A/N : Bonjour tout le monde !
Alors, voici le bonus de cette semaine ! Ça se passe juste avant le départ au Pôle sud pour les études, au dernier chapitre (il me semble ?). Je l'aime bien celui-ci…
Genre : Hurt/comfort, Angst.
Résumé : Avant de partir, Isolina doit se confronter à un dernier rappel de son passé… Peut-être serait-il enfin temps de définitivement le condamner.
Bonne lecture !
« Est-ce que tu es vraiment sûre de toi sur ce coup-là ?
- Je…
- Asami, elle en a besoin. Comme moi après Zaheer. Comme toi après Kuvira. »
Asami, Korra et Isolina étaient réunies dans la chambre du couple. Elles discutaient un sujet important, très important, qui pouvait les mettre en danger, remuer le passé et les douleurs qui y étaient associées.
C'est pourquoi Asami était contre. Korra, bien sûr, n'était pas d'accord. Et même si Isolina était la principale concernée, elle leur laissait la confrontation de postures et regards et était assise un peu mollement sur le lit de ses mères. Elle savait qu'elle ne devrait pas laisser sa mère parler à sa place, mais elle n'arrivait pas à contredire son autre mère non plus : elle avait peur.
« Mais ça fait tellement longtemps… ajouta la femme d'affaires. Ça n'a pas été nécessaire jusque-là…
- C'est ça oui. T'aurais peut-être préféré l'envoyer là-bas quand elle avait 12 ans ?
- Non, bien sûr que non… C'est juste que… »
Elle soupira. De toute façon, qu'est-ce qu'elle essayait de faire au juste ? Ce n'était pas Korra qu'il fallait convaincre. Ce n'était pas Korra qui se mettrait en danger et ce n'était pas pour elle qu'elle avait peur.
Elle se tourna vers sa fille qui avait la tête baissée en attendant le dénouement de la conversation. Mais ça ne marchait pas comme ça. Elle voulait prendre cette décision, très bien, mais elle devait participer à cette conversation et prouver que sa décision était la bonne.
« Isolina, c'est vraiment ce que tu veux ? »
La jeune fille releva la tête et croisa le vert perçant des yeux de sa mère. Pouvait-elle montrer cette même force obstinée qu'elle puisait dans sa volonté de la protéger ?
Elle pouvait et elle le devait. Elle devait aussi se protéger d'une différente manière. Elle ne devait pas laisser la peur parler, laisser l'amour de sa mère la convaincre. Elle avait déjà pris sa décision après y avoir dûment réfléchi avec Reena. C'était pour elles qu'elle devait le faire.
Cela faisait déjà des années que Reena endurait ses cauchemars. Cela faisait encore plus d'années qu'Isolina endurait ces cauchemars. Et à chaque fois qu'ils réapparaissaient, elle avait l'impression que c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Mais soit ce vase était sans fond et s'amuser à jouer avec ses nerfs, soit il se vidait un peu à chaque fois pour l'esquinter de nouveau, encore et encore, et encore.
Elle avait commencé à y penser cette nuit où elle s'était réveillée comme persécutée de nouveau, persuadée que ses bourreaux n'avaient jamais été attrapés. Reena l'avait rassurée, lui avait dit qu'ils étaient bel et bien en prison pour l'éternité. Mais elle ne l'avait jamais vu.
Elle n'avait pas été là quand ils avaient été arrêtés, elle n'avait pas été là quand ils avaient été enfermés, elle n'avait que des mots de ses mères qui avaient fait tout le boulot. Mais elle, elle n'avait rien, aucune certitude, aucun ancrage, aucun souvenir vers lequel se retourner. Elle en avait besoin. Même si elle ne pouvait pas arrêter les cauchemars, elle avait besoin de savoir et de ne plus croire à ces cauchemars.
Peut-être que ceux-là finiraient par disparaître… Au moins, ils ne seraient plus aussi désorientant et douloureux, elle n'aurait plus à les fuir et pourrait s'y confronter avec des armes. Elle ne perdrait plus parce qu'elle n'était pas équipée contre cette force invisible et cauchemardesque qui corrompait ses rêves.
