Bonjour à tous !

Je sais que l'attente à été longue mais enfin, je vous poste le dernier chapitre de cette histoire ! Je finirais sûrement par un épilogue que je n'ai pas encore eut le temps d'écrire, mais qui viendra bientôt.

Je suis si heureuse d'être allé au bout de cette aventure en votre compagnie. Je dois avouer qu'il est assez grisant de se dire que, ça y est, nous y sommes, au bout de deux ans, c'est la fin.

Vous excuserez, je l'espère mes potentielles fautes d'orthographes, j'ai tant bossé sur ce chapitre que je n'ai pas eu le courage de le relire entièrement.

J'espère que cette fin sera à la hauteur de vos espérances. Je crois avoir fermé toutes les portes que j'avais ouvertes. Si vous avez des questions je reste évidemment à votre disposition. Si vous avez des retours à me faire, je suis doublement à votre disposition !

Merci à tous ceux qui ont patienté, qui me suivent depuis le début, qui m'ont encouragé à terminer cette histoire. Merci à tous les nouveaux que j'ai rencontré en cours de route. Merci à tous ceux qui liront cette histoire et qui l'apprécieront.

Merci à Mak de s'être imposé à moi, le loup sans qui cette histoire n'existerait pas.

Et, bien sûre, merci à Elsa qui a su apprivoiser ce même loup.

Et un immense merci à vous tous.

J'ai hâte de vous retrouver pour la continuité de Ce bleu te va si bien qui, de ce que j'ai compris, à l'air de déjà vous plaire.

Je vous embrasse,

Tendrement,

Lou De Peyrac.

Chapitre 43 :

Le soir même du sauvetage, les habitants avaient soufflé à leur reine l'idée qu'une telle victoire devait se fêter. Elsa, sous le regard suppliant d'Anna, avait accepté en lui demandant seulement de s'occuper de tout. La reine n'avait jamais vraiment été enchantée de ce genre de rassemblement et tout ce qu'elle désirait après une si longue période loin de son royaume, était de passer un peu de temps seule avec Mak.

Anna avait souri en lui répétant de ne pas s'inquiéter, qu'avec Briak, Olaf, et aidé de tous les habitants, elle se chargerait de tout. Elsa avait seulement souri, offrant une totale confiance à sa sœur qui, elle le savait, raffolait de ce genre d'événement.

À la suite de leur discussion, Elsa avait laissé un peu de temps seule à Mak, se doutant que quelque part, elle en avait besoin, sans doute pour faire un point avec elle-même.

La reine s'était alors occupée du royaume en gardant un œil toujours protecteur sur la jeune fille qui déambulait dans les rues d'Arendelle, dans les couloirs du château, s'émerveillant à chaque nouvelle pièce qu'elle découvrait pour la deuxième fois.

Elle l'avait également surprise à parler avec Briak. Sans doute, le grand loup se devait de soulager sa conscience en lui disant clairement qu'il n'avait aucun problème avec le fait qu'elle soit à présent une humaine, qu'elle avait fait ce sacrifice pour le bien d'Arendelle, qu'elle était un héros.

Elsa l'avait donc laissée entre de bonnes mains et s'était concentrée sur les affaires urgentes du royaume, redevenant cette reine très occupée après ces quelques semaines de vacances forcées.

Elle avait tout de même pris le temps de se changer rapidement, troquant son pantalon, pour enfiler une de ses robes favorites, et de boire un délicieux chocolat chaud en attendant que sa réunion commence.

Alors qu'elle était en discussion sérieuse avec ses conseillers dans la salle de réunion du château, elle vit Mak entrer sans frapper, faisant sursauter tout le monde. Elsa nota mentalement qu'il allait falloir réapprendre les règles de politesse à cette jeune fille.

Elsa lança un regard intrigué à la jeune femme en se levant de sa chaise, étonnée de la voir ici, persuadée qu'elle serait restée avec Briak.

Mak, ignorant totalement les conseillers et le regard choqué qu'ils lui lançaient, posa ses mains à plat sur la table devant elle, faisant face à Elsa et demanda, tout à fait sérieuse :

- Tu ne saurais pas où je peux garer mon oiseau ? Il est en double file, il gêne Anna pour installer le banquet de ce soir.

Les conseillers froncèrent les sourcils, surpris par cette demande inattendue.

Elsa resta stupide un instant, puis répondit :

- Hum… je pense qu'il y aura assez de place pour lui dans les écuries royales.

Mak sourit, satisfaite par cette réponse, puis hocha la tête avant de se retourner alors que la reine s'essayait silencieusement, s'excusant d'un regard pour ses conseillés d'avoir été interrompue.

- Oh, et Elsa ?

Entendit-elle. Elle leva les yeux vers la jeune femme qui avait stoppé sa marche vers la sortie.

- Sur toi, cette robe, elle est à se damner.

Déclara Mak en lui lançant un regard charmeur avant de sortir de la pièce. Elsa rougit du menton jusqu'à la pointe de ses cheveux en se pinçant l'arête du nez sous les regards amusés de ses conseillers. Cette jeune fille, aussi charmante soit-elle, allait vraiment devoir réapprendre les règles de politesse du château. La reine, bien que gênée, sourit en attendant quelque chose se briser dans le couloir suivit par un juron. Et il allait aussi vraiment falloir qu'elle s'occupe de son problème de vue.

Elsa s'affala sur sa chaise alors que ses conseillés quittaient enfin la salle de réunion. Cette réunion avait durée bien plus longtemps que prévu et cela l'avait tout bonnement épuisée. Dehors, elle avait entendu les habitants d'Arendelle s'agiter pour préparer ce doux moment improvisé. Tout était en modestie, tous avaient prévu de participer en apportant sur la gigantesque table qu'on avait installé dans la rue, soit des légumes d'un jardin, du pain fais avec amour le matin même, un ragoût qu'on avait surveillé pendant des heures. Ce repas rimait avec simplicité, mais la reine préférait davantage ça à un bal royal. Au moins, son peuple serait content.

