le juste vivra par sa loyauté


Note de l'auteur : Bonjour et bienvenue à tous ! Pour vous prévenir, cette fanfiction a dorénavant un Rating M mais c'est seulement à partir du chapitre 9 que les choses s'enveniment, le but du juste vivra par sa loyauté étant de dépeindre la vie d'une adolescente en 1976, à l'aube d'une première guerre sorcière très sombre d'après les dires de Sirius Black ou Remus Lupin dans l'Ordre du Phénix. J'espère que ça vous intriguera assez pour laisser une chance à cette fanfiction qui est ma première tentative de publication. Sur ce, bonne lecture et on se retrouve en bas !


Chapitre 1 : Les justes et loyaux


À 16 ans, tu avais compris qu'en restant dans la société sorcière, tu étais condamnée.

Tu l'avais compris lorsque ta mère avait eu une promotion en 1975 et était devenue la secrétaire du Ministre des Affaires Etrangères, représentant du gouvernement britannique à l'étranger. Pour lui et pour toute la communauté Sang-Pur, elle n'était pas la secrétaire du Ministre mais bien sa salope. Qu'importe ce que tu lui dirais, il ne changerait jamais d'avis, la haine était bien trop ancrée en lui pour ça.

Tu aurais pu lui dire qu'à chaque fois que tu sortais le soir, tu pouvais voir que la lumière du bureau de ta mère était toujours allumée et que tu pouvais l'entendre parler à la personne qui était apparue dans sa cheminée privée. Tu aurais également pu lui expliquer que des chouettes bruyantes venaient sans cesse dans votre appartement - de jour comme de nuit. Tu ne savais plus combien de fois tu avais été brutalement réveillée par une chouette qui poussait des hululements stridents pour que ta mère la nourrisse.

Tu aurais aussi pu lui raconter que ta mère passait des heures dans la salle de bain le matin à se maquiller pour que son visage soit impeccable. Tu étais la seule à savoir à quoi ressemblait son visage dénudé. Parfois, tu ne pouvais t'empêcher de fixer les cernes bleutées sous ses yeux en te demandant quand est-ce qu'elle s'arrêterait, quand son obstination et son ambition lui laisseraient du répit.

Tu étais aussi la seule qui savait qu'une bonne partie du salaire de ta mère disparaissait dans l'achat de produits cosmétiques. Tu savais que ta mère ne supportait pas d'avoir la moindre imperfection. En tant que membre du personnel d'une personnalité publique, elle devait avoir une apparence soignée, irréprochable, c'est ce qu'elle t'avait expliqué.

Un jour, la personne que tu haïssais le plus au monde t'avait dit que, sans son apparence physique, ta mère n'aurait rien réussi dans sa vie. Tu ne lui avais pas répondu.

Tu pourrais argumenter autant que tu le voulais, mais rien de ce que tu pourrais dire ne changerait l'avis de ces adolescents bien habillés au regard méprisant et surtout d'un en particulier. Ta parole n'avait aucune valeur pour eux.

Ta vie avait été préméditée par une réunion bien tardive au Ministère le 3 juillet 1958. Tout était lié à cette nuit fatidique. Mais ça, tu ne l'apprendrais que bien plus tard. À dix-sept ans, tu ne connaissais pas encore toute la vérité.


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Octobre 1976

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7ème année


« Eva ! Attrape ! »

Charlotte Tronsky dirait que c'était le sixième sens innée d'Eva Brown qui rendait son amie capable d'attraper tout à n'importe quel moment – dans ce cas-ci, alors qu'Eva était accroupie dans le couloir, son sac à même le sol, occupée à trifouiller dans ce dernier pour en sortir un brouillon de dissertation de Sortilèges qui était coincé entre les pages de son manuel de potions.

Pourquoi là ? Eva ne le savait pas. Sans doute qu'elle l'avait mis à cet endroit incongru de manière précipitée la veille lorsqu'Emmeline lui avait proposé une partie de Baveboules.

Tout cela pour dire qu'Eva entendit son prénom être crié par une voix masculine avant qu'elle ne se rende compte que quelque chose volait dans sa direction. La seconde suivante, elle levait la tête et dans sa main se trouvait un crapaud qui croassa pathétiquement.

« Oups, dit Eva Brown d'un air penaud en relâchant la pression qu'elle exerçait sur l'amphibien. Mais t'es qui toi ? » Demanda-t-elle aux yeux noirs globuleux qui clignèrent en tandem avec les siens.

La réaction de Charlotte fut beaucoup moins calme.

Effrayée, Charlotte poussa un hurlement strident qui fit sursauter tous les élèves présents dans le couloir. Ils se retournèrent avec des yeux ronds pour fixer la perturbatrice qui, inconsciente des spectateurs, ordonna à son amie de lâcher « ce truc tout visqueux et dégueu ! ».

Eva qui tenait maintenant l'amphibien en question contre son torse (le hurlement de harpie de Charlotte l'avait fait rentrer la tête dans les épaules par réflexe) baissa les yeux vers ce même amphibien qui croissait frénétiquement en la fixant.

Malheureusement, Eva n'était pas capable de parler crapaud. Bien qu'elle aurait adoré savoir ce que ce crapaud volant avait à dire.

« Il n'est pas si moche que ça. Il est même mignon sous un certain angle, » commenta Eva en faisant la moue, penchant sa tête sur le côté pour fixer l'amphibien d'un air contemplateur.

A l'incompréhension et au grand dégoût de Charlotte, Eva leva sa main à hauteur de son visage pour fixer dans les yeux le crapaud qui continuait à croasser désespérément.

« Eva mais qu'est-ce que tu fais ? Ce n'est pas un Niffleur. C'est un crapaud, » dit Charlotte d'un ton effaré, paraissant se poser intérieurement des questions sur la santé mentale de la brune.

Mais Eva n'eut pas le temps de s'expliquer qu'une voix bien familière capta leur attention.

« Tu vois, je t'avais dit que ton crapaud survivrait l'envol ! »

Et la voix d'Amos Diggory fit réagir de deux manières bien différentes les deux Poufsouffles.

Le regard d'Eva ne se posa qu'une brève seconde sur le crâne rasé d'Amos avant d'être plus intéressé par l'arrivée d'Akash Banerjee qui traversait comme une flèche le couloir bondé en n'hésitant pas à pousser ceux qui se trouvaient sur son passage, profitant sans vergogne de ses coudes pointus et du fait qu'il faisait deux têtes de plus que la plupart des étudiants.

Une petite Serpentarde poussa un piaillement aigu lorsqu'elle se retrouva les genoux à terre après qu'Akash l'eut trop brusquement bousculé.

Le regard de Charlotte s'accrocha, quant à lui, sur la carrure imposante du Capitaine des Poufsouffles qui marchait tranquillement et elle ne put détourner son regard de lui.

Elle le vit faire un clin d'œil joueur à un trio de Serdaigles de 6ème année qui l'observaient discrètement, causant un rougissement de gêne de la part des jeunes filles qui détournèrent bien vite le regard. Charlotte vit aussi le petit sourire satisfait que déclencha leur réaction chez Amos.

Comme une réaction en chaine, le sourire d'Amos fit perdre toute trace de bonne humeur du visage de Charlotte qui se mordit la joue pour contenir son émotion.

Oh, Charlotte bouillonnait.


