Note: Bonjour à tous! Une petite fic en français pour changer ;) Bonne lecture!
Chapitre 1
_ Allez, Ryo, dépêche-toi! Nous sommes en retard!
_ Relax, Kaori, détends-toi. Tu ne seras pas en retard pour ta journée entre filles. Et je ne suis pas le dernier, visiblement!
_ Les enfants! hurla Kaori.
Les deux nettoyeurs se tournèrent vers l'escalier où une cavalcade se faisait soudainement entendre. Le premier à débouler fut Hideyuki, évidemment, avec ses longues jambes, ses mèches rousses et les prunelles grises de son père. Du haut de ses dix ans, il veillait jalousement sur sa petite soeur de sept ans et demi, la malicieuse Natsumi aux longs cheveux ébène et aux yeux noisette.
_ On y va, Maman? demanda Natsumi, les yeux brillants. J'ai envie de jouer avec Rumiko.
_ Vous allez encore jouer aux princesses, grogna Hideyuki avec un air dégoûté sous le regard amusé de son père. Moi, je vais retrouver Genzo et Masao, et on va faire plein de parties de Call of Duty.
_ Dis donc, Hide, intervint Kaori d'une voix ferme. Mollo sur la console de jeux! Genzo, Masao et toi avez intérêt à faire autre chose que passer votre journée devant un écran, sinon vous allez m'entendre à mon retour!
_ Ne t'inquiète pas, Maman, dit le jeune garçon avec un air désinvolte qui était la copie conforme de celle de son père. On sait faire autre chose que tirer sur des mecs devant un écran.
_Du moment que tu ne le fais pas en vrai.
_ Papa ne me laisse pas prendre mon revolver! Je ne risque pas de tirer sur qui que ce soit!
_ Et encore heureux! s'immisça Ryo dans l'échange, retrouvant son sérieux. Il y a assez de ta mère et moi à porter une arme. Et tu es trop jeune.
_ Peuh! protesta le garçon mécontent. À quel âge as-tu commencé à utiliser une arme, Papa?
_ Hideyuki Saeba! fulmina Kaori alors qu'elle voyait son mari se rembrunir. Je t'interdis de parler comme ça à ton père! Tu ne porteras pas d'arme avant ta majorité, et c'est tout!
_ J'ai besoin de plus m'entraîner! Je veux devenir nettoyeur moi aussi! Je veux remplacer Papa quand il prendra sa retraite.
_ Tu as bien le temps, mon fils, dit Ryo doucement, lui ébouriffant les cheveux, un air mélancolique sur ses traits. Pour l'instant, le nettoyeur, ici, c'est moi. Profite de ton enfance.
_ Et moi, Papa? demanda Natsumi avec espoir. Je pourrai devenir nettoyeuse aussi, comme Maman? Tu m'apprendras bientôt à tirer?
_ Bientôt tu pourras tirer. Hide a commencé à huit ans, donc oui, bientôt, ma puce. Mais, tu sais, être nettoyeur ce n'est pas le travail idéal. Je préfèrerais que ton frère et toi choisissiez une autre voie.
_ Inutile d'insister, Papa, soupira Hideyuki tandis que Natsumi hochait la tête pour approuver. Et tu le sais. Je ne peux pas faire autre chose. D'abord parce que je le veux vraiment. Je veux aider plein de monde comme toi, il n'y a rien de plus gratifiant. Et puis parce que je suis ton fils. Combien de fois on s'est fait attaquer, Natsumi et moi? Sept fois, déjà, et ce ne sera pas fini de sitôt. Nous sommes les enfants Saeba, les enfants du couple City Hunter, nous sommes faits pour le monde de l'ombre.
_ Tu parles comme si tu étais déjà adulte, dit pensivement Ryo, une pointe de fierté dans le regard. Laisse-toi le temps d'y réfléchir encore, Hide. Je vous protègerai toujours, toi et ta soeur.
