Un nouveau petit chapitre, ça vous dit ? J'espère qu'il vous plaira tout autant. Merci encore aux gentilles personnes qui ont pris le temps de laisser un petit mot.

Si vous parlez deux, trois mots d'anglais, n'hésitez pas à laisser un petit mot à Nuitah pour sa fic Vous pouvez même le laisser en Français. Je sais que ça lui ferait extrêmement plaisir. Elle vit en ce moment des moments très difficiles dans son pays et un petit mot d'encouragement ça peut donner un peu de courage supplémentaire.

Au sujet des pieds froids -

« Je ne monterai pas sur ton Engin de Malheur, Sirius, inutile de me le demander ».

Sirius, qui se tenait juste devant lui, un casque à la main et la bouche ouverte prêt à parler, fronça les sourcils et alla s'asseoir sur une pierre. Ils se tenaient tous les deux dans leur joli petit jardin, devant leur jolie petite maison dans un joli petit village anglais. Remus ne savait pas ce qui lui avait manqué le plus durant leur séjour en Amérique moldue ; être séparé de la communauté de la Magie, ou la vie en Angleterre. À présent, moins de deux ans avant l'entrée de Harry à Poudlard, ils pouvaient enfin profiter des deux.

C'était une belle journée, pas trop froide. Remus faisait du jardinage et Sirius boudait.

'Mais Moony » gémit-il « Tu ne montes JAMAIS avec moi , c'est pas juste ! »

« Mon cher Padfoot, tu es censé servir d'exemple à un certain garçon de neuf ans, pas l'inverse. Geindre ne servira qu'à te faire envoyer dans ta chambre, et je sais combien tu t'y ennuies. »

« Seulement quand j'y suis seul ». Il fit un clin d'oeil et Remus ne put s'empêcher de sourire, ce dont Sirius tira immédiatement parti. « Allez Rem, tu aimeras ça, c'est la chose la plus fantastique qui soit ! »

« La plus fantastique ? » Remus leva un sourcil plein de sous-entendus.

« Bon, on va dire que c'est en bonne place sur la liste des choses les plus fantastiques » répondit Sirius d'un air coupable. Mais il savait qu'il avait perdu la bataille. Si seulement il avait appris à réfléchir avant d'agir, la vie comporterait beaucoup moins de Remus victorieux. Et peut-être aussi un peu plus de Sirius victorieux.

« Qu'est-ce que tu fais ? » Harry pénétra dans la cuisine où Sirius était assis, semblant se concentrer ardemment sur sa tâche.

« Je tricote, enfin, il me semble » Sirius leva les yeux sur le garçon, quelque peu embarrassé. « En fait je n'en suis pas vraiment sûr. Tricoter était l'idée générale, mais les choses se déroulent rarement comme on le voudrait. »

Harry regarda avec scepticisme la masse informe de laine entassée sur la table de la cuisine. « Ça ressemble à une masse informe de laine » émit-il. Le jeune Harry avait découvert les merveilles du sarcasme et à l'âge de neuf ans, en usait sans modération. Il devenait très difficile de savoir quand il était cynique ou quand il s'agissait de son innocence enfantine.

« Ça ne ressemble pas à des chaussettes alors ? » demanda Sirius avec espoir.

Harry secoua la tête. « Désolé. Mais ça pourrait être une couverture de bébé chameau. » Offrit-il généreusement.

« Oh, si seulement les pieds de Moony ressemblaient à des bébés chameau. » constata Sirius gravement. Harry pouffa de rire.

« C'est pour quoi faire les chaussettes ? » demanda-t-il.

« Hé bien mon petit Harry, voici exactement douze ans et trois jours que Moony et moi avons enfin trouvé un moyen de nous avouer nos sentiments réciproques. »

Harry haussa un sourcil. Sirius pensa en souriant qu'il ressemblait à Remus un peu plus chaque jour. Il avait découvert depuis longtemps que les qualités d'un enfant ne devaient pas seulement à la génétique.

« Ne sois pas si blasé petit imbécile, c'est un événement d'une haute importance dans nos vies. Y compris dans la tienne. Est-ce que tu crois que j'aurais pu t'élever tout seul, sans mon Moony ? »

« Non, je serais probablement mort d'un empoisonnement par le sucre avant quatre ans. » dit Harry pensivement.

(Ça c'était sans nul doute du sarcasme.)

« Vraisemblablement. Donc tu vois, je dois montrer à Moony combien je l'apprécie. »

« En lui offrant des chaussettes ? »

(Encore du sarcasme, ET un sourcil levé pour le souligner. Tout en Moonyattitude cet enfant.)

« Pour quelque raison bizarre, Moony ne jure que par les cadeaux faits maison, et ses pieds sont toujours glacés en hiver. »

« Tu devrais lui préparer ton punch spécial fêtes. Ça le réchaufferait, et au moins, ça tu sais le faire. »

Sirius plissa les yeux en une menace hautaine (Harry avait aussi adopté cette attitude là, mais il l'utilisait seulement face à Remus, pour des raisons qui lui étaient propres.)

« Je vais lui offrir des chaussettes, même si c'est la dernière chose que je dois faire ! » déclara Sirius, et cela mit fin à la discussion.

