Bonsoir à tous !
Nous y sommes, c'est la fin, le point final de cette histoire.
Je vous poste aujourd'hui l'épilogue qui se confond bien plus avec un OS. C'est un petit bonus de ma part pour tous vous remercier d'avoir lu jusqu'au bout, la petite scène après le générique de fin. J'espère qu'il vous plaira, qu'il vous fera sourire, et qu'il sera clair et compréhensible.
Un grand merci à Coup-De-Crayon qui a trouvé le prénom de la petite d'Anna et Briak, tu es la meilleure !
Et enfin, un immense merci à vous tous.
Je vous embrasse tous très fort.
J'espère que vous prenez soin de vous.
Je vous retrouve vite pour la suite de Ce bleu te va si bien.
Ps : c'est le moment de tous me dire ce que vous avez pensé de l'intégralité de cette histoire pour ceux que je ne connais pas encore ! Oui, oui, j'y tiens !
Tendrement,
Votre auteur,
Lou De Peyrac.
Épilogue.
La petite fille courrait en souriant dans les longs couloirs du château, s'arrêtant pour saluer poliment Jeanne D'Arc. Ses cheveux roux, ceux de sa maman, partant dans tous les sens, ses yeux verts, ceux de son papa, pétillants de malice.
Elle s'arrêta devant une porte qu'elle connaissait très bien et entra sans même frapper. À l'intérieur, elle remarqua une forme allongée, dans le grand lit central, encore engouffrée sous les draps.
Souriant encore davantage, elle fléchit ses petites jambes, serra ses petits poings et se jeta sur la forme immobile en rugissant comme on le lui avait appris.
- Ah ! Akira ! Merde ! Je t'ai déjà dit d'arrêter de me sauter dessus quand je dors !
S'écria Mak en sentant le poids de la petite fille de cinq ans lui tomber dessus sans douceur.
Celle-ci se hissa sur le ventre de la jeune femme, s'y assit, fronça les sourcils et déclara :
- Si tante Elsa était là, elle te reprendrait sur ton langage.
- Tante Elsa n'est pas là. Il est encore tôt. Va te recoucher.
Râla Mak en couvrant sa tête du drap.
La jeune louve se laissa tomber sur sa tête en ouvrant les bras, et déclara d'un air théâtral :
- Je ne peux plus dormir ! Le ciel s'est réveillé, alors je suis réveillée. C'est l'heure de jouer !
- C'est l'heure de me laisser tranquille ! Va voir ta tante !
Grogna Mak en soulevant la gamine par sa chemise pour la reposer au pied du lit, absolument pas décidée à se lever.
- Mais j'y suis déjà allé ! Elle a trop de travail ! Elle a toujours trop de travail !
Pleurnicha l'enfant en tapant du pied.
- C'est la reine, il est normal qu'elle ait du travail.
Soupira Mak en se rendormant presque.
N'ayant pas dit son dernier mot, la petite fille butée qu'était Akira, se hissa de nouveau sur le lit et vint ouvrir l'œil de Mak.
- Maaaaak ! Personne ne veut jouer avec moi ! Papa et Maman dorment encore.
La jeune femme soupira en écartant la petite main de cette petite louve qui ne mesurait déjà pas sa force.
- Quelle chance ils ont…Si je te dis que j'arrive dans une demi-heure, tu me fous la paix ?
Proposa-t-elle en essayant de négocier encore chaque minute de sommeil qu'on voulait bien lui accorder.
- C'est dans combien de temps une demi-heure ?
Demanda l'enfant en s'asseyant sur le lit.
Mak détacha la montre de son poignet, un cadeau qu'Elsa lui avait fait pour un Noël, la montra à Akira et expliqua :
- Tu vois la grande aiguille ? Eh bien quand elle sera tout en bas ça fera une demi-heure.
Akira hocha la tête et regarda fièrement la montre qui était à présent accrochée à son poignet.
- Et qu'est-ce-que je fais en attendant ?
Demanda-t-elle en sautant une énième fois sur le ventre de Mak.
- Tu n'as qu'à aller voir Olaf, il doit être dans la bibliothèque.
Conseilla la jeune femme d'une voix déjà proche du sommeil.
La petite fille sourit en se disant qu'une demi-heure, ça ne devait pas être si long que ça, et quitta la chambre en sautillant. Aujourd'hui, sa tante Elsa lui avait promis qu'elles iraient se baigner avec son papa dans le lac près du château. Mais pour cela, elle devait attendre qu'elle termine tout son travail et que son papa se réveille, ce qui, elle le savait bien, pouvait prendre des heures.
C'était toujours comme ça, tout le monde avait toujours des choses à faire dans cette famille. Faire partie d'une famille royale n'était pas toujours une partie de plaisir. Ses parents, comme sa tante étaient sans cesse occupés, si bien que les moments en famille étaient devenus bien rares ces derniers temps. Il n'y avait qu'Olaf et Mak qui prenaient le temps de jouer avec elle sans rechigner. Enfin, le plus souvent. Mak n'avait pas aimé qu'elle la réveille comme ça, mais Akira savait qu'elle serait au rendez-vous pour jouer avec elle dans une demi-heure. Elle ne comptait même plus le nombre de fois où Mak prenait le temps de lui faire faire des tours sur le dos de Chilali sous le regard inquiet et désapprobateur de sa tante.
Ce fut donc comme prévu qu'elle trouva le petit bonhomme de neige dans la bibliothèque.
- Olaf !
S'écria-t-elle en levant les bras au ciel.
- Bonjour petite princesse !
S'exclama le petit être en étreignant chaleureusement la princesse.