« Oui, affirma-t-elle avec un hochement de tête. C'est maintenant ou jamais. Je suis une adulte maintenant, je dois le faire avant de partir.
- Tu es tellement jeune… Et finir le lycée ne fait pas de toi une adulte, jeune fille.
- Maman !
- Oui, je sais, je sais. Tu vas commencer ta vie toute seule, être autonome, loin de moi et de ta mère, et il est temps que tu fasses face au passé. Je sais très bien ce que tu vas dire. Et je ne m'y opposerai pas. Mais, Korra…
- Oui, bien entendu, je l'accompagne.
- Très bien. »
Asami fixa sa fille, l'air de dire « je te fais confiance mais tu as intérêt à savoir ce que tu fais ». Isolina espérait qu'elle savait aussi ce qu'elle faisait… Elle se contenta de renvoyer le regard de sa mère et de la remercier silencieusement malgré le poids sévère que cela mettait sur ses épaules.
Elles entrèrent dans la prison très haute sécurité et prirent l'ascenseur. À côté de la cellule de Zaheer, tout aussi isolé que lui, si ce n'est plus, avait été ajoutée une deuxième cellule. Il y avait dedans un ennemi notoire, un ennemi puissant, qui ne soumettait pas les gens par sa maitrise inexistante mais par la puissance de son esprit de domination et la terreur qu'il inspirait. C'était cet ennemi-là que l'Avatar et sa fille étaient venues voir ce jour-ci, un jour qu'elles savaient être mémorable.
Dès qu'elles entrèrent dans la salle, il s'illumina d'un sourire. Les années n'avaient rien enlevé à son charisme sadique et féroce. Voyant ce sourire, Isolina sursauta, faisant un léger pas en arrière. Elle sentait la bile échauffer son estomac à mesure que des souvenirs horrifiants assaillaient son esprit.
Le rouge, le noir, la lumière lugubre, l'eau morne et plate qui se transformait en anguille mangeuse d'hommes, le serpent d'ébène brillant qui sifflait contre les murs et contre sa chair innocente et déchirée. Oui, tout cela, elle le voyait dans ce sourire satisfait et incisif qu'il lui avait adressé le jour où il l'avait fouettée pour la première fois, savourant son sang et sa douleur. Elle voyait cette lueur perçante dans ses yeux qui grattait son épiderme et cherchait à s'introduire en elle. Elle sentait des frissons douloureux parcourir son dos, comme si on lui en arrachait la peau délicatement, morceaux par morceaux, fil par fil, en se délectant.
« Isolina… » souffla-t-il gravement en essoufflant chacune des syllabes.
La voix. C'était lui, la voix. Elle était pétrifiée par cette voix, comme si elle avait cinq ans de nouveau et qu'elle lui était soumise, comme si chacune de ses intonations l'éreintait et l'usait. Elle était enfermée à l'intérieur d'elle-même, perdue, totalement perdue.
Mais Korra avança.
« Tu ferais mieux de la fermer, Ba Tu. Si tu crois qu'on est là pour une visite de courtoisie !
- Et pour quoi d'autre ? Il me semble que j'ai déjà eu la peine maximale. Oooh, ou Isolina est venue là pour se venger. Accompagnée de notre grand Avatar, la terrible petite maitre de l'Eau est venue pour me tuer. »
Korra ne répondit pas, elle se tourna simplement vers Isolina et la regarda avec ses yeux bleus pleins de compassion. Alors, la jeune fille déglutit et avança lentement vers sa mère, ressentant le besoin irrépressible de ce blottir contre elle. Mais elle n'en fit rien. Elle devait être forte.
Elle se planta devant Ba Tu, qui était menotté. Il était plus grand qu'elle, moins grand que dans ses souvenirs, mais il n'en perdait pas son côté menaçant pour autant.
