Bonjour ! Voici une nouvelle traduction d'une histoire de Children of the Shadows (qui avait aussi écrit 'Il m'aime, il ne m'aime pas.'). Titre original : 'Dating Remus Lupin.'
Merci encore une fois à Justine pour ses excellentes suggestions ! Comme quoi, un oeil neuf c'est vraiment très précieux !
J'espère que vous aimerez. Bonne lecture ...
Chapitre un : Comment présenter Remus Lupin.
La meilleure façon de raconter cette histoire serait peut-être de commencer par le tout début: la naissance de Sirius Black. Elle advint dit-on, par un très joli mois de janvier, bien que nul ne puisse raisonnablement utiliser un tel qualificatif en ce qui concerne Londres, où le climat oscille généralement entre morne et carrément dépressif. La mère de Sirius, la jeune Walburga Black, dut subir l'humiliation d'avoir à écarter les jambes et de s'exposer à la vue des médecins pour donner naissance à son enfant. Pourtant (contrairement aux autres femmes) , elle fut aidée d'une façon des plus efficace : elle avala de copieuses rasades de potion illégale et s'aida également un peu de sa baguette. Plus tard, ces potions seront accusées d'être la raison de l'état de santé mentale douteuse de Sirius.
James Potter qui était né seulement deux mois auparavant, fut admis comme un compagnon de jeu acceptable pour le jeune Black. Les deux garçons étaient issus de respectables familles de sang-pur (pas comme ces horribles Weasleys.) et tous deux étaient considérés comme les héritiers de la fortune familiale. Ainsi, devinrent-ils les princes de leur famille et d'inséparables compagnons. James Potter connaissait absolument tout de Sirius Black, jusqu'à ses plus petites lubies. Si on lui avait demandé d'écrire un court résumé sur son meilleur ami, James aurait mis en lumière les points suivants :
Sirius Black était un rebelle. Personne ne comprenait exactement ce qui animait cette rébellion, bien que Mme Black aimât à en rejeter le blâme sur les Potter. Dans tous les cas, Sirius aimait faire tout et n'importe quoi allant contre les règles, et ce quel que soit le ridicule qu'il encourait. Chaque année, il trouvait une nouvelle façon de mettre hors d'elle Walburga Black . Durant leur première année à Poudlard, il avait placardé des bannières Gryffondor partout sur les murs de sa chambre. En seconde année, il s'était affublé de cheveux longs et de vêtements moldus. Durant leur troisième année, il avait affiché des posters de filles en bikini ; et finalement pendant leur quatrième année, Sirius présenta la noble et très ancienne Maison des Black à David Bowie et à Led Zeppelin. Bien entendu, le heavy metal s'accompagna en prime d'une atroce veste en cuir et d'un collier à clous.
Sirius Black était fou. Si on lui avait posé la question, Sirius aurait démenti avec véhémence avoir quelque chose à voir avec ses parents, principalement sa mère. Malheureusement, Dieu et la génétique avaient le sens de l'humour. Sirius avait non seulement hérité sa beauté de Mme Black, mais également son tempérament ainsi que sa totale et absolue folie. James se rappelait d'une fois où Sirius avait essayé de sauter du cinquième étage du chaudron baveur, juste pour le fun. Le concept d'os brisés, de crâne fracassé et de sang répandu partout semblait complètement étranger au jeune Black.
Sirius Black n'aimait pas beaucoup les filles. La période 'je me préoccupe de ce que pensent de moi les nanas ' de Sirius dura toute la seconde année. Pendant leur troisième année, après que James ait déclaré son éternel amour pour Lily Evans, Sirius décida d'imiter son ami et se dégotta une petite amie ainsi que des posters obscènes (voir le premier point), et acquit un charme insolent que James ne se souvenait pas lui avoir jamais vu. Cela dura jusqu'en quatrième année, le jour où Sirius connut son premier baiser et où il décréta que sa petite amie avait exactement le même goût qu'un vieux calmar .
Sirius Black était gay. James bien sûr était totalement ignorant du point numéro trois ainsi que des divers posters de David Bowie ou autres joueurs de Quidditch torse nu. En fait, même après que Sirius eût déclaré à James en quatrième année qu'il était gay , celui-ci refusa de le croire. Pas parce qu'il se sentait mal à l'aise à ce propos, mais parce que, après toutes ces années passées avec Sirius, il pensait que le point numéro quatre était simplement une manifestation du point numéro un. En fait, James n'avait absolument pas cru Sirius jusqu'à ce que Remus Lupin n'arrive dans leur vie.
