir la tension écrasante qui pesaient sur chacun d'eux. Était-ce dû à la raison de leurs présences dans un hôpital ou bien au nombre effroyable d'incidents sordides survenus dans la ville ? Oh ! Stiles avait une petite idée sur la question, il suffisait de tendre l'oreille pour entendre les murmures sur les lugubres évènements actuels.

Il attendit plusieurs minutes, aussi longtemps qu'il put. Tout comme les autres, ses yeux ne lâchèrent pas les minutes qui passaient et finalement, il commença à s'agiter, mal à l'aise. Stiles n'aimait pas rester assit sans rien faire. Comme tout hyperactif, cela devenait vite insupportable. Pire encore ! Il sentait le poids de plus en plus lourd de son thermos, entendant le chant de sirène de l'alcool. Il avait beau se battre, les tressaillements de son corps et cette soif insupportable, devenaient de plus en plus oppressant. C'était harassant. Stiles en avait marre. Marre de tout ! Il soupira consterner, sa jambe tremblait de plus en plus fortement. Nerveusement, il se rongea les ongles et jeta un coup d'œil à la vieille horloge à peine lisible. Dix minutes étaient passées.

Putain !

Il se leva brusquement faisant sursauter quelques patients rêveurs. Il les ignora et se précipita dehors, il avait besoin d'air, maintenant ! Il serra plus fortement son sac, ne sentant même plus la piqure douloureuse de ses jointures livides et se força à ne pas frapper un mur de rage. Il sortit finalement son téléphone, peut-être qu'au moins il serait occupé quelques minutes avant qu''il ne s'étouffe avec de la vodka.

- Elle va bien, répondit immédiatement Derek, ne cachant même pas l'anticipation de cet appel.

- Ok, répondit bêtement Stiles.

Incapable de savoir quoi dire mais au moins l'entendre, le rassurait, l'apaisait. Bien qu'il ne comprît pas vraiment pourquoi c'était devenu à ce point un besoin vital d'obtenir des nouvelles du bébé.

- Ton père ?

- Mystère et boule de gomme, maugréa Stiles avec cynisme.

Il jeta un coup d'œil au ciel maussade, reflétant parfaitement son humeur du moment.

- Son état n'était pas inquiétant, répondit Derek.

- Je sais, mais c'est silence radio pour le moment. Il est encore en salle d'opération.

- Je vois. Acquiesça simplement le Loup-Garou trop maladroit pour essayer de consoler l'humain.

- Comment ça se passe à l'hôpital ? Demanda soudain Derek, interrompant le petit silence entre eux.

- Rien de plus anormales, après l'attaque de Parrish et des Chimères. Haussa des épaules Stiles.

- Comme je pensais. Ils ont dû amener les corps au Beacon pour ne pas effrayer la population, en déduisit Derek.

- Si c'est aussi grave que tu m'as dit, il y a de forte chance que tout le Beacon soit sur le qui-vive et que le FBI revienne. Il se tut quelques instants et se laissa finalement glisser le long du mur, il se corrigea :

- Non, le FBI va intervenir c'est certain. Et ce sera un massacre. On n'a même pas pu en attraper un, ni même réussit à les arrêter. Et maintenant, quoi ? Ils ont réussi à créer la chimère ultime ? Une super Chimère puissante ? Comme si on ne se faisait déjà pas botter le cul avec celles défectueuses, maintenant on va se taper son évolution ultime ? Vraiment génial ! Ça va être un beau bordel ! Un sacré feu d'artifice de joyeuseté ! Vraiment c'est pire !

- Ne soit pas encore si défaitiste. On n'a pas encore toutes les informations. On ne sait pas réellement ce qui s'est passé à la route deux cent huit. Ne faisons pas de conclusion hâtive, peut-être que c'était deux chimères, c'était impossible à voir. Parla Derek d'une voie calme.

- Non ! Le coupa Stiles, Théo est un connard mais je sais qu'il ne m'a pas menti. Ils ont réussi ! Et pour je ne sais quelle foutu raison, ils voulaient tuer le bébé.

- S'ils ont bel et bien réussi il va falloir trouver qui sait et l'arrêter. Derek s'arrêta quelques secondes avant de reprendre plus hésitant :

- Et comprendre pourquoi Leia y est mêlé.

- Tu n'as rien trouvé encore ? Le bébé, il pourrait être une chimère ? Ils auraient pu expérimenter sur lui, Stiles préféra se taire en sentant une forte envie de lancer son poing contre le mur.

Il grimaça à sa cicatrice au ventre et la traça du bout de ses doigts tremblants de rage.

- C'est une possibilité, répondit Derek, mais les tests sur le mercure n'ont pas fonctionné.

- Il faudrait voir son sang, en conclu Stiles.

Ils n'avaient pas vraiment le choix, bien que l'idée de blesser le bébé le dérangeait. Ce qui était stupide car c'était surement l'unique chance pour avoir des indices et comprendre la situation.

- Son sang pourrait être un bon indicateur, acquiesça Derek, écoute pour l'instant, reste auprès de ton père, on en reparlera.

- Ouais, souffla Stiles, de fatigue, ce n'est pas comme si on avait beaucoup de choix.

- Nous trouverons une solution, reste auprès de ton père, c'est le plus important, conclue Derek qui raccrocha.

Stiles n'était pas dupe, malgré les mots du Loup Garou, ils savaient tous les deux qu'ils étaient dans une sacrée merde. Rien allait, absolument rien mais plus important encore et surtout plus urgent, Stiles ne faisait pas du tout confiance aux médecins. Ils avaient dit que ça irait, que son père n'était pas grièvement blessé et que tout irait bien. Tout irait bien.

Pourquoi n'en croyait-il pas un foutu mot ?

Il soupira, fatigué par tout cela et discrètement, ouvrit son sac. Il attrapa rapidement le thermos, dévissa le bouchon et amena doucement son élixir vers ses lèvres gercées, sa langue pâteuse. Il en avait besoins. Il devait boire où il allait devenir fou, complètement taré. Il sentit alors le picotement familier de la Vodka sur sa peau abîmée.

Il en avait envie, tellement envie, tellement besoin.

Comment putain pourrait-il faire face à toutes ses merdes sans ça ? Derek pensait vraiment qu'il arrêterait aussi facilement ? Que ce serait si simple ? Était-il si stupide ? Comment croyait-il qu'il avait survécu à tout ça ? C'était grâce à l'alcool, grâce à ça qu'il n'était pas encore mort !

Interdiction que tu touches à une bouteille d'alcool. Elle a besoin de toi. Répliqua soudain froidement la voix de cet idiot.

Il éloigna d'une main tremblante le thermos de ces lèvres et grimaça de dégoût. Comment il allait faire ? Était-ce même possible ?

Il rencontra son reflet pitoyable d'ivrogne sur le thermos.

- Fait chier ! Fait chier ! Hurla-t-il en balançant son poing dans le mur, Tu crois que c'est si simple ! Putain !

Il ravala un sanglot et se passa la main ensanglanté et douloureuse sur son visage blême, il se sentait épuisé.

Je te comprends,Pensa Stiles, Je te comprends enfin, papa.

Soudain, ilse mit à rire et un sourire cynique déforma son visage. Stiles le voyait maintenant, son père, le jour où il avait perdu Claudia et qu'il s'était définitivement effondré, il l'avait détesté pour cela mais aujourd'hui il était exactement comme lui. Il préférait se noyer dans l'alcool, fuir sa douleur et endormir son esprit, il se sentait tellement lâche.

Finalement, nous sommes pareils, papa. Pensa Stiles, Je suis aussi alcoolique que toi, aussi faible.

Ce père qui l'avait rendu si en colère, si triste et qu'il avait méprisé. Maintenant, non seulement il comprenait son père mais il était finalement pire. Après tout, Stiles n'avait-il pas, mis en danger des personnes à cause de sa couardise ? Ses mains n'étaient-elles pas pleines de sang de trente-six personnes ?

Plus jeune, il avait été dégoûté de son comportement et aujourd'hui il était son propre père. C'était ironique et Stiles se sentait encore plus merdique de l'avoir jugé avec autant de sévérité, c'était la différence d'avoir été un enfant innocent et d'être devenu, eh bien, un parent avec des responsabilités ? Même si Stiles, n'était absolument pas prêt de se considérer comme tel, il ne pouvait toujours pas accepter d'avoir un lien avec un bébé. Quoiqu'il en soit, il s'était montré parfois irrespectueux voir injustice envers lui.

Il s'était toujours imaginé qu'à la place de son père il aurait mieux fait, ne se serait pas perdu dans les affres de l'alcool, n'aurait pas délaissé son propre fils et fuit toutes ses émotions. Et finalement il était, là.

Stiles ne valait pas mieux que son père, il était même bien pire. Il se sentait sale. Son corps, son esprit, son cœur étaient abjects de pourritures. Il était répugnant et un assassin.

Il secoua violemment sa tête pour chasser de nouveau la vue de ses mains pleines de sang et pour faire taire les cris de souffrances dans ce commissariat. Stiles se jeta sur l'alcool, but goulûment et se délecta de son poison. Ça faisait du bien. Il en avait tellement besoin, c'était si agréable. Il ricana et s'essuya le filament de bave et de vodka qui s'écoula salement de son menton.

Stiles rangea rapidement son thermos et se leva maladroitement. Il renifla son tee-shirt pour vérifier s'il ne sentait pas l'alcool, bien que ce fût stupide. L'odeur de l'alcool s'était imprégnait dans ses vêtements et sur sa peau, il ne le remarquait plus. Stiles s'y était accoutumé depuis bientôt deux mois. Il rit se trouvant juste ridicule. Il craignait toujours que son père découvre qu'il buvait et espérait que les analgésiques le shooterait suffisamment pour qu'il reste ignorant. Bien qu'en y pensant, sobre, son père n'avait jamais remarqué.

Il ramassa son sac et se dirigea à la salle d'attente, les pieds traînant et le regard hagard. Il s'affala lourdement sur une chaise et observa le plafond grisâtre, cela lui rappela un instant, la maison Eichen. Il revoyait ces patients, les yeux vides et les corps sans vies et s'était demandé si ce qu'il voyait n'était pas le reflet de son propre avenir. Finirait-il ainsi ? Juste un amas de chaire, se nécrosant lentement dans cette cage ? Seul et oublié de tous ? Ne doutant pas un instant qu'il finirait comme eux et aujourd'hui encore il y pensait, à ces corps sans âmes. Pas un jour, ils ne hantaient pas Stiles, lui rappelant inéluctablement ce destin.

Il devrait être terrifié et pourtant cette idée était presque rassurante. Depuis quand était-il si fatigué ? Ne devait-il pas devenir plus fort ? Ne devait-il pas s'accrocher à la vie maintenant ? N'était-ce pas ce que disait ses conneries d'amour parental ? Ne devait-il pas avoir un regain soudain d'espoir et de bonheur parce qu'il avait trouvé le bébé ? Quelles conneries étaient-ce encore !

Il renâcla et avala sa bile qui se coinçait dans sa gorge. Stiles se pencha pour cacher sa tête lourde et douloureuse dans ses mains.

Amour parental, mon cul !

Il avait lu un truc sur ça, sur la joie, le bonheur et comment se sentait une mère quand le gamin était né. Cet amour magique, incroyablement fort et puissant d'une mère pour son bébé, si fort qu'elle oubliait la souffrance de l'accouchement et qu'elle baignait dans une béatitude paradisiaque*. Ça lui donnait la nausée, une putain d'envie de vomir.

Qu'ils aillent se faire foutre ! Qu'ils aillent tous se faire foutre, Putain !

Tout ce qu'il ressentait, lui, c'était la terreur. La terreur pure, celle qui broyait ses entrailles déchiquetées, lui rappelant, son corps déchiré. Il n'y avait pas d'amour dans ça, rien, juste de la peur et un profond sentiment de vide.

Il se sentait apathique non, mort, mentalement mais aussi physiquement. Son corps était un trou béant, son ventre était vide, son cœur éteint et c'était horrible ! Stiles haïssait ça ! Il haïssait se mélange d'émotions, de sensations. Tout ça était insupportable ! Pourquoi il se sentait comme ça ? Pourquoi son être hurlait d'agonie ?

Putain ! Pourquoi il pleurait ?

- Fait chié ! S'abandonna-t-il finalement en sentant finalement ses larmes coulées de ses yeux. Il renâcla bruyamment.

- Fait chier ! Je déteste ça !

Stiles ramassa son sac de cours pour sortir de nouveau son thermos et boire. Il ignora le regard dédaigneux, sûrement d'une mère, qu'il reçut de sa voisine de chaise et répondit par un grand sourire insolent. Il laissa sciemment couler la vodka sur le coin de ses lèvres et la femme encore plus outragé se leva brusquement, ses rides l'enlaidir plus encore, par le dégoût qu'elle montra.

Il gloussa et s'essuya la bouche avec sa manche sale. Puis s'enfonça dans sa chaise et observa attentivement le plafond grisâtre. Stiles rencontra quelques faucheurs au plafond qui se hâtaient dans leurs toiles et les regarda avec fascination, faire encore et encore leurs toiles alors qu'elles étaient encore et encore détruites. Peu importe le nombre de fois qu'elles recommençaient, jamais elles n'abandonnaient.

