[Règle n°23 – Faire face]
Bonjour et bienvenue sur le tome deux de Not Friends ! Si vous voulez savoir pourquoi il y a deux tomes, les explications suivent ; si cela ne vous intéresse pas, je vous laisse passer au chapitre et vous souhaite une bonne lecture !
Donc, je pensais premièrement faire une histoire linéaire, dans une seule période, entre le lycée et l'université. Cette partie-ci se serait donc déroulée pendant un premier semestre d'études sup, mais ! Je trouvais que l'idée de les voir mener le combat que j'imagine en tant qu'adultes était bien plus logique, car il va leur falloir de la maturité. Et comme ce n'est clairement pas leur fort… ! Donc, deux "époques" : il me fallait ainsi, en toute logique, deux tomes. Vous savez tout !
« Tu luttes pour ta justice… et moi pour la mienne.
En réalité, nous sommes des êtres ordinaires focalisés sur la vengeance,
mais que l'on camoufle sous le terme de « justice ». »
« Le procès d'Uchiwa Fugaku se clôture donc sur un non-lieu retentissant, qui laisse le pays entier sur un doute. Malgré les proclamations d'innocence de l'accusé, et la réfutation systématique des preuves allant à son encontre, la population ne semble pas satisfaite de la décision prise par le tribunal, et la confiance accordée au magnat de la finance s'érode peu à… »
Sasuke éteignit la télévision avant d'envoyer valdinguer la télécommande pour s'emparer de son verre de whisky. Il en but le contenu d'un trait, puis le reposa en faisant bruyamment tinter les deux petites pierres à l'intérieur, avant de s'enfoncer dans son fauteuil en soupirant sans retenue. Il n'était déjà pas de bonne humeur lorsqu'il avait quitté son travail, il avait en sus croisé sur sa route une grand-mère insupportable qui n'avait pas amélioré son moral, et, alors que les paroles de la présentatrice du journal tournaient en rond dans son esprit, il se demandait s'il allait avoir le droit à quelque chose de positif dans sa journée… « merdique », oui, c'était le mot juste.
Elle avait pourtant bien commencé. Il s'était réveillé en pleine forme, surpris d'avoir récupéré aussi vite après le week-end festif que Konan avait organisé pour ses trente ans. Il était arrivé au travail de bonne humeur, un café à l'odeur alléchante dans une main, et avait passé une matinée relativement agréable. Les problèmes avaient commencé quand son chef lui avait demandé de le retrouver dans son bureau à la fin de la journée…
Dès lors, tout lui avait paru plus gris. Son chef ne l'avait jamais appelé pour de bonnes raisons, et il s'était imaginé tout ce qu'il allait pouvoir entendre durant tout l'après-midi, se demandant ce qui lui tomberait sur la tête. Mais malgré toutes les idées qu'il s'était faites, rien n'aurait pu le préparer à recevoir pareille nouvelle.
Il entendait encore la voix nasillarde de son capitaine, qui avait tenté de chercher des chemins tortueux pour lui annoncer quelque chose de difficile en le froissant le moins possible. « Je ne nie pas que vous êtes un excellent élément, Uchiwa. » Encore heureux ! « Mais comprenez notre position… Votre nom de famille a déjà fait jaser quand vous êtes arrivé ici, mais nous avons tous pris sur nous pour que tout aille bien. » Sasuke grinça des dents en se levant du fauteuil pour se diriger vers la cuisine. Pris sur eux ? Mais bien sûr ! Les trois-quarts de ses collègues n'avaient jamais osé nouer le moindre lien avec lui, sans compter la moitié d'entre eux qui avaient toujours refusé de faire équipe avec le fils d'un homme sur qui pesaient de trop gros soupçons.
Sasuke sortit son bentō du sac en plastique qu'il avait posé sur le comptoir en rentrant, et le mit au micro-ondes. « Mais depuis que vous êtes sur cette affaire de trafic de drogue, vous prenez tout trop à cœur. Votre père n'est pas parmi les suspects, c'est vous qui voulez l'y mettre, comprenez-vous ? » Tout cela tournait en litanie dans sa tête tandis qu'il essayait de se concentrer sur le compte à rebours du petit four pour éviter de ressasser le discours de son chef. En vain…
Il ne parvenait pas à penser à autre chose. Depuis qu'on lui avait assigné cette affaire, il travaillait dessus d'arrache-pied, et, en effet, lorsqu'il avait découvert que l'un de ses suspects avait un jour travaillé pour son père, il s'était imaginé pouvoir enfin le confondre. En avait-il trop fait ? Sans doute, mais c'était cela, son travail, non ? C'était ce qu'on lui demandait de faire : de faire payer les responsables.
