LE CHOUCHOU DU PROF (teatcher's pet)
Coucou tout le monde ! Hé hé, ça a été un peu plus vite cette fois, j'espère que vous serez contents !
Je n'ai plus de connexion internet depuis quelques jours et comme le chapitre était prêt et que je ne voulais pas vous faire trop attendre, je suis passée vite fait dans un cyber café pour le poster.
Je ne vais donc pas remercier personnellement les gentils reviewers qui ne sont pas enregistrés (ou qui ne se connectent pas). Je vous fais seulement un gros gros bizou collectif et je vous remercie vraiment du temps que vous prenez pour laisser un petit mot. C'est tellement gentil. Et merci aussi à Aurélie pour sa rapidité !
Voilà, je vous souhaite une bonne lecture.
Précautions d'usage de l'auteur :
Avertissement : léger AU (univers alternatif). Techniquement, si c'était dans l'univers HP, ce serait situé à l'époque des maraudeurs. Soyez également avertis qu'il s'agit d' un slash qui implique une relation entre deux hommes.
James, Peter et Sirius ont environ 18 ans.
Pairings : Sirius Black/Remus lupin
disclaimer : je jure solennellement que je suis prête à beaucoup de choses avec ces personnages, mais je les rendrai à Mme Rowling dès que j'en aurai terminé.
Résumé : quand le professeur Lupin arrive à Hogwarts, Sirius Black est déterminé à tout pour le faire virer suite à un pari avec James. Et il est prêt à N'IMPORTE QUOI pour gagner ...
CHAPITRE DIX
« Je pense sincèrement qu'il y a quelque chose qui ne va pas chez ce garçon. »
La voix qui était sortie du garde-manger fut suivie par un bruit caractéristique (comme si quelqu'un avait croqué dans une pomme visiblement chapardée des réserves). Plusieurs boites de conserve roulèrent à l'extérieur du réduit, et un petit paquet d'herbes aromatiques vola dans la pièce avant d'atterrir avec un petit flop à côté de Sinn, qui se contenta de lever les yeux au ciel et de repousser le paquet du pied.
« De quel garçon veux-tu parler ? Chaque jour de la semaine, tu penses qu'il y a quelque chose qui ne va pas chez au moins l'un de tes élèves. Non pas que tu sois toi-même en mesure de juger, soit dit en passant - tu ne remporterais pas la coupe du monde du 'sorcier le plus sain d'esprit'. »
« Qui d'autre veux-tu que ça soit, » répliqua la voix, tandis qu'un autre paquet était catapulté à travers la pièce obligeant Sinn à se baisser quand il vint heurter la porte de la cuisine à l'endroit même où se trouvait sa tête un instant plus tôt, « Sinon Sirius Black ? » Il y eut un bruit de pas et Mars émergea du cellier, portant un petit sac de farine, plusieurs oeufs et un nombre assez affolant de légumes variés. Il sourit en voyant Sinn le regarder de sa position en tailleur sur le sol, et il s'assit avec grâce à ses côtés. Jonglant avec plusieurs ingrédients, il s'arrangea ensuite pour libérer une de ses mains et exhiber l'un des légumes sous le nez de Sinn.
« Une carotte ? »
« Non merci. » répondit Sinn sèchement.
Mars haussa les épaules et mordit dans l'infortuné légume après avoir ajouté une inquiétante quantité de condiments épicés. Il fit une pause, mâchant d'un air pensif, le regard fixé sur Sinn qui fronça les sourcils et regarda au loin.
« Tu sais ce que je veux dire, une minute le petit imbécile s'ingénie à nous causer autant de problèmes qu'il le peut et la minute suivante il est aussi docile qu'un agneau, » reprit Mars pour revenir au sujet initial. « Le seul foutu professeur avec lequel il se conduit bien c'est Remus – et même là je jurerais qu'il prépare quelque chose. Il n'est jamais docile sans que ça lui profite d'une façon quelconque. »
« Honnêtement, ne penses tu pas que tu es un peu paranoïaque ? » Sinn saisit négligemment l'un des paquets d'herbes et le fixa d'un air dubitatif. « En passant, pourquoi m'as tu porté volontaire pour t'aider à préparer le dîner ce soir ? Je suis censé être un invité. »
« Je ne suis jamais paranoïaque, » rétorqua Mars tout en se mettant debout et commençant à rassembler ses ingrédients. « Je dis simplement les choses comme je les vois ; et je t'ai pris comme volontaire parce que tu n'es pas un invité, et qu'Annie ne me croit pas capable de faire quoi que ce soit sans faire entièrement brûler la maison. Mais pour une raison que j'ignore, elle a confiance en toi. » Il grimaça et commença à peler une pomme de terre, lançant de temps en temps un coup d'oeil à Sinn, qui finit par se lever à son tour.
Le professeur de Divination fronça les sourcils et commença à mesurer la farine avec une précision efficace et rapide. « Sirius se conduit toujours bien pendant mes cours. » commenta-t-il.
« Oui mais c'est parce que tu es trop effrayant pour être contredit. »
« Effrayant ? C'est un mot que je n'ai jamais entendu associé avec moi auparavant. » Les sourcils noirs se haussèrent. « Ne me dis pas que je suis réellement effrayant. »
« Oh mais si, » Répliqua Mars joyeusement, tout en mangeant distraitement un morceau de pomme de terre (1). « Tu m'as fait affreusement peur la première fois que je t'ai rencontré. » Il grimaça un sourire et retourna à son épluchage tandis que Sinn fronçait les sourcils. « Tu sais, même maintenant, la plupart des membres du personnel ne te qualifierait pas vraiment d'ami. Sauf Maple, bien entendu ; mais elle est presque aussi méchante que toi. Ne jamais croiser cette femme. Je l'ai appris à mes dépends – elle m'a réellement tiré les oreilles une fois tu sais ? »
Essayant d'ignorer l'image que Mars venait de faire surgir devant ses yeux, Sinn roula des yeux. « Si je suis tellement effrayant, pourquoi donc est-ce que tu me parles ? »
« Oh parce que tu n'es pas vraiment effrayant. » Mars eut un geste de démission et dans la foulée, il se coupa le pouce sur un couteau de cuisine. « Merde ! »
Sinn attrapa un torchon en soupirant, et le mit sous le robinet d'eau froide. Puis après avoir écarté doucement le couteau des doigts de Mars, il posa le linge contre la coupure. « Idiot. Tu devrais faire un peu plus attention. Franchement, tu es pire qu'Apollo quand il vient dans la cuisine. » Il continua à le gronder, notant distraitement que Mars mangeait tous les morceaux de pommes de terre qu'il venait à peine de couper. Mais comme il ne voulait pas retirer sa main qui faisait pression sur la blessure, il fut contraint de jeter un coup d'oeil désapprobateur à son ami, occupé à grignoter son cinquième morceau.
« Arrête ça ! On est supposé les manger pour le dîner ! »
Mars grommela mais obéit, et reposa le morceau à demi mangé sur la planche à découper. Sinn pinça les lèvres et changea de sujet avant que le professeur d'éducation physique ne puisse continuer à bouder.
« Tu étais au courant que Remus avait accepté de surveiller Sirius d'un peu plus près ? Dumbledore le lui a demandé. Apparemment le garçon a besoin de stabilité dans sa vie – chose à laquelle il n'est pas habitué j'en suis persuadé. De toutes façons, Remus a déclaré qu'il se rendrait à pré-au-lard avec Sirius ce week-end – il a vaguement parlé de s'assurer qu'il n'effrayerait plus les vieilles dames. Personnellement, je pense que le Directeur a quelque chose à voir là-dedans aussi. »
« Vraiment ? » Mars paraissait intéressé malgré lui.
