Kerydwen se trouvait dans la plaine ou peu de temps auparavant le combat entre les quatre guerrières fit rage. De ce combat restait une seule chose, l'épée de Brunhide planté à même le sol en guise de pierre tombale.
Elle la contemplait songeuse, se souvenant de ces deux jeunes filles. De leur entraînement ou chacune d'elles brillèrent bien que de manière différente. L'organisation pensa assez rapidement que l'une d'entre elles pouvaient être la futur numéro une, qu'elles détenaient le potentiel pour la surpasser.
Malheureusement pour eux, ils prenaient surtout leur désir pour la réalité, tellement impatient qu'ils étaient de lui arracher le pouvoir qu'elle avait sur eux, pouvoir conférer par sa force et sa puissance, qu'aucunes claymores en quarante ans n'avait put égaler, ni même approcher de son niveau.
L'une d'elle aurait peut-être put y arriver, elle se souvenait de Freya, de ses longs cheveux blancs presque raide, de son visage fin et harmonieux. Elle était grande, mince et magnifique, la plus belle femme qu'elle n'est jamais vue. Très rapidement elle atteignit le numéro deux mais elle s'éveilla rapidement et resta dans les annales de l'organisation comme l'unique claymore à s'éveiller volontairement, à dépasser ses limites de sa propre volonté sans aucune menace ou intervention extérieure, uniquement parce qu'elle désirait être un monstre.
L'organisation crut retrouver en Deirdre et Brunhide de futures menaces pour sa position. Ils déchantèrent vite et se firent une raison, elles ne pourraient pas l'égaler, encore moins la supplanter. Malgré cela ils continuèrent à espérer que leurs forces réunies soient suffisamment dissuasives pour l'empêcher de prendre trop de libertés. La majorité d'entre eux pensant qu'à eux deux, elles pouvaient rivaliser avec elle.
Et voila qu'un évènement imprévisible se produisit. La parfaite Deirdre déserta et tua Brunhide. Les imbéciles ! Ils avaient fait appel à elle pour réparer leur erreur. Confier cette mission à Brunhide… . Mettant fin à ses réflexions, elle se mit en route.
L'organisation, se doutait que les deux femmes resteraient dans cette région. Une région vaste, constitué de quelques villages mais surtout de montagnes, de vastes forêts et de nombreux endroits impossible à trouver à moins de connaître parfaitement la région.
Ses dirigeants s'attendaient donc à ce que cette mission dure de quelques semaines à plusieurs mois même si elle la connaissait déjà, s'étant déjà occuper de cette zone par le passé. Cela lui laissait du temps avant de l'accomplir, elle allait en profiter.
S'arrêtant pour la nuit, elle repensa à la désertion de Deirdre. Cette femme avait abandonné sa principale priorité, sa survie dans une action ne pouvant que mener à la mort. Tout cela à cause d'une amitié qui avait faussé son jugement.
A quoi bon quitter l'organisation ? Tout ce que l'on récoltait ne tenait qu'à deux choses. Se faire poursuivre par ses semblables donc des combats, ce qui ne changeait pas de l'activité habituelle d'une claymore et le rejet des humains qui la aussi restait identique que l'on soit dans l'organisation ou non. Rien ne changeait. Elle reconnaissait qu'obéir à des gens aussi détestables que méprisables constituait un problème, mais déserter apportait tellement peu de choses.
Sa vie actuelle l'ennuyait mais elle s'était habituée à cette routine. Tuer les yomas, les éveillés, passer de villages en villes seulement pour cela et limiter ses paroles à dire toujours la même chose, qu'ils devaient donner l'argent à un homme en noir et pas à elle. Est-ce qu'une vie différente apporterait tellement plus de chose ? Elle en doutait, les autres personnes n'avaient que des routines différentes.