- Qu'est-ce-que tu fais ?
- Je lis des histoires.
Expliqua Olaf en ouvrant un gros livre poussiéreux.
- Tu sais lire ?
Demanda Akira en s'asseyant à même le sol près du bonhomme de neige.
- Non, je regarde les images. Il y en a plein dans ce livre-là.
- Il parle de quoi ?
Olaf tiqua.
- Je ne sais pas exactement.
Avoua-t-il, un peu déçu.
- Fais voir. Maman m'a un peu appris à lire.
Dit Akira en prenant le gros livre entre ses petites mains. Elle essaya de lire le titre mais n'y parvint que peu.
- Magie et sorti…sortilè… ? Je ne comprends pas le titre…
Avoua-t-elle en faisant la moue.
Olaf, ne supportant pas de la voir triste, s'exclama en souriant :
- Magie ? Peut-être que c'est une histoire magique !
Le sourire de la petite fille revint, et elle feuilleta le livre avec détermination.
Des pages colorées lui sautèrent aux yeux, mais enfin, son regard s'arrêta sur une page en particulier bien plus coloré que les autres. Plusieurs dessins s'agglutinaient sur le papier.
- Comme elle est jolie celle-ci…
S'émerveilla la petite fille en effleurant la page du bout des doigts.
En bas de la page, la petite fille remarqua une petite phrase en écriture manuscrite.
- Tu saurais lire ça ?
Demanda Olaf en pointant la phrase.
Akira fronça les sourcils en se concentrant, voulant fièrement mettre en pratique ce que sa mère lui avait appris.
- Tu n'y arrives pas ?
S'impatienta Olaf.
- Attends ! C'est pas si facile !
Gronda la petite fille en plaçant son petit doigt sous chaque mot, décortiquant chaque syllabe, essayant de se souvenir le son que faisaient les différentes lettres. Articulant sans bruit, elle parvint à lire la phrase non sans peine une ou deux fois dans sa tête.
- Alors, c'est écrit quoi ?
Demanda Olaf en sautillant.
Akira inspira et lu doucement à voix haute :
- Que cette magie opère jusqu'à ce que le problème soit effacé en même temps que toutes rancunes.
- … Et, qu'est-ce-que ça veut dire ?
- J'en sais trop rien… elle est vraiment nulle cette histoire !
Râla Akira en fermant le livre d'un geste.
Elsa, assise à son bureau, penchée au-dessus d'une pile de documents officiels, sentit un soudain mal de tête effroyable lui marteler les tempes. La reine se sentit alors faiblir et sa tête tomba sur le bureau.
Anna fronça les sourcils sans ouvrir les yeux en sentant une douleur lancinante au-dessus de ses yeux, comme si elle se réveillait le lendemain d'une mauvaise cuite.
Elle ouvrit les yeux, et fut surprise de se retrouver assise à une grande table. Étrange, elle jurait pourtant s'être endormit dans son lit hier soir. Elle passa une main dans ses cheveux et les trouva étrangement bien coiffés, contrairement à tous les autres matins de sa vie. Elle regarda tout autour d'elle et reconnu le bureau de sa sœur. Que faisait-elle dans le bureau de sa sœur, et qui plus est sans sa sœur ?
- Elsa ?
Appela-t-elle.
- Oh mon dieu ! C'est ma voix ça ?
S'exclama-t-elle en plaquant une main sur sa bouche, ne reconnaissant absolument pas la voix qui semblait lui appartenir. Elle se leva rapidement, et s'étonna de se trouver plus grande. Elle regarda ses pieds, et remarqua qu'elle portait une robe bleue, une des robes de sa sœur.
- Mais qu'est-ce-qui se passe…
Murmura-t-elle alors qu'elle ne reconnaissait toujours pas sa voix.
Tremblante, elle s'approcha d'un des grands miroirs du bureau et cru mourir d'effroi en ne rencontra pas son reflet mais celui d'Elsa.
La princesse hurla quand elle comprit qu'elle était enfermée dans le corps de sa sœur.
Elle s'appuya contre le bureau sans quitter son reflet des yeux. Sous ses mains, le bureau gela instantanément. La princesse leva les mains en l'air, effrayée à l'idée de toucher quoi que ce soit, comprenant qu'elle disposait à présent, non seulement du corps de sa sœur, mais également de ses pouvoirs.
Soudain, la porte du bureau s'ouvrit avec force et fracas et Anna put voir Mak débarquer en trombe.
- Elsa ! Ça va ? Pourquoi tu cris comme ça ?
Demanda la jeune femme, une inquiétude non feinte sur le visage en remarquant que le bureau de sa femme était totalement gelé.
- Je suis Anna !
S'empressa de préciser la princesse.
Mak arqua un sourcil alors qu'un sourire en coin étirait ses lèvres. Elle avança d'un pas lent vers ce qu'elle croyait être Elsa en déclarant :
- Chérie, il faut vraiment qu'on travaille la qualité de ton humour… tu vas me dire qu'hier soir j'ai couché avec ta sœur aussi ?
Anna rougit, mais se ressaisi bien vite en voyant Mak se diriger vers elle.
- Mak ! Je ne rigole pas ! C'est moi, Anna, dans le corps d'Elsa ! N'approche pas je t'en prie, je ne contrôle pas son pouvoir.
Le sourire de Mak s'effaça lentement quand elle comprit que sa reine… enfin, Anna ne se payait pas sa tête.
- Mais comment c'est possible ?
Demanda la jeune femme en fronçant les sourcils, voyant bien que les traits qu'affichait ce visage pourtant familier n'étaient pas ceux d'Elsa.