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Au même instant, Akash Banerjee venait de terminer sa course.

Accroupie qu'elle était, Eva aurait pu être intimidée par la taille conquérante d'Akash (1m92 tout de même) qui l'observait de ses yeux sombres mais il n'en fut rien. Avec une grimace contrariée, Akash imita la position d'Eva et s'empressa de lui arracher le crapaud des mains pour le blottir fermement contre son torse. Il caressa même avec son index le dos du crapaud qui s'était soudainement tu.

Un peu décontenancée, Eva observa d'un œil curieux le visage renfermé d'Akash dont les traits s'étaient adoucis maintenant que l'amphibien était lové dans la paume de sa main.

Le voir d'aussi mauvaise humeur était rare. Il était plutôt du genre à mettre cette expression sur le visage des autres.

« Il est à toi ce crapaud, Akash ? s'étonna Eva. Pourquoi tu ne m'en as jamais parlé ? »

Mais Eva ne reçut pas de réponse car Amos venait enfin d'arriver (ignorant complétement le regard noir de Charlotte qui ne le lâchait pas du regard) et, contrairement à Akash, il semblait d'humeur très badine. Il s'arrêta derrière Akash qui était toujours accroupi et posa ses mains sur les épaules de celui-ci et les secoua moqueusement, se mordant sa lèvre souriante.

Amos paraissait inconscient du public qui le couvait du regard.

« Hein Akash, pourquoi tu n'as pas présenté Aristote à Eva ? » le charia Amos.

Akash poussa un soupir excédé puis se releva, ses genoux craquant au passage.

Il dépassait maintenant Amos d'un quart de tête. A eux deux, ils devaient former le duo le plus grand de Poudlard. A se demander ce que les Poufsouffles mangeaient.

Eva se releva elle aussi.

« Qu'est-ce que tu peux être lourd, mec ... » grommela Akash d'un air excédé, levant ses yeux au ciel.

Amos lâcha une exclamation amusée puis abattit sa grande main à l'arrière du crâne d'Akash pour lui ébouriffer ses cheveux foncés.

« Arrête de faire ta sainte-nitouche, Banerjee. Présente plutôt ton Aristote chéri à la douce Eva. Eva a le droit de savoir qui lui fait concurrence, non ? ajouta Amos en lançant un clin d'œil joueur à Eva qui sourit avec exaspération alors qu'Akash se dégageait de la prise d'Amos avec un grommèlement mécontent.

– Y a rien à dire de plus, s'exaspéra Akash en levant de nouveau les yeux au ciel, puis, de mauvaise grâce, ajouta : Eva, Aristote. Aristote, Eva. »

Et ça semblait suffisant pour Akash. Pour Eva aussi, elle n'avait pas besoin du blabla qu'Amos appréciait tant.

Alors qu'Eva se rapprochait d'Akash pour se mettre elle aussi à caresser d'un doigt prudent le crapaud toujours aussi silencieux - l'affection que lui vouait Akash devait être réciproque - Amos parut ressentir le besoin de donner plus d'informations sur le crapaud.

« Non mais honnêtement, Aristote doit être le crapaud le plus chouchouté de Poudlard. On ne le croirait pas comme ça mais les yeux globuleux c'est le kiffe d'Akash. D'où son faible pour Astrid Matthews. »

Cette dernière phrase fit réagir Akash. En un éclair, il s'était retourné pour asséner un coup de poing bien senti dans le ventre d'Amos qui en perdit son souffle. Plié en deux, Amos se mit à rire avec difficulté, ne paraissant pas préoccupé par la lueur assassine qui brillait dans les yeux d'Akash.

« Bah quoi ? Tout le monde le savait, non ? »

Mais, non, tout le monde ne le savait pas.

Eva ne le savait pas et le reste du couloir ne le savait pas. Enfin, jusqu'à ce qu'Amos ouvre sa bouche. Et, malheureusement pour l'intimité d'Akash, lorsqu'Amos ouvrait sa grande bouche, bien des oreilles s'attardaient sur ses paroles.

La preuve, des murmures intéressés se faisaient entendre autour de leur groupe.

Astrid Matthews, la petite Serdaigle qui passait son temps libre en compagnie du garde-chasse bourru de Poudlard intéressait Akash Banerjee ? Depuis quand ? Était-ce réciproque ? Est-ce que les deux avaient déjà été vu en compagnie l'un de l'autre ?

Sans aucun doute que cette nouvelle allait faire le tour de Poudlard d'ici la fin du dîner. Et le coupable c'était Amos qui continuait à rire tout en esquivant mollement les coups qu'Akash lui assénait avec beaucoup d'entrain, lui.

« Rougis pas, mec. Il n'y a pas de honte à avoir un faible pour Astrid Matthews ! » rigolait Amos.

S'il n'y avait pas eu un public aussi attentif, Eva aurait allégrement rejoint Akash pour donner une correction au benêt que les Poufsouffles avaient comme capitaine de Quidditch. Elle haïssait les commérages et entendre ce brouhaha de gens qui chuchotaient sur le dos d'Akash lui donnait des envies de violence.

Mais, ils étaient en public et Eva ne voulait pas se retrouver au centre des rumeurs aussi tôt dans l'année scolaire. Elle avait réussi à se faire discrète depuis la rentrée. Elle dut donc prendre sur elle :

« Amos. T'exagères, dit Eva en fixant le capitaine de Quidditch d'un air réprobateur.

– Oh allez, avoue que c'est drôle, se défendit Amos en gardant toujours le sourire alors qu'Akash venait de lui donner une gifle à l'arrière du crâne.

– Pas vraiment mais c'est pas moi qui te feras changer d'avis, soupira Eva. Mais bref, changeons de sujet, ça ne sert à rien de continuer. Akash, il est où ton crapaud d'habitude ? Comment ça se fait que je ne l'ai jamais vu ?

– Ça c'est parce qu'il a un lit tout douillet dans notre dortoir, répondit Amos en faisant semblant de ne pas remarquer le regard blasé d'Eva et Akash. Tu crois que c'est pourquoi que je ne ramène jamais de filles dans notre chambre ? Je veux pas qu'elles s'enfuient en hurlant en voyant un crapaud obèse, ricana-t-il en donnant un coup de coude à Akash qui expira avec fatigue.

– Ou plutôt que tu préfères les laisser en plan quand tu veux plutôt que de prendre la peine de les faire sortir de ta chambre, » cingla Charlotte d'un ton si venimeux qu'Eva grimaça avec gêne.

Depuis le début, Eva craignait que la situation dérape en sachant que Charlotte et Amos étaient à moins de 5 mètres l'un de l'autre. L'étrange mutisme de Charlotte prenait fin. Mais peut-être aurait-il mieux fallu que Charlotte se contienne, de nombreux yeux étaient posés sur leur groupe.

Eva n'osa pas s'interposer. Et à en juger par le changement d'expression d'Amos, il était trop tard pour le faire.

D'un sourire jovial Amos était passé à un visage de marbre. La froideur qui se dégageait de lui et le dédain de son regard mirent Eva mal à l'aise. Elle détestait le voir ainsi, il lui faisait presque peur à cause de sa ressemblance avec un certain Serpentard.

Cette facette d'Amos eut un tout autre effet sur Charlotte dont les boucles blondes foncées s'élevaient légèrement en l'air à cause de sa magie. Elle paraissait livide, comme si la vue de l'air méprisant d'Amos la mettait hors d'elle.