Visiblement, la donne n'était pas la même lorsque votre père faisait partie de ceux qui défiaient la loi…
Le micro-ondes sonna, et Sasuke y récupéra son bentō, qu'il posa sur le comptoir de la cuisine. Il s'empara ensuite d'une paire de baguettes dans un tiroir, et s'installa sur un haut tabouret pour manger son dîner.
Lorsqu'il avait quitté la faculté de musique, avant la fin de son premier semestre, il était complétement perdu. Il avait choisi cette voix par défaut, ne sachant pas réellement ce qu'il désirait faire, et l'avait vite regretté. Il aimait beaucoup la musique, mais ce qu'il préférait était son aspect libre ; il aimait écrire ce qu'il voulait, quand il voulait, gratter parfois les cordes de sa basse quand il en avait envie, demander à son frère de l'accompagner si le cœur lui en disait… Mais se voir imposer des règles pour cela lui était rapidement devenu insupportable. Aussi avait-il quitté l'université au bout d'à peine deux mois, et s'était longuement demandé ce qu'il allait pouvoir faire.
S'il avait longtemps repoussé l'idée de devenir l'un de ces flics qu'il avait fui si souvent, ses longues journées oisives l'avaient amené à reconsidérer cette idée. C'était, après tout, une manière rapide et sûre d'enfin parvenir à faire éclater la vérité sur Fugaku.
Sasuke soupira tout en mâchant son katsudon. Quelle idée naïve… ! Entre les supérieurs, les ordres, les règles et le regard de ses collègues, il n'avait presque pas avancé d'un copeck dans ses investigations. Et puisque Lee était reparti en Corée depuis deux ans, il ne pouvait plus compter sur qui que ce soit pour l'aider. Il lui arrivait parfois, lorsque la fatigue entamait son esprit cartésien après avoir réfléchi à tout cela trop longtemps, de regretter sa fuite de Konoha. Il repensait à Naruto, aux quelquefois où cet imbécile heureux les avait suivis, lui et Lee, dans leurs raids express contre Fugaku. Il repensait à cette nuit, où ils avaient fait la connaissance – rapide et douloureuse – de Sakura, qui travaillait elle aussi à la chute du PDG de la Uchiwa Corporation. Une pointe de regret commençait alors parfois à étreindre ses entrailles, mais il se ravisait à chaque fois. Il allait se coucher pour ne plus y réfléchir, ou occupait son esprit à une tout autre tâche. Tant que Fugaku était encore libre, il n'était pas question qu'il tente de retrouver Naruto.
Le brun secoua la tête en se levant pour aller se servir un verre de thé. Il n'avait pas eu de nouvelles de son ami depuis qu'il était parti de Konoha, et n'avait d'ailleurs pas cherché à en avoir. Même Itachi avait compris la situation – il ne l'approuvait pas, mais la comprenait – et ne parlait jamais du petit frère de Deidara. Par ailleurs, Sasuke s'était toujours arrangé pour ne passer du temps avec les amis d'Itachi que quand il était sûr que Naruto ne pouvait pas venir – ç'avait été le cas pour l'anniversaire de Konan. Depuis sept ans que ce manège durait, il avait tenu. Et il tiendrait encore.
Il se rassit à table pour finir son repas, les paroles de son chef revenant à sa mémoire malgré sa volonté. « Je ne peux pas faire autrement, j'ai les mains liées. C'est une décision qui vient de mes supérieurs… » Aucun doute là-dessus, c'était en effet un ordre venu d'en-haut. La question n'était pas là ; elle résidait davantage dans le fait que cette « décision », son capitaine avait forcément dû l'appuyer. Et le connaissant, il l'avait sans aucun doute encouragée à grands renforts de discours grandiloquents sur la ténacité du lien filial et la loyauté, la confiance, et cætera, et cætera ! Car son chef était un hypocrite de la pire espèce, de cela Sasuke en était persuadé.
« Croyez-moi bien, je suis vraiment désolé, mais nous ne pouvons pas nous permettre de vous garder ici. Vous êtes muté dans un nouveau district. » Et voilà comment quelques mots avait fichu en l'air les restes de bonne humeur que Sasuke s'était évertué à garder dans l'espoir – stupide – d'une nouvelle moins pire que celle-ci.
Il avala la dernière bouchée de riz en grimaçant – sa colère avait rendu son repas aigre – et jeta son bentō à la poubelle, et les baguettes dans l'évier, abandonnant au passage son verre sur le comptoir. Puis il traîna des pieds jusqu'à la salle de bains, prit une douche rapide, et se laissa tomber dans son lit, pas sûr de vouloir se réveiller le lendemain.