« Mmm. Je pense que ce serait une bonne chose pour le garçon de recevoir une bonne influence. C'est bien beau que l'on soit sympas avec lui, mais nous ne sommes pas vraiment à même d'entrer en relation avec lui – nous ne sommes pas de la même génération. »
« Au nom du ciel Sinn ! On passe pour des ancêtres à t'entendre ! »
« Eh bien - » commença Sinn dont les lèvres se retroussaient ; mais Annie, qui passa la tête par la porte de la cuisine, l'interrompit.
« Ca avance ce dîner ? » demanda-t-elle s'attendant visiblement à voir de la fumée sortir du four.
Sinn laissa tomber la main de Mars comme si elle était devenue soudain brûlante, et s'éclaircit la gorge. « On se débrouille très bien mon coéquipier et moi, merci, » rapporta-t-il, tournant le dos à son travail de mesure. « D'un autre côté, Mars était en train de manger tous les légumes. » Il baissa des yeux moqueurs vers le plan de travail en entendant un grognement indigné venant de sa gauche, puis il se dirigea prudemment vers l'extrémité de la cuisine pour essayer de trouver des oeufs.
« Même pas vrai, » protesta Mars, en voyant sa soeur lui faire les gros yeux. « J'ai goûté un morceau de pomme de terre pour être sûr qu'il n'était pas ... moisi. »
« Tu l'aurais vu s'il avait été moisi ! » s'exclama Annie, ouvrant la porte en grand pour pénétrer dans la cuisine. « Et les pommes de terre auraient senti. Bien essayé quand même. »
« Oh ça va, Annie, pour un pauvre petit morceau de patate ... »
Sinn revint avec un oeuf et le cassa au-dessus d'un bol. « Cinq en fait. » glissa-t-il avec un amusement soigneusement déguisé.
« Cinq ? CINQ ? » La voix d'Annie enfla « Mes enfants ont besoin de MANGER ce soir ! Tu ferais bien de t'assurer qu'ils auront quelque chose à se mettre sous la dent d'ici à ce que je revienne avec eux ! Ou sinon je jure que je te tue de mes mains. » Elle prit un air furieux et pendant un moment ressembla étrangement à son frère qui, bien que relativement plus grand, s'arrangeait pour se fondre dans un coin de la cuisine.
« Oh Annie, ne sois pas comme ça ... »
« Ne sois pas comme QUOI, Pyrrhus Anthony Fogarty ? »
Il y eut un bruit étranglé venant du côté de Sinn, qui s'empourprait de plus en plus à force de retenir un fou rire. Il n'avait entendu appeler Mars de son vrai nom, qu'une seule fois auparavant. C'était venu d'une de ses tantes relativement âgée, qui avait eu tendance, de toutes façons, à oublier qui il était, et avait insisté sur le fait que son nom était en réalité Andrew. Dissimulant un nouveau rire, le professeur de Divination fixa son attention sur les oeufs puis décida que ça ne valait pas le coup de les casser manuellement. Profitant de la bruyante tirade d'Annie, il murmura un sort à voix basse puis admira les oeufs marcher l'un après l'autre vers le bol pour s'y casser d'eux-mêmes.
Son attention fut renvoyée vers la dispute quand Mars, abandonnant finalement l'idée de prouver son innocence, menaça Annie d'un torchon et lui demanda de sortir de la cuisine. En temps normal, cela aurait eu pour effet de la faire enrager un peu plus, mais elle jeta un coup d'oeil à la pendule et réalisa qu'elle devait aller chercher Apollo et Ganymede à l'école.
Elle disparut sur une nouvelle menace, laissant la cuisine dans une paix toute relative.
« Bien joué, » siffla Mars peu après, voyant que Sinn se refusait à commenter la scène, et que le silence dans la cuisine durait déjà depuis un certain temps. « Tu m'as fichu dans l'embarras avec Annie et résultat, je suis de corvées de cuisine pour le restant de la semaine. » Il lui lança un regard noir et découpa rageusement une pomme de terre avec son couteau de cuisine.
« Ma foi c'est bien toi qui a cru avisé de discuter avec ta soeur. » La voix de Sinn était dénuée de tout pardon ou remord. « De toutes façons, je ne comprends pas pourquoi tu la laisses te mener par le bout du nez. »
« Parce qu'elle me laisse vivre ici sans payer de loyer ? » suggéra Mars, sa naturelle bonne humeur reprenant déjà le dessus. « Et que si elle me faisait payer, je devrais vivre à Poudlard dans une petite pièce minable ? Parce que, à la différence d'une certaine personne, je ne pourrais pas me réclamer des droits de la Divination et obtenir un appartement entier dans la Tour de Divination. Ou alors ... » Il fit une pause, martelant sa lèvre inférieure avec la pointe de son couteau, « ... il ne me resterait plus qu'à venir habiter chez toi. »
« Tu ne ferais pas une chose pareille ! » s'écria Sinn, grinçant presque à l'idée de Mars et de l'impact chaotique que sa venue occasionnerait dans son appartement bien rangé. « Je t'enverrais dormir sur le toit de la Tour. »
«Dans le froid ! Là tu me fais du mal Sinn, vraiment ! » Mars resserra son catogan – un geste machinal qui lui était venu à force de passer la moitié de son temps sur un balai en plein vent et de devoir remettre ses cheveux en place toutes les cinq minutes. Après avoir mis de côté les pommes de terre fraîchement coupées, il se glissa derrière son ami et regarda par-dessus son épaule, afin d'admirer les oeufs qui marchaient toujours vers le rebord du bol pour commettre leur suicide.
Sinn se retourna, gêné par l'invasion de son espace personnel. « Qu'est ce que tu fais ? » s'écria-t-il, essayant de tourner la tête pour voir Mars.
« Je regarde la parade des oeufs. » La voix parvint de juste derrière son oreille, et Sinn faillit tressaillir de cette proximité. Il serra les lèvres et ouvrait la bouche pour répliquer vertement, quand l'une des mains de Mars apparut, glissant doucement sur le plan de travail en direction de la ligne des oeufs.
Sinn lui balança une tape sur la main.
« Laisse les tranquilles Mars. Si je n'ai pas mon compte d'oeufs, je te tuerai de la façon la plus créative que je pourrai trouver. »
« Créative dans quel sens ? Bon ou mauvais ? »
« Bon pour moi, mauvais pour toi, » grinça Sinn. « Je me réjouirais de voir ton décès prématuré, mais je suis sûr que toi tu n'apprécierais pas l'expérience outre mesure. Maintenant tu les laisses tranquilles et tu retournes à tes légumes, d'accord ? »
« J'espère que je n'interromps en rien une charmante scène domestique, » intervint une voix amusée. Les deux professeurs se tournèrent pour voir Remus qui se tenait dans l'entrée de la cuisine, un grand chat noir dans les bras.
