Une Heure avant l'aube
Série : Naruto
Auteur : Nadramon
Genre : Angst, Romance.
Couples : Alors, pour le coup, c'est hétéro-shounen-ai, ce qui signifie qu'il y a des couples hétérosexuels, et d'autres homosexuels, donc homophobes s'abstenir. (Mais vous n'aurez aucun lemon, ça, c'est garanti !) Je vous les dévoile pas maintenant, mais je vous annonce qu'on commence l'histoire avec un sens unique et un triangle, et que nos amis vont avoir un mal de chien à se caser… C'est comme ça que c'est intéressant ! XD
Disclaimer : Bon, c'est une fic AU (Alternate Universe), ce qui veut dire que les personnages ne m'appartiennent pas, mais que je les mets dans un environnement qui n'a rien à voir avec l'œuvre d'origine. Pas de ninja, donc, et place au vampirisme ! (Mais je n'ai toujours aucun droit sur qui que ce soit… T.T)
WARNING : Vampire fic (religieux trop stricts avec Satan et ses rejetons s'abstenir), shounen-ai (pas d'homophobes), langage parfois assez…vert (dehors les enfants influençables), violence à venir (mais si vous lisez Naruto, ça devrait aller…), et bien sûr Angst, donc âmes sensibles, prenez garde. (Remarque, je pense que vous pourrez trouver bien pire ailleurs…) En passant, beaucoup voient des allusions érotiques dans le vampirisme, donc il est possible qu'il y en ait de légères, mais à la base, c'est pas ma tasse de thé, donc pas trop de soucis à se faire à priori de ce côté…
Bonjour à tous, ravie de vous voir, chers lecteurs zet lectrices ! Je renonce ici à la règle de n'écrire qu'un seul pavé à la fois, ça bloque trop pour mon autre fic… (Mais je ne l'abandonnerai pas pour autant !) Donc, en attendant, je me livre à de nouvelles expériences !
Ayant pu constater que si en anglais, les Vampire fics ne manquaient pas dans la section Naruto, il ne s'en trouvait aucune francophone, je m'empresse d'y remédier !
Une vampire fic, c'est une fic AU dans laquelle certains persos se retrouvent vampirisés, ou tout simplement embarqués dans des histoires de vampires. Les vampires, je ne pense pas avoir besoin de les présenter… En revanche, je tiens à signaler avant de commencer que j'ai pris la peine de me documenter, et que les versions différentes sont nombreuses. Je ne retiendrai donc pas tous les aspects vampiriques, et en exploiterai certains sans doute moins connus du public. Je crois tout de même pouvoir citer comme majeures sources d'inspiration la nouvelle Oupires d'Alexis Tolstoï, Je suis une légende de Richard Matheson, Carmilla de Sheridan Le Fanu et bien sûr Dracula de Bram Stoker. (Je vous recommande vivement les quatre si vous vous intéressez aux vampires. Ils résument bien toutes les approches possibles.)
Sur ce, j'espère me montrer à la hauteur de la tâche, et je vous souhaite une bonne lecture !
On this dark winter's night
Darkness becomes this child
Bless this night with a tear
For I have none, I fear(Sonata Arctica: Broken)
Ainsi enfante la nuit
[Il y a six ans.]
Tout juste deux heures et demi du matin. Il a fait vite. Les vieux rituels se font à minuit. Et il a tout de même eu le temps de faire un tel carnage et de partir… Rien d'étonnant à ce que je l'ai senti d'aussi loin. Son pouvoir semble réellement hors du commun. Surtout pour un « nouveau-né ».
L'odeur du sang est partout. Les cadavres aussi. Ils pullulent, sur le pas des portes, au milieu du chemin, dans les maisons… Un vrai massacre. Et pourtant, presque tous semblent avoir été tués par surprise. Il a su se montrer furtif. Rapide, aussi. Et diablement efficace. Une telle maîtrise de ses pouvoirs, dès la naissance… Jamais je n'aurais cru avoir un jour droit à une telle occasion.
Je regarde autour de moi. Les autres s'affairent. Ils relèvent les traces, examinent, prélèvent, prennent des notes… Certains suggèrent de dissimuler les preuves de la véritable origine du massacre. Mais il y en a trop. Ils n'auront pas le temps.
Je reporte mon attention sur les cadavres, et je souris. Quels imbéciles. Qu'est-ce que l'opinion des gens normaux peut bien nous faire ? La plupart croit encore à l'hypothèse de la bande de fous qui tue en série afin d'éveiller les superstitions. Les gens penseraient n'importe quoi pour éviter d'avoir à admettre la seule existence du surnaturel. Vraiment aucun intérêt à les encourager. Je ne suis pas là pour ça…
Je me mets en route. Les autres ne font plus attention à moi. Ils ont encore hésité à m'emmener, au début. Mais ils connaissent trop bien mes capacités pour me tenir éloigné, à présent. Elles leur sont précieuses et doivent être développées au plus vite. Et quoi de mieux que l'enquête sur le terrain pour acquérir de nouvelles connaissances ? Je suis déjà capable d'analyser les échantillons les plus compliqués. En prélever moi-même me permet de mieux me familiariser avec. En outre, il est rare que nous ayons tant de sujets d'expérimentation en une fois.