_ Tant que tu seras là, lui répondit sombrement le garçon.
Ryo vit pâlir Kaori et s'empressa de changer de sujet.
_ Allez, on doit y aller, sinon Maman sera en retard. Et je n'ai pas envie de me prendre la massue spéciale retard sur la tête aujourd'hui!
_ N'oublie pas, mon chéri, lui sussura Kaori d'un air espiègle, que je ne suis pas la seule à pouvoir jouer de la massue. Je compte sur toi pour surveiller ton père, Natsumi. À la moindre incartade...
Natsumi hocha la tête avec un air malicieux tandis que son père se décomposait à leurs pieds.
_ Mais pourquoi? Pourquoi vous me faites ça, mes chéries? C'est le printemps, les rues seront pleines de miss mokkori qui n'attendent que moi! Et...
_ Peuh! le coupa Kaori en distribuant les manteaux. Il est bien loin le temps de l'étalon de Shinjuku, Ryo. Tu as quarante-trois ans, je te rappelle.
_ Ah non! bondit Ryo, furieux. J'ai trente ans, Kao! Trente ans, et pas un de plus!
_ Les hommes de trente ans n'ont pas de cheveux gris sur les tempes, commenta Hideyuki d'un ton neutre en laçant ses chaussures.
Ryo se retourna vers lui, larme à l'oeil et visage déformé par la tristesse.
_ Toi aussi, mon fils?
_ Allez, ça suffit! dit Kaori, poussant tout le monde hors de l'appartement. On y va, sinon je vais vraiment être en retard, et ça va me contrarier.
_ Ouh là! gémit Ryo. Allez les enfants, on lève le camp! Sinon je n'aurai pas droit à mon ptit coup du soir!
La gigantesque massue fendit les airs, estampillée "Pas devant les enfants, sombre pervers!" et encastra le nettoyeur dans le mur du couloir. Tandis que Kaori insultait copieusement son mari et que ce dernier marmonnait de vagues excuses en tentant de s'extirper de sa gangue en béton, les enfants secouaient la tête d'un air dépité.
_ Et dire qu'on venait juste de finir de refaire ce mur, soupira Natsumi.
_ Il va falloir s'y remettre, confirma son frère d'un ton morne. On n'a pas fini de faire du béton.
La vie était loin d'être monotone dans l'immeuble Saeba.
Au café Cat's Eye, l'agitation régnait, même si aucun client n'était présent.
_ Genzo! tonna Umibozu de sa grosse voix. Descends tout de suite!
_ Mais Papa! protesta Rumiko, défendant son aîné. Il ne joue que depuis une demi-heure!
_ Une demi-heure, c'est largement suffisant pour se griller le cerveau. Vous avez autre chose à faire que de passer votre temps devant une console et une télé.
_ Ah, ça tombe bien, Papa! Tu m'avais promis de m'apprendre à poser un chapelet de grenades aujourd'hui.
_ Falcon! hurla Miki, intervenant pour la première fois dans la conversation et fusillant du regard son rougissant mari qui se ratatina quelque peu. Ne me dis pas que tu joues avec des grenades en présence de Rumiko! Pour l'amour du ciel, elle n'a que huit ans!
_ Non, bien sûr que non, Miki chérie! démentit le géant, tentant de calmer le jeu. Ce sont des grenades à blanc.
_ Quoi?!
_ Eh ben quoi? intervint Genzo de sa voix traînante alors qu'il arrivait derrière le comptoir. Papa nous apprend à nous défendre, Maman. On en a besoin.
Miki fixa ses deux enfants. Ils avaient hérité de ses traits et de sa chevelure, mais ils avaient les yeux et les expressions de leur père, sans compter sa carrure. Rumiko avait la taille gracile mais dépassait déjà sa "cousine" Natsumi d'une demi-tête. Quant à Genzo, il ne faisait pas ses onze ans et paraissait déjà adulte avec son mètre soixante dix-huit et ses quatre-vingt kilos.
