« Sombre secret » CHAPITRE 1
Bonjour ! J'espère que vous allez bien. Bon, j'ai décidé de ne pas trop vous faire patienter pour publier mon premier chapitre. Donc le voilà ! On commence tranquillement bien sûr, pour poser les bases. J'espère vraiment que vous allez aimer et que vous aurez envie suite à votre lecture de continuer à suivre cette fanfiction !
Réponse aux reviews :
C.C. Fan de tous : Merci beaucoup, je suis contente que tu aies envie de suivre cette histoire ! Et voici cette fameuse suite.
Laure-067 : Tant mieux si tu as trouvé cela inquiétant, car là était le but ! Pour ce qui arrivera à Kise, je vais te laisser découvrir ça par la suite…
kama-chan59 : Merci, alors j'espère être à la hauteur !
Sazawen : Héhé, merci, je suis contente d'avoir eu ton avis. J'espère vraiment que tu vas aimer ce premier chapitre ! En fait à chaque chapitre ton avis sera quasi primordial pour moi aha. x)
Akashi4 : Merci beaucoup ! Je suis ravie que tu me suives, alors. :) Et pour répondre à ta question, oui, il y aura d'autres couples. Mais je vais te laisser découvrir ça plus tard dans l'histoire… Et oui aha, je compte bien continuer à être sadique ! (on ne change pas les bonnes vieilles habitudes voyons…)
Anaya Naki : Merci beaucoup ! Oui aha, comme tu dis, c'est reparti ! Merci de me suivre et j'espère que ça te plaira.
Bonne lecture à tous !
Les gens courraient dans les rues de Tokyo, essayant par tous les moyens d'échapper à la pluie qui s'abattait sur la ville. Certains avaient des parapluies, pouvant au moins se mettre à l'abri. D'autres avaient des capuches, cependant, celles-ci étaient complètement trempées. C'était une de ces petites tempêtes dont personne ne réchappait, quelqu'un finissant toujours pas vous éclabousser ou vous pousser de l'endroit où vous vous abritiez.
C'est pourquoi Kise, lui, choisit de ne pas spécialement s'abriter. Dans tous les cas, il ne portait qu'un petit manteau pas très épais qui tôt ou tard aurait fini par être mouillé. Alors il passa une main dans ses cheveux, par acquis de conscience, bien qu'il savait que ces derniers n'avaient pas échappé à toute cette tombée d'eau.
Un soupir passa la barrière de ses lèvres quand il regarda les vêtements qu'il portait, ses chaussures devenues sales et le bas de son pantalon mouillé. Cependant, un espoir de conserver un minimum son allure naquit quand il vit le petit panneau d'une enseigne plus loin au bout de la rue. Il pressa alors le pas, voyant son objectif pour lequel il marchait depuis une bonne demi heure dans les rues se rapprocher de lui.
Il se faufila entre les personnes qui venaient à contre-sens de lui, les maudissant intérieurement. La foule ne le dérangeait pas plus que ça, il y était habitué dans les grandes villes du Japon, après tout. Mais les bousculades, ce n'était pas vraiment pour lui. Et alors qu'une énième personne lui rentrait dedans, la pauvre jeune fille bredouillant des excuses en rougissant en levant les yeux vers le mannequin, Kise se dit que Kuroko avait parfois de la chance…
Offrant un sourire rayonnant à cette demoiselle qui ne put que rester stoïque face à tant d'éclat, le blond réussit finalement à atteindre la porte. Criant intérieurement sa victoire, il se dépêcha d'entrer dans le petit café chaleureux.
Il fut tout de suite soulagé une fois qu'il eut refermé derrière lui. Ici, il faisait agréablement chaud, et la pièce était si accueillante qu'elle réussissait directement à vous mettre à l'aise. Pourtant, ce café était loin d'être ce qu'il y avait de plus moderne. Les chaises devaient certainement grincer lorsque l'on s'asseyait dessus et de vieilles photos en noir et blanc étaient accrochées aux murs. On pouvait voir, derrière le bar, un vieil homme en train de nettoyer ses verres tout en rigolant avec certains clients qui semblaient être des habitués. Il le prit directement pour le propriétaire des lieux, à la vue de cet homme qui semblait si heureux sur son lieu de travail, et fier de ce dernier.
Sortant de son observation, il laissa ses yeux se balader entre les différentes tables et les clients. Il poussa une exclamation, le sourire aux lèvres, quand il eut enfin trouvé la personne recherchée. Kise se dirigea alors bien vite vers le garçon déjà attablé, qui lui, se contentait de le regarder d'un air blasé.
– J'ai failli compter le nombre de secondes que tu mettrais à me rejoindre.