Pourtant, quelques heures plus tard, son réveil sonnait malgré son souhait, et le tirait d'un profond sommeil sans rêve. Sasuke fit taire la mélodie en grognant, et se leva avec une mauvaise volonté notable. Il n'avait dormi que quelques heures, gêné par une insomnie tenace qui l'avait tenu éveillé un long moment ; et même s'il en avait profité pour discuter avec son frère en jetant avec lui les bases d'une chanson, cela n'avait pas eu raison de sa mauvaise humeur. Il ne se dépêcha pas le moins du monde, et arriva au poste où il était désormais affecté avec quelques minutes de retard, sous le regard désapprobateur de sa nouvelle supérieure hiérarchique. Le mauvais caractère de Sasuke ne lui plaisait pas ? Elle ferait avec ! Le brun n'était pas décidé à paraître agréable en ce jour morose.
Il ne bavarda pas bien longtemps avec son capitaine, et la présentation des lieux fut rapidement effectuée. Il croisa quelques nouveaux collègues, mais un certain nombre d'entre eux avaient déjà été appelés en-dehors du poste.
— Vous ferez leur connaissance plus tard. acheva sa cheffe.
« Dites plutôt que je les verrai plus tard… » répliqua intérieurement Sasuke, toujours aussi peu décidé à faire montre de bonne humeur. Son regard ennuyé glissait sur tout sans trouver le moindre intérêt à quoi que ce fût – à part peut-être la porte de sortie – et il prit un air accablé lorsqu'il avisa l'heure au coin de l'écran de son ordinateur, après que le capitaine Nohara l'eût abandonné à son nouveau bureau pour « prendre ses marques ». Il était encore bien tôt…
La matinée fut longue, striée de dialogues courts et insipides avec quelques nouveaux collègues. Sasuke ne trouva rien de plus intéressant à faire que de changer le fond d'écran de son ordinateur et de mettre à jour sa barre de favoris. Bien sûr, il avait essayé de jeter un coup d'œil discret dans les archives afin de voir si, par le plus grand des hasards, il apercevait le nom d'Uchiwa Fugaku surgir de nulle part. Malheureusement, tous les dossiers à son nom étaient protégés, et son espoir n'avait duré qu'un court instant.
Alors qu'il s'imaginait déjà comment allait se dérouler sa longue soirée de célibataire endurci – sortirait-il ce soir, pour oublier un tant soit peu le sentiment de solitude qui l'assaillait parfois, à la nuit tombée ? – de soudains éclats de voix lui firent relever la tête. Il se redressa légèrement pour faire passer son regard par-dessus l'écran de son ordinateur, curieux de voir à quoi pouvaient bien ressembler ceux qui hurlaient plus fort encore que des gorets en route pour l'abattoir. Lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, un flot d'insultes à peine compréhensibles envahit le deuxième étage. Au travers des longues vitres qui donnaient sur le couloir, Sasuke vit passer trois énergumènes qui se débattaient comme des diables au milieu de cinq policiers en uniforme, qui étaient visiblement venus en aide aux lieutenants, submergés. Les visages des fous furieux, rougis et ecchymosés, en témoignaient : ils avaient dû faire des siennes, et passer un sale quart d'heure ! Et lorsque Sasuke entendit distinctement leurs voies pâteuses, qui ripaient à chaque mot, il comprit un peu mieux leur entêtement stupide.
À huit contre trois, ils réussirent finalement à les enfermer en salle d'interrogatoire, mais même après que ses collègues en uniforme soient redescendus en pestant contre ce « trio d'écervelés », le brun pouvait encore entendre des voix lointaines grogner et protester. Elles résonnèrent encore longtemps, inlassables, et ne s'arrêtèrent même pas lorsqu'ils furent laissés seuls. Sans vraiment écouter la conversation des lieutenants, qui discutaient dans le couloir de ce qu'ils avaient réussi à tirer de ces fous furieux, Sasuke s'autorisa un maigre sourire. Enfin, un point positif venait de lui égayer sa journée fade : il y avait apparemment bien plus d'animation ici que dans son précédent commissariat. Pourvu que ce ne soit pas qu'une apparence !
Le jeune homme se concentra à nouveau sur son écran pour se connecter à son cloud, mais une voix forte le déconcentra alors qu'il fouillait dans ses dossiers :
— Alors, il est où le nouveau ?
Un rire de femme résonna un peu plus loin, comme s'en allant, mais Sasuke n'y fit guère attention. La voix résonnait dans sa tête en d'étranges échos. Il la connaissait, il en était persuadé. Mais pourquoi réveillait-elle en lui un coffre à souvenirs qu'il avait tant et tant espéré oublier ?
Le cœur battant soudain plus rapidement, il hésitait entre lever les yeux pour affronter la réalité et rester à fixer son écran, en espérant que la voix s'en irait d'elle-même.
Pourtant, lorsque quelqu'un s'appuya bruyamment sur le mur, juste en face de son bureau, en se raclant ostensiblement la gorge, Sasuke n'eut d'autre choix que de relever le regard. Et quand il croisa celui de son vis-à-vis, il le reconnut sans peine. Il n'avait pas changé…
— Alors, Sasuke ? Comment tu vas depuis ton départ précipité ? Tu sais, celui dont tu t'es bien gardé de parler à qui que ce soit ?
