LE CHOUCHOU DU PROF (Teatcher's pet)
Le rythme de parution ne sera pas forcément régulier, ça dépendra de mes vacances et de mon emploi du temps. Et puis aussi de ma motivation ! Sans compter l'emploi du temps de ma toute nouvelle correctrice, j'ai nommé Orélye. D'ailleurs j'en profite pour la remercier encore de son aide rapide et judicieuse sur plusieurs passages un peu épineux. Gros Bizzoux Orélye !
Et merci aussi aux gentilles revieweuses :
Orelye (une nouvelle fois) qui a coiffé sur le poteau Lanya pour le job !
C'est trop gentil de t'être proposée, Lanya ! Merci beaucoup mais j'avais déjà engagé Orelye quand j'ai reçu ta proposition (lol). Et je ne veux pas prendre trop de correctrices, ça retarderait d'autant les parutions. Toujours est-il que c'était hyper sympa !
Mais si tu vois une faute ou une erreur, rien ne t'empêche de me les signaler, bien au contraire, je ferai une mise à jour du texte (même si ce site n'est pas des plus pratique pour ça !).
Gred : he oui il est tout mimi Remus ! Comme d'hab quoi !
Nytshade : oui notre Sirius est mimi aussi en beau ténébreux machiavélique !
Alana Chantelune : MDR ! À vrai dire j'ai du mal à distinguer qui est dessus ou dessous : ils sont trop emmêlés ! Mais peut-être qu'en effet, le piégeur va se retrouver pris à son propre piège !
Miss Zabini : Tsssss ! Pas bien ça de ne pas lire les notes de l'auteur ! (lol). Donc je reprends : les 3 garçons ont 18 ans. Mumus a à peine 20 ans. Ce qui ne fait pas une grosse différence d'âge entre eux ! Sinon on aura quelques explications sur sa scolarité dans un chapitre ultérieur. Et quant à savoir si ce petit jeu va lui retomber dessus ... sans me mouiller beaucoup, c'est en effet fort probable !
Miss JaD : Merci beaucoup pour les compliments Miss toute rouge . Et aussi pour la proposition, mais comme je l'ai mis plus haut j'ai trouvé Orelye pour m'aider. Et non je n'ai pas d'avance, mais il s'est trouvé que j'ai eu quelques jours de vacances qui m'ont permis de bien avancer dans le chapitre 2.
Et j'espère que tu publieras rapidement la suite de ta traduction de la fic de Mysid. Un petit bijou pareil !
Oxaline : Merci à toi, c'est très gentil. Effectivement cette fic a beaucoup de succès dans sa version originale. Succès mérité je pense.
Alors tu penses que ça ne va pas être si simple pour Sirius par la suite ? T'as peut-être raison ma foi !
Un gros bizzou à toutes !
Précautions d'usage de l'auteur :
Avertissement : léger AU (univers alternatif). Techniquement, si c'était dans l'univers HP, ce serait situé à l'époque des maraudeurs. Soyez également avertis qu'il s'agit d' un slash qui implique une relation entre deux hommes.
James, Peter et Sirius ont environ 18 ans.
Pairings : Sirius Black/Remus lupin
disclaimer : je jure solennellement que je suis prête à beaucoup de choses avec ces personnages, mais que je les rendrai à Mme Rowling dès que j'en aurai terminé.
Résumé : quand le professeur Lupin arrive à Hogwarts, Sirius Black est déterminé à tout pour le faire virer suite à un pari avec James. Et il est prêt à N'IMPORTE QUOI pour gagner ...
NOTE DE L'AUTEUR SUR LE CHAPITRE : Je sais, Sirius est parti de chez lui avant ses 17 ans, mais pour les besoins de cette histoire, il y vit encore pendant les vacances.
La seule façon de se débarrasser d'une tentation est d'y céder. Résistez lui et votre âme dépérira de nostalgie devant toutes les choses qu'elle se sera interdites.
Oscar Wilde, The Picture of Dorian Gray, 1891 (le portrait de Dorian Gray)
CHAPITRE TROIS
« Toc toc. »
« Fous moi la paix. »
« Toc toc ! »
Un oreiller bien lancé atterrit sur le visage de James et il s'effondra de façon spectaculaire. « Peter ! Je suis blessé ! » tombant à genoux, il haleta dramatiquement. « Venge ... ma ... mort ... »
« Non » Peter ne daigna même pas lever le nez du livre de textes qu'il était en train d'étudier.