Ne se formalisant pas plus que ça du ton sec, en ayant l'habitude, il s'assit tout en laissant tomber son sac qu'il portait sur l'une de ses épaules jusque-là. Un soufflement libérateur s'échappa d'entre ses lèvres quand ses jambes furent enfin au repos.
– Désolé, Midorimacchi, j'étais dans mes pensées. Et c'est vrai qu'avec tes cheveux, on ne peut pas te louper !
– Sombre idiot.
Une moue vexée passa sur ses lèvres. Il n'eut cependant pas le courage de répondre à l'insulte, se sentant trop fatigué pour cela. Il posa son coude sur la petite table en bois, calant son menton au creux de sa main.
Kise avait l'impression que sa tête était si lourde. C'était simple, tous ses membres le faisaient souffrir ! Ce vendredi, son entraînement de basket avait été terriblement corsé. Plus le temps passait et moins leur coach, à Kaijo, ne leur faisait de cadeaux… Toute l'équipe y passait, en plus de cela. Lui bien plus que les autres. Même si, d'une manière ou d'une autre, il ne pouvait pas vraiment remettre toute la faute sur les épaules de cet homme. Les pousser à être meilleur était son rôle.
Il fallait dire que, lui aussi, se donnait particulièrement à fond, ces derniers temps… Le potentiel était là, dans sa main. Et bien qu'il avait déjà grandement évolué, étant depuis maintenant quelques temps capable de copier la génération des miracles, il sentait qu'il n'avait pas encore fait le maximum. Il avait encore beaucoup, au fond de lui, à exploiter. Et ce talent ne demandait qu'à ressortir. Le coach avait dû le sentir plus que d'ordinaire, ce qui était la cause de ses entraînements tout bonnement intensifs et plus poussés.
– Tu as l'air fatigué.
Il releva ses yeux dorés vers Midorima qui semblait, depuis qu'il avait fermé les yeux pour se reposer une ou deux minutes, l'avoir observé. On pouvait voir son regard inquisiteur qui le jugeait, juste derrière ses lunettes noires.
– Ah ! Tu t'inquiètes pour moi, Midorimacchi ?
Cette réplique lui donna un grand sourire aux lèvres. Cependant, il disparut bien vite, le regard noir du vert le faisant fondre comme neige au soleil.
– Pas spécialement. J'ai juste entendu des rumeurs comme quoi tu prenais du bon temps, ces dernières semaines.
– Du bon temps ?
– Du bon temps.
Il soupira, décidant de ne pas continuer à feindre l'ignorance plus longtemps. Le problème étant davantage qu'il ne savait pas si le fait que Midorima soit au courant était une bonne nouvelle… Il savait parfaitement bien que le vert n'était jamais aussi désintéressé qu'il le laissait paraître.
Bien que penser que son ami était un tsundere l'amusait, actuellement, il n'avait pas trop envie de rire. A tous les coups, tout cela allait lui retomber dessus, comme à son habitude… Et il n'avait pas envie de se faire sermonner sur tout ça. C'était même la dernière chose qu'il voulait. La fatigue qu'il ressentait en était arrivée à un point où elle lui donnait presque mal à la tête. Alors désormais, la seule chose qu'il voulait était boire un bon chocolat bien chaud, et rentrer chez lui pour se glisser sous sa couette.
– Laisse tomber, Midorimacchi. Et puis depuis quand es-tu du genre à écouter les rumeurs ?
– Excuse-moi d'avoir des oreilles et de retenir ce que l'on me dit.
Soudainement, Kise tilta ce que l'adolescent assis en face de lui venait de lui dire.
Des rumeurs ?
Il plissa des yeux, travaillant sur sa mémoire. Qui avait pu parler de cela à Midorima ? Ce n'était pas comme si ce dernier était en contact avec ses camarades de lycée. Et bien que le seul ami du shooter soit Takao, il ne pensait pas non plus que d'une quelque façon que ce soit, il ait été au courant. Dans tous les cas, le choix était réduit quant à son entourage.
Et dernièrement, il n'y avait qu'une petite poignée de personnes qu'ils côtoyaient tous les deux…
– Messieurs, que désirez-vous ?
Il sursauta à l'entente de la voix d'une femme, âgée de certainement une cinquantaine d'années, qui venait de se poster à côté d'eux. Reprenant cependant bien vite contenance, il lui offrit un grand sourire, prêt à passer commande.
– Un chocolat chaud pour moi !
– Bien. Et vous, jeune homme ?
Kise vit Midorima lui jeter un sale coup d'œil, comme si il venait de faire une bêtise, avant de remonter ses lunettes d'un rapide geste de la main.
– Un thé vert, s'il-vous-plaît.
– C'est noté, je vous rapporte ça tout de suite.
– Merci !