Il n'arrivait pas à croire qu'il jalousait maintenant des araignées.

Avait-il déjà ressenti cette persévérance ? Surement, ce jour-là, pensa Stiles.

Allez Stiles, tu y es presque ! S'exclama soudain une voix féminine dans sa tête. La salle d'attente disparu et laissa place au visage enjouée bien que maladif d'une femme.

Mon bébé est le plus fort !

Il ouvrit de grands yeux d'enfant pour rencontrer les iris noisette et si similaire aux siens de sa mère.

Je vais gagner ! Répondit-il en faisant un grand sourire et montrant fièrement son petit dossard.

Bien sûr que tu vas gagner ! Tu es notre bébé ! Rit la femme, ses yeux pétillant de malice.

Ne devrait-on pas l'encourager que ce qui compte vraiment c'est de participer ? L'interrogea son père d'un air moqueur.

Mon fils est un battant ! Il va les écraser ! Rit de plus belle sa femme.

Tu me fais peur ! S'esclaffa Noa en attrapant la main de son épouse et embrassant délicatement ses cheveux bruns.

S'il gagne on aura une belle médaille, toute brillante à mettre dans sa chambre ! Répondit-elle.

Pour la médaille alors ! Vas-y fiston ! Hurla son père à son tour, rejoignant sa femme, tous les deux assis dans les tribunes.

Stiles se souvient de n'avoir jamais couru aussi vite de sa vie. Il voulait absolument réussir, avait eu la rage de gagner, sous les regard ébahis de ses parents et il avait eu une médaille. Ses parents l'avaient emmené au MacDo et Stiles avait été si fière de lui, si heureux, il était un petit garçon comme les autres avec un papa et une maman, tout était ordinaire et c'était parfait.

Mais c'était l'unique fois qu'il avait ressentie cette ténacité de réussite, cette persévérance, non la rage de vaincre dont il avait tellement entendu parler.

Malheureusement, ses quelques rares souvenirs du passé avaient été entaché par les autres. Ceux qui étaient de sombres cauchemars que Stiles avait enterré pendant tellement d'années qu'il les avait oubliés, jusqu'à aujourd'hui. Merci le livre des médecins de l'horreur.

Ils commençaient toujours par un son, c'était le même à chaque fois, il n'arrivait jamais à le taire.

Bip.

Il y avait ce rideau blanc, aussi immaculé que la neige, flottant délicatement dans cette chambre trop blanche, trop vide, bien trop vide. Un enfant était assis, là, dans le couloir et ses yeux ne pouvaient pas quitter ce rideau. C'était tout ce qui restait en souvenir d'elle. Ils avaient enlevé ses fleurs, ses draps, son lit. Tout d'elle avait disparu jusqu'à son odeur. Elle était partie, sa mère l'avait quitté. Stiles, avait regardé sa poitrine s'immobiliser, son visage devenir livide et il était resté là, impuissant, de sauver sa mère et incapable de la suivre.

Un instant heureux que cet insupportable son c'était enfin tut mais sa joie soudaine était fugace.

Pourquoi ? Pourquoi n'était-il pas heureux de ne plus l'entendre ? Cet horrible son, il avait prié si fort pour qu'il s'arrête, alors pourquoi ? Pourquoi ?

Il avait haï ce bip, seul son que sa mère pouvait entendre, comme si cette mélodie macabre lui enlevait lentement sa mère, un compte à rebours et il voulait tant que cela s'arrête. Puis, elle s'était tut après lui avoir volé sa maman.

Stiles faut que tu te réveilles ! Hurla soudain une voix, tremblante dans sa tête, Stiles, je t'en prie ! Il faut que tu te réveilles !

Pourquoi, elle était si triste ? Pourquoi il était triste ? Est-ce que cette personne pleurait ?

Réveille-toi ! Gronda avec plus de force la voix désespérée de son père et son corps se fit brusquement secouer.

Stiles sursauta violemment recula et manqua de tomber à la renverse. Immédiatement, il rencontra les yeux bruns et familiers de Mélissa en face de lui, assise, elle se leva précipitamment pour le rattraper.

- Hey ! Doucement, hey, c'est moi, tenta-t-elle vainement de le calmer.

Elle ne dit rien quand il fit un geste brusque pour qu'elle le lâche, ni en remarquant ses yeux fuyants. Après quelques secondes, elle continua :

- Il va bien, ton père va bien, Stiles. Le docteur Geyer lui fait des points de sutures.

- Ok, marmonna-t-il avant de bondir de sa chaise mais fut arrêté immédiatement par Mélissa, je veux le vois ! Exigea-t-il plantant son regard en colère dans ses yeux bruns.

- Je sais, répondit Mélissa ne cillant pas sous les yeux glacials du lycéen, mais tu dois comprendre qu'il est sous sédatifs, il faut attendre deux heures avant son réveil.

- Ok, ouais, peu importe, répliqua Stiles en s'éloignant de la femme, il voulait tellement qu'elle parte, je vais attendre dans sa chambre qu'il se réveille.

- Non, s'il te plait, Mélissa soupira attrister, Tu sais que ce n'est pas raisonnable.

- Pourquoi ? Cracha-t-il sentant l'irritation, la peur, la colère, la frustration et tant d'autres émotions l'envahir, pourquoi ? Alors que des tarés peuvent le buter n'importe quand !

- Stiles ! L'interrompu-t-elle désemparé de voir cet enfant en détresse et de ne rien pouvoir faire, sois raisonnable, il est à l'hôpital tout ira bien, il a besoin de dormir !

- Ce sont des conneries ! Hurla de rage Stiles, en donnant un coup violent dans la chaise qui se renversa, faisant sursauter Mélissa et quelques autres passants, Rien n'ira bien ! Je veux voir mon père !

- Stiles ! Le coupa-t-elle sèchement, Es-tu ivre ? Demanda interloquer Mélissa par l'odeur âcre de l'alcool, elle ne laissa pas l'adolescent répliquer :

- Ton père a subi une lourde opération ! Il est épuisé, il a besoin de repos ! De voir son fils ! Mais certainement pas dans cet état !Elle se rapprocha de lui et attrapa violemment son sac de cours, tu veux l'inquiéter encore plus ? Qu'est-ce qu'il penserait en te voyant comme ça !

- Ça ne vous regarde pas, putain ! Cria Stiles en arrachant son sac des mains de Mélissa, ce ne sont pas vos putains d'oignons ! Occupez-vous de Scott ! Cracha-t-il.

- Pas mes oignons ? S'étrangla de colère Mélissa qui s'avança vers l'adolescent et attrapa son tee-shirt couvert de sueur et de crasse, pas mes oignons ? J'ai fait une promesse à ta mère ! Fulmina-t-elle, je lui ai juré de m'occuper de toi ! D'être là, quand tu en aurais besoin !

- Je ne veux pas vous voir ! Il arracha la prise de Mélissa de ses vêtements, vous n'êtes pas ma mère et ne le serez jamais ! Vous êtes juste la putain de mère de Scott ! Laissez-moi !

- Tu es venu me voir ! Lui rappela Mélissa, sa voix chevrotante, est-ce à cause de ton agression...

- Fermez-là ! Rugit Stiles.

Il lâcha son sac et se jeta pour attraper cette fois la chemise de Mélissa dans ses mains tremblantes. Il voulait la frapper, l'écraser, la faire souffrir. Il serra plus fortement ses poings, se fichant de la morsure des écorchures sur ses jointures, ses yeux ne quittant pas ceux impassible de cette femme.

- Fermez-là ! Chuchota-il hostile mais essayant de reprendre le contrôle de ses émotions, c'était débile, une blague ! J'ai raconté des conneries !

- Tu crois que je suis naïve, Stiles ? Tu penses que je vais gober ça, aux vues de ton état ?

- Putain ! Vociféra Stiles qui serra son poing et le leva brusquement.

- Qu'est-ce qui se passe, ici ? Intervenu une voix masculine, il attrapa Stiles par le tee-shirt et le força à s'éloigner de l'infirmière, il se retourna vers elle, est-ce que ce patient vous agresse ?

- Tout va bien. Répondit Mélissa en faisant un sourire rassurant à l'agent de Police qui devait venir du Beacon, tout le monde est à cran avec ce qui se passe en ce moment.

- Ce gamin devrait s'excuser ! Continua de gronder le policier, en se retenant difficilement de le secouer comme un prunier, tu n'as pas honte de parler comme ça à une infirmière ? Tu n'as pas reçu d'éducation de tes parents ? Stiles allait répliquer méchamment mais il fut interrompu avant.

- Ça va ! Répéta Mélissa, je le connais.

Elle fit encore un sourire amical et le policier finit par céder et partir non sans ronchonner. Elle soupira et se frotta le front de fatigue. Stiles l'aurait-il frappé ?

- Tu devrais te débarbouiller, avant de voir ton père, il ne doit pas te voir comme ça.

Stiles resta silencieux et ramassa son sac de cours tombé à terre.

- Ne crois pas que je vais en rester là, l'avertit Mélissa, avant que le lycéen ne se dirige dans les toilettes publiques, toujours muet.

Il ouvrit violemment de rage la porte qui, dans un fracas assourdissant, claqua contre le mur. Des lycéens lui jetèrent un mauvais regard mais préférèrent partir plutôt que de chercher une altercation avec un ivrogne. Stiles ricana et se dirigea vers les lavabos, il se passa de l'eau sur son visage, encore et encore... Il voulait se débarrasser de tout ça, ne plus sentir les yeux implacables de Mélissa sur lui ! Il ne le supportait pas, ce jugement, cela le faisait se sentir plus sale, répugnant. Il frotta frénétiquement avec ses ongles sa peau, jusqu'à sentir l'irritation de coupures mais ce n'était pas suffisant pas, c'était toujours accroché sur sa peau ! Il devait se ressaisir ! Il fallait qu'il se calme ! Il ne pouvait pas montrer sa détresse !

Brusquement, Stiles se redressa, ouvrit les yeux pour rencontrer son reflet. Il voyait son visage dans le miroir qui se déforma lentement.

Il croise son regard dans le rétroviseur. Il est misérable : son front saigne abondamment et ses joues sont striées de larmes. Ses yeux sont rouges, ses lèvres gonflées.

Une violente nausée l'étouffa. Il ne respirait plus. L'air dans ses poumons disparu, remplacé par sa bile. Il haleta, s'étranglant de stupeur. Sa gorge le brulait, il se sentait mourir, pourrir de l'intérieur. Sans réfléchir, il balança son poing dans le miroir, le brisant et émiettant ce visage avec ses yeux, ce lui, qu'il déteste, qu'il hait tant !

- Fait chier !

Il se précipita aux toilettes et vomit. Crachant, des glaires et l'alcool qui rongeaient son corps. Sa crasse purulente s'échappa de son corps, de son cœur, de son âme.

- Putain de merde ! Vociféra un type au ventre bien gras, on ne peut même pas pisser en paix ! Ses petits yeux de cochons louchèrent sur la silhouette maigrichonne de l'adolescent, va dégueuler ailleurs, Mec !

Stiles ne répondit rien, trop épuisé. Sa tête était reposée contre la lunette nauséabonde des toilettes. Il se sentait dégoutant, poisseux et méprisable et ses angoisses commençaient de nouveau à noyer son esprit.

Aurait-il frappé Mélissa, si ce flic n'était pas intervenu ? L'aurait-il fait ? Jusqu'où avait-il perdu la tête ? Jusqu'où s'était-il perdu ? Comment il pouvait redevenir lui-même ? Redevenir comme avant ? Comment ?

Il leva les yeux au plafond et rencontrât encore ses mêmes araignées et sentit de nouveau cette similaire ironie. C'était risible. Tout, était ridicule. Il était ridicule et cette constations le fit rire à gorge déployé. Il se ficha d'être prit pour un fou, ne l'était-il pas déjà ? Il trouvait juste tout cela tellement hilarant.

Tellement drôle.

Le voilà, un an plus tard à se demander jusqu'à quel point il avait touché le fond. C'était exactement pareil. Finalement, rien n'avait réellement changé et ces putains d'araignées continuaient de lui rappeler son destin.

Là, où il avait fui mais qu'il n'avait jamais réellement quitté, la maison Eichen. Ou plutôt ce maudit sous-sol, il l'attendait toujours avec son sourire sardonique.

Les minutes passèrent paresseusement, comme un sablier s'approchant de sa fin. Il avait la sensation désagréable d'être un moustique piégé dans une toile attendant simplement sa mort. Il devait se lever et leur faire face mais en était-il capable ? Non, il était épuisé. Le vertige le gagnait, la noirceur du sommeil lui chantait de belles promesses. Il voulait que tout s'arrête et resta simplement, là. Sa tête était posée contre la lunette des toilettes publiques puante et collante. Il n'avait même pas l'énergie d'être écœuré de l'odeur rance de l'urine ou de s'inquiéter des maladies qu'il pourrait attraper.