« Je… » commença-t-elle d'une voix chevrotante qui s'essouffla d'elle-même.
Elle ferma les yeux et reprit :
« Je n'aurai plus peur de toi. »
Ba Tu rit simplement.
« Tu n'y crois pas toi-même, petite.
- Je n'aurai plus peur de toi ! répéta-t-elle en criant, ouvrant les yeux cette fois.
- Pfff… C'est déplorable. C'est vraiment tout ce que tu es devenue ? Un minable sujet de l'Avatar, alors que tu avais tellement de potentiel, que tu aurais pu la détruire.
- C'est ma mère !
- Oui, on m'a informé. Quel coup du destin, n'est-ce pas ? L'instrument de la perte de l'Avatar devenu son chienchien… Mais tu sais quel est ton destin, Isolina, tu sais que tu dois la tuer, tu te souviens ? Pour tes pauvres parents qui se sont battus pour nous, contre cette femme abusive et insensée.
- Tais-toi.
- Pourquoi ? Je dis la vérité. Tu les oublies ? Tu les trahis ? Après tout ce qu'ils ont fait, le nombre de gens qu'ils ont capturés pour nous, pour notre mission, leur propre fille les trahit en se ralliant avec l'ennemi et pas seulement ! En les remplaçant et en osant appeler « mère » leur ennemie jurée !
- Je t'ai dit de te taire ! »
Elle le gifla. Ba Tu bougea à peine mais il se mit à rire à gorge déployée.
« Isolina… essaya d'intervenir Korra.
- Oh, voyons, c'est tout ce que tu peux faire ? Je ne te croyais pas aussi faible ! Tu as eu peur et tu lui as demandé de t'enlever ta maitrise, c'est ça ? »
La jeune maitre de l'Eau n'y tint plus. Elle trouva de l'eau dans l'air autour d'eux et forma un lasso dont elle entoura la gorge de Ba Tu.
« C'est ça que tu voulais ? lui cracha-t-elle, plus noire que la cendre brûlée au soleil.
- Non. Tu sais ce que je veux Isolina. Montre-moi, montre-moi ta réelle puissance !
- Isolina… tenta d'intervenir la femme aux yeux bleus.
- Je ne fais plus ce genre de choses. Je suis quelqu'un de bien meilleur que toi !
- Tu es quelqu'un d'infiniment plus faible que moi. C'est tout ce que tu es. Tu es faible et désolante, et si j'avais su je n'aurais pas essayé de te protéger.
- Me protéger ? En me marquant au fer rouge ? En me fouettant jusqu'à que j'ai des cicatrices à vie ? C'était ça me protéger ?
- J'aurais dû les laisser faire. J'aurais dû les laisser abuser de toi comme ils le faisaient avec les autres.
- Les autres…
- Oui, il fallait bien qu'ils se défoulent, il fallait bien quelques avantages à vivre cachés et exclus. Alors, les petites filles comme toi, comme ta fameuse amie, toutes les nuits, il faut bien qu'elles soient utiles… »
Les yeux d'Isolina se remplirent de larmes. Elle n'avait jamais voulu repenser à la souffrance de Lochan. Elle n'avait jamais voulu confronter les images qu'elle avait vues enfant et l'analyse qu'elle avait pu en faire adulte. Ça lui faisait trop mal d'imaginer combien elle avait dû souffrir, tout ce qu'ils lui faisaient subir, en la violant. En la violant, encore et encore.
Elle resserra le lasso mais il continua de parler.
« Oh, mais ne t'inquiète pas, je t'aurais gardé pour moi, et je t'aurais pénétrée encore et encore, toute la journée et toute la nuit s'il le fallait, jusqu'à que tu sois définitivement détruite. Jusqu'à que tu n'aies plus que moi et nos rapports. Qu'en penses-tu, Isolina, tu aurais aimé cette douceur-là ? J'aurais pu te l'offrir, j'aurais pu… »
Cette fois, elle n'y tint plus et, alors qu'une larme sauvage usa sa joue, elle maitrisa le sang de Ba Tu, lui tordant l'estomac et éprouvant l'envie soudaine de lui arracher son pénis.