La reine sourit en regardant tout le monde s'agiter par la fenêtre. Elle devait avouer qu'elle n'était pas prête à supporter la vitesse à laquelle ce petit monde semblait se rythmer. Elle resta donc encore un instant dans cette grande salle de réunion, seule, à profiter du calme environnant.

Soudain, elle entendit la porte s'ouvrir, la faisant sursauter.

Elle tourna la tête et vit une petite tête passer dans l'entrebâillement de la porte. Une petite tête qu'elle ne connaissait que trop bien et qu'elle fut ravie d'accueillir. Une petite tête à présent munie d'adorables petites lunettes rondes.

- Je ne te dérange pas ?

Demanda Mak en grimaçant, Anna l'ayant sermonnée d'être allé interrompre ainsi une réunion officielle de sa sœur.

La reine sourit, foncièrement attendrie.

- Non, nous avons terminé. Ces lunettes te vont à ravir. Tu y vois plus clair ?

- Oui, Anna a fait appel au guérisseur du château quand elle a vu que je me prenais tous les murs des couloirs.

Répondit Mak sans bouger.

- Approche.

Intima Elsa en s'asseyant sur sa chaise.

La reine vit alors la jeune fille entrer et refermer la porte derrière elle, une tasse dans la main.

- Je t'ai apporté du chocolat chaud, j'ai cru comprendre que tu aimais ça.

Déclara Mak en posant la tasse sur la grande table devant sa reine, et avant qu'Elsa n'ai pu la remercier, elle s'assit à califourchon sur ses genoux et lui vola un tendre baiser.

La reine fut surprise de la voir agir ainsi, comme si elle reproduisait leur petit rituel matinal, mais ne se posa pas de question et attrapa seulement ses hanches d'une main baladeuse. Mak sourit contre ses lèvres et vint passer sa langue sur celles-ci. Soudain, la reine eut un mouvement de recul quand elle comprit où la jeune femme voulait en venir.

- Makdellana, chérie, attends.

Arrêta Elsa en se levant soudainement, forçant Mak à s'asseoir à la place qu'elle occupait un peu plus tôt, se plaçant dos à la grande table.

- Attendre quoi ?

Demanda Mak, se levant rapidement, sans pour autant arrêter les doux baiser qu'elle déposait dans le cou de sa reine qu'elle désirait plus que jamais voir flancher.

Elsa laissa tomber sa tête en arrière, offrant son cou à ces baisers enchantés qui, elle en était consciente, n'allaient pas tarder à la faire plier.

- Nous devrions descendre, Anna doit nous attendre…

Souffla la reine en fermant les yeux, essayant de pas se concentrer sur les lèvres assassines de sa petite humaine.

- Tu essayes de te défiler…

Chantonna Mak sans interrompre ses baisers, posant instinctivement ses mains sur ses hanches délicates, collant lentement son corps au sien.

Inconsciemment, de leur propre volonté, les mains d'Elsa se posèrent au creux des reins de la jeune femme. Immédiatement, elle les retira et les leva en l'air, refusant de la toucher encore une fois.

- Ah, je vois, tu as peur de me faire du mal maintenant que je ne suis qu'une humaine.

Conclut Mak qui avait perçu le geste de recul. Mais n'étant pas prête à battre en retraite, elle sourit en prenant les mains d'Elsa dans les siennes.

- Je te préviens, je ne compte renoncer ni à toi, ni à ton corps pour quelques appréhensions non fondées.

Assura-t-elle en venant mordre la clavicule de sa reine. Elsa grimaça en sentant déjà un feu brûlant couler dans son bas-ventre, et ses mains refroidir dangereusement, bien trop dangereusement pour une humaine.

Elle ôta vite ses mains de celles de Mak, ce que la jeune femme remarqua sans peine.

- Ce sont tes mains qui t'inquiètent…

Murmura Mak en souriant contre la peau d'Elsa, sachant qu'elle l'agaçait sans doute à lire ainsi en elle.

- Tu ne te rends pas compte de…

Commença la reine, se maudissant de vouloir que malgré ses craintes Mak continu ses gestes.

Mais, ne la laissant pas terminer, la jeune femme attrapa ses poignets et les tint fermement dans le dos de la souveraine.

- Voilà, problème réglé, du moins pour l'instant. Il va falloir qu'on travaille là-dessus et que tu te fasses un peu confiance. Je n'accepterai pas que tu ne me touche qu'avec des gants ma reine.

Dit-elle en relevant lentement les plies de la robe qui la séparait encore de l'intimité tant désirée.

Elsa inspira en voulant lui dire qu'elle ferait des efforts pour faire taire ses à priori, que de toute façon, elle ferait le nécessaire car ne pas la toucher lui était impensable, que résister à son corps et à ses courbes était au-dessus de ses forces, que ses baisers l'enflammaient bien plus que de raison, elle préféra pourtant se taire pour se laisser dévorer par ce loup qui, même s'il n'en était plus un, aurait toujours sa peau, et tout le reste.

- Dis-moi, si je ne me trompe pas, dans un mois nous fêterons tes 22 ans.

Déclara Elsa en réajustant le col de sa robe, ne voulant laisser aucun indice au risque qu'Anna devine ce qu'elles venaient de faire.

Mak sourit en enfilant sa chemise d'un geste lent. Sa reine l'avait épuisée. Heureusement, Elsa était parvenue à concentrer son pouvoir sur la pauvre table de réunion qui avait fini totalement gelée. Après avoir fait crier sa reine, Mak s'était laissé faire sans douter une seule seconde et avait su apprécier le courage nouveau et inattendu de sa belle, même si la petite humaine qu'elle était, devait avouer que cela lui avait demandé bien plus d'effort qu'à l'époque où elle pouvait se permettre de soulever Elsa d'une seule main.