Le ton était toujours aussi ironique, aussi cassant que sept ans auparavant. Mais Sasuke ne répondit pas. La gorge nouée d'une angoisse mêlée de tristesse, il en était bien incapable.
Le regard perdu dans l'immensité du ciel bleu qui s'étendait derrière la fenêtre, Deidara réfléchissait à trop de choses pour réellement réfléchir. Il était réveillé depuis deux bonnes heures, mais n'avait trouvé nulle part le courage de se lever. Même son estomac, qui commençait à crier famine, n'était pas parvenu à le décider. De toutes manières, il avait bien le temps. Il n'avait rien de prévu de toute la journée, n'avait qu'une obligation pour le soir-même.
Les rares nuages qu'il apercevait filaient dans le ciel, poussés par le vent frais de la fin de l'hiver. Comparés à la perspective de se lever pour ne rien faire, ils avaient quelque chose d'inextricablement passionnant… Paralysé par la flemme, Deidara resta ainsi de longues minutes, jusqu'à ce que ses jambes, alourdies, soient parcourues de milliers de fourmis désagréables. Ce fut uniquement lorsque son estomac se rappela à son bon souvenir, en grognant encore plus bruyamment qu'avant, qu'il décida finalement de se lever – non sans trébucher sur ses pieds engourdis.
Il se traita lui-même d'imbécile, puis rallia la cuisine pour se servir un bol de riz fumant, qu'il accompagna de deux ou trois restes glanés dans le réfrigérateur. Son petit-déjeuner de fortune avalé, il alla récupérer sa Gibson dans sa chambre et retourna au salon en ramassant au passage un carnet et un crayon qui traînaient sur un coin de table. Il s'affala dans son canapé en s'enfonçant entre les coussins à plumes, et ouvrit le carnet pour retrouver les notes qu'il avait prises à la dernière réunion. Il écrivit rapidement quelques détails pour ne rien oublier, puis se releva pour brancher sa guitare à son amplificateur, qui servait également de table ramasse-tout : les télécommandes y étaient emmêlées dans les câbles des manettes de sa console, et un verre y prenait la poussière depuis des temps immémoriaux, rempli de piles tantôt usées, tantôt neuves.
L'appartement de Deidara avait ceci de spécial qu'il ne ressemblait justement pas à un appartement, mais plutôt à un innommable bazar. Si prendre son indépendance avait rendu son petit frère plus raisonnable au niveau de l'ordre et du ménage, ce n'était absolument pas le cas de l'aîné. La vaisselle traînait dans l'évier pendant parfois plusieurs jours, il ne faisait une lessive que quand il n'avait plus rien à se mettre – en mélangeant tout, perdant ainsi au moins un tee-shirt à chaque fois, devenu trop petit, trop lâche ou trop bizarrement coloré – et le rangement ne faisait clairement pas partie de son vocabulaire. Ce n'était pas faute d'avoir essayé, mais la flemme le rattrapait bien trop rapidement… !
D'ailleurs, cette même flemme, qui le poursuivait partout et toujours, avait apparemment décidé de le harceler aujourd'hui encore, car il lâcha sa guitare au bout de vingt minutes, en laissant sa tête retomber mollement sur le dossier du canapé. Il n'avait envie de rien… De tels élans de lassitude le prenaient parfois, d'une manière inextricable, et ne le lâchaient en général que quand la fatigue finissait par avoir raison de lui. Il se retrouvait donc de temps à autres à végéter sur son canapé, son lit, ou même parfois sur le tapis de son salon, à observer le plafond sans éprouver la moindre envie. Pas envie de regarder un film, ni de jouer à un quelconque jeu vidéo, pas envie d'écrire ni de gratter les cordes de sa guitare, encore moins de sortir, pas envie de parler avec qui que ce fût, ni de se pencher sur ses dossiers épineux du travail… Deidara détestait ces moments. Mais il ne savait pas comment y remédier.
Ce fut finalement la sonnerie de son téléphone qui le tira de ses sombres élucubrations. Il se pencha en s'étirant de tout son long pour atteindre le côté opposé de la table basse sans avoir à se lever, et récupéra l'objet du bout des doigts sans se départir de son air ennuyé. Un message de Yahiko… Que lui voulait donc son cousin ? Il déverrouilla l'écran, et lut rapidement les quelques mots, envoyés sur la conversation de groupe des anciens Akatsuki. Leur ex-leader avait un rendez-vous important le soir-même, et demandait donc à ce qu'ils se voient plus tôt. Très rapidement, les réponses arrivèrent, les unes après les autres, confirmant qu'ils pouvaient se retrouver chez Itachi dans l'heure qui suivait. Deidara confirma, avant de réfléchir… Il fallait encore qu'il prenne une douche, qu'il s'habille, et qu'il prépare toutes ses affaires – soit un carnet et un éventuel crayon, étant donné que sa deuxième guitare avait élu domicile chez Itachi il y avait fort longtemps. Mais il avait si peu envie de se presser… Il prévint ses amis qu'il serait peut-être en retard, puis traîna des pieds jusqu'à la salle de bains.