Sirius grogna et roula sur le dos puis, s'asseyant, il se frotta les yeux du dos de la main. Les cheveux en bataille, le visage pâle et le regard hébété, il n'était visiblement pas au mieux de sa forme – ce que James s'empressa de souligner d'une voix bien forte.
Un nouvel oreiller le toucha à la tête.
« Ouch ! Sirius, fais attention avec ces trucs là ! Ça fait vraiment mal ! »
Sirius fronça les sourcils et dégagea ses jambes hors des draps. « J'ai mal à la tête, Potter, et tu ne fais rien pour arranger les choses. » grogna-t-il. « Pourquoi tu ne descendrais pas dans la Salle Commune par exemple ? Tout ce que j'aimerais c'est un peu de calme. »
« Désolé mon pote. Lily est un peu en rogne contre moi en ce moment ... J'ai trouvé plus prudent de remonter ici. » L'expression de James balançait entre gaieté et irritation. « Écoute, pourquoi tu n'irais pas voir Pomfresh ? Elle pourra sans doute te donner quelque chose pour te remettre d'aplomb. » Il sourit et s'assit au bord du lit de son ami, boxant affectueusement l'épaule de Sirius. « Je vais même y aller avec toi si tu veux. »
« Non ! » Sirius le regardait vaguement alarmé. « J'ai été viré de l'infirmerie souviens toi , Pomfresh a juré que si je revenais avant trois mois, elle m'attacherait sur une chaise, me briserait tous les os et ensuite s'assurerait qu'ils repoussent très lentement. » il frissonna et balança ses jambes hors du lit. « Peut-être qu'un peu d'air frais me fera du bien. »
« Tu veux toujours que je vienne ? » offrit James, tout en faisant voler mentalement de la Gomme de limace appartenant à Peter pour l'amener à portée de mains.
« Nan, j'ai besoin de paix et de tranquillité. Je ne serai pas long. » Sirius se leva et enfila une luxueuse paire de bottes. « Je vais juste marcher un peu autour du château et je reviens. »
« D'accord. » James jeta un coup d'oeil par la fenêtre et eut un regard légèrement dubitatif. « Il fait un temps de chien dehors mon pote, tu devrais prendre une cape avec toi. »
« Tu te prends pour ma mère ou quoi ? Sirius sourit à son ami tout en attrapant négligemment la dite cape.
James frissonna. « Le prends pas mal Sir, mais je préférerais être bouffé par un dragon que me retrouver associé avec cette misérable chauve-souris. »
« Ouais. » le visage de Sirius se ferma l'espace d'un instant tandis qu'il se détournait pour gagner la porte du dortoir. « Bon, on se revoit tout à l'heure les gars »
« Sois prudent » la voix de James résonna derrière lui avant que la lourde porte de chêne ne se referme avec un bruit mat.
James se renversa en arrière sur le lit de Sirius et fixa le velours rouge au-dessus de lui. « hey Peter ? »
« Mmmm ? » la voix de Peter semblait distraite pendant qu'il était occupé à feuilleter son livre, cherchant une référence sur le Magyar à Pointes – une créature qu'ils étudiaient en cours de Soins aux Créatures Magiques.
« C'est moi ou Sirius a semblé réticent à propos de sa famille ces derniers temps ? »
« Maintenant que tu le dis, » Peter ferma le livre avec un bruit sec et leva le nez, « Il n'en parle presque plus et il cherche à éviter le sujet. »
« Tu penses qu'il a des problèmes chez lui ? » James semblait inquiet tandis qu'il se rasseyait lentement tout en se passant une main dans les cheveux. « Je veux dire, je sais que sa famille est horrible voire pire, mais, y'a quelque chose de bizarre ... » Il soupira et repoussa ses lunettes sur son nez. « On dirait qu'il n'a jamais été si proche d'eux. C'est vrai, d'habitude on a droit au moins à une petite histoire croustillante, ou bien il nous lit quelque chose venant d'eux, mais hier il a reçu une lettre de sa mère et il ne m'en a pas encore dit un mot. »
« Peut-être qu'il a eu une discussion avec eux. »
« Il a toujours eu des discussions avec eux. » répondit James.