- Mes 15 ans.

Taquina la jeune femme.

- Ne dis pas ça, j'ai l'impression de coucher avec une enfant.

Grogna Elsa, faisant rire sa compagne.

- Ça te plairait qu'on organise quelque chose ?

Reprit la reine en venant enlacer la jeune femme, posant ses mains au creux de ses reins, trouvant un charme fou dans ce visage paré de ces petites lunettes rondes.

- Qu'on organise quoi ?

Elsa haussa les épaules.

- Et bien, il va falloir qu'on annonce officiellement qu'Anna est enceinte par un banquet royal, je me suis dit qu'on pourrait fêter ton anniversaire par la même occasion.

Mak sembla réfléchir une seconde, puis répondit :

- Oui, pourquoi pas… mais seulement si vous m'accordez une danse, votre Altesse.

Elsa sourit en pensant que si Mak n'aurait jamais perdu la mémoire, elle ne lui aurait jamais deviné une quelconque sympathie pour la danse.

- Je devrais pouvoir accéder à cette demande.

Répondit la reine en levant les yeux au ciel, ouvrant la porte de la salle de réunion afin que Mak la précède.

Le repas improvisé fut doux pour l'âme d'Arendelle. Tous avaient été subjugués en entendant les aventures de leur reine contées par un Briak théâtral et un peu saoul. Délicieusement saoul qui ne se lassait pas de jeter des regards amoureux vers Anna qui semblait boire ses paroles.

Certains habitants avaient même pensé à apporter quelques poissons crus pour les offrir à Chilali, ne se souvenant que trop bien de l'aisance avec laquelle ce grand oiseau féerique avait attrapé leur princesse en plein vol, la sauvant d'une mort certaine. L'oiseau, reput et épuisée, aidé par Olaf, avait fini par se confectionner un nid dans une montagne de paille qu'on gardait près des écuries royales, jurant qu'il s'habituerait bien vite à cette vie de château aux cotés de cet adorable petit bonhomme de neige qu'il aimait tant même si celui-ci ne manquait jamais une occasion de le traiter d'oreiller.

Au cours du dîner, Elsa avait relâché une certaine pression, appréciant cette douceur de vivre propre à Arendelle qui lui avait tant manqué durant son voyage.

La reine était à présent sereine, tout le monde s'amusait, c'était l'essentiel.

La seule pointe de mélancolie qu'elle perçut, fut quand la petite Kelys avait demandé à Mak de la propulser en l'air à bout de bras, chose qu'elles avaient l'habitude de faire depuis que la petite rousse vivait au royaume avec ses parents. Ce jeu s'était installé naturellement entre elles alors que l'enfant demandait chaque jour à être soulevée toujours plus haut, étant persuadée qu'un jour, Mak lui ferait toucher les étoiles. Et l'ancienne louve, en grande rêveuse qu'elle était, lui disait qu'il fallait tout de même être prudent à un jeu comme celui-ci, que les étoiles avaient des bouts pointus, qu'il serait dramatique qu'elle s'y cogne, seule bonne raison qu'elle avait trouvée pour que la gamine intrépide reste raisonnable.

Mak avait souri tristement, prétextant qu'elle ne pouvait plus faire ce genre de chose, qu'à présent, les étoiles étaient bien trop hautes pour ses petits bras d'humaine.

L'enfant avait compris malgré son jeune âge et avait alors jeté son dévolu sur Briak puisque lui semblait avoir gardé assez de force pour lui assurer un ticket d'entrée à ce monde céleste.

Elsa, captant le malaise de la jeune femme, avait donc fait mine de ne pas parvenir à ouvrir un pot de confiture. Elle l'avait ensuite tendu à Mak, la suppliant de l'ouvrir pour elle. La jeune femme, aussi humaine soit-elle, y était bien sûre parvenue sans effort. Elsa avait simplement souri en lui déposant un baiser sur le front, lui demandant ce qu'elle pourrait bien faire sans elle. Un sourire avait illuminé le visage de Mak, ce geste ayant un tant soit peu regonflé sa confiance en elle, cela avait suffi à sa reine.

Un mois était passé depuis leur retour à Anrendelle. Un mois durant lequel Mak avait dû réapprendre à s'habituer à la vie de château. Le plus souvent, la jeune femme se plaisait à passer son temps aux cotés de Briak, assurant la protection du royaume en apprenant doucement à se défendre non avec des griffes et des crocs mais simplement avec une épée malgré le fait qu'aucune force extérieure ne menace Arendelle. Après tout, Mak avait toujours eu la bougeotte et le fait d'être humaine n'avait pas changé ça.

Contre tout attente, le loup déchu, accablée quelques fois par l'ennui, s'était même essayé à la cuisine. Elsa avait bien tenté de lui dire qu'elle n'était pas là pour ça, que le royaume payait des cuisiniers pour assurer les repas, mais ceci avait bien été inutile. Mak s'était découvert cette passion, et avait tenue à apprendre aux cotés des employés de cuisine, s'amusant à les observés pendant des heures.

Après des jours passés en cuisine, la jeune femme s'était risquée à préparer elle-même les plats de ses amis. Au grand dam d'Elsa qui, après avoir dû ingérer les premiers plats foncièrement ratés ne serait-ce-que pour lui faire plaisir, avait pensé à faire secrètement appel au service d'un goûteur pour prendre sa place. Bien heureusement, sous l'ordre discret de la reine qui n'en pouvait plus de mentir sur la qualité des plats plus indigestes les uns que les autres, les cuisiniers avaient aidé Mak à confectionner quelque chose de mangeable et, après une semaine de torture, Elsa avait pu déguster un plat enfin réussit de sa femme.