Alors donc que la naissance de Sirius serait la façon la plus appropriée de débuter une telle histoire, peut-être serait-il plus simple de commencer par l'été précédent la cinquième année de James et de Sirius.
L'été était très chaud, presque trop chaud parce que les deux garçons avaient passé la plus grande partie de leur journée dans l'étang jouxtant la résidence des Potter. Ils se baignaient nus bien sûr parce que nager avec des vêtements était largement moins drôle et avant la fin de la journée, ils avaient attrapé de spectaculaires coups de soleil qui leur vaudraient une bonne heure de massage à l'aloe-vera par Mme Potter. Cependant, ce fut avant l'aloe-vera, que se tint la conversation clé de notre histoire.
Nous pouvons donc dire que tout commença dans le parc un soir, alors que le ciel se teintait de rose et que le soleil était sur le point de se coucher. Les garçons étaient épuisés et légèrement réticents à l'idée de rentrer et de rester confinés après avoir passé une si belle journée. Ils atermoyaient donc dans un jardin d'enfants à proximité, faisant des tours de balançoire et glissant sur les toboggans debout sur leurs pieds parce qu'ils étaient trop grands désormais pour s'asseoir dessus. Le jeu favori de Sirius était bien sûr le parcours d'agrès et ce fût là, en se balançant qu'il fit sa confession à James ...
'Tain, je déteste être gay ', déclara Sirius se balançant par les genoux et regardant James la tête en bas. Ses longs cheveux humides se balançaient sous lui et, dans un geste irrité, il les rassembla en une queue de cheval et les attacha solidement.
James repoussa ses lunettes pour lever les yeux au ciel brièvement, avant de revenir au livre que lui et Sirius avaient subtilisé dans le bureau de son père (l'Art de Jeter des Sorts à vos Ennemis). « tu n'as que quinze ans, Sirius, tu ne sais pas si tu es gay, » répliqua James tout en écornant une des pages contenant un sort qu'il comptait bien essayer une fois que l'école aurait repris et que Severus Snape serait dans les parages.
Sirius fronça les sourcils, son beau visage déjà rouge de tout le sang affluant vers sa tête et ses yeux gris légèrement exorbités. 'Je pensais qu'on avait déjà eu cette conversation. Je n'aime pas les nanas ... du tout.'
'Tu n'en as embrassé qu'une, ' le raisonna James. 'Tu ne peux pas juger d'après ça;' Brièvement il se demanda si ce changement dans sa sexualité était une nouvelle lubie de Sirius et s'il n'avait pas planifié d'en parler prochainement à Mme Black. Pour la sécurité de Sirius, James espérait que non. Les Black n'étaient pas contre l'utilisation de sorts en ce qui concernait la discipline de leurs enfants.
'Celle-là m'a suffi', répliqua Sirius avec dégoût, forçant James à se remémorer leur conversation à propos de la petite amie mollusque de Sirius. James priait Merlin que Lily Evans n'ait pas le même goût. Pas que cela l'arrêterait jamais de la courtiser, mais ce serait une entrave à leur relation qu'il espérait imminente.
'De toutes façons, je suis gay.' répéta Sirius au cas où James n'aurait pas entendu la première fois. 'Je ne suis qu'un homme misérable et gay.'
James ricana au mot 'homme' mais ne fit aucun commentaire. 'Je suppose que tu vas continuer à geindre toute la journée jusqu'à ce que je te demande pourquoi exactement tu es misérable.'
'Bien sûr'. Sourit Sirius tout en se redressant entre les deux barres et en titubant un peu du soudain reflux sanguin.
'James roula des yeux exaspérés, cédant au cinéma de Sirius. Il n'y avait visiblement aucune issue à cette situation, aussi ferma-t-il son livre et fixa-t-il toute son attention sur son meilleur ami.'Très bien, pourquoi détestes-tu être gay ?'
Sirius soupira ostensiblement. 'Je ne trouve personne avec qui sortir,' répliqua-t-il la tête dans les mains. 'Enfin quoi, on est dans les années 70 pour l'amour de Merlin ; on pourrait penser qu'il se trouverait un ou deux gentils garçons libres aux alentours de Poudlard.'