Ce n'est que trois quarts d'heure plus tard qu'il enfourcha sa moto pour quitter son immeuble, et partit sur les routes de Tōkyō en faisant vrombir son moteur. Quand il se gara, quelques vingt minutes après, dans le parking souterrain de l'immeuble d'Itachi, il avait retrouvé le sourire. Il grimpa rapidement les étages, et tapa le code de l'appartement du brun pour y entrer. Il n'entendait qu'un chœur lointain d'instruments, lui indiquant que tout le monde était déjà enfermé dans le studio. Il y monta à son tour, et entra en claironnant :
— C'est moi !
— Ah ben enfin ! s'exclama Konan en faisant grincer le micro, tandis que les instruments se taisaient tous, petit à petit.
— On a failli attendre… ! répliqua Kakuzu, tout en tapotant machinalement une cymbale du bout de sa baguette.
Tandis que chacun y allait de sa remarque, Deidara récupéra sa guitare et alluma son amplificateur, en souriant face aux répliques faussement acerbes de ses amis. Personne ne lui en voulait vraiment, il le savait très bien. Et c'était peut-être pour cela qu'il n'y avait qu'avec Akatsuki qu'il se sentait si bien. Avec son frère, il devait être fort et le soutenir ; avec sa mère également ; avec ses anciens camarades d'université et ses collègues, il devait faire semblant de trouver leurs vies banales et leurs affaires passionnantes ; avec les fans qu'il lui restait et les journalistes, il devait être irréprochable… Il n'y avait qu'avec cette belle bande de bras cassés qu'il pouvait être lui-même. Et c'était diablement agréable.
— Bon, Ita nous a encore fait rêver, hein. déclara Yahiko en s'approchant du grand tableau noir qui occupait toujours le mur du fond.
Tandis que le principal intéressé levait un regard embarrassé vers le plafond, le leader d'Akatsuki s'empara d'une craie et inscrivit tout en haut du tableau, au-dessus d'une liste brouillonne et de nombreux petits mots, en faisant naître de larges sourires sur tous les visages : Backs Against the Wall – Tracklist. Lorsqu'il eut fini, il reposa la craie et se retourna en annonçant d'un air victorieux :
— On a non seulement le nom de l'album, mais on a aussi la cinquième chanson !
La joie éclata dans la petite pièce, contagieuse, bruyamment géniale. Ils avaient décidé du nom de leur album la veille au soir, après une discussion interminable sur Line, où des centaines d'idées s'étaient emmêlées à des centaines d'arguments. Ils étaient finalement tombés d'accord alors que minuit était passée depuis longtemps, et voilà qu'Itachi leur avait en sus réservé une petite surprise de son cru avec un nouveau chef-d'œuvre tout droit sorti de son cerveau de génie.
— Au retardataire la mission d'écrire la chanson au tableau ! s'exclama Yahiko en lançant sans prévenir la craie dans les mains de Deidara.
Celui-ci la récupéra non sans mal, grogna de prétendues protestations, puis se dirigea vers le tableau en ramassant au passage la feuille que lui tendait Itachi avec un regard narquois. Le blond ne put d'ailleurs s'empêcher de lui tirer la langue avant de se mettre à écrire…
Alors qu'il déchiffrait le brouillon hasardeux de la chanson, Deidara reconnut aisément une deuxième écriture, qui s'emmêlait à la première dans un bazar ordonné.
— Snake est de retour ? demanda-t-il avec un sourire mutin.
Itachi souffla du nez, amusé, avant de répondre :
— Ce petit con m'avait dit qu'il écrivait plus, mais quand il a su qu'on reprenait, il m'a sorti trois carnets noircis de bonnes idées… ! Le refrain de celle-là m'a beaucoup plu, et on a écrit un couplet dans la nuit parce que monsieur n'arrivait pas à dormir, il était trop occupé par sa mauvaise humeur.
Deidara soupira, à la fois admiratif et blasé par le talent inné et flagrant des deux frères. Comme d'habitude, les paroles paraissaient avoir été ciselées pour être irremplaçables. La puissance et la volonté qui s'en dégageaient étaient déjà palpables dans ces quelques mots, alors qu'en serait-il lorsqu'ils la joueraient, tous ensemble ? Au vu des quelques accords déjà jetés sur le papier, admirablement choisis, Deidara eut un frisson d'excitation qui lui parcourut l'échine. Rien qu'à l'idée de se produire à nouveau sur scène avec Yahiko, Konan, Itachi, Sasori, Kakuzu, Kisame et Hidan, il sentait déjà son ennui chronique s'affaiblir. Si c'était une telle thérapie qu'il lui fallait, il était prêt à la subir cent fois !