« Eh bien ... » Peter fit une pause et retira une Gomme de limace du pot dans lequel il les gardait. « Peut-être que cette fois c'était pire que d'habitude. »
Il reçut un regard neutre de James. « Ouais, mais quand même ... »
L'autre garçon leva les yeux en signe d'impatience. « Peut-être que quelque chose de vraiment sérieux s'est produit cette fois. Peut-être qu'ils ont eu une énorme dispute »
« Elles sont toujours énormes. » remarqua James.
Peter abandonna. « Eh bien on ne le saura que quand Sirius nous en parlera, pas vrai ? »
/'Sirius ...'/
Il était complètement transi par le vent glacial qui emportait la chaleur de son corps et cinglait ses joues au point qu'il ne sentait plus la douleur. Autour de lui, la pluie battante le trempait jusqu'aux os malgré l'épaisseur de la cape et plaquait ses cheveux en les dispersant contre son visage et dans son dos. Le morceau de papier s'agitait entre ses doigts pâles et son encre se barbouillait et s'estompait déjà.
/ 'Sache que tu nous dégôutes ton père et moi . Nous avons appris que tu nous avais caché que tu partageais ton dortoir depuis déjà six ans avec un garçon d'origine moldue. Tu sembles penser qu'il s'agit d'une chose sans importance, qu'il était inutile de mentionner. '/
Foutu Régulus et son foutu espionnage, pensa-t-il avec rage.
/'Mais à quoi pensais-tu ? Tu aurais dû demander à changer de chambre dès le début de ta première année. Nous allons tout de suite écrire au Directeur pour l'informer que s'il désire mélanger les sangs purs avec la racaille, c'est son école, mais que toi, en tant que Black, tu dois être soustrait immédiatement à cette présence intolérable.'/
/'Une autre chose qui nous a été signalée, c'est ton manque d'assiduité dans ton travail scolaire. Tu as constamment des ennuis, le plus souvent parce que le fils Potter t'y a entraîné. Bien que nous appréciions qu'il soit un sang pur, tu devras éviter sa compagnie dorénavant et te consacrer à tes études comme le fait ton frère. Sois assuré que, si tu ne t'attaches pas plus ardemment à porter haut le nom des Black, nous n'hésiterons pas à te retirer de cette école et à te placer ailleurs.'/
C'était tout. Rien de plus. Pas de « passe une bonne année, fils », ou encore, « nous t'aimons et te reverrons bientôt », juste une écriture froide et sévère dans la forme comme dans le fond. La lettre n'était même pas particulièrement longue, mais rédigée sur le même ton injurieux et méprisant auquel il était habitué chez lui.
Froissant la lettre dans la poche de sa robe, Sirius rejeta la tête en arrière, laissant la pluie ruisseler sur son visage. Il poussa un long soupir et sentit ses mains se fermer involontairement en poings serrés alors qu'il repensait au billet cruel et désinvolte.
'Je les hais', pensa-t-il avec ferveur en s'adossant au mur du château avec un bruit sourd, 'JE LES HAIS ! '
Le visage durci, il se tourna et sortit un paquet de cigarettes de sa poche. Sans se soucier du fait que les élèves n'étaient pas autorisés à fumer dans l'enceinte de l'école, il en alluma une et s'adossa de nouveau au mur, fixant dans la nuit, le ciel sombre et nuageux.
'Toute ma vie, je n'ai reçu d'eux que des brimades,' pensa-t-il douloureusement; 'Je n'étais pas le fils qu'ils auraient voulu et je n'étais pas la fille qui aurait pu leur apporter richesse et honneurs par son mariage. Je ne les ai jamais laissés me piétiner comme Régulus l'a fait, mais malgré leurs encouragements pour que je sois fier et fort, ils m'ont haï quand je me suis dressé contre eux. Ils ne sont qu'un ramassis d'hypocrites. '
Un petit sourire triste tordit les lèvres de Sirius tandis qu'il sortait la lettre à nouveau, ne pouvant s'empêche de la relire – un peu comme une blessure qui aurait besoin d'être continuellement sondée pour réveiller la douleur. 'Rien n'est perdu pas vrai ? ' Il s'adressait à la lettre silencieusement, incapable à présent de bien distinguer l'écriture à cause de la pluie qui avait détrempé le papier. 'Vous continuez à diriger ma vie à distance. Vous ne pouvez pas supporter que je veuille être une personne à part entière plutôt qu'un Black '.
Son visage se figea en une expression glaciale tandis qu'il continuait à fixer le papier.
