A/N : Merci à Mel' PITS, Mitsuki81, Sakura544 et Miss Homme Enceinte 2, qui prend la peine depuis plusieurs chapitres de me signaler mes fautes et envers qui je suis très reconnaissante, merci à tous pour votre soutient et vos reviews, j'espère que la suite va vous plaire ! On se retrouve en fin de chapitre. :D


Chapitre VII

Malaise

« Ha... Oh ! Pardon... Adrien ? »

Délaissant du regard le crayon tombé à ses pieds, le grand blond, pris de court, laissa échapper une petite exclamation de surprise en relevant la tête. Par chance, il ne s'était pas fait mal. La personne qui venait de le percuter n'était, en revanche, ni une infirmière ni un enfant traînant dans les couloirs. Non, cette personne n'était autre que l'un de ses camarades de classe. Et pas n'importe lequel, non, il s'agissait d'un des plus discrets qu'il connaisse : Nathaniel. Passé la surprise, vint l'interrogation. Que faisait ce timide garçon ici exactement ? Nathaniel, qui tenait fermement dans ses mains anguleuses un cahier derrière lequel il semblait se cacher, souriait timidement, visiblement gêné d'avoir percuté Adrien.

Avant même que le grand blond n'ait eu le temps de lui répondre quoi que ce soit, Nathaniel avait déjà disparu de son champ de vision ; celui-ci s'était baissé hâtivement pour récupérer son crayon.

« Désolé, continua-t-il de se confondre en excuses, je devrais faire plus attention quand je marche.

- Il n'y a pas de mal » le rassura Adrien en se frottant l'arrière du crâne et baissant son regard en direction du garçon à la chevelure alazarine.

Adrien le détailla un instant tandis que le regard de Nathaniel se baladait sur le sol froid et blanchâtre du couloir.

Nathaniel... La politesse excessive qui émanait de ce jeune garçon était, depuis toujours, source d'un malaise inexplicable pour Adrien. Il n'éprouvait aucune hostilité envers lui, bien au contraire, il appréciait son caractère calme et poli. Cependant, malgré toute la sympathie qu'il pouvait éprouver à son égard, après tout, c'était un garçon décrit comme relativement sympathique par quiconque le côtoyait, pas uniquement Adrien, l'embarra constant qu'il semblait ressentir en présence d'autres êtres humains déteignait inévitablement sur le grand blond et l'empêchait d'agir normalement en sa présence.

Et aujourd'hui n'échappait pas à cette règle.

« Pourquoi est-ce que tu es ici, tu t'es perdu ? lui demanda Adrien, en tentant d'être le plus souriant possible. Je croyais que tu travaillais avec Sabrina dans le service des urgences.

- C'était le cas, répondit le frêle garçon en se relevant. Chloé a demandé à changer de groupe pour être avec Sabrina, on m'a envoyé ici pour lui laisser ma place. »

Lui laisser sa place ? Il imaginait très bien la scène. Peut-être un peu trop même. Adrien soupira, secouant imperceptiblement sa tête de gauche à droite. Chloé ne s'arrêterait donc jamais d'embêter le monde.

« Je suis désolé que tu aies eu à faire les frais de ses caprices, s'excusa à son tour le grand blond. Par contre, je ne comprends pas pourquoi ils t'ont demandé de venir ici. Le binôme de Chloé va se retrouver seul, non ?»

Nathaniel haussa les épaules d'un air las.

« Ça fait un moment que je ne cherche plus à comprendre la logique d'organisation des professeurs. »

Adrien hocha de la tête. Il ne pouvait qu'approuver.

« Est-ce que tu sais où est Alya ? reprit aussitôt Nathaniel comme s'il s'était soudain souvenu qu'il avait une tâche importante à accomplir.

- Alya... ? Au bout du couloir, sûrement, répondit Adrien, elle doit me rejoindre dans la salle de jeu d'ici quelques minutes. »

Adrien hésita un instant, et après quelques secondes de réflexion, il s'abstint de lui proposer d'attendre Alya avec lui. L'ambiance risquait, en toute honnêteté et sans mauvaise fois de sa part, d'être plus gênante qu'autre chose, aussi préférait-il laisser Nathaniel rejoindre l'apprentie journaliste sans lui. Avec une pointe de culpabilité, il se tut. Le timide Nathaniel lui adressa un léger signe de tête pour prendre congé, lâchant un faible "merci" au passage, et reprit sa marche d'un pas pressé dans la direction que le grand blond lui avait indiqué. Ainsi, leurs chemins se séparèrent.

Pour l'instant.


Avec une détermination toute fraiche et toute neuve que Marinette ne se connaissait pas, la jeune fille serra ses poings. Elle était prête en découdre. Elle pouvait y arriver.

Non, elle allait y arriver.

Fermement, Marinette saisit les accoudoirs du fauteuil roulant qu'Alya avait placé face à son lit. Ce petit monstre de fer ne lui faisait plus peur désormais. Elle serra ses doigts osseux autour des deux barres métalliques dans un effort surhumain et, progressivement, elle fit peser tout son poids sur ses petits bras pour se soulever de son lit. Marinette trembla doucement d'abord, puis avec plus de virulence au fur et à mesure que les secondes passaient. Mais ne lâcha pas. Elle ne pouvait pas abandonner, pas maintenant. Tout ce qui lui restait à faire, c'était de se tourner légèrement et de se laisser basculer sur le fauteuil. Ce n'était qu'un petit effort, rien de plus.

Alors elle le fit.

Sous les yeux inquiets de Tikki qui n'osait pas bouger la moindre patte, Marinette se laissa tomber sur le fauteuil, les yeux fermés.

« Ça... a fonctionné ? » se risqua à dire Marinette, pas encore très certaine de la réussite de l'opé inspira, mais sans attendre sa réponse, elle ouvrit les yeux.

Ses petites jambes frêles étaient positionnées parallèlement l'un à côté de l'autre, et quand bien même ses mains étaient encore fermement accrochées aux accoudoirs, comme si une force extérieure les gluaient aux bâtons métalliques, son dos touchait le dossier de sa chaise sans souffrir d'aucunes distordions. Il n'y avait rien à craindre, tout s'était bien passé.

Marinette se regarda sous tous les angles avec intérêt, comme un enfant qui découvre son premier cadeau de Noël, tandis qu'un sourire de bonheur comme jamais elle n'en avait encore affiché se dessinait sur son visage.

« Regarde Tikki, j'ai réussi ! » ria la jeune fille avec bonheur.

« C'est génial, Marinette ! » applaudit Tikki de ses petites pattes tout virevoltant autour de la frêle brunette.

Marinette se décida enfin à lâcher les accoudoirs quand une sonnerie aigue se mit à raisonner depuis son pied à perfusion. Tikki se retourna, surprise.

« Qu'est-ce que... »

En suivant le tuyau depuis la perche jusqu'à son bras, Marinette remarqua que celui-ci était obstrué et que le liquide marron ne circulait plus à travers la perfusion. En effet, dans sa hâte, elle s'était assise dessus.

« Marinette, tu-

- Ce n'est rien. » la coupa la jeune fille.

C'était idiot de ne pas avoir fait attention, mais ce n'était vraiment rien. Elle n'avait qu'à bouger une à une ses jambes, décoincer le tuyau et le tour serait joué. Pas de quoi s'inquiéter, Marinette avait déjà le pire derrière elle après tout !Tikki laissa échapper un petit gémissement d'inquiétude.

« On devrait peut-être appeler une -

- Non, la coupa une nouvelle fois la jeune fille, je vais me débrouiller ne t'en fait pas ! »

Marinette souleva sa première jambe et décoinça la première partie du tuyau. Parfait. Elle tira légèrement dessus pour laisser assez d'espace à sa jambe pour passer en dessous. Génial. Il ne restait plus qu'à faire la même chose de l'autre côté.

Sauf qu'à partir de là, tout se compliqua.

La deuxième partie du tuyau s'était emmêlée avec le fil de son brassard à tension. Marinette tenta de tirer dessus pour laisser assez de place à sa seconde jambe et la faire passer en dessous comme la première, mais cette manœuvre malheureuse ne servit qu'à resserrer le nœud qui s'était formé entre les deux fils.

Marinette laissa échapper un juron.

« C'est pas possible, murmura-t-elle, irritée, comment je vais faire pour les séparer ?- On devrait peut-être appeller une infirmière ?» suggéra Tikki.

« NON ! »

La Kwami se figea un instant, pétrifiée par le ton que venait d'adopter Marinette. Elle ne lui avait encore jamais parlé de cette façon. Elle ne lui avait encore jamais crié dessus, pas une seule fois. Pourquoi réagissait-elle de cette façon ? Tikki n'avait fait que lui proposer de l'aide.

Médusée, elle se tue.

Marinette continua plusieurs minutes durant de démêler ce bourbier sans succès. Elle s'emprisonnait de plus en plus, les fils l'enroulant de toute part. Après une énième tentative, alors que dans toute autre situation, elle aurait rit à gorge déployée de la position pittoresque dans laquelle elle se trouvait, Marinette perdit patience. Elle tenta d'arracher son brassard et de le jeter au loin de toutes ses forces sous les yeux effarés de Tikki qui s'agitait dans tous les sens sans pouvoir l'aider. Malheureusement, et encore une fois, le résultat ne fut pas celui escompté. Marinette ne parvint pas à se défaire du brassard, et pire encore, ce geste désordonné la fit perdre son équilibre.

Elle bascula en arrière, emportant son fauteuil roulant qui se ferma à moitié sur son corps saucissonné par les fils.

C'est dans un fracas accompagné par sonnerie aigue qui n'avait pas cessé de raisonner depuis tout ce temps que Marinette tomba lamentablement au sol.

Doucement, elle se mit à rire. Doucement. Puis elle éclata d'un rire nerveux qu'elle ne put plus contenir. Après tout, la situation était des plus cocasse.

Pourquoi est-ce que j'attire autant la malchance sur moi ?

Ce tonnerre de bruit avait échappé à tous. Tous, en effet, sauf à cette personne étrangère qui s'était trouvée à cet instant, par pur hasard ou par pur coup du sort, juste derrière la porte qui séparait Marinette du reste du monde à ce moment précis. Cette même personne, tout alarmée qu'elle était, ouvrit la porte à demi, puis entièrement.

Marinette se résigna alors, se disant qu'après tout la dignité n'était qu'un concept bien abstrait.


« Adrien ! »

Tandis que le grand blond s'apprêtait à ouvrir la porte de la salle de jeu, il fut interpellé au loin par la voix vive d'Alya qui s'avançait prestement dans sa direction.

« Je t'ai pas trop fait attendre ?

- Non, pas du tout ! » répondit Adrien en se tournant vers elle, lâchant la poignée de la porte.

Puisqu'on ne se refait pas, son regard, curieux, glissa malgré lui derrière la jeune fille à lunettes, et à sa grande surprise, Adrien n'y vit rien ni personne. Alya était seule, et il n'y avait pas la moindre trace d'une quelconque compagnie.

« Nathaniel n'est pas avec toi ? s'interrogea-t-il, surpris par son absence.

- Nathaniel ? répondit Alya. Pourquoi est-ce qu'il devrait être avec moi ? »

Adrien fronça un sourcil. Alya n'était pas censée être au courant de son arrivée dans le service ? Aussi interloqué qu'il était, Adrien n'en laissa néanmoins rien paraître et reprit une mine naturelle et souriante.

« Je l'ai croisé en venant, expliqua-t-il, les professeurs lui ont demandé de rejoindre notre groupe. Il te cherchait, c'est pour ça que je m'attendais à vous voir arriver ensemble.

- On a dû se louper en chemin... »

Alya passa sa main sur son menton.

« Tu crois que je devrais aller le chercher ? Il manquerait plus qu'il se perde dans le secteur ! »

En effet, pensa Adrien, ce serait fâcheux.

« Mademoiselle Alya, monsieur Adrien, vous voilà. On vous cherchait ! »

Les deux adolescents se retournèrent à l'unisson en direction de la voix qui venait de les interpeller, découvrant derrière eux une infirmière pressée, Marinette et Nathaniel s'avançant dans leur direction.

Visiblement, ils n'auraient pas à aller à la recherche du jeune garçon. Ni de Marinette d'ailleurs.

« Quand on parle du loup ! » s'exclama Alya.

Celle-ci s'éloigna aussitôt d'Adrien d'un pas guilleret pour s'approcher de sa meilleure amie et du nouvel arrivant. Nathaniel adressa un sourire poli à Alya qui, elle, ne s'adonnant pas aux formalités, lui rendit son salut avec une petite tape sur l'épaule.

« Ces deux-là vous cherchaient. Maintenant que vous êtes tous ensembles, fit remarquer l'infirmière, une grande dame d'âge avancé, je vais vous laisser. Faites bien attention à mademoiselle Marinette. Je compte sur vous !

- À vos ordres madames. » répondit Alya, au garde-à-vous.

Sur ces mots, la dame s'en retourna vaquer à ses occupations.

Étrange. C'était le seul mot qui venait à l'esprit d'Adrien à la vue de la scène qui se déroulait sous ses yeux.

En théorie, il n'y avait rien de surnaturel. Marinette et Nathaniel étaient cote à cote, simplement. Cependant, Marinette affichait une expression vide et ne posait son regard sur rien, ni nulle part, et Nathaniel ne semblait pas plus heureux qu'elle, quand bien même de temps à autre, il lui arrivait de regarder la jeune fille dans son fauteuil, sans qu'Adrien ne puisse déchiffrer la nature de son l'ambiance était-elle si gênante entre les deux ?

« Qu'est-ce qui nous vaut cette visite ? » Demanda Alya à Nathaniel comme si elle n'avait rien remarqué de l'ambiance pensante qui régnait.

« Qu'est-ce que... Oh oui, ce que je fais ici ! Se reprit le jeune garçon. En fait, j'ai dû changer de groupe à cause d'un caprice de Chloé.

- Sérieusement ? Alya se frappa le front avec la paume de sa main et leva les yeux au ciel. Elle est pas possible celle-là, un vrai casse-pied ! »

Nathaniel se contenta d'esquisser un sourire en guise de réponse.

« Bon, dit Alya avec enthousiasme, en tout cas c'est sympa que tu aies croisé Marinette en chemin et que vous soyez venus ensemble. Plus on est de fous plus on rit ! On va essayer de te mettre au jus sur le fonctionnement du service. Tu vas voir, tu ne t'amuseras pas moins ici qu'avec ton ancien groupe. On va dans la salle de jeu pour parler de tout ça autour d'un puzzle ?

- Ca me va. » répondit Nathaniel à demi-voix avant d'emboîter le pas à Alya qui n'avait pas attendu la fin de sa phrase pour ouvrir la porte de la salle.

« Tu veux que je te déplace Marinette ? lança Alya à la volée tandis qu'elle invita Nathaniel à entrer avant elle.

- Non, je me débrouille ne t'en fait pas. »

Alya acquiesça avec une expression chaleureuse et entra dans la salle, laissant Adrien et Marinette seuls dans le couloir.

Une longue minute de silence s'installa entre les deux adolescents, dans cet environnement austère et blanc qu'était le couloir d'un hôpital, sans que ni l'un ni l'autre ne fasse le premier pas pour s'exprimer. Adrien décida alors de prendre son courage à deux mains et d'engager la conversation, un peu trop maladroitement peut-être.

« Est-ce que... ça va, Marinette ? »

Super introduction, on sent que tu t'améliores en interaction sociale mon grand !

Marinette sursauta, et comme si la voix d'Adrien lui avait reprendre ses esprits, elle se mit à balbutier.

« O-Oui, parfeu, heu, parfa... parfaitement ! »

Confuse, elle abaissa la tête.

« On ferait mieux de rentrer nous aussi. »

Et sans rien ajouter de plus elle se mit à faire rouler son fauteuil en vitesse et entra dans la salle sans demander son reste, laissant Adrien seul et penaud dans le couloir désormais vide.


La journée se déroula dans une ambiance morose que même Alya, qui avait bien fini par se rendre compte que quelque chose n'allait pas, ne parvenait plus ensoleiller, si bien qu'Adrien fût incapable de se remémorer les activités du jour. Sa mémoire était organisée dans un flou complet. Lorsque l'horloge de la cathédrale située juste à coté de l'hôpital sonna ses six coups, annonçant par la même occasion la fin de journée, il ne put s'empêcher de pousser un long soupire de lassitude.

Il ne dit au revoir ni à personne ce jour-là. Il fila comme une flèche, sans se douter que tous avaient quitté le service de la même façon.

La nuit venait de tomber et l'hiver qui s'était abattu brusquement sur la capitale ces derniers jours avait transformé la brise nocturne en une morsure gelée sur le visage des habitants de Paris. Le ciel presque noir était silencieux et le bruit des voitures sonnait désormais comme un ronronnement lointain dans les oreilles des habitants, la plupart fatigués par leur rude journée de travail. Les esprits étaient déjà lointains, au chaud, dans leur maison ou appartement, avec leur famille, leurs colocataires, ou simplement avec leurs animaux de compagnie. Même les lumières n'avaient plus l'air que de tâches de peintures dans le ciel, déposées distraitement, floues.

Adrien, lui, était seul et attendait patiemment sa limousine à l'extérieur de l'hôpital, dos aux portes automatiques et faces aux larges escaliers de l'entrée. Il faisait rempart au froid comme il le pouvait, et admirant les branches du vieux chêne qui s'agitait à deux pas de lui et soufflant sur ses mains gelées.

Il était perdu dans ses pensées.

Adrien eut désiré se rendre utile pour une fois, mais aujourd'hui encore, il avait montré qu'il n'était pas capable de faire autre chose que des grands sourires et préserver les apparences. Il aurait voulu voir tout le monde sourire, mais était impuissant.

Aussi délicatement que sous les pinceaux d'un peintre, le visage confiant de Ladybug se dessina dans son esprit. Adrien pensait souvent à elle ces derniers temps et prenait plaisir à l'imaginer traverser son imagination lorsqu'il fermait les yeux. Mais pourquoi plus intensément encore maintenant ?

Sans doute parce qu'en cet instant, la seule personne qu'il pensait capable de trouver une solution, c'était elle. Ladybug trouvait toujours une solution après tout. C'était ce qui la rendait si mystique, si désirable.

« Qu'est-ce que c'est que cette tête ? Tu ferais fuir un chat noir, mon grand.»

Adrien sursauta, tiré de ses pensées.

« Plagg ? »

La peinture qu'il avait si délicatement créé de Ladybug se brouilla jusqu'à complètement disparaître de ses pensées.

Le Kwami malicieux croisa ses bras tout en virevoltant autour de son propriétaire qui semblait avoir oublié son existence jusqu'à lors.

« Aujourd'hui, c'était une journée un peu spéciale, on dirait.» fit remarquer Plagg.

Adrien soupira en haussant ses épaules.

« Je ne te le fais pas dire.

- Et tu comptes repartir comme ça, sans rien faire ? »

Le grand blond leva les yeux vers son Kwami, confus.

« Attend Plagg. Comment ça, "sans rien faire" ? »

Le Kwami leva ses pattes vers le ciel d'un air désespéré. Il avait le don de se comporter comme une drama queen.

« Avec l'ambiance gênante qu'il y a eue aujourd'hui, je peux t'assurer que demain ne sera pas plus gai. Si tu veux éviter d'avoir à passer encore un jour à fuir le regard de tout le monde sans savoir pourquoi, je te conseille de régler ça maintenant.

- Parce que tu as une idée géniale pour tout arranger d'un coup en l'espace de dix minutes ? répondit aussitôt Adrien en fronçant les sourcils, sceptique.

- Il se peut... »

Kwami saisit le doigt d'Adrien où se trouvait sa bague. Il posa sa patte dessus.

« Si Marinette n'est pas assez proche d'Adrien pour lui dire pourquoi elle ne va pas bien, elle le fera peut-être avec Chat Noir. »

Adrien cligna des yeux à de multiples reprises avant de réaliser à quel point il avait été stupide. Pourquoi n'y avait-il pas pensé avant ?

« Plagg, tu es un génie !

- Je sais, on me le dit souvent. »

Il restait cependant un problème, et pas des moindres. Il ne lui restait pas beaucoup de temps, la limousine allait arriver d'un moment à un autre. Ne devrait-il pas plutôt attendre de rentrer avant de se transformer ?

« On devrait plutôt...

- Attendre ? Tu en as pour cinq minutes à tout casser. S'ils arrivent avant toi, tu n'auras qu'à prétexter un problème d'ascenseur et hop le tour est joué. »

Adrien serra son poing et regarda sa bague.

Très bien.

« Plagg, transforme-moi ! »


« Marinette, je suis sûre qu'il n'en parlera à personne ! »

La petite brune enfonça sa tête dans son oreiller en secouant sa tête frénétiquement sans rien répondre. Jamais elle n'avait ressenti un tel poids dans son cœur. Elle n'avait aucun mot pour exprimer ce qu'elle ressentait, et de toute manière, en avait-elle besoin ? Tikki avait vu. Tout vu.

« Marinette... »

Elle avait besoin de prendre l'air. Oui, c'est ça, sortir pour se changer les idées. Pendant quelques minutes au moins, juste un peu. Ce ne serait pas long. Elle le méritait après tout, non ? Ladybug l'aiderait à se sentir mieux, elle en était persuadée.

Parce que Ladybug était une héroine libre.

« Tikki...- Oui ? répondit aussitôt la Kwami en frétillant sa queue, espérant que Marinette se décide enfin à se confier à elle. »

Elle releva sa tête lentement.

« Transforme-moi. »


A/N : Hop, voilà la fin du chapitre ! J'ai encore une fois été prise du syndrome du trop plein d'écriture, je n'ai pas pu mettre tout ce que je voulais sinon j'allais dépasser les 4000 mots. Non pas que je pense que ça vous dérange, mais disons que je préfère éviter les chapitres trop longs. J'espère que ça vous a plu malgré tout !

Sinon pour parler un peu plus perso, vous avez eu une bonne rentrée ? C'est un peu tard pour vous poser la question mais mieux vaut tard que jamais xD Pour ma part je viens d'entrer à l'université. Ma dose de travail est beaucoup plus grande qu'au lycée mais maintenant j'y suis habituée je vais pouvoir finir cette fiction sans mettre 20 ans entre chaque chapitre. Miracle héhé ! Je pense poster le prochaine chapitre vers la fin du mois. D'ailleurs en parlant de fin de la fiction, j'estime qu'il devrait y avoir encore 5 ou 6 chapitres et qu'on en est donc vers le milieu. Mais comme je suis pas douée pour doser mes chapitres il se peut que ça fasse beaucoup plus comme beaucoup moins.

J'espère que vous continuerez ce chemin encore un moment avec moi. À très vite !