Stiles n'avait aucune foutue idée de combien de temps passa avant qu'il ne soit réveillé en sursaut par un coup de pied au tibia. Il ouvrit difficilement les yeux et croisa le regard furieux d'un vieillard dont le visage rougit par sa fureur, lui fustigeait très certainement des insultes. Il n'en était pas sûr, ses oreilles bourdonnées désagréablement. Il ne put que supposer son mécontentement par l'éclat de rage sur son visage étrangement asymétrique.

Il avait mal se rendit-il soudain compte. C'était sa main, elle brûlait. Pourquoi ? Il essaya de plier ses doigts mais il grimaça à cause de la douleur. Il se redressa légèrement, toujours engourdit et observa curieusement sa plaie mais à peine vit-il la blessure, qu'une poigne forte attrapa son col et le jeta hors de la cabine des toilettes. Jurant bruyamment, irriter et endolorie, Stiles s'aida du mur pour se lever. Il lui fallut plusieurs tentatives avant de se stabiliser suffisamment pour tenir debout. Il essaya de se ressaisir en revenant à la réalité et frotta ses yeux endormis. Il s'agaça en sentant quelque chose de chaud et de poisseux l'empêcher de voir. Il se dépêcha de se laver le visage et les mains mais siffla, sa blessure l'élança violement. Un rictus de douleur déforma ses traits, il se concentra et cette fois il put voir les dégâts et compris. Il y avait du rouge, beaucoup de rouge, partout sur sa peau. C'était mauvais. Il ne s'était pas loupé.

C'était sa main, celle qui avait fracassé le miroir. Sa peau était dans un état pitoyable mais c'était déjà le cas depuis un moment aux vues du nombre de fois qu'il avait frappé des murs. Là, cependant il s'était explosé les métacarpes, ce n'était pas beau à voir.

Il soupira et chercha du papier toilette pour penser la plaie. Il ne s'attarda même pas sur les dégâts, ne vérifiant pas si des éclats de miroirs étaient toujours dans ses chairs endoloris. Honnêtement ? Il s'en foutait. Stiles appréciait même de ressentir quelque chose d'autre que cette peur qui lacérait ses entrailles. Au moins, il ressentait quelque chose de tangible.

Après plusieurs tentatives, il réussit finalement à arrêter le saignement avec l'aide des essuies mains qui étaient plus épais que le papier toilette. Il essaya de jeter un coup l'œil au miroir pour voir à quoi il ressemblait mais il était bien trop brisé. Les fissures distordaient complètement son reflet, lui donnant un aspect affreux mais il était pratiquement sûr que cela le représentait parfaitement.

Qu'ils aillent tous se faire foutre. Pensa Stiles sombrement.

Il voulait l'appeler. Entendre sa voix qui lui dise que tout allait bien, que tout irait bien, qu'ils étaient en sécurité. Ce n'était qu'une pensée fugace, il ne le contacterait pas. Si Grincheux apprenait ce qui venait de se passer il serait furieux, en colère contre lui et déçu de sa faiblesse. Stiles avait été stupide, il avait craqué au premier coup dure, incapable de faire face à Mélissa, il était pathétique. Il avait si honte, ne pouvait-il pas être plus fort ? Plus résistant ? Non, il était juste lui, un faiblard, bon pour les prédateurs, il avait mérité ça. Il méritait tout ça ! C'était sa réalité, il l'acceptait et pourtant il le refusait. Au fond de lui, il espérait que ce n'était pas sa faute, que ce n'était pas à cause de lui-même qu'il avait subi tout cela mais il y avait une explication ? Il y avait toujours une raison.

Il était la raison.

Stiles recula et se laissa glisser au sol dans un coin sombre et se recroquevilla. Il replia ses jambes et s'entoura de ses bras pour se protéger de ce monde bien cruel. Il ne voulait pas être seul. Il avait besoin d'eux mais le pouvait-il ? Grincheux l'accepterait-t-il quand même ? Voudrait-il encore de lui ? Ne le trouverait-il pas finalement trop dangereux pour s'occuper d'un bébé ?

Une pensée le figea d'effroi, son anxiété le domina complétement. Derek pourrait-il l'empêcher de voir le bébé ?

Non ! Non ! Non !

Il ne lui ferait pas ça ? Ils ne les sépareraient pas ? Est-ce qu'il avait déjà emmené le bébé ? Est-ce qu'il l'avait laissé à Deaton ?

Pitié ! Non ! Non ! Non !

Il devait l'appeler ! Tout de suite ! Il n'allait pas le laisser lui enlever le bébé ! Il ne le supporterait pas !

Stiles sortit son téléphone de sa poche mais ses mains tremblaient tellement qu'il tomba pathétiquement. Depuis quand son corps était secoué de soubresaut ? Il paniqua plus encore et rattrapa son portable près à l'appeler. Pourtant son doigt resta en suspens, si Derek le voyait maintenant, il lui dirait qu'il ne pouvait pas s'occuper d'un bébé et après tout, n'avait-il pas raison ?

Il avait failli frapper Mélissa, non, il lui aurait donné un coup de poing si ce flic n'était pas intervenu. C'était un fou, la réaction typique d'un taré et il ne devrait pas s'approcher du bébé. S'il le blessait dans un éclat de colère ? S'il le frappait parce qu'il ne se contrôlait pas ? Peut-être aurait-il mieux fallu qu'il se taise et que Derek ne sache jamais rien. Il aurait été mieux pour le bébé qu'il soit emmené à Deaton où il aurait grandi dans une famille aimante et normale, loin de lui, de sa folie.

Sa main valide s'accrocha désespérément à son sac. La douleur l'étreignit avec une violence terrifiante, ses entrailles se broyèrent, il ne pouvait pas. Stiles ne le supporterait pas, incapable de survivre sans le bébé. Il était vivant pour lui, grâce à lui et c'était un, putain d'égoïste ! Stiles ne mourait pas tant qu'il respirait. C'était si effrayant ce besoin d'être avec ce petit être. Il le voulait tellement, sentir son odeur, ses petites mains, entendre ses gazouillements. Stiles avait si peur de cette dépendance. Ça faisait si mal.

- Qu'est-ce que je dois faire, chuchota-t-il en s'accrochant à n'importe quoi, qu'est-ce que je dois faire ? Maman...

Qu'est-ce que cela voulait dire d'être une mère ? Avait-elle été terrifié, elle aussi ? Avait-elle douté ? Pensait-elle qu'elle allait tout foirer ? Qu'est-ce qu'elle avait ressentie en le voyant pour la première fois ? Est-ce qu'ils avaient eu des craintes en devenant parents ?

Merde...

C'est quoi être un parent ? Qu'est-ce qui définissait le fait de devenir un parent ? Un père ?

Il déglutit et pressa plus fortement encore le thermos dans son sac. Incapable, d'y penser sans cette implacable panique. Comment pouvait-il même y penser ? Il ne savait même pas s'occuper de lui-même correctement alors un bébé ? Quelle bonne blague !

Stiles, toujours les mains tremblantes, réussit difficilement à déverrouiller son téléphone et loucha stupéfait en voyant l'heure. Était-il si tard ? Il s'était vraiment évanouit ?

Putain de merde ! Jura-t-il dans sa tête.

Il ne pouvait pas rester indéfiniment caché dans les toilettes. Il devait leur faire face. Stiles se gratta nerveusement la nuque et se força à se mettre debout. Ses jambes endolories, le fit grimacer et perdre l'équilibre. Il s'effondra lourdement et se rattrapa de justesse sur le lavabo, tout vacillait, tout oscillait et il avait froid, avait mal, mal au cœur. Il se pencha vers le robinet et passa plusieurs minutes à se rincer le visage, se laver de toutes ses merdes. Souhaitant, se sentir plus propre, il utilisa le savon pour se débarbouiller, même si rien ne cacherait réellement les griffures, les coupures et les cernes.

D'un pas lourd et chancelant, il se dirigea vers la chambre d'hôpital de son père. Il sentit ses doigts se contracter contre les lanières de son sac. Il devait être fort, sourire, ne rien montré, il irait bien, tout irait bien. Son père était sûrement déjà réveillé, l'attendait avec une certaine inquiétude et le sermonnerait de s'être blessé encore, à cause d'une créature surnaturelle. Il inspecta discrètement sa main maladroitement bandée dans du papier et vérifia que la manche de son sweat cacherait une partie des dégâts. Il ne savait rien, personne ne lui avait dit quoique ce soit. Derek avait simplement sauvé son père, par le pur des hasards.

Tout va bien, tout va bien se passer, il ne sait rien. Se répéta plusieurs fois, Stiles dans sa tête.

Devant sa chambre, il s'arrêta quelques instants ressemblant tout son courage, prit une grande inspiration et ouvrit la porte. Stiles feinta un grand sourire, le plus rayonnant qu'il se sentait capable de faire mais il se fana immédiatement.

- Papa ? L'appela-t-il d'une petite voix, incertain de ce qu'il voyait.

Le Shérif, toujours inconscient sur le lit, avait son visage tuméfié et gonflé. Sa respiration sifflante était camouflée par un insufflateur.

- Papa ! Hurla-t-il d'horreur, comprenant immédiatement que quelque chose de grave se passait.

Depuis combien de temps, était-il dans cet état ? Pourquoi ? Il devait être réveillé, le gronder mais certainement pas ressembler à un mourant ! Il ne réfléchit pas une seconde de plus et chercha de l'aide. Il rencontra immédiatement le médecin désemparé qui l'avait opéré et feuilleté à la hâte un dossier. Stiles serra ses poings ignorant la douleur, sa rage l'étouffa, son seul désir était de frapper cet incapable !

- Il se passe quoi putain ! Cria Stiles qui se jeta sur le médecin, se fichant de ressembler à un fou furieux.

- On dirait qu'on l'a frappé avec une putain de batte de base-ball !

- Il a des lésions internes mineurs, répondit calmement le médecin bien que sa blouse soit sauvagement attrapée par un adolescent. A ses mots, il sentit la poigne du plus jeune se durcir.

- Mineurs ? Répéta abasourdit Stiles, mineurs ? Vous vous foutez de moi !

Il remarqua les autres infirmiers s'approcher de lui, d'un air bien moins pacifique que le médecin, il devait se calmer s'il ne voulait pas qu'ils emploient la manière forte avec lui.

-Vous ! Répéta Stiles avec dégout et lâcha brusquement le médecin qui trébucha, depuis quand des lésions internes sont mineures ? Réitéra-t-il, essayant de se contenir, je veux savoir ce qui se passe ! Vous devez me dire la vérité ! Quelqu'un peut me dire ce qui lui arrive, bordel !

- On ne sait pas, l'interrompu soudainement Mélissa.

Elle s'approcha d'eux calmement et se plaça rapidement devant le lycéen hystérique et le médecin pour les séparer et avant que l'adolescent ne fasse un geste de nouveau déplacé et violent. Elle avait prévenu immédiatement ses collègues de l'agressivité que pourrait avoir le fils de ce patient. Ils étaient donc préparés à intervenir si ce dernier devenait incontrôlable, bien qu'elle espérât qu'ils n'en arrivent pas à une altercation houleuse avec un lycéen traumatisé. Mélissa ne voulait pas déclencher aucune autre attaque de panique, celle d'il y a deux jours lui suffisait amplement.

- Vous ne savez pas ! Répéta abasourdit Stiles qui recula et heurta le mur, c'est quoi ses conneries ? Vous ne savez pas ? Vous aviez dit que ce n'était rien ! Vous aviez dit.

Lavoix de Stiles vacilla, son corps devenait lentement apathique ne ressentant que du vide, de l'épuisement.

- Vous aviez dit que... Il s'étrangla dans un sanglot, il allait craquer, il se sentait se briser, Merde ! Jura-t-il et cacha son désarroi dans ses mains ensanglantés.

- Stiles, l'appela doucement Mélissa en se mettant à sa hauteur et essayant de prendre ses mains tremblantes et abîmés dans les siennes, je te promets qu'on va le sauver.

Il se sentit suffoquer, il en avait marre de toutes ses promesses vide de sens, c'étaient des mensonges, toujours des mensonges ! C'étaient encore des putains de conneries !

- Vous mentez ! Répliqua-t-il avec acidité, vous n'en savez rien !

Ses yeux fous se plantèrent dans ceux bruns et décontenancé de Mélissa. Elle était perdue, que pouvait-elle faire ? Comment aider cet adolescent qui était en si grande détresse ? Elle n'avait que des notions en psychologies, bien sûr elle avait déjà été face au désespoir des victimes mais c'était différent, ce n'était pas la même chose. C'était Stiles, bon sang ! Ce petit garçon qu'elle avait vu grandir, ce jeune homme qui était le frère que son fils avait tant voulu. Qu'est-ce qu'elle devait faire ? Comment pourrait-elle l'aider ? Même ça, sauvé son père était raté. Mélissa essaya de réfléchir rapidement à des mots rassurants, quelques choses pour le consoler bien qu'il lui cracherait au visage. Stiles était beaucoup de choses mais il n'avait jamais été naïf, il n'était pas son fils mais elle voulait au moins montrer qu'ils se bâteraient pour soigner son père, ils ne l'abandonneraient pas ! Elle allait parler mais il la poussa violemment contre le mur, en le heurtant, elle se blessa le coude. Mélissa se retourna pour l'intercepter mais se figea en voyant ce qui se passait, horrifié.

