Chapitre 2 :

Gémissant d'inconfort, Jon Snow desserra ses lourdes paupières alors qu'il reprenait lentement conscience. Clignant des yeux bêtement, il se retrouva à regarder vers le ciel et à ne vit que des arbres et des feuilles au-dessus de lui.

« Qu'est-ce…? Que…? »

Subitement, tout lui revint. L'étoile filante. Sa stupide aventure dans le Bois des Loups. Sa rencontre avec les sauvageons et l'étrange chev…

— Les sauvageons ! cria-t-il en se redressant, pour retomber immédiatement sur son dos en gémissant bruyamment, tandis que sa tête et le monde autour de lui commençaient à tourner de manière incontrôlable.

— Je n'essaierai pas de me redresser si vite, mon garçon, lui dit une voix déformée à travers le maelström qu'était devenu sa vision. C'est déjà assez incroyable que tu ai pu réussir à conserver la force de continuer si longtemps après avoir manqué de nourriture et d'eau. Le peu d'énergie qu'il te restait a été utilisé dans la guérison de ton corps. Et tu n'as plus rien à craindre des sauvageons, mon garçon. Ils sont morts.

Clignant des yeux encore une fois dans le but d'arrêter le maelström, Jon roula groggy sur le côté en direction de la voix déformée. La première chose qu'il vit fut un petit feu fait de brindilles et de branches. Un lièvre, écorché et cuit, reposait au-dessus des flammes sur une broche de fortune. La bouche de Jon s'humidifia avec avidité quand l'odeur de la viande cuite infiltra ses narines, et son estomac rugit, lui rappelant à qu'il n'avait pas mangé depuis des jours.

Luttant contre la tentation de se précipiter sur la nourriture, le bâtard releva la tête, et fixa la silhouette assise juste au-delà du feu. Le mystérieux chevalier était assis, le dos appuyé contre un arbre voisin, son étrange heaume toujours en place, et lui faisait face sans qu'il ne pu voir son regard.

Se mordant la lèvre, Jon se redressa doucement et lentement, prenant soin d'éviter que le monde ne tourne à nouveau sur lui.

— Vous… Vous m'avez sauvé, Ser. Je… merci.

— N'y pense pas, mon garçon, continua l'étrange chevalier de sa voix déformée. Cette racaille n'était pas vraiment un défi. Mon entraînement matinal est plus éprouvant. Maintenant, mange. J'ai fait ce que j'ai pu pour te guérir sans avoir à trop essorer tes réserves d'énergie, mais guérir un corps est éprouvant, même avec de l'aide.

Se léchant les babines, Jon n'attendit qu'on le lui dise deux fois avant de se précipiter vers le lapin. Ramassant la broche, il mordit avec gourmandise le côté de la cuisse, gémissant presque quand le goût de la viande envahit son palais après si longtemps. Avant même de s'en rendre compte, il avait dévoré la petite quantité de viande sur la patte et en arracha immédiatement une autre.

— Pas si vite, réprimanda la voix déformée du mystérieux inconnu, le stoppant net dans son élan. Tu n'as pas mangé depuis un moment. Résiste à l'appel de ton corps et mange lentement. Sinon tu seras malade

Suivant ses conseils, Jon se força à ralentir la cadence, prenant de plus petites bouchées du lièvre au lieu des grosses avec lesquelles il avait commencé. Quand il eut fini les derniers morceaux de viande, son estomac se sentit beaucoup mieux qu'il ne l'avait été depuis des jours. Le mystérieux chevalier lui tendit alors une outre.

— Dis-moi, mon garçon, dit le chevalier alors que Jon buvait lentement, mais avidement. Quel est ton nom ? Je ne peux pas continuer à t'appeler "mon garçon".

Le bâtard sentit immédiatement sa gorge maintenant humide se dessécher.

— Jon… Snow.

— Jon Snow ? Intéressant, répondit l'étranger, avec un ton très différent de celui auquel Jon était habitué, un ton… indifférent.

— «Ne sait-il pas ce que signifie le nom Snow ? Est-ce qu'il… ne sait-il pas que je suis un bâtard ? Une tache sur l'honneur de mon père ? »

— Je m'appelle Alim Nox, reprit le sith, mais tu peux simplement m'appeler « Nox ».

— Lord Nox… salua Jon en jugeant que seul un lord ou un roi pouvait se permettre une armure semblable à celle qu'il portait. Merci de… de m'avoir sauvé.

— J'étais dans la région. Et j'ai un faible pour ceux qui ne peuvent pas se débrouiller. Beaucoup voit cela comme une faiblesse, mais j'y trouve de la force, répondit le sith avec un haussement d'épaules. Maintenant, dis-moi, ressens-tu une douleur persistante ?

La question de l'étranger pris Jon au dépourvu. Mais, maintenant que cela avait été porté à son attention, il réalisa en sursaut que, non, il ne ressentait plus aucune souffrance. En fait, il se sentait mieux maintenant qu'il avait mangé et bu pour la première fois depuis des jours. Dès que la pensée le frappa, ses yeux s'écarquillèrent. Presque tâtonnant dans sa hâte, Jon tendit la main vers l'arrière de sa jambe et sentit où la flèche l'avait frappé. Il pouvait sentir le sang qui séchait encore sur son pantalon et le trou dans le tissu qu'avait fait le projectile. Mais quand ses doigts touchèrent sa peau, il ne sentit… rien. Il n'y avait aucune blessure !

Ses yeux s'écarquillant davantage, et il reporta son attention sur Lord Nox.

— «Là… j'ai été frappé avec une flèche ! Je me souviens quand l'un des gardes a pris une flèche dans le bras pendant l'entraînement au tir. Il a fallu des heures à Mestre Luwin pour la lui retirer ! Et même après cela, il a fallu des semaines pour que la plaie guérisse correctement! Mais il… quoi que Lord Nox ait fait, c'est comme si je n'avais jamais été blessé ! »

Il n'y avait qu'une seule explication dans l'esprit du garçon de six ans; La magie. C'était la seule façon pour qu'il ait pu guérir si vite. Et… Et cela expliquait aussi comment l'étranger avait été capable de vaincre autant de sauvageons avec une telle facilité. Et comment il a pu créer une épée faite de feu pur ! Mais c'était impossible ! Mestre Luwin était catégorique sur le fait que la magie n'existait plus ! Que Valyria avait été le dernier vestige de magie et que lorsque le dernier des dragons mourut, la magie avait suivit ! Même son père ne croyait pas à la magie.

— Êtes… Êtes-vous un sorcier? Vous pratiquez la magie, n'est-ce pas ? demanda-t-il timidement, à la fois effrayé et excité par la réponse à venir.

En face de lui, Lord Nox pencha la tête sur le côté.

— Certains m'appellent ainsi. Et étant donné notre situation actuelle, ce titre suffira pour le moment. Et, oui, pour le dire en termes simples, je peux utiliser la « magie ». Bien que l'appellation « magie » soit une grossière simplification de ce qu'est la Force.

Jon n'était pas tout à fait sûr de ce qu'il voulait dire par là, mais il ne s'en souciait pas non plus. Tout ce qui lui importait était le fait que son sauveur était un sorcier !

— Pouvez-vous me montrer ?! s'exclama Jon, sautant sur ses pieds et rebondissant presque dans son excitation. Et votre épée de feu ! Pouvez-vous faire ça tout le temps ? Que pouvez-vous faire d'autre ? Pouvez-vous soulever des objets avec votre esprit ? Pouvez-vous ensorceler les gens ? Pouvez-vous faire du feu à partir de rien ? Y en a-t-il d'autres qui peuvent faire de la magie comme vous-même dans votre patrie ? Pouvez-vous…

— Gamin, coupa sèchement Lord Nox. Ralentis, veux-tu ? La Force, ou la magie, n'est pas un tour pour divertir les enfants. Oui, je peux faire la plupart de ce que tu as énoncé, mais je ne le montrerai pas. Pas maintenant. Parce que ce n'est pas nécessaire. En temps voulu, tu verras de quoi je suis capable. Et quant à ma patrie… Disons qu'il m'est maintenant impossible de rentrer chez moi. Comme il est impossible pour mes compatriotes de me retrouver.

Jon lutta de toutes ses forces pour ravaler le flot de questions qui lui brulait la langue. Mais la politesse enseignée par son père… et la punition que Lady Stark lui avait infligée récemment, exigeaient qu'il accepte la requête de l'étranger. Léchant ses lèvres, il bu un peu plus d'eau, faisant de son mieux pour retenir sa plus pressante interrogation, mais finit par céder :

— Pouvez-vous… pouvez-vous apprendre aux autres à… eh bien… faire ce que vous faites ?

Encore une fois, Lord Nox pencha sa tête sur le côté.

— Si un individu montre une aptitude pour la Force, alors oui, je peux lui enseigner ce que je sais. Mais peu ont la conviction ou le désir de résister à la formation nécessaire à l'apprentissage.

— Pouvez-vous m'apprendre ? demanda Jon sans réfléchir. Avant de commencer à se replier sur lui-même.

— «Tu es un bâtard… Même si tu pouvais apprendre, il ne t'accepterait pas. Un vrai né, oui, mais pas un bâtard. Personne ne se soucie d'un bâtard. Lady Stark l'a démontré à plusieurs reprises. »

En face de lui, Lord Nox croisa les bras sur sa poitrine.

— Peut-être, tu as l'étincelle nécessaire. Mais la question est: as-tu la volonté de faire ce que je dis quand je le dis? Si je te dis de sauter, sauteras-tu ? Si je te dis de te battre, te battras-tu ? Si je te dis de faire l'impossible, trouveras-tu un moyen de le faire?"

Sentant l'espoir monter dans sa poitrine, Jon hocha la tête avec empressement.

— Oui !

Il pouvait presque voir la bouche de Lord Nox s'étirer derrière son masque.