- Je ne sais pas, je me suis réveillée et j'étais là, dans ce corps.
- Mais du coup… elle est où Elsa ?
Soudain, les deux jeunes femmes entendirent des cris provenir de la chambre d'Anna. Sans réfléchir une seconde de plus, elles sortirent du bureau et coururent vers cette même chambre. Elles entrèrent et trouvèrent Briak au bout du lit, et Anna, du moins le corps d'Anna, à son autre extrémité.
Mak, qui voyait ses deux amis se crier dessus mutuellement comprit rapidement qu'elle semblait être la seule à avoir gardé son corps, leva les mains devant elle et cria :
- Pas de panique ! Taisez-vous !
Tous se figèrent.
Mak souffla un bon coup et analysa le comportement de chaque individu. Elle remarqua rapidement que Briak, de toute évidence, nu, tenait le drap de son lit contre sa poitrine, comme s'il voulait cacher des seins qu'il n'avait pas.
- Elsa ? Tu es dans le corps de Briak ?
Demanda Mak sans trop y croire.
- Oui ! Et je suis toute nue !
Cria la reine enfermée dans ce corps, ce corps d'homme qu'elle connaissait si mal.
- Eh blondinette, moi aussi je suis tout nu et j'en fais pas toute une histoire.
Gronda le corps d'Anna d'une voix bien plus grave que d'habitude avec des manières qui n'étaient pas les siennes, ne cachant pas la nudité de son torse.
- Briak ! Cache ma poitrine !
Ordonna furieusement Anna en se disant que ce corps, celui de sa sœur, était muni d'une voix autoritaire qui lui plaisait bien.
Briak leva les yeux au ciel en cachant le corps de sa femme dans lequel il semblait avoir élu domicile.
Mak se pinça l'arête du nez, se plaça au centre de la pièce et déclara, déjà excédée :
- Ok, résumons : Anna est dans le corps d'Elsa. Elsa est dans le corps de Briak. Et Briak est dans le corps d'Anna. Wow, c'est vraiment trop bizarre.
- Et pourquoi t'as pas changé de corps toi ?
Demanda Briak, ne s'habituant décidément pas à parler avec la petite voix de sa femme.
- J'en sais rien. Écoutez, habillez-vous et on se retrouve dans la bibliothèque, on trouvera peut-être quelque chose pour nous aider là-bas.
Ordonna Mak en soupirant, se demandant comme elle allait pouvoir gérer cette situation.
- J'ordonne qu'on m'habille ! Je refuse de toucher cette chose que j'ai entre les jambes !
Tonna Elsa d'une grosse voix de loup en affichant un air dégoûté.
- Elsaaa ! Vraiment ?
Soupira Mak en levant les yeux au ciel.
- Eh ! La chose que tu as entre les jambes est mon bien le plus précieux alors tu en prends soin !
Gronda Briak en se disant que la voix d'Anna qu'il empruntait manquait vraiment d'assurance.
- Ton bien le plus précieux ? J'aurais pensé que c'était moi ! Imbécile de loup !
Rétorqua Anna.
- Annaaa ! Vraiment ?
Soupira Briak de la même manière.
- La ferme !
Cria Mak. Elle reprit en essayant de se calmer et de calmer tout le monde par la même occasion :
- Anna, habille Elsa s'il te plaît, qu'on en finisse.
- Non, je ne contrôle pas son pouvoir, j'ai bien trop peur de la blesser.
- J'avais oublié ça…
Soupira Mak en se passant une main sur le visage.
- Moi, je peux le faire.
Proposa Briak.
- Il est hors de question que tu me vois toute nue !
S'offensa Elsa.
- Mais tu es dans mon corps ! Je ne découvre rien !
Répliqua Briak, désespérée de la situation.
- Il a raison Elsa. Pour la commodité de la chose ma reine s'il te plaît…
Supplia Mak en soupirant.
Elsa fit la moue et Mak retrouva un peu des traits de sa femme dans ceux de son meilleur ami, cette petite moue boudeuse dont elle avait le secret.
- Très bien…
Accepta la reine, résignée.
- Bon, on se retrouve à la bibliothèque. Anna, tu viens avec moi, et tu essayes de ne rien toucher.
Ordonna Mak en se disant qu'elle aurait vraiment mieux fait de rester couché.
Les deux jeunes femmes sortirent, laissant le loup et la reine seuls.
Briak soupira en jetant un œil à ses cheveux, aux cheveux d'Anna.
- Mais bordel, comment elle fait pour dompter ces trucs !
S'exclama-t-il.
- Des années d'expérience.
Répondit Elsa.
Le loup, enfermé dans ce petit corps d'humain se leva et grimaça :
- J'ai mal partout ! Elle s'est battue avec toute une armée ou quoi ?
Elsa sourit, ne reconnaissant que trop bien cet état dans lequel elle avait été bien des fois.
- Tu as couché avec Anna hier soir ?
Demanda-t-elle, amusée.
- Euh… ouais…
Répondit le loup, étonné que la reine ne lui demande une chose pareille.
- Alors c'est normal que tu sois courbaturé. C'est le prix à payer après avoir couché avec un loup.
Briak haussa un sourcil en s'étirant douloureusement.
- Je savais que ça pouvait laisser des marques, mais je ne pensais pas que ça pouvait être si douloureux. Anna ne s'en plaint jamais.
- Je ne m'en plaignais jamais non plus auprès de Mak. Je crois que ma sœur et moi avons seulement choisit d'aimer un loup avec tout ce que ça comporte. Même si j'avoue que mon dos remercie Mak d'être devenue une humaine.