La seule chose qui pourrait la faire déserter serait de se faire passer pour morte, ainsi pas de poursuite et plus de combat. Par manque de chance aucune des missions qu'elle effectua ses dernières années ne furent assez dure pour faire croire de manière convaincante à sa mort. A l'exception de quelques unes accomplit dans ses premières années d'activité, mais à cette époque, déserter ne lui serait même pas venue à l'esprit.
De nombreuses choses intéressantes se déroulaient. Elle s'améliorait, elle n'avait pas encore atteint tout son potentiel. En plus elle enquêtait sur l'organisation, il lui fallait découvrir leur secret mais maintenant, elle s'ennuyait tellement et elle devait continuer à obéir…
Pourtant, son désir de vivre restait toujours aussi fort, aussi tenace.
Quelques mois plus tard, Vars arpentait la région pour trouver Kerydwen. Il pensait à de nombreuses imprécations contre elle. Ce monstre se moquait du monde, elle aurait du remplir sa mission depuis longtemps. Il était temps de lui rappeler son rôle, l'unique but de son existence pathétique : servir ses maîtres, l'organisation. Il allait prendre plaisir à la rabaisser, à la remettre à sa place.
Voila qui constituait un ajout agréable, mais sa priorité ne ce situait pas là. Il voulait surtout voir Deirdre morte. Contempler l'expression sur son visage figé au moment de sa mort, que ce soit par la peur ou la surprise. Son impatience augmentait de jour en jour ce qui allait accentuer la pression qu'il allait mettre sur Kerydwen. Pour lui l'importance de cette mission reposait surtout sur des motifs personnels.
Il trouva Kerydwen en milieu d'après midi, assit sur un lit de feuilles mortes. Cette vision le frappa. Il y avait un contraste saisissant entre cette créature uniformément blanche et incolore qui se baignait dans une mer multicolore mélangeant de multiples nuances de jaune, marron, orange et vertes. Ce spectacle illuminé et accentué par la lumière solaire l'arrêta un instant. Voila bien longtemps qu'il n'avait plus eu aucunes considérations esthétiques.
Il se reprit cependant rapidement et s'avança vers Kerydwen qui ne se leva ni ne se tourna à son approche. Il prit immédiatement la parole.
Tu n'as pas rempli la mission confiée. Cela fait plusieurs mois, qu'attends-tu ?
Cette région est vaste et contient de nombreux endroits susceptibles de faire de bonnes cachettes dans lesquelles nos fugitives pourraient se réfugier. J'ai passé ses derniers mois à les chercher mais je n'en ai trouvé aucune trace.
Bien sur… pour qui me prends-tu ? Tu t'es déjà occupé de cette zone dans le passé. Si quelqu'un à part Kashya peut bien connaître cette région c'est toi !
Le ton de sa voix avait augmenté et cette phrase sonnait comme une accusation.
Je m'en suis occupé peu de temps en comparaison de Kashya, je ne connais pas comme elle ces moindres coins et recoins.
N'oublie pas ton rôle, tu dois obéir en tout à l'organisation et tout faire pour remplir tes missions. Je te conseille de les trouver rapidement.
Elle se tourna alors vers lui.
Une chose m'intrigue. Je m'occupe de cette chasse donc Rimuto devrait être à votre place à constater l'avancement de la mission. Que faites-vous ici ?
Ca ne te regarde pas.
Je peux le deviner, vous avez demandé à vous occuper de l'exécution des déserteuses. Vous savez votre obsession pour Deidre pourrait prêter à des interprétations gênantes.
Tais-toi !
Sa voix était froide et coupante, il reprit immédiatement.
Les guerrières ne devraient pas parler de cette manière. Il est temps que tu comprennes ce que l'on attend de toi. Nous donnons les ordres et tu les exécutes sans discussion, sinon…
Sinon quoi.
Elle se leva brutalement et plongea son regard dans celui de Vars qui réussit à garder contenance.
Que pouvez-vous faire contre moi ? Rien. Je suis indispensable à l'organisation et vous le savez. De plus, vous avez un seul et unique moyen de vous débarrasser de moi. Votre seul chance serait de me donner comme tâche de combattre l'un des deux abyssaux : Isley ou Riful. Ce sont les seules missions dans lesquels je risquerais ma vie.