« Isolina ! l'appela Korra. Je t'en prie, ne fais pas quelque chose que tu regretteras plus tard. »
Elle l'entendait à peine. C'était comme si Korra n'était plus là, comme si elle n'avait plus de famille, plus d'amour, comme si elle était redevenue l'enfant désespérée qu'elle était à cinq ans.
Tout ce qu'elle voyait, c'était Ba Tu qui réussissait à sourire, encore et toujours à sourire, à travers toute la douleur. Elle voulait tellement lui arracher ce sourire. Elle voulait tout lui arracher, tout ce qu'il avait, tout ce qu'il était.
Se venger, avait-il dit. Et pourquoi pas ? Pourquoi ne pas se venger quand les gens faisaient autant de mal que lui, quand ils éprouvaient encore le besoin de faire du mal avec leurs mots, de creuser un fossé toujours plus profond dans leurs victimes passées.
Elle sentit une main sur son épaule et regarda sa mère. Elle était calme, elle n'avait pas peur, elle ne la jugeait pas, et pourtant elle se sentait tellement incomprise !
« Il est horrible ! Il mériterait que je le tue ! Il mériterait que je le tue comme il a tué tout le monde ! Tous ceux que j'aimais !
- Je sais. C'est à toi de choisir ce que tu veux faire, Isolina. Je ne suis pas là pour t'empêcher de faire ce que tu veux faire, mais réfléchis bien à ton choix. Tu te souviendras de ce moment toute ta vie, ma fille. Quand tu y repenseras, est-ce que tu veux te dire « j'ai été forte, j'ai tué ce salaud » ou « j'ai été forte, je n'ai pas cédé à ma douleur » ? »
Elle ne savait pas. Est-ce que c'était vraiment être fort que de ne pas le tuer ? Être faible en le tuant ? Être fort en le tuant ? Être faible en ne le tuant pas ?
« Je veux le tuer, pleura-t-elle. Je veux tellement le tuer… »
Pourtant, elle lâcha prise et s'effondra dans les bras de sa mère qui l'accueillit et la consola. Ba Tu reprit son souffle et renâcla.
« Même Lochan avait plus de courage que toi. Au moins, elle est morte dignement. »
Isolina pleura encore, mais elle lui répondit à travers ses larmes :
« Lochan… Lochan avait plus de courage que quiconque. »
Essayant de se calmer, séchant agressivement ses yeux qui ne cessaient de faire tomber des larmes sur ses joues rougies, elle se retourna tout de même vers Ba Tu et reprit, la voix humide et sensible :
« Mais son courage, c'était de l'amour, et j'aurai ce même courage. Je ne vais pas te tuer. C'est ce que tu veux : tu es bloqué ici. C'est toi le plus faible : tu es coincé. Moi, je suis libre et je suis plus forte et plus puissante que toi. Je pourrais détruire la moitié du monde si je voulais, mais je refuse.
- À quoi bon posséder cette liberté et cette puissance si tu ne veux pas détruire la moitié du monde ? demanda-t-il, un peu amer et lassé.
- Je vais faire mieux. »
Ba Tu haussa un sourcil.
« Je soignerai la moitié du monde, le monde entier s'il le faut, et je deviendrai la plus grande guérisseuse que le monde n'ait jamais connu. Tu voulais que je détruise je vais reconstruire, par amour, en l'honneur de Lochan, et pas détruire par haine pour toi. »
Elle se retourna et commença à sortir. Il lui cria alors :
« Tu auras beau guérir tout ce que tu voudras, Isolina, le monde sera toujours imparfait tant que ta « mère » sera là ! Tu peux guérir, mais tu refuses de changer les choses et c'est ce qui nous mènera à notre perte !
- Le monde n'a pas besoin d'être parfait, il a besoin de gens bons pour le faire tourner, et ma mère est quelqu'un de bien, pas comme toi !