Sourit la reine qui se souvenait encore que, comme humaine ou comme loup, Mak avait toujours eu raison d'elle et de son corps.
Briak, refusant catégoriquement de porter une robe, fouilla dans la grande armoire de leur chambre et trouva ses habituels pantalons et chemises qu'il enfila rapidement, étant obligé cette fois de passer une ceinture, se disant que sa femme et ses formes était vraiment, mais alors vraiment à sou goût.
- Je rêve ou tu baves sur ton propre corps ?
Déclara Elsa.
- Le corps d'Anna, pas mon propre corps. Ma femme est belle, j'en profite et ça restera entre nous. Et nous savons tous les deux que si Mak était dans ton corps, elle aurait sans doute fait la même chose !
Fit-il remarquer. Elsa allait répliquer que non, qu'il n'y avait que lui pour faire ça, mais finalement soupira, et avoua :
- La connaissant… oui tu as raison.
Briak rit, puis ordonna :
- Allé, debout votre Altesse.
Elsa parut hésiter, peinant véritablement à lâcher ce drap qui couvrait sa poitrine inexistante.
- Ne sois pas mal à l'aise, je regarderai le moins possible.
Assura le loup.
Elsa ne savait pas si c'était parce que cet homme était dans le corps de sa sœur qui l'avait déjà vu nue à maintes reprises où parce qu'elle-même n'était pas dans son propre corps, mais elle parvint enfin à faire taire sa pudeur et se leva, se laissant docilement habiller par les mains étrangement fines et délicates de Briak.
- Je vais encore ressembler à un garçon…
Soupira Elsa, faisant rire Briak.
- Tu es un garçon, blondinette. Et pas n'importe quel garçon. Tu es moi. Alors essaye de prendre soin de ce corps temps que tu l'habite.
- Promis. Et toi, prends soin du corps de ma sœur !
- Ça, je le faisais déjà avant tout ce bordel. Crois-moi je suis un expert.
Sourit le loup, faisant rouler des yeux Elsa.
Anna et Mak marchaient dans les longs couloirs silencieusement.
- Je te préfères vraiment avec les cheveux longs.
Sourit Anna en observant Mak à travers les yeux d'Elsa.
Depuis qu'elle n'était plus un loup, depuis cinq ans, les cheveux de Mak s'étaient soudainement remit à pousser, pour le plus grand bonheur de cette jeune femme qui n'avait jamais vraiment apprécié son crâne rasé, pour le plus grand bonheur d'Elsa également.
- Merci…
Sourit la jeune femme en essayant de se rappeler que malgré ses jolis yeux bleus, ce blond polaire qu'elle savait apprécier, son sourire charmeur, ce n'était pas Elsa mais bien Anna qui lui faisait ce compliment.
- Au fait, tu sais où est ma fille ?
Mak trouva cela amusant de voir ses paroles sortir de la bouche d'Elsa, mais ne releva rien et répondit :
- Tout va bien, elle est avec Olaf à la bibliothèque.
Les deux jeunes femmes se figèrent, et partagèrent un regard.
- Akira et Olaf seuls dans une pièce pleine de livres de sortilèges ?
Récapitula Anna en espérant se tromper.
- Et merde !
Grogna Mak en se mettant à courir vers la bibliothèque, Anna sur les talons.
- Je jure que si ma fille est dans le corps d'un bonhomme de neige, je bannis la magie de se royaume !
Assura Anna sans ralentir son pas.
Mak et Anna entrèrent dans la bibliothèque mais furent surprises de ne trouver personne, mise à part un livre abandonné sur le sol.
- Akira ?
Appela Anna, mais personne ne répondit.
Mak regarda par la fenêtre de la bibliothèque, mais ne vit personne non plus dans les jardins du château.
- Là, j'aurais bien besoin du flair de Briak, enfin… d'Elsa du coup. Si on doit la chercher dans tous le château, vous n'êtes pas près de récupérer vos corps respectifs.
À ce moment-là, Mak fut heureuse de voir sa femme et son meilleur ami entrer.
- Elsa je vais avoir besoin de toi. Il faut que tu flaires la piste d'Akira.
Elsa haussa un sourcil en venant se placer près de Mak, la trouvant encore plus petite maintenant qu'elle habitait le grand corps de Briak.
- Et… comment je fais ça ?
- Tu te concentres sur l'odeur d'Akira et tu la piste.
Expliqua Briak, se maudissant d'avoir ce nez d'humain, d'être incapable de flairer lui-même la piste de sa fille.
Elsa ferma les yeux, essayant tant bien que mal de se concentrer, peinant malgré tout à le faire.
- Il y a trop d'odeurs...vous sentez ça toute la journée ? Comment je peux savoir…
Soupira la reine, n'ayant aucune marque dans ce corps qu'elle peinait à diriger à sa guise.
- Tout est dans la concentration.
Renchérit Briak.
- Facile à dire pour toi.
Rétorqua Elsa en ouvrant un œil.
- Je suis sûre que tu peux le faire Elsa.
Assura Anna et la reine trouva étrange le fait que son corps lui parle sans qu'elle ne le contrôle.
Elsa essaya et essaya encore, perdant patience de seconde en seconde sous les regards soutenu de ses amis. Ses amis qui comptaient sur elle alors qu'elle se retrouvait bien incapable de sentir une foutue odeur.
- Je n'y arrive pas !
Conclut-elle après avoir poussé un grognement. Un grognement de loup.
Briak plissa les yeux, reconnaissant les signes que son corps lançait quand le loup était proche en se disant que si Elsa se changeait en loup, elle retrouverait peut-être la piste d'Akira plus rapidement.