Elle s'arrêta un instant pour contempler la colère se lisant sur le visage de Vars.
Pourtant vous ne ferez jamais ça, vous ne voulez pas les provoquer en leur envoyant une guerrière capable de les vaincre.
Parce que tu t'imagines vainqueur dans un combat contre eux ? Ne me fais pas rire.
Je ne me suis jamais considéré comme inférieure à ses deux créatures.
La certitude qui s'entendait dans sa voix rendait vars de plus en plus furieux. Quel orgueil et quelle arrogance !
Après quelques secondes où les deux personnes se turent, Vars parla en essayant de se calmer, de contrôler sa voix. Il écumait de rage mais ne voulait pas que cela se voie.
Les vaincre seul… tu te surestimes. Quoiqu'il en soit, remplis ta mission rapidement, nous sommes à court de patience.
Sur ses paroles, il disparût dans l'ombre des arbres, Kerydwen se rassit et s'allongea sur le lit de feuilles.
Quelques jours plus tard, Kerydwen alla à l'endroit où elle pensait que les deux fugitives résidaient. Depuis plusieurs semaines déjà elle se doutait que Deirdre et Kashya ne pouvait habiter que dans cette cachette.
Elle s'arrêta plusieurs après au bord d'un ruisseau calme. Le sol se composait de petites pierres lisses. L'eau y était pure et claire. Elle remonta le ruisseau et au bout d'une dizaine de minutes de nombreux cours d'eau le rejoignirent. Sa largeur et son débit augmentèrent. Elle continua son chemin et arriva devant une falaise de plusieurs dizaines de mètres de hauteur de couleur orange avec des nuances de rouges et de blancs par endroit. Une cascade large et puissante s'y jetait de son sommet.
Elle bondit sur les rochers glissants de la rivière pour s'approcher de la chute d'eau. Elle s'immobilisa devant celle-ci pour mieux ressentir la fraîcheur que la brume d'eau lui donnait. Elle s'élança d'un bon au travers les trombes d'eau et atterrit dans un étroit chemin caverneux complètement invisible de l'extérieur.
Marchant dans l'obscurité, elle se heurta de tant à autre à des stalactites et des stalagmites. Au bout de quelques minutes, elle vit de la lumière, ce qui indiquait une sortie. Elle donnait sur un mince chemin de roche entouré par trois montagnes. Celle d'où elle venait d'émerger et deux autres de chaque coté.
Elle emprunta le sentier et déboucha sur une vaste vallée complètement entouré et coupée de l'extérieur. Seul deux moyens permettaient d'y accéder, celui qu'elle venait d'utiliser ou alors l'escalade d'une des montagnes la séparant du reste de la région.
Cet endroit respirait la sénérité, il y avait partout une végétation vaste et luxuriante portant de nombreux fruits et donnant sa beauté à la vallée, accentuée par les nombreux animaux vivant et le lac limpide et scintillant à seulement quelques mètres d'où elle se trouvait. Elle vit au loin une forme ressemblant à une cabane en bois.
Elle s'avança ne sentant aucun yoki mais aperçut très vite les deux guerrières. Toutes deux l'observaient l'épée à la main. Elles avaient appris à contenir leur yoki de manière remarquable pendant ses quelques mois. Kerydwen étant également doué pour le contenir, elles ne purent sentir son yoki que lorsqu'elle pénétra dans la vallée.
Elles se firent face. Deirdre et Kashya ne portait plus la tenue que l'organisation donnait à ses hybrides. Chacune d'elles avaient des vêtements identiques. Des bottes de cuir marron, un pantalon et une chemise d'homme ordinaire. Deirdre portait un pantalon beige et une chemise marron alors que Kashya portait des habits noirs. Toutes deux la fixaient, avec appréhension pour Kashya et grande concentration pour Deirdre.