« On t'a sonné toi ? »

Puis, Amos reposa son attention sur Akash, laissant clairement entendre que Charlotte ne valait pas la peine qu'il en dise plus.

Du coin de l'œil, Eva vit Charlotte virer au rouge sous l'effet combiné de la colère et de l'humiliation.

« Bon mec, on va ramener ton p'tit chéri à la maison maintenant que Hagrid t'a rassuré sur sa santé ou tu préfères y retourner pour mater la Matthews ? En même temps, je dois avouer qu'elle a une sacrée paire de–

– Oh ferme-la, Amos. » râla Akash avec moins de véhémence qu'auparavant.

A sa grimace, Eva devinait que le clash Amos/Charlotte l'avait mis aussi mal à l'aise qu'elle et qu'il n'avait qu'une envie : foutre le camp. Ce qu'Akash ne tarda pas à faire après avoir lancé dans sa direction un « on se voit plus tard, Eva » rapide.

Amos ne tarda pas à le suivre, n'oubliant pas d'ébouriffer les cheveux d'Eva au passage.

Le visage du blond était de nouveau illuminé par son sourire moqueur habituel. Si l'altercation avec Charlotte lui avait fait un quelconque effet, il ne le montrait pas du tout.

« J'allais dire une paire de gants ! brailla Amos en direction d'Akash. Faut bien en avoir pour être une bonne véto, tu sais !

– Quel pauvre con ce mec, » marmonna Charlotte une fois qu'Amos eut disparu dans la cage d'escaliers.

Eva lui jeta un regard prudent. Elle voyait bien l'effet qu'avait Amos sur son amie mais elle ne savait pas quoi lui dire pour la calmer.

Qu'il n'était qu'un adolescent con et puéril ? Qu'elle valait mieux qu'un mec dont la vie tournait autour du Quidditch, de ses potes et de ses pulsions sexuelles ? Qu'elle ne devait pas lui porter d'importance ? Que d'ici un an ce serait elle avec le job de rêve tandis que lui il serait toujours à se bourrer la gueule avec ses potes ?

Eva le lui avait déjà dit des dizaines de fois et à chaque fois avec avec le même résultat : Charlotte se vrillait encore plus, lui disait qu'elle ne pouvait pas comprendre puis partait faire la tête jusqu'au lendemain où Eva serait obligée de s'excuser.

C'est pourquoi Eva décida sagement d'ignorer le problème.

« Bon, on va la faire cette dissert' ? » proposa-t-elle avec un petit sourire.

Les yeux sombres de Charlotte l'assassinèrent deux longues secondes du regard puis la blonde lâcha un soupir rageur tout en agrippant sa frange d'une poigne de fer. Diplomatiquement, Eva ne lui fit pas remarquer que sa frange pointait vers le plafond une fois qu'elles se dirigèrent vers la bibliothèque sans échanger un mot.

Devoir s'excuser deux fois cette semaine lui avait bien suffi, Eva ne voulait pas le faire une troisième fois. Et puis, la dissertation était pour demain et, sans Charlotte, Eva allait recevoir un P qui allait la faire pleurer de désespoir. Autant ne pas se mettre Charlotte à dos ce soir.

« Hé regarde, c'est Brown la pute. »

Eva se raidit à l'entente de la moquerie qui précéda un coup d'épaule brusque.

Sous le coup de la surprise, Eva faillit s'emmêler les pieds mais elle reprit son équilibre rapidement. Il y eu un instant de flottement où elle observa le sol dallé où une araignée courait joyeusement. Son cœur se pinçait dans sa cage thoracique.

Elle tourna mécaniquement la tête.

Franchement, il n'y avait aucun intérêt à le faire. Elle savait pertinemment à quelle Maison appartiendrait l'élève qui venait de l'insulter.

Le sourire narquois que lui lançait Evan Rosier n'était pas inattendu.

La main de Charlotte qui serrait son poignet n'était pas surprenante non plus. Et le regard inquiet mais craintif qu'elle lui jetait était à prévoir lui aussi. C'est pourquoi Eva offrit un piètre sourire qui n'était guère qu'un étirement de ses lèvres à sa meilleure amie et elles reprirent leur chemin.

C'était du banal. Eva aurait dû passer outre comme elle espérait que Charlotte le fasse concernant Amos mais ses pensées qui passaient habituellement du coq à l'âne restaient fixées sur le même sujet.

Plus tard, Eva ne pourrait même pas dire par où elles étaient passées pour atteindre la bibliothèque. Elle ne se rappellerait même plus avoir rendu instinctivement son sourire à Emmeline Vance alors qu'elle et Charlotte s'installaient sur la table que leur amie leur avait réservée.

Pour être honnête, Eva ne serait même pas capable d'expliquer à Flitwick ce qu'elle avait écrit sur sa dissertation. Charlotte lui avait expliqué quoi écrire, elle avait écrit mais son cerveau était comme une éponge déjà gonflée à bloc. Il avait absorbé tout le liquide du nuage noir, il n'y avait plus de place pour autre chose.

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« Miss Brown. Ne sortez pas tout de suite à la fin du cours, j'ai quelques mots à vous dire, » Flitwick informa son élève de sa voix fluette en s'arrêtant à la table de la Poufsouffle qui tentait de contrôler son aguamenti pour qu'il ne dépasse pas 25 centilitres.

Eva détestait les exercices de contrôle. Si elle avait besoin d'utiliser un aguamenti ce serait pour éteindre un feu ou nettoyer Oscar. Elle avait depuis longtemps abandonné l'idée de le nettoyer avec un pommeau de douche, il s'amusait à le mordre au lieu de la laisser le laver en paix.

Dans les deux cas, Eva n'aurait pas besoin de serrer les dents pour contrôler son empreinte magique. Elle ne comptait pas non plus errer dans un désert avec seulement un gobelet de 25 cl avec elle.

Premièrement, l'eau de l'aguamenti avait un goût horrible et, deuxièmement, elle n'avait pas de gobelet de 25 cl en sa possession. Mais ça, Flitwick n'en avait rien à faire. Le but en tant que 7ème année n'était pas que d'avoir un vaste répertoire de sortilèges mais de savoir les utiliser avec modération pour pouvoir enchaîner sans s'évanouir de fatigue. Le but ultime étant aussi de pouvoir le faire non verbalement.

Concentrée sur son sortilège, Eva en oublia de répondre à Flitwick qui ne s'en offusqua guère. Il hocha la tête dans sa direction puis parti inspecter les performances du côté des Serdaigles.

Kate Godfried était occupée à discuter de manière virulente avec Marlène McKinnon qui, elle, ne paraissait pas accorder autant d'importance au sujet de leur discussion à en juger par ses hochements de tête distraits. Malheureusement, le manque d'attention de Kate Godfried lui coûta car, à la stupéfaction de la salle, elle jeta un aguamenti des plus puissants juste au moment où Flitwick arrivait à hauteur de leur table.

Il y eut un silence de mort brisé que par le son des gouttes d'eau éclatant sur le sol. Eva ne put détacher ses yeux de la vue mortifiante du professeur de Sortilèges qui donnait l'impression de s'être promené en plein milieu d'une violente tempête écossaise.

Apparemment, il n'y avait pas qu'Eva qui avait des problèmes à contrôler sa magie.