- Tu pourrais faire un effort, blondinette.
Dit-il sur un ton nonchalant.
- Eh ! Je ne suis pas un loup de naissance alors tu m'excuseras d'avoir manqué certaines leçons !
Briak lança un regard à Mak qui comprit immédiatement ce qu'il avait l'intention de faire. D'un discret signe de tête, la jeune femme donna son accord.
- Concentre-toi !
Cria Briak avec la voix fluette d'Anna en se rapprochant de son propre visage.
Elsa, prise de colère, sentit une force qu'elle ne connaissait pas l'étreindre sans qu'elle ne puisse rien y faire. Quelque chose d'animal, de bestial, de brutal.
La reine tomba à genoux et se tordit en quatre avant que ses amis ne voient un grand loup gris remplacer le corps qu'elle avait volé à Briak.
- Désolé blondinette, je devais t'énerver pour que tu te transforme.
S'excuse Briak alors que le loup se mit à grogner.
Anna ainsi que toutes les personnes présente se reculèrent.
- Derrière-moi !
Ordonna Mak en sachant très bien que, même en l'état de loup, si Elsa voulait attaquer quelqu'un, ça ne serait pas elle.
Le loup gris les toisa un instant, puis sembla sentir quelque chose, et quitta la pièce.
- On dirait qu'elle a senti quelque chose, suivons-la !
Déclara Mak en courant après Elsa, bien vite imitée par ses amis.
Leurs pas les menèrent jusqu'aux écuries royales.
- J'aurai dû m'en douter…
Soupira Mak en voyant quelques éclats de cheveux roux virevolter vers le nid de Chilali qui s'était sans doute offert une ballade dans les airs, comme à son habitude.
- Papa !
S'écria la petite Akira en voyant le gros loup gris se diriger vers là.
- Akira n'approche pas !
Hurla Mak en venant se positionner entre le loup et l'enfant.
- Mais pourquoi ?
Se plaignit la petite fille qui s'accrochait à la jambe de Mak alors qu'une certaine inquiétude s'insinuait dans ses yeux.
- Akira ? Viens chérie.
Appela Briak en s'accroupissant.
La petite fille s'exécuta.
- Maman, qu'est-ce qu'il a Papa ?
Demanda-t-elle en se réfugiant se réfugiant dans les bras de sa mère loin de se douter qu'elle se réfugiait en fait dans ceux de son père.
- Je t'expliquerais plus tard.
Mak, qui regardait la bête, droit dans les yeux, serra les dents et déclara :
- Retournez à la bibliothèque, essayez de comprendre ce qui s'est passé, je m'occupe d'elle.
- Mak c'est de l'inconscience, tu n'es plus un loup. Si elle t'attaque, tu ne pourras pas te défendre !
Fit remarquer Anna en sentant ses mains, les mains d'Elsa, porteuses de ce pouvoir, se glacer d'inquiétude.
Mak sourit pourtant, d'un sourire tendre et amoureux et répliqua :
- Ce qui me lie à Elsa n'a rien à voir avec un simple corps. Rentrez. Ça va aller.
Briak, faisant confiance à son amie, prit sa fille dans ses bras, se disant qu'elle était bien plus lourde que d'habitude et intima à sa femme de le suivre.
Mak sourit encore en se retrouvant seule face à ce loup qui lui grognait dessus, montrant les crocs, toutes griffes dehors.
- Eh…
Murmura la jeune femme en penchant légèrement la tête, affichant cet éternel sourire tendre qu'elle réservait exclusivement à sa reine.
- Tu ne vas tout de même pas essayer de me manger ?
Pour seul réponse, le loup aboya.
- Hm… je m'y prends mal on dirait…
Dit-elle pour elle-même en s'accroupissant devant le loup qui grognait encore, mais qui se retenait d'attaquer.
- Allons ma reine… je sais que tu en es capable.
Assura Mak en tendant une main devant le loup qui aboya encore. Mais Mak ne bougea pas, ne frémit même pas.
Soudain, Mak se retrouva poussée en arrière, plaquée en arrière par deux grandes pattes au griffes acérées qui lui bloquaient les épaules. Et pourtant… même en voyant la gueule du loup au-dessus d'elle, à seulement quelques centimètres de son visage, Mak ne frémit toujours pas.
- Si tu voulais m'embrasser, il suffisait de me le demander mon amour…
Murmura la jeune femme en arquant un sourcil charmeur.
Le loup grogna encore.
Et, comme si c'était quelque chose qu'elle n'avait jamais oublié, quelque chose inscrit dans son épiderme et dans ce qu'elle était, Mak se souvint précisément de la première fois qu'elle avait embrassé Elsa.
Dans cette forêt allumée par la lune alors qu'elle venait de sauver Elsa des griffes d'un autre loup. L'un des premiers moments qu'elles avaient partagés. Ce jour, où Elsa avait su faire taire son loup pour ne faire apparaître que l'humaine qui avait pu lui faire l'amour par la suite.
Alors, reproduisant cette scène qui l'avait sauvé d'elle ne savait quoi, Mak, comme sa reine l'avait fait avant elle quelques années plus tôt, sans peur, posa une main sur le museau du loup et murmura ces mots qu'elle n'avait jamais oublié, qu'elle avait perçu doux dans la bouche d'Elsa :
- Allons mon loup, c'est moi. Calmez-vous.
Le loup écarquilla les yeux, retrouvant dans les bas-fonds de sa mémoire, la pointe d'un souvenir, une douceur terrestre encore bien là même si recouverte de quelques brins de colère.
Mak sourit, reconnaissant ce regard qui lui avait tant plu.
- Revenez maintenant.