Kashya brisa le silence planant d'une voix précipité.
Comment est-ce que tu as découvert cette cachette ? Même après tout ce temps ça ne devrait pas être possible.
Je connaissais déjà cette zone. Il y a plus de vingt ans je m'en occupais. Je savais que cet endroit constituait l'un des meilleurs refuges possibles de cette région. Après avoir passé les premières semaines les quelques autres et ne vous y trouvant pas, j'en ai déduis facilement que vous ne pouviez être qu'ici.
Kashya haussa les sourcils d'étonnement.
Tu savais donc depuis tout ce temps. Pourquoi est-ce que tu n'es pas venue plus tôt ?
Pourquoi aurais-je du intervenir aussi rapidement ? Je ne me suis jamais pressé pour remplir mes missions. J'ai attendu jusqu'à ce que les dirigeants s'impatiente vraiment.
Je vois.
Le sourire habituel de Kashya, apparût alors sur son visage.
J'imagine qu'il est inutile de te demander de déserter.
Exact.
Pourtant insista-t-elle si tu partais toi aussi, l'organisation n'aurait pas assez de pouvoir pour nous vaincre.
Jusqu'à ce qu'une jeune guerrière prometteuse soit envoyée pour nous éliminer. L'essentiel est que ma vie ne changera pas, que je déserte ou non.
Mais tu seras libre.
Kerydwen haussa les épaules. La liberté n'avait pas l'air de faire partie de ses rêves ni même de ses envies. Voyant qu'elle ne pourrait la convaincre, Kashya se mit en garde attendant une attaque. Sa technique n'allait être d'aucune utilité, elle sentait difficilement son yoki, alors prévoir ses attaques…
Tu n'attaques pas ?
Kerydwen restait immobile, son épée même pas dégainée. Kashya s'adressa donc à Deirdre tout en gardant un œil sur son adversaire.
Tu avais raison, elle est impressionnante. Attaque la en premier, dès qu'il y aura une ouverture.
Tu vas fuir.
Pour la première fois Deidre venait de parler.
Quoi ?
Je vais la retenir, toi tu vas prendre les suppresseurs restants et te cacher dans les forêts montagneuses.
Pas question ! a deux on va bien pouvoir…
Ca ne changera rien, fais ce que je te dis.
Non !
Deirdre ne cessa pas d'observer Kerydwen durant toute cette discussion. Elle sentait le regard de Kashya la brûler et soupira en entendant sa réponse. Elle fit exploser son yoki et s'approcha directement de sa limite, elle tentait le tout pour le tout.
Je vois que votre stratégie est au point
Sur ses paroles Kerydwen dégaina son épée.
Deidre s'élança suivit par Kashya et donna un cou avec sa claymore des deux mains. Kerydwen le bloqua tenant son épée d'une seule main et elle la repoussa. Kashya bien que sidérée par cette prouesse ne ralentit pas et frappa son ennemi qui para et l'envoya valdinguer. Elle fut projetée au sol ne pouvant croire l'immense force que cette femme possédait.
Elle se releva rapidement et vit Deidre se défendre difficilement des assauts de Kerydwen. Malgré tout le yoki qu'elle utilisait, elle chancelait à chacun des coups donnés par son adversaire. Elle ne pouvait renverser cette situation, elle utilisait déjà ses pouvoirs au maximum.
Elle sentit ses entrailles se contracter et se mit à suffoquer. L'effroi la saisissait. Une peur plus glaciale que tout ce qu'elle avait déjà ressenti. Deirdre avait raison, elle n'avait aucune chance face à ce monstre et à cette pensée une véritable panique la saisit s'imprégnant dans tout son être, dans tut les ports de sa peau. Une certitude raisonna dans son esprit : elle allait mourir.
Le bruit des claymores s'entrechoquant la tira de ses pensées et elle vit Deidre tentée une feinte. Elle laissa une ouverture sur son coté gauche et en profita pour attaquer son épée dans sa main droite. Kerydwen ne tomba dans le piège, elle ne se précipita pas dans l'ouverture laissée. Elle attendit et para le coup de Deirdre.