À la suite de ça, Mak, extrêmement fière d'elle, avait même proposé de s'occuper seule du repas du banquet de son anniversaire. Elsa avait décliné poliment l'offre, prétextant habilement qu'elle préférait qu'elle surveille Olaf qui, elle en était certaine, s'intéresserait de trop près au gâteau gigantesque qu'elle avait déjà commandé à son chef cuisinier. Mak, n'ayant pas décelé la supercherie, avait accepté volontiers prenant très à cœur le rôle que lui confiait sa reine. Pour être absolument sûre que sa petite humaine reste loin des cuisines, Elsa avait même fait appel à Briak et Anna, les faisant promettre qu'ils la garderaient occupée.

Briak l'avait alors entraîné durant des heures en combats à l'épée, et Anna l'avait emmené en ballade dans les jardins du château. Elsa n'avait jamais été aussi heureuse d'avoir des amis si dévoués.

Le jour du banquet, Elsa avait fait au moins mille fois le tour du château, désirant s'assurer que tout était prêt. Sous les ordres d'une Anna enthousiaste, on avait décoré la salle de bal du sol au plafond à coup de guirlande plus colorées les unes que les autres. On avait sorti la vaisselle royale, prenant garde à tenir Briak et Mak loin de celle-ci de peur qu'une catastrophe arrive.

De longue minutes, la reine avait discuté avec son chef pâtissier pour savoir quel âge inscrire sur le gâteau. Ni l'un ni l'autre ne savait s'ils devaient y noter 15 ou 22 ans pour célébrer l'anniversaire de Mak. La reine lui avait finalement demandé de confectionner un gâteau assez gros pour pouvoir y inscrire les deux âges, comme ça, pas d'erreur possible. Elsa faisait confiance à son chef, il ferait ce qu'il faudrait. Elle lui avait intimé seulement de faire en sorte que le gâteau ne soit pas trop grand, lui expliquant qu'il serait fâcheux, que, étant donné sa petite taille, son humaine soit obligé de monter sur un tabouret pour souffler les bougie. L'homme s'était retenu de rire en répondant qu'il ne laisserait jamais une telle chose arriver.

La reine, ce jour-là, parcouru bon nombre de boutique de jouet, à la recherche du cadeau parfait. Bien heureusement, elle trouva son bonheur rapidement, malgré tout heureuse d'avoir éloigné Mak du château pour aujourd'hui.

Elsa, ce matin-là, l'avait réveillée aux aurores. Mak avait bien entendu râler bien plus que de raison, prétextant qu'il était inhumain de lui demander de se lever si tôt le jour de son anniversaire. La blonde avait souri, reconnaissait bien le caractère peu matinal de sa femme, mais n'avait pas cédé pour autant et, après lui avoir offert une tasse de café et une brioche encore chaude, lui avait ordonné de partir en ballade avec Chilali, appuyant sur le fait que son oiseau avait besoin de se dégourdir les ailes.

Mak, comme toujours peu convaincue, avait hurlé d'une manière théâtrale à la trahison, à la conspiration, à la mutinerie en sachant très bien que sa reine n'était pas la seule à vouloir ainsi l'envoyer en exil. La petite humaine avait même simulé une mort par cœur brisé rien que pour le simple plaisir de voir rire Elsa en lui demandant ce qu'elle allait faire de sa journée pour vouloir se débarrasser d'elle de la sorte. Mais même face à cette scène mélodramatique, Elsa n'avait rien lâché en déclarant que le jour de notre anniversaire, il était strictement interdit de poser la moindre question. La reine l'avait également réprimandé par avance, soulignant que l'ancienne Mak avait le don d'être toujours en retard aux banquets officiels, et qu'elle avait intérêt à revenir avant le coucher du soleil. Elle avait suivi Mak jusque dans les écuries, lui avait déposé un dernier baiser sur le front et l'avait enfin laissé partir.

Et ce ne fut que lorsque qu'elle vit son humaine disparaître à l'horizon sur le dos du volatile, qu'elle donna le signal à tous ses domestiques de tout préparer avant le soir.

Elsa se laissa tomber sur la chaise de son bureau en soupirant, cette journée avait été bien plus intense que ce qu'elle aurait pu penser. Mais enfin, tout était en place. Il ne manquait plus que Mak alors que les invités n'allaient pas tarder à arriver. Elsa ne se faisait pas d'illusion, elle se doutait bien que sa femme allait être en retard. De légers coups furent frappé à la porte, une suite de coups qu'Elsa connaissait par cœur.

- Entre Anna.

La princesse s'exécuta, et vint près de sa sœur, éternellement souriante.

- Les invités arrivent Elsa.

- Et Mak ?

Demanda la reine, persuadée que sa petite humaine allait être en retard pour ne pas contredire ses habitudes.

- Les gardes ont vu Chilali à l'horizon, elle ne devrait pas tarder.

Chantonna Anna en sachant très bien ce que sa sœur pensait quelques secondes plus tôt.

- Je ne pensais pas qu'elle gagnerait une certaine ponctualité en perdant la mémoire.

Sourit Elsa en se levant, prête à accueillir ses invités.

- File à la salle de bal, je m'occupe de la rendre présentable, et on te rejoint.

Elsa rit, étant consciente que rendre Mak présentable après une virée avec Chilali n'était pas une mince affaire.

- Merci.

Souffla la reine en embrassant la joue de sa sœur avant de quitter son bureau.

Chilali atterrit dans les jardins du château. Mak descendit immédiatement et lui intima d'aller se reposer dans les écuries. La jeune femme s'approcha d'un garde qu'elle avait su apprécier un an plus tôt sans le savoir.

- Je suis en retard ?

Demanda-t-elle en grimaçant.

- Juste un peu. Et la reine semble d'humeur indulgente.

Sourit le garde reconnaissant bien là le loup qu'il avait connu.

- La Princesse Anna vous attend dans votre chambre.