Ordonna-t-elle doucement, remerciant quelque part le ciel de lui avoir permis de vivre cette scène et sa magie une deuxième fois même si cette fois, les rôles étaient inversés.
Le loup gémit en se crispant et bientôt, Mak pu voir les yeux de Briak apparaître devant elle alors que l'immense corps de l'homme était toujours au-dessus d'elle.
- Regardez qui revient parmi nous.
Sourit Mak en reconnaissant bien là les traits doux de sa reine à travers le visage parfois brut de Briak.
- Est-ce-que je peux t'embrasser ?
Demanda immédiatement Elsa, donnant un air presque timide à ce visage d'homme si imposant.
Mak plissa les yeux, toujours plaquée au sol, mais sourit et posa une main sur la joue de ce visage qui n'était pas celui qu'elle aimait mais qu'elle se ravissait pourtant d'embrasser.
La jeune femme ferma les yeux et grava les yeux bleus d'Elsa au cœur de sa rétine avant de déposer un doux baiser sur les lèvres qu'on lui offrait. C'était étrange. Les lèvres n'étaient pas les mêmes, mais malgré tout, le baiser était identique à ceux qu'Elsa lui offrait en temps normal.
Les deux visages se séparèrent enfin après s'être offert une dernière caresse. Et après quelques secondes, Mak sourit :
- Promet moi que ce baiser restera entre nous. Si Briak savait que je l'ai embrassé, il me tuerait.
Elsa rit en se relevant avant de serrer Mak dans ses bras, ne mesurant pas sa force.
- Elsa ! Tu vas me brider les os !
Grimaça la jeune femme qui ne touchait plus le sol.
Elsa la lâcha rapidement en se confondant en excuses. Mak retrouva bien vite une respiration normale et assura qu'elle n'était pas morte.
Les deux jeunes femmes entendirent un cri perçant provenir du ciel.
- Mon oiseau est de retour…
Sourit Mak en levant les yeux.
- Et Olaf aussi on dirait…
Sourit Elsa en remarquant le petit bonhomme de neige sur le dos de l'oiseau.
Chilali se posa en battant des ailes et alla directement se coucher au creux de son nid.
- Tu vieillis mon grand !
Taquina Mak en se rendant bien compte que depuis cinq ans, Chilali, le légendaire maître du froid, appréciait la vie de château et avant tendance à s'encroûter un peu.
L'oiseau piailla en tournant le dos à Mak pour seule réponse, s'attirant un rire de sa maîtresse.
- Ne l'écoute pas. Tu es toujours un très joli piou-piou.
Assura Olaf en venant se poster près de Mak et d'Elsa.
- Tu pars chasser Briak ?
Demanda-t-il.
- Je suis Elsa, Olaf.
Répondit la reine.
- Euh… non. Tu es Briak.
Répondit-il.
- Trop long. On t'expliquera en chemin. Viens. J'espère que les autres auront trouvé quelque chose.
Coupa Mak en se dirigeant vers le château.
Les trois compères entrèrent dans la bibliothèque et furent heureux de voir que toute la petite famille y était à présent réunie.
Ils s'installèrent sur les fauteuils en velours où les attendaient Anna, Briak et Akira.
- Mak, j'ai carrément envie de t'embrasser, c'est normal… ?
S'exclama Anna en admettant qu'elle trouvait soudain un charme fou en la personne de Mak.
Mak grimaça et répondit :
- J'imagine que même s'il est habité par ton esprit, le corps d'Elsa agit indépendamment de toi, et il doit se souvenir, qu'à la base, il est amoureux de moi. C'est la seule explication possible. À moins que tu m'aie caché des choses.
Termina la jeune femme en souriant, s'amusant un peu de la situation.
- C'est vrai, c'est logique. Avant aujourd'hui, je n'avais jamais eu autant envie d'embrasser ma sœur… mon dieu je n'arrive pas à croire ce que je viens de dire…
Soupira la reine en se pinçant l'arête du nez.
- Ouais, et moi je ne suis jamais trouvé aussi canon.
Déclara Briak.
- Bref ! Tout cela nous prouve qu'on doit trouver une solution et vite. Tu m'excuseras Briak, mais je n'ai pas très envie de coucher avec toi.
Soupira Mak, pensant que cette situation n'avait finalement que trop duré.
- Ah oui ? Tu me fais du mal Mak. Vraiment, tu ne te rends pas compte de la dureté de tes paroles.
Plaisanta le loup en prenant une voix faussement brisée.
- En parlant de solution, on a peut-être trouvé d'où vient le problème.
S'exclama Anna.
Tous froncèrent les sourcils, attendant la suite.
- Akira ?
Appela Anna.
La petite fille se leva de son fauteuil, les mains dans le dos, les yeux rivés au sol.
- C'est ma faute…
Murmura-t-elle, honteuse.
- Comment ça ?
Demanda Elsa.
- J'ai voulu m'entraîner à lire un livre avec Olaf ce matin… et… je crois que j'ai pas lu la bonne histoire.
- Tu as lu cette longue phrase toute seule ?
Demanda Anna en se souvenant qu'elle n'avait appris la lecture à sa fille que quelques minutes.
Akira hocha la tête.
Briak eut soudain l'envie irrépressible de pleurer, des larmes coulèrent d'elle-même sur ses joues.
- Putain mais pourquoi je me mets à pleurer comme ça ?
Se demanda-t-il en essuyant ses yeux, retenant un sanglot.
- Parce que si j'avais été dans mon corps j'aurais pleuré de fierté pour notre fille.