« Remus, oh merci Merlin, » Sinn marcha lourdement sur le pied de Mars, faisant tressaillir son ami et le faisant reculer d'un bond. « J'avais peur que Mars ne gâche le dîner s'il n'y avait que moi pour le surveiller. » Il eut un bref sourire. « Qu'est-ce qui t'amène ici ? »
Remus déplaça le chat et hocha la tête en direction du hall d'entrée. « Je suis venu apporter mon cadeau pour Mrs Fogarty-Davies. C'était calme à l'école et bien que j'aie des corrections qui attendent, j'ai pensé qu'une petite marche me ferait du bien. »
« Alex t'apprécie » murmura Mars, désignant le chat qui ronronnait de contentement. « C'est assez inhabituel ; il hait les étrangers. »
Sinn eut une grimace aigre en repensant à sa première rencontre avec le chat. L'expérience, impliquant un Alex crachant agrippé à sa jambe, avait été singulièrement déplaisante. Il avait été obligé de donner des coups avec sa jambe jusqu'à ce que les mâchoires du chat ne cèdent, mais malheureusement, il y était allé un peu trop fort. Alex était parti en vol plané, avant d'atterrir, par chance, sur le sofa. Inutile de dire, que l'animal l'avait toujours superbement ignoré depuis lors.
« Oh » Remus baissa les yeux sur Alex, qui ronronnait toujours comme un bienheureux.
« J'ai entendu dire que tu avais été assigné au baby sitting de Mr Black, » commenta Sinn en changeant de sujet tandis qu'il commençait à découper les légumes en petits dés – tâche que Mars était supposé faire.
« Oh ? Où as-tu entendu ça ? » La voix de Remus, même à ses propres oreilles, lui sembla un peu trop détachée. Il déglutit et se reprit; « Je, heu, je ne l'ai moi-même appris qu'hier. »
« Le professeur Maple le tient du professeur McGonagall, » dit Mars la bouche pleine de pomme de terre, puis il se baissa vivement en voyant Sinn le menacer d'un torchon pour avoir dérobé les légumes. « McGonagall l'a entendu dire de Dumbledore lui-même. Oh et Maple me l'a répété. Et il en découle logiquement que je ne peux rien cacher à Sinn, parce que si je le faisais, il le découvrirait et il me tuerait. »
« Sauf que tu ne me dis pas ce que tu porteras pour le repas de Noël, » commenta le professeur de Divination d'un ton acide.
« Je te l'ai déjà dit, c'est une surprise. »
« Bien, tant que tu ne viens pas en 'Putain de Babylone', je suppose que je n'ai pas trop à m'en faire, » répliqua Sinn, jetant les légumes découpés dans une casserole d'eau bouillante. « Est-ce que tu as déjà un costume Remus ? »
Soulagé du changement de sujet de conversation, Remus secoua la tête. « Je pense que je dénicherai quelque chose en vitesse la veille» admit-il. « A moins que je n'achète un costume »
« N'attends pas trop longtemps dans ce cas, » Avertit Mars, « Tu n'as plus qu'une semaine. » Il sourit, puis chipa un morceau de carotte sur le plan de travail et rit sous cape en voyant la tête de Sinn. « Et toi Sinn ? Tu as trouvé un costume ? »
« Ceci ne te regarde absolument pas, » dit Sinn, jetant avec précautions une pincée de sel dans la marmite d'eau bouillante. « Remus, je t'ai dit que les élèves venaient déguisés aussi il me semble ? »
Remus hocha la tête pour confirmer, et sourit en voyant que , sans y prendre garde, Mars nouait autour de sa taille un tablier décoré de nounours (2) roses. Sinn se retourna et, sous le choc, écarquilla les yeux à sa vue, avant de pincer les lèvres et de repousser Mars pour atteindre le rangement à épices. Remus observait la scène légèrement amusé, tandis que Mars dévisageait son ami en secouant la tête avec désespoir, avant de baisser les yeux et de se rendre compte de ce qu'il portait. Il devint d'un rouge vif assez inquiétant.
Surmontant les borborygmes d'asphyxie produits par Mars dans son embarras, Sinn sourit plaisamment à Remus.
« Tu restes pour le dîner ? » demanda-t-il, se mettant déjà à éplucher d'autres légumes. « Je n'accepterai aucun refus, » ajouta-t-il, et derrière lui Mars approuva, encore rose d'humiliation. Remus rit et secoua la tête, mais ne refusa pas.
« Si ça ne dérange pas Mrs Fogarty-Davies de m'avoir une fois encore à sa table. »
« Je suis sûr que non, » dit Sinn d'un ton patelin en agitant un morceau de carotte sous le nez de Mars. « D'ailleurs, il y a de la bonne nourriture ici ; je le sais, c'est moi qui fais la cuisine. » Cette dernière affirmation fut prononcée avec une emphase délibérée tandis qu'il fixait Mars, qui contemplait le plafond, bouche bée. « De toutes façons, » continua Sinn se détournant du professeur de gym avec un regard d'exaspération, « Tu as besoin de prendre des forces pour ... » il fit un geste vague de la main, mal à l'aise avec le sujet. « Samedi. »
« Samedi ? » Remus fronça les sourcils, un doute commençant à poindre.
« Ce qu'il veut dire, » continua Mars sans ambages, « C'est qu'il faut qu'on te nourrisse avant que tu ne te mettes en pièces dans une débauche d'envie de meurtre. » Jamais en reste question manque de subtilité, il se contenta de hausser les épaules en voyant Sinn lui décocher un regard furieux. « Écoute, je ne suis décidément pas à l'aise avec ça – désolé Remus – mais on n'a pas besoin non plus de tourner autour du pot Sinn ? » Il jeta un coup d'oeil prudent à Remus. « T'as un problème ? Tu es tout ... heu, pâle. »
« Sans doute ton révoltant manque de tact, » aboya Sinn qui épluchait ses légumes d'un air furieux.
« Non, ce n'est pas ça. » Remus fit un geste d'impatience et déposa Alex sur le sol avec précaution. « C'est juste que ... j'avais dit que je surveillerais Sirius samedi. »
« Oh. » Mars sourcilla. « Oh mon pauvre. »
« Je te suggère, » dit Mars qui épluchait toujours avec une hargne visible, « De trouver une excellente excuse. »
« Donc, » commença James avec l'air prudent d'un homme qui s'engage en terrain dangereux.
« Donc, » répéta Sirius qui parcourait négligemment son livre de potions avant de le laisser tomber par terre avec fracas. Il leva un sourcil inquisiteur à destination de James, qui fit de son mieux pour ne pas paraître redouter de se faire égorger.
« Tu rentres chez toi pour les vacances de Noël ? » La voix de James était beaucoup trop désinvolte tandis qu'il s'asseyait sur son lit pour tirer paresseusement sur ses lacets, essayant vainement de les défaire. « C'est juste que Pete et moi on reste ici, et qu'on se demandait si tu devais rentrer chez toi pour une ... histoire de famille. » Il était tendu, s'attendant à ce que Sirius se mette sur la défensive, mais fut agréablement surpris quand son ami se contenta de hausser les épaules en baillant.
« Non. Pour être honnête Mère m'a fait comprendre de façon parfaitement claire que je n'étais pas désiré à la maison avant les prochaines vacances d'été. On dirait que je suis consigné ici. »
James et Peter échangèrent des regards légèrement surpris, mais soulagés. Sirius prenait le sujet relativement bien. Décidant de ne pas pousser sa chance trop loin, James changea de sujet avec son manque de délicatesse habituel. Ce que voyant, Peter se prit la tête dans les mains et murmura quelques amabilités où il était question de James, du tact des éléphants et plusieurs autres choses à propos de la parenté actuelle de son ami – qui demeura imperturbable.
« Où tu étais hier soir pour le dîner ? Pete et moi on t'a attendu mais tu ne t'es jamais montré. » James haussa les sourcils. « Tu étais avec une fille ? »
'C'est quoi votre idée ? '
'Que l'on essaye d'être amis. Je suis désolé Sirius. Je ne peux pas faire ça. Pas ici, pas maintenant. Ce boulot signifie tout pour moi. '
Secouant la tête avec irritation, comme s'il voulait la vider des échos qui hantaient ses pensées, Sirius cligna des yeux en regardant James. « Tu peux me dire comment tu en es arrivé à cette conclusion ? »
« Ben normalement quand un gars commence à avoir des secrets, c'est à cause d'une nana, » affirma James d'autorité.