'Très bien, puisque c'est ainsi, c'est terminé. Je ne joue plus à vos petits jeux. Plus maintenant. C'est ma vie à présent, et il n'est plus question que vous m'imposiez vos règlements'.
Un mouvement soudain, brusque, et la lettre fut déchirée, réduite en lambeaux et emportée au loin dans la nuit par le vent tournoyant.
'Ne croyez pas que vous pouvez me dicter ma conduite à présent,' pensa Sirius en regardant le dernier morceau de papier voleter dans l'herbe. 'j'ai ma propre personnalité ... je me créerai mes propres règles.'
Ses lèvres se tordirent dans un demi sourire, et malgré l'amertume qui se lisait sur son visage, il se sentit soudainement plus léger quand il tira une bouffée de sa cigarette.
« Vous n'êtes pas censé fumer à proximité du château. » Une voix polie, bien éduquée le réprimandait, surmontant le hurlement des bourrasques de vent.
Sirius sursauta et jura quand la cigarette lui échappa des mains pour s'éteindre d'elle-même sur le sol détrempé par la pluie. Il leva la tête et vit Remus qui se tenait debout face à lui, le visage sévère, les bras étroitement croisés sur sa poitrine alors qu' à l'évidence il essayait de ne pas frissonner.
Pendant un long moment, ce fut le silence – aucun des deux hommes ne prononçant une parole - seul s'entendait le martellement de la pluie, qui continuait à tomber dru autour d'eux.
« Désolé, » finit par dire Sirius, « mais j'en mourais d'envie. » Il décocha au professeur un sourire en coin. « Très mauvaise habitude ; je ferais mieux de ranger le paquet je crois. »
Remus approuva, lèvres serrées. « En effet. Et en passant, je suppose que vous n'avez aucune idée de ce qu'est ceci ? »
Sirius jeta un coup d'oeil à la main tendue du professeur et se figea, horrifié. Entre les longs doigts pâles, pendait un morceau de parchemin – les restes de la lettre.
« Heu ... non. Je devrais ? » Même à ses propres oreilles, sa voix sonnait manifestement trop désinvolte - forcée.
« Il n'y a personne d'autre ici. Puis-je vous rappeler Mr Black que l'on ne doit pas jeter ses détritus n'importe où. » Un sourcil doré s'était levé, désapprobateur, mais l'effet voulu fut réduit à néant par le brusque tremblement du professeur qui resserra encore plus étroitement ses bras autour de son corps.
« Vous avez froid. » La voix de Sirius était douce, à peine audible au milieu des éléments déchaînés.
« Bien sûr que oui. » le ton du professeur se voulait sévère, mais le coeur n'y était pas vraiment. Une goutte se formait à l'extrémité de son nez et ses cheveux étaient plaqués sur son crâne. « Je suis sorti pour m'assurer que vous alliez bien, mais ... je préférerais que nous rentrions. » Il se passa une main sur les yeux, chassant la pluie qui brouillait sa vision. « s'il y a quelque chose dont vous voulez parler, je pense qu'il serait préférable d'en discuter à l'intérieur. »
Il y eut un silence légèrement pesant et embarrassant, avant que Sirius ne hoche la tête.
« Non merci professeur. Mais c'est vrai que je ferais mieux de rentrer. Il n'y a aucun problème, donc je ne voudrais pas vous faire perdre votre temps. »
Remus le fixa, les yeux attentifs et sérieux sur son visage pâle. « Vous êtes sûr ? »
« Oui, tout à fait sûr. » Sirius essaya de se passer une main dans les cheveux mais les découvrit très emmêlés et abandonna.
« Désolé de vous avoir fait sortir par ce temps. »
« Je vous ai vu de la fenêtre de mon bureau, et j'ai pensé qu'il était un peu tard pour qu'un élève erre seul dehors par un temps pareil. »
« Oh ... »
Nouvelle pause.
'C'est bien ma veine' pensa Sirius 'Mais pourquoi je ne suis pas rentré plus tôt aussi ?'
« Eh bien, si vous êtes sûr qu'il n'y a rien de grave ... » poursuivit Remus d'un ton dubitatif.
« Oh absolument » Sirius s'efforçait d'ajouter une pointe de vivacité dans sa voix. « Rien du tout. Bon eh bien, s'il n'y a rien d'autre professeur, » Il parlait plus fort pour couvrir le hurlement du vent qui s'était amplifié, « Je vais rentrer me coucher. »
Il fit demi-tour et se dirigea précipitamment vers le grand Hall, conscient qu'un regard vif aux yeux noisette suivait chacun de ses pas.