« Oh merde. »

Le sentiment collectif se fit bien transmettre par le chuchotement de Kate Godfried dont le visage avait perdu toute couleur alors que ses yeux étaient gros comme ceux d'Aristote, le crapaud d'Akash.

La Serdaigle apparaissait comme tétanisée, la main tenant sa baguette toujours brandi vers Flitwick qui s'essuyait lentement le visage d'une main, paraissant lui aussi être tout aussi choqué par son état de chien mouillé.

Il n'y avait qu'une personne qui ne perdait pas le nord.

Yeux bleus électriques, haute queue de cheval, bouche finement recouvert d'un rose à lèvres, Marlène McKinnon avait le mental tout aussi soigné que son physique. D'un mouvement de poignet compliqué, elle agita sa baguette en direction de Flitwick dont les vêtements et cheveux furent agités par un courant d'air soudain avant qu'il ne soit aussi sec qu'il y a 15 secondes.

« Très belle démonstration d'un sortilège informulé, McKinnon. 5 points pour Serdaigle. Malheureusement, je me dois d'enlever 10 points à Serdaigle : votre inattention pourrait vous coûter dans l'avenir Miss Godfried si vous usez d'un sortilège plus dangereux que l'aguamenti. »

Kate Godfried baissa honteusement la tête à l'entente de la réprimande de Flitwick dont la voix fluette ne cachait pas son agacement. Il arqua son bras puis, avec une vitesse qui prouvait son expérience, il lança un sortilège informulé qui fit disparaître toute trace d'eau dans la salle et fit léviter les gobelets que les élèves utilisaient depuis trois bon quart d'heure vers les étagères au fond de la salle.

« Bien, je crois que nous en avons tous eu assez de l'aguamenti pour aujourd'hui. Nous allons exceptionnellement terminer plus tôt. Les copies de votre contrôle sont sur mon bureau. Prenez les en sortant. CALMEMENT ! » ajouta Flitwick alors que les chaises raclaient bruyamment sur le sol et que la voix des élèves s'élevait.

Son ordre fit effet une bonne seconde avant que le brouhaha ne s'élève de plus belle lorsque les premiers élèves ayant pu jeter un coup d'œil à leur note maugréèrent avec mauvaise humeur.

Alors que la plupart se précipitait de sortir pour avoir une pause de 10h plus longue, Eva, elle, rangeait lentement ses affaires. Habituellement, elle serait une des premières à sortir mais, si elle ne voulait pas écoper d'une retenue, elle avait intérêt de rester pour les réprimandes de Flitwick.

Eva répondit au « on se voit en Métamorphose » de Charlotte avec un sourire distrait avant de remarquer Akash et Amos qui s'approchaient de Kate Godfried.

Un trio peu banal mais ils devaient certainement souhaiter la féliciter pour son aguamenti qui avait abrégé la leçon de par moitié.

Du moins, Akash devait avoir ça comme motif, Amos en profitait juste, lui.

En effet, la main qu'Amos avait posée sur l'épaule de la grande et menue Serdaigle ne bougeait plus. Sans doute qu'il avait tout aussi bien remarqué qu'Eva le rougissement de Kate Godfried à son toucher. Eva le voyait à son sourire qu'Amos était amusé par cette réaction.

Eva posa son sac sur la table puis enfonça sa joue dans la paume de sa main. Emmeline accaparait Flitwick pour l'instant. Sans doute en train de titiller sur sa correction.

Akash était toujours en train de parler avec entrain, Eva entendit des bribes de mots : « Quidditch », « mouillé », « boue », « cul ». Sans doute ses complaintes contre les entraînements de Quidditch qui le faisait rentrer la plupart du temps d'une humeur massacrante et « avec de la boue jusqu'au trou du cul » comme Akash aimait le raconter à tout le monde.

Ce qui était paradoxal chez Akash c'était qu'il se bornait à s'inviter à tous les entraînements de Quidditch – profitant du fait que son meilleur ami en soit le capitaine – et pourtant il s'évertuait à se plaindre du rythme infernal des entraînements bien que personne ne le force à y aller.

Eva savait qu'Akash y allait pour s'améliorer et enfin parvenir à devenir un membre officiel de l'équipe mais vu le nombre de fois où il se plaignait, elle se demandait si tant d'effort en valait la peine.

Malheureusement pour Akash, son public ne paraissait pas très attentif à son histoire. Kate Godfried devait bloquer sur le pouce d'Amos qui caressait langoureusement son épaule recouverte de sa robe de sorcière.

Marlène McKinnon qui était toujours aussi soigneuse avec le rangement de ses affaires ne manqua pas non plus de remarquer le manège du Capitaine des Poufsouffles. Eva la vit discrètement lever les yeux au ciel.

« Miss Brown. »

Eva tressaillit sous le coup de la surprise, interrompue dans son espionnage. Les yeux sombres de Flitwick l'observaient derrière sa monture. Il avait beau être petit, il l'intimidait avec autant d'aisance que McGonagall.

« Oui, professeur, dit-elle en se redressant.

– Vous ne prenez pas la peine de jeter un œil à votre copie ?

– Je pense déjà savoir que le résultat n'est pas bon si vous voulez me parler, » admit-elle en n'osant pas croiser le regard inquisiteur du professeur de sortilèges.

Flitwick émit un son contemplatif et deux secondes plus tard une feuille de parchemin lévita sous le nez de la 7ème année.

Eva prit la feuille avec récalcitrance.

« Eh bien, nous allons reprendre ensemble tout cela, » dit Flitwick et, l'estomac noué, Eva le regarda léviter pour se mettre debout sur la chaise à sa gauche habituellement occupée par Charlotte.

Dans un coin de sa tête, Eva se dit que Flitwick était l'exemple même d'un parfait contrôle de son essence magique. La majorité des étudiants de Poudlard exploserait vers le plafond s'ils se lançaient un sortilège de lévitation ! Ce qui expliquait en partie la popularité du sortilège de Levicorpus : il suffisait de nommer le sort puis de pointer sa baguette de sa victime vers le haut pour l'exécuter.

Derrière la silhouette menue du professeur, Eva vit qu'Amos, Akash et Kate Godfried avaient disparu.

Marlène McKinnon, quant à elle, rangeait ses deux plumes Marronnier qui brillaient dans leur pochette respective. Etant donné qu'il n'y avait parfois que 10 minutes d'intervalle entre chaque cours et que les couloirs et les escaliers de Poudlard étaient un labyrinthe d'une grandeur digne d'un marathon, c'était un réel mystère que la Serdaigle soit toujours à l'heure vu l'attention qu'elle portait au rangement de son sac.

« Miss Brown, » la héla Flitwick et Eva se reconcentra sur son examen qui manquait cruellement de contenu.

Le professeur de Sortilèges passa quinze bonnes minutes à s'assurer qu'Eva comprenne parfaitement le contenu de ses cours. Au bout de quelques questions, Eva se sentit toute penaude de ne pas avoir porté plus d'attention à ses cours de Sortilèges. Heureusement pour elle, Flitwick ne fit aucun commentaire désobligeant, se contentant simplement de lui demander calmement de faire des démonstrations des sortilèges qu'ils avaient étudié avant de la guider pour les explications théoriques.

Eva hésita à chaque fois avant de répondre mais Flitwick ne la rabroua jamais, se contentant de rediriger la conversation si elle se sentait bloquée.