Précisa-t-il en montrant d'un geste discret de la tête quel chemin la jeune femme devrait emprunter pour rejoindre sa chambre. Mak faisait des efforts et son sens de l'orientation s'était nettement amélioré depuis son retour à Arendelle, mais il arrivait encore qu'elle se perde dans les couloirs interminables du château. Les gardes étaient alors pour elle les meilleurs des guides.

Mak gratifia le garde d'une tape amicale sur l'épaule et courut rejoindre sa chambre en espérant ne pas s'égarer.

Bien heureusement, elle arriva rapidement devant sa chambre et entra sans même frapper. Elle y trouva Anna, l'attendant sagement sur son lit en compagnie d'Olaf.

- Elle est arrivée !

S'écria joyeusement le petit bonhomme de neige en levant ses brindilles de bras au ciel, sautillant sur le lit.

- Tu en as mis du temps !

Gronda Anna en se levant.

- Eh, je te rappelle que je ne suis plus un loup, je ne suis pas aussi rapide qu'avant.

Répliqua Mak en réajustant ses lunettes.

Anna sourit en levant les yeux au ciel et tendit une pile de vêtements à son amie.

- Tiens, enfiles ça, Elsa les a choisis pour toi.

Mak déplia les vêtements et fut heureuse de ne rien trouver de trop sophistiqué. Sa reine, la connaissant bien, avait seulement choisit un pantalon en cuir brun et un chemise bleu nuit, dénotant de l'habituelle chemise blanche de la tribu des loups.

Tu as toujours aimé le bleu… pensa Mak, l'âme tranquille lorsqu'elle se souvenait ainsi de sa reine.

Anna intima à Olaf d'aller prévenir Elsa qu'elles ne devraient plus tarder. Le petit bonhomme sortit en sautillant, heureux de participer à ce bal.

Sans poser plus de question, Mak s'exécuta et retira ses vêtements.

Anna détourna le regard quand elle la vit retirer sa chemise, ses yeux n'ayant capter que quelques centimètres de peau. La princesse reconnut bien là l'attitude de son homme et se dit que la pudeur n'existait pas chez les loups. Elle ne put également pas s'empêcher de voir ce qu'Elsa aimait chez ce loup déchu et se dit que si elle avait dû aimer un jour une femme, son choix se serait sous doute arrêté sur celle-ci.

Mak enfila rapidement les vêtements que sa reine avait choisi pour elle et se posta devant Anna.

- Comment tu me trouves ?

Anna sourit en s'approchant de son amie, jurant que grande ou petite, elle ne saurait jamais mettre un col de chemise correctement. Elle le réajusta, et déclara :

- Parfaite.

Mak inspira, ne sachant pas à quoi s'attendre avec ce bal.

- Il y aura du monde ?

Demanda-t-elle, incertaine de son aptitude à évoluer en société.

- Tout le royaume et ses alentours.

Répondit Anna après une courte réflexion.

- Je n'ai vraiment aucune raison de m'inquiéter alors…

Ironisa Mak qui quelque part, avait hâte de retrouver Elsa pour ne plus la lâcher de la soirée.

- Tout va très bien se passer. Tu es prête ?

Demanda la princesse, se voulant rassurante.

Mak hocha de la tête en soupirant.

Anna sourit avant de déposer un doux baiser sur la joue de Mak.

- Joyeux anniversaire.

Murmura-t-elle, détendant un peu la jeune femme.

- Anna ?

- Hum ?

- Je voulais te dire… en tant que loup, je n'en avais pas conscience, mais, à présent je me rends compte de mon corps si peu équipé pour survivre… et ça fait de toi l'humaine la plus forte que je connaisse.

Avoua Mak, ayant eu pendant un mois tout le temps de mesurer ce qu'être humain impliquait.

La princesse sourit et déposa un deuxième baiser sur sa joue. Cette petite humaine en apprentissage l'avait bien mérité.

- Allé viens, Elsa va finir par s'énerver. Nous savons que la patience n'est pas la qualité première de ma chère sœur.

Sourit la princesse en sortant de la chambre, suivit de près par Mak.

Exactement comme Anna l'avait prédit, Elsa commençait à s'impatienter, sirotant une coupe de vin en écoutant quelques-uns des partenaires commerciaux d'Arendelle discuter du même sujet depuis environs dix minutes. Olaf était bien venu la prévenir, mais la reine ne pouvait s'empêcher de jeter des regards vers l'entrée de la salle de bal.

Enfin, elle fut heureuse de voir apparaître sa sœur et son enthousiasme habituel, suivit par sa petite humaine à lunette et son air nonchalant.

Mak resta bien stupide, ne s'attendant pas à se retrouver face à tant de monde.

- Qui sont tous ces gens ?

Demanda-t-elle en grimaçant, balayant la salle du regard.

- Des amis pour la plupart, des ducs, des rois de tous les royaumes proches d'Arendelle. Tous te connaissent.

Expliqua Anna en prenant la main de son amie dans la sienne.

- Et ils savent que je ne me souviens d'aucun d'entre eux ?

- Ils ont été informé que tu as eu quelques petits problèmes de mémoire, mais Elsa n'est pas entrée dans les détails.

Mak chercha sa reine des yeux, bien la seule personne qu'elle avait envie de voir, et la repéra à l'autre bout de la grande pièce, debout devant son trône.

- En parlant d'Elsa, emmène-moi près d'elle histoire j'y reste.
Demanda la jeune femme, décidément très peu à l'aise dans ce monde d'aristocratie qu'elle connaissait si mal.

Anna rit sous cape, se disant que pour ce qui était des banquets royales, Mak ne changerait jamais.

La princesse lui sourit, lui intimant de la suivre. Mais elles ne firent que quelques pas avant qu'un petit homme ne les interrompe.

- Bonsoir brave loup ! Il me tardait de vous revoir depuis notre dernière discussion !

S'exclama-t-il d'une voix puissante en faisant de grand geste.

Mak eut un sourire forcé et jeta un regard désemparé vers Anna.