Cette action réveilla Kashya. Elle allait mourir ? Soit ! Elle se battrait de toutes se forces, de toute manière aucun combat n'était jamais décidé d'avance. Elle utilisa au maximum possible avant de risquer l'éveil et s'élança.
Deirdre attaquait au même moment. Kerydwen esquiva les deux attaques. Elle se baissa, balaya Deidre au niveau du genou le lui brisant, celle-ci s'effondra au sol. Ensuite, elle fit un pas en direction de Kashya et se saisit de ses poignets d'une main, stoppant son coup d'épée qui n'atteint que son épaulette gauche y laissant une éraflure.
Kashya étant désormais sans défense, elle en profita et lui enfonça sa claymore dans son thorax qu'elle traversa de part en part. Un liquide rouge et acre s'écoula de sa bouche et ses yeux s'exorbitèrent. Kerydwen retira son épée et Kashya s'effondra le sang giclant de sa blessure.
Deidre se releva, son genou déjà remis et attaqua immédiatement. Ses coups étaient plus puissants à cause de son désespoir et de sa rage mais également plus précis, elle ne se laissait pas déborder par ses émotions, elle les canalisait pour donner le meilleur d'elle-même. Malheureusement cela ne déstabilisait pas Kerydwen.
Magnifique dit-elle tout en bloquant et parant tout ce que Deidre pouvait tenter. Malgré ton état tu restes impassible et tu ne te fais pas envahir par tes pulsions d'éveils, ton contrôle est très impressionnant.
Elle repoussa Deidre et attaqua dès l'instant suivant. Deidre plaça son épée pour parer mais la claymore de Kerydwen ne se trouvait plus à l'endroit où elle aurait du être. Elle s'enfonçait profondément dans son corps coupant son épaule gauche, son cœur, son poumon, son rein, ses côtes. Elle lâcha son épée, cracha du sang et tomba au sol. Une mare écarlate se mit à tacher l'herbe verte où elle était allongée. Difficilement elle réussit à parler.
Ton épée, tu l'as fait ondulé.
Tout a fait.
Comment se fait-il que j'en ai… elle toussa et cracha des gerbes de sang… jamais entendu parler ?
Une technique pareil n'à d'intérêt que si, elle reste secrète, si on peut la sentir avant que je ne l'utilise et si elle ne donne que des coups fatals.
Deidre se mit à genoux difficilement pour contempler son ennemi, sachant qu'elle ne pouvait plus rien faire. Ses blessures étaient fatales, elle utilisait tout son yoki pour ralentir sa mort. Ce monstre elle n'avait aucune blessure et elle ne s'était même pas servie de son yoki. Elle se retourna et s'avança vers Kashya en rampant. Elle la prit dans ses bras et la contempla elle aussi allait mourir dans peu de temps. Kashya la regarda dans les yeux et eut un sourire amer sur le visage.
Eh Deidre, il semble que tu avais raison. On va mourir… son vissage prit une expression triste. Je suis désolé.
Chut, lui dit doucement et gentiment Deirdre.
Pour la première fois on pouvait lire des sentiments en elle, elle montrait ses émotions et quittait son masque d'impassibilité.
Je ne regrette rien, au moins nous allons mourir ensemble et libre alors montre toi t'elle que tu es habituellement, ce désespoir ne te vas pas du tout.
D'accord.
Elle fit un effort sur elle-même et voyant le visage apaisé de Deidre elle réussit à sourire comme elle le faisait toujours, de manière chaleureuse et insolente.
Ses deux femmes baignant dans leur sang et acceptant leur mort se tournèrent vers la forme de Kerydwen. Celle-ci s'avançait.
Vous avez fini vos adieux ?