Avant de la laisser partir, Flitwick l'informa qu'il n'allait pas prendre en compte ce contrôle pour la moyenne du trimestre, les résultats médiocres d'une partie de la classe l'en ayant dissuadé.

« Mais ne donnez plus de devoirs de ce niveau, Miss Brown. Si vous ne comprenez pas quelque chose, venez m'en parler à la fin du cours sinon vous aurez bien du mal pour vos A.S.P.I.C.S. C'est compris ? » lui dit-il en l'observant par-dessus la monture de ses lunettes.

Le cœur d'Eva frémissait de nervosité à l'entente du mot « A.S.P.I.C.S. » mais les conseils de Flitwick lui avaient redonné la pêche. Elle lui décocha un sourire rendu lumineux par son soudain regain d'énergie.

« C'est compris, professeur ! Je n'hésiterai pas alors. En espérant que vous ne finirez pas par en avoir marre de moi, plaisanta-t-elle en se levant, son contrôle hâtivement rangé dépassant de l'ouverture de son sac.

– J'ai bien peur que mes Serdaigles soient beaucoup plus avares en précision que vous, Miss Brown, rétorqua Flitwick avec un sourire, sautant lui aussi de sa chaise. Miss McKinnon doit certainement attendre que je sois libre pour me poser quelques questions d'ailleurs, » ajouta-t-il en trottinant jusqu'à son bureau.

Eva le suivit, prenant garde de ne pas faire de trop grandes enjambées pour ne pas lui marcher sur ses chaussures.

« Oh non, j'ai dû la faire attendre longtemps.

– Ne vous inquiétez pas pour ça. A qui sait être patient, les choses arrivent toujours à temps, n'est-ce pas Marlène ? » dit Flitwick en direction de la porte restée entrouverte qui fut poussée par la concernée qui arborait le même sourire que Flitwick sur ses lèvres rosées.

Un sourire typiquement Serdaigle aux yeux d'Eva. C'était le sourire mystérieux des sages. De ceux qui échangeaient des blagues intellectuelles qui lui passaient complètement au-dessus.

« Oui, professeur car l'homme patient et courageux fait lui-même son bonheur.

– Joliment dit, Marlène. »

Ils étaient bien des Serdaigles. Ce n'était pas avec ses camarades de Poufsouffles qu'Eva allait s'amuser à échanger des proverbes. Et si quelqu'un le faisait, ça n'étirerait pas des sourires amusés sur les lèvres des blaireaux. Ça provoquerait plutôt un regard d'incompréhension. Dans le genre « qu'est-ce que tu me chies ? ».

« Hum, d'accord…, » marmonna tout bas Eva, ses yeux allant de la figure bien soignée de Marlène McKinnon qui était rentrée dans la salle d'une démarche décontractée au professeur Flitwick qui l'accueillait en lévitant une boite de sucreries vers elle.

Marlène piocha dedans sans un mot. Comme si recevoir des bonbons de Flitwick n'était pas un honneur donné qu'à quelques rares élus.

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La dernière fois qu'Eva avait assisté à ce privilège était l'année dernière lorsqu'Akash avait fait apparaître un patronus corporel dès son deuxième essai. Le sourire brillant de Flitwick n'avait été concurrencé dans sa brillance que par le panda rouge d'Akash qui trottinait tranquillement sur le sol pour renifler partout.

Maintenant qu'elle y pensait, le panda rouge avait longuement reniflé les chaussures d'Astrid Matthews. Pas que ça ait dérangé la Serdaigle qui s'était accroupie pour roucouler face au patronus.

Peut-être que l'idée qu'avait Amos comme quoi Akash était intéressé par la brune n'était pas si saugrenue finalement…

Si Eva ne se méprenait pas, Marlène avait elle aussi fait apparaître un animal un peu plus tard durant la même heure. Un tout petit qui sautait partout à une vitesse tellement fulgurante que la Poufsouffle n'avait pas pu identifier sa race. Mais, Marlène, elle, n'avait pas eu droit à toute un cortège cérémonial pour l'échange des bonbons.

(La classe entière avait applaudi Akash. Eva, s'esclaffait allègrement alors qu'Akash s'était agenouillé pour accepter solennellement l'offrande de Flitwick, comme si c'était là un adoubement.)

Sans doute que Flitwick avait été ému de voir que le cancre de la classe qui utiliserait un wingardium leviosa pour coincer une plume dans la narine d'un élève (Amos Diggory en 1ère année, la légende disait que c'était le début de l'amitié Akash-Amos) était capable de faire apparaître aussi aisément un sortilège d'un niveau si avancé que même des sorciers adultes peinaient à réussir.

Pour être honnête, Eva n'avait pas été tant que ça surprise par l'apparition du Patronus d'Akash.

C'était un imbécile heureux. Des souvenirs heureux, il en avait des tonnes. La preuve, il était du genre à rigoler lorsqu'il lâchait un pet particulièrement bruyant . Oui, la colocation était parfois un peu difficile dans la salle commune de Poufsouffle.

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Refermant la porte derrière elle, Eva fut confrontée au silence du couloir vide.

L'offrande de bonbons ne devait être un privilège rarissime que pour les Poufsouffles.

Sans doute que Flitwick avait quotidiennement de longues discussions passionnantes avec les esprits brillants qui siégeaient à Serdaigle. Il devait donc se restocker assez fréquemment en bonbons. Après tout, Eva ne le voyait que quatre heures par semaine. Étant à la tête de la Maison des aigles, il devait avoir des entretiens privés remplis d'exhibitions de magie incroyables qui valaient deux Chocogrenouilles.

Il ne suffisait que de penser au palmarès de la promotion de Serdaigle de son année.

Astrid Matthews avait mauvaise réputation parce qu'elle traînait avec Hagrid, le gigantesque et robuste garde-chasse qui effrayait la plupart des élèves mais ses heures passées à l'extérieur ne prouvaient que son virtuose et son dévouement pour s'occuper des créatures magiques.

Marlène McKinnon, elle, excellait dans tous les domaines, décrochant aisément tous les ans la place de tête de promo comme soupirait souvent Charlotte avec lassitude lorsqu'elle s'efforçait de réviser jusqu'à pas d'heure pour décrocher la meilleure note de la promo.

Kate Godfried, malgré sa mauvaise performance d'aujourd'hui, n'avait jamais concocté de potions imparfaites, la faisant d'office une invitée récurrente du club de Slughorn.

Et les quatre garçons de Serdaigle n'étaient pas en reste : Luke Carstein, préfet-en-chef, Tony Valasquez, chouchou de McGonagall et batteur d'exception, Francis Lockart, capitaine de l'équipe de Quidditch et, pour terminer, Adrian Parkinson, rival de McKinnon dans toutes les matières scolaires et héritier des Parkinson.

Non, Flitwick ne devait pas avoir besoin de dédier un quart d'heure à ses Serdaigles pour corriger un contrôle surprise mensuel. L'honneur revenait à Eva qui bataillait actuellement avec Akash, Meredith Ravencrest et Liam Olsen pour ne pas être la dernière de la promo.


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Durant ses réflexions, les pieds d'Eva se dirigèrent automatiquement vers la cour où se trouvaient sans grande surprise Amos et Akash. Cependant, ils n'étaient pas assis à même la terre pour jouer à une partie de Baveboules comme ils en avaient pris l'habitude depuis la rentrée pour la pause de 10h.