« Oh, c'est ça, tu veux dire, comme quand tu étais avec Lily ? » rétorqua Peter, sarcastique.
« Écoute, il ne s'agit pas d'une fille, » dit Sirius avant que James n'ouvre la bouche pour répliquer vertement. « Et avant que tu ne poses la question James, non ce n'est pas une blague non plus. Tu sais que je te le dirais si j'étais sur le point de jeter des sorts aux Serpentard ou quelque chose du genre. »
James qui avait été sur le point de poser la question, ferma la bouche avec un grand clap et croisa les bras. « Alors c'est quoi vieux ? Sans rire, tu es devenu plutôt secret à propos de tout ça. » Peter, qui malgré son irritation était d'accord avec James, approuva et s'installa un peu plus confortablement sur son propre lit, le regard interrogateur fixé sur Sirius, qui les regarda l'un après l'autre, donnant l'impression de se sentir légèrement piégé.
« Hé bien ... » Et voilà, c'était arrivé, Sirius était tendu. Le mensonge. « Il semble que le professeur Dumbledore a eu l'idée de m'assigner un mentor. Il paraîtrait que je ne suis pas assez mature. » Il rit mais son rire sonnait légèrement creux et forcé. « Il a donc demandé au professeur Lupin de garder un oeil sur moi. Lupin ... heu ... voulait avoir une petite conversation avec moi à propos de la soirée d'hier, donc il m'a demandé de rester, après que vous les gars, vous soyez partis. Apparemment, il vient avec nous à pré-au-lard ce week end. »
« Tu ... » bégaya James incrédule, « ... tu t'es débrouillé pour qu'un professeur surveille chacun de nos faits et gestes ? Mais je n'ai pas à supporter ça ! Je suis un grand garçon maintenant ! Je pensais que Dumbledore et moi on avait dépassé toute cette histoire de méfiance ! »
« Du calme, » dit Peter d'une façon beaucoup plus modérée que ce qu'il ressentait, « Il va surveiller Sirius, pas nous. »
' On ne peut pas se permettre que les gens aient des doutes à propos de nous. Dumbledore m'a demandé de garder un oeil sur vous, mais il est évident qu'il entendait simplement en tant que professeur à élève. '
'Hé bien, voilà notre excuse. On n'a qu'à dire à tout le monde que je ne suis qu'un mauvais garnement qui a besoin de surveillance. '
Un léger rire – empreint d'un désespoir qui le fit résonner d'une étrange note tragique. 'Mais c'est ce que vous êtes Mr Black.'
« C'est l'heure d'aller en Divination. » Sirius se leva soudain, chargeant son sac sur l'une de ses épaules et il fronça les sourcils à l'adresse de Peter et James, qui s'interrogeaient toujours sur la façon de se dépêtrer de cette situation. « Écoutez vous deux, » Ajouta-t-il, voyant que les deux autres cherchaient leurs sacs avant de se prendre le chemin de la sortie de la Tour Gryffondor en direction du cours de Divination. « Si vous êtes si inquiets que ça parce qu'un prof sera dans les parages, pourquoi est-ce qu'on ne ferait pas bande à part pour cette fois ? »
« Tu es sûr ? » s'enquit James dubitatif tandis qu'ils montaient une volée de marches. « Ca ne me plaît pas de te laisser même pour une fois. » Peter, hors de vue parce qu'il traînait derrière, approuva.
« Ouais, » Sirius leva une main, pour remonter son sac. « Écoutez, ce n'est pas comme si Lupin posait un problème non ? Il est à peine plus âgé que nous. Je suis sûr que je peux en faire ce que je veux et l'amener à faire un bon rapport à Dumbledore, et alors il n'aura plus à me surveiller et les professeurs penseront que je suis un gentil garçon. Tout le monde sera content. » Il parlait d'un ton dégagé, mais James plissa le front ; quelque chose dans l'attitude de son ami sonnait légèrement ... faux.
« De toutes façons, » continua Sirius allègrement, « J'ai besoin que vous me rapportiez quelques affaires, et je ne peux tout de même pas aller faire les courses en ville avec un professeur ! » Sans attendre de réponse, il ouvrit la porte de la classe de Divination.
« Quelle ironie que ce soit le professeur Lupin hein ? » Murmura Peter à James, qui fit un signe affirmatif, encore quelque peu déconcerté. « Je veux dire, d'abord ce pari stupide, et puis ensuite c'est lui qu'on a en Défense contre les forces du mal ... » Il rit sous cape en s'asseyant à la table, à côté de Sirius, qui était à présent occupé à fouiller dans son sac. « Personnellement, je pense que c'est à lui qu'on devrait l'enseigner. »
« Enseigner quoi à qui ? » demanda Sirius, qui avait loupé quelques bribes de la conversation, mais avait fini par émerger triomphalement des profondeurs de son sac avec une plume cassée et un bout de parchemin.
« Enseigner au professeur Lupin la 'Défense contre Sirius', » répondit Peter joyeusement, et James s'écroula dans son siège à ses côtés.
« Ah ah ah, très drôle Pete. » Sirius lui tira la langue, recourant à des méthodes enfantines. « Écoutez vous deux, je ne sais pas pourquoi vous faites un tel foin à propos de ça. Petit Lupin (3) peut se protéger tout seul contre moi je vous assure. »
Boudeur, Sirius donna un coup dans la boule de cristal qui se trouvait sur leur bureau. Le brouillard qui se trouvait au centre se déplaça légèrement, mais demeura cependant résolument épais, aussi choisit-il de se rasseoir et de regarder autour de lui, juste à temps pour saisir le regard de Snape fixé sur lui à l'autre bout de la pièce.
« Graine de serpent, » Murmura-t-il sombrement à James, qui regarda ce qu'il fixait et leva les yeux au plafond.
« On dirait vraiment que vous êtes prêts à vous sauter à la gorge cette année. » Commenta-t-il.
« Ouais, hé bien l'année dernière c'était toi, jusqu'à ce que tu deviennes raisonnable parce que sans ça, Lily ne serait jamais sortie avec toi. » Les paroles de Sirius furent lancées avec détachement, mais contenaient une certaine cruauté involontaire, et James lui décocha un regard noir.
« Eh bien c'est comme ça, il faudra t'y faire. Qu'est ce qui te tracasse Sirius ? Habituellement tu n'es pas si ... amer. C'est cette histoire avec Lupin ? »
Sirius se raidit. « Qu'est ce que tu entends par 'histoire avec Lupin' ? » S'écria-t-il, tendu.
« L'histoire du professeur-mentor. C'est ça qui t'ennuie ? » Expliqua James patiemment, échangeant un regard entendu avec Peter, qui s'efforçait de rester aussi discret que possible.
« Oh » Sirius se relaxa quelque peu. « Non. Écoute, je vais bien. C'est probablement simplement... passager, les aléas de la vie tu sais ... » Il sourit puis se renfonça instinctivement dans sa chaise au moment où le professeur Sinn émergeait de son bureau et s'installait à sa place habituelle. Son regard embrassa la pièce, s'attardant pendant un instant à la table où ils se tenaient. Les lèvres du professeur se pincèrent mais il ne fit aucune réflexion, et se contenta de désigner les boules de cristal placées sur chaque bureau.