— Nous verrons si c'est vrai. Mais c'est une discussion pour plus tard. Pour l'instant, dis-moi Jon, pourquoi un garçon de ton âge s'est-il aventuré seul dans une forêt comme celle-ci ? Tes parents doivent être inquiets.

À la mention de ses parents, Jon se recroquevilla sur lui-même. « Bâtard. Tache sur l'honneur de mon mari ! »

— J'ai… vu une étoile filante. Mais personne ne m'a cru. Je… je devais venir. Je voulais la trouver. Je voulais prouver que… que je suis…»

— Que tu es quoi ?

Avalant la boule dans sa gorge, Jon détourna les yeux de son bienfaiteur et franchit le pas.

— Que je suis plus qu'un ... un bâtard.

Voilà. Désormais, Lord Nox ne voudra jamais lui apprendre quoi que ce soit. Il était un bâtard. Il ne méritait pas les mêmes leçons que ses frères et sœurs bien nés. Et il ne méritait certainement pas d'apprendre la magie.

— En voilà un terme grossier à employer pour se décrire, Jon, commenta le sith, surprenant le garçon. À moins que, ohhh, tu voulais dire littéralement parlant. Tu es né hors mariage. Je vois. Et tu en as honte, pourquoi ?

— Parce que je suis une tache sur l'honneur de mon père. Jon répondit presqu'immédiatement, ses lèvres bougeant avant même qu'il ne s'en rend compte alors que les mots que Lady Stark lui criait il y a moins d'une lune lui revenaient.

« Je - je ne voulais pas répondre si vite. »

— Lady Stark… La femme de mon père, elle… elle a clairement indiqué que je ne méritais pas les mêmes leçons que mon frère et mes sœurs.

— Hmmm, je vois. Et que pense ta mère ?

— Je ne sais pas. Je ne sais pas qui elle est. Jon répondit à nouveau presqu'immédiatement. «Pourquoi est-ce que je continue de répondre si vite ? »

— Mon père, il ne me parle pas d'elle. Peu importe à quel point je supplie ou pleure ! Peu importe ! Il ne me dit pas qui elle est. Où elle est. Ni même si elle m'aime. Tout ce qu'il dit, c'est qu'il me le dira quand je serai plus vieux. Je suis assez vieux maintenant ! J'ai six ans ! Pourtant, il ne me le dit pas.

Respirant fortement après sa tirade, Jon eu immédiatement honte de son explosion d'émotions. Il n'avait pas le droit d'être en colère contre son père pour ne pas lui avoir dit. Son père l'a accueilli et l'a élevé aux côtés de ses héritiers. Jon n'avait pas le droit de se plaindre. Pas du tout. Sans Lord Stark, il savait qu'il serait envoyé quelque part loin de chez lui et qu'il ne pourrait jamais revenir.

De l'autre côté du feu, Lord Nox se pencha en avant, les mains sous le menton.

— Je vois. Donc, tu espérais qu'en présentant une étoile déchue, tu aurais pu en quelque sorte prouver ta valeur à ton père et cette… Lady Stark?

— Oui, acquiesça le garçon, s'asseyant lourdement, les mots tombant de sa bouche plus vite qu'il ne pouvait penser. La dernière étoile tombée à terre a été trouvée par la maison Dayne, et ils ont forgé l'épée Aube avec, la plus grande épée du pays. Je pensais que si je faisais la même chose, alors peut-être ... juste peut-être que mon père donnerait moi le nom Stark. Je me fiche de l'épée, ou de tout ce qu'ils peuvent faire de l'étoile, je veux juste… je veux juste être un Stark. Un vrai Stark. Pas un bâtard…

Le temps qu'il eut fini, il respirait comme s'il avait terminé une nouvelle course dans le Bois des loups. Relevant la tête Jon regarda vers Lord Nox, attendant et redouta sa réprimande. La réprimande qu'il savait en chemin. Le même reproche que tout le monde lui adressait chaque fois qu'il essayait de prouver qu'il méritait le nom Stark. Mais au lieu de cela, le sith se replaça simplement en face du feu en silence, les mains jointes comme si sa bouche était sur son masque.

— Intéressant, grogna-t-il sans avertissement. Garde cette motivation, jeune Jon. Cela te servira. Et même si je ne peux pas t'aider à trouver cette « étoile », je peux peut-être t'aider à atteindre ton objectif. Mais ce sera une discussion pour une autre fois. Pour l'instant, il faut que je te ramène à ton père.

Avalant la boule dans sa gorge, la joie de Jon d'entendre que Lord Nox pourrait peut-être l'aider fut rapidement atténuée par le rappel que son Lord Père était plus que probablement à sa recherche.

—Tu as peur, dit soudainement le sith, faisant sursauter le bâtard. Pourquoi ?

Jon baissa la tête de honte.

— Mon père. Il va être tellement en colère contre moi.

— Évidement, répondit Lord Nox. C'est ton père, et tu t'es enfui dans une quête dangereuse et franchement idiote, pour trouver une « étoile déchue » que tu n'avais peut-être même pas vue. Mais sais-tu pourquoi ton père sera en colère contre toi ?

Mordant sa lèvre, Jon replia ses jambes près de sa poitrine et enroula ses bras autour d'elles

— Parce que je lui ai désobéi.

— Non, enfin, si, en partie, acquiesça Lord Nox. Mais la vraie raison pour laquelle il sera en colère contre toi est parce qu'il a peur.

— Peur ? répéta le bâtard, levant les yeux vers l'homme qui lui avait sauvé la vie et se sentant légèrement offensé. Mon père est Gouverneur du Nord! Seigneur du Nord! Il a combattu dans la rébellion contre les Targaryen et a gagné ! Il s'est battu contre Ser Arthur Dayne et a gagné ! Il n'a peur de rien !

L'étranger secoua simplement la tête à la fin de la diatribe de Jon.

— Jeune homme, il te reste encore beaucoup à apprendre. D'abord et avant tout, il existe de très nombreux types de peur. Ce n'est pas parce que l'on a le courage de se battre en première ligne ou d'affronter un adversaire supérieur que l'on ne sait pas ce qu'est la peur. La peur que tu as instillée dans le coeur père est la peur de la perte. Car ce sont nos êtres chers qui peuvent généralement la faire remonter.

Clignant des yeux, Jon essaya de reconstituer ce dont parlait le sith.

«De nombreux types de peur ? Ceux que nous aimons peuvent causer la plus grande peur ? Ça n'a aucun sens ! »

— Mais toute cette philosophie est une discussion pour une autre fois, déclara Lord Nox, mettant fin à la conversation en se levant et en jetant de la terre sur le petit feu pour l'étouffer. Je pense qu'il est grand temps que je te ramène à ton père, n'est-ce pas ?

Se levant avec son bienfaiteur, Jon se mordit la lèvre en se retournant lentement, essayant de trouver un signe du chemin qu'il avait emprunté pour arriver ici. Après deux passes et ne trouvant aucun signe, le bâtard se tourna vers le sith, se sentant plus que légèrement embarrassé.

— Est-ce que ... Vous savez où aller ? Je… j'ai perdu mon chemin et je ne connais pas le chemin du retour.

Ramassant son sac, le Seigneur masqué le jeta par-dessus son épaule et hocha la tête dans une direction apparemment aléatoire.

— Je ne pense pas que nous ayons à nous soucier de trouver notre chemin. Il y a plus d'une douzaine d'hommes à moins d'un quart de kilomètre par là. Et l'un d'entre eux… a un lien familial avec toi.

Se redressant rapidement et faisant face à la direction pointée par le sith, Jon plissa les yeux dans la forêt en essayant de voir les hommes à son tour. Mais tout ce qu'il pouvait voir, c'était… des arbres.

— Comment ... Comment vous le savez ? demanda-t-il en se tournant vers le Seigneur masqué.

Le garçon fut à peu près sûr que le bruit étouffé sortant de sous le masque du sith était un gloussement.

— Avec le temps, tu apprendras qu'il y a de nombreuses façons de « voir ». Maintenant, viens. Si nous avons de la chance, nous pouvons raccourcir cette réunion et retourner au camp que les sauvages utilisaient. Ils n'en auront plus l'utilité, et ça ne sert à rien de gaspiller des ressources.

Décidant de faire confiance au Seigneur masqué, Jon se mit en marche à côté de lui alors qu'il les éloignait du feu étouffé et partait dans une direction apparemment aléatoire. Au bout de quelques minutes, le garçon commençait à douter de ce que Lord Nox avait «vu», car tout ce qu'il pouvait voir, c'était des arbres et encore des arbres. Mais juste au moment où il était sur le point de dire quelque chose, il vit quelque chose scintiller à une bonne distance. Il sentit son cœur s'emballer en repérant à nouveau le scintillement, puis un autre à côté. Et son cœur s'emballa définitivement lorsqu'il entendit une voix faible mais familière l'appeler à travers les bois.

— Père ! hurla Jon, décollant comme un carreau d'une arbalète à travers les arbres.

— Jon!

Cette voix ! C'était la voix de son père !

Il couru aussi vite que ses jambes pouvaient le porter vers la forme imposante de Ned. Sautant presque le dernier peu d'espace entre les deux, Jon se mit à pleurer ouvertement alors qu'il s'accrochait à son père.

— Je suis désolé, dit-il en sanglotant, laissant toutes les émotions qu'il avait retenues remonter à la surface. Je… je n'aurais jamais dû… je suis désolé !

— Par les Dieux, Jon.

La voix et les bras de son père qui le tenaient contre lui étaient aussi réconfortants qu'une couverture chaude en plein hiver.

- Dieux, Jon… je suis tellement… dieux…

Sentant les mains de son paternel bouger sur ses épaules et le repousser doucement, le garçon fit de son mieux pour ravaler les larmes qui coulaient librement de ses yeux alors qu'il regardait les pupilles grises de Ned.