La petite brune répondit à son sourire chaleureux avant de se détourner, allant du côté du bar pour préparer les commandes.
Le blond reporta ensuite son attention sur son ami qui ne semblait pas vraiment satisfait. Pour se justifier, Kise sortit son téléphone et en déverrouilla l'écran, le plaçant sous les yeux de l'autre garçon pour lui montrer l'heure.
– Regarde, ils sont en retard. On peut bien boire un coup en les attendant.
– Peut-être, mais bon…
– Oui oui, je sais, ce n'est pas ton genre Midorimacchi.
Il rangea son téléphone dans sa poche, ne voyant plus de raison de le garder, ses yeux rencontrant une dernière fois son fond d'écran de verrouillage.
Il avait décidé de mettre la photo qu'ils avaient prise lors de l'anniversaire de Kuroko, sur le terrain de street-basket. Kise l'aimait beaucoup, alors il avait naturellement choisi de la voir tous les jours pour en profiter sur son téléphone portable. Dessus, ils étaient eux-mêmes, ce qui la rendait d'autant plus belle. Et puis, ils étaient enfin tous réunis. Même si certes, à ce moment-là, il savait déjà que plus rien ne serait comme au collège…
Mais est-ce que c'était une raison pour ne pas continuer de conserver un lien ?
C'était ce qu'ils avaient fait. Ils avaient gardé contact depuis ce jour. Et aujourd'hui, alors qu'ils étaient tous en deuxième année de lycée, ils se côtoyaient toujours. Malheureusement, n'habitant pas tous aux mêmes endroits, cela était assez compliqué. Notamment pour Akashi et Murasakibara qui étaient finalement les plus éloignés du reste de la bande. Mais cela ne les avait pas empêché de se retrouver quand même. Ils avaient donc enchaîné les sorties, alternant le cinéma, les fast-food, et les matchs de basket… Si bien que petit à petit, ces rendez-vous étaient devenus de plus en plus réguliers.
Et voilà où ils en étaient. Ils n'étaient plus ensemble sous le nom de génération des miracles, mais sous celui de simples amis. Et c'était ce qui rendait Kise grandement heureux. Peut-être que ce qui avait empêché une amitié de longue durée au collège était finalement leur plus grande passion, le basket. Ne pas être dans la même équipe ou le même lycée consolidait leurs liens.
Maintenant, ils se voyaient régulièrement. Ils étaient devenus une bande d'amis normaux. Même s'ils restaient atypiques sous bien des angles tout de même…
C'est donc en cette fin de semaine que tous, hier, avaient reçu un message de la part de Kuroko pour se rejoindre dans ce café. Le blond ne savait pas ce qu'il en était des autres, bien qu'il se doutait que pour un rendez-vous aussi soudain, Akashi et Murasakibara n'avaient pas été invité. Il était évident que faire de la route, pour des adolescents, se préparait. Ils ne pouvaient pas simplement décider, comme ça, d'aller d'une ville à l'autre. D'autant plus qu'ils avaient tous eu cours aujourd'hui.
– Tu penses que Kurokocchi voulait nous dire quoi ?
– Je n'en sais pas plus que toi. Il m'a simplement donné l'adresse en me demandant si je pouvais venir.
– Je vois… Bon, pas le choix, on va attendre !
Et bien entendu, ce n'était pas ça qui l'enchantait le plus…
Après ce que lui avait dit le vert tout à l'heure, il se sentait un petit peu dérangé. Peut-être même un brin mal à l'aise. Un élément lui échappait et il détestait ça. Il avait forcément gaffé, ou mis quelqu'un dans la confidence. Bien qu'en soi, ce n'en était pas vraiment une, mais bon…
Il mit rapidement sa main devant sa bouche, sachant qu'un bâillement allait lui échapper. Des larmes perlant au coin de ses yeux, sa mâchoire craqua sous le mouvement, et il eut soudain l'image de son confortable oreiller en tête. Ce qu'il donnerait cher pour pouvoir seulement faire une petite sieste de rien du tout… Cette semaine avait été trop chargé, il n'en pouvait plus.
– Tenez.
La serveuse posa une tasse de chocolat fumante sous ses yeux, lui redonnant un peu d'énergie rien qu'à cette vue. Elle servit également Midorima, avant de repartir d'où elle venait.
Automatiquement, il posa ses mains autour de la tasse. Il souffla, doucement et discrètement, appréciant cette source de chaleur réconfortante. Il adorait avoir chaud de cette manière. C'était comme si, soudainement, il se retrouvait dans un cocon et que plus rien ne pouvait l'atteindre.
Il fut prêt à porter sa tasse à ses lèvres quand de nouveau, il croisa un regard qui le fixait un peu trop.