James eut la très perturbante vision d'un Sirius affublé d'ailes, de plumes et d'un collant rose. Il la chassa rapidement, ne voulant pas perdre son repas ou son équilibre mental dans les buissons.
'C'est vrai quoi, même un imbécile comme toi a eu une petite amie ou deux. Pourquoi est-ce que je devrais rester tout seul ?'
James gronda, connaissant l'inévitable discours vaniteux qui allait suivre. Sirius était un Black après tout, et même si la pomme était tombée à bonne distance de l'arbre, la pomme restait une putain de pomme. Et pas une orange.
'Mon charme et ma beauté sont complètement gaspillés,' se plaignit Sirius comme prévu tandis qu'il agrippait à nouveau la barre, cette fois avec les mains et se mettait à tournoyer comme un singe enragé.
Sirius portait un tee-shirt trop petit de James cet été là parce qu'il avait eu la flemme de défaire sa propre valise. Et bien sûr, il finit par montrer plus de peau qu'il n'en couvrait. Non pas qu'aucune des filles du voisinage s'en serait plainte. Sirius était indéniablement beau après tout, mais ça restait une importante blessure d'amour propre pour James de savoir que bien qu'il soit hétéro et libre, son soi-disant gay de meilleur ami attirait plus l'attention que lui. Si seulement ces filles pouvaient entendre leur conversation là maintenant ...
'Je ne peux quand même pas être le seul là bas non ? Demanda Sirius en regardant directement James. 'Je veux dire .. j'ai quinze ans ... je devrais réussir à trouver un gars sexy à baiser cette année ...'
Dans un élan de fraternelle affection, James réalisa que les yeux de Sirius ne brillaient plus de leur éternelle touche de malice et d'humour. Il était sincère et avait presque l'air suppliant. James se demanda s'il recherchait réellement un petit copain ou pas plutôt un compagnon ; quelqu'un qui l'aiderait à se sentir moins exclu et lui permettrait de se sentir enfin chez lui quelque part. Peut-être que Sirius avait juste besoin de quelqu'un sur qui s'appuyer et pas simplement pour baiser. Se doutant que lui demander si c'étaient là ses vrais motifs serait inutile, James décida de hausser les épaules avec indifférence et fournit la plus simple réponse qu'il put trouver :
'Tu pourrais demander à Lupin de sortir avec toi.'
Sirius arrêta de se balancer. 'Lupin ?'
James hocha la tête, ouvrant son livre à nouveau pour apparaître moins intimidé et plus blasé. Il y avait des limites aux conversations masculines, et parler de sentiments et d'effusions à propos de perspectives de rendez-vous, passait décidément la frontière.
'Il est de la même année que nous, même dortoir que Frank en fait ...'
Sirius parut perplexe. 'Je ne pense pas que j'ai même jamais entendu parler de lui. Comment peut-il être dans la même année que nous, un Gryffondor, et pourtant passer inaperçu ?'
James se gratta le cou paresseusement. ' C'est le gars à propos de qui ont été lancées toutes ces rumeurs l'année dernière. Celui qui a été pris à rouler des patins au batteur Patrick Orton.'
La surprise sur le visage de Sirius fut suffisante pour que James sache qu'il avait toute son attention. Personne ne connaissait l'entière véracité de ces rumeurs, mais James et quelques autres joueurs de l'équipe avaient été aux premières loges du spectacle. Sirius, qui ne faisait pas partie de l'équipe jusqu'à l'année dernière, quand Orton avait été transféré soudainement dans une académie de Quidditch à mi-semestre, ne connaissait que les quelques faits de base. James n'était pas du genre à rapporter des commérages aussi n'avaient-ils jamais vraiment discuté du sujet jusqu'à ce moment précis, et Sirius venait de sauter précipitamment de sa barre pour s'asseoir directement face à James.
Sirius n'essaya même pas de cacher son excitation. Tout le monde savait que la moindre chose comportant un petit danger et des commérages ne servait qu'à l'attirer et à l'exciter encore plus. 'Donc, c'était Lupin ?' demanda-t-il à James, les yeux luisants à la simple perspective de sortir avec quelqu'un d'aussi scandaleusement célèbre. 'Merlin, je pensais qu'il était plus vieux. Orton était en septième année ... ça rassemble à de la maltraitance d'enfant ça !'