En répondant à Madame McCall, Stiles avait aperçu de l'autre côté de la porte vitré de l'hôpital, Scott. Il osait venir et paraître triste ! Il osait, putain ! Une colère noire, non, une haine l'aveugla. Il bouscula brutalement Madame McCall pour se précipita sur le Loup-garou. La porte se fracassa faisant sursauter Scott qui se retourna, avant d'être empoigner sauvagement au col par Stiles qui le plaqua contre le mur, le balança au sol, le piégea de son corps et de ses mains qui écrasèrent sa trachée. Les yeux fous et hystériques de Stiles rencontrèrent les yeux bruns et terrifiés de Scott qui n'arrivait plus à respirer !

- T'étais-où ? Tonna l'humain qui se délecta de la peur et de la soudaine vulnérabilité du Loup-Garou, t'étais-où, putain ?

- Sti..Les... Je, Scott essaya de parler.

Etouffé, ses yeux s'inondèrent de larmes, il essaya de happer de l'air mais il n'y arrivait pas, il n'y arriva pas ! Son meilleur ami pressa alors plus fort ses poings contre sa trachée.

- Arrête ! Arrête Stiles ! Intervenue une voix féminine.

- Tu lui faisais confiance ! Continua Stiles refusant de le lâcher, il avait eu peur de lui, non ? Il allait lui trouver une bonne raison cette fois pour l'avoir craint.

- Tu le croyais ! Putain ! Il appuya plus fort encore et ne cacha pas son sourire de satisfaction quand il sentit Scott se débattre de terreur, tu la cru ! Tu lui as fait confiance ! Hein ! Bordel ! Tu lui as fait confiance !

Il voulait le faire souffrir ! Il voulait tellement lui faire payer !

- Lâche le ! S'horrifia Mélissa qui planta ses ongles dans ses épaules pour le forcer à le lâcher, bon sang lâche le, tu l'étrangle, Stiles !

Il l'ignora et appuya plus fort encore. Il mit tout son poids sur son cou et dégusta chaque sifflements et larmes d'horreurs sur le visage du Loup-garou.

- Je te fais peur, maintenant ? Ricana Stiles cruellement.

Un sourire cynique déforma son visage, heureux du reflet d'effroi dans les yeux bruns de son ancien meilleur ami. Stiles sentit soudain plusieurs bras forts le soulever et le forcer de se séparer du visage blême et effrayé de Scott. Il se débattit quelques secondes avant d'abdiquer et leva les bras en signe de rédhibition.

- C'est bon ! C'est bon, putain ! Répéta-t-il quand il vit qu'il ne le lâchait pas, Je me calme ! Je me calme ! Lâchez-moi, merde !

- Si vous ne pouvez pas vous contrôler, monsieur, on devra vous faire sortir de l'hôpital, le sermonna un agent de sécurité.

- Ça va, je suis calme ! Réitéra-t-il agacé mais les mains toujours en l'air.

- Vous avez blessé une infirmière ! Répliqua froidement le médecin, Stiles se retourna vers Mélissa qui avait rejoint Scott qui toussait et reprenait difficilement sa respiration.

- Mon père est mourant à cause de votre putain d'incompétence ! S'énerva de nouveau Stiles qui s'avança poing serré vers le médecin.

Il voulait se prendre un coup ?

- Stiles ! Ça suffit ! Lui ordonna Mélissa qui attrapa son sweat et l'obligea à lui faire face, tu aggraves ton cas ! Et t'énerver ne résoudra pas le problème !

Il la toisa de toute sa hauteur et retira méchamment son bras. Stiles s'approcha avec un sourire faussement calme qui déforma son visage, il s'avança vers elle d'un air menaçant mais s'arrêta en entendant la voix rauque et quelque peu tremblante de Scott.

- Ton père n'est pas le seul à avoir été blessé.

- Et ? Ricana cruellement Stiles, ses yeux s'arrêtant sur la tache de sang qui apparaissait lentement sur le tee-shirt du Loup-garou, tu guéris toujours, toi ! Se scandalisa-t-il.

- Je ne parlais pas de moi, répondit Scott penaud qui cacha, honteux, sa blessure avec sa veste.

- Quoi ? Se figea Stiles, toute sa rage s'évaporant, de qui tu parles, putain ?

- Hayden et Corey sont morts et Lydia, l'informa Scott, ses poings se serrant de frustration et de colère pour avoir été si impuissant, incapable de protéger ses amis.

- Lydia ? S'égosilla Stiles, qui recula d'horreur.

Lydia ? Sa belle Lydia ? Qu'est-ce que ce taré lui avait fait ? Pensa-t-il.

Il s'avança dangereusement vers Scott prêt à l'étrangler de nouveau mais Mélissa se mit entre eux.

- Où elle est ? Que s'est-il passé ! Exigea-t-il.

- Scott, je ne crois pas que ce soit une bonne idée, intervint Mélissa anxieuse par l'état émotionnel instable de Stiles.

- Ça va, Maman, Scott fit un timide sourire qui se voulait rassurant, Lydia sera contente de voir Stiles, après tout, on a tous eu peur cette nuit.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? S'agaça Stiles par tout ce mystère, Mélissa se décala alors avec réticence pour les laisser discuter.

Scott fit un signe de tête pour que Stiles le suit. Ils se dirigèrent vers la chambre d'hôpital où se reposait Lydia.

- Les Médecins de l'horreur ont attrapé Hayden et lui ont injecté quelque chose, commença de résumer Scott, elle n'a pas survécu.

Sa voix se brisa à la fin de sa phrase mais il se força à contrôler son sanglot et reprit avec plus de froideur :

- Parrish a eu peur de perdre le contrôle en partant chercher les corps. Il s'est caché chez lui avec Lydia. Malheureusement, il n'a pas pu se contrôler.

- Il a blessé Lydia ? S'horrifia Stiles qui descendit les escaliers avec Scott.

- Non, secoua de la tête le loup-garou avec amertume, c'était Théo, répondit-il en poussant la porte qui emmenait au couloir, il a fait croire qu'il chercherait Valérie, la sœur d'Hayden mais à la place il s'est rendu chez Parrish et a piégé Lydia dans une hallucination.

- Quoi ? Blêmit Stiles, tu veux dire la même qu'utilisait les médecins de l'horreur ?

- Il est avec eux, acquiesça Scott qui s'arrêta devant une chambre, mais ce n'est pas tout, l'attrapa-t-il au bras et le retenant, ils ont réussi ! Cette nuit-là, je l'ai senti !

- Senti quoi ?

- Cette présence ! La même présence écrasante quand j'ai essayé d'entrer dans la tête de Corey.

- Ils ont réussi, acquiesça Stiles ce qui confirmait ce qu'il savait déjà.

- Je ne sais pas qui c'est mais on doit le trouver ! Et rapidement avant que ça n'empire, chuchota Scott soudain terrifier.

- Quoi ? Qu'est-ce que tu veux dire ? S'agita-t-il en remarquant l'effroi dans les yeux du Loup garou, qu'est-ce que tu sais ?

- Parrish a eu, un rêve, intervenue une voix féminine très familière qui ouvrit la porte de la chambre, Parrish est un chien des enfers et il s'est vu brûler des milliers de corps : Femmes, enfants, tout le monde était mort et nous aussi.

- Lydia ! S'écria Stiles en se rapprochant de son amie, ignorant pour une fois que sa présence lui causée de terrible mal de tête.

Il posa ses mains tremblantes sur ses épaules :

- Tu vas bien ?

- J'ai déchiré une de mes robes préférées. Grimaça-t-elle à la place mais voyant que son ami n'était pas rassuré, elle hocha la tête, oui, je vais bien.

Ses yeux émeraudes rencontrèrent discrètement ceux bruns de Scott, échangeant silencieusement une conversation.

- Oh mon dieu ! Soupira Stiles enfin soulagé, oh mon dieu ! Merci !

- Il faut qu'on parle, le coupa sérieusement Lydia, l'un d'entre nous a été opéré par les médecins de l'horreur.

- Quoi ? Commença Stiles, soudain mal à l'aise et sentant le regard lourd des lycéens sur lui.

- Et je sais que c'est toi.

- Je.. Quoi ? Se figea Stiles, alarmé.

Qu'est-ce qu'ils savent ? Pourquoi pensent-ils ça ? Derek a dit quelque chose ? Il leur a tout raconter ? Non ! Non ! Il n'a pas pu lui faire ça ! Il a promis ! Quelque chose s'est passé, est-ce une vision ? Putain ! Si c'est une vision qu'est-ce qu'elle a vue ? Pensa-t-il.

- Qu'est-ce que tu racontes... Je n'ai jamais, baragouina Stiles cherchant désespérément un bon mensonge.

- Ne le nies pas, l'interrompu Lydia.

Elle entra dans sa chambre suivit de Stiles mortifié et de Scott silencieux.

- Je l'ai vue, continua-t-elle, je t'ai vue allongé sur une table d'opération dans leur laboratoire. Ils t'opéraient et t'appelaient, encore et encore...

Lydia lui fit soudain face les yeux vides, noyés dans sa vision :

- Tu veux savoir le plus étrange ? Ils ne voulaient pas te tuer, ils ne voulaient pas te blesser, non. Ils voulaient quelque chose de toi, quelque chose que toi seul pouvait leur donner.

Elle se tut quelques secondes son regard devenant plus perçant, plus calculateur :

- Sais-tu quoi ?

- Je n'ai aucune idée de ce que tu racontes ! La contredit Stiles tremblant de peur.

Ils ne doivent pas savoir ! Ils ne peuvent pas découvrir la vérité ! Pensa-t-il.

- Tu ne t'en souviens pas ? Insista Lydia en penchant légèrement sa tête, le sondant.

- Oh mon dieu !

Stiles s'étrangla de terreur. Il détourna les yeux, incapable de supporter la suspicion de son amie. Il ne savait pas quoi faire, il haïssait tout ça ! Il se gratta nerveusement la nuque :

- Non ! Mon dieu ! Non putain !

- Tu mens... Souffla alors ébranler Scott ce qui fit sursauter Stiles, tu mens vraiment. Tu nous caches quelque chose.

- Quoi ?Aboya Stiles acculé par ses amis, mon père est mourant ! Tu crois que j'ai que ça à foutre de vous mentir ! Il se retourna vers Lydia qui n'avait pas sourcillé, je ne sais pas de quoi tu parles ! Je n'ai jamais été opéré par les Médecins de l'horreur !

- Stiles arrête ! Le supplia Scott qui attrapa ses épaules, je t'en supplie arrêtes de mentir ! Pourquoi tu n'as rien dis ? Pourquoi ?

Scott le secoua désespérer, il avait tellement perdu et maintenant ça ? Qu'est-ce qui se passait ?

- Pourquoi ? Le coupa froidement Stiles, il repoussa violemment les bras du Loup garou :

- Tu me demandes pourquoi ? Il se mit à rire. C'était glacial et froid, sans joie, tu as cru Théo ! Tu ne m'as pas fait confiance !

- J'ai fait une erreur, reconnue Scott désemparé, mais tu aurais dû nous le dire. Tu aurais dû...

- Le dire ? Rit plus fort Stiles, se foutant royalement qu'il est l'air cinglé :

- Te dire quoi, putain ?

- Es-tu leur dernière chimère ? Intervenu finalement Lydia se mettant entre Scott et Stiles.

- Quoi ? Tu crois que ? Il se tut quelques secondes avant de glousser, oh mon dieu ! C'est ça ? Il fit de grands gestes avec ses bras, tu crois que je suis une chimère ?

- Tu es de plus en plus agressif et c'est un des premiers symptômes.

Acquiesça calmement Lydia qui remarqua le silence lourd du lycéen qui serra ses poings :

- Tu bois à cause de ça ? Elle resta imperturbable même quand elle fut empoignée brusquement par le col, quoi ? Tu vas me dire que j'ai tors, alors que tu es actuellement ivre ?

- Tais-toi ! La menaça Stiles, sa voix devenant plus sombre. Il remarqua Scott s'approcher mais Lydia leva sa main pour l'arrêter.

- Tu vas me frapper ? Continua Lydia impassible, qu'est-ce que tu caches ?

- Rien ! Répéta-t-il plus désespéré, ses doigts agrippants plus fortement le tee short de la lycéenne, rien d'accord ! Rien du tout !

- Le Stiles que j'ai connu, n'aurait jamais fait ça, parla finalement Scott, ses yeux brillants de larmes contenues, qui es-tu ?

- Quoi ? Répéta Stiles en observant hagard ceux qu'ils considéraient comme ses anciens amis, qu'est-ce que vous racontez ? C'est quoi ces putains de conneries !

Il explosa et secoua Lydia de rage mais une poigne forte l'arracha immédiatement d'elle. Il senti une lame lui couper le bras et il retint un cri de douleur, sa main recouvrant immédiatement la blessure :

- Putain ! Vous êtes tarés ! Vous êtes tous cinglés ! Hurla-t-il de colère son regard croisant celui de Parrish, de Mélissa et de Lydia dans les bras de Scott.