— Je suis désolé, père, renifla-t-il. Je… je ne savais pas ce que je faisais…

— Par les dieux, ça on peut le dire, grogna le gouverneur du Nord à voix basse, faisant tressaillir son bâtard. As-tu une idée de ce que tu m'as fait endurer ces derniers jours ? Tu aurais pu être blessé dans ces bois ! Tu aurais pu mourir, Jon ! Qu'elle folie t'a possédé, au nom des anciens dieux pour venir ici ?!

Honteux, le garçon trouva soudain ses pieds incroyablement intéressants.

— Je… je voulais trouver l'étoile déchue que j'ai vue. Je… je voulais prouver que je… que je ne suis pas juste un… un bâtard. Je voulais juste… je voulais juste que tu sois fier de moi.

— Par l'Enfer, Jon. Regarde-moi, fils, souffla Lord Stark, passant sa main sous son menton pour lui relever la tête et le forcer à rencontrer les yeux de son père. Je suis fier de toi. Je suis aussi fier de toi que je le suis de Robb. Ne doute jamais de ça. Et ne refait jamais, jamais, quelque chose d'aussi stupide, tu comprends ?!

— Oui père, Jon renifla, tiraillé entre le bonheur que son père dise qu'il était fier de lui, et honteux des tracas qu'il lui avait causé.

— Milord, intervint Jory Cassel en contemplant la forêt avec méfiance. Nous devrions partir rapidement. Les sauvageons du camp que nous avons trouvé ne peuvent pas être loin d'ici.

— Il n'y a pas lieu de s'inquiéter de ces imbéciles; ils sont en charpies.

Jon n'avait jamais vu des soldats bouger aussi vite que lorsque la voix déformée de Lord Nox survint. Cependant, la façon dont l'étranger avait réussi à se faufiler sur eux en premier lieu dépassait le garçon. Les gardes de Winterfell formèrent rapidement une ligne devant lui et son père tout en tirant leurs épées de leur fourreau.

— Pè… Lord Stark, dit Jon, faisant de son mieux pour garder sa voix ferme alors qu'il luttait contre ses émotions encore crues. Voici Lord Alim Nox. Il m'a sauvé des sauvageons ! C'est un sorcier incroyable ! Il a combattu les sauvageons avec une épée de feu ! Et il a guéri ma jambe aussi !

Son père le regarda d'abord, puis le sith. Après un moment d'hésitation qui sembla presque durer trop longtemps, Ned fit un signe de tête aux gardes de Winterfell, qui abaissèrent ou rengainèrent leurs armes et reculèrent d'un pas. Passant derrière son père, Jon suivit Lord Stark alors qu'il se dirigeait vers Nox. Une fois qu'ils furent à quelques pas de l'étranger, son père s'arrêta et Jon se retrouva à fixer avec une inquiétude grandissante alors l'échange de regards entre le Seigneur de Winterfell et le Seigneur Sith

— Lord Nox, dit finalement Ned, je ne connais aucun Seigneur portant ce nom dans le Nord ou le Sud. D'où venez-vous?"

— Je serais surpris si vous en aviez ne serait-ce qu'entendu parlé, répondit l'étranger de sa voix déformée. Il suffit de dire que c'est à bonne distance de ces terres, de sorte que je ne pourrais jamais y retourner, et qu'aucun compatriote ne parviendra à me trouver.

— Il est perdu, père, dit Jon voulant - non, ayant besoin - de défendre l'homme qu'il venait rapidement d'idolâtrer pour l'avoir sauvé des sauvageons. Il n'a nulle part où aller.

Ned lui jeta un rapide coup d'œil avant de retourner auprès de Lord Nox.

— Je vous demanderais de retirer votre casque, milord. Je souhaite connaître le visage de l'homme qui a sauvé la vie de mon fils.

Jon retint son souffle tandis que le sith déplaçait sa main vers sa plaque frontale et la saisissait. Un étrange sifflement retentit alors que le masque semblait presque tomber de son visage. Le jeune garçon écarquilla les yeux. L'étranger était jeune ! Plus jeune que son père. Et pourtant, il avait des cheveux gris ! C'était différent de tout ce qu'il avait jamais vu. Mais le tissu noir qui cachait les globes oculaires du sith était encore plus étrange. Un tissu au travers duquel il semblait impossible de voir cependant. Jon n'avait vu qu'une seule autre personne porter un tel ornement; un des vieux aveugles de Winters Town. Ce qui voulait dire…

— Vous êtes ... vous êtes aveugle ?! cria-t-il de surprise.

— Jon, le réprimanda son père, le faisant tressaillir.

Mais au lieu de paraître offensé, Lord Nox se contenta de sourire.

— Si tu veux dire que je ne peux pas voir comme toi, alors oui. Je suis aveugle. Mais comme je te l'ai dit il y a peu de temps, mon garçon, il y a de nombreuses façons de voir. Et je les utilise afin de compenser mon handicap.

Jon fronça les sourcils jusqu'à ce qu'il fasse la connexion.

— La magie ! cria-t-il avec excitation. Vous utilisez ta magie pour voir ! C'est comme ça que vous saviez que mon père et ses hommes étaient tout près !

— Jon, le réprimanda son dit-père une fois de plus, l'obligeant à prendre du recul. Je m'excuse, pour le comportement de mon fils, Lord Nox.

— Il n'est pas nécessaire de s'excuser, Lord Stark, répondit le sith. C'est un enfant. La curiosité n'est que naturelle. Et quelque chose à encourager, tant qu'ils comprennent qu'il y a des limites.

Ned hocha la tête.

— La Maison Stark vous doit une dette de gratitude. Et comme vous êtes étranger à ces terres, je vous invite à vous reposer à Winterfell jusqu'à ce que vous puissiez trouver votre propre chemin.

Nox inclina légèrement la tête en réponse et Jon sentit son cœur sursauter à la pensée du sith restant avec eux pendant un certain temps.

— Votre offre est très appréciée, milord.

Ned hocha à nouveau la tête avant d'ajouter :

— Bien que vous ayez sauvé mon fils, je dois toutefois vous demander d'aider la Maison Stark d'une manière ou d'une autre pendant que vous vous reposez à Winterfell. Tout le monde à Winterfell a un but, et je vous demanderais d'en trouver un aussi pendant votre séjour.

— Ne vous inquiétez pas, Lord Stark, sourit Nox Je suis sûr qu'il y a bien des choses que je peux vous offrir à vous et à votre Maison pour m'aider à gagner mon séjour.

Assis devant le petit feu, le dos fermement appuyé contre un arbre et un Jon profondément endormi roulé en boule à côté de lui, Lord Eddard Stark regarda à travers le camp de fortune l'homme qui avait apparemment sauvé son fils. Il était une authentique énigme. Tout d'abord, il y avait le fait qu'il avait vaincu un groupe de sauvageons tout seul alors qu'il était aveugle, un fait que Ned essayait toujours de comprendre. Et malgré la profonde gratitude qu'il éprouvait pour lui avoir ramené Jon, il y avait quelque chose de bizarre chez l'homme apparement endormi, et le Gouverneur du Nord ne pouvait tout simplement pas mettre le doigt.

Après avoir retrouvé son fils et envoyé Jory et deux autres pour vérifier que les sauvageons étaient bien morts, Ned avait commencé à poser une série de questions à l'étranger, essayant de détourner toutes les informations qu'il pouvait de l'homme sans donner l'impression qu'il l'interrogeait. Il n'était pas de Westeros, cela était évident pour tout le monde. Mais son accent lui était inconnu. Essos était le candidat le plus probable, mais de tous les commerçants avec lesquels le Lord de Winterfell avait parlé au fil des ans, qui n'étaient certes, pas très nombreux, aucun n'avait le même air que cet homme.

Puis il y avait son armure. Ned n'avait jamais vu d'armure comme celle-ci auparavant, mais elle était visiblement très bien faite. Conçue pour intimider avec sa couleur noire et ses gantelets à pointes en forme de griffes. Elle semblait également presque trop mince pour être réellement utilisé au combat. Un bon marteau de guerre semblait pouvoir enfoncer la poitrine de l'homme sans trop de problèmes. Mais ce qu'il a potentiellement sacrifié en résistance, il l'a plus que compensé en permettant une plus large gamme de mouvements. Alors que le courrier lourd en plaques était bon pour prendre coup après coup sur le champ de bataille, il pouvait être encombrant. Ce style d'armure ne l'était pas. Puis il y avait le masque. Un morceau de métal solide avec une bande de verre Myrien pour fente oculaire. Une autre anomalie. Comment a-t-il respiré sans moyen de laisser passer l'air ?

Puis il y avait son visage, dont Ned pouvait admettre qu'il était tout à fait avenant, assez pour que beaucoup de jeunes filles s'évanouissent à sa vue. Mais ce n'était pas son air charmant qui exigeait de l'attention. Ni ses cheveux argentés qui rappelaient instantanément les Targaryen. Non, c'était le tissu noir et or finement fabriqué qui couvrait ses yeux ruinés. Le fait qu'il ait pu surmonter une telle épreuve et exceller au combat en dit long sur sa volonté. Mais, Ned avait déjà vu des aveugles. Même s'ils avaient eu des années pour s'habituer à leur condition, ils tâtonnaient encore à l'occasion, en particulier à travers des terrains tels que le Bois des loups. Mais ce Nox n'a pas tâtonné une seule fois. Ses pas étaient sûrs et ses mouvements précis. Dieux, il avait même été capable d'attraper le garde qui marchait à côté de lui quand il avait trébuché. Ned n'avait aucune idée de comment il pouvait bouger comme il le faisait. Mais Jon en avait une; la magie.