– Qu'est-ce qu'il y a ? Ton regard me fait peur, Midorimacchi…
– Il ne fait pas plus peur que les cernes que tu as, si tu veux mon avis !
Il porta directement ses mains sous ses yeux, tâtant les petites poches un peu plus creusées qui étaient présentes. Il les devinait, sans même les voir, légèrement bleues sur sa peau rendue plus pâle que d'habitude par le froid de l'hiver.
Il devait lui-même avouer qu'effectivement, les derniers jours n'avaient pas été simples… Plus pour son corps, à vrai dire. La fatigue était constamment là, et les entraînements de basket et les cours n'étaient en rien là pour arranger cela. Si bien que chaque jour, il avait prié pour que le week-end arrive et qu'enfin, il puisse dormir assez longtemps pour récupérer son énergie. Il mourrait d'envie de faire la grasse matinée, et de se lever seulement lorsqu'il en aurait envie.
Voilà en partie pourquoi il désirait tant partir. Bien qu'il était très heureux de revoir ses amis. Mais parfois, Kise devait avouer que l'appel du lit était plus fort que tout…
– Ce n'est rien, ne t'en fais pas ! Une bonne nuit de sommeil et tout disparaîtra.
– Je ne m'en fais pas, imbécile. Mais il faudrait veiller à ce que ce ne soit pas trop fréquent.
Le blond prit conscience du véritable sens caché de cette phrase alors qu'une longue gorgée de chocolat chaud passait dans sa gorge. Il reposa sa tasse dans la petite soucoupe qui l'accompagnait, désirant mettre les choses au clair.
Dans tous les cas, ils n'allaient pas continuer à tourner autour du pot. Et ce n'était pas le genre de Midorima d'avoir cette patience-là, de toute façon…
– Qui t'en a parlé ?
– Kuroko. Nos deux équipes avaient un match d'entraînement la semaine dernière.
L'adolescent continua de le fixer, plissant des yeux derrière ses lunettes.
Kise soupira en voyant l'air qui prenait place sur son visage. À vrai dire, il ne voyait pas pourquoi il réagissait comme ça. Il n'y avait pas mort d'homme. Et puis, dans tous les cas, il faisait ce qu'il voulait. Il ne disait pas ça comme si il faisait sa crise d'adolescence ou quoi que ce soit d'autre, mais il menait sa vie comme il l'entendait. Et puis pourquoi l'autre garçon lui en parlait-il comme ça, de manière détournée ? Ce n'était pas comme si il avait des choses à cacher. Il assumait parfaitement ses actes.
Mais à quoi pensait-il ? Midorima arrivait presque à le faire se sentir coupable…
– Comment est-ce qu'il l'a su ?
– Le cousin d'un de tes amis est dans son lycée, dans sa classe qui plus est. Alors il l'a entendu parler avec quelqu'un d'autre, tout simplement. Il disait que l'as de l'équipe de basket de Kaijo serait là. Voilà pourquoi il sait.
En effet, tout avait du sens désormais…
Il reprit une gorgée de son chocolat chaud avant de hausser un sourcil sous ses quelques mèches de cheveux blonds qui recouvraient son front. Il ne voyait toujours pas où voulait en venir son ami.
– Et ?
– Il a pu entendre quelques détails, disons pas très glorieux.
– Je vois…
Prendre autant de temps pour en venir simplement là… Si il le lui avait dit directement, il ne se serait pas stressé pour si peu.
Depuis la rentrée, Kise allait à des soirées avec des amis. Elles étaient toutes simples, le genre de fêtes typiques qu'organisaient les adolescents. Quelques camarades de sa classe en faisaient parfois, l'invitant la plupart de temps. Il n'en était pas spécialement proche, pour dire vrai. Il les aimait bien, certes, mais ce n'était pas sur ces personnes-là qu'il compterait le plus si problème il y avait dans sa vie.
Pour ça, il savait à quelles personnes il se confierait.
Toujours étant qu'il s'y amusait bien. Ils étaient tous ensemble et faisaient la fête. Il y avait toujours du monde, de la musique et des jeux. Bien sûr, à leur âge, des fêtes comme celles-ci n'étaient pas non plus aussi pures et simples qu'un goûter d'anniversaire de garçons en primaire. Il y avait de l'alcool, et à l'occasion, deux ou trois cigarettes pas très nettes qui circulaient. Mais ça, Kise s'en fichait. Il buvait quelques verres et s'en tenait simplement à ça. Il n'était pas le genre de personne à se rendre malade ou à prendre des substances illicites. L'idée ne lui était jamais venue en tête. Et il avait grandement apprécié lorsqu'un de ses camarades lui avait proposé un joint, qu'il avait décliné, lui ait juste dit que ce n'était pas grave et qu'il faisait simplement ce qu'il voulait.