- Duc Marc Assin.

S'empressa de chuchoter Anna. Mak haussa un sourcil insolent en direction de la princesse voulant dire, Marc Assin ? Vraiment ? Ses parents le détestaient tant que ça ?

La jeune femme ne releva pourtant rien et serra seulement la main que le duc lui tendait et fut surprise de voir avec quelle facilité ce petit homme débitait autant de mot à la minute.

- Je vous souhaite un très joyeux anniversaire. La fête est vraiment magnifique, il semblerait que votre reine se soit surpassée. Quel âge cela vous fait-il ?

- 15 ans.

Répondit immédiatement Mak alors que le pauvre Duc fronçait déjà les sourcils.

Anna, rattrapa le coup bien vite et envoya une tape amicale dans l'épaule de son amie en rigolant.

- Mak, cesse de faire marcher le Duc. Excusez-la, elle est d'humeur taquine.

Sourit la princesse à l'attention du Duc en précisant que Mak entamait sa vingt-deuxième année.

- Amusant brave loup. Je vois que vous n'avez pas perdu votre sens de l'humour. Il faudrait que vous et la Reine Elsa veniez passer quelques jours dans mon château. Je pourrais vous envoyer l'un des bateaux de ma flotte personnelle venir vous chercher.

Proposa-t-il, s'enthousiasmant déjà à cette idée.

- Inutile, j'ai déjà mon oiseau.

Répondit Mak en offrant une tape amicale dans le dos du Duc avant de se diriger vers Elsa, coupant court à cette conversation, laissant le petit homme tout à fait imbécile à la suite de cette réponse sous le regard amusé d'Anna.

La jeune femme se faufila entre les différentes personnes, accueillant quelques sourires, quelques regards bienveillants, puis enfin approcha du trône.

- Mak ! Tu es venu !

S'écria Olaf en levant les bras.

- C'est mon anniversaire Olaf, il aurait été étrange que je ne vienne pas.

Sourit Mak alors que le petit bonhomme de neige s'accrochait déjà à sa jambe en lui offrant un câlin d'anniversaire.

Elsa posa un regard attendri sur cette scène, appréciant le fait que tous ses proches étaient à présent en sécurité.

Olaf lâcha enfin la jambe de Mak et s'en alla s'amuser avec les enfants.

Mak sourit en approchant de sa reine qui n'avait pas bougé jusque-là et vint immédiatement se glisser dans ses bras, faisant fi des regards aristocrates autour d'elle.

- Joyeux anniversaire.
Souffla Elsa à l'oreille de la jeune femme en glissant un paquet dans ses mains.

Mak fronça les sourcils en se reculant, analysant l'objet.

- Qu'est-ce que s'est ?

- Ouvre le.

Répondit seulement la reine.

Mak plissa les yeux, incertaine de ce qu'elle allait trouver en déballant le paquet. Elle écarta les replies de papier puis trouva un petit loup en bois, exactement le même que Malek lui avait offert quelques années plus tôt.

La jeune femme ouvrit la bouche sans qu'un son ne sorte de celle-ci, fixant l'objet alors que ses yeux se remplissaient de larmes. Elsa ne bougeait pas, attendait simplement, prête à penser certaines plaies qui, elle le savait, referaient surface en voyant ce jouet.

Un sourire étira les lèvres de Mak alors qu'elle empêchait ses larmes de couler.

- Mais… comment tu…

- J'ai fait toutes les boutiques de jouets d'Arendelle. Ce n'était pas gagné, mais j'ai fini par le trouver. Je me suis dit que ça pouvait te faire plaisir d'avoir un souvenir… malgré tout. Mais si tu trouves ça déplacé…

La reine fut coupée dans son discours pour les bras de Mak qui s'accrochaient à son cou, elle se tut et lui rendit son étreinte.

- Merci…

Murmura la jeune femme en pensant tellement plus. Par un simple mot futile et insignifiant pour certains, elle remerciait sa reine de bien tant de chose. De l'avoir trouvé dans les méandres de ce monde, de l'avoir aidé à sauver son peuple, de ne pas l'avoir laissé se perdre aux cotés de Liv, d'avoir sauvé son corps, son âme, tout ce qui faisait d'elle une personne à part entière.

- Vous me devez toujours une danse votre Altesse.

Murmura Mak en déposant un baiser dans le cou de sa reine qui la fit frissonner. Elsa rit en se disant que sa femme ne perdait décidément pas le nord.

Alors silencieusement, comme le lui avait appris son père, Elsa prit la main de la jeune femme et l'attira au centre de la pièce, là où plusieurs couples dansaient déjà. Puis, solennellement, la reine offrit une révérence à Mak que celle-ci lui rendit maladroitement en se disant que la seule personne devant laquelle elle s'était inclinée, n'avait toujours été que Chilali.

Doucement, respectueusement, Mak vint poser une main sur l'épaule et une deuxième dans le dos de sa reine alors que celle-ci faisant de même.

Les deux jeunes femmes entamèrent quelques pas en regardant, se dévorant des yeux, jusqu'à ce que le pied de Mak n'écrase celui d'Elsa.

- Je suis désolée !

S'exclama directement la jeune fille, honteuse, craignant de se ridiculiser devant tout une cour royale, ne pouvant qu'admettre qu'il était différent et bien plus compliqué de danser ici que dans une taverne remplie de voyageurs.

Elsa rit en rapprochant le petit corps du sien, entourant sa taille d'un bras possessif, désirant inconsciemment montrer à tous les royaumes que ce petit bout de femme, humaine ou loup, était sous sa protection.

- Ce n'est rien. Laisse-toi guider.

Mak se laissa aller, profitant de ce moment, s'abandonnant pleinement aux désirs de sa reine.

- On ne vous apprend pas à danser chez les loups ?

Taquina Elsa.