«Magie», le mot même creusa en lui un gouffre de pensées complexes. Le Nord et les Premiers Hommes ont toujours été plus ouverts à l'idée de magie que leurs frères Andal. Même l'histoire de sa propre famille était jonchée de contes de Starks qui étaient supposés maîtres des arts magiques, y compris le changement de peau en loup et la vision verte. Et Bran le Constructeur s'était soi-disant habitué à la magie, en conjonction avec celle des Enfants des Forêts, pour aider à construire ses merveilles. Ainsi, le nordique accepta cette possibilité. Mais il n'avait pas été élevé dans le Nord, du moins pas entièrement. Son séjour dans le Val avait instillé un sentiment de… doute, pour ainsi dire. Il ne croyait pas que la magie était intrinsèquement mauvaise, comme le croyaient de nombreux Andals. La magie n'était qu'un outil, un peu comme une épée. Tout dépendait de l'utilisateur. Mais dans le même temps, la magie était-elle encore là ? Et si c'était le cas, devait-elle être utilisé ?

Valyria était réputée pour être remplie de magie, mais cela n'a pas empêché la plus grande des civilisations de s'effondrer durant le Fléau. De nombreux Mestres ont même accrédité le Fléau comme étant une forme de magie qui a mal tourné. Et puis il y avait les dragons, le prédateur alpha et la plus grande des créatures magiques. Si la magie existait toujours, cela signifiait-il qu'il était possible que les dragons reviennent également ? Une telle pensée n'augurait rien de bon dans l'esprit du Gouverneur du Nord. Surtout si les Targaryen restants ou leurs loyalistes mettaient la main dessus. S'ils le faisaient, ils seraient sans aucun doute à la hauteur des paroles de leur maison et apporteraient le feu et le sang à tous ceux qui étaient responsables de leur perte du trône.

— «Eh bien, peut-être pas tous», pensa-t-il, ses yeux clignant presque involontairement sur Jon avant qu'il ne les détourne et reviennent vers Nox.

Avant qu'il ne puisse réfléchir davantage à l'énigme qu'était ce mystérieux Alim Nox, l'un de ses gardes posa une main sur son épaule.

— Milord, Jory est de retour avec les autres.

Hochant la tête, Ned se releva en prenant soin de ne pas réveiller Jon. Après avoir jeté un dernier regard vers son « bâtard » et un autre du côté de Nox, il tourna le dos au camp et se dirigea vers son capitaine qui n'était pas loin.

En se rapprochant de Jory et des deux gardes qu'il avait envoyés avec lui, il remarqua quelque chose. Malgré la lumière du soleil qui s'estompait régulièrement, les trois hommes semblaient légèrement cendrés pour une raison quelconque.

— Qu'avez-vous trouvé ? demanda Ned.

Les trois hommes se regardèrent, indécis sur la façon de répondre à sa question.

— Nous ... avons trouvé les sauvageons, Lord Stark, répondit Jory après un moment d'hésitation. Du moins, ce qu'il en restait.

Fronçant les sourcils, Ned observa les bois.

— Est-ce qu'un animal les a dévorés ?

— Non, répondit le capitaine presqu'immédiatement.

— Alors, qu'est-il arrivé ? Demanda le Gouverneur du Nord en s'impatientant. Ses hommes étaient d'âges murs, bien qu'ils n'aient peut-être pas fait partie de la rébellion, ils avaient fait leur preuve sur des bandits et des sauvageons dans le passé.

— C'était… C'était un massacre, milord, répondit finalement Jory, déglutissant profondément cherchant les mots pour expliquer ce qu'il avait vu. Les sauvageons, ils ... ils ont été coupés en morceaux. Littéralement. Certains semblaient avoir été déchiqueté et écartelé. Bras, jambes et têtes tranchés net. Il y avait même un tronc qui avait été coupé en deux par ce qui semblait être un simple coup de lame. Et ce n'était pas tout; toutes les blessures des sauvageons ont été… cautérisées. Quel genre d'arme peut faire ça, milord ? Et ce n'est pas tout en plus de leurs corps, leurs propres armes ont subies des sorts similaires. Des lances et même une épée de fer ont été coupées en deux. Quelle arme est assez tranchante pour couper les os, le cuir, la chair, le bois et le fer tout en étant assez chaude pour les brûler ? C'était ... C'était presque comme s'il ...

— … avait utilisé une épée de feu, répondit Ned à la place de son capitaine, faisant écho à la façon dont Jon avait décrit l'arme que Nox avait utilisée.

— Oui, milord, acquiesça Jory. Exactement comme votre bâtard l'a dit. Que devons-nous faire ? Ce… sorcier a massacré huit sauvageons à lui seul tout en protégeant le jeune Jon et sans encaisser la moindre blessure. Quelle sorte de guerrier est-il ?

Seules ses années de pratique empêchèrent Ned de frémir face à l'appellation de Jon.

— "Ce n'est pas un bâtard. Mais il doit l'être pour son bien et celui du royaume. Mais la question de Jory n'était pas sans fondement…"

— Nous ne sommes pas le Sud. Nous sommes le Nord. Nous ne nous hérissons pas à l'idée de la magie, dit-il, faisant tout ce qui était en son pouvoir pour garder sa voix ferme malgré son propre doute envers ses propres mots. Mis à part ses capacités, il n'en reste pas moins qu'il a sauvé mon fils. Jusqu'à ce qu'il prouve le contraire, il a gagné le bénéfice du doute. Et selon lui, il n'a aucun moyen de rentrer chez lui. Donc, lorsque nous serons à Winterfell, il aura le droit d'invité et la permission de rester s'il peut se montrer utile. Nous n'avons pas besoin de mercenaires dans le Nord. Cependant, je veux qu'il soit constamment surveillé, mais à distance. Compris ?

— Oui, milord répondit immédiatement Jory, frappant son cœur en signe de salut. Et qu'en est-il de son arme ? Cette épée faite de feu ? Rien qu'en le regardant, à moins qu'il n'ait réussi à mettre une lame dans ce sac qu'il porte, il a l'air d'être désarmé.

À cela, Ned gratta pensivement sa barbe.

— Nous demanderons à voir son arme le lendemain, avant de quitter la forêt, et demanderons une démonstration de ses capacités. Mieux vaut savoir maintenant de quoi il pourrait être capable au lieu d'attendre que nous atteignions Winterfell. Reposez-vous à présent, nous avons cavalé à un rythme difficile, et nous devons reprendre des forces avant notre voyage de retour.

— Oui, milord, acquiesça Jory, le saluant à nouveau d'une main sur son cœur avant de retourner au camp.

En regardant son homme partir, Ned regarda le ciel qui s'assombrissait progressivement au-dessus de sa tête. Il avait senti quelque chose au moment où Nox avait accepté son offre de rester à Winterfell. C'était… presque comme si son instinct était heureux que cet étranger reste dans le Nord pendant un certain temps.

— "Est-ce un signe des anciens dieux ?" pensa-t-il en retournant au petit camp. "Je ne peux pas le dire avec certitude. Mais une chose que je sais, même sans un signe des dieux, c'est que cet étranger est sur le point de changer les choses. Je ne peux que prier pour que les anciens soient gracieux et sourient à la Maison Stark et au Nord, et que tous les changements que cet homme apportera le seront pour l'amélioration du Nord et du Royaume."

Leur voyage hors de la forêt, ou comme Lord Stark l'avait appelé le « Bois des loups», se déroula sans incident. Mis à part le matin qui a suivit leur rencontre. En effet, avant qu'ils ne puissent partir, Ned avait demandé une démonstration de l'arme qu'il avait utilisée pour combattre et tuer les sauvageons. Ne voyant aucune raison de refuser, Nox révéla son sabre laser, le souvenir de son ancêtre Lord Kallig qu'il a toujours porté sur lui.

Dire que Lord Stark et ses hommes n'avaient pas été impressionnés par la poignée légèrement incurvée qu'il avait sortit de sa tunique aurait été un euphémisme. Mais ces sentiments furent immédiatement remplacés par l'émerveillement et la peur au moment où il activa son arme, déployant la lame rouge sang. Ces mêmes sentiments qui furent exacerbés que lorsque Nox démontra la puissance du sabre laser en abattant un arbre de près de deux pieds de diamètre en un seul coup.

La démonstration a malheureusement eu pour conséquence d'attiser la méfiance des nordiques à son égard. Quelque chose dont il se serait passé. En particulier s'il voulait reconstruire son influence et se faire un nom. Ainsi, pour gagner la confiance de Lord Stark et de ses hommes, Nox remit volontairement son sabre laser au Gouverneur du Nord. Bien sûr, il ne mentionna pas le fait qu'il avait encore plus d'une douzaine d'armes similaires et de bâtons d'entrainement cachés dans le sac qu'il portait. Il avait besoin d'obtenir la confiance de ces gens, mais il n'était pas assez stupide pour se laisser désarmer en présence de ceux qui se méfiaient de sa personne. Il avait également décidé de se passer de son masque pour le moment. Il devait être Nox, pas Dark Nox.

Après deux jours de route dans la forêt, ils sortirent finalement de l'emprise des arbres, et débouchèrent dans un champ où Lord Stark avait auparavant ordonné à quelques autres de ses hommes de rester camper avec leurs chevaux pour le voyage de retour à Winterfell. Ned s'était bien sûr excusé de ne pas avoir de cheval pour lui et lui avait proposé de le faire monter en doublon avec l'un des gardes. Mais Nox avait refusé, déclarant qu'il serait capable de suivre le rythme malgré l'incrédulité de tout le monde. Après presque une journée complète à trotter, le sith se régala des expressions amusantes des nordiques, car sa puissance lui permit parfois de dépasser les courses des chevaux.

Son amusement fut cependant brusquement interrompu au moment où le siège de la maison Stark, Winterfell, apparut.

Dire que Nox fut frappé aurait été un euphémisme. Le sith avait traversé la majeure partie de la galaxie connue. Il y avait vu certaines des plus belles et les plus étonnantes des merveilles architecturales. Mais Winterfell, le bastion ( non, la ville-forteresse ) était un authentique spectacle.