« Qu'est ce que tu fais à ce casque ? » Harry se tenait derrière Remus qui pointait sa baguette en direction du casque de moto de Sirius.

« J'essaye de trouver quel sort le rendrait aussi invulnérable que possible. » Remus sourit d'un air d'excuse.

Harry utilisa le fameux 'plissé des yeux' à la Sirius. « Pourquoi tu ferais une chose pareille alors que tu as juré que jamais tu ne t'approcherais de l'Horrible Monstre de Sirius ? »

« Engin de Malheur, Harry, tu as uniquement le droit d'utiliser l'expression Engin de Malheur. Padfoot ne doit pas découvrir les autres noms que je donne à cette Chose » s'empressa de dire Remus. « Et tu n'es pas non plus autorisé à l'appeler une Chose, d'accord p'tit loup ? » ajouta-t-il après quelque réflexion.

« Est-ce que j'aurais droit à un second morceau de gâteau au chocolat si je dis oui ? » sourit Harry d'un air charmeur.

Il agit un peu plus chaque jour comme Sirius, pensa Remus secrètement ravi. Il aimait retrouver Sirius dans Harry.

« Pas de chantage, petit ver de terre, mais je pourrais décider que tu es assez grand pour avoir un second morceau maintenant malgré tout. Ces choses là arrivent parfois. » continua Remus d'un air vague.

Harry sourit à nouveau de son air charmeur. « Donc tu vas monter sur l'Engin de Malheur ? »

« Je pense que oui. » dit Remus en haussant les épaules. « C'est un cadeau. Un cadeau qui, je pense, rendra Padfoot heureux. Ce sadique adore me voir avoir peur. »

« C'est vraiment un très joli cadeau. » répondit Harry sincèrement avant d'emporter son second morceau de gâteau au chocolat de la journée.

« Il s'est endormi. » annonça doucement Remus en arrivant au bas des marches. « Tu l'as bien épuisé avec ta leçon de vol «rapide et basique » tout à l'heure. »

« Oh mais c'est naturel chez lui Rem. Il va devenir un excellent joueur de Quidditch . » Sirius était encore très enthousiaste. Ou peut-être était-il déjà enthousiaste pour autre chose. « C'est l'heure des cadeaux ! « déclara-t-il gaiement.

« Toi d'abord. » dit Remus en souriant.

Sirius hocha la tête et lui tendit un présent, impossible à identifier d'après l'emballage.

Remus l'ouvrit lentement, avec précautions et fronça les sourcils pendant un moment. « Est-ce que j'ai droit au bébé chameau avec, Pads ? » finit-il par demander.

« Qui est influencé par un certain garçon de neuf ans maintenant ? » demanda-t-il, légèrement irrité. « Ce sont des CHAUSSETTES ! » précisa-t-il à un Remus tout confus et qui s'efforçait de ne pas rire.

« Merci Padfoot, j'apprécie beaucoup. Et bien sûr que ce sont des chaussettes, je le vois bien maintenant. » dit Remus avant de l'enlacer. (1)

« Et toi, ton cadeau ? Ce n'est pas encore un dictionnaire n'est-ce pas ? Tu sais que je m'en fiche pas mal que 'graisseusement' n'existe pas. » s'exclama Sirius.

« Ce n'est pas un dictionnaire Pads. Et pourtant tu ne DEVRAIS PAS dire à Harry que Severus marche 'graisseusement' quand on le voit dans la rue. » ce-disant, Remus recula vers la porte. « Mon cadeau est dehors. »

« L'observation des étoiles l'année dernière était merveilleuse Moony, mais le ciel est affreusement nuageux aujourd'hui. » constata Sirius, essayant de cacher son désappointement.

« Il ne s'agit pas d'observer les étoiles Padfoot. » dit Remus et il ouvrit la porte. « Suis-moi. »

« Tu es ... » Sirius fixait Remus d'un air incrédule.

« Oui. » répondit Remus, essayant de paraître déterminé.

Ils se tenaient tous deux devant la moto de Sirius, la regardant avec des niveaux d'appréciation différents.

Puis Sirius leva les yeux vers Remus. « C'est un cadeau merveilleux, Rem. Le plus beau vraiment, mais tu n'as pas à faire ça. Je sais que tu ne le désires pas. »

Remus lui prit la main. « Hé bien, quelque part je le veux. Et dans tous les cas, j'aurai tes chaussettes pour m'aider à protéger mes pieds du froid. » continua-t-il, ardemment déterminé cette fois.

Sirius l'embrassa et lui tendit le casque, à présent invulnérable. « Alors monte ! » dit-il joyeusement. Il avait rêvé de dire ces mots à Remus depuis des années.

Et Remus monta – ou plus exactement, grimpa maladroitement sur l'Engin de Malheur. Il enserra les hanches de Sirius (assez étroitement), et ferma les yeux. Alors ils s'envolèrent.

« C'est trop fantastique, même pour la liste des choses les plus fantastiques » pensa Sirius.

« C'est pas si mal après tout. Et mes pieds sont au chaud » pensa Remus

A bientôt pour le 3ème

(1) – Je ne sais pas vous, mais moi, ça me fait irrésistiblement penser au 'pull pour descendre la poubelle' tricoté par Thérèse !