- Ton bras ! Ordonna Mélissa.

Stiles pressa plus fortement la blessure, il n'était pas une chimère mais si le bébé l'avait contaminé ? Si d'une manière ou d'une autre, ils pouvaient apprendre son existence ? Était-ce possible ?

- Montre ton bras ! Répéta plus exigeant Parrish qui s'avança mais Lydia se redressa et s'approcha de lui, elle l'attrapa et retira sa main.

Il avait peur et si son sang devenait soudain noir ? C'était stupide, Il était couvert de blessures, Stiles sentait encore sa cheville douloureuse et la coupure fraîche de son poing fracassant le miroir de l'hôpital, la couleur de son sang était rouge.

Il leva les yeux vers eux, remarquant leur impuissance. Ils étaient si perdus et inutiles qu'ils devenaient maintenant paranoïaques. Est-ce qu'ils croyaient qu'il pouvait devenir de nouveau le Nogitsune à cause des Médecins de l'horreur ?

Quelle blague !

- Il n'a aucune réaction, répondu Mélissa méfiante, son sang est parfaitement normal. Il coagule normalement et sa couleur est rouge comme je vous l'avais dit.

- Aucune réaction surnaturel, non plus, confirma Parrish, sa force et ses réflexes sont tout ce qu'il y a d'humain.

- Tu n'es pas une chimère, Stiles, soupira de soulagement Mélissa.

Elle était épuisée de devoir en arriver à se suspecter les uns, les autres c'étaient horribles. Cependant, si parmi eux il y en avait un qui devait les inquiété, c'était Stiles. Depuis un moment, avant qu'il ne vienne lui révéler se qui le rongeait, son changement de comportement, l'agressivité, l'alcoolisme les avaient amenés à avoir des doutes sur lui. Mélissa savait maintenant la raison de son mal être mais elle l'avait caché, les autres en revanche avaient besoins d'être rassuré, ils avaient été trompés trop de fois.

- Je pisse le sang ! Bien sûr que je ne suis pas une chimère ! S'agaça Stiles, tout ça c'était juste pour ça !

- On voulait être sûr, répondit Lydia qui se lava les mains, les médecins de l'horreur ont fait quelque chose à Kira qui ne peut plus contrôler son renard.

- Qui sait ce qu'ils auraient pu faire, avec toi. Tu sais avec le Nogistune, continua Scott embarrassé, qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?

- Rien ! Répéta froidement Stiles qui attrapa la serviette que lui tendit Mélissa.

Il allait parler mais Lydia le prit encore de court quand elle s'avança soudainement et souleva son tee shirt. Il recula immédiatement et lui bloqua agressivement le bras :

- Lâche moi ! Ordonna-t-il.

- D'où vient cette cicatrice ? L'interrogea Lydia levant plus haut son tee shirt ignorant la brûlure de son poignet, Je sais que c'est eux qui t'ont fait ça, je l'ai vue dans ma vision ! Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?

- Lâche moi ! Lâche-moi, putain ! Hurla Stiles qui serra avec plus de forces ses doigts.

- Cette cicatrice comme c'est étrange, s'étonna Mélissa qui s'approchant et l'observa, on dirait une césarie...

- Ça n'a rien à voir avec vous ! S'horrifia Stiles qui paniqua et arracha la main de Lydia de son tee shirt.

Il cacha immédiatement son ventre :

- Je ne suis pas une putain de chimère, pas plus qu'un putain de Nogitsune !

- S'ils t'ont opéré et laissé cette énorme cicatrice, c'est bien qu'ils t'ont fait quelque chose ! Pourquoi l'avoir caché ? L'interrogea Mélissa de plus en plus inquiète et essayant de joindre les deux bouts.

- Je ne comprends pas... Marmonna Scott, je n'ai jamais vue cette cicatrice.

- Oh mon dieu ! Je ne le savais pas moi-même ! S'énerva Stiles les faisant tous sursauter préférant fuiter quelques informations, elle est apparue après que j'ai lu ce foutu bouquin ! Je sais que j'ai été opéré mais je suis toujours humain ! Tu crois vraiment que je n'aurais pas fait quelque chose si ça n'avait pas été le cas ?

- Mais tu sais pourquoi ils t'ont fait ça, conclue Lydia, il ne pouvait pas lui mentir, pas plus qu'à Scott.

- Comme je l'ai déjà dit, S'approcha-t-il dangereusement, ça n'a rien à voir avec vous, tous ! Mon père est mourant et je n'ai pas de temps à perdre avec vos conneries de toute façon !

Il termina la conversation bien qu'ils sentient leur frustration et quitta la chambre mais se figea au mot de Lydia :

- Tu crois que tu vas retrouver Théo tout seul ? Qu'on va te laisser y aller seul ?

- Qu'est-ce que ça peut vous foutre ? Répondit méchamment Stiles qui serra sa main sur son ventre.

- C'est dangereux ! Intervenu Mélissa, ignorant l'insulte de l'adolescent, il a presque tué Scott, il pourrait te tuer ! Pense à ton père !

Pourquoi s'en mêlaient-ils ? Il était mieux seul ! Qu'ils aillent juste tous se faire foutre ! Ils l'accusaient et maintenant quoi ? Ils voulaient l'aider ? Il les dégoûtait ! Il voulait qu'ils dégagent tous mais il aurait peut-être besoin d'eux. Il desserra finalement ses doigts de la poigné de porte et se retourna pour les écouter.

- Il gagnait quoi à tuer Stilinski ? Les questionna Parrish.

- Je restais seul avec Liam, répondu Scott, Il voulait être sûr que personne ne l'empêcherait de me tuer.

- Pourquoi ? Insista Mélissa, qu'est-ce qu'il veut ?

- Ce qu'il veut toujours avoir... Continua Scott, un avantage.

- Et s'assurer qu'aucun de nous ne sache qu'il avait tout manigancé, répliqua Lydia, Il savait que je sentirais la mort. C'est pour ça qu'il a utilisé les hallucinations des Médecins de l'horreur. Elle soupira et déplaça une mèche de cheveux de son visage, personne ne l'aurait soupçonné si Scott était mort cette nuit-là.

- Il a fait massacrer mon père pour détourner l'attention, Fulmina brusquement Stiles.

Ce bâtard sait qu'il devait préparer un plan B, si Liam ne le tuait pas, pensa-t-il. Il continua :

- Mais il ne voulait pas que mon père meure.

- Tu le crois ? S'étonna Parrish.

- Il m'a dit où le trouver, avoua Stiles.

Non seulement lui, mais aussi le bébé. Il y avait plus, il le savait. Pensa-t-il. Il reprit :

- Il sait comment le sauver.

- Je viens avec toi ! Répondit Scott, faisant grimacer dédaigneusement Stiles, il ne sait peut-être pas que j'ai survécu.

- Ça m'étonnerait, Le contredit Lydia, s'il te pensait mort, il nous aurait déjà contacté.

- Peu importe, je viens avec toi ! Répliqua Scott.

- Réfléchie ! Aboya Stiles, il saura que tu es là !

- Stiles ! Le coupa autoritairement Mélissa, tu n'y vas pas seul ! S'il t'arrive quelques choses, ton père ne se le pardonnera pas !

Stiles plissa les yeux dangereusement, il n'avait pas d'ordre à recevoir d'elle ! Ni de qui que ce soit !

- Comment on va le trouver de toute façon ? Se demanda Parrish.

- On n'aura pas à le trouver, il viendra à moi. Répondit Stiles.

- Comment tu peux en être sûr ? Insista Parrish.

- Je le sais ! Se contenta-t-il de dire, avant de rehausser son sac et de se diriger vers la porte, je vais le rencontrer, je vous préviendrais et si je ne donne pas de nouvelles d'ici là vous viendrez, dîtes moi, si vous avez du nouveau, il ferma la porte de la chambre ignorant les appels de Mélissa.

Il se précipita rapidement dehors, déverrouilla son téléphone, envoya un message concis à Théo, sachant parfaitement qu'il viendrait le rencontrer et l'appela.

- Que se passe-t-il ? S'enquit immédiatement Derek mais il fut coupé par Stiles.

- Tout va bien ?

- Oui, elle vient de s'endormir. Le rassura Derek.

Il s'arrêta et s'effondra de soulagement sur les marches des escaliers. Il prit de longues respirations essayant de se maîtriser, ne pas perdre le contrôle, pas maintenant... Il ne devait pas craqué ! Il ne pouvait pas !

- Stiles ? Entendit-il de nouveau Derek, Qu'est-ce qui se passe ?

- Je... Commença-t-il a balbutié, incapable de savoir par où commencer, mon père, réussit-il à dire, ils savent. Ils savent. Je ne sais pas. Je ne sais pas quoi faire.

Il savait que ce qu'il disait été décousu et incompréhensible mais il n'arrivait même pas à clarifier la situation, l'angoisse l'étouffait une nouvelle fois.

- Ton père ? Répéta alerte Derek, Que se passe-t-il ?

- Il est mourant, sanglota Stiles qui n'avait même plus la force de s'énerver, les médecins ne savent pas ce qui se passe.

- Comment est-ce possible, pensa à haute voix Derek, il n'avait qu'une entaille à la poitrine, rien de grave.

- Ça ressemble à un empoisonnement.

- Merde ! Jura Derek, il l'entendit frapper quelque chose, tu veux que je te rejoigne ?

- Non ! Se redressa Stiles en s'essuyant le visage avec sa manche et grimaça à la douleur sourde de sa main ils pourraient venir ! Il s'aida du mur pour se lever, est-ce que tu as vue qui a blessé, mon père ?

- C'était une chimère, un lycéen, je pense mais je n'ai pas pu voir son visage, ni capté son odeur, il resta quelques seconds silencieux se remémorant au mieux de la situation, je me suis à peine battu contre lui, il s'est enfuit quand je suis arrivé.

- Ouais, ce lâche s'attaque à des humains mais pas à un Loup-Garou, maugréa Stiles en jetant un coup d'œil aux ciel grisâtre.

- Est-ce qu'il y a autre chose ?

- Je t'en parle, tout à l'heure, répondit-il à la place ne voulant pas l'inquiéter.

- Ne fais rien de dangereux ! Si ça devient compliqué, appelle-moi, immédiatement !

- Ouais, marmonna-t-il.

- Stiles ! Insista Derek, sinon je te tranche la gorge avec mes dents !

Il allait lui répondre cyniquement quand il entendit la voix de Scott, il sursauta et l'aperçu dévaler les escaliers.

- Je t'appelle plus tard, répondit sérieusement Stiles, ignorant le ronchonnement de Grincheux.

Il raccrocha et fit mine d'ignorer Scott en se dépêchant de descendre les escaliers. Il se dirigea vers la voiture de remplacement de son père, ouvrit la portière mais fut arrêter par la main du Loup-Garou sur son épaule.

- Je viens avec toi !

- Pourquoi faire ? S'énerva Stiles en se dégageant de l'emprise du terminal.

- C'est trop dangereux !

- C'est toi qui t'ai fais buter ! Je peux me défendre ! Merci bien ! Renifla Stiles qui se glissa dans la voiture et démarra le moteur mais Scott fut plus rapide, foutu réflexe de Loup-Garou ! Il se plaça devant le capot forçant Stiles a arrêté le véhicule, bien que c'était tentant de l'écraser comme une crêpe-Loup-Garou et se dirigea vers le siège passager.

- Il a failli me tuer, oui ! Et ton père aussi ! Insista Scott en s'asseyant, il pourrait te faire du mal ! Stiles ! Tu ne sais pas où commencer !

- Putain ! S'exaspéra Stiles qui fracassa son poing valide contre le volant, il se tourna furieusement vers lui, Théo n'a pas blessé mon père ! Il n'a pas non plus voulu me blesser ! Je m'occupe du reste ! Il tenta de le faire sortir de la voiture en le poussant, maintenant dégage, avant qu'il ne change d'avis !

- Tu l'as déjà contacté ? En déduisit Scott agité.

- Va te faire foutre, Scott ! Vraiment ! Va te faire foutre !

- Laisse moi, t'aider ! Laisse moi t'aider à trouver des indices ! S'entêta Scott agrippant la poigne de son ami qui le repoussait hors de la voiture, je sais que j'ai merdé ! Je sais que tout ça c'est ma faute ! Laisse moi t'aider ! Le supplia-t-il, j'écouterais les battements de son cœur et te dirais s'il ment ! Tu ne peux pas faire ça seul ! Tu as besoin de moi et de nous tous ! Je peux appeler Liam.

- Liam a essayé de te tuer. Répliqua froidement Stiles poussant avec plus de force le Loup-Garou, s'il devait la jouer sale en frappant sa blessure, il le ferait !

- Laisse moi t'aider !

- Tu lui faisais confiance ! S'écria Stiles, sa voix se brisant par cette trahison.

- Toi aussi ! Lui rappela Scott et serra les dents quand le poing de l'humain se fracassa dans sa mâchoire, Théo nous a tous berné !

