N/A : ayant reçu quelques commentaires encourageants (merci à tous les reviewers qui lisent ces lignes, surtout pour m'avoir signalé cette histoire d'acceptation de reviews anonymes que j'ignorais), j'ai décidé de récidiver, abandonnant du même coup mes révisions. Il y aura huit chapitres assez courts et je posterai probablement tous les deux-trois jours (rien de tel qu'un peu d'écriture pour soulager le stress !).

Reste à prier pour que je ne rate pas mes examens car je doute que mes parents acceptent l'étude extensive du James/Lily comme une bonne excuse...

Disclaimer : pas à moi !


La Considération :

La dame au chariot / Peter Pettigrew

La première fois que Lily posa les yeux sur la tête échevelée de James Potter, il se vantait bruyamment de ses performances en matière d'un sport au nom imprononçable qui semblait avoir rapport avec des actions terriblement dangereuses effectuées en équilibre sur un balai. Il se trouvait dans le couloir de l'Hogwarts Express afin d'entretenir les occupants de deux compartiments à la fois, agitant les bras pour illustrer son propos et bloquant totalement l'accès à la salle de bains.

Lily avait été bien trop terrifiée pour lui demander de se pousser : il avait l'air si à l'aise dans ce train qu'elle n'avait même pas pensé qu'il s'agissait d'un première année. Elle avait donc essayé de le contourner discrètement, ce qui s'était révélé impossible, puis s'était résolue à le fixer d'un regard implorant en espérant qu'il finirait par remarquer sa présence.

Ce ne fut pas le cas.

Dans les minutes qui suivirent, il se retourna brusquement dans sa direction au son d'une clochette et la bouscula pour atteindre plus vite la femme engoncée dans un uniforme d'un rouge aussi vif que celui du train que Lily apprendrait à appeler "la dame au chariot" pour les années à venir. Sans prendre la peine de saluer celle-ci ou de s'excuser auprès de Lily, qui frottait à présent le bras endolori qui venait de rencontrer le mur, il se mit à débiter la liste de tout ce qu'il désirait d'une voix excitée. Il pointait les boîtes colorées du doigt, ignorant complètement l'expression de criant mécontentement sur le visage de la femme.

"Ne serait-on pas un peu mal poli, jeune homme ?" lâcha-t-elle enfin, le visage presque aussi rouge que son uniforme.

Le garçon sourit d'un air arrogant et sortit plusieurs galleons de la poche de son pantalon. Il les lui tendit et la femme les prit avec répugnance, lui remettant les bonbons en une pile d'un équilibre précaire. Lily se demanda fugitivement comment il comptait manger tout ça sans se rendre malade.

"Vous savez ce qu'on dit : le client est roi", lança-t-il en guise d'adieu.

Puis il prit ses jambes à son cou et regagna son compartiment, dont il claqua la porte derrière lui : client ou pas, la femme paraissait prête à l'aider à se familiariser avec le concept de "mort prématurée" dans un très proche avenir et Lily pouvait voir ses mains potelées se contracter - vraisemblablement avec le désir d'étouffer le malotru avec une bonne fournée de Fondants du Chaudron.

Lily elle-même commençait à envisager une rapide retraite face à son expression, mais quand la femme se tourna dans sa direction, sa mauvaise humeur s'évapora et elle sourit.

"Tu veux quelque chose, mon chou ?"

Lily hocha la tête timidement - tout était si nouveau et différent. Depuis qu'un hibou avait déposé cette lettre scellée d'un cachet de cire cramoisie dans ses œufs au bacon un matin de juillet, le monde entier semblait avoir changé. Lily se sentait à la fois terrifiée et excitée par la perspective : son estomac faisait des nœuds et la tête lui tournait tant qu'elle oublia momentanément tout du garçon mal élevé qui s'était bruyamment présenté comme "James Potter" à qui voulait l'entendre en entrant dans le train.

Vingt minutes plus tard, Lily hurlait de façon hystérique alors que la grenouille en chocolat qu'elle s'apprêtait à manger lui sautait au visage.