Même si cela n'en avait pas l'air, il ne traînait pas avec de mauvais garçons. Ils ne le forçaient jamais, et n'avaient jamais dépassé les bornes. Bien qu'à partir d'une certaine heure, bien sûr, ils n'étaient plus très frais. Puis, étant donné qu'il ne tenait pas vraiment l'alcool, quelques verres suffisaient à lui tourner la tête et à le forcer à aller se coucher.
Le week-end dernier, Kise était donc allé à une de ces fameuses soirées. Comme toujours, il y avait eu une très bonne ambiance. Beaucoup de gens avaient dansé, l'alcool favorisant bien entendu ce relâchement. Il avait pour habitude cependant de s'endormir dans les alentours de trois heures du matin. Contre toute attente, le mannequin n'était pas si endurant que ça. Mais ce soir-là, sans trop savoir pourquoi, il était resté debout avec quelques autres garçons jusqu'à six heures.
C'était donc de là que venait sa fatigue, qui l'avait poursuivi jusqu'à la fin de la semaine. Et étant un sportif qui pratiquait régulièrement, cela avait été un rythme particulièrement dur à tenir.
– Ne te fais pas de fausses idées, Midorimacchi. Ces gars sont super sympas !
– Tu ne vois vraiment le mal nulle part, c'est affligeant…
Il se renfrogna un petit peu, mécontent qu'il juge ces personnes sans les connaître.
Enfin, il aurait dû s'en douter, venant de Midorima. C'était un gars droit, qui ne faisait jamais aucun écart. Kise en venait même à se demander si un jour il le verrait s'amuser et boire dans une fête. Même si il devait avouer qu'il ne préférait pas se l'imaginer, cela ne collant pas du tout à son image. Mais il aurait aimé que le garçon aux cheveux verts puisse constater de ses propres yeux qu'aller à des soirées où il y avait de l'alcool ne faisait pas de lui quelqu'un qui prenait un mauvais tournant.
Il profitait juste, tout simplement. Il ne cherchait pas à se mettre en danger, ou à ruiner sa santé. Ou encore moins à tomber dans l'addiction, ce qui n'arriverait jamais selon lui.
– Dans tous les cas, je bois seulement quelques verres. Ce n'est pas ça qui va me tuer.
– Je ne préfère même pas savoir ce qu'il y a dedans.
– Juste de l'alcool, Midorimacchi… Tu penses vraiment que prendre de la drogue ou autre serait mon genre ?
Il le fixa de ses yeux verts tout en continuant de boire son thé. Il éloigna le bord de la tasse blanche de ses lèvres, tout en lâchant un soupir.
– Je ne dis pas ça pour toi. Je parle de celui qui en te servant un verre pourrait très bien y mettre autre chose que de l'alcool.
Ses sourcils se froncèrent en comprenant où il voulait en venir.
– Jamais de la vie. Il n'y a vraiment que de l'alcool et quelques cigarettes qui circulent, c'est tout.
– Fais comme tu veux, Kise.
Les deux garçons continuèrent à siroter leur breuvage, désormais en silence.
Au moins, le blond en était certain maintenant, Midorima avait un véritable don inné pour plomber une ambiance. Il fallait toujours qu'il aborde les sujets qui fâchent… Et d'ailleurs, il ne voyait toujours pas où était le problème. Selon lui, réagir d'une telle manière était bien trop paranoïaque. En qui pouvions-nous avoir confiance si même nos amis nous trahissaient ? Il ne voyait pas pourquoi l'un de ses camarades de classe s'amuserait à le droguer à son insu… Cela n'aurait pas de sens et surtout, ça ne lui apporterait rien.
Oui, Kise l'assumait, il aimait bien aller à ces soirées. Quand il y mettait les pieds, il oubliait tout. Toute la pression qui pesait sur ses jeunes épaules s'envolait. Là, il pouvait rire librement, danser sans être jugé ou encore boire sans qu'on lui dise que ce n'était pas bon d'agir avec tant de désinvolture. Il pouvait être lui, se relâcher et se détendre. De plus, l'ambiance était toujours bonne, tout le monde s'entendant parfaitement bien. Alors oui, au fil du temps, il y avait pris goût. Mais ce n'était pas comme si ils en faisaient toutes les semaines. Les soirées restaient même assez exceptionnelles. En l'espace de neuf mois, il y en avait peut-être eu une dizaine, à tout casser. Et quand ils étaient en période d'examens, ou qu'il y avait des matchs de basket importants, il n'allait tout simplement pas aux soirées.
Tout le monde, bien souvent, avait tendance à le traiter comme un enfant. Mais il n'allait pas à ces fêtes à boire de l'alcool uniquement pour se donner un genre. Un jour, on l'avait invité, il y était allé et il avait aimé. C'était aussi simple que ça. Voilà pourquoi il ne voyait pas ce qu'il y avait de mal.