« Tout d'abord, un exercice d'échauffement. Chacun d'entre vous à tour de rôle va relater aux autres membres de sa table, ce qui va se passer dans le courant de la semaine prochaine. J'espère que tous les rapports vous plairont. Évidemment, » et là James aurait juré que Sinn les visait directement Sirius et lui, « Certaines personnes auront plus d'efforts à faire que d'autres. Commencez. »
« Je désigne Peter en premier, » déclara Sirius avant de s'adosser à son siège et de regarder distraitement par la fenêtre, observant quelques sixièmes années à l'entraînement de Quidditch.
« Mais on sait tous que je suis nul à ça, » protesta Peter, donnant des coups sans conviction à la boule de cristal. « Pourquoi ça ne serait pas James qui commencerait ? »
« Pas question ... » James leva les mains dans un geste d'auto-défense inutile. « La dernière fois j'ai prédit que Sirius aurait à prendre une décision qui changerait sa vie, et rien ne s'est passé. Ensuite j'ai prédit que tu serais dévoré par une des plantes bizarres de Maple, et j'ai eu tort à propos de ça aussi. Désolé Peter, mais je suis aussi mauvais que toi. »
« Dans ce cas, pourquoi pas Sirius d'abord ? »
« Parce que je t'ai désigné ! » répondit Sirius triomphalement. « Allez maintenant, t'es un bon garçon. Révèle nous ce que les étoiles nous réservent pour aujourd'hui. »
Peter soupira et regarda dubitativement dans la boule de cristal, les yeux à demi fermés de concentration. Il plissa le front et se mordit les lèvres en se tordant nerveusement les doigts. James se pencha en avant, d'un air qui hésitait entre amusement et curiosité. Sirius fronça à peine les sourcils, frappant un doigt pensif contre ses lèvre tandis que Peter faisait pivoter la boule de cristal deux ou trois fois de la main, puis commençait à parler.
« Je vois ... Sirius. Il parle à quelqu'un. » Peter loucha. « Je ne peux pas voir qui. Il semble en colère ... non, furieux plutôt ... il crie, fait de grands gestes. Maintenant il paraît fâché. Je pense qu'il est seul. Oui – non ! James est là. » James et Sirius échangèrent des regards amusés. « Vous parlez tous les deux. Il y a ... le concours de musique. »
« Quoi ! » s'écrièrent James et Sirius, se penchant en avant d'un air avide.
« Tu peux voir qui va gagner ? »
« C'est les Serpentard ? »
« C'est nous ? »
« Chuuut ! « Peter fit un geste impatient. « Non, maintenant c'est parti. Votre excitation a sans doute fait refluer les ... vagues psychiques, ou un truc dans ce genre. »
« Des vagues psychiques, » reprit Sirius d'un ton quelque peu emphatique. « Tu entends ça James ? Des vagues psychiques. Je pense que Peter nous a enfin révélé son véritable talent. A présent, » Les yeux luisants, il se retourna vers Peter, qui semblait assez exaspéré. « Dis nous ce que tu peux voir au sujet de la compétition de musique, Ô grand voyant. »
« Je vais essayer, » répondit Peter sèchement, tandis qu'autour d'eux, le reste de la classe en avait terminé de l'exercice, et que Sinn corrigeait les copies en face la classe. Peter se frotta les yeux et regarda à nouveau dans la boule de cristal. James se pencha et Sirius s'efforça de ne pas tambouriner des doigts tandis que Peter plissait le front, essayant clairement d'en faire sortir quelque chose. Les secondes s'égrenèrent et James commença à retenir sa respiration, sûr que Peter était sur le point de leur révéler que les Gryffondor allaient gagner la compétition.
« Je vois ... » Peter commença quelque peu hésitant.
« Oui ? » James exhala un soupir dans un murmure excité.
« Toi, heu, Jamie. Tu es sur le point d'être... heu ... heurté par un cognard. »
« T'es sûr ? » Sirius semblait pensif. « Il est sans arrêt heurté par des cognards – ça va avec le job de poursuiveur. Ça ne nous avance pas beaucoup ça Peter ! »
« Je vois un cognard, » répéta Peter, plus fermement cette fois. « Je ... le vois FONCER SUR TOI ... MAINTENANT ! » Son cri surprit la classe, faisant sursauter la plupart des élèves et tourner leur regard vers leur table, juste au moment où, exactement comme l'avait annoncé Peter, un cognard passa à travers la fenêtre, manquant de peu Sirius qui en tomba à la renverse de surprise. Il frôla ensuite le nez de Peter, et vint heurter James exactement entre les deux yeux avec un bruit douloureusement fort.
Il y eut un long silence pendant lequel James demeura sans réaction, le reste de la classe le regardant fixement en retenant son souffle. Puis, lentement, il s'écroula sur le sol, inconscient.
« Ça alors, je veux bien être damné. » La voix de Sirius rompit l'épaisse tension de la pièce, et il se précipita à l'endroit où James était étendu. Ignorant les échardes de verre éparpillées autour d'eux, il toucha légèrement l'épaule de son ami, puis secoua la tête, incrédule. « Il est KO » Il leva la tête, et sourit à Peter, qui laissa échapper une exclamation étouffée, mais demeurait malgré tout figé. « Et tu l'as vu venir, » ajouta Sirius.
« Il semble que l'on fera de vous un voyant, Mr Pettigrew, » Coupa Sinn d'une voix sèche. « Mais je pense que pour l'instant il serait plus urgent de transporter Mr Potter à l'infirmerie. »
James Potter émergea du néant au son de voix basses à l'autre bout de la pièce, et en sentant un courant d'air froid lui caresser la joue.
« Je vous assure, Madame Pomfrey, qu'il va aller très bien ! »
« Et moi je vous dis, Mr Pettigrew, qu'il ne va aller nulle part d'ici deux jours. »
« Mais ... Pré-au-lard ... »
« Sera toujours là après Noël, » poursuivit fermement Madame Pomfrey, et James entrouvrit une paupière afin d'apercevoir son visage. Elle paraissait résolue. « Je vous assure qu'il sera remis à temps pour la fin du trimestre, et pour votre précieuse compétition de musique, mais avant ça, je veux le garder ici. Il a une commotion cérébrale. » Elle se rembrunit. « J'ai toujours su que le Quidditch était un sport dangereux, mais vraiment, que l'on puisse se blesser alors que l'on n'est même pas en train d'y jouer ! C'est ridicule. »
Elle regagna son bureau situé à l'autre bout de l'infirmerie, et Peter revint s'asseoir aux côtés de James, qui ouvrit complètement les yeux.
« Salut Peter. »
« 'lut. » Peter s'assit au bord du lit, lançant à James un regard d'excuse en voyant que le léger mouvement du matelas avait fait bondir de douleur le blessé. « Qu'est-ce que tu as entendu, heu, de la conversation ? »
« Suffisamment. » Grimaça James et il referma les yeux. « Pas de Pré-au-lard hein ? » Il fronça les sourcils, les yeux toujours fermés. « Où est Sirius ? »
« Pas de Pré-au-lard, » confirma Peter. « Et Sirius est parti à l'entraînement de Quidditch. Tu es resté dans le cirage presque toute la journée tu sais. Il a dit qu'il reviendrait plus tard pour te raconter tout ce qui s'est passé, et il a promis qu'il essaierait de rapporter un peu de Bièreaubeurre. » Il sourit faiblement, et James ouvrit les yeux, sentant que le garçon voulait ajouter autre chose. Il hocha légèrement la tête, ignorant la douleur dans son crâne.