La première chose la plus notable à propos de l'endroit était les deux ensembles de murs qui servaient de défense principale à son intérieur. Le premier d'entres eux était fait de granit gris, et atteignait près de quatre-vingt pieds de haut, celui derrière lui était encore plus haut. Le seul point d'accès qu'il pouvait repérer sur le côté nord de la forteresse était une grande structure de guérite construite dans le mur extérieur. Alors qu'ils passaient à travers ladite guérite, l'étonnement de Nox grandit lorsqu'il remarqua qu'il y avait un authentique fossé qui séparait les deux murs.

— « Incroyable», pensa-t-il en suivant les chevaux à travers les deux ponts-levis qui reliaient le mur extérieur au mur intérieur et à la court du château proprement dite. «Pour une armée à pied, Winterfell est presque imprenable. Ils pourraient soulever les ponts-levis, ce qui ferait en sorte d'empêcher les ennemis éventuels de traverser l'étendue qui les sépare, et ce, même s'ils parvenaient à s'emparer du poste de garde. Le seul moyen serait d'escalader les murs, ce qui n'est pas une tâche aisée. Et même s'ils réussissaient à conquérir le mur extérieur, les ponts en bois qui relient les deux façades semblent pliables. Ce qui signifie que les assaillants seraient coincés sur le mur extérieur sans protection contre les défenseurs du deuxième mur plus élevé. Le seul moyen possible pour une armée d'accéder aux protections intérieures serait de pouvoir voler. Ce n'est pas une tâche difficile pour l'Empire ou la République, mais étant donné l'ère technologique apparente de ce monde, il est peu probable qu'ils disposent d'une forme d'avion quelconque.

Une fois qu'ils passèrent, Nox fut frappé par sa deuxième surprise. L'espace à l'intérieur de la forteresse était… chaleureux, bien plus chaleureux que ce qui aurait dû être possible. Les hauts murs ont certainement contribué à empêcher les vents froids d'atteindre l'intérieur du bastion, mais cela seul ne pouvait pas expliquer l'augmentation soudaine de la température. En faisant appel à la Force, il trouva rapidement la réponse à sa question.

— «Une source thermale naturelle», pensa-t-il, impressionné. « Intéressant. Ils ont réussi à canaliser l'eau chaude des sources chaudes souterraines jusque dans les murs eux-mêmes en utilisant un genre de plomberie. Et ils ont réussi à le faire sans sacrifier l'intégrité structurelle des bâtiments. Simplement extraordinaire. »

Mais s'il fut une chose qui impressionna vraiment le sith Nox à propos de Winterfell, c'était le fait que la Force semblait avoir été utilisée et intégrée dans la construction même de chaque bâtiment et de chaque mur. L'intégralité de Winterfell rayonnait avec la Force. Au cours de tous ses voyages, il n'avait rencontré un tel phénomène que quatre fois auparavant. Les temples de la Force sur Korriban, Dromund Kass, Yavin 4 et Tython. Mais contrairement à ces constructions; qui étaient fortement imprégnés du côté obscur ou clair de la Force, Winterfell était presque… neutre, le côté obscur comme le lumineux la traversaient.

— Magnifique, murmura-t-il alors qu'il marchait côte à côte avec Lord Stark.

Lorsqu'ils entrèrent dans la cour, Nox se sentit de nouveau impressionné par ce qu'il ressentait. Juste en face de lui se trouvait ce qui ne pouvait être que le donjon principal. Celui-ci était deux fois plus haut que n'importe lequel des autres bâtiments à proximité immédiate. Attaché à la bâtisse se trouvait une grande salle qui n'était sans doute qu'un genre de salle à manger.

Fronçant les sourcils après son observation, il s'étira à nouveau et sentit la perplexité l'envahir. Malgré la taille massive de Winterfell, la forteresse et le petit village qui s'étendait à l'extérieur de ses murs étaient peu peuplés.

— «Le plus étrange », songea-t-il. « C'est qu'il y a trop d'espace gaspillé… cela pourrait représenter une opportunité… peut-être. Il y a de la place pour la croissance. Mais il doit y avoir une raison pour laquelle si peu peuplent un endroit comme celui-ci. Il me faut juste comprendre cette raison avant de pouvoir commencer à la corriger.

Se reconcentrant sur le présent, Nox se dressa de toute sa hauteur alors que les chevaux aux côtés desquels il avait marché commençaient à s'arrêter. En déployant ses sens, il prit conscience de la file de personnes debout devant l'entrée principale.

— «La famille et les serviteurs de Lord Stark, sans aucun doute», pensa-t-il alors qu'il commençait à parcourir les trois rangées de personnes qui s'étalaient devant lui.

La ligne la plus à l'arrière était composée des laquais de la maison Stark, de petites personnes qui avaient eu l'honneur et le privilège de travailler pour une grande maison. Leurs pensées et leurs émotions criaient presque qu'ils étaient heureux que leur Lord soit revenu. Quelques-uns n'étaient cependant pas de simples serviteurs. La deuxième ligne ne comprenait que trois hommes. Mais ces trois-là étaient aussi différents les uns des autres que l'eau, l'huile et le pétrole. Deux d'entre eux avaient une vive intelligence. Mais le troisième, porteur d'une chaîne autour des épaules, était le plus savant. Le second était davantage militaire, la manière dont il se tenait était plus que révélatrice.

Ensuite, il y avait la ligne de front composée de quatre personnes; une femme adulte et trois enfants.

— "La femme et les enfants de Lord Stark", pensa Nox en sentant immédiatement le lien entre les trois jeunes et l'homme qu'il avait choisi de suivre pour le moment. L'épouse de Lord Stark était magnifique. De longs cheveux roux, des pommettes hautes, une peau claire et des yeux bleus vifs. Mais sa beauté fut immédiatement entachée au moment où il sentit un tourbillon d'émotions se répandre en elle. Les siths embrassent l'émotion et la passion. Mais cette femme… ce qu'elle ressentait était un authentique maelström. Amour, colère, foi, peur, soulagement, dédain, espoir, autocritique… mais surtout c'était l'immense sentiment de jalousie. Une émotion qui ne fut qu'amplifiée lorsqu'elle posa les yeux sur Jon.

— «Une énigme à percer. »

Mais alors que Nox portait son attention sur les enfants de Lord Stark, il ne put se retenir de sourire. Tous les trois, étaient sensibles à la Force. La plus jeune était la plus puissante, le plus âgé étant second de peu, et enfin la première fille. Aucun n'était aussi puissant que Jon, mais chacun était facilement assez fort pour passer les épreuves de Korriban s'ils avaient été nés dans l'Empire.

— «Tant d'enfants sensibles à la Force nés dans une seule famille », pensa Nox, les rouages de son esprit tournant presque à la vitesse de la lumière. « S'ils étaient venues au monde au sein de ma société, Lord et Lady Stark auraient été élevés au rang de la plus haute noblesse pour avoir donné vie à des individus aussi puissants. Mais aucun d'entre eux n'est formé… aucune base… Parfait. »

Si Nox n'avait pas encore décidé d'utiliser Winterfell pour reconstruire sa base d'influence, voir les enfants de Lord Stark cimenta définitivement cette idée. Quatre enfants non formés et hautement sensibles à la Force. La perspective était tout simplement trop grande pour être ignorée.

— «Maintenant… il me faut trouver un moyen de rester.

Se tenant à l'arrière, le sith observa attentivement Lord Stark et sa famille alors que le Gouverneur du Nord descendait de son cheval avec Jon et saluait les siens. Fidèle à ce qu'il avait ressenti plus tôt, la femme en tête accueilli son mari avec amour. Mais au moment où ses yeux se posèrent sur le bâtard, ses émotions s'évaporèrent plus rapidement qu'une flaque d'eau sur Tatooine. Et furent remplacées par un écrasant sentiment de jalousie et d'autocritique. Les enfants étaient cependant complètement différents. Ils accueillirent leur père et Jon avec un enthousiasme similaire. Surtout la plus jeune fille qui se dandina jusqu'à son demi-frère afin qu'il la prenne dans ses bras.

— Nous l'avons trouvé à plusieurs jours de marche dans le Bois des loups, entendit-il Ned s'adresser aux trois hommes de la deuxième ligne. Il aurait été fichu sans l'intervention de notre nouveau compagnon.

— J'ai simplement agi comme n'importe quel gentilhomme l'aurait fait, Lord Stark, déclara Nox calmement, s'avançant et saluant légèrement le Lord de Winterfell.

— Peut-être, mais vous êtes intervenus, dit Lord Stark en hochant la tête alors qu'il procédait à présenter le sith à ses gens. Alim Nox, voici ma femme, Lady Catelyn Stark née de la Maison Tully."

— Un plaisir, milady, répondit l'aveugle en s'inclinant légèrement afin de presser un léger baiser sur le dos de la main qui lui fut offerte, même si l'acte lui retourna un peu l'estomac alors que le tourbillon d'émotions de la femme menaçait presque de le submerger.

Nox ne se soucia pas du fait que Lady de Winterfell ne le juge pas digne d'une réponse. Pour autant qu'il sache, elle n'était qu'un obstacle sur lequel il devrait naviguer avec précaution alors qu'il s'efforçait de s'intégrer dans la Maison Stark.

«Ce ne serait pas amusant si c'était trop facile »

— Voici mes enfants; mon aîné et héritier, Robb Stark. Et mes filles, Sansa et Arya.

— Un honneur que de vous rencontrer également. Votre frère Jon n'a eu que de bonnes choses à dire à propos de vous trois, salua-t-il gentiment les enfants tout en ignorant le pic de haine émanant de Lady Stark à la simple mention du bâtard.

La fille aînée fit une révérence légèrement amusante et maladroite. Robb et Arya, cependant, le regardèrent simplement avec émerveillement. Fait intéressant, c'est la plus jeune d'entre eux qui posa la question la plus évidente:

— Pourquoi tu ... portes ça ?