Ils avaient également hérité du côté taciturne de son mari, ne parlant jamais à tort et à travers. En cela, ils formaient un contraste saisissant avec les enfants Saeba qui eux avaient tout pris de l'excentricité de Ryo. Mais là, elle avait un problème à régler.
_ Falcon, on en a déjà parlé. Pas de grenades avant douze ans!
_ Je sais, Miki, dit Umibozu d'un air gêné. Mais Masao sait déjà les utiliser, alors Genzo n'a pas voulu être en reste, et Rumiko non plus. Je...
_ Ce que Mick apprend à son fils ne me regarde pas! le coupa-t-elle vivement, toujours furieuse. S'il veut que Masao se fasse exploser avant son onzième anniversaire, c'est son problème. Mais moi je refuse que les petits utilisent des grenades, même à blanc. Est-ce que c'est bien clair, vous trois?
_ Oui, Miki chérie, dit Falcon, capitulant en premier, tête basse.
_ Mais, Maman...
_ Pas de mais, Genzo! Sinon je te prive d'entraînement au bazooka pendant un mois!
_ Mais Maman, un bazooka c'est pire! protesta encore Rumiko. On fait bien plus de dégâts!
_ Non! On peut viser avec un bazooka. Il faut être le dernier des demeurés pour se faire sauter avec. Tandis qu'avec une grenade un accident est vite arrivé. Donc c'est non et c'est mon dernier mot!
_ C'est pas juste, marmonna Rumiko en allant s'installer dans un coin du café avec ses poupées Barbie.
Genzo secoua la tête et s'installa sur un tabouret de bar, sortant une console portable. Miki soupira puis se raidit, tout comme son mari. Ils avaient senti des auras familières approcher. Et une en particulier.
La porte s'ouvrit à la volée et un projectile très bien identifié vola en direction de la tenancière qui ne leva même pas les yeux de sa vaisselle.
_ Miki, mon amouuuur! Viens voir ton étalon!
Projectile qui fut stoppé net par la massue de sa fille, intitulée "Un peu de respect pour Maman!", et qui finit écrasé contre le carrelage, heureusement sans dégât collatéral. Natsumi n'avait pas encore la force dévastatrice de sa mère, mais elle savait très bien calmer les ardeurs de son bouillant paternel.
_ Natsumi! grogna Ryo sous la massue de cent tonnes. Je saluais juste tante Miki!
_ C'est ça, c'est ça, lui répondit-elle tranquillement, provoquant un fou rire général. Quand tu as cet air débile, Papa, c'est que tu ne penses plus qu'avec ton mokkori.
_ Dis donc, jeune fille! Je suis ton père, ne me parle pas comme ça!
L'air outragé de Ryo se dégonfla bien vite lorsqu'il sentit l'aura de Kaori dans son dos. L'ombre d'une massue encore plus importante que celle du couloir le recouvrait totalement, et il préféra battre en retraite, s'accoudant au comptoir à côté de Genzo qui n'avait pas daigné lever les yeux de Mario Kart.
Hideyuki rejoignit son cousin, et tous deux allèrent bien vite s'asseoir à une table loin des adultes qui conversaient, jouant en ligne ensemble. Rumiko et Natsumi étaient déjà en train de jouer aux princesses, comme prévu, ce qui arracha un sourire attendri aux deux mamans.
_ Ha, je t'ai eu, Gen! s'écria Hideyuki avec délectation. Je croyais que tu déchirais tout à Mario Kart?
_ La ferme, Hide! Je t'aurai à la prochaine.
Ils ne purent en dire plus, car ils sentirent l'aura de leur "cousin", Masao Angel, qui arrivait à toute vitesse. Et ils sentirent également...
_ Oh non! grommela Genzo d'un air blasé.
_ Ils sont pareils, dit Hideyuki avec une grimace de dégoût. Je te jure, ils ne sont pas meilleurs amis pour rien. Meilleurs amis pervers, oui!