- Si par danser tu entends gesticuler nu sous la pleine lune pour rendre hommage à l'esprit du loup, alors oui, on nous apprend ça très jeune.

Répondit Mak en réfléchissant, s'attirant un rire cristallin de la part de sa reine qui devait avouer que sa culture était bien différente de celle de sa femme.

- J'aurais payé pour voir ça.

Répondit Elsa en haussant un sourcil amusé.

Le bal continua, enthousiasmant chaque cœur présent. Elsa dansa encore longuement dans les bras de Mak, sous les yeux ébahis des habitants du royaume qui savaient mieux que personne que d'ordinaire, leur reine ne dansait pas.

Tous s'amusèrent. Anna et Briak en profitèrent pour annoncer la grande nouvelle, l'arrivée d'une petite louve dans leur vie, faisant la joie de tout le royaume.

Un peu plus tard, on apporta un immense gâteau parsemé de nombreuses bougies. Mak avait ri en remarquant que le chef avait inscrit 15 et 22 ans au centre du gâteau. La jeune femme souffla ses bougies en faisant le vœu que tout reste ainsi. Croyant dur comme fer qu'en cet instant, tout était parfait.

Plusieurs personnes qu'elle ne connaissait pas vinrent lui serrer la main les unes après les autres, lui souhaitant encore un joyeux anniversaire.

Le visage de la jeune femme se figea quand une personne en particulier se posta devant elle. Une blonde qu'elle ne connaissait que trop bien. Une blonde qui l'avait embrassé pour ensuite vouloir la tuer.

- Bonsoir brave loup, je m'appelle Liv. Mes parents et moi vivons dans le royaume voisin, nous avons entendu vos exploits, comment vous êtes parvenu à mettre fin à la guerre qui opposait les loups aux Ficedes, et nous tenions à vous souhaiter un bel anniversaire.

Déclara la jeune femme en serrant doucement la main de Mak qui ne bougeait plus. Elle chercha Elsa du regard. Sa reine était occupée à discuter avec plusieurs hommes et ne prêtait pas attention à elle.

- B.…bonsoir...Merci.

Répondit-elle en voyant très clairement que cette Liv n'avait absolument rien à voir avec celle qui avait tenté de détruire Arendelle. Alors le pacte avait fonctionné, elle n'avait pas donné son loup pour rien, cette fille était enfin en paix.

- Nous… nous ne nous serions pas déjà vu quelque part ?

Demanda Liv, mal à l'aise de poser une question aussi étrange.

Mak analysa son visage encore une seconde, le trouvant juvénile et tout à fait serein. Ici, Liv lui faisait davantage penser à Elsa qu'à une meurtrière. Enfin, la jeune femme sourit, comprenant que sa monstruosité d'antan était pardonnée, et assura :

- Non, je m'en souviendrais.

Liv sourit, s'inclina et voulu disposer.

- Mademoiselle ?

Appela Mak en gardant la main de la blonde qu'à une époque elle avait aimé dans la sienne.

- Oui ?

- Soyez heureuse.

Ordonna-t-elle presque en se résignant à lâcher sa main.

Un sourire illumina le visage de Liv quand elle répondit :

- Je le suis déjà, brave loup.

Mak l'observa partir alors que son cœur se réparait lentement de toutes les erreurs qu'il avait pu commettre. Liv l'avait oublié, et Liv était heureuse.

Soudain, un vertige parcouru la jeune femme, ses muscles s'engourdirent, ses oreilles bourdonnèrent, sa vue se flotta malgré ses lunettes.

- Tout va bien brave loup ?

Demanda un garde qui avait capté que quelque chose n'allait pas en s'approchant, lui offrant son épaule pour qu'elle s'y appuie.

- Elsa…

Murmura Mak avait de s'effondrer dans les bras du garde, essayant tant bien que mal de s'accrocher à lui.

- Altesse ! Hurla celui-ci en allongeant doucement la jeune femme sur le sol.

Elsa se retourna et cru mourir d'effroi en voyant ainsi sa femme, dans les bras de l'un de ses gardes, qui peinant de toute évidence à rester consciente.

La reine courue et vint s'agenouiller près de celle-ci alors que le pauvre garde, ne sachant quoi faire, reculait attendant les prochains ordres de sa reine.

- Elsa, qu'est-ce-qui s'est passé ?

Demanda Anna en arrivant avec Briak près de sa sœur.

- Je ne sais pas. Makdellana ! Tu m'entends ?

Demanda la reine en prenant le visage de la jeune fille entre ses mains alors que les yeux de celle-ci étaient à moitié clos, que ses mains tremblaient et que son corps convulsait presque.

- Elsa…

Murmura faiblement la jeune femme alors que tous s'approchaient pour comprendre ce qui se passait.

Briak écarta les bras et fit reculer tout le monde, laissant de l'air à son amie qui semblait se battre avec il ne savait quoi.

- Ouvre les yeux, regarde-moi.

Ordonna Elsa en tapotant doucement la joue de Mak. Celle-ci tenta d'obéir. Même si ses yeux ne répondaient que peu, elle capta le visage d'Elsa à quelques centimètres du sien, voyait ses lèvres bouger mais n'entendait pas ce qu'elle disait. Sa reine semblait inquiète.

- Elsa…

Ne pouvait-elle que murmurer sans savoir vraiment si du son sortait de sa bouche, luttant pour que ses yeux restent ouverts, peinant à fixer son regard sur quelque chose.

- Regarde-moi mon loup, ne regarde que moi.

Répétait Elsa encore et encore, refusant de la laisser tomber dans l'inconscience.

Enfin, après de longues secondes, ses oreilles captèrent quelques bribes de phrases, son regard parvint à capter les yeux de sa reine et se stabilisa.

- Makdellana, reviens-moi.

Supplia Elsa en voyant que la jeune femme se battait pour reprendre le contrôle de ses sens.