Mais pour l'heure, le prélèvement est également le cadet de mes soucis. Je suis le parcours du meurtrier, de cadavre en cadavre, sans leur accorder un regard. De tout le quartier, il n'a pas épargné une seule maison, semble-t-il. Mais il se dirigeait vers un endroit précis. L'endroit d'où m'est venue cette sensation…
Les autres ne l'ont pas encore senti. S'ils se rapprochent, ils finiront par s'apercevoir de quelque chose. Moi, cela m'a frappé dès notre arrivée. J'accélère. Je veux être le premier sur les lieux !
Finalement, mes pas me conduisent à une grande bâtisse de style médiéval. Elle surplombe les autres, témoignant ainsi de son importance. J'en ricanerais presque. Cette maison semble crier son appartenance au chef du clan décimé. Sans la moindre hésitation, je pénètre à l'intérieur.
L'odeur du sang et de la mort me saisit à nouveau. Les dirigeants n'ont pas été épargnés. Il ne fallait pas s'y attendre… Mais la sensation vient de là, j'en suis sûr. Je la perçois avec plus de précision que jamais. Tant de pouvoir confiné…
Il faut que je garde mon calme. J'inspire profondément pour apaiser les battements de mon cœur, et je me dirige vers un coin de la salle, où je distingue des ombres.
Je croise deux corps au milieu de la pièce. Cette fois, je m'arrête un moment pour les observer. Il s'agit d'un couple. Un homme et une femme, l'un en travers de l'autre, la quarantaine chacun au maximum, et ils sont indéniablement morts. Je jette tout de même un coup d'œil à leurs lèvres, mais je sais que je ne trouverai rien. En revanche, les marques caractéristiques sont bien présentes sur leurs cous. Je m'en détourne. J'ai l'habitude. Aucun intérêt.
Je trouve enfin ce qui m'intéresse. Dans le coin de la pièce, un petit corps est allongé face contre terre, les bras le long du corps, comme les deux autres. Je m'approche et le retourne avec précautions. Le contact est glacé. Les rayons de la lune, qui passent par la fenêtre au-dessus de lui, éclairent son visage.
C'est un garçon très jeune, sept ans à peine, donc un an de moins que moi. Ses cheveux noirs en bataille accentuent la pâleur fantomatique de sa peau. Deux petites marques, comme de deux petites piqûres, ornent son cou. Du sang perle d'entre ses lèvres et dégouline le long de son menton.
D'un doigt, je relève légèrement sa lèvre supérieure, et m'autorise un sourire triomphant. Deux petites canines déjà anormalement acérées surgissent aussitôt. Exactement ce que je supposais !
Je retire ma main et observe le garçon avec une attention redoublée. Il a des traits fins, bien qu'enfantins, et il n'est pas particulièrement grand pour son âge. Plutôt petit, en fait. Je fronce les sourcils. Aucun avantage physique. C'est embêtant. Mais une petite taille peut aussi être un atout.
Je remarque que ses ongles aussi ont déjà un peu poussé. Je reporte mon regard sur son visage. En fait, les germes du vampirisme sont très nets, chez lui. Même sur le plan du charme… Au moins, une chose est sûre, il n'aura aucun mal à trouver sa nourriture.
Cette fois, je ricane pour de bon.
Trêve de plaisanterie. Les autres vont se demander ce qui me retient. Sans perdre un instant de plus, je sors deux aiguilles creuses de ma sacoche, et approche la première de la bouche du garçon. Avec précautions, je recueille un peu du sang qui y perle. Cela fait, j'utilise la seconde pour prélever son propre sang. Dommage que je n'ai pas de membre vivant de sa famille à portée de main. La comparaison aurait été moins incertaine. Il faudra me contenter du sang d'un cadavre…
Mon labeur achevé et mon matériel rangé, je hisse comme je peux le garçon sur mon dos et, ainsi chargé, je sors de la maison. Ils pourront dire ce qu'ils veulent. C'est moi qui l'ai trouvé, je dispose des pleins droits sur son sort.
…
…Froid… J'ai froid…
…
Qu'est-ce que… Qu'est-ce qui se passe ?
…
Il s'était levé tôt, ce jour-là… Une partie de son entraînement. Il avait entendu dire que cela était bon pour la santé.
En dévalant les escaliers, il était tombé sur son grand frère, et s'était arrêté. Immobile en bas des marches, il regardait par la fenêtre, lui exposant son profil. Il ne savait pas s'il l'avait senti arriver ou non. Sans rien changer de son expression figée, ni détourner son regard, il avait murmuré, apparemment sans s'adresser à personne en particulier :
« Ce matin, le soleil se lève pour la dernière fois. »
Il l'avait regardé sans comprendre, avant de se tourner à son tour vers l'astre qui commençait tout juste à s'élever dans le ciel matinal. Il avait rarement eu l'occasion de voir quelque chose d'aussi beau… Et pourtant, une sorte de lourd pressentiment assombrissait l'éclat du soleil levant. Les paroles de son frère raisonnaient comme un glas, et pendant un instant, il était resté à contempler ce spectacle comme si c'était, effectivement, la dernière fois qu'il en aurait l'occasion.