Il inscrivit le dernier mot au tableau, puis, étrangement satisfait, retourna s'emparer de sa guitare pour chercher quelques idées de mélodies.
Une frénésie créative s'empara peu à peu du studio, portée par le brouhaha des idées qui jaillissaient pour une phrase, un mot, une note. Quelques phases instrumentales se faisaient parfois entendre, répétées, modifiées, abandonnées, soulevant parfois des cris de satisfaction incontrôlables. Il faisait bon vivre, cet après-midi-là, dans le studio bondé de l'appartement d'Itachi, alors qu'Akatsuki renaissait de ses cendres.
Il n'avait pas dû fermer correctement ses satanés rideaux avant de se poser dans son canapé, car un perfide rayon de soleil dansait sur ses paupières, fermées depuis de longues minutes. Quelle pensée agaçante, lorsque l'on se réveille d'une sieste pourtant si agréable ! Naruto grogna en se tournant sur le côté, enfouissant sa tête dans un coussin un peu trop moelleux pour lui donner le moindre courage…
Malheureusement, sa satisfaction fut de courte durée, car son portable émit un bruit tonitruant et soudain, tout en vibrant contre la table basse – en verre.
Passablement frustré, le blond ouvrit un œil pour constater que l'objet émettait un petit signal lumineux bleu. Qui donc osait le déranger dans sa sieste en lui envoyant un message ? Il fit échouer sa main sur son portable avant de le ramener, dans un geste flegmatique, devant ses yeux à demi ouverts, puis le déverrouilla.
« Je sais que tu dois être en train de roupiller comme un gros chat, je te connais tête de pioche, alors je prends mes précautions. T'as intérêt à être là dans une heure, mon gars, sinon je viens te sortir moi-même de ton trou, avec coups de pied au cul en prime, ok ? Alors, magne-toi ! »
Pas à dire, Kiba était toujours aussi sensible, charmant et doux…
Naruto émit un borborygme qui se voulait être un rire, puis se leva du canapé pour aller ouvrir les rideaux du salon. Le soleil inonda la pièce d'une lueur orangée, jouant avec les meubles pour projeter des ombres dansantes sur le sol et le mur du fond. Il savoura un instant la vue d'une Tōkyō baignée dans le soleil couchant, puis se dirigea vers sa chambre pour se changer. Il enfila une tenue décontractée, bien plus confortable que son costume tiré à quatre épingles dont il s'affublait pour aller au travail, récupéra son sac de sport dans un coin de sa chambre, puis quitta son appartement en enfilant ses écouteurs.
Une demi-heure plus tard, il sortait d'une bouche de métro en croquant avidement dans un délicieux onigiri au poulet et à la mayonnaise. Il marcha encore un peu avant d'entrer dans l'un des immeubles qui s'alignaient, le long de la route, affublé de nombreuses enseignes en tous genres, et monta les escaliers quatre à quatre jusqu'au cinquième étage. Lorsqu'il poussa la porte du petit local, un joyeux brouhaha l'accueillit à grands renforts de salutations en tous genres. Alors qu'il lançait encore un bonjour à une énième personne, Kiba surgit devant son nez, affichant un regard satisfait où perçait tout de même une lueur indéfectible de folie douce.
— Mes menaces t'auraient-elles fait de l'effet ? demanda-t-il en dévoilant ses dents dans un sourire carnassier.
— C'est pas demain la veille que tu me feras flipper, Inuzuka. répondit Naruto avec un faux air supérieur.
Le blond bouscula son ami pour rentrer dans la petite pièce d'où ce dernier venait : les vestiaires. Il évita de justesse le coup de pied vengeur de Kiba et lança son sac sur un banc en commençant à se déshabiller.
— Tu perds rien pour attendre… persifla le brun sans parvenir à cacher sa bonne humeur.
— C'est ça, cause toujours ! s'exclama Naruto en enlevant son tee-shirt. Garde ton énergie pour tout à l'heure au lieu de me chercher la merde.
Il se dépêcha ensuite de se changer pour rejoindre Kiba, et arriva dans la salle alors que celui-ci discutait encore avec l'un de ses élèves, qui avait l'air passablement inquiet. Naruto s'adossa au mur près de l'entrée pour ne pas les déranger, observant la scène de loin avec un sourire attendri. Son ami venait dans ce dojo deux fois par semaine pour enseigner bénévolement le kendo à des jeunes qui n'avaient pas les moyens de s'offrir des cours. Malgré son apparent caractère de cochon, il avait un cœur en or, et le sourire rassurant qu'il tendit à son élève, ainsi que la manière avec laquelle il lui ébouriffa les cheveux le prouvait bien assez.