« Ok. Et toi Pete ... ça va ? »
« Mmm. » Peter plissa le front, baissant les yeux sur ses mains, qui trituraient nerveusement le tissu de sa robe. « James ... il y a quelque chose que tu dois savoir. »
« Oh ? Quoi donc ? » James ferma à nouveau les yeux, cherchant à obturer la lumière aveuglante de la pièce.
« Je n'ai pas dit la vérité tout à l'heure. Je ... heu ... j'ai vu quelque chose d'autre quand j'ai dit que ... heu ... Sirius criait après quelqu'un. »
James cligna d'un oeil pour scruter Peter, qui regardait toujours fixement ses mains. Quand plus aucune information ne sembla venir, il fronça les sourcils et s'efforça de bouger sa jambe, afin de rappeler son ami à l'ordre. Peter sursauta légèrement, et sembla revenir quelque peu à lui. Il releva les yeux mais refusa de rencontrer le regard de James, au lieu de quoi il fixa un point juste au-delà de sa tête.
« Hé bien ? » le pressa James.
« Sirius criait après le professeur Lupin, » dit Peter tranquillement;
« Et alors ? » James semblait perplexe. « Sirius a des discussions avec les professeurs assez fréquemment. Qu'est-ce que celle-ci a de si spécial ? Quoique, » ajouta-t-il joyeusement, « Ça prouve sans aucun doute que tu peux t'améliorer dans le domaine de la double vue. »
« Oui, bref, » Peter prit une profonde respiration. « Crier n'était pas la seule chose que faisait Sirius. »
Ses bottes étaient maculées de boue, et Sirius fit une grimace, réprimant le frisson instinctif qui lui était venu – reste de l'éducation qui lui avait enseigné le dégoût de toute saleté quelle qu'elle soit. Il renifla, frotta le dos de sa main contre son nez, et mit son balai sur son épaule. Ignorant le reste de ses coéquipiers, il serra sa robe détrempée contre son corps et frissonna. Après être passé en trombes devant les quelques élèves qui avaient eu assez de courage pour s'aventurer dehors afin de suivre l'entraînement, il longea le stand des Serpentard et se dirigea vers les vestiaires.
« Tiens, tiens. Un rat noyé. » La voix était basse et désagréable, et Sirius se raidit, les lèvres serrées.
« Va au diable. » grogna-t-il sans se retourner. Il pivota légèrement cependant, ses bottes engluées dans la boue.
« Tu devrais te montrer plus poli avec moi. » La voix de Snape avait une tonalité qui disait assez clairement 'je sais quelque chose que tu ignores.' Il rit sous cape et sortit de l'ombre des stands, parfaitement sec pour avoir été protégé par les sièges au-dessus de sa tête.
« Et pourquoi est-ce que je ferais ça, » Sirius le dévisageait froidement. Derrière Snape, dans la brume, il pouvait apercevoir une autre silhouette, mais il ne put deviner de qui il s'agissait. C'était bien égal. Public ou pas, il n'allait pas se montrer poli avec Snape, particulièrement quand celui-ci se moquait de lui ouvertement. 'Je suis un Black' se remémora Sirius. 'Et lui n'est rien d'autre qu'une pathétique sous-merde !'
« Oh, je ne sais pas, » continuait Snape avec détachement. « Peut-être parce que si tu n'es pas gentil avec moi, je révélerais ton dégoûtant petit secret ? »
« Qu'est ce que tu veux dire par là, » Sirius le fixait, les lèvres tordues dans un sourire mauvais. « Je pense que tu es dérangé Snape, tu as visiblement besoin d'aide si tu penses connaître quoique ce soit à propos de moi. » Il eut un rire grimaçant.
Au lieu de se mettre en colère, Snape leva à peine un sourcil. « Oh ? Donc cela te serait égal que j'informe tout le monde de ton intérêt soudain en ... Défense contre les Forces du Mal ? » Il eut un sourire moqueur en voyant Sirius pâlir.
« Qu'est-ce ... » La voix de Sirius s'arrêta, puis reprit, devenue complètement plate et sans aucune inflexion. « De quoi tu parles ? » Il fixa Snape d'un regard neutre, refusant visiblement de tomber dans le piège et l'autre ricana, avec un air de satisfaction mauvaise.
« Si tu n'as rien de mieux à dire Snape, sors de mon chemin. » Sirius était sur le point de partir, mais il fut stoppé par la main de Snape, qui s'agrippa à son bras.
« Je sais ce que tu es, Black. Un Gay. Un pédé. Toi et Lupin ... »
« Retire tes sales pattes. » La voix de Sirius était glaciale et il se secoua pour se libérer de l'emprise de Snape, ses yeux gris lançant des éclairs. « Tu ne sais rien. » passant à coté de Snape, il repartit rapidement en direction des vestiaires, refusant de se retourner, même lorsqu'il entendit l'autre garçon rire derrière lui.
« Je me demande ce que ta famille en dira ? » La voix de Snape flottait derrière lui, moqueuse, portée par l'air limpide du soir.
Sirius serra les dents puis ouvrit la porte des vestiaires et la claqua derrière lui, faisant taire les échos de la voix de Snape. Il se pencha contre la porte et réfugia sa tête dans ses mains dans une tentative de s'isoler du reste du monde. Il demeura parfaitement immobile, essayant de ne penser à rien d'autre qu'à sa respiration et au goutte à goutte régulier du robinet que jamais personne ne réussissait à fermer complètement. Il savait que le reste de l'équipe allait arriver bientôt, désirant tous se doucher et se changer avant de se ruer pour le dîner, et il était vital qu'il retrouve son calme. Rien n'était supposé perturber un Black, mais plus important, Sirius ne voulait aucune suspicion autour de son comportement.
'Ca va aller' se dit-il. 'Snape essaye juste de me piéger comme d'habitude. De toutes façons, il ne s'est absolument rien passé – du moins, rien d'important'. Pourtant, ses propres mots lui semblaient creux. 'En tous cas, il ne peut rien prouver, et s'il voulait le dire à ma famille, je doute qu'ils le croiraient. Oui,' il aspira une grande bouffée d'air, ferma les yeux et laissa tomber ses mains le long de son corps. 'Il ne peut rien prouver et il ne peut rien dire à personne.'
Des bruits de pas approchant des vestiaires l'incitèrent à s'écarter de la porte. Il se dépêcha de retirer sa robe de Quidditch, et se composa une expression détachée au moment où plusieurs de ses coéquipiers déboulaient dans la pièce, discutant fort.
Sirius répondit d'un signe de tête à plusieurs d'entre eux et se changea rapidement, puis il prit le paquet de ses vêtements sous un bras avant de sortir de la pièce pour se retrouver dans l'air froid.
« Tu veux dire ... » dit James, les yeux écarquillés.
« Oui.»
« Vraiment ... »
« Oui.»
« Et Lupin ... »
« Oui.» Peter se frotta le front, exaspéré, et résista à l'envie de frapper James avec le livre de textes qu'il avait apporté à l'infirmerie dans l'espoir de travailler un peu. La seule chose qui l'arrêtait de ne pas battre James jusqu'à ce qu'il comprenne correctement, était le fait que son ami était toujours sous l'effet d'une commotion, et qu'une réaction trop brutale le laisserait sans doute inconscient. Peter était pourtant diablement tenté.
« Mais ... » James semblait incapable de finir une phrase, bien que sa bouche continuait de s'ouvrir et de se refermer. De façon assez déplaisante, il rappela à Peter un poisson rouge. « Mais ... Sirius ... vraiment ? »
« OUI ! » aboya Peter, laissant tomber le livre sur le sol, avant qu'il ne cause pour de bon, de sérieux dommages à James – chose que l'équipe de Quidditch des Gryffondor n'aurait certainement pas approuvé.