Mais la réaction de Midorima était la raison pour laquelle il ne comptait pas spécialement en parler à ses amis, et ce depuis le début. Ils n'étaient pas du genre à faire ce genre de choses, et cela ne les intéressait pas. Il avait donc su par avance que si il n'en parlerait pas, tout irait pour le mieux, les autres ne l'embêtant pas avec leurs questions.
– Vous voilà enfin !
À l'entente des mots sortis de la bouche de son ami, Kise pivota sur sa chaise pour voir les deux nouveaux arrivant. Aussitôt, un sourire reprit place sur son visage, heureux de retrouver le reste de ses amis.
– Aominecchi, Kurokocchi !
– Bonjour.
Le bleuté leur offrit un petit sourire, si léger à vrai dire que n'importe qui aurait pu douter de son existence sur ses lèvres. Il partit ensuite s'asseoir aux côtés de Midorima, le saluant à son tour.
Aomine, un air toujours aussi las sur le visage, se contenta d'un vague hochement de tête dans la direction des deux garçons. Il tira la chaise à la droite du blond vers lui, jetant par ailleurs un coup d'œil à ce dernier qui lui souriait toujours.
– Ça faisait un bail, Kise.
Étrangement, le blond sentit que ces mots lui faisaient plus plaisir qu'il ne l'aurait cru. Une drôle de sensation l'étreignait, mais il se dépêcha bien vite de l'oublier, pensant que cela était également dû à sa fatigue.
– C'est vrai ! Comme tu n'étais pas venu quand Himuro et Murasakibaracchi nous avaient proposé de les accompagner au cinéma la dernière fois.
Il reporta son attention sur le plus petit d'entre eux qui n'avait toujours pas prononcé plus de mots que pour ses salutations. Bien que la question le démangeait grandement, il se tut en voyant la serveuse arriver.
Deux commandes passées plus tard, il laissa finalement sa curiosité s'exprimer. Puis après tout, ils étaient bien là pour en savoir plus. Ils étaient forcément venus dans un but précis.
– Alors, qu'est-ce que tu voulais nous dire, Kurokocchi ?
– L'anniversaire d'Akashi-kun va très vite arriver. J'aimerais qu'on lui fasse une fête surprise.
– Je m'en doutais…
Midorima remonta ses lunettes, comme sûr de lui. Le blond fut tenté de se moquer gentiment de lui puisque ce dernier lui avait dit quelques minutes plus tôt qu'il n'en savait rien, mais il ne le fit pas. Déjà que l'autre garçon semblait assez sur la défensive avec lui…
Plus il y pensait et plus il se disait qu'il n'en avait pas encore fini avec les remontrances de son ami.
– Faudrait prévoir un lieu, la bouffe et tous ces trucs-là, non ?
– Oui, Aomine-kun. Je pensais que chez moi ferait l'affaire. Mon salon pourra tous nous accueillir. Pour ce qui est de la nourriture, si nous ramenons tous quelque chose, je pense que cela suffira.
– Va falloir que je réussisse à convaincre Satsu de rien cuisiner, encore…
Tous virent la moue dégoûtée qui passa sur le visage du basané. Et ils devaient avouer qu'eux aussi, avaient tout sauf envie que la rose s'occupe de préparer le gâteau d'anniversaire.
L'anniversaire d'Akashi… Kise devait avouer qu'il avait hâte de le fêter ! Malheureusement, l'an passé, ils n'avaient pas pu le faire. Leur ancien capitaine les avait pris la main dans le sac en train de préparer quelque chose, et leur avait explicitement dit qu'il ne voulait pas qu'ils préparent une fête en son honneur. Mais lui avait trouvé ça particulièrement dommage. D'autant plus qu'avec son père très souvent en déplacement, il était sûr que l'adolescent aux cheveux rouges devait le fêter seul. Bien que dans ces circonstances, parler de fête ne pouvait plus vraiment être appliqué….
Une idée lui vint alors soudainement en tête.
– Et pour le cadeau ? On en fait un collectif, histoire d'en faire un beau ?
Il vit les autres garçons attablés réfléchir sérieusement à sa proposition, la serveuse passant entre-temps apporter les commandes aux deux retardataires.
Kise finit son chocolat dans une dernière gorgée, qui avait malheureusement fini par refroidir.
– Je pense que ce serait une bonne chose.
– Oui. Nous pouvons garder l'idée de Kise-kun.
Un sourire lui échappa devant l'accord de ses deux amis. Il tourna la tête sur sa droite, regardant Aomine. Ce dernier se mit d'ailleurs à bailler, comme si le simple fait d'avoir fait l'effort de venir l'avait éreinté.