(Même si Akash et Amos râlaient et se moquaient tout le temps d'Eva pour son envie de jouer aux Baveboules, Eva les soupçonnait d'apprécier ce jeu. En effet, au fur et à mesure que les parties s'enchaînaient, c'était Amos ou même Akash qui demandaient de faire une autre partie, ne supportant pas qu'Eva les batte.)

A la place, Amos s'était trouvé un coin pour se poser avec Kate Godfried dont les joues n'avaient toujours pas perdu de leur couleur alors qu'elle entourait une mèche de cheveux autour de son index, écoutant Amos attentivement en le regardant avec un regard par en-dessous. Ils étaient tous les deux assis sur un banc éloigné tandis qu'Akash discutait au niveau de la fontaine avec Francis Lockart et Tony Valasquez.

« Hé, Eva ! Attrape ! »

Son bras se leva. Eva attrapa ce qui se révéla être un vif d'or. Ses ailes lui chatouillaient la main alors qu'il se débattait pour s'enfuir.

Une ombre se posa sur la Poufsouffle.

« C'est incroyable ton talent d'attraper tout à n'importe quel moment, » rigola Luke Carstein qui venait d'apparaître à la gauche d'Eva.

Le tissu de la chemise de Luke effleura l'avant-bras à découvert d'Eva.

Fort peu soucieux de sa proximité, le préfet-en-chef continua avec un sourire amusé :

« T'es sûre que tu ne veux pas retenter de rentrer dans ton équipe de Quidditch ?

– Tu sais très bien que je suis aussi à l'aise sur un balai que Chourave avec des talons, sourit Eva, l'état pitoyable de sa Cheffe de Maison tentant de marcher avec les talons que McGonagall l'avait forcé à mettre pour les réunions parents-profs de la fin de 5ème année à l'esprit.

– Tant mieux pour nous. On a déjà bien du mal avec Amos et James Potter. Serdaigle n'a pas besoin d'un autre monstre de Quidditch comme concurrent.

– Si seulement. J'aimerais bien revoir la coupe de Quidditch dans notre salle commune, soupira Eva d'un air rêveur. Tiens, tu veux que je te le rende ? ajouta-t-elle lorsque le vif d'or tenta avec force de s'échapper, faisant vibrer sa main pliée.

– Oui, il vaudrait mieux que le Préfet-en-chef ne perde pas le vif d'or. Je ne sais pas qui me tuerait d'abord : McGonagall ou Francis ? plaisanta Luke avec un petit rire.

– McGonagall sans doute. Elle n'a toujours pas digéré sa défaite de l'année dernière. J'ai cru entendre qu'elle avait parié avec Slughorn toute sa collection de vaisselle écossaise. »

Luke fit une grimace alors qu'ils s'échangeaient précautionneusement le vif d'or.

« Tiens, tu peux prendre la boite du vif d'or dans mon sac ? » demanda le préfet-en-chef à la Poufsouffle en enserrant fermement le vif d'or entre ses mains jointes qui étaient comme secouées par des spasmes.

Le vif d'or semblait être d'humeur massacrante.

Eva acquiesça et se pencha pour ouvrir le sac pendant le long du flanc du Serdaigle. Il avait dû y jeter un sortilège d'expansion et d'allègement car il y avait un nombre impressionnant de livres là-dedans. Eva n'eut pas de difficulté à trouver la boite noire où un dessin de vif d'or peint de couleur or lui faisait de l'œil.

« Hé, Eva ! Arrête un peu de tripoter Luke en public, sa petite copine ne serait pas contente ! » cria bien fort Tony Valasquez alors qu'il n'était pas si loin que ça, l'idiot.

Il avait un sourire malicieux aux lèvres alors qu'Akash levait son pouce en sa direction (« Nice, Eva ! » accompagné d'un clin d'œil) et que Francis Lockart souriait avec exaspération, habitué au volume inapproprié de son ami.

Eva se redressa, la boite du vif d'or en main. De l'autre, elle transmit le fond de sa pensée à Tony avec son majeur. Le batteur des Serdaigles en brandit deux en réponse, les secouant avec animation.

« Tu pourrais lui retirer des points pour ce geste, tu sais, Luke. »

Eva sursauta.

Adrian Parkinson venait de se matérialiser derrière Luke et elle, complétant le quatuor des Serdaigles de la promotion.

Une mèche foncée s'était échappée de ses cheveux méthodiquement retenus en arrière par l'application d'une potion coûtant certainement une fortune, révélant ses yeux noirs perçants qui se posèrent sur Eva pendant un bref instant déjà trop long au goût de la brune avant qu'il ne se désintéresse d'elle.

La froideur de son regard l'avait glacé sur place.

Eva préféra lui tourner le dos.

Luke soupira avec lassitude :

« Si je lui retirais des points à chaque fois qu'il fait des doigts d'honneur, on terminerait facilement dernier pour la Coupe alors je préfère éviter. Allez, Eva, on va vite rentrer ce vif d'or colérique. Mes bras vont bientôt me lâcher, dit-il avec une grimace de douleur alors qu'il luttait pour ne pas suivre le mouvement du vif d'or qui l'avait déjà fait avancer d'un pas. Adrian, tu veux bien lancer un protego pour l'empêcher de s'enfuir ? »

Eva entendit Parkinson murmurer une formule trop longue pour être un simple protego et la seconde suivante un dôme de lumière entourait les trois étudiants.

Eva leva les yeux au ciel.

Quel frimeur...

Avoir son nez collé dans des bouquins vieux du XVIème siècle le rendait au moins capable de cantonner un vif d'or à un petit espace. Ça serait génial si ses bouquins pouvaient aussi lui apprendre l'étiquette sociale à suivre envers des gens qui n'étaient pas des Sang-Purs ou des étudiants savants qui allaient sans aucun doute décrocher des postes de renommée d'ici quelques années.

Luke lança un regard inquisiteur à Eva qui était bien silencieuse depuis le commentaire déplacé de Tony :

« Prête ? »

Eva hocha la tête avec un petit sourire, ouvrant la boite et la rapprochant autant que possible des mains de Luke. Elle sentit le souffle chaud de ce dernier faire voltiger quelques cheveux s'étant échappés de son chignon lâche mais elle n'y prêta pas attention. Elle était prête à ce qu'il ouvre ses mains et hop, elle refermerait direct la boite sur le vif d'or. Le but étant bien sûr de ne pas pincer les doigts de Luke pendant l'opération.

« A trois. Un, deux, trois. »

Luke retira ses mains. Le clac de la boite qui se refermait fut presque rendu inaudible par les vibrations furieuses du vif d'or qui n'appréciait pas du tout d'être pris au piège.

Un rire surpris échappa à Eva alors qu'elle sentait la boite s'enfoncer dans son ventre à cause de la force de la petite balle dorée.

Elle plaignait les joueurs de Quidditch. Devoir ranger le vif d'or après chaque entraînement ne devait pas être une partie de plaisir.

« Dis donc, quel petit excité ! rit-elle. Il doit avoir plus de force qu'Akash en a dans les bras.

– Hey, j't'ai entendu ! s'écria Akash qui s'était rapproché, Tony Valasquez et Francis Lockart l'entourant de chaque côté.