« Mais Sirius n'a que dix huit ans ! »
« Précisément, c'est un adulte. En fait, il en a presque dix neuf ; il va quitter l'école dans deux trimestres, et Lupin a à peine un an de plus. Ce n'est pas si choquant James quand tu y réfléchis. Ce que tu ne fais pas, visiblement. »
« Mais Lupin est notre professeur ! » James hurlait presque et Peter remercia silencieusement sa bonne étoile que madame Pomfrey soit partie un peu plus tôt. « Et Sirius n'est pas gay ! Il nous l'aurait dit ! C'est mon meilleur ami, je sais tout de lui. » Et, serrant sa tête douloureuse entre ses mains, il recommença à marmonner tout bas des phrases inachevées ; Peter l'observa pendant un moment, puis haussa les épaules et reprit son livre. Si James ne pouvait pas se conduire avec cohérence, ça ne servirait à rien de discuter avec lui avant qu'il ne reprenne ses esprits, donc au lieu de quoi, Peter s'immergea dans l'art de la Divination.
« Peut-être que tu t'es trompé ? » reprit James peu après. « Je veux dire, tes compétences ne sont pas encore tout à fait à leur maximum. Sans vouloir te vexer, » s'empressa-t-il d'ajouter en voyant Peter lever le nez de son bouquin pour le fusiller du regard.
« James, je sais ce que j'ai vu. Crois moi ou non, fais comme tu veux. Sirius pourrait très bien s'être tu à propos de tout ça parce qu'il savait que tu réagirais comme tu le fais. » Il leva une main pour anticiper les protestations de James. « Je veux dire, tu n'as pas exactement bien réagi à ses ... problèmes familiaux. »
« Toi non plus, » souligna James, déterminé à partager au minimum, un peu du blâme et de la culpabilité avec Peter. « De toutes façons, là ça n'a rien à voir. »
« Tu crois ? » demanda Peter. « Je ne pense pas que Sirius ait pris une décision consciente à propos de ça non plus, tu sais. »
« Je continue à dire, » poursuivit James faiblement tout en se renfonçant dans ses oreillers « que tu pourrais t'être trompé. » Ses yeux brillèrent d'espoir. « En fait, tu pourrais avoir revu cet incident avec le pari. Tu te rappelles ? Quand tu disais que tu les avais vu s'embrasser ? » Il sourit triomphalement. « Donc en fait il n'y a pas à s'inquiéter. Le pari est clos, et si réellement quelque chose s'était passé, Sirius nous l'aurait dit. »
« James, » expliqua Peter patiemment, « La Divination c'est voir dans le futur. Je ne pense pas que je pourrais avoir des flashbacks à travers une boule de cristal. D'ailleurs, je doute vraiment que mes flashbacks consisteraient dans la vision de Sirius et du professeur Lupin se roulant une pelle, tu ne crois pas ? »
« Mais Sirius n'est pas gay ! » Se lamenta James en se rasseyant pour se reprendre la tête. « Ouch. J'ai l'impression que quelqu'un vient de me cogner avec un fer rouge. »
« C'est parce que tu ne te tiens pas tranquille. » Peter ferma son livre avec un clap sonore et constata avec une petite pointe de plaisir que James grimaçait au bruit. « Et tu es trop nerveux. Vraiment, il est inutile de s'inquiéter à propos de ça. D'ailleurs, » ajouta-t-il d'un ton réconfortant, « même Sirius n'est pas assez stupide pour s'être fourré dans une histoire avec un professeur. Ça pourrait lui valoir de se faire renvoyer pour de bon. »
« Peter, présentée comme ça, toute cette histoire me paraît vraisemblable maintenant » marmonna James. « C'est exactement le genre de chose que Sirius ferait rien que pour le plaisir. Je te hais, » Ajouta-t-il sans aucune malice. « Tu m'a mis le moral à zéro. Merci beaucoup Pete. À partir de maintenant, tu es mort à mes yeux. Mort, tu m'entends ? Et quand on sortira d'ici, je vais piquer tous tes livres de classe parce que tu n'en auras plus besoin, parce que je t'ignorerai et que je ne t'aiderai plus pour tes devoirs. » Il gémit et se roula en boule tandis que Peter levait les yeux au plafond. « D'un autre côté, » continua-t-il, « Avant que j'en arrive là, je pourrais peut-être confronter Sirius à propos de tout ça ? »
« Oui c'est sûr que ta dernière discussion avec lui sur un sujet potentiellement dangereux s'est tellement bien passée, » dit Peter d'un ton sarcastique. « Non, James Potter, tu te tiens tranquille et cette fois, c'est moi qui l'interrogerai, d'accord ? »
« Ouais, ouais. » James remonta les couvertures au-dessus de sa tête. « J'espère que Sirius va te changer en grenouille. »
« Tu es en septième année, tu n'a pas sept ans, » s'exaspéra Peter. « Je t'en prie, essaye d'agir suivant ton âge. »
« Peter, » gémit James d'un ton plaintif en émergeant de sous les couvertures. « Tu étais un si gentil garçon. Qu'est ce qu'il t'es arrivé hein ? »
Peter ne put combattre le sourire mauvais qui s'étalait sur son visage. « Je vous ai rencontré, toi et Sirius. » dit-il avec une extrême honnêteté.
« Ah » James approuva sagement et se renfonça dans ses oreillers tout en prenant une plume en sucre. « Effectivement, ça explique bien des choses. »
Remus regardait Sirius faire les cent pas dans son bureau tout en faisant sauter une pièce en argent d'une main dans l'autre.
« Ainsi donc je ne vais vraiment pas pouvoir venir ce weekend, » Expliquait-il calmement. « J'ai bien peur que Pré-au-lard ne soit pour une autre fois. » Il eut un sourire hésitant en voyant Sirius s'arrêter et le fixer froidement de ses yeux gris. « Mais ce n'est pas si grave si ?»
Sirius haussa les épaules et reprit son va-et-vient. « Ca va. » Il avait pris soin de prendre un ton neutre et Remus fronça les sourcils, se demandant pourquoi l'étudiant agissait si bizarrement. Après avoir arrangé une sortie à pré-au-lard avec Sirius, Mars et Sinn lui avaient rappelé que la pleine lune tombait le même soir et qu'il ne serait pas en état d'aller traîner au village dans le froid. Ça ne lui avait pas pris beaucoup de temps d'imaginer une excuse, mais il se sentait coupable – mentir n'avait jamais été son fort et Sirius agissait comme s'il savait que Remus ne lui disait pas la vérité.
« Je suis désolé que ma mère soit malade, » Dit-il doucement, « Mais je n'y peux rien. Il y aura toujours une prochaine fois. »
« Ouais. » Sirius fit voler la pièce une fois encore et Remus réprima un frisson de pur réflexe en voyant, pendant un instant, briller l'argent à la lumière, avant que les longs doigts de Sirius ne se referment dessus, le cachant à ses yeux.
« Êtes vous ... » Remus déglutit difficilement. Il désirait désespérément sembler normal, et maintenir la conversation dans les limites de la camaraderie. « Êtes vous fâché ? Je suis vraiment désolé si c'est le cas, mais ... » Il s'arrêta net en voyant Sirius faire un geste de la main. Avec précautions, le brun plaça la pièce sur la surface du bureau et se pencha contre la table, bras croisés. Ses cheveux noirs luisaient à la lueur des chandelles, et son visage était en partie caché dans la pénombre.