La sensation avait disparu aussi vite qu'elle avait surgi, et il s'était simplement retourné vers son frère pour lui dire bonjour, l'incident déjà oublié…
…
Grand…frère ?...
…
Il était rentré tard… Après l'école, il avait fait un détour par le parc. Pour s'entraîner. Il savait que c'était dangereux, tout seul. Mais il n'avait pas pu résister. Il était resté longtemps… La nuit était tombée…
…
N…Non…
…
Du sang. Partout. Des morts. Une odeur pestilentielle. Leurs yeux révulsés, comme surpris. Leurs gorges sanglantes. Leurs corps… Partout… Sa famille… A perte de vue…
Où étaient ses parents ?
…
Arrêtez… !
…
Morts. Tous les deux. Son frère… « …toi aussi. » Ses yeux… Le sang… Le sol… Les larmes… Rouge. Rouge. Rouge. « Toi aussi. » Dents rouges. Douleur. Brume de sang. Rouge.
…
…NON !
…
Idées confuses. Une main lui tirait les cheveux. Tête rejetée en arrière. Ouvre les yeux. Une blessure à la poitrine. Le sang… Son frère…
« Bois. »
GRAND FRERE !
…
…
…
…Où… je…suis... ?
« Neji-sama ! »
Je détourne la tête de mes expériences pour fusiller mon interlocuteur du regard. Je me fiche que ce soit important. Il m'a interrompu. Et ces recherches sont particulièrement importantes ! Autant que captivantes… Je n'ai encore jamais eu l'occasion d'analyser un sang si riche…
« Le garçon se réveille ! »
Bon. Tout compte fait, cela valait sans doute la peine d'être interrompu. Mais cet imbécile n'a pas besoin de le savoir. Sans lui accorder une parole, je me dirige vers le cercueil dans lequel repose mon hôte depuis déjà deux jours. Effectivement, il est réveillé. En tous cas, il émerge. Il cligne de ses grands yeux noirs, le regard orienté vers le plafond. En premier lieu, seules la fatigue et la confusion se reflètent sur son visage, puis une lueur d'inquiétude allume brusquement son regard. D'un coup, il se tourne vers moi. A ma vue, son expression devient celle de la surprise, ainsi que d'une totale incompréhension. Je souris, satisfait. Tout dans son physique indique que la métamorphose est complète.
« Quel est ton nom ? »
Il me regarde un moment avec une méfiance mêlée d'incrédulité avant de répondre à ma question :
« Sasuke Uchiha… »
Je hoche la tête.
« Je suis Neji Hyuuga. Tu peux m'appeler Neji-sama. Bienvenue dans mon manoir. »
Une fugitive expression d'indignation passe sur son visage, vite remplacée par une vive inquiétude. Mon sourire s'agrandit. On dirait qu'il s'est rappelé sa situation.
« Où sont mes parents ? » Me demande-t-il avec véhémence. « Et mon frère ? Pourquoi… suis-je ici ? »
Je soupire profondément. De toute évidence, il a peur d'entendre mes réponses. Classique. Les jeunes vampires sont toujours fatigants, au début…
« Si tu es ici, » lui expliqué-je patiemment, « c'est parce que tu n'as plus d'autre endroit où aller. Rien de ce que tu as vécu n'était un rêve. Tout est réel. Tes parents sont morts. Et tu es un vampire, Sasuke Uchiha. »
Il ne bouge pas, assis dans son cercueil, son regard tremblant fixé sur moi. Puis, très lentement, au fur et à mesure que la réalisation le pénètre, la lueur tremblotante de ses yeux commence à s'éteindre. A la fin, il a beau être tourné vers moi, je sais bien qu'il ne me voit plus. Son esprit est ailleurs. Loin, très loin, là où il n'y a plus rien à regarder.
« Désormais, ta vie m'appartient. » achevé-je sans m'émouvoir.
Mes paroles semblent le ramener à la réalité, mais je ne sais pas s'il a compris leur sens. Il me regarde avec une évidente indifférence, comme on regarde un caillou un peu étrange sur son chemin, et il se lève, comme un somnambule. De la même manière, il se dirige vers la porte, l'ouvre, et disparaît. Plus ses pas me deviennent lointains, plus je l'entends accélérer.
Cours donc. Tu ne peux échapper à toi-même.
Là. Fin du prologue ! J'espère que ça vous aura plu. Bon, je sais, beaucoup de choses ont grand besoin d'être éclaircies, mais rassurez-vous, ça viendra !
Oh, et cette écriture à la première personne est exceptionnelle. Le reste sera probablement écrit majoritairement d'un point de vue omniscient. J'espère que ça n'embêtera personne…
Allez, bye bye, et si ça vous a plu (et même si ça vous a pas plu, c'est toujours bon à savoir), laissez une review pour me dire ce que vous en pensez svp !