Il n'avait pas beaucoup changé depuis l'an passé. Il était toujours aussi grand, et surtout, toujours aussi imposant. Il avait conservé sa musculature parfaite, qui ne devrait certainement pas être celle d'un lycéen. Ses cheveux étaient toujours courts, et ses yeux d'un bleu toujours aussi beau.
Kise fronça des sourcils à cette pensée. Qu'est-ce qu'il venait de se dire, là ?
– Tu as une idée de cadeau, Midorima-kun ?
– Pas vraiment… Et toi ? Tu lui parles souvent, depuis que nous nous sommes tous réunis, tu devrais avoir des idées plus précises que nous ?
– Je ne lui parle pas tant que ça. Et Akashi-kun est difficile…
Il allait répliquer à la conversation de ses amis quand un tout autre élément capta son attention. Sortant son téléphone de sa poche, il le déverrouilla tout en se disant qu'effectivement, il n'avait pas rêvé et que celui-ci avait bel et bien vibré.
Il regarda l'heure, qui n'était pourtant pas si tardive, comme pour se rassurer quant au fait que cela n'était pas sa mère qui lui demandait de rentrer à la maison. Il ouvrit alors le message, en prenant connaissance.
De : Matsuda
À : Kise
Hey mec, t'es où ? T'as oublié ?
À la fin de sa lecture, il fronça directement des sourcils.
Il avait oublié ? Comment ça ? Il était pourtant certain qu'il n'avait rien de prévu. Et encore moins quelque chose de planifié. Avec la soirée du week-end dernier, il n'avait plus du tout de force. Ni l'envie par ailleurs de sortir s'amuser. Seul le confort de son matelas l'appelait, ainsi que la chaleur de ses draps.
Il tapa rapidement une réponse à son camarade de classe.
De : Kise
À : Matsuda
Salut ! Oublié quoi ? On avait un truc de prévu ensemble ?
Relevant son regard, il remarqua que Midorima et Kuroko étaient toujours en train de débattre pour savoir quel pourrait bien être le cadeau idéal pour Akashi. Puis quand il reporta son attention sur Aomine, il fut étonné. En effet, ce dernier fixait son téléphone peu discrètement, n'y allant pas par quatre chemins et ne se gênant pas pour lire ses messages par-dessus son épaule.
Aussitôt, comme une adolescente prise en flagrant délit, il plaqua l'appareil électronique contre son torse.
– C'est pas bien de lire les messages personnels des gens comme ça, Aominecchi !
– C'est pas comme si t'avais quelque chose à cacher, non ?
Il eut une petite moue enfantine sur le visage alors que le garçon à la peau mate se moquait de lui, le sourire aux lèvres.
– Enfin, c'est vrai que je n'ai rien à cacher. Et encore moins à toi.
Réalisant l'importance de ses paroles, il sentit ses joues se chauffer doucement. Il laissait vraiment des mots gênants qu'il pensait lui échapper un peu trop facilement parfois… Et pourquoi réagissait-il comme ça ? Bien sûr qu'il n'avait rien à lui cacher, puisqu'Aomine était son ami.
Son portable vibra à nouveau, contre sa cuisse. Cela eut au moins le mérite de le détourner des paroles qu'il venait de prononcer, et dont il cherchait encore une signification.
De : Matsuda
À : Kise
Bah oui, c'est l'anniversaire de Kudo aujourd'hui, tu te rappelles pas ? On en profite pour faire une fête chez moi ce soir, les dernières étaient tout le temps chez lui alors ça nous permet de le remercier.
Il se frappa mentalement en se rappelant qu'effectivement, il y avait deux semaines de cela, ils avaient prévu de s'amuser en l'honneur des dix-sept ans de leur ami. Il avait même participé financièrement à cette soirée organisée, achetant des verres en plastique.
Et il était vrai que leur ami se débrouillait toujours pour les accueillir chez lui, profitant de l'absence de ses parents les week-ends. De plus, il insistait toujours pour qu'ils repartent, leur disant que cela ne le dérangeait pas de ranger seul. Il méritait définitivement une soirée en son honneur. De plus, Kise devait avouer qu'il aimait bien le jeune garçon. Ce dernier était dans sa classe, comme la majorité de ceux qui venaient à leurs soirées, et il s'était toujours montré très gentil et drôle.
De : Kise
À: Matsuda
J'arrive tout de suite !
Il verrouilla son téléphone, le rangeant cette fois-ci une dernière fois dans sa poche. Il attrapa le petit papier qui reposait en milieu de table et qui indiquait les prix de leurs boissons. Par la suite, il posa quelques pièces de monnaie sur la table pour payer sa part, se relevant tout en faisant grincer la chaise.