- Tu as eu peur de moi ! Perdit patience Stiles qui plaqua férocement Scott dans le siège, tu as cru que j'allais te faire du mal ! Tu ne connais pas toute l'histoire !

- Je suis désolé ! Répéta-t-il sa voix tremblante, je suis désolé, vraiment. Je ne sais pas ce que tu as, je ne sais pas, il chercha ses mots, son visage dévasté par l'impuissance, la peur et le chagrin, on est entrain de te perdre. Je suis entrain de perdre mon meilleur ami. Je veux t'aider mais je ne sais pas comment faire. Je ne sais pas. Répéta-t-il fataliste et épuisé.

Il se battait, il se battait, il essayait mais il n'y arrivait pas, il le perdait à chaque fois un peu plus et il ne comprenait pas. Qu'est-ce qui se passait ? Pourquoi ? Pourquoi il ne lui faisait pas confiance ? Pourquoi refusait-il de lui parler ? Pourquoi il continuait de se faire du mal comme ça ? Ça faisait si mal de voir son frère se détruire sans qu'il puisse y faire quoique ce soit.

- Je ne peux pas, Chuchota finalement Stiles en détournant les yeux du Loup-Garou et le lâchant, je peux pas. Je peux p.. Baragouina-t-il de honte et d'angoisses, il y avait trop ! Tellement trop !

- Pas besoin. Répondit posément Scott avec son foutu sourire déséquilibré et ses yeux plein d'optimismes, ce qui compte pour l'instant c'est ton père. Allez, Stiles ! On a vaincu une meute d'Alpha, un druide, des tueurs professionnels, on peut vaincre des docteurs et des chimères !

Stiles resta quelques secondes silencieux gardant une remarque cynique sur la situation actuelle et jeta un rapide coup d'œil à l'heure. Il n'avait plus le temps de se disputer avec lui. Il soupira blasé et démarra, gardant le silence. S'il voulait tant que ça se racheter, très bien ! Qu'il essaye mais ne pense pas, un instant qu'il oublierait tout ce qui s'était passé ! Il conduisit rapidement et se concentra un maximum, bien conscient de l'alcool qui brûlait toujours ses veines. Il se gara gauchement et fut soulager de voir que pour une fois Scott, gardait sa bouche fermée. Honnêtement, il ne sait pas comment il aurait réagit s'il avait fait encore une remarque.

Il se hâta d'aller chez lui et s'assit sur les marches, silencieux attendant Théo qui pouvait arriver d'une minute à l'autre, il leva les yeux au ciel en voyant Scott se cacher dans le couloir.

- Tu crois vraiment qu'il ne sait pas que tu es vivant ? Ricana-t-il par la naïveté du Loup-Garou.

- Rien ne garantit qu'il sache, répondit Scott qui tendit à Stiles un petit pot, il le regarda sceptique, utilise la poudre de sorbier, il va penser que tu ne sais pas que c'est une chimère.

- Vraiment ? Se retint de glousser difficilement Stiles, il sait déjà que je suis au courant.

- De quoi as-tu parlé avec lui ? Demanda sérieusement Scott intrigué, remarquant le nombre d'informations que son ami possédait.

- Pourquoi, je te le dirais ? S'irrita Stiles en arrachant le pot de sorbier des mains de Scott et se dirigeant vers la porte d'entrée où il étendit une ligne, donne-moi ta veste aussi ! Si tu veux être sûr qu'il te croit toujours mort.

Scott ne répondit rien de plus, et enleva sa veste qu'il lança à Stiles. Il jeta un dernier coup d'œil, inquiet mais fini par céder et monter les escaliers et se cacha. Il ne fallut que quelques minutes de silence encore pesante, avant que Théo n'arrive enfin.

Le soleil était haut à cette heure-ci dans le ciel, baignant les lycéens de sa douce lumière, rechaussant la froideur de leurs cœurs asséchés. Ils se redressèrent tous, la peur, la méfiance étendant malicieusement ses bras, souriant cruellement à l'enlacement des rayons solaire. Pas même, une belle journée ensoleillée ne pourrait étouffer la douleur, d'âmes tourmentés.

Il observa un instant l'entrée de la maison, comme s'il cherchait quelque chose. Ses yeux ni verts, ni bleues s'arrêtèrent devant la ligne de sorbier qu'il regarda incrédule, avant de se planter dans ceux calculateurs de Stiles. Il ricana légèrement amuser avant de passer sans difficulté la ligne de sorbier.

- On dit tous la vérité, maintenant. Accepta posément Théo.

Stiles resta quelques seconds silencieux, toujours scrutant le moindre geste, expression de ce bâtard. Il détourna ses yeux et fit mine d'être triste alors qu'il lança la veste de Scott qui fut attraper par Théo.

- Tu as tué mon meilleur ami.

La chimère laissa apparaître un fin rictus dédaigneux :

- Soit franc, Stiles. Il regarda quelques secondes le haut des escaliers puis la veste, c'était encore ton meilleur ami ?

- Tu veux que mon père meure ? Le coupa abruptement Stiles, désespéré.

- Si c'était le cas, je ne t'aurais pas dit où il était. Il jeta la veste au sol.

- Son corps commence à s'affaiblir, Continua Stiles en se levant menaçant, il est empoisonné par une toxine et ils ne peuvent pas la stopper.

- Ce n'est pas moi le méchant. Soupira Théo en observant l'humain puis le haut des escaliers, je suis un survivant et comme tout survivant je suis juste réaliste.

Il se tut quelques secondes et regarda curieusement les jeux d'ombres des escaliers, comme des barreaux qui s'étendaient loin, loin. Il se détourna pour voir les noisettes désespérés de l'humain :

- Si tu savais tout ce que je sais...

- Qu'est-ce que tu sais ? Le pressa Stiles.

- Sois franc. Répéta Théo qui pointa de la tête le haut des escaliers, vous pensez vraiment que je ne sais pas ? On dit toute la vérité, non ? Répondit moqueur Théo.

Stiles grimaça et se retourna. Il savait qu'il devinerait immédiatement la présence de Scott, c'était tellement évident. Les marches grincèrent et finalement le Loup-Garou blessé apparu, ses poings crispés, son corps tendu prêt à se battre contre celui qui avait failli l'exécuter.

- Bien le bonjour, tu as bonne mine, se moqua Théo.

- Qu'est-ce que tu sais ? Répéta Scott entre ses dents

- Beaucoup, répéta Théo avec mépris, Je sais ce qui nous attend. Je sais ce que les docteurs ont créé, je sais ce qu'est Parrish. Lydia l'a découvert aussi.

- Tu l'as piégé dans une hallucination ! S'horrifia Stiles, ça aurait pu la rendre folle !

- Dommage collatéral. Objecta simplement Théo.

- Comment peux-tu dire ça ? Souffla choquer Scott, tu as passé du temps avec elle ! Comment as-tu pu faire ça ?

- Comme je l'ai dit, je suis un survivant, répondit-il placide.

- Rien ne justifie tes actes ! Rétorqua Scott.

- Vous avez aucune idée de ce qui va arriver, pas vrai ? Pourquoi Parrish est ici ? Vous ne savez rien ? Il ricana et croisa ses bras, les choses vont bientôt empirer.

- Je m'en fou ! S'excéda Stiles qui bondit de la marche et se précipita sur Théo, je n'en ai rien à foutre de toutes ses conneries ! Qu'est-ce qu'a mon père ? Il attrapa la chimère par le col qui heurta le mur sans broncher.

- Stiles ! S'écria surprit Scott qui dévala les escaliers pour retenir l'humain.

- Tu devrais ! Le contredit plus sévèrement Théo, tous deux ignorant le Loup- Garou, parce que si ton père survit, il ne pourra plus être Shérif ! Et si tu attends gentiment que les choses se tassent ou pire que vous continuez de vous en mêlez, ce sera pire ! Et tout ça n'aura servi à rien ! Elle sera en danger ! L'avertie-t-il avec empressement.

- Qu-Quoi ? Balbutia terrifier Stiles ses doigts se desserrant, pourquoi ? Qu'est-ce que tu racontes ?

- Pourquoi tu es toujours là ? Continua plus sombrement Théo, pourquoi n'êtes-vous pas partie tous les trois ?

- Qu'est-ce qu'il raconte ? De quoi vous parlez ? Les interrogea Scott perdu.

- Qu'est-ce que tu sais ? Fulmina Stiles qui pressa plus fortement la trachée de la chimère avec ses poings, putain ! Qu'est-ce que tu sais ?

- Ils vont bientôt se manifester et quand ce sera le cas, ce sera un vrai bain de sang. Tu dois partir. Insista Théo.

- Tu crois que je suis comme toi ? Que je vais abandonner mon père !Cracha Stiles, fils de pute !

- Tu crois qu'il l'acceptera ? Demanda-t-il impassible.

- Qu'est-ce que ça peut te foutre ! S'égosilla Stiles étranglant de rage la chimère qui resta toujours imperturbable, il voulait enlever cet air narquois, il voulait le voir brisé, le supplier, arrête de parler pour rien dire et répond, putain ! Qui a blessé mon père ! Qui !

- Noah. Répondit calmement Théo en levant les bras en signe de reddition, Noah Patrick.

Stiles écrasa plus férocement son cou et le lâcha quelques secondes plus tard, avant de se diriger vers la porte :

- C'est un mi-Berserker, certainement mort à l'heure qu'il est. Si tu veux sauver ton père, il serait bon de vérifier ses blessures, voir s'il y a rien à l'intérieur, comme un morceau d'os.

Ils restèrent à s'observer méfiants quelques secondes avant que la prise de Théo ne se fasse plus dure et qu'il approcha la tête de l'humain à ses lèvres :

- L'œil anéantira le Chaos.

Stiles recula choquer, horrifier, paniquer. Qu'est-ce qu'il venait de dire ? Qu'est-ce qu'il savait réellement ? Qu'est-ce qu'il savait ? Est-ce qu'il l'espionnait ? Est-ce qu'il l'observait depuis son arrivé ? Depuis quand ? Que savait-il ? Putain ! Que savait-il encore ! Il s'agrippa à Théo sa fureur emprisonnant les yeux de la chimère. Il voulait le blesser ! Il voulait le frapper ! Le tabasser ! L'étaler au sol et le rouer de coup, encore et encore jusqu'à ce qu'il le supplie d'arrêter ! Il voulait l'obliger à tout lui dire ! Tout révéler !

Qu'il crache tous les morceaux ! Pensa-t-il.

Il allait le tuer ! Il allait piétiner son sale petit minois de la même manière que son enfance ! Mais il fut soudainement poussé, il perdit l'équilibre et sa tête se fracassa contre les marches d'escaliers le sonnant.

Il entendit à peine le cri de Scott, sa voix se déformant complètement.

Stiles lèves-toi ! Il faut que tu te lèves !

C'était gris, juste gris, pas d'autres couleurs, pas de blanc, pas de noir, juste gris... Un gris vide, un gris morne, juste gris... Du bout de ses petits doigts il effleura cette dalle grise. Elle était froide, apathique, éteinte... Pourquoi ? Pourquoi elle était là dedans ? Ne devait-elle pas être dans un endroit qui la représentait ? Ne devait-elle pas être couverte de couleur et chaude et lumineuse, comme il l'avait connu ? Pourquoi, était-ce si terne ? Pourquoi ? Ce n'était pas elle ! Ce n'était absolument pas elle ! Elle n'était pas comme ça ! Elle n'était pas...

Stiles, fiston. C'est fini.

Il ne voulait pas la laisser là-dedans, elle allait être triste, elle allait être si seule et tellement s'ennuyer. Comment ils pourraient la reconnaître, elle ressemblait à toutes les autres, se confondant, se mêlant aux autres gris. Elle était différente ! Elle méritait mieux ! Elle méritait des couleurs !

Je ne veux pas.

Il faut y aller, Fiston, Stiles.

Il sursauta, et repoussa immédiatement la main de Scott, s'aidant du mur pour se lever.

- Ça va ? Tu es blessé ?

- Ça va !

- Tu as perdu conscience ! Insista Scott.

- Ça va ! Répondit plus froidement Stiles qui sortit son téléphone immédiatement et composa le numéro de Madame McCall. Il devait lui donner toutes les informations.

- Tu appelles ma mère ?

- Il faut qu'ils l'opèrent !

- Tu crois ce qu'il dit ? S'étonna Scott.

- Est-ce qu'il a menti ? L'interrogea Stiles, tu as eu quelque chose ?

- Non, il est resté calme.

- Et son cœur ?

- Son pouls s'est accéléré mais il ne parlait pas de ton père.

- Il ne mentait pas. En conclue Stiles qui amena le téléphone à son oreille, Mélissa venant de décrocher, il faut l'opérer ! C'est une chimère Berserker qui l'a blessé, elle a dû le blessé avec ses os !

- Os ? Répéta stupéfaite Mélissa au téléphone, elle resta quelques secondes silencieuses, avant de se mettre à courir. Un Os ! Moelle osseuse ! Il est empoisonné par de la moelle osseuse ! Docteur Geyer ! Il faut l'ouvrir ! Stiles, je m'en occupe ! Elle raccrocha.