Quand le plus jeune eût quitté la pièce en saluant les deux hommes, Naruto croisa le regard de Kiba en s'imaginant qu'il allait avoir le droit à une typique œillade débordante d'arrogance ; pourtant, durant une fraction de secondes, il crut y lire une étrange confusion. Toutefois, il n'eut pas le temps de s'interroger à ce propos, car Kiba retrouva bien vite son air effronté.
— Alors, prêt à prendre une dérouillée ?
— T'aimerais bien ! répondit Naruto en faisant craquer ses doigts contre sa paume.
Sans lui laisser le temps de réfléchir, Kiba se jeta sur lui en empoignant le shinai* qu'il tenait à côté de lui. Naruto eut tout juste le temps d'envoyer un coup de pied puissant dans la tige de bois avant qu'elle ne s'écrase sur lui.
— Eh ! Depuis quand tu te jettes tête baissée comme ça ? s'indigna-t-il sans parvenir à réprimer un sourire fébrile et provocateur.
— T'as cinq secondes. répondit le brun sur le même ton en se redressant. Quatre…
Naruto effectua une pirouette sur le côté pour se dégager.
— Trois.
Il avisa un bokken** abandonné contre le mur, qui ne demandait qu'à être utilisé, et tendit le bras.
— Deux.
Il empoigna l'objet en se retournant de nouveau vers son ami. Kiba arborait un air déterminé qui arracha un frisson d'exaltation à Naruto. Ces combats improvisés, sans aucune règle ni limite, qu'ils se lançaient régulièrement après les cours du brun, étaient une porte de sortie, une échappatoire bienvenue dans leurs existences parfois trop monotones ou trop révoltantes.
— Un.
Le sourire de Kiba se fit plus vicieux, et son regard s'étrécit tandis qu'il resserrait ses mains autour de la poignée de son shinai. Il avait l'air décidé à se donner à cent pour cent, et c'était une excellente nouvelle, car c'était exactement ce dont Naruto avait besoin après sa journée aussi longue qu'ennuyeuse. Le blond observa les appuis de Kiba, la position de ses bras et de son corps, tout ce qui pouvait lui donner le moindre indice sur son premier mouvement, puis décida de prendre l'initiative.
— Zéro ! hurla le brun en s'élançant vers Naruto.
Comme d'habitude, il se précipitait vers le danger en imaginant que Naruto se contenterait de contrer son premier coup. Sauf que ce n'était aucunement l'intention du blond, qui se baissa subitement en faisant tourner son bokken pour que celui-ci aille s'écraser dans les côtes de Kiba. Le jeune homme, surpris par le mouvement inhabituel, eut bien du mal à retrouver son équilibre, et encore plus la maîtrise de ses sens. Cependant, lorsqu'il resserra de nouveau la pression de ses doigts autour de son shinai, il arborait un air encore plus résolu qu'auparavant.
— Ok, je m'y attendais pas à celle-là. admit-il en grinçant des dents. Mais maintenant, tu me toucheras plus…
Avec un cri téméraire, il se rua vers Naruto avec une volonté sans faille. Le blond pouvait voir ses yeux se mouvoir sans arrêt, décelant le moindre détail, ne laissant rien au hasard. Cette fois, il aurait du mal à le prendre par surprise… Aussi, lorsque Kiba fut proche et que son arme se rapprochait dangereusement des jambes de Naruto, le blond eut le réflexe de sauter le plus haut possible pour éviter le coup. C'était ce que le brun attendait. Avec une rapidité qui ne lui faisait que rarement défaut, il fit effectuer à son shinai un retourné qui finit sa course dans les côtes de Naruto. Son coup venait de lui être rendu au centuple.
Le souffle coupé par son plastron, le blond se laissa tomber à genoux par terre en grimaçant. Décidément, il oubliait un peu trop facilement à quel point Kiba ignorait le terme « pitié » lorsqu'il combattait. Tout en lâchant un ricanement dénué de joie, Naruto secoua la tête pour reprendre pied dans la réalité. Il se redressa en prenant largement son temps, respira fort pour faire semblant d'être affaibli, et s'appuya sur ses genoux quand il fut debout pour accentuer encore la supercherie.
— Allez, magne-toi, j'ai pas que ça à faire ! se plaignit Kiba en dardant sur Naruto un regard torve. Relève-toi, qu'on finisse ça et que je retrouve mon chien et mon appart' !
Le blond souffla avec emphase, content de voir qu'il n'avait pas perdu ses talents d'acteur. Il continua à jouer au guerrier essoufflé jusqu'à ce que le brun relâche son attention, et profita immédiatement de l'ouverture pour se précipiter vers lui.
Mais Kiba para son coup sans effort, plantant par la même occasion un regard d'acier dans celui de Naruto, qui essayait tant bien que mal de cacher sa surprise.
— Et ne me fais pas perdre mon temps avec tes techniques débiles, tu vaux mieux que ça… renchérit le brun.
— Rappelle-moi, toi qui parles de ton chien toutes les trente secondes, pourquoi t'as lâché l'affaire de tes parents, au juste ? demanda Naruto, espérant que la conversation déconcentrerait son ami.
Accessoirement, il savait aussi que cette question épineuse ne plaisait guère à Kiba, et qu'elle amenait en général à un terrain miné de regrets, d'amertume et d'énervement. S'il ne parvenait pas à le déstabiliser avec ça, alors il ne lui resterait plus qu'à compter sur la chance ou le destin, car le brun était bien plus entraîné que lui.
Kiba poussa Naruto de son shinai et chargea une nouvelle fois, sans perdre le fil de la conversation.
— Parce que le côté chenil, élevage, tout ça, c'est bien beau, mais franchement…
Il s'écarta de sa trajectoire au dernier moment pour éviter le contre de Naruto, puis balaya les jambes du blond d'un coup de pied trop rapide pour être évité. Naruto tomba dans un bruit sourd, arrachant un sourire diablement satisfait à Kiba, qui en profita pour achever nonchalamment sa phrase :
— Ça me prenait la tête de bosser avec ma sœur.
Naruto leva le regard vers le visage insupportablement hautain de son ami. Oh que cet air avait le don de l'énerver ! Non, décidément, il ne pouvait pas s'avouer vaincu sans avoir tenté par tous les moyens de lui faire mordre la poussière. Serrant les dents, il se redressa en récupérant son bokken et se lança à nouveau à corps perdu dans la bataille.
Kiba esquiva le premier coup en se décalant sur le côté comme s'il s'était agi de la chose la plus simple qu'il ait eu à faire de la journée, mais eut un peu plus de mal pour le deuxième : il se tordit dans un angle improbable, en profitant pour envoyer un coup de pied qu'il ne tenta même pas de freiner dans le torse de Naruto.
Alors que celui-ci reprenait son souffle en remerciant son réflexe de s'être équipé d'un plastron, Kiba s'appuya sur son shinai comme si de rien n'était, en engageant une nouvelle discussion :
— Alors comme ça, t'as rien fait aujourd'hui ?
Naruto s'essuya le front en le fusillant du regard avant de se relever une énième fois.
— Non, emmerdement total… répondit-il en inspirant de profondes bouffées d'air. Zéro news.
Puis il s'attaqua de nouveau au brun en essayant de viser un angle qu'il aurait laissé sans protection. Durant de longues minutes, il observa tout, espérant trouver une faille. Il détailla les paupières parfois tremblantes de son ami, les gouttes de sueur qui naissaient sur son front pour s'écraser contre le col de son haut bleu marine, le rythme de sa respiration, qui accélérait parfois en suivant le tempo du combat. Il tenta sans arrêt de l'atteindre, mais à chaque fois, Kiba parvenait à esquiver ou à contrer son coup au dernier moment. Au moins gardait-il espoir en réalisant que son ami non plus ne parvenait plus à le toucher…
— On a un nouveau collègue. finit par lâcher Kiba pour détendre l'atmosphère, qui s'était rigidifiée durant leur combat.
— Oh… fit Naruto en tentant de ne pas relâcher sa concentration. Et il est comment ? Il a pas trop flippé devant votre team de bras cassés ?
Son ton amusé fit ricaner Kiba, de l'un de ces rires amers, vides de bonne humeur. De coutume, devant la remarque de Naruto, il aurait répliqué avec véhémence, ou l'aurait envoyé au tapis avant de lui servir une réponse pleine d'assurance… Alors pourquoi donnait-il soudain l'impression de chercher ses mots ? Cela avait-il un rapport avec le regard étrange qu'ils avaient échangé lorsque Naruto était rentré dans la salle d'entraînement ?
Le jeune homme n'aimait pas réfléchir en même temps que de se battre, aussi tenta-t-il d'oublier ces questionnements stériles pour se concentrer sur les mouvements de son adversaire. Il allait lui demander si la nouvelle recrue était si terrifiante que cela, lorsque deux mots, plus lourds encore que le plomb, s'abattirent sur la pièce, arrêtant le temps :
— C'est Sasuke.
* Sorte de sabre pour s'entraîner au kendo, c'est une arme en bambou (ou en carbone, de plus en plus de nos jours), au bout arrondi, qui n'a pas la forme d'une lame.
** Sabre en bois imitant la forme d'un katana et qui servait auparavant à l'entraînement. Aujourd'hui, il n'est quasiment plus utilisé.
Iiiiiihihihi, le retour de nos chouchous est amorcé ! En tant qu'adultes, ils me donnent bien plus d'inspiration, mais aussi bien plus de fil à retordre – plus d'expérience, de questionnements, de logique, de décisions à prendre. Mais c'est tellement plus passionnant !
J'espère que ce chapitre vous a plu, et que vous aimerez la suite également ! À vos claviers !