— Arya ! s'exclama Lady Stark outrée par son impolitesse.

En riant, Nox toucha le tissu sur ses yeux du bout des doigts.

— Je porte ça parce que mes globes oculaires ne fonctionnent pas comme les vôtres, milady. Pendant un certain temps, je les ai laissés découverts, mais après un moment, j'ai décidé que j'aimais mieux ça, ça me rend plus fringant, pas vrai ? Et c'est beaucoup plus facile de prendre les autres au dépourvu s'ils supposent simplement que je suis juste un autre aveugle qui ne peut pas faire trois pas sans trébucher.

L'amusement ruissela sur les quatre bambins alors qu'ils lui sourirent tous.

— « Bien, les premières impressions sont les plus importantes. Et ces gosses… ils sont la clé. Je peux le sentir à travers la Force. »

— Venez, les enfants, coupa sèchement Lady Stark. Il est tard et vous avez besoin de votre repos. Vous pouvez parler à nouveau à votre Lord Père demain.

Se redressant, Nox regarda la rousse rassembler sa progéniture et les ramener dans le donjon.

— «Eh bien… au moins les enfants me trouvent amusant. Ou au moins intrigant. Cette Lady Stark sera un problème. Mais j'ai été confronté à de plus grands défis qu'une femme haineuse lors de mon ascension au Conseil Noir. Elle plus une nuisance qu'autre chose. »

— Pardonnez ma femme… Lord Nox, dit Ned en la regardant se retirer. L'heure est tardive, et cela a été une expérience éprouvante pour nous tous depuis la disparition de Jon il y a quelques jours.

Le sith douta du fait que c'était la disparition du bâtard qui avait provoqué la mauvaise humeur de Lady Stark. C'est probablement son retour qui a fait cela.

- Bien sûr, milord, je comprends parfaitement.

Hochant la tête, Lord Stark se tourna vers les trois hommes derrière lui.

— Voici Mestre Luwin, le maître d'armes de Winterfell, Ser Rodrik Cassel et mon intendant Vayon Poole. Vayon, veillez à ce que Lord Nox se voit attribuer une chambre dans les quartiers des invités pour le moment.

— Bien sûr, milord, Lord Nox, si vous voulez bien me suivre, je demanderai à l'un des serviteurs de vous préparer un bain

— Avec plaisir, Intendant Poole, dit le sith en hochant la tête avant de se retourner de nouveau vers Ned. Lord Stark, j'ai hâte d'offrir à votre Maison et au Nord toute l'aide que je pourrai à l'avenir.

Après avoir reçu un bref signe de salut, Nox suivit l'intendant loin de Lord Stark et vers ce qu'il ne pouvait que supposer être les quartiers des invités. Cela l'irritait en des termes non équivoques d'être renvoyé si facilement, mais pour l'instant, il encaissa sans broncher

— "Bientôt, je placerai ma marque sur ce monde. Mais pour l'instant, je dois être patient. Lord Stark n'est pas un mauvais homme. En fait, il est maladivement bon. Il ferait un bon Jedi… mais même les Jedi peuvent être corrompus. J'ai juste besoin d'y travailler. Lentement, pour être sûr. Mais rien de bien n'est facile à obtenir. Cela sera amusant, tout du moins."

Ce n'est que lorsque le soleil fut complètement descendu sous l'horizon que Ned pu trouver la paix alors qu'il entrait dans son solaire personnel et s'assit sur le siège du Lord. Bien qu'il n'ait été absent que pendant quelques nuit, il avait eu des dizaines de parchemins à lire avant de pouvoir se reposer. Mikken avait besoin de plus de métal. Les corbeaux qui nécessitaient une réponse immédiate. Les expéditions de céréales qui devaient être surveillées et comptées. Et d'autres questions qui nécessitaient l'attention du Lord et qui avaient été négligées pendant son absence.

— « Et dire, que tout cela est facile par rapport à ce qui est sur le point de se produire », pensa-t-il d'un air maussade alors qu'il se penchait sur son bureau et commençait à feuilleter les nombreuses piles de parchemin laissées par Mestre Luwin. «Il ne faudra pas longtemps avant l'arrivée de Cat et des autres. Et quelle que soit la paix que j'ai réussi à trouver, elle disparaîtra. »

Fidèle à sa prédiction, il n'avait réussi à surmonter que deux des corbeaux les moins sérieux qui lui avaient été laissés avant que Cat ne se fraye un chemin dans son solaire avec Mestre Luwin, Ser Rodrik et Vayon juste derrière. Relâchant un souffle qu'il ne réalisait même pas qu'il retenait, Ned posa le message de Rickard Karstark et accorda son attention à ses plus proches conseillers.

— Je suppose que c'est à propos de ma décision concernant Lord Nox, n'est-ce pas ?

Vayon et Rodrik avaient eu au moins les bonnes grâces de paraître légèrement inquiets, mais Catelyn n'en avait apparemment rien à faire.

— Ned, c'est un étranger. Et tu lui as non seulement donné des droits d'invité, mais aussi l'hébergement dans la maison d'hôtes ! Pourquoi ?

— Parce qu'il a sauvé la vie de Jon, répondit-il simplement. Avant que nous puissions le trouver, Jon a été attaqué par huit sauvageons dans le Bois des loups. Sans cet homme, il serait mort, et j'aurais probablement perdu quelques soldats dans une embuscade dans les bois.

— Pardonnez-moi, milord, intervint Ser Rodrik. Mais comment un aveugle pourrait-il défaire huit sauvageons ? N'est-il pas plus probable que lui-même soit un sauvageon et qu'il se soit retourné contre les siens ?

— Cette pensée m'a traversé l'esprit, acquiesça Ned. Mais il est peu probable qu'il provienne d'au-delà du Mur. Sa manière de parler est celle d'un homme éduqué. Et son accent est complètement faux pour un Nordique. Et puis il y a son armure. Elle est beaucoup trop bien faite pour appartenir à un sauvageon, à moins qu'il ne l'ait volé à un Lord. Mais même moi, je n'ai jamais vu que c'était comme avant. Pas même pendant la rébellion. Quant à la façon dont il a réussi à vaincre tant de sauvageons, je crois que son arme a compensé son manque de vue.

Sortant l'étrange poignée que Nox lui avait remise, Ned posa l'arme sur son bureau et se rassit.

— Mestre Luwin, je requiert votre expertise.

Avec une révérence comme si on lui remettait un nouveau-né, le savant prit la poignée de métal et commença à l'examiner de près.

— C'est… très inhabituel, Lord Stark, marmonna-t-il alors que ses doigts commençaient à tracer délicatement les motifs qui étaient gravés. C'est finement fait ... Je ne connais aucun forgeron capable de produire une telle pièce. Je doute que même les Mestres qui ont forgé leurs liens dans la métallurgie puissent pleinement l'expliquer. Pourtant, cela ne semble être rien de plus qu'une poignée artistique sans lame. Pardonnez-moi, Lord Stark, comment pensez-vous que ce Nox a pu vaincre les sauvageons avec ça ?

Se levant de son siège, Ned tendit la main et attendit que Luwin lui repasse l'objet. Le Lord de Winterfell regarda attentivement la poignée jusqu'à ce qu'il trouve ce qu'il cherchait. Lorsque Nox leur avait montré cette arme pour la première fois, le Gouverneur du Nord avait prêté une attention particulière à la façon dont il avait manipulé la chose. Et après qu'il la lui eut remis, Ned avait passé chaque nuit sur le voyage de retour à Winterfell à essayer de trouver comment reproduire ce que Nox avait fait. Plaçant son pouce sur la partie légèrement surélevée de la poignée, il la tint parallèlement à son corps.

L'objet siffla d'un bruit d'acier trempé alors que la lame de feu rouge sang sortit de la poignée. Luwin, Cat, Vayon et Rodrik furent tous frappés sans voix et reculèrent de surprise, regardant la flamme qui bourdonnait dans l'air.

— Par les dieux, lâcha l'intendant ses yeux écarquillés. Qu'est-ce que… Quelle sorte d'épée est-ce ?

Mestre Luwin fut le premier à surmonter sa stupeur, alors qu'il s'avançait prudemment pour prendre l'arme en main.

— Faites attention de ne pas toucher la lame, l'avertit son seigneur en la lui remettant doucement. Nox nous a fait une démonstration le premier matin où il était avec nous. Il a abattu un chêne aussi large qu'un homme adulte avec une seule frappe, presque sans effort.

— Comment ? Demanda Ser Rodrik, surmontant sa peur alors qu'il s'avançait et se pencha légèrement pour mieux examiner la lame rougeoyante aux côtés de Mestre Luwin. Il ne semble pas avoir de tranchant. Comment cela peut-il couper ?

Le plus âgé ne dit rien, préférant rester silencieux alors qu'il déplaçait lentement la lame dans les airs, prenant note du bourdonnement étrange qu'elle émettait en passant devant lui. Finalement, Luwin tendit la main et attrapa un morceau de parchemin vierge sur le bureau de Ned et, après avoir reçu un signe de tête affirmatif de la part du Gouverneur, il le lâcha juste au-dessus de la lame.

Le bout de papier fut coupé en deux au moment où il passa au travers du fil de l'épée, laissant ses deux moitiés tomber au sol. Reprenant soigneusement l'arme encore bourdonnante de Luwin, Ned regarda avec un œil curieux le Mestre se pencher et ramasser les bouts de parchemin.

— Très curieux, marmonna-t-il, en examinant les teintes noires distinctives. Je ne crois pas que cette lame coupe, du moins pas dans le sens traditionnel. Elle ... Si je devais deviner, je dirais que la lame brûle à travers tout ce qu'elle touche. Pourtant…

Tendant la main, Luwin laissa ses doigts reposer à quelques centimètres de la dangereuse lame rouge sang.