Elle brandit son épée et les acheva. Elle resta à les contempler toutes deux. La puissance de leur sentiment et leur absence de peur l'avait étonné. Elle comprenait mieux à présent ce qui les avait poussé à déserter et ce qu'elles avaient gagné en le faisant même si le résultat prévisible, reposait à ses pieds : la mort.
Des bruits de pas la tirèrent de ses réflexions. Vars s'avançait ricanant sinistrement. Il observa les deux cadavres à ses pieds et parût un instant mécontent de voir l'expression paisible sur le visage de Deirdre. Il secoua la tête, eut un grand sourire et donna un coup de pied dans sa tête.
Enfin morte, voila ce que tu as gagné à déserté. Idiote !
Il se tourna et dit avec une grande satisfaction à Kerydwen.
Bien joué. J'espère que toi aussi tu vas retenir la leçon qui gît au sol. C'est ce qui vous attends si vous désobéissez, à vous toutes et même à toi.
Il se retourna vers les corps.
Enfin, voici de pauvres déchets en moins. Elle qui était si fière, finir de manière aussi pitoyable. Traîtresse !
Il cracha sur le cadavre de Deirdre, pivota et avant d'avoir put se rendre compte de quoi que ce soit, il sentit quelque chose le traverser, puis une douleur horrible partit de ses entrailles et se répandit dans tout son corps. Il baissa la tête et vit une claymore et vit une claymore sortir de son ventre. Il releva son menton et vit les yeux froids de Kerydwen le contemplant son épée à la main.
Toi… toi. Tu te rends compte de ce que tu…
Oui, je suis en train de te tuer.
A ses mots son visage se décomposa de rage et de douleur.
- Espèce de… tu vas mourir, comme ses chiennes.
- Elles valent bien plus que toi.
- Tu crois que tu vas t'en sortir, tuer un des dirigeants de l'organisation, personne n'a jamais fait cela, tu vas…
- Il ne se passera rien, ce n'est pas moi qui t'es tué, c'est Deirdre.
La stupeur se lut sur le visage de Vars.
Quoi, tu…
Tu crois que je ne t'avais pas senti me suivre. Bien que tu te sois montré prudent en restant à grande distance, je t'avais repéré. Tu voulais être au première loge pour voir la mort de Deirdre n'est-ce pas ?
Tu… dès cet instant tu avais prévu de me tuer.
Non mais je me suis aménagé cette possibilité. Malheureusement pour toit tu as vu ma technique secrète donc… et puis tu es quelqu'un de détestable.
Vars rigola bruyamment en entendant ses mots.
Tu regrettes de les avoir tué et tu cherches à échapper à ta responsabilité en me tuant. Ca ne changera rien, c'est toi qui les as tué.
Je sais, mais tu fais erreur, je n'ai pas pour habitude de regretter mes actions. Moi aussi je suis quelqu'un d'haïssable, malgré cela je n'ai pas l'intention de me tuer moi-même.
Tu crois que l'organisation ne soupçonnera rien.
Si, mais ils ne se peuvent se permettre de me perdre, encore moins de me soupçonner directement de t'avoir assassiné. Cela ferait de moi un de leur ennemi direct. En plus, ne t'inquiète pas mon histoire va être très plausible. Ecoutes donc.
Elle reprit après cette éclaircie la gorge.
Je combattais les deux fugitives mais tu as fait irruption pour pouvoir te réjouir le plus près possible de la mort de Deirdre. Celle-ci dès qu'elle t'a vue s'est précipité et t'a tué pendant que Kashya me retenait. Je n'ai rien put faire. En plus tous les dirigeants connaissent ton obsession pour Deirdre, donc tu vois que c'est une version réaliste.
Espèce de…
Avant que tu meures je vais te dire une chose, je ne suis la servante de l'organisation que parce que je le veux. Les gens dont je ne veux pas être l'esclave je les tue, comme toi.
Elle leva alors son épée et trancha le tronc et la tête de Vars en deux. Elle contempla un instant les trois cadavres qui dénotait dans cette vallée à l'allure de paradis puis partit.