– Elle n'a pas tort, mec, commenta Tony, jaugeant du regard les biceps bronzés d'Akash qui étaient bien loin de ceux bien définis de Tony qui attiraient nombreux regards appréciateurs (dont celui d'Eva occasionnellement, il fallait l'avouer) lorsqu'ils n'étaient pas cachés par sa robe de sorcier. C'est pas avec ça que tu vas réussir à pécho notre défenseuse des droits des animaux, ajouta-t-il avec un sourire moqueur en parlant d'Astrid Matthews, sa camarade de Maison.

– Si tu veux je peux te passer des exercices pour te les rendre irrésistibles, » proposa Francis de l'autre côté d'Akash, son sourire narquois scotché aux lèvres.

Ce sourire légendaire prouva être tout aussi frustrant pour Akash que pour tous les malheureux poursuiveurs qui s'évertuaient à essayer de franchir le mur de fer qu'était le capitaine de l'équipe de Quidditch de Serdaigle.

Sous l'effet combiné de l'embarras et de la colère, Akash rougit.

Eva fut la première à rire lorsqu'Akash se retourna et gifla la partie la plus atteignable de Francis. En l'occurrence : son biceps gauche qui n'avait rien à envier à celui de Tony après presque 6 ans d'entraînement de Quidditch.

La seconde suivante, Tony sautait sur le dos d'Akash, lui enroulant le bras autour du cou pour lui frotter férocement le cuir chevelu. Akash se débattit furieusement et Tony fut obligé de lâcher prise. S'ensuivit la création d'un cercle où Akash, Tony et Francis se regardaient en chien de faïence, avançant lentement pour saisir le bon moment et frapper sa victime tel un match de boxe.

Luke tapota l'épaule d'Eva alors que Francis et Tony échangeaient un regard entendu.

Eva posa son attention sur le préfet-en-chef. Ses mèches d'un brun clair lui tombaient dans les yeux alors qu'il se penchait vers elle.

Derrière elle, Akash criait à la fourberie et Tony lui rétorquait que ce n'était que de la solidarité de Maison.

« Tu veux me rendre le vif d'or ou tu préfères le garder ? lui demanda Luke d'un air amusé, rappelant soudainement à Eva qu'elle n'était pas obligée de continuer à contracter les muscles pour tenir en place la boite du vif d'or.

– Ah non, tu peux le reprendre. J'ai déjà assez à faire avec un petit monstre, » dit-elle en offrant la boite à Luke avec un sourire.

Il lui lança un regard interrogateur :

« Comment ça ? Quel « petit monstre » ?

– C'est un secret, monsieur le préfet-en-chef, » lui répondit-elle, le regard contrarié du Serdaigle la faisant éclater de rire alors qu'il lui reprenait la boîte des mains.

Le petit monstre en question n'était autre que Charlotte, sa meilleure amie à l'humeur bougonne ces derniers temps, mais Eva préférait continuer à faire croire à Luke qu'elle cachait illégalement un animal interdit dans son dortoir, c'était beaucoup plus drôle.

« Le monsieur préfet-en-chef comme tu dis pourrait bien aller fouiller dans tes affaires, tu sais, maugréa Luke en fourrant le vif d'or dans son sac.

– Un préfet-en-chef avouant ouvertement vouloir pénétrer dans le dortoir des filles. Et d'une autre Maison de surcroît ! s'exclama Eva en ouvrant grand ses yeux de fausse surprise. Vite, je ferais mieux de prévenir Dumbledore de ce comportement intolérable ! »

Elle fit mine d'aller à la recherche du directeur mais à peine avait-elle tourné les pieds que Luke l'attrapait par le col de sa chemise et la tirait vers lui. Les pieds de la 7ème année évitèrent de justesse d'écraser ceux du Serdaigle.

Eva croisa le regard de ce dernier par-dessus son épaule. Luke avait sa moue sérieuse qui était apparu dès leur 1ère année lorsqu'il avait surpris Amos en train de soulever magiquement les jupes des filles ayant le malheur de passer devant l'armure où lui et Akash se cachaient.

« On ne se moque pas d'un préfet-en-chef, » dit-il d'un ton sérieux.

Eva éclata de rire.

Luke le préfet disparu pour laisser place à Luke au sourire craquant. Sourire craquant qui, d'après les rumeurs, avait été le facteur final pour qu'Amélia Avery accepte d'être sa petite amie. Eva soupçonnait fortement Amélia Avery d'avoir surtout accepté les sentiments de Luke pour son badge prestigieux de préfet-en-chef qui ne faisait que renforcer son statut de bon parti.

En effet, la Serpentarde avait pris toutes les vacances d'été pour réfléchir à sa demande alors que Luke était pourtant l'héritier des Carstein. Ce n'était que lors du trajet de train de la rentrée que la Serpentarde avait enfin donné sa réponse au grand bonheur de Luke qui s'était démené depuis la 5ème année pour se rapprocher de la jumelle Avery qui était bien connue pour ses remarques cinglantes. Eva ne comprenait pas que la maintenant préfète-en-chef ait eu besoin d'autant de temps de réflexion : Luke était honorable, rieur et avait des fossettes qui ne rendaient son visage d'enfant que plus craquant.

Sans doute un truc de Sang-Pur.

D'un autre côté, Eva n'avait jamais compris l'intérêt de Luke pour la Serpentarde donc peut-être qu'ils s'étaient bien trouvés.

« Pour une fois qu'Eva flirte, elle décide bien sûr de le faire avec un homme déjà pris. »

Le commentaire soudain d'Amos qui avait réapparu en tenant la main de Kate Godfried dans la sienne surprit les deux 7ème année.

D'un bond, Luke lâcha la chemise d'Eva et s'éloigna d'elle.

Eva sentit une vague de chaleur lui attaquer les joues.

Elle foudroya Amos du regard qui lui répondit par un clin d'œil joueur. Elle détourna les yeux, gênée et agacée, et elle ne put s'empêcher de croiser les bras sous sa poitrine.

« Diggory, si tu pouvais éviter de faire ce genre de blague, dit Luke et Eva le visualisait parfaitement : une main posée sur sa nuque et un regard plus gêné qu'imposant.

– Roh, t'inquiètes, mec. Tu sais bien que c'est juste une boutade. Je voudrais pas qu'Eva subisse les foudres de ta femme. Enfin, c'est pas comme si ce n'était pas déjà le cas, » se marra Amos en essayant d'échanger avec ladite Eva un regard complice.

Eva refusa de croiser son regard : Amos était conscient du statut précaire de ses relations avec les Serpentards et pourtant il prenait toujours ça sur le ton de la rigolade.

Luke soupira lourdement, visiblement il était sur la même longueur d'onde qu'Eva :

« T'es vraiment lourd…

– Mais il n'a pas tort. »

Ah, dire qu'Eva avait oublié que Parkinson rôdait dans les parages…

« Amélia ne serait pas heureuse de savoir que tu te comportes de cette façon avec… » Parkinson laissa sa phrase en suspens.

Eva sentait le regard du Serdaigle brûler sa nuque.

«...Avec des membres de la gente féminine, » finit-il par dire d'un ton qui sous-entendait que c'était la formule la plus polie qu'il avait trouvé pour la décrire.