Expliqua Anna en se souvenant qu'elle avait pleuré pour les premiers pas d'Akira, pour ses premiers mots, pour ses premiers sourires.
- Génial… je pleure comme un bébé parce que notre fille est parvenue à lire une histoire toute seule !
Grogna le loup en ne supportant plus les émotions que ce corps lui envoyait.
Elsa tendit le livre poussiéreux devant Mak.
- Pas une histoire. Un sortilège.
Souligna-t-elle.
Mak parcouru la page des yeux, cherchant une réponse, un antidote, n'importe quoi.
- Je crois qu'on va interdire l'accès de cette bibliothèque à cette famille…
Taquina Mak à l'attention d'Anna, ne se rappelant que trop bien du dernier sort qu'elle avait jeté et le prix qu'elle en avait payé.
- Que cette magie opère jusqu'à ce que le problème soit effacé en même temps que toutes rancunes… qu'est-ce-que c'est censé vouloir dire ?
Demanda Elsa.
- Que nous retrouverons nos corps lorsque nous n'aurons plus de rancune les uns envers les autres ?
Proposa Briak en séchant ses larmes.
- Vous avez des rancunes envers moi ?
Demanda Elsa.
Tous hochèrent la tête négativement et tous ne savaient qu'aucun d'entre eux n'avaient de rancunes pour les membres de cette famille.
- Et si le problème ne venait pas de vous, mais d'Akira ?
Proposa innocemment Olaf.
Tous se regardèrent, ne sachant quoi dire.
- Après tout, c'est elle qui a jeté le sort sans le vouloir…
Renchérit le petit bonhomme de neige.
- J'avoue ce que dit la petite chose n'est pas complètement stupide.
Appuya Mak.
- Akira ? Viens la ma grande.
Appela-t-elle en s'accroupissant.
La petite fille s'approcha de Mak, les yeux rivés au sol, le pas traînant.
- Tu vas me gronder ?
Demanda Akira en jetant un regard craintif vers Mak.
Comme si je te grondais à longueur de journée… Pensa Mak en roulant des yeux. Depuis qu'elle était née, Akira n'était pas le genre de gamine pénible qui se faisait souvent réprimander par sa famille. C'était une enfant docile et d'un naturel gentil bien qu'un peu casse-cou, ce qui faisait souvent crier Elsa et Anna, qui ne pouvaient s'empêcher de s'inquiéter éternellement pour sa sécurité. C'est d'ailleurs généralement là qu'intervenaient Briak et Mak qui se plaisaient à assurer la partie plus fun de son éducation.
Les membres de la famille avaient chacun un rôle bien spécifique à remplir dans la vie de la petite Akira. Le seul problème, était que, cette dernière année, puisque Akira avait bien grandi et se suffisait parfois à elle-même malgré son jeune âge, et avec les obligations incessantes du royaume, certains membres de cette famille avaient quelque peu délaissé le rôle qu'il ou elle occupait autrefois.
- Non je ne vais pas te gronder. J'aimerais seulement comprendre. Est-ce-que tu as des choses à reprocher à Maman, à Papa, ou à tante Elsa ?
La petite fille sembla réfléchir quelques secondes, puis déclara :
- Et bien… Tante Elsa et Maman ne me laisse pas monter Chilali toute seule…
- Parce que tu n'as que cinq ans !
S'exclamèrent les deux sœurs à l'unisson, se faisant réprimander d'un regard par Mak qui incita la petite fille à continuer.
- Et Papa… ne sait pas faire un bon chocolat chaud.
- Quoi ? Mais je croyais que tu adorais mes chocolats chauds !
S'étonna Briak.
Akira haussa les épaules en grimaçant, elle ne lui avait jamais dit, mais les chocolats chauds de son père n'étaient vraiment pas terribles.
Mak analysa le comportement de ses amis, il était évident que ceux-là n'avaient pas retrouvé leurs corps.
- Tu es sûre qu'il n'y a rien d'autre Akira ?
Demanda Mak en optant pour la voix la plus douce dont elle était capable.
La petite fille baissa les yeux, tortillant ses petites mains, fixant ses petits pieds, cachant son petit visage derrière ses longs cheveux roux.
- Je peux te le dire à l'oreille ?
Demanda-t-elle d'une petite voix qui fit fondre Mak.
La jeune femme sourit et accepta d'un hochement de tête. Akira approcha sa bouche de l'oreille de Mak en la couvrant de ses petites mains et chuchota quelque chose. Mak jeta un regard à ses amis en écoutant le secret. Enfin Akira se recula et dit :
- Mais tu leur dit pas !
Mak grimaça en sachant que sa réponse n'allait pas plaire à la petite fille.
- Si tu veux que tout le monde soit comme avant, il faut leur dire ma grande…
- Mais ça va leur faire de la peine…
Murmura la petite fille, honteuse de ce qu'elle venait de confier à Mak. La jeune femme inspira, essayant de trouver les mots justes pour expliquer la situation à l'enfant.
- Tu sais… ta tante m'a appris depuis longtemps que quand les choses vont mal, il faut en parler.
Déclara-t-elle, s'attirant un sourire de la part d'Elsa.
- Pourquoi ?
- Parce que tu te sens mieux après, même si ce n'est pas évident sur le moment. Si tu ne parles pas des choses qui te font du mal, elles grandissent encore plus jusqu'à ce que tu les partage, tu comprends ?
La petite fille haussa les épaules, peu convaincue.
- Mak a raison chérie. Quand nous nous sommes rencontrés, elle ne parlait presque pas, mais peu à peu, elle s'est ouverte à moi et ça allait beaucoup mieux après ça.
Expliqua Elsa en souriant sereinement, espérant que l'enfant se sente en confiance.
