Salut ! Allez, voici le troisième chapitre ! Mycroft vient de finir son récit sur Eurus, et tout est sur le point de basculer...
- Qui que vous ayez vu, ça ne peut pas être elle.
Et la fenêtre se brisa, surprenant les trois hommes qui se tournèrent pour voir ce qui l'avait cassée.
- I that am lost, oh who will find me? Deep down below the old beech tree.
Ils restèrent figés. Sherlock et John échangèrent un regard. C'était elle, il n'y avait aucun doute. John se rapprocha de Sherlock et attrapa son bras. Il n'allait pas le laisse seul, pas cette fois. Sherlock jeta un coup d'oeil dans sa direction, mais il resserra simplement sa prise. Quelque chose dans les yeux du détective semblait dire ne me laisse pas, reste – s'il te plaît alors il resta. L'exclamation inquiète de Mycroft le sortit de ses pensées, et il se tourna vers lui.
- Reculez et ne bougez plus !
Sherlock put sentir le frisson qui descendit le long de la colonne vertébrale de John, et il vit l'éclair de peur dans ses yeux alors que l'adrénaline courait dans ses veines. Il fixa Mycroft. John avait peur, et ça devait s'arrêter immédiatement.
- Qu'est-ce que c'est que ça, Mycroft ?
Son frère sembla secoué par sa voix.
- On les appelle des grenades patientes.
- Patientes ?
John baissa le regard vers l'engin, ses doigts toujours fermement agrippés à la manche de Sherlock.
- Le détecteur de mouvement s'est activé, ne bougez plus maintenant ou cette grenade explosera.
Les mots suivant se perdirent dans le brouillard de pensées qui fusaient dans l'esprit de John. Bouger signifiait mourir. Rosie… Il ne pourrait même pas embrasser Rosie une dernière fois. Il l'avait laissée chez sa nourrice sans même la regarder en face avant de partir. Parfois, il avait l'impression que même Sherlock prêtait plus d'attention que lui à sa propre fille. Mais se forçant à réfléchir, il dit :
- Mrs Hudson.
Les mains de Sherlock ne tremblaient pas, mais il pouvait sentir le sang dans ses veines le brûler de l'intérieur, attiré comme un aimant par la main de John. Seigneur, qu'il voulait tenir cette main. Mais John ne le voudrait jamais. John… - N'importe qui d'autre. N'importe qui. - un putain de jeu ? - il avait besoin de se concentrer, pour pouvoir tous les sortir de là vivants.
- Si on se fie à ses habitudes elle n'en a plus que pour deux minutes.
- Elle range l'aspirateur au fond de l'appartement.
- Et alors ?
Parfois, Mycroft était vraiment un idiot.
- Alors c'est à ce moment-là qu'elle sera le plus en sécurité. Puisque tôt ou tard nous devrons bouger, autant le faire quand elle sera à l'abri.
Sherlock sourit légèrement à John. Lui, au contraire, n'était définitivement pas un idiot.
- Quand elle aura terminé nous lui laisserons huit secondes pour traverser l'appartement. Elle est rapide quand elle fait le ménage. Ensuite on fonce.
Mycroft hocha vaguement la tête.
- Nous aurons au maximum trois secondes pour sortir du rayon d'action.
- Toi, prends l'escalier et fait sortir Mrs Hudson.
John sourit à nouveau. Sherlock pouvait être si prévenant parfois, bien différent de l'homme qu'il avait un jour rencontré à la morgue. De toute façon, Mrs Hudson avait toujours été spéciale – si Mrs Hudson quittait Baker Street, l'Angleterre tomberait – il tenait vraiment à elle. Le docteur ne prêta pas vraiment attention aux protestations de Mycroft, bientôt rendu au silence par la logique de Sherlock. Comme toujours.
- Il doit nous rester une minute, dit SJohn Nous devrons sauter par la fenêtre.
- Je te suivrai.
Ils étaient trop proches pour utiliser des fenêtres différentes – ou plutôt, John était trop loin de celle de droite, collé comme il était à Sherlock. L'un d'entre eux devrait se résoudre à sauter en deuxième. Il semblait que Sherlock veuille lui laisser la priorité. Il allait protester, mais Sherlock le coupa.
- Pense à Rosie. Saute en premier.
Son regard promettait – je ne te laisserai pas seul, je te promets John, je serai juste derrière toi.
- Hors de question que je te perde à nouveau.
Les mots de John n'avaient été qu'un souffle. Sherlock pouvait sentir sa main trembler contre son bras.
- Tu ne me perdras pas.
- Sherlock.
Il tourna la tête vers son frère.
- Oui ?
- Je suis désolé.
Sherlock haussa les épaules.
- Je sais.
Ils restèrent tous silencieux quelques secondes. Les doigts de John glissèrent légèrement sur la manche de Sherlock vers son poignet.
- Bonne chance, messieurs. Trois… deux… un…
Au même instant, ils se tournèrent et coururent aussi vite qu'ils pouvaient. Il était bien possible que John courre encore plus vite, parce que Sherlock était derrière lui, et qu'il lui tenait la main. Fermement. Et il allait…
La fenêtre.
Le verre. Le souffle de l'explosion. L'auvent.
Puis le sol, et le corps de Sherlock s'écrasant sur le sien.
Il était assommé, sa tête pulsant douloureusement.
- Sherlock?
Il essaya de bouger, roula sur le côté, et Sherlock glissa à côté de lui. John toussa, un peu de fumée s'échappait du dos du détective.
- Sherlock, pour l'amour de Dieu, est-ce que ça va ?
Il ouvrit les yeux, bougea ses paupières puis grimaça en essayant de bouger.
- Est-ce que tu m'entends ?
Un son extrêmement aigu résonnait dans les oreilles de Sherlock. Il pouvait voir le visage anxieux de John au dessus du sien. Il avait l'air d'aller bien, l'auvent avait, comme il l'avait prévu, ralentit sa chute. Lui, par contre, avait été plus proche de l'explosion, ce qui expliquait pourquoi ses tympans lui faisaient un mal de chien. Il pouvait voir les lèvres de John bouger sans entendre ce qu'il disait. Il sourit un peu, et essaya de le rassurer.
- Je vais bien.
Le docteur laissa échapper un soupir soulagé. Sherlock se redressa et attrapa sa main.
- Très bien.
Enfin, je commence à changer des choses ! Je colle à peu près à l'épisode pour certaines parties, mais on arrive au moment où je vais vraiment changer des trucs.
N'hésitez pas à laisser une review, ça fait toujours plaisir !
A bientôt !
Erwaël