Était-ce fini ? Est-ce que son père irait bien ? Était-il sauvé ? Était-ce vraiment fini ? Il sentit ses jambes le lâché, il recula et se rattrapa au mur, il entendit à peine la voix de Scott camouflé par les battements assourdissants de son cœur. Et maintenant ?

Si son père était sauvé maintenant quoi ?

Il sursauta et bondit sur ses jambes, s'éloignant loin de Scott, il voulait être seul et juste parler à son père, juste lui dire la vérité sur Donovan et voir Grincheux et le bébé. Il voulait être à la maison.

Il se précipita vers le véhicule, refusant obstinément d'écouter Scott.

- Je veux venir avec toi, le supplia presque le Loup-Garou mais il refusa, secoua sa tête et verrouilla les portières.

Il voulait être seul. Il démarra le moteur conduisit rapidement, se fichant de tout. Il se gara et couru à l'hôpital, il chercha une hôtesse d'accueil, une infirmière, un docteur, qu'importe ! Il voulait juste savoir ! Savoir où était son père, comment allait-il et si ce cauchemar était terminé ! Il croisa presque immédiatement Mélissa qui se précipita vers lui avec un sourire rayonnent.

- Tu l'as sauvé ! Il est sauvé ! Elle s'arrêta à sa hauteur et repris son souffle, il vient d'être opéré, il y avait bien un morceau d'os dans sa plaie !

- Où est-il ? Le coupa-t-elle abruptement.

- Dans la chambre 408. Elle n'eut pas le temps d'en dire plus que l'adolescent bondit vers les couloirs.

Il courut, vite, manquant de trébucher et de manger le sol mais il continua. Il poussa sans vergogne tous ceux qui étaient devant lui, sur son passage, il s'enfichait tant qu'il le retrouvait en vie. Puis il se figea. Il se paralysa devant cette porte, cette porte où il était. Qu'est-ce qu'il lui dirait ? Qu'est-ce qu'il faisait ? A quoi pensait-il ?

Et soudain toutes ses angoisses revenaient encore plus forte, plus implacable. Les mots acerbes de Théo l'asphyxièrent.

Tu crois qu'il l'acceptera.

Non ! Non ! Non ! Il ne devait pas y penser ! Pas maintenant ! Il était là pour voir son père ! Son père qu'il avait trahit et qui avait failli mourir à cause de son choix... Il aspira une grande bouffée d'air, pour se donner du courage et ouvrit la porte. La première chose qu'il entendit fut cet horrible son, ce rythme qu'il détestait tant enfant et qu'il chérissait maintenant. Son cœur battait normalement, c'était un soulagement. Il s'avança, observa attentivement son visage, ses rides, ses ridules de fatigues, ses cicatrices, ses cernes, le chaume de ses joues, ses lèvres entrouvertes sifflants l'air, dans un ronflement familier. Il était vivant. Il était vivant et c'était tout.

Il chercha rapidement de quoi s'asseoir, hors de question de ne pas rester tant qu'il ne serait pas réveillé ! Il l'avait abandonné mais ne recommencerait pas, tant pis pour la douche et sa propre puanteur. Il attrapa une chaise et s'affala, l'épuisement l'étreignant brusquement, il laissa sa tête se reposer sur son bras accroché au drap blanc, ce blanc qui le terrifiait... Il attendit, et il attendit, ses paupières se faisant lourde et sa silhouette se voûtant sous le poids de ses tourments. Il n'avait aucune idée du temps qui passa, l'obscurité envoûta son esprit et ses pensées. Peut-être avait-il fini par s'endormir réellement...

- Tout va bien, Stiles, murmura la voix rauque de son père, illuminant sa noirceur, je suis toujours là.

Il se redressa et serra la main de son père, s'y accrochant de toute ses forces pendant quelques secondes, s'assurant qu'elle était chaude, tenace et pleine de vie. Il expira bruyamment et laissa apparaître un petit sourire.

- Ouais.. Répondit-il en se levant, remarquant déjà l'expression éreinté de son père et ses yeux se fermer de sommeil, Repose-toi.

Il attendit patiemment quelques minutes encore avant de partir, il voulait être sûr que son père était bien guéri. Il se gratta la nuque et quitta la chambre d'hôpital. Il était temps qu'il prenne une douche, se change et retrouve Grincheux et le bébé. Il marcha rapidement dans le couloir, s'apercevant finalement de l'atmosphère lourde. Les médecins comme les patients semblèrent exténués mais le plus angoissant était cette terreur qui se discernait dans leur regard, leurs silhouettes. Il mentirait s'il disait ne pas la ressentir lui aussi, cette chair de poule, cette douleur atroce dans ses boyaux qui se tordaient d'appréhension. Ce qui s'était passé la nuit dernière était une horreur, un cauchemar de trop... Quelques choses qui venaient de briser ce qui resté d'espoir... Il planta ses ongles dans sa nuque, s'arrachant nerveusement les croûtes, une sale routine depuis un an... Depuis son propre cauchemar. Non ! Il devait se ressaisir ! Ce qui s'était passé, n'était peut-être que le début, que l'incipit d'une histoire bien plus sordide !

Il se força à ne regarder personne, à seulement se concentrer sur ses pieds, à ne pas sentir la présence écrasante de policier. Il pensa soudain à Linden, et espéra que rien ne lui était arrivé. Son dossier était toujours dans son sac de cours, il ne l'avait montré à personne, pas même à Derek. Il savait qu'il devrait le faire. Il le ferait, peut-être ce soir, sûrement ce soir, il aurait besoin d'aide pour comprendre tout ce bordel...

Il sortit de l'hôpital et se dirigea vers l'ancien véhicule de son père. Il grimaça en ouvrant sa portière, sa Roscoe lui manquait terriblement. Il démarra et conduisit rapidement jusqu'à chez lui. Il ne s'aperçut réellement de sa crasse qu'une fois l'eau chaude coulant sur ses muscles endoloris. Mon dieu, que cela lui faisait du bien ! Cette sensation d'être débarrasser de la saleté de ses angoisses, sa colère, ses peurs... C'était de courte durée, certes mais cela suffisait pour l'aider à ressembler mieux ses pensées. Ce qui fut une erreur cependant.

Il comprit sa stupidité quand il revit les yeux effarés de Mélissa ou encore Lydia, Scott et tant d'autres... Il s'était laissé noyé par son poison et sa haine l'avait envahi. Il avait blessé la mère de Scott ! Il avait été violent avec Lydia !

- Oh mon dieu ! S'étrangla-t-il alors que ses jambes le lâchèrent et qu'il s'effondra pitoyablement dans la douche. Il était malade ! Il était putain de malade !

Et il voulait voir le bébé ? Et il avait pensé garder le bébé ? S'en occuper ? Pour qui se prenait-il ? Pour qui putain se prenait-il ? Il était irascible, agressif et avait besoin de l'alcool pour survivre ! Comment pouvait-il même une seconde penser y mêler un bébé ? Peut-être devrait-il le laisser à un Darach ? Après tout, il n'en avait jamais voulu. Il l'avait haï. Il avait voulu le tuer.

Ne soit pas stupide ! Tu es en vie parce que tu ne peux pas vivre sans lui...

C'était tout, c'était la vérité. La raison pour laquelle il était là, à la douche, agenouillé, laissant l'eau bouillante lavé ses pêchers.

Qu'est-ce qu'il allait faire. Qu'est-ce qu'il devait faire ? Il a peur, il ne sait pas faire. Tout est tellement foiré.

Il soupira et leva les yeux au plafond espérant pathétiquement y trouver une réponse. Réponse qui ne vint pas, jamais. Il se mit soudainement à rire de lui, de sa misère, de son ridicule.

C'est ridicule ! Il est ridicule.

Il souffla et se leva, éteignit l'eau et sortit de la douche. Il attrapa sa serviette échouée sur le lavabo, il frottait ses cheveux frénétiquement quand il entendit son téléphone sonné. Il se retourna pour l'attraper et jura quand il lui glissa des mains pour tomber dans le bac à douche.

- Putain de merde ! Jura-t-il encore priant pour qu'il fonctionne encore malgré sa douche inattendue.

Il soupira soulager quand il put le déverrouiller. Il plissa les yeux et fronça le nez en remarquant le destinataire... Son père ? Pourquoi ? Le message était concis mais autoritaire.

Nous devons parler.

Savait-il ? Est-ce qu'il était au courant pour Donovan ? Non impossible, pas vrai ? Il n'attendit pas et se dépêcha de mettre les premiers vêtements qu'il avait de plutôt propre. Il dévala les escaliers, manqua une nouvelle fois d'embrasser les marches et se dirigea vers la voiture. Ses angoisses, reprenant de plus belle, tout irait bien ! Ils allaient parler, il ne savait de quoi mais ils parleraient et il lui dirait pour Donovan...

Tu crois qu'il l'acceptera ? Résonna la voix de Théo.

- Ferme ta gueule ! Rugit Stiles en écrasant la pédale d'accélérateur. Il n'avait vraiment mais vraiment pas envie d'entendre sa voix ! Encore moins pour le réprimander ! Ou participer à toutes ses remarques paranoïaques et angoissantes ! Il se suffisait bien assez ! Merci bien !

Il retrouva finalement son père qui était toujours dans la chambre, allongé sur son lit d'hôpital. Sa courte sieste quand il l'avait quitté, semblait l'avoir quelque peu requinqué. C'était rassurant, après tout, son père avait déjà été blessé bien plus gravement auparavant, là ce n'était qu'une entaille avec cinq petits points de sutures. Il allait parlé mais son père se retourna et l'observa gravement.

- Ce que m'a raconté Théo à la bibliothèque ? Stiles grimaça en comprenant immédiatement l'insinuation de son père, ça s'est passé comme ça ? Mais ça ne lui pas arrivé à lui ?

- Oui. Avoua-t-il en détournant les yeux et jouant nerveusement avec ses doigts. Il savait qu'il devait lui dire. Scott lui avait demandé de faire face à ses conneries. Derek lui avait assuré que ce n'était pas sa faute mais, Merde ! Il se sentait comme un putain de meurtrier !

- Stiles, soupira lasse le Shérif en se rapprochant de son fils, je ne peux pas te protéger si je ne connais pas la vérité. Tu pensais vraiment ne pas pouvoir me le dire ?

- Je ne pouvais le dire à personne.

- J'aurais su que c'était de l'autodéfense ! S'offusqua son père, son propre fils ne lui faisait-il, si peu confiance ? Comment pourrait-il penser qu'il serait en colère contre lui ! Son fils ! Le fils de Claudia, bon sang !

- Et si ce n'en était pas ? Intervenu immédiatement Stiles plongeant ses yeux horrifiés dans ceux sages de son père, si j'avais voulu qu'il meure ?

- Je te crois. Répondit-il simplement, ils étaient humains et rien n'étaient plus humains que la colère de son fils, je crois aussi que vouloir que quelqu'un meurt et le tuer sont deux choses totalement différentes.

- Et si le juge ne me croit pas ?

- Peu importe. Stiles, c'était de l'autodéfense ! Insista-t-il sur chaque mot, je détruirais la moindre preuve pour te protéger. Je mettrai feu au bureau du Shérif s'il le fallait !

- Et le respect de la loi ? Chuchota Stiles mal à l'aise, et Kira ?

- C'était une erreur. J'apprends à désobéir aux lois.

- Alors c'est tout ? Souffla-t-il abasourdit. C'était si simple que ça ? Il était pardonné comme ça ? Comme ci ses actes, ce qu'il avait fait, ce qui s 'était passé, n'était rien parce qu'il était Stiles ? C'était si hypocrite. Il se trouvait si putain d'hypocrite.

- Pas pour toi, répondit tristement Noah.

Il savait le poids que porterait son enfant maintenant, un lourd tribut qu'il aurait souhaité ne jamais qu'il porte de toute sa vie :

- Tu vas devoir porter ce fardeau à présent. Ce genre de chose est très courante dans la police. Une erreur fatale, un partenaire qui meurt, un qui devient paralysé. Tu le gardes en toi, Stiles et parfois ça ne peut aller mieux que le jour où tu obtiens une sorte de contrepartie.

- C'est à dire ?

- Au lieu d'ôter une vie tu devras en sauver une. Continua le Shérif, essayant d'alléger les épaules de son fils, de partager un peu de son expérience de vie et d'espérer que sa douleur serait moindre que la sienne, cela peu t'aider même si ce n'est qu'un temps. Tu fais face à un conflit entre ton esprit et ton cœur. Ton esprit sait que le seul crime que tu as commis c'est de survivre. Mais ton cœur il pense encore que c'est un meurtre. Il faut que, Il faut que ton cœur rejoigne ton esprit.

- Ce que je ressens c'est plus que de la culpabilité. Chuchota Stiles, étouffant un sanglot, j'ai l'impression d'avoir perdu quelque chose. Avoua-t-il désemparé et se gratta la nuque.

Il en avait parlé à Grincheux qui lui avait dit qu'il devrait apprendre à vivre avec. C'était comme le Nogitsune mais il n'avait plus l'excuse d'avoir été posséder, il avait tué. Il avait peur de ce que ça faisait de lui... De ne plus être si différent de cette créature. A présent lui aussi avait les mains pleines de sang :

- Comme si, je ne pouvais pas le récupérer.