Akira observa tour à tour les membres de sa famille, tous hochaient la tête, l'encourageant à se confier.
La petite fille inspira profondément, puis déclara :
- Vous ne vous occupez plus de moi…
Cette phrase fendit le cœur de toutes personnes présentes dans la pièce. Voyant qu'elle n'obtenait aucune réponde, Akira continua :
- Papa s'occupe des soldats toute la journée, Maman reste avec les habitants alors je joue avec les autres enfants, et Tante Elsa a toujours trop de travail. Tout le temps, plein de travail… Il n'y a que toi et Olaf qui s'occupent de moi…
Termina-t-elle en baissant les yeux, à l'attention de Mak.
Elsa, Anna et Briak se regardèrent, entamant une conversation silencieuse, se maudissant que la petite fille ait se ressentit.
Briak fit un signe à sa femme, elle avait toujours été bien plus douée que lui avec les mots. Anna se résigna donc à parler au nom de tous.
- Chérie… il est vrai qu'on a été très occupé ces derniers temps… mais, ce n'est pas pour autant qu'on t'aime moins.
- C'est vrai Maman ?
Demanda la petite fille alors que quelques larmes perlaient au coin de ses yeux en se disant qu'il était étrange d'appeler sa tante Maman. Anna sourit et appuya :
- Évidemment. Tu as été un brave loup en te confiant à nous. Je te promets que les choses vont s'améliorer et qu'on prendra tous, le temps d'être plus présent pour toi.
Sous cette promesse qu'elle attendait depuis si longtemps, Akira éclata en sanglots et couru vers sa mère qui l'accueillit à bras ouvert sans même douter de sa capacité à contrôler le pouvoir d'Elsa.
Et Anna ne savait comme ni pourquoi, mais sa fille ne se glaça pas à son contact.
Tous sourirent devant cette scène attendrissante et tous furent pris d'un vertige. Ils fermèrent les yeux une demi-seconde puis les rouvrirent.
Elsa se retrouva accroupit, Akira dans ses bras. Briak passa une main sur son visage, et fut heureux de retrouver sa barbe. Mak observa ses amis.
- Personne ne s'est perdu en route ?
Demanda-t-elle, heureuse de retrouver chaque esprit dans le corps qui lui appartenait.
Briak tapota son corps, jetant un œil dans son pantalon.
- Qu'est-ce-que tu fais ?
Demanda Mak.
- Je vérifie si tout est bien là.
Répondit-il.
- Eh ! J'ai pris soin de ton corps !
S'exclama Elsa en se relevant, offensée que le loup ne lui fasse pas confiance.
- Je te taquine Blondinette. Et toi…
Chantonna le loup en montrant Mak du doigt.
- Quoi moi ?
- Je savais que le sacrifice de ton loup était énorme, mais je te respecte d'autant plus maintenant que j'ai gouté à la faiblesse d'être un simple humain. Ce qui fait de toi le loup le plus courageux que je connaisse. Et j'admire d'autant plus ma femme qui arrive à survivre malgré ce corps si fébrile.
Termina le loup en jetant un regard amoureux vers Anna qui sut lui rendre.
La princesse inspira, et déclara en se tournant vers sa sœur :
- Si nous en sommes aux confidences, il faut absolument que je t'avoue que jamais je n'aurais cru que ton pouvoir était si difficile à contrôler. Je comprends que ça t'ait pris tant d'année.
Elsa sourit, puis déclara :
- Très bien, à mon tour. Briak, je ne comprendrai jamais comment tu fais pour ne pas te laisser dévorer par l'animal qui est en toi. Si Mak n'avait pas été là, je ne serais sans doute jamais revenu à l'état d'être humain. Je t'admire, toi comme tous les loups pour ça.
Mak, quelque part désespérée par tant de niaiseries dont elle n'avait pas l'habitude, leva les yeux au ciel et déclara :
- Bien ! Akira, quand ils auront tous fini de se lécher la pomme, ça te dirait qu'on aille tous faire une ballade sur le dos de Chilali ? Cet oiseau va finir obèse s'il continu à s'encroûter comme ça !
Les yeux de la petite fille pétillèrent, son sourire illumina son visage.
- Ouiii !
S'exclama-t-elle en sautillant avant de courir vers les écuries, accompagnées de près par Olaf.
Tous rirent devant la joie évidente d'Akira.
Tous marchèrent d'un pas tranquille dans les couloirs. Elsa passa un bras autour des épaules de Mak et lui vola un baiser. La jeune femme en profita et sourit contre ses lèvres qui lui avait tant manqué.
- Je suis heureuse d'embrasser à nouveau tes lèvres. Je n'étais pas très fan de la barbe.
Souffla-t-elle à l'oreille de sa reine.
- Attends, quoi ? Tu as embrassé Elsa quand elle était dans mon corps ?
Demanda Briak qui avait, par son ouïe de loup, évidemment entendu la confidence de Mak.
Pour seule réponse, Mak rit et s'enfuie en courant.
- Reviens ici ! Emmerdeuse !
Cria Briak en courant à sa suite, ralentissant volontaire le pas pour faire durer le jeu.
- Attrape-moi ! Tête de clébard !
Rit Mak en courant toujours plus vite.
- Qu'est-ce qu'on va faire d'eux…
Soupira Elsa en marchant sereinement près de sa sœur.
- S'ils restent dans leur corps, nous saurons quoi en faire, si tu vois ce que je veux.
Sourit malicieusement Anna.
- Je vois très bien.
Répondit Elsa en sachant pertinemment ce qu'elle rêvait de faire de Mak.