La porte tinta une nouvelle fois, et un deuxième projectile fendit les airs. Bis repetita...
_ Miki, mon amouuuur! Dans mes bras!
Une deuxième massue fit son apparition, toujours maniée par Natsumi, qui avait empoigné la massue "Anti-pervers" de sa mère. Et Mick Angel finit, comme Ryo auparavant, étalé comme une galette bretonne sur le carrelage du Cat's Eye. Sans un regard de commisération pour son père pleurnichant au sol, Masao salua les adultes puis accourut vers ses "cousins" et meilleurs amis.
_ Salut Gen! Salut Hide!
_ Salut, Masao! dit Hideyuki en lui serrant la main, à l'occidentale.
Genzo se contenta d'une brève inclinaison de tête. Les trois garçons s'éclipsèrent ensuite vers la chambre de Genzo, profitant du départ de leurs mères, et ils jouèrent un moment à leur jeu de guerre favori.
_ Tout ça manque de réalisme, quand même, commenta Hideyuki en se grattant la tête. Quel scénario rocambolesque!
_ Rien ne vaut la réalité, confirma Masao d'un air solennel, faisant s'agiter ses mèches blondes. Comme ce que fait ton père, Hide, et ce que faisait le mien.
_ Et le mien, renchérit Genzo. C'était le meilleur.
_ Même pas en rêve! le contra Masao, fronçant les sourcils, ce qui le faisait ressembler de façon frappante à Kazue. C'est mon père qui était le meilleur!
_ Je vous arrête tout de suite, les gars, dit calmement Hideyuki en rangeant les manettes de jeu. Le meilleur c'est mon père. Et la meilleure preuve, c'est qu'il est toujours en activité alors que vos paternels sont à la retraite depuis un bon bout de temps.
_ Mon père est peut-être à la retraite, le corrigea Masao, mais il sait toujours nettoyer. Il accepte un contrat de temps en temps, et il m'entraîne. Je prendrai bientôt la relève, et je serai le meilleur!
_ Ha! Dans tes rêves! Je serai le meilleur! Moi aussi je suis entraîné par mon père, figure-toi, et mon père c'est City Hunter!
_ Humpf! Des mots, des mots, grogna Genzo. Moi je ne me vante pas, comme vous. J'agis.
_ Et comment agis-tu? voulut savoir Hideyuki, curieux et dubitatif. Tu pars en mission avec ton père?
_ Non, Maman nous tuerait. Mais on pose des pièges pour s'entraîner, et on fait exploser des bâtiments vides au black pour des sociétés de démolition. Ça met du beurre dans les épinards.
_ C'est sûr qu'avec le physique de ton père derrière le comptoir, les clients ne se sont jamais bousculés au café.
_ La ferme, Hide! Ne la ramène pas! Quand on a un tel pervers pour père, on l'écrase!
_ Je t'interdis de dire du mal de mon père! rugit le garçon.
_ Eh, les gars! s'interposa Masao entre les deux garçons prêts à en découdre. On se calme! Pour l'instant, personne n'est meilleur que personne, et nos pères sont ce qu'ils sont, mais on est une grande famille. On fera nos preuves plus tard. Alors on se calme. J'ai pas envie d'être puni.
_Moi non plus, dit Hide au bout de quelques secondes. Sinon Papa ne me laissera pas reprendre mon Smith et Wesson avant que je sois majeur.
_ Et moi je n'irai plus poser des explosifs avec mon père, dit Genzo tristement. Pas question d'être puni!
_ Amis? demanda Hide à son géant de cousin.
Genzo lui serra la main, et Masao leur tapa dans le dos à tous deux.
_ Bien! Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait?
_ Concours de tir! suggéra Hideyuki, le regard brillant.
_ J'ai pas mon Colt, bougonna Masao. Maman m'a formellement interdit de le prendre.
_ Papa a plein d'armes au sous-sol, lui rappela Genzo. Venez, on y va.