James Potter se précipita bien sûr, espérant de toute évidence tomber sur une scène compromettante. Il éclata de rire à la vue de Lily, pétrifiée avec une grenouille en chocolat sur la tête. Il ne lui parla pas plus qu'il ne chercha à l'aider, mais il dut enlever ses lunettes pour essuyer les larmes d'hilarité qui lui étaient montées aux yeux. À ce point, les occupants des trois compartiments environnant étaient sortis dans le couloir à la recherche de la source du vacarme. Il fallut attendre l'intervention d'un préfet qui expliqua à Lily que c'était tout à fait normal et qu'il ne s'agissait en rien d'une grenouille vivante pour qu'elle se calme.

Elle avait détesté James Potter dès la première minute et elle résolut de ne jamais lui adresser la parole durant les sept années à venir. Ce sale gosse de riches prétentieux ne méritait même pas son attention et d'ailleurs, elle décida d'oublier son nom immédiatement.

Pourquoi aurait-elle eu besoin de le connaître ?


Malgré le fait que James Potter ait été placé dans la maison Gryffindor, tout comme elle, ce qui lui faisait partager sa Salle Commune en plus de toutes ses classes, Lily l'ignora de son mieux.

Peu importait qu'il fasse exploser quelque chose toutes les demi-heures ou que les élèves les plus âgés l'aient déjà sacré "le première année le plus distrayant" - même l'odeur de crabe dont la robe noire de Lily s'était imprégnée de façon permanente après une expérience malheureuse du première année en question ne pourrait la pousser à le remarquer.

Car c'était bien pour voir les autres lui jeter des regards admiratifs que Potter respirait.

Toutes ses bonnes résolutions s'évanouirent un matin, alors qu'un garçon blond auquel ses yeux bleus et les rondeurs enfantines subsistant sur son visage donnaient un air timide s'assit à côté de James Potter pour le petit-déjeuner. Lily grimaça pour le pauvre inconscient et surveilla la scène, s'attendant à chaque instant à ce que Potter sorte quelque chose d'immonde ou de dangereux de sa poche pour le verser sur le garçon.

Après tout, Potter ne se privait jamais d'attaquer ses camarades de classe et personne ne se privait d'attaquer Peter Pettigrew : si Lily s'était tout de suite fait harcelée par certaines personnes en raison de ses origines moldues, ce n'était rien en comparaison de ce que le garçon avait subi dès le jour de la rentrée (Lily croyait même se souvenir que quelqu'un lui avait fait un croche-pied au moment de la Répartition et qu'il s'était étalé de tout son long moins de trois minutes après avoir posé un pied dans le château).

Potter tourna la tête vers Pettigrew, qui venait de lui adresser la parole, étendit lentement le bras au-dessus de la table... et lui passa la confiture de myrtilles.

Lily guetta patiemment le moment de vérité, le coup de la confiture maudite ou le moment où il allait faire taire d'une réflexion blessante les balbutiements du garçon, qui ne semblait pas en revenir de sa chance et bégayait sans pouvoir s'arrêter au sujet du dernier devoir assigné en potions.

Potter hochait la tête de temps en temps, sourit et se leva pour aller en classe. Pettigrew le suivit et il ne se passa rien.Lily était si déconcertée qu'elle oublia totalement sa détermination à l'ignorer.

À midi, Peter Pettigrew s'assit de nouveau à côté de Potter, puis à tous les repas suivants, et en classe aussi. On commença à murmurer qu'ils étaient amis. Mais vraiment, ça n'avait aucun sens : Peter Pettigrew n'était personne et Potter n'avait rien à gagner à s'associer avec lui.

Quelques jours plus tard, Potter menaça de représailles quiconque s'attaquerait à Pettigrew et personne au sein de la maison Gryffindor n'ennuya plus jamais celui qui avait été si promptement surnommé "deux-pieds-gauches" le soir de son arrivée à Hogwarts.


N/A : voilà, comme prévu c'est assez court - je pense que les suivants seront plus longs. Merci à ceux qui ont lu jusqu'au bout et à ceux qui laisseront des commentaires (je crois que je commence à comprendre l'addiction de certaines personnes pour les reviews et, à ma plus grande honte, j'ai été incroyablement facile à corrompre...:)