- Tu n'as pas changé, Isolina. Tu es exactement la même. Tu es comme moi. Tu sais très bien qu'il y a des méchants dans ce monde, un jour ton instinct te rattrapera et tu les éradiqueras.
- Je ne tuerai plus. Plus jamais !
- Des fois, c'est ce qu'il faut faire pour améliorer les choses. C'est parce que tes parents sont morts que tu as arrêté de fuir et de mener une vie misérable. »
Sentant sa colère reprendre le dessus pour elle, elle s'arrêta pour le fusiller du regard. Comment osait-il dire une chose pareille ?
« J'aurais eu une vie très heureuse si vous ne m'aviez pas poursuivie en premier lieu !
- Et tes mères ? Elle ne t'aurait pas eue. Les choses négatives amènent des choses positives. La mort amène la vie, la destruction la prospérité, tu t'en rendras compte un jour, Isolina, que j'avais raison, que tes parents avaient raison. Le Lotus Noir existera tant qu'il n'aura pas accompli sa mission.
- Il n'existera pas à travers moi. Je ne porterai pas le fardeau de vos folies. Tout ça, c'est du passé, ça n'existe plus, plus pour moi. C'est fini. »
Les portes de l'ascenseur que Korra et elle avaient atteintes se fermèrent et Ba Tu ne put dire quoi que ce soit d'autre. Une fois que les portes furent fermées, Isolina soupira.
« Je suis fière de toi, dit Korra.
- J'aurais pu le tuer.
- Je sais. Mais tu ne l'as pas fait.
- Et si je l'avais fait ?
- On aurait surmonté ça, ensemble.
- Tu ne serais pas intervenue ?
- Ce n'était pas mon combat, Isolina. C'était le tien, je t'ai laissé gérer cette confrontation malgré les horreurs qu'il a dit.
- J'aurais dû lui couper sa bite…
- Oh, ça peut se négocier ! Si tu veux, on y retourne ! plaisanta-t-elle. »
Isolina gloussa légèrement, puis vint entourer sa mère de ses bras, mettant sa tête sur son épaule.
« Merci d'être venue, Maman. Sinon j'aurais fait une bêtise…
- Tu es beaucoup plus forte que tu ne le crois, Isolina. Tu te serais rappelée que tu as des gens qui t'aiment et qui ne voudraient pas que tu portes ce fardeau.
- Peut-être… »
Elles sortirent de l'ascenseur, mais avant qu'elles ne rejoignent la grande porte centrale, la fille aux yeux bleus retint sa mère par la main.
« Attends ! Je veux le voir !
- Qui donc ? Hieu ?
- Non, j'en ai fini avec eux. Je ne veux plus jamais les voir. Jamais. Zaheer. Je veux voir, Zaheer.
- Zaheer ? Mais tu ne l'as pas revu depuis presque dix ans !
- Je sais mais… il nous a aidé et on ne lui a jamais dit que c'était fini…
- Oh, ne t'inquiète pas, il n'a pas besoin de moi pour lui dire ce genre de choses, je suis sûre qu'il est très bien informé.
- Maman, je veux le voir. Tu n'es pas obligée de venir.
- Ce n'est pas pour ça que je ne veux pas que tu ailles le voir… Je ne vois juste pas l'utilité… Mais bon, si tu y tiens… »
Elles rejoignirent le deuxième ascenseur et descendirent dans les tréfonds de la prison voir l'autre ennemi public le plus dangereux.
Il fut surpris de les voir, Korra lui jeta juste un regard qui voulait dire « je ne sais pas ce qu'on fait là non plus » et resta en retrait. Isolina, elle, s'avança vers l'homme dont les cheveux grisonnants étaient devenus blancs, avec un sourire. Il descendit un peu de sa position de méditation pour lui dire bonjour et fut accueilli par un câlin. Il fut très confus et Korra s'amusa de sa tête qui resterait à jamais gravée dans sa mémoire, bien qu'elle resta impassible.