Mak fronça les sourcils alors que le bourdonnement de ses oreilles se faisait absent. La jeune femme inspira plusieurs fois, en reprenant pleinement conscience, et enfin murmura :

- Au bout d'un an je pensais que tu avais compris que je déteste que tu m'appelles comme ça.

La reine se figea, écarquillant les yeux, n'osant croire ce qu'elle entendait.

Briak et Anna restèrent silencieux, craignant d'avoir mal entendu.

Elsa prit le visage qu'elle connaissait si bien, l'analysant sous toutes les coutures, cherchant ce qu'il avait perdu à cause de cette perte de mémoire. Elle sut voir la jeunesse adolescente des yeux jaunes disparaître pour être remplacé par quelque chose de plus mûre, de plus fort, de plus adulte. Quelque chose que les yeux ne portaient plus quand ils pensaient avoir 15 ans. Quelque chose que seule Elsa avait su voir absent.

- Tu es revenu ?

Murmura la reine en passant une main sur le visage qui avait repris les traits qu'elle avait tout de suite aimé la première fois qu'elle avait croisé le chemin d'une certaine voleuse qui l'avait sauvé d'une mort certaine dans la Montagne du Nord. Un sourire s'afficha sur le visage fatigué.

- Je sais que j'ai été longue, pardonne-moi.

Faisant fi de ses excuses bien inutiles, Elsa se jeta au cou de la jeune femme, appréciant qu'elle lui rende son étreinte.

Le banquet, qui cette fois-ci encore n'avait pas pu se passer sans qu'un drame survienne, se termina. Briak et Anna après avoir serré leur amie dans leurs bras, s'occupa d'inviter tout le monde à quitter le château.

Elsa heureuse de ne pas avoir à s'occuper de ça, prit le temps d'escorter Mak, encore bien faible jusqu'à leur chambre.

La jeune femme s'assit au bord du lit, totalement épuisée. Elsa ferma la porte de la chambre et vint rejoindre sa femme.

- Tu es sûre que tu te sens bien ?

- Oui ça va, ne t'inquiète pas. Je vais dormir et ça ira mieux demain.

- Mak, tu n'es plus un loup. Si ça ne va pas, il faut que tu me le dises.

Contredit Elsa qui ne pouvait s'empêcher de craindre que cette Mak ne s'envole encore une fois.

La jeune femme sourit en reconnaissant bien là sa reine et ses angoisses perpétuelles, et vint prendre ses mains dans les siennes en assurant :

- Je vais bien votre Altesse.

- Excuse-moi… tu m'as manqué.

Avoua Elsa en baissant les yeux.

Mak sourit, et, un peu canaille, demanda :

- Quoi ? Tu n'as pas aimé la version de moi adolescente ?

Elsa rougit malgré elle en pensant aux délicieux moments qu'elle avait passé avec cette Mak-là.

- Oh si je l'ai aimé, bien plus que je n'aurais dû d'ailleurs. Tu ne te souviens de rien ?

Mak haussa les épaules en réfléchissant.

- Je me souviens à peu près de tout même si c'est encore un peu flou. Sache que je suis désolée pour Kai et Gerda…

- Je sais que tu n'y es pour rien. Liv est la seule responsable.

Coupa Elsa qui interdisait déjà à la jeune femme de culpabiliser. Mak hocha la tête en comprenant que sa reine ne voudrait pas entendre ses excuses qui d'après elle, n'avaient pas lieu d'être.

- Elle était présente ce soir.

Déclara Mak.

- Liv ? Présente dans mon royaume ?

Demanda Elsa en n'osant y croire.

- Oui, enfin, Liv si elle ne m'avait jamais connu. Elle m'a dit qu'elle était heureuse et c'est à ce moment-là que la mémoire m'est revenu.

- C'est donc son meurtre que tu n'as jamais pu te pardonner.

Conclut Elsa alors que tout prenait sens.

- Elsa ?

Appela Mak, l'air soudain tourmenté.

- Hm ?

- Est-ce-que, lorsque je te détestais… est-ce-que je t'ai fait du mal ?

Demanda la jeune femme, en sachant que des morceaux de l'histoire lui manquait encore.

Elsa fondit littéralement sous cette question.

- Eh chérie, jamais. Même dans les moments les plus sombres, tu ne m'as jamais fait de mal.

Assura-t-elle en venant embrasser le front de la jeune femme.

Mak fut rassurée par cette réponse et s'allongea sur le lit, les mains derrière la tête. Elsa s'allongea près d'elle en l'observant silencieusement, tellement heureuse de l'avoir retrouvé.

- Alors, qu'est-ce-que ça fait de coucher avec une gosse de 15 ans ?

Taquina la jeune femme alors qu'un sourire en coin étirait ses lèvres.

- Oh tais-toi je t'en prie…

Soupira Elsa en se pinçant l'arête du nez.

- Son Altesse n'assume pas ?

Renchérit Mak en voyant sa reine rougir.

Elsa se redressa sur un coude et expliqua :

- C'était… différent, beaucoup plus doux, mais véritablement délicieux.

- Arrête, je vais être jalouse de moi-même.

Déclara Mak en plissant les yeux.

Un sourire enjôleur traversa les lèvres d'Elsa.

- J'imagine qu'il serait donc plus sage que tu me fasses oublier cette version si adorable de toi dans ce cas.

Chantonna la reine en parsemant le cou de la jeune femme de doux baisers moins innocents les uns que les autres.

Mak rit en se laissant faire, puis haussa un sourcil provoquant et déclara :

- Que des emmerdes. Je savais que je n'aurais que des emmerdes avec cette fille.

Elsa rit à son tour avant de venir s'asseoir sur ses hanches.

- Surveille ton langage.

Ordonna-t-elle avant de lui voler un baiser, désirant la faire taire, lui montrer que grande ou petite, loup ou humaine, elle n'avait toujours voulu rien d'autre qu'un monde avec elle.