« J'ai parlé à Snape aujourd'hui. » Son débit était lent, à peine audible, et Sirius demeurait dans l'ombre, bien que Remus vit ses yeux briller, reflétant les flammes des bougies d'une manière étrange, démoniaque. Il le dévisagea, presque effrayé par ce garçon mystérieux, dangereux.
« Oh ? »
« Oui. Il ... m'a dit quelque chose qui devrait vous intéresser. » La voix de Sirius n'avait pas changé, mais Remus nota la façon dont ses mains avaient soudain agrippé le rebord du bureau, ses jointures blanchissant sous la pression. « Il a dit qu'il savait ce qui se passait. Que j'étais gay. Il a dit aussi, » Sirius se tourna, ses cheveux noirs tombant en avant, obscurcissant son visage encore plus tandis qu'il regardait fixement le sol. « Il a dit aussi qu'il savait à propos de nous. »
La respiration de Remus se bloqua dans sa gorge tandis qu'il sentait une panique froide s'insinuer le long de sa colonne vertébrale. « Comment… » croassa-t-il et il dut déglutir avant d'essayer à nouveau. « Comment a-t-il su ? Non pas qu'il y ait quoi que ce soit ... je ... il n'y a rien. » Les derniers mots ressemblaient plus à une prière, et Sirius leva les yeux brièvement. La lumière éclairant alors son visage souligna la surprise évidente qu'il ressentait.
« Je ne sais pas, Remus. » Pour une fois, Sirius était sincère. « Vous avez dit qu'on devrait être amis, et je ... » Il fronça les sourcils et se frotta le front, essayant d'ordonner ses pensées. « Je ... ne sais pas si je le veux. » Les mots sortaient lentement, presque à contre coeur. Remus l'observait, sa respiration se faisant de plus en plus rapide, et il vit Sirius saisir à nouveau distraitement la pièce, pour la faire sauter d'une main dans l'autre. « C'est seulement ... je ne suis pas gay. Je ne peux pas être gay, et dire que tout ça est parti de ... » Sirius haussa les épaules, refusant de rencontrer le regard de Remus. « Bon, » dit-il abruptement, faisant sursauter le professeur tandis qu'il se relevait. « J'ai pensé que je devais vous mettre au courant pour Snape, c'est tout. »
Remus approuva, se faisant violence pour ne pas poser de question sur ce que Sirius avait voulu dire avant de s'interrompre. Il était tellement préoccupé, qu'il faillit ne pas voir Sirius repousser ses cheveux loin de ses yeux tandis qu'un sourire hésitant éclairait son visage.
«Ainsi, » reprit l'élève. « Vous manquez Pré-au-lard. Ça ne fait rien. » Il passa près de Remus en se dirigeant vers la porte et ses doigts frôlèrent presque accidentellement ceux du jeune homme. Il se tourna et sourit au professeur, nerveux, conscient du mensonge et du fait que Sirius devait savoir qu'il mentait. Le clair regard gris rencontra le sien, et il faillit craquer, mais Sirius pencha simplement la tête, souriant toujours. Le sombre jeune homme qui se trouvait là quelques instants plus tôt seulement, avait disparu pour être remplacé par un garçon joyeux, quelque peu effronté, et qui se moquait de Remus en le voyant momentanément désemparé. Il interpréta son attitude comme une visible rémanence de l'enfance de Sirius – la capacité de cacher une émotion par une conduite arrogante.
« Je ferais bien de vous donner un peu d'argent pour que vous puissiez retourner chez vous dans ce cas. » Sirius lança la pièce vers Remus, qui la rattrapa par réflexe, sans réfléchir. Il cria au moment où ses doigts se refermèrent dessus, et la laissa tomber aussitôt, la main brûlée par l'argent. Remus espéra que Sirius n'avait rien vu et releva les yeux immédiatement pour lui sourire.
« Désolé, je suis un très mauvais attrapeur. »
Sirius le dévisageait, les yeux élargis. « Faites moi voir votre main, » Demanda-t-il abruptement en levant la sienne pour saisir celle de Remus. Celui-ci secoua la tête et se recroquevilla, tenant sa main fermée en un poing serré. Sirius laissa tomber sa propre main, pensif. « Vos doigts sont brûlés, » dit-il. « Je l'ai vu. » Il fronça les sourcils. « Comment avez vous fait ça ? Vous n'avez certainement pas cuisiné – vous n'en avez pas besoin. Et, » il poursuivit tandis que Remus remuait, mal à l'aise, « Vous n'avez aucun besoin non plus de préparer des potions. »
Remus le fixait, muet, incapable de penser à la moindre chose à répondre. Sirius se parlait plus ou moins à lui-même à présent.
« Donc il n'y a aucune raison pour que vous ayez une brûlure à la main. De toutes façons vous ne l'aviez pas tout à l'heure. » Il y eut un long silence, durant lequel Sirius dévisagea Remus, qui de son côté fixait le sol.
« Oh dieu ... » l'âpre murmure de Sirius fit relever brusquement la tête de Remus. L'élève était pâle et ses yeux écarquillés regardaient fixement Remus. Tandis que le professeur l'observait, il nota que Sirius commençait à trembler et reculait avec hésitation. « Non... vous ne pouvez pas être ... ils n'auraient pas laissé l'un d'entre eux enseigner ici. » Les yeux gris flambèrent d'une colère soudaine, et bien que les paroles de Sirius n'aient pas beaucoup de sens, Remus savait ce dont il parlait. « Ces cicatrices, » s'écria Sirius, reculant encore. « Je les ai vues ! Je n'avais pas compris à ce moment là ! Et vous êtes toujours malade. Plutôt régulièrement en fait. » Le fiel commençait à remplacer la crainte.
« Sirius ... » Remus avança de quelques pas et tendit les bras, suppliant.
« Éloigne toi de moi loup garou ! » aboya Sirius en reculant encore de plusieurs pas jusqu'à ce qu'il ne heurte la porte. Il l'ouvrit en grand et regarda Remus d'un air accusateur. Celui-ci s'était figé, une expression douloureuse sur le visage. « Toi ! T'es un putain de loup garou c'est ça ? » La voix de Sirius enflait. « Et quand je pense que j'ai ... » Il eut une exclamation de dégoût et Remus grimaça.
« Sirius, s'il vous plait. »
« Non. » Sirius pointa un doigt tremblant vers Remus, le visage grimaçant. « Je ne veux plus que tu m'approches tu m'entends ? Tu restes loin de moi et tu restes loin de mes amis. Je ne veux plus jamais que tu m'approches ! » Il martela la dernière phrase avec dégoût, l'air vicieux. « Tu n'es qu'un menteur et une créature abjecte. »
Sans attendre de réponse, il tourna les talons et s'enfuit dans le couloir, laissant debout dans son bureau, un Remus choqué et tremblant.
A suivre ...
NDT :
heu, je trouve un peu bizarre que Mars mange des pommes de terre crues ! Outre que c'est très mauvais, c'est en plus très indigeste voire même nocif. J'ai même vérifié que potatoe signifiait bien pomme de terre (lol). Mais bon, s'il aime ça le cher ange ... pourquoi pas ?
Pas trouvé le terme 'riffle' alors j'ai traduit par 'nounours' parce que je trouvais ça drôle et mimi. Mais si quelqu'un a la traduction ...
pas trouvé non plus la signification du mot « IcKle ». Si quelqu'un peut me renseigner pour que je corrige éventuellement ?
PS : On est priés de ne pas taper sur la traductrice pour la fin du chapitre SVP !