Il ouvrit la porte du château à la volée et, après l'avoir refermé derrière lui, il s'adossa contre elle tandis que sa cape égouttait une eau boueuse sur les dalles.
Quelque part au loin, on pouvait entendre l'habituel murmure de la vie et la voix haut perchée de Peeves qui terrorisait un groupe de première année.
« Stupides première année, bande de bons à rien, quel dommage d'avoir à rapporter ceci à Rusard » disait le fantôme. « Qu'est ce que vous cachez ? »
' Oui ...' pensa Sirius tristement, laissant échapper un éternuement involontaire, 'Qu'est-ce-que je cache ?'
'Il cachait quelque chose .'
Remus était assis à son bureau, une main sous le menton, les yeux dans le vague. Une tasse de thé fumait paisiblement à portée de main, et face à lui, une pile de copies attendait d'être corrigées. Quoiqu'il en soit, il ne faisait pas son travail ; au lieu de ça, il se tenait assis là pensant à son élève solitaire – un sujet qui, sans aucun doute, aurait fait bouillir le sang de plus d'un professeur dans leur petit comité.
'Il n'agissait pas de manière désinvolte ou malveillante ... rien de tout ça. Il était juste ... tendu, nerveux, hésitant.' Le professeur se rembrunit et sirota une gorgée de thé l'esprit ailleurs.
'On aurait dit qu'il n'était pas dans son état normal.'
« Remus ? »
Le visage de Dumbledore apparut soudain dans le champ de vison du professeur et celui-ci sursauta, renversant son thé.
« P... professeur Dumbledore. Je .. heu .. je ne vous attendais pas Monsieur. »
« En effet. » Le vieux sorcier s'installa d'office dans le confortable fauteuil près du feu chauffage. « J'ai frappé plusieurs fois, mon cher garçon, mais il n'y a pas eu de réponse. J'espère que vous me pardonnerez mon intrusion. » Il eut un sourire dénué de tout remord. « Vous étiez perdu dans votre propre monde »
« Je réfléchissais. » Remus se secoua et se leva de son siège pour regarder par la fenêtre.
« Vous savez, » dit soudainement Dumbledore, « les Grecs pensaient que Sirius était un signe du diable. »
« Je vous demande pardon ? » La confusion se lisait clairement sur les traits du jeune professeur tandis qu'il fixait le directeur.
« Sirius, l'étoile du chien. »
« Oh je vois. » Visiblement il ne voyait pas du tout, mais tenait néanmoins à se montrer poli.
Dumbledore sourit, puis joignant les mains il étudia ses ongles. « Quoi qu'il en soit, je ne crois pas que notre Sirius soit le diable. Pas plus que je ne le croie complètement hors d'atteinte de toute influence sur sa conduite disons ... bien souvent excessive et espiègle »
« Oh .. bien. » Remus ne voyait pas où tout ceci conduisait, ni, en tout état de cause, pourquoi Dumbledore avait éprouvé le besoin de venir lui parler.
« J'ai noté Remus, que vous ne sembliez pas avoir la même attitude dégoûtée envers le jeune Mr Black que la plupart des professeurs. »
Dumbledore sourit benoîtement derrière ses bésicles. « De fait, vous sembliez assez inquiet pour lui. Tout ceci m'a amené à me demander si, peut-être vous ne seriez pas la réponse à toutes nos prières. »
« Je ne vois pas .. » Remus bafouillait, son estomac faisait des noeuds alors qu'il commençait à avoir le pressentiment de ce qui allait suivre.
Dumbledore leva un doigt, arrêtant toute protestation. « J'ai aussi noté que vous aviez suivi Sirius dehors tout à l'heure, ceci à votre mérite bien entendu » le directeur paraissait pensif. « Sirius n'a pas eu une vie facile, et il est souvent très difficile de parler avec lui. Il refuse ni plus ni moins de se fier aux adultes. » il soupira et se leva. « Je vous demande simplement de garder un oeil sur lui pour moi s'il vous plaît. L'année qui vient ne va pas être facile pour lui et ce serait une bonne chose qu'il ait un Mentor. »
« Un Mentor ? » croassa Remus, osant à peine en croire ses oreilles. Sirius n'avait certainement pas démontré qu'il pensait à Remus comme à un Mentor.