« J'ai jamais pu te remercier, dit Isolina en adressant un nouveau sourire éclatant au maitre de l'Air.
- Me remercier…
- Oui ! Pour nous avoir aidé à capturer les méchants !
- J'aurais aimé faire tellement plus, Isolina… Si j'avais pu, je les aurais tués de mes propres mains.
- Je sais, j'ai failli le faire moi aussi.
- Vraiment ? »
Elle lui raconta succinctement sa rencontre avec Ba Tu et Zaheer s'adoucit. Il l'aimait bien cette petite. Il ne l'avait vue qu'une fois, peut-être deux si on comptait la fois où il l'avait brièvement croisée au monde des Esprits avec Korra et Asami, mais il l'aimait tendrement.
Il aimait son énergie, l'innocence qu'elle avait su conserver, et il aimait qu'elle lui rappelle P'Li. Il aimait voir qu'elle s'en sortait mieux que cette dernière et que, même si elle ne partageait pas ses idéaux, elle satisfaisait au moins l'un de ses désirs : la voir heureuse. Il avait toujours voulu que P'Li soit heureuse, elle avait fini par mourir pour leur cause. Isolina avait déjà souffert à cause de leur cause, alors au moins pourrait-elle être heureuse.
Ils discutèrent un petit moment, Korra ne les dérangea pas. Zaheer s'informa sur la vie d'Isolina et il apprit qu'elle avait décidé d'utiliser ses dons pour faire le bien, ce qu'il ne pouvait qu'approuver, et qu'elle partait donc au Pôle sud avec sa petite-amie pour étudier.
Il lui dit que si un jour elle allait dans le monde des Esprits, il ne fallait pas qu'elle hésite à l'appeler et ils pourraient se voir. Elle lui promit de repasser un jour, au moins quand elle serait une grande maitre de l'Eau. Il lui dit qu'il attendrait ce jour avec impatience et après encore quelques joyeux bavardages, Korra et Isolina s'en allèrent.
Zaheer resta comme à son habitude dans sa prison. Il sourit encore pendant un moment. Isolina guérissait, se relevait, elle serait forte, il le savait. Il avait l'impression d'avoir réussi quelque chose, une chose dont il pouvait être fier même s'il n'était qu'un petit facteur. Ah, il attendrait encore quelques années, qu'Isolina vienne le voir pour lui parler et lui dire qu'elle était la meilleure guérisseuse que le monde n'ait jamais porté. Après, il s'en irait définitivement dans le monde des Esprits. Il se faisait vieux et ce monde n'avait que fort peu d'attrait. Mais il attendrait Isolina d'abord et il lui dirait qu'ils pourraient toujours se retrouver dans le monde spirituel.
A/N : Alors, petite review ? Merci pour la lecture en tout cas !
Aucune idée de quand je reviendrai ! J'ai… euh… pas beaucoup écrit ces derniers temps… J'ai commencé la seconde partie du dernier bonus, mais… j'ai des insomnies, beaucoup de travail (les examens le weekend sont très plaisants. Merci le confinement), et du coup, je lis dans mes vagues moments où je suis consciente à cause de mon impossibilité de dormir… Je vous lâche pas, vous le savez de toute façon. J'essaie de faire la prochaine partie dans trois semaines/un mois, peut-être plus… Peut-être avant aussi ! Je ne sais pas. Avec un cycle de sommeil plus régulier, ce serait plus facile. Bref.
À plus en tout cas !
Lion
Réponses reviews guest :
Loann37 : Coucou !
Contente que tu aies rattrapé ton retard :) (Toujours ravie d'avoir des reviews de ta part !)
Héhé, ravie que le moment entre Isolina et Korra t'ait plu ! Ce ne fut pas aisé xD
Eh oui, c'est une de ses plus grandes qualités ! Reena est trop adorable x)
J'espère que tu apprécieras cette histoire aussi !
À plus !
Lion