- Tu ne le récupéreras pas. Confirma Noah, pas complètement mais si tu te pardonnes cela t'aidera. Et même si ce n'est pas facile, tu devrais commencer par pardonner quelqu'un d'autres. Quelqu'un qui en a vraiment besoin.

Stiles resta quelques seconds silencieux, méditant les mots de son père. Il détourna ses yeux de lui et baissa sa tête cachant ses yeux humides, il ne savait pas. Il ne savait pas s'il pourrait... Se pardonner ? Pardonner qui ? Scott ? Sûrement qu'il parlait de Scott. Il n'avait pas une si grande rancune envers lui mais, il n'était plus seul. Il avait failli perdre son père par sa faute, ses propres choix et cela personne à part Théo et Derek ne savaient. Ce n'était pas tout à fait la faute de Scott mais entièrement la sienne. En revanche, il y avait quelqu'un qu'il devait protéger autre que son père. Quelqu'un qu'il avait choisi à la place de son unique famille et c'était le bébé. Et il avait peur... Il avait la trouille ! L'angoisse de ce qui se passerait si l'existence du bébé était sue et son lien avec les médecins de l'horreur ?

Merde ! Merde ! Qu'est-ce qu'il devait faire ? Il se sentait terrifié et perdu.

- Tu penses à Scott ?

Noah ne répondit rien, il se contenta de sourire et tapota son épaule pour l'encourager.

- C'est à toi de voir, fiston. Il grimaça légèrement en sentant un tiraillement désagréable des plaies.

- Ça va ? S'enquit immédiatement Stiles en se rapprochant de son père, mon dieu ! Ne me dit pas que tu viens de faire sauter tes points de sutures ?

- Tout va bien, docteur Zoidberg. Renifla moqueur Noah en se redressant.

- Vraiment ? Répliqua dubitatif Stiles haussant un sourcil, je pensais que tu n'aimais pas.

- Je n'aime pas. Répondit le Shérif innocemment.

- D'où le nom d'un personnage de futurama ? Ricana Stiles en donnant une tape sur l'épaule de son père qui baragouina dans sa barbe, le faisant rire avant de s'enfuir de la chambre d'hôpital, il n'allait pas risquer de prendre un coup de pied de perfusion en pleine tête, bien que dans sa hâte il se prit le bâtie de la porte sous l'éclat moqueur de son père.

Il se frotta le front plusieurs minutes en jurant sa maladresse, il erra dans le couloir et fut heureux de voir enfin un distributeur ! Il s'y attarda quelques secondes, réfléchissant à ce qui pourrait convenir à lui et son père. Pas question de l'achever avec un soudain diabète ! Bien que le distributeur n'avait que du sucre. Peut-être devrait-il aller à la supérette du coin ? Il y pensa quelques secondes avant d'opter par pure feignantise au diabète...

- Tu as entendu ce qui s'est passé, ce matin ?

Parla soudain un agent de police, à en juger par son uniforme. Il était au téléphone et semblait complètement stupéfait, il se dirigea vers le distributeur. Stiles attrapa le paquet de kit-kat et fit mine de s'éloigner tout en écoutant attentivement :

- Il y a eu un appel à Beacon Hills telecom aux tours de transmissions, tu sais ! Il se tut quelques secondes et hocha la tête , à cypress Lane. Ils avaient plus de nouvelles du technicien et avec.

Il se tut quelques secondes et observa méticuleusement autour de lui, il se repris en chuchotant :

- Le massacre il y a deux jours sur la route 208... Tout le monde a peur... Du coup ils ont demandé qu'une patrouille passe là bas... Le technicien a été retrouvé mort mais ce n'est pas le pire et surtout le plus bizarre... L'agent de police qui était sur place, a dit avoir vue un animal... Un lion...

Il hocha vigoureusement la tête et se baissa pour ramasser sa bouteille de coca cola :

- Tu y crois toi ? Si, si ! Je ne te mens pas ! Un putain de lion ! Elle a dit qu'il devait être malade aux vues de son état... Tu crois qu'il a la rage ? Il a dû s'échapper d'un cirque si ça se trouve... Ronchonna l'agent de police avant de s'éloigner dans le couloir, laissant Stiles seul avec des milliers de questions.

C'est quoi ce bordel ? Un putain de lion ? Quoi ? Une chimère Lion garou maintenant ?

Quand il parlait de hyène-garou, de requin-garou ou pire d'araignée-garou, il plaisantait ! Vraiment ce n'était pas à prendre au sérieux ! Il soupira dépiter. Finalement son père pourrait bien avoir ces singes volant débarqués à l'improviste dans son bureau. Au moins, si un agent de police était passé, il pourrait avoir les images de la caméra de surveillance... Peut-être était-ce... Stiles se sentit blêmir à cette pensée, ce Lion serait-il la fameuse chimère ? L'ultime chimère que voulait les médecins de l'horreur ? Théo avait dit qu'ils avaient réussi le soir où son père avait été blessé. Le soir de la route 208, donc cela avait sûrement un lien. Il devait voir les images ! Et pour cela, il avait besoin de l'ordinateur de son père qui lui avait été amené quand il était rentré se laver. Il soupira et passa une main fatiguée dans ses cheveux. C'était partit !

Il s'installa le plus silencieusement dans la chambre de son père, ne voulant pas réveiller l'homme qui ronflait bruyamment, les analgésiques faisant un travail remarquable ! Il prit donc son ordinateur de fonction et commença à fouiner. Il remarqua immédiatement le peu d'informations sur la route 208, il y avait le nombre de morts, huit décès et onze blessés dont deux avec le pronostic vital engagé. Les corps avaient bels et bien étaient amené à l'hôpital du Beacon et le dossier des meurtres et disparitions des adolescents avaient été envoyé au FBI. Génial ! Ils ne manquaient qu'eux. Ils seraient tellement utiles dans une affaire surnaturelle, leva les yeux au ciel Stiles, il avait vu leur utilité l'année dernière avec les chasseurs professionnels. Sur le lot Raphaël avait servi qu'une fois. Ridicule !

Il humidifia ses lèvres gercées avec nervosité quand le souvenir désagréable du sang sur son visage apparu. Non. Vraiment ! Il était pas du tout pressé que ses idiots viennent...

Bien, il y avait une seule description très cryptée, comme pour le nier totalement. C'était Bizarre ? Il commença à lire le témoignage sur ce qui était arrivé à la route 208.

Il faisait très sombre, on ne voyait pratiquement rien, les lampadaires se sont soudains tous éteints et nos lampes torches ne voulaient pas non plus fonctionner. Nous étions averties qu'un animal enragé était au milieu de la route mais impossible de le voir.

On a essayé de sécuriser au mieux et d'empêcher des curieux et des passants de venir. C'était très dure car on était totalement à l'aveugle, on n'arrivait pas non plus à savoir où l'animal était. On a pu trouver rapidement le corps d'une jeune femme d'une vingtaine d'année mais juste au moment où on emmener le corps, nous avons entendu comme un cri.

C'était vraiment insupportable, il était tellement aigu comme le cri d'une femme, on a voulu voir si c'était quelqu'un blessé mais on s'est à peine approcher qu'on a senti une odeur forte de mort et quelque chose nous a attaqué. C'était horrible, on a tiré pour essayer de se protéger mais on ne voyait rien, plusieurs gars se sont retrouvés à terre et ont été traîné au sol avec des blessures énormes. Je n'ai pu qu'apercevoir l'animal avant qu'il disparaisse.

Je jure que c'était comme un lion avec des ailes de chauve-souris ! Puis cette chose a changé de corps et est devenu humaine, je n'ai pas pu voir son visage mais je sais que c'est devenu un humain et je suis sûr que c'était un adolescent.

- Oh mon dieu, souffla éberluer Stiles, qu'est-ce qu'il venait de lire ? Vraiment, dans quoi s'étaient-ils fourrés ?

Il prit son téléphone, prit en photo le témoignage et l'envoya à Derek en expliquant exactement toutes les informations qu'il avait et qu'il essayait de mettre ensemble.

Mais au moins, cela confirmait le témoignage de l'agent de police ce matin. Un lion, la créature qui avait fait autant de dégâts étaient un lion. Un putain de lion ailés. Pas étonnant que ce témoignage était crypté et mit aux oubliettes Qui croirait une connerie pareille ? Pourtant, cette connerie était bel et bien la réalité. Il frotta ses cheveux, hésitant un instant à l'envoyer à Scott mais, s'il avait l'information alors Parrish aussi et cela l'étonnerait qu'il n'ait pas montré à Scott ce témoignage. Peut-être en parlaient actuellement avec Lydia et sa mère ? Est-ce que Deaton, connaissait cette créature bizarre ? Peut-être faisait-il déjà des recherches dessus en parallèle de trouver une solution pour Lydia. Un lion ailé. Étrangement cela lui disait quelque chose...

- C'est mon ordinateur ? Le réveilla de ses pensées la voix de son père.

- Ouais. Répliqua-t-il avec une pointe d'insolence.

- Tu as mon mot de passe ? S'agaça frustrer Noah.

- Oui, je les ai tous. Ils ont ramené un autre corps ce matin...

- Oui. Marmonna le Sherif, foutu gosse impertinent ! Il se pencha pour récupérer son ordinateur : Je ne voulais pas que tu le saches... Passes moi l'ordinateur.

- Attend ! Il avait enfin trouvé la caméra de surveillance sur l'enquête du technicien, la vidéo n'est pas complète. Remarqua-t-il intrigué.

- C'est ta tête qui n'est pas complète. Bougonna Noah qui se pencha plus près pour récupérer son ordinateur, tu n'as pas des devoirs ?

- Tu dois te reposer.

Il se pencha plus près et plissa ses yeux pour mieux voir. Il n'était pas sûr de ce qu'il voyait mais ce n'était définitivement pas humain et définitivement surnaturel.

- Quoi ? L'interrogea le Shérif en haussant un sourcil, il se pencha essayant de mieux voir ce que son fils repassait encore et encore, c'est quoi ça encore ?

- Ton singe qui arrive à tire d'aile dans ton bureau, répondit cyniquement Stiles.

- Merde ! Fut la seule réponse intelligente qui vint à l'esprit de Noah.

Dans quoi ils s'étaient embourber ?


/! ATTENTION INFORMATIONS IMPORTANTES DU 07/11/2023

Suite à deux bêtas lectrices/correctrices trouvées (Noémie et Aranoll, on fait des gros poutous) :

- Fanfiction en cours de correction/réécriture complète (nous en sommes à la partie 1 pour le moment). Il risque d'y avoir quelques petites modifications (reformulations des phrases, corrections grammaticales, rectifications des incohérences... Bref pas de changements majeurs de l'histoire, ne vous en faites pas).

- Je ne publierais certainement pas avant que la fanfiction ne soit entièrement reprise par les bêtas lectrices (si pas d'abandon en cours de route T.T) qui effectuent actuellement un travail titanesque !

- Mais je vais écrire en parallèle de la correction donc en soit, vous ne devrez même pas sentir l'attente, cependant vous aurez le plaisir de lire des chapitres bien plus lisibles. Et ça ! Ça va être tellement plus agréable pour vous !

J'espère vraiment que cette fois, ce sera la bonne et que vous aurez une histoire qui ne piquera plus vos yeux !

À bientôt :D

(OUI je veux être sûre que vous ne louperez pas l'infos en le répétant 3fois mdr)


Avis auteur :

Du coup c'est un rajout par rapport à la première fois que j'ai publié ce chapitre.

Alors non, ce n'est pas la Bête du Gévaudan qui sera l'antagoniste de cette saison 5, les Médecins de l'horreur ont bien ramené une créature mythique qui sera en lien avec le chien des enfers/Cerbère (faut bien qu'il y ait une logique à son importance. Il y a deux raisons qui seront expliqués plus tard).

Ce qui va faire plaisir à ceux qui voulaient que l'histoire originale de la fic prenne le large par rapport à la série. Il faut savoir également que la chronologie des épisodes seront différentes. La révélation de la créature et de qui c'est, n'est pas la trame principale mais que le déclenchement des enjeux de cette partie B.

Oui, il va y avoir beaucoup de scènes avec Leia, des scènes qui j'espère vont vous plaire autant que j'adore les écrire. L'histoire de Théo sera écrite du coup dans cette histoire, j'espère que ce sera assez claire, tout en gardant le suspens de son importance et surtout que sa trame vous plaira (elle sera distillée pas de chapitre entier sur lui).

Je vais attendre certainement que les Bêtas arrivent à ce stade (car j'ai 2 incohérences qui me bloque actuellement, alors elles sont minimes, peut-être que vous ne l'aurez pas du tout remarqué, même quand je l'aurais corrigé mais moi, ça me perturbe sur mon écriture, haha).

Bref, je vous rassure qu'on bosse comme des dingues dessus et que l'attente ne sera pas plus que d'habitude.

Mais vous aurez enfin une fanfiction corrigée et lisible !