- Il n'y a aucune chaleur. Incroyable. Un feu gelé qui n'existe que lorsqu'il est sollicité ... Comment une telle chose peut-elle exister ?

Ce fut Cat qui répondit la première, sa peau déjà pâle:

— Sorcellerie.

Les yeux de Ser Rodrik et de Vayon brillaient tous deux légèrement d'émerveillement alors même que ceux de Mestre Luwin se rétrécissaient.

— Je ne pense pas que ce soit le cas. marmonna le savant tandis qu'il essayait de raisonner ce qu'il voyait. Valyria était la dernière braise de magie dans le monde. Et quand le dernier des dragons s'est éteint il y a des années, les derniers morceaux de magie ont également disparu.

— Peut-être dans le sud, Mestre, répondit rapidement l'intendant, ses yeux prit d'un plaisir presque enfantin. Mais nous vivons dans le Nord. La magie vit toujours dans les Premiers Hommes et dans les Barrals

Après avoir doucement repris l'arme du Mestre distrait par ses propres pensées, Ned appuya à nouveau sur la même partie de la poignée et regarda la lame se rétracter et disparaître.

— Jon croit que Nox est un sorcier. Apparemment, avant qu'il ne le trouve, l'un des sauvages a planté une flèche dans sa jambe. Cependant, lorsque nous les avons trouvé tous les deux, il n'y avait pas de blessure. Ses vêtements étaient ensanglantés et il y avait un trou déchiré dans sa jambière, mais sa chair était intacte. Jon a affirmé que Nox avait utilisé la sorcellerie pour soigner sa blessure. Et vous l'avez vu bouger. Bien qu'il n'ait pas l'usage de ses yeux, il se déplace avec la grâce d'un traqueur expérimenté. Ses pas ne faiblissent jamais. Et il a admis que bien qu'il ne puisse pas voir à proprement parlé, il utilise sa magie pour voir à sa place.

— Alors, il admet pratiquer la sorcellerie ?! s'écria Cat. Ned, tu ne peux pas le laisser rester ! Pense à l'influence qu'il aura sur nos enfants ! Il pourrait les corrompre de manière irréversible par sa seule présence!

Posant la poignée sur son bureau, le Gouverneur du Nord se laissa tomber lourdement sur son siège.

- Ma décision est définitive. Il n'a montré aucune raison pour que nous nous méfions de lui, magie ou pas de magie. Et tant qu'il ne le fera pas, tant qu'il gagnera une place ici à Winterfell, il sera le bienvenu dans ces murs. Je ne le rejetterai pas quand il n'a nulle part où aller pour quelque chose qu'il « pourrait » faire, Cat. Ses actions pour sauver la vie de Jon lui ont au moins valu le bénéfice du doute.

Lady Stark n'était clairement pas contente de sa décision, mais elle savait assez bien qu'une fois son esprit déterminé, il n'y avait pas de changement possible.

— "Cela ne veut pas dire que mon lit sera chaud dans un avenir proche. Mais peut-être qu'elle trouvera du réconfort dans ma prochaine décision", se dit-il avant de reprendre la parole:

— Cependant, je dois admettre que son arrivée et son sauvetage de Jon ont été des plus… opportuns. Par conséquent, jusqu'à ce qu'il se montre pleinement utile, je veux qu'il soit surveillé. Discrètement. Vayon, confiez cette tâche à quelques membres du personnel de maison. Mais insistez sur le fait qu'ils ne doivent pas interférer avec ses activités quotidiennes.

L'intendant acquiesça sans tarder.

— Comme vous le souhaitez, milord.

— Mestre Luwin, continua Ned, se tournant vers le vieux savant. Je sais que la découverte de cette arme serait d'un grand intérêt pour la Citadelle, mais je dois vous demander que pour l'instant vous n'informiez pas vos confrères de son existence. Au moins jusqu'à ce que nous en ayons une meilleure compréhension.

— Milord, s'exclama Luwin, clairement décontenancé. Une telle trouvaille ne devrait pas être maint…

— Nous ne comprenons même pas complètement ce qu'est cette arme, Mestre, ni comment la reproduire, souligna Ned en coupant le savant. Si nous répandons la rumeur de son existence et le fait qu'elle soit entre nos mains, beaucoup au sein du Royaume ne reculeraient devant rien pour mettre la main dessus. Pouvez-vous imaginer la dévastation que cette seule épée pourrait causer si elle tombait dans les mauvaises mains? La Montagne qui marche, par exemple? Ou les Targaryen exilés? Combien d'or cette lame pourrait-elle rapporter aux bonnes personnes ? Non. Pour le moment, il vaut mieux que cette arme reste un secret dans le Nord.

Mestre Luwin était clairement contrarié, mais il finit par se montrer fidèle à ses serments envers Winterfell, et accepta la requête de Ned.

— Ser Rodrik, continua ce dernier. Je veux que vous et Jory testiez Nox. Je veux savoir si sa défaite contre les sauvages était dû à la chance ou non

— Cela sera fait, milord, répondit le chevalier par un bref signe de tête.

— Bien, acquiesça Ned en jetant un coup d'oeil épuisé vers la montagne de paperasse éparpillée sur son bureau. Ce sera tout.

Cat fut la première à partir, la tête haute alors qu'elle sortait de son solaire avec Mestre Luwin sur les talons. Une fois seul, le Gouverneur du Nord enfouit sa tête dans ses mains et pria les anciens dieux de ne pas faire d'erreur. Mais peu importait ce qu'il pensait, il savait qu'il faisait le bon choix. C'était un… pressentiment qu'il avait. Presque comme si les dieux eux-mêmes lui parlaient directement, lui disant que cet étranger avait besoin de trouver un foyer en sa maison.

— « S'il peut faire ne serait-ce que la moitié de ce que je crois, alors il a beaucoup trop de valeur pour le laisser partir. Un combattant de son calibre est chose rare. Et ses potentielles capacités magiques, le rendraient inestimable. »

Après qu'on lui ait montré sa chambre (une pièce relativement modeste qui mesurait peut-être dix à quinze pieds de large avec un lit et un bureau comme seul mobilier), Nox se mit immédiatement au travail pour l'adapter à ses goûts. Il déplaça le lit dans le coin le plus éloigné de la pièce et le bureau dans l'autre afin d'obtenir autant de place que possible. Quand il remarqua le pot de chambre derrière une cloison, il renâcla.

— «Très bien… tout d'abord. Je pense que je vais devoir présenter à ces gens les merveilles de la plomberie intérieure. Il est hors de question que je pisse et que je chie dans un seau pendant le restant de ma vie naturelle. »

Après s'être assuré qu'il avait suffisamment d'espace dans sa chambre, il versa le contenu de son sac sur le lit. Mettant de côté la douzaine de sabres laser, Nox fit l'inventaire de ce qu'il lui restait.

—« Trousse de premiers secours. Lampe de poche. Quelques graines. Purificateur d'eau au charbon. Briquets. Boussole. Balise de localisation. Et un couteau en acier durable. Pas grand-chose… mais mieux que rien. »

S'éloignant du lit, le sith leva les mains au-dessus de sa tête et commença lentement à se retourner. Tout en faisant appel à la Force, il examina chaque centimètre carré de sa chambre: les dimensions; quelle était l'épaisseur des murs, du sol et du plafond, combien d'autres personnes se trouvaient près de lui. Et surtout, il vérifia s'il y avait des espions qui l'observaient. Il était presque déçu de constater qu'il n'y en avait pas.

— « Hmm, Lord Stark a été assez intelligent pour m'attribuer une moucharde pendant mon séjour à Winterfell. Mais il n'est pas assez intelligent pour me mettre dans une pièce que l'on peut espionner ? Bien que… il semble qu'aucune des pièces n'ait de passages ou de compartiments cachés dans cette partie du donjon. Insensé. »

Marchant vers le mur le plus proche, Nox pressa sa paume contre la pierre chaude. Grâce à la Force, il pouvait sentir le flux de l'eau brulante couler à travers les murs de Winterfell comme du sang coulant dans les veines et les artères d'un corps. Une merveille architecturale, surtout si l'on tenait compte de l'âge du Bastion.

— «L'eau coule à travers les murs de ce donjon depuis des siècles. Non. Depuis plusieurs millénaires. Et pourtant, il n'y a pas eu d'érosion à l'intérieur des murs. Il serait facile de croire que Winterfell n'a que quelques années. La Force est vraiment une merveille. »

C'était la seule explication que Nox avait pour le phénomène. D'une manière ou d'une autre, celui qui avait construit ce donjon avait soigneusement tissé la Force pour empêcher la bâtisse de se décomposer en érosion ou en d'autres facteurs naturels. Et ils l'ont fait sans utiliser de technologie avancée.

Marchant le long de la pièce, le sith garda sa main sur le mur alors qu'il cherchait une section suffisamment profonde et suffisamment éloignée de l'écoulement de l'eau pour répondre à ses besoins. Après avoir terminé un demi-tour autour de la pièce, il trouva la place nécessaire. S'agenouillant, il utilisa la Force de manière chirurgicale pour briser le mortier retenant un groupe de pierres en place, puis les retira. Posant la section de mur sur le sol, il attira l'un des sabres laser sur son lit jusqu'à sa main. Se déplaçant avec délicatesse, il découpa lentement et soigneusement le dos de la section de pierre jusqu'à ce qu'il crée une poche de trois pieds de large, un pied de profondeur et deux pieds de haut. Satisfait, il invoqua les autres sabres laser un par un et les rangea soigneusement dans la poche nouvellement formée, et, une fois qu'il eut posé le dernier, il replaça la section du mur là où il l'avait arrachée.