« Oui, pourquoi pas ? » Dumbledore fit une pause, une main sur la poignée de la porte. « Sirius a été ... traité cruellement par sa famille. Je pense qu'il serait très profitable pour lui d'avoir l'exemple d'un adulte tel que vous.
« Mais je suis ... »
« Seulement âgé d'un an de plus ? Un loup-garou ? » Dumbledore sourit à nouveau. « Mais mon cher garçon, ça ne vous a jamais arrêté auparavant. »
La porte se referma derrière lui avec un 'clic' paisible qui sonna comme la note finale de son funeste destin aux oreilles abasourdies de Remus.
« Tu dois l'avoir effrayé, Sirius » commenta Lily, redressant sa chaise sur ses deux pieds. « Il n'a jamais été aussi en retard. »
« Je ne suis pas surpris, » commenta une voix derrière le petit groupe d'amis, « Un seul regard à cette tronche de cake de Black serait suffisant pour faire fuir toute personne normale. »
« Va te faire foutre Snape. » Sirius ne prit même pas la peine de lever le nez du morceau de parchemin sur lequel il rédigeait frénétiquement une note hâtive.
James regarda le Serpentard rejoindre sa place près de Lucius Malfoy dans le fond de la classe, avant de retourner son attention vers Peter, Sirius et Lily.
« Je suis surpris que tu n'aies pas trouvé une meilleure réplique que ça, Sir. Tu nous a habitués à mieux quand ça vient de Snape. »
« Mmm, oui peut-être. » Signant le parchemin d'un large paraphe, Sirius examina son travail puis plia soigneusement la note par le milieu. « Ceci dit, Snape est une erreur de la nature alors pourquoi dépenser de l'oxygène inutilement pour lui ? » Et comme pour souligner ses dire, il repoussa sa chaise bruyamment.
« Où est-ce que tu vas ? » demanda Peter, « le Professeur Lupin sera là d'une minute à l'autre. »
« Pas loin. » Sautillant jusqu'aux premiers rangs, Sirius déposa la note sur le bureau, puis revint en hâte au moment où l'écho des pas du jeune professeur résonnait à l'extérieur sur la pierre du couloir.
« Qu'est ce que c'était ? » s'écria Lily en se redressant pour essayer de voir où exactement Sirius avait déposé la note. « Tu n'es pas en train de faire une farce n'est-ce pas ? »
« Certainement pas ! » Sirius eut l'air blessé. « Ca ne me serait même pas venu à l'idée. »
« Il vaudrait mieux pas, » murmura James au moment où Remus pénétrait dans la classe, « Parce que si c'est le cas, je ne suis pas au courant »
Sirius ne répondit pas. Son attention étant à présent toute entière rivée sur Remus qui, après avoir déposé sa serviette à terre à côté du bureau fixait maintenant le petit morceau de parchemin en face de lui.
Il le prit avec hésitation comme s'il devait exploser (une sage précaution, pensa Sirius), et déplia doucement le mot.
Il paraissait plus mince que quand il l'avait vu la dernière fois – deux jours auparavant – et Sirius l'examinait pensivement, la main sous le menton. Il paraissait malade aussi. Des ombres sombres cerclaient ses yeux et sa peau semblait encore plus pâle. Sa silhouette apparaissait maigre sous sa robe et il semblait boiter légèrement – soulageant sa jambe gauche comme s'il lui était douloureux de s'appuyer dessus.
Sirius se dit qu'il devenait plus pâle encore en lisant la note .
/Cher professeur,
J'aimerais avoir une conversation privée avec vous à propos de ces sorts. Pourrions nous nous rencontrer à Pré-au-lard ce week-end ?
Bien à vous,
Sirius./
Remus fixa la note, les yeux élargis, puis l'élève qui souriait, une lueur machiavélique dans ses yeux gris tandis qu'il s'adossait à sa chaise, envoyant ses cheveux derrière une épaule.
'Oui professeur, j'aimerais bien avoir une discussion à propos de ces sorts.'
Sirius eut du mal à retenir un sourire triomphant tandis qu'il lançait un coup d'oeil à James qui leva un sourcil.
'T'as peur maintenant ?'
Hésitant, Remus ramassa la note et la fourra dans sa poche en faisant un bref signe de tête à Sirius dont le sourire s'élargit encore.
'Tu devrais pourtant ...'
A suivre ...
Note de moa : Un petit commentaire ?