Eva ne fut pas la seule à prendre mal son commentaire dont le ton méprisant était impossible à ignorer. Amos avait beau ne pas contracter furieusement sa mâchoire comme Eva pour réprimer son envie de défoncer la gueule de bulldog de Parkinson, la tournure féroce qu'avait pris le sourire du capitaine de l'équipe de Quidditch montrait bien qu'il partageait ses pulsions meurtrières.

Mais ce n'était pas qu'Eva et Amos. Les gars avaient cessé leur petit jeu. Un malaise s'était abattu sur le groupe d'aigles et de blaireaux. Personne ne disait rien.

« Membres de la gente féminine…, répéta lentement Amos d'un ton méprisant qu'il ne réservait qu'aux plus gros des trous du cul comme il aimait bien le dire. Tu te crois où, mec ? Le Moyen-âge comme dans tes bouquins ? T'as qu'à y retourner. Peut-être qu'une jouvencelle voudra bien être courtisée par un bâtard comme toi. En dernier recours, bien sûr. »

Le cœur d'Eva se serra. Elle fixa la terre à ses pieds, muette.

« Allez, on se casse. Ça pue la merde ici. »

Elle entendit les chaussures d'Amos claquer sur le sol. Il arriva à sa hauteur et sa main se posa sur l'épaule d'Eva. Doucement, Amos fit glisser sa main jusqu'à l'omoplate de son amie pour la pousser en avant. Eva se laissa faire, remarquant du coin de l'œil qu'Amos n'avait pas lâché la main de Kate Godfried.

« Ce fils de pute, siffla Amos entre ses dents alors qu'ils disparaissaient dans l'enceinte du château. Un de ces jours je vais vraiment lui défoncer sa gueule de branleur. Meilleur sorcier de la promo, mon cul ! Il ne saura pas quoi faire quand mon poing fera pisser d'sang son nez. J'te jure Eva, s'il rouvre sa gueule une seule fois devant moi, il est mort.

– Tu ne devrais pas dire ça Amos, » dit Kate Godfried d'une voix anxieuse.

La rage se lisant sur les traits fermés de son potentiel nouveau petit ami avait dû la refroidir voire carrément effrayer la Serdaigle. Autant Amos savait se servir de son joli minois pour attirer les filles, autant ses muscles bien définis et sa grande taille qui étaient très alléchants en temps normal devenaient menaçants lorsqu'il était pris d'une humeur noire.

« Tu pourrais être puni si un professeur t'entendait, » ajouta Kate.

En temps normal, Eva aurait été impressionnée par le cran de Kate Godfried qu'elle n'avait jamais vraiment appris à connaître. Rares étaient ceux qui osaient contredire Amos. Kate, elle, le faisait alors qu'elle venait tout juste de trouver un accord avec le capitaine de Quidditch dont les larges épaules intimidaient plus d'un.

« Désolé Kate mais je n'en ai strictement rien à foutre. Si tu savais le nombre de fois que j'ai laissé couler avec ce mec. Si ça ne tenait qu'à moi, ça ferait longtemps qu'il serait cloîtré à un lit de l'infirmerie.

– Tu ne peux pas, Amos, insista Kate d'un ton plus pressant. Ce n'est pas n'importe qui. Si tu le touches…

– Je sais, grinça Amos. Ces putains de Sang-Purs de mes deux ! »

La main d'Amos qui était toujours posée sur l'omoplate d'Eva se contracta, froissant sa chemise.

« Amos, moins fort, implora Kate. La cloche va bientôt sonner. »

Et la cloche sonna.

« Je suis vraiment désolée mais il faut que je vous laisse, les informa Kate après un soupir éreinté. J'ai potions. On se voit ce midi, Amos. Salut Eva, » ajouta-t-elle dans la direction de la Poufsouffle qui leva sa tête pour lui adresser un sourire poli.

Le sourire de Kate Godfried fut petit. La Serdaigle donnait l'impression de vouloir s'excuser pour le comportement de son camarade de Maison.

Pourtant, après quelques secondes d'intense réflexion intérieure trahi par son mordillement de lèvre et son regard hésitant posé sur la brune qui paraissait être à des milliers lieux de là, Kate Godfried finit par ne rien dire de plus. La Serdaigle tourna les pieds pour se fondre dans la masse d'élèves qui remplissaient déjà les couloirs avec une énergie exubérante.

« Tu sais… », commença Amos, attirant le regard d'Eva vers lui.

Il ne la regardait pas. Il fixait un point au loin. Il avait un air déterminé qu'Eva ne lui connaissait pas.

« J'suis peut-être une tête de con comme aime bien me le rappeler Charlotte mais je ne tomberai jamais aussi bas que tous ces merdeux qui crachent leur venin sur les supposés impurs. Je les emmerde, cracha-t-il. Et toi aussi tu les emmerdes, okay ! » lui ordonna Amos avec fermeté en attrapant l'autre épaule d'Eva pour la rapprocher de lui.

Amos approcha son visage de celui surpris d'Eva. Cette étrange intensité la mettait mal à l'aise par son honnêteté mais Eva n'osait pas détourner les yeux.

Bizarrement, elle pensa au Choixpeau :

Si à Poufsouffle vous allez, comme eux vous s'rez juste et loyal, disait-il.

La loyauté légendaire des Poufsouffles. C'était à ça qu'elle devait ressembler.

Amos était un Diggory, une famille sorcière remontant à plusieurs générations. Il n'était pas noble mais il aurait pu bien se placer. Il avait le physique et le charisme pour. A la place, il avait décidé de s'entourer de brebis galeuses. Eva avait de la chance de l'avoir comme ami. Mine de rien, elle n'était pas sûre qu'elle serait là où elle était aujourd'hui si ce n'était pour ce Poufsouffle qui préférait les blagues grivoises à toutes formes de conversations civilisées.

« Et quand nous les Poufsouffles on les emmerde, ça veut dire qu'on les emmerde bien profond, » ajouta Amos avec fermeté.

Enfin, Eva n'était pas sûre qu'une phrase si joliment formulée devrait être citée comme démonstration de loyauté dans les annales de leur Maison.

On les emmerde bien profond...Et il disait ça d'une manière si classe en plus. Malheureusement pour le futur de la société sorcière, son charisme était gâché par son cerveau toujours bloqué au niveau d'un adolescent pré pubère.

« Diggory ! Qui vous a donc appris à parler d'une telle façon ?! »

Oh non, McGonagall.

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nombre de mots : 9600
titre : Les justes et loyaux

Comme vous avez pu le remarquer, il y a beaucoup de OCs, à l'exception d'Amos Diggory et de Marlène McKinnon. La raison ? C'est beaucoup plus intéressant de se créer un petit monde avec une toute nouvelle dynamique car, croyez-moi, nos 7e années de la promo de 1977 ont beaucoup de choses à vous révéler. Cependant, Sirius Black et James Potter feront leur entrée fracassante dans le prochain chapitre ! Et ils ne feront qu'être plus présents par la suite !

Et, si vous voulez lire un Sirius x OC incroyable, allez lire Let Me Love You de Lady Black S qui m'a inspiré pour la création de cette histoire ! Même si je vous entraîne dans l'univers des Poufsouffles, ce que je vous réserve est TRÈS différent de cette fanfiction légendaire, haha.

Reviewez, s'il vous plaît ? Car c'est seulement si ça vous plait, héhéhé.

Kenavo ha ken ar wech all !