'Orton est un imbécile. Lily le pense aussi.' ajouta James sans ambages, comme si Lily justifiait son affirmation. Lily était la fille la plus intelligente de l'école et quand elle disait ou pensait quelque chose, elle avait toujours raison ; même si elle venait à affirmer que la lune était en fromage, James la croirait. 'À la minute où ces rumeurs sont arrivées au terrain de Quidditch, il a fait machine arrière et a rejeté tout le blâme sur Lupin . Je ne sais pas pourquoi ; les gens n'étaient pas en colère ni rien ... juste curieux. Mais il a pris les devants et a dit qu'il était sous l'influence d'un philtre d'amour quelconque que Lupin aurait élaboré et blablabla. Et la plupart des gens l'ont cru, simplement parce qu'il était le capitaine de l'équipe de Quidditch.
Sirius fronça les sourcils en réfléchissant. 'Comment sais-tu qu'Orton mentait ?'
'J'ai un cours avec Lupin .. Soin aux créatures magiques ...' expliqua James se rappelant que Sirius avait préféré suivre des études sur les moldus. 'Il n'a pas l'air d'être de ce genre là. Affreusement calme. Il garde tout pour lui et ne dérange jamais personne. Tout le monde l'a emmerdé après l'histoire Orton, mais il n'a jamais dit un mot.'
James se remémorait comment Lupin lui était apparu insensible, son visage déjà stoïque avait l'air de s'être totalement refermé. Quand Lily et Alice l'avaient défendu contre les autres garçons, Lupin les avait simplement regardées comme pour les avertir d'arrêter et de ne pas s'en mêler. James se rappelait que Lupin lui avait paru presque dangereux à ce moment là, et il avait vu qu'il n'était pas le seul à penser ainsi. Pas mal de gens l'allumaient encore au sujet de sa liaison avec Orton, mais à la différence d'autres souffre-douleur, personne ne l'avait jamais touché ni provoqué dans un combat physique. C'était presque comme si ils étaient effrayés de s'approcher trop près de lui. Mais une fois encore, qui ne le serait pas ; le garçon possédait les yeux d'ambre les plus froids et éteints que James avait jamais vus.
'N'empêche,' continua James en sortant de ses pensées, 's'il avait été du style à faire des potions, je pense qu'il aurait fait quelque chose pour se venger non ? Par contre, tu pourrais avoir du mal avec lui. Le garçon est pratiquement muet. Je ne l'ai entendu parler que pour répondre à l'appel.'
Sirius balaya l'objection d'un geste, imperturbable. 'Un détail,' répliqua-t-il, visiblement confiant dans son propre charme et son rayonnement. 'Par contre de quoi il a l'air, tu te rappelles ? '
James à vrai dire, ne s'en rappelait pas vraiment et il dut se forcer à ne pas éclater de rire face au visage inquiet de Sirius quand il répliqua, 'On dirait une fille en fait. Avec une voix grinçante.'
'Il n'a pas encore mué donc. Très bien. Au fait ta voix grince aussi par moments.'
'C'est pas vrai !' s'écria James, indigné et espérant que Lily Evans ne pensait pas que sa voix grinçait ; 'Et tu sais quoi ? Lupin est tout petit' mentit James pour se venger. 'et il a des boutons partout sur le visage et en plus il est chauve !'
Sirius rit bruyamment, tombant sur le dos et se tenant l'estomac. 'Ca fait rêver, Jamie-boy. J'ai hâte.'
James vexé, souffla, arrachant l'herbe à ses pieds avec mauvaise humeur;
'Qu'est-ce que tu peux me dire d'autre sur lui ,'
James envisagea de lui raconter d'autres horribles mensonges, mais décida que Sirius méritait d'avoir un minimum d'information au sujet du garçon. Après tout, bien qu'il soit un enfoiré de première, Sirius l'avait toujours aidé dans sa conquête envers Lily. C'était simplement logique de lui retourner la faveur.
'IL sait s'y prendre avec les animaux,' dit James à Sirius, en lui cognant le genou par jeu quand Sirius s'étendit sur l'herbe comme si elle lui appartenait. 'On a eu un cours sur les licornes et c'est le seul garçon dont elles se sont approchées. Elles ont presque éperonné le gros cul de Peter à ce moment là.' James sourