Disclaimer: L'histoire ne m'appartiens pas, comme vous le savez tous J.K. Rowling en est la propriétaire.
(L'idée non plus ! c'est un défi de Ti Cathy.)

Chapitre non corrigé par une béta, donc si vous voyez des fautes, excusez-moi, et n'hésitez pas à me les notifier.

Fin du chapitre précédent :

...vous en connaissez beaucoup, des petits bruns avec une cicatrice crantée sur la face et s'appelant Harry ? Et pire, ayant été recueilli par une famille de rouquin ?
Enfin, lui, à l'époque, ce qu'il découvrait, ça aurait tout autant pu être Poudlard, le Kansas ou le pays imaginaire. Tout lui était tellement étranger !
Trouver des parallèles entre les deux harry(s) devint vite un des loisirs préféré de la tribu. Et comme leur « petit Harry » avait l'air plutôt content qu'on s'intéresse à lui d'une manière qui n'implique aucun coup et que c'était une façon innocente mais très efficace de l'intégrer, Maman Molly laissa faire. Il devint donc Harry « Potter », mais sans psychopathe, heureusement, le reste lui avait déjà bien largement suffit !

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Chapitre 3

Cette journée avait été plutôt chargée et il est joliment content d'en voir la fin. Pouvoir entrer chez lui, enfin !
En attendant, il range soigneusement sa guitare dans son étui et y récupère au passage les dernières pièces qu'il contient. Une des première choses qu'il a appris en sollicitant les gens. C'est de ne jamais, jamais avoir une gamelle trop remplie ! Bizarrement, il faut qu'elle le soit un peu, les gens ne donnent pas si personne ne l'a fait avant, mais ils donnent encore moins si vous avez l'air d'être riche. L'idéal, c'est de ne laisser que quelques pièces jaunes, une poignée de rouges et d'ôter immédiatement tous les billets (tout en restant relativement discret, un vrai challenge) !
Même s'il existe quelques exceptions, la générosité, comme le reste peux parfois être contagieuse… Les œuvres de charité le savent bien.

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L'heure de pointe est certes finie, mais la foule est encore nombreuse. Plus assez pour le ralentir ceci dit. À châtelet, il y a toujours du monde, enfin, presque, au petit matin on peut s'y sentir bien seul, est l'ambiance est franchement glauque ! Le soir, lui, voit toujours se presser d'éternels retardataires, des travailleurs malchanceux courants dans ces longs couloirs après leur ultime correspondance et des paumés de différents types : clochards, déséquilibrés et junkies plus ou moins flagrants...

En parcourant les couloirs labyrinthiques, il ré-échantillonne dans sa tête certains de ces individus qu'il a pu rencontrer.

Sa ligne de métro se trouve à l'opposé total, il prends la 7, la rose, et pour y arriver, il doit parcourir un bon nombre de couloirs et d'escaliers ainsi que les deux tapis roulants. Ce trajet machinal, lui permet de laisser vagabonder ses pensées.
Et c'est vrai qu'il a pu rencontrer de vrais cas! Il s'estime chanceux. Chanceux de les avoir connus, certains sont iconiques et véritablement formidables et chanceux d'avoir pu quitter la rue, elle l'aurait détruit.

Il aurait survécu,bien sûr, il a vu pire et l'on s'habitue à beaucoup de chose, mais la rue aurait définitivement détruit "Harry" tel qu'il est et était alors: jeune déjà adulte, assoiffé de chaleur humaine, déterminé, bien trop curieux et humain.
Le rapport à sa propre humanité est le premier point, le plus fondamental qu'elle bouleverse. Lui, le court moment qu'il y a passé, l'a déjà bien assez égratigné.

En premier lieu, on y arrive pas par hasard, et en plus de l'évidence, la plupart ont un traumatisme à surmonter. Tout en étant submergés par une multitude de choses plus ou moins triviales ou préoccupantes. De prime abord, certaines semblent absurdes, la majorité est juste gênante, beaucoup sont humiliantes et/ou avilissantes et quelque unes dangereuses.
Les compagnons d'infortune sont nombreux. On se croise à la soupe populaire, aux douches municipales, profitant de micro-ondes que certaines supérettes installent. Et bien sûr dans la rue elle-même et en dessous, dans ce métro qui représentait pour lui un havre de sécurité. Dehors, il était seul, démuni et victime désigné d'office. Ignoré et indéfendable.

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Ah, voilà son métro ! À cette heure ci, ils ne sont plus trop nombreux et cela fait quelques minutes qu'il regarde distraitement les rails... quinze minute jusqu'à Stalingrad, dans moins d'une demi-heure, il sera chez lui où il aura tout le loisir de comater tranquillement.

Quand il y repense, il est presque amusant de voir à quel point les préoccupations change selon le fait qu'on a ou pas un "domicile fixe". La propreté change rapidement de rangs dans l'ordre des priorité.
D'abord, parce qu'elle n'est pas franchement notable, quand votre manteau devient à la fois coquille d'escargot et chrysalide de papillon, l'odeur qu'il dégage est peu compensé par le savon que vous venez d'utiliser. Et de toute façon, elle est difficilement applicable, un seul quart d'heure dans les douches municipales (heureusement gratuites) en réussissant à faire rentrer ce qui reste de votre univers dans un casier bien trop petit. Il doit reconnaître que ces douches mise en place par la mairie sont une aubaine mais elles ne sont malheureusement pas exempt de vol.

Alors être propre et dépouillé ! Pour une société qui, en plus, se fait un devoir de vous rappeler que vous n'en faite plus parti. Et dont les membres vous ignore ostensiblement.
En plus, si l'odeur de sébum et de sueur poussiéreuse caractéristique des clochards n'est pas très engageante, elle reste stable et pas trop forte pendant plusieurs jours et ne devient réellement offensante qu'après une semaine... au moins…

Non, ce qui vient rapidement au premier plan, c'est la nourriture, pas forcément la faim. À part au début quand on n'est ni encore tout à fait rodé, ni tout à fait culotté.
Non, il y a beaucoup de façon de pouvoir manger. Les associations sont nombreuses, beaucoup de commerçants restent malgré tout compréhensifs. En fin de journée, les boulangeries sont des grands classiques. Et les poubelles parisiennes sont toutes très bien achalandées et bien moins dégoûtantes que ce que l'ont pourraient penser.
En effet, elles sont ramassées presque tous les jours, la nourriture s'y trouvant à donc moins de 24 heures et certaines sont tellement pleines qu'on peut faire de jolies (et appétissantes) découvertes. Le problème consiste surtout à officier sans se faire expulser.
La vraie préoccupation, ce n'est pas d'avoir de la nourriture, mais de la gérer. Dans la rue, pas de frigo, on doit donc faire preuve d'ingéniosité pour la conserver, la transporter même. Et puis, il y aussi une vraie différence entre se remplir le ventre et s'alimenter correctement. Dans la rue, pas de viande, de légumes ou de produits laitiers. Et un repas chaud devient un vrai luxe!
De plus, même si la faim n'est globalement pas un problème, elle n'est pas étrangère non plus. Sauter un repas est courant et certains jours sont notoirement difficiles (les dimanches et jours fériés notamment).

L'autre problème majeur : ses affaires, ou plus précisément, le poids des affaires que l'on transporte. Bien sûr, elles représentent toutes nos possessions, mais c'est aussi parfois un réel handicap.
Il secoue la tête. Comme pour dégager les dernières réminiscences d'un passé dont il a tourné la page. Son métro s'est arrêté à louis blanc. Il descend juste après.

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C'est un joli quartier, il l'aime bien... Bon, il peut se l'avouer, il l'adore!
Ce n'est pas un quartier glamour, il est bruyant, odorant même. Il habite derrière la gare du nord, en plein milieu du quartier indien. Il y a du monde tout le temps, tous les jours. On y mange bien, les courses sont abordables et pour peu que l'on soit un peu entreprenant, peuvent parfois être très intéressantes.
Ici, les vitrines des boutiques sont colorées, garnies de vêtements aussi magnifiques qu'exotiques! Les vendeurs parlent mieux anglais que français mais conservent dans les deux cas un accent caractéristique. Les supermarchés sont appelés "cash and carry" et vendent toutes les épices imaginables, leurs fruits sont délicieux. En passant devant la seule boucherie du quartier, il a toujours la pensée parasite de comprendre pourquoi la majorité des indiens sont végétaliens...
Mais ce qu'il aime ici, c'est que cette nouvelle communauté n'a pas chassé l'ancienne. Ainsi, à 11h tous les jours, vous trouverez Henriette veuve de 76 ans à la silhouette frêle faisant ses courses. Elle n'est toujours fan des glaces à base de lait de coco, mais ça fait un moment que le curry a obtenu une place de choix dans sa cuisine. Paris, elle y est née, y a vécu et profite presque de ce renouveau qui habite maintenant le quartier. Elle raconte à qui veut l'entendre que dans les années 90, ils ont eu vraiment peur de ce que devenait leur quartier. D'ailleurs de l'autre coté de la gare vers la chapelle et Barbès ce n'est toujours pas glorieux... Mais avec l'arrivée de l'Eurostar et le lien avec l'Angleterre, ce coté fut reconquit par une forte communauté indienne. Une diaspora de diaspora, quoi...

Le voilà arrivé, il compose son code d'entrée, enjambe le bas de porte. Il lui est arrivé une ou deux fois de l'oublier ou de ne pas lever le pieds assez haut, il remercie encore sa chance, de ne pas avoir eu de témoins...
La cage d'escalier monte en colimaçon, les marches en bois sont à fois défoncées et creusées par l'usure en leur centre. C'est un escalier classique, mais même s'il est raide à gravir, il prend toujours le temps d'en admirer sa courbure et sa rampe en fer forgé de style art nouveau. Six étages, une fois habitué, on fini par s'y faire.
De quoi, réfléchir sérieusement sur sa consommation d'eau en bouteille (pas qu'il soit le genre à se poser la question à la base, mais bon) et rentabiliser chaque montée ou descente avec la vérification de la boite aux lettres ou la sortie des poubelles.

Ascension finie, le voilà qui tourne la clé du premier cadenas de la porte. Lui et son coloc' se sont rapidement mis d'accord sur le fait de toujours fermer les deux. Beaucoup trop d'histoires d'horreurs circulent pour se considérer raisonnablement prudent et non parano. De toute façon, cela n'interpelle personne que toutes les portes parisiennes soient blindées? Et il sait par expériences personnelles à quel point il est facile de passer les différents codes et sas de sécurité.
Les verrous sont particulièrement bruyants, mais aucun bruit ne provient de l'appartement, le voisin du palier est bien là en revanche.

Effectivement, l'appart' est vide. Tant pis, normalement il reste de la pizza dans le frigo. Une fois réchauffée et installé devant une petite série ce sera une soirée parfaite. Mais en attendant direction la salle d'eau, il meurt d'envie de se détendre dans un bon bain.
P*** ! Il n'en revient toujours pas de la chance qu'ils ont d'avoir une baignoire dans leur F2.

La pizza était bonne, Horatio toujours aussi stoïque et il se sent maintenant délicieusement bien. Emmitouflé dans un des fameux pull de maman Molly, l'estomac plein, il somnole légèrement à la fois béat et inexplicablement heureux.
Son lit et sa couette, une belle couette bien duveteuse n'attendent que lui. La vaisselle sera toujours là demain. Mais après tout, deux mecs vivants seuls dans un appartement se doivent de respecter certains clichés. Et peut être que la prochaine fois il le préviendra s'il dort chez sa copine. Même s'il n'y crois pas trop, lui est bien trop accro, et elle bien trop maligne.

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Un énorme merci à silence et Caliste, mes deux revieweurs(euses?)
Vos messages et votre soutien m'ont beaucoup touchée!
J'espère que ce chapitre vous a plu, et je vous dit à vendredi prochain!

musme