Ce furent trois paires d'yeux qui se braquèrent directement sur lui, des points d'interrogations plein les yeux.
– Vous me tenez au courant pour le cadeau d'Akashicchi, d'accord ? Quoi que ce soit, je participe !
– Où vas-tu, Kise-kun ?
– Ah, je suis désolé, vraiment ! J'aurais aimé rester plus longtemps, mais j'avais oublié que j'avais quelque chose de prévu…
Il prit une toute petite voix vers la fin de sa phrase, collant les paumes de ses mains entre elles, mimant une prière.
Aomine haussa des épaules, un air qu'il n'arrivait pas à décrire sur son visage, et Kuroko eut une petite moue déçue. En voyant celle-ci, il se sentit encore plus coupable. Après tout, tous avaient fait le déplacement pour parler de cet événement important, et lui, il partait… Mais sa présence à l'anniversaire de son camarade avait été prévu depuis plus longtemps, alors ne pas y aller l'aurait fait bien plus culpabiliser.
Replaçant négligemment son sac sur l'épaule, il sentit un regard tout à fait dérangeant qui ne le lâchait pas. Un sourire toujours désolé sur le visage, il se tourna vers Midorima.
– Toi aussi tu es fâché Midorimacchi ?
– Je suppose que c'est ce que je crois, n'est-ce pas ?
Il soupira face au ton dur de son ami, remettant sa chaise correctement sous la table.
– Oui. Et je ne vois toujours pas le problème, tu sais.
– Moi je le vois. Tu as une tête à faire peur, tu t'es vu ? Tu ferais mieux d'aller dormir plutôt qu'aller faire je ne sais quoi.
– C'est quoi l'embrouille ?
Il baissa ses yeux pour rencontrer ceux d'Aomine, qui par ailleurs lui donnèrent d'étranges frissons. Le regard de ce dernier semblait accusateur, comme si il croyait directement les mots de Midorima quand celui-ci insinuait qu'il avait fait une bêtise.
Alors ils s'étaient tous ligués contre lui, c'était ça ? Même le joueur fantôme le regardait étrangement, comme s'il avait compris de quoi il en retournait.
Décidant qu'il valait mieux s'arrêter là, notamment pour son propre bien, il fit un signe de main à ses amis avant de s'éloigner, le sourire aux lèvres malgré tout.
Il slaloma entre les tables, jusqu'à atteindre la porte de sortie. Il jeta un regard à la serveuse et à l'autre homme, qui semblait lui aussi servir des clients, et qui étaient trop occupés au fond de la salle pour lui porter de l'attention. Il ouvrit par conséquent la porte, un vent froid l'accueillant directement. Il frissonna, se maudissant encore plus d'avoir bu un chocolat chaud et de s'être réchauffé pour finalement retourner braver cet air glacial.
En fermant, il remarqua l'air passablement irrité de Midorima, ce qui lui donna presque envie de rire. Celui-là ne changerait décidément jamais.
Cependant, voir Aomine qui le regardait toujours partir, retourné vers lui, lui donna une drôle d'impression. Il décida de ne pas s'en formaliser, ayant mieux à faire. Il penserait à ces sensations étranges qu'il ressentait en ce moment plus tard. Sûrement était-il heureux de se rapprocher du garçon qu'il avait admiré après tout ce temps passé éloigné l'un de l'autre ?
S'engageant dans la rue, il glissa ses mains dans ses poches dans le faible espoir de les réchauffer. Il ne pleuvait plus, ce qui était déjà une bonne chose. La circulation semblait donc moins affolée, ce qui la rendait plus fluide et paisible. Les gens paraissaient également un peu moins de mauvaise humeur, bien que tout ce vent n'arrangeait pas forcément les choses. Mais quelques jeunes avaient un café dans les mains, se réchauffant ces dernières. D'autres portaient des gants, se moquant sûrement des idiots comme Kise qui eux n'en avaient pas.
Mais finalement, voir tous ces sourires et cette vie autour de lui ne put que lui en donner un à son tour.
Il avait hâte d'être à cette soirée. Il mettrait temporairement sa fatigue de côté, et tout irait pour le mieux.
Et c'est la fin de ce premier chapitre.
Alors, qu'est-ce que vous en avez pensé ? On commence bien sûr l'histoire en douceur, le temps de bien poser l'intrigue.
Donc, selon vous, que va-t-il se passer à cette soirée ? Midorima avait-il raison de dire à Kise de se méfier de ces garçons ? Est-ce qu'il va se mettre en danger ?
J'espère que tout ça vous a en tout cas donné envie de continuer cette histoire ! :)
N'hésitez donc pas à me partager votre avis, cela me fera très plaisir !
À bientôt pour la suite…