— «Il viendra un moment où j'en aurai besoin », pensa-t-il, passant un doigt le long du mortier cassé et faisant de son mieux pour le refermer suffisamment pour que personne ne le remarque. « Mais pour l'instant, il vaut mieux les garder dans un endroit sûr. »

Une fois cela réglé, Nox se dirigea vers le centre de la pièce et s'assit. Enlevant son armure thoracique, ses gantelets et ses jambières, il se mit à l'aise sur le sol. Redressant sa posture et se détendant, le sith laissa ses émotions le nourrir alors qu'il commençait à méditer. Mais au moment où il sentit la Force venir vers lui, sa concentration lui fut brusquement arrachée.

— "Ce… tremblement de la Force. Qu'est-ce qui a causé cela?"

Se levant, il s'approcha de ses fenêtres à volets et les ouvrit d'une poussée. Inclinant la tête, il tendit la main à travers la Force en essayant de trouver la source de la perturbation.

— «Là… Dans les murs de Winterfell. Mais ce n'est pas d'origine humaine. Qu'est ce que ça pourrait être ?"

Sa curiosité l'emportant, Nox monta sur le rebord de sa fenêtre et sortit dans la nuit, plongeant les trois étages jusqu'au sol et utilisant la Force pour adoucir son atterrissage afin qu'il touche le sol sans un son. Suivant l'impulsion constante de l'énergie qui l'appelait, Nox se dirigea vers l'arrière du bastion, s'assurant de rester dans l'ombre pour éviter les regards indiscrets. En contournant le fond du donjon, il se trouva face à un autre mur, celui-ci d'une vingtaine de mètres seulement, mais toujours large.

— «Putain… Tu peux verrouiller cet endroit plus étroitement que la puce de crédit d'un Hutt si tu le voulais aussi,» pensa Nox avec tristesse en sautant du sol et par-dessus l'obstacle.

— «Eh bien… c'est quelque chose que je ne pensais pas voir», pensa-t-il en regardant les petits bois enfermés dans les murs de Winterfell. Balayant la cime des arbres, il se concentra sur le pouls constant qui émanait du grand arbre à feuilles rouges qui dominait le centre de la zone boisée.

— «Un bois divin… et un barral, je crois que les sauvageons l'appelaient ainsi ». pensa-t-il, en sortant du bord du mur pour atterrir dans la zone boisée.

— «Aucun garde à part ceux de l'entrée», nota-t-il en se frayant un chemin à travers les arbres et en direction du barrage. «Je vais devoir me renseigner sur ces barrals. Ils ont manifestement une grande importance pour les sauvages et les habitants de Winterfell. Mais cette signification reste un mystère pour moi. »

Un siphon de mémoire, un peu comme celui qu'il avait utilisé sur les deux sauvages dans le Bois des loups, était utile pour apprendre des bribes d'informations qui pourraient être considérées comme des connaissances communes, comme la langue ou les noms. Mais ce n'était pas utile pour déterrer les informations secrètes que la victime conservait. S'enfoncer dans leurs esprits entraînait souvent leur destruction ou celle de l'individu en question. Et si les sujets n'avaient pas un esprit organisé, ou s'ils n'étaient pas éduqués, alors déchiffrer toute information significative de leur part était infiniment plus difficile. En fait, il a eu la chance d'acquérir une compréhension de base de la langue, sans parler de toute autre information utile sur cette terre.

Arrivant au centre des bois, Nox se retrouva au milieu d'une petite clairière. Le barral se tenant haut et fier agissant comme une balise dans la Force en face de lui avec un bassin d'eau sombre et profond les séparant. Faisant le tour du lac réfléchissant, il se tint devant le barrage. De la sève rouge s'échappant du visage gravé dans son écorce.

— «Intéressant», pensa-t-il, s'avançant et tendant la main pour toucher l'arbre qui lui faisait signe.

Au moment où ses doigts touchèrent l'écorce blanche, il fut entraîné de force dans une vision alors que l'obscurité l'entourait. Lorsque les ombres se dissipèrent, il se retrouva à regarder un plateau de jeu. Une extrémité était située avec un trône fait de milliers d'épées qui avaient été fondues ensemble. Au fur et à mesure que la vision progressait, il y vit des cerfs, des loups, des lions, des dragons, des roses, des faucons, des lances, des poissons et des dizaines d'autres animaux et symboles se battre pour le droit de s'asseoir sur le trône tandis qu'une araignée et un geai moqueur semaient la discorde de tous les côtés des conflits, chacun de plus en plus fort. En fin de compte, se fut une fière lionne qui s'assit sur le trône regardant en souriant ses ennemis déchus. Mais alors qu'elle était assise, une obscurité se forma aux confins du plateau… au nord. Il ne su comment il connaissait la direction. Mais il savait que les ténèbres venaient de l'extrême nord. Et que l'obscurité avait regardé les symboles se battre et mourir en attendant de ramasser leurs restes.

Il regarda les ténèbres anciennes se propager vers le sud et consumer toute vie, sans pouvoir interagir. Renversant finalement la lionne arrogante du trône et transformant les épées en poussière qui se dispersa dans les vents. Avec la chute du trône, les ténèbres se sont étendues jusqu'à ce qu'elles dévorent tous les êtres vivants de la planète. Au fur et à mesure qu'il se déplaçait, les victimes commencèrent à s'élever et à se joindre à elle, aidant l'être ancien à atteindre son objectif. Et une fois qu'il l'eu fait, il posa ses yeux sur les étoiles, prêt et disposé à s'emparer de ce qui s'y trouvait au-delà.

Mais avant cela, le tableau fut réinitialisé. Les pièces revinrent à leur place de départ et un nouveau jeu commença. Les mouvements furent différents, mais la guerre fut inévitable. Des dizaines de symboles furent effacés et à la fin un dragon s'assis sur le trône. Souriant vindicativement face aux braises fumantes de ses ennemis. Encore une fois, l'obscurité émergea et conquis le sud. Et une fois de plus, elle consuma toute vie.

La carte se réinitialisa à nouveau. Cette fois, il n'y eu aucune guerre. La paix régna dans tout le pays, et un lion portant la peau d'un cerf s'assit sur le trône d'épées avec une louve à ses côtés. Mais une fois de plus, l'obscurité émergea et recommença sa conquête, plus lente cette fois. Mais la fin était inévitable car, une fois de plus, elle consumait toute la vie sur son passage. Une autre réinitialisation. Et Nox était légèrement surpris en prenant note que sur ce cycle, il était lui-même dans le mélange des symboles. Il regarda, curieusement, alors que sa silhouette se dressait contre l'obscurité croissante, seulement pour se faire consumer par ces ténèbres et prendre part à la fin de toute vie sur la planète.

Encore et encore, il regarda le futur se jouer, des dizaines, des centaines, des milliers de configurations et de résultats. Et à chaque fois, la fin était la même. Peu importe s'il y eu guerre ou non, peu importe qui était assis sur le trône d'épées, peu importe s'il apporta son aide ou non, les ténèbres le consumèrent ou le rallièrent à leur cause. Les visions devinrent de plus en plus rapides à mesure que de plus en plus d'options furent présentées. Et, sans faute, chacune rencontra le même résultat que la première.

— « Qu'est-ce que ça veut dire » ?! ragea Nox avec frustration alors qu'il regardait une autre tentative ratée d'arrêter l'obscurité, seulement après que le plateau fut de nouveau réinitialisé. Il y vit cette fois, quelque chose de vraiment différent. Il ne savait pas comment il savait, mais quelque chose dans cette vision était différent des autres. La plupart des détails étaient obscurcis, mais le résultat était claire. Un loup avait jeté sa peau et était devenu tout autre chose assis sur le trône avec d'autres loups et des dragons et… une autre à ses côtés. Et derrière cette nouvelle figure, il se vit lui-même, le guidant et l'aidant. Et avec l'ascension de la nouvelle pièce, les autres se prosternèrent avec révérence. Et cette fois, quand l'obscurité vint au sud, elle fut vaincue par la nouvelle pièce qui n'était pas présente auparavant. Il avait déjà vu ce symbole. Il avait été présent dans de nombreuses visions. Parfois comme un loup, parfois comme la pièce qu'il était censé être. Mais cela avait toujours échoué auparavant. Mais cette fois, cette fois, les ténèbres anciennes furent vaincues, leur présence effacée de l'existence.

— «Pourquoi ce jeu était-il si différent des autres? Pourquoi ma vue des évènements a-t-elle été bloquée cette fois alors qu'elle ne l'avait pas été auparavant ? »

Soudain, Nox fut forcé de quitter la vision et de retourner dans le monde réel.

Se redressant sur ses pieds, il plongea sa tête contre sa main, et lutta contre la vague de vertige qui menaçait de le submerger.

— «Des centaines de milliers de résultats… mais un seul qui mène à la victoire», pensa-t-il, se frottant le crâne en essayant de se rappeler vainement les détails conduisaient à la victoire. «Rien n'est jamais facile. Mais une chose est sûre. Le chemin exige que les loups, les dragons et une autre survivent à la guerre qui viendra. Si ces trois-là ne sont pas situés sur ou autour du trône, alors les autres ne se soumettront pas et les ténèbres du Nord prévaudront. » S'arrêtant dans sa rêverie, il se tourna vers l'est et vit le Soleil se lever lentement.

— «Eh bien… si je n'étais pas déjà déterminé à aider la Maison Stark lors de mon ascension au pouvoir, ma voie est maintenant tracée. Car je n'ai pas l'intention de devenir un autre pion jetable dans le plan des anciennes ténèbres. La paix est un mensonge. Il n'y a que de la passion. Par passion, je gagne en force. Par la force, la puissance. Par le pouvoir, j'ai la victoire! Par la victoire, mes chaînes sont brisées. La Force me rendra ma liberté. Par ce credo, le credo des Sith. Je ne serai plus jamais enchaîné !

Loin de Winterfell, dans les terres de l'hiver éternel, une obscurité ancienne et oubliée depuis longtemps commença lentement à se réveiller. Et un sourire orna ses lèvres alors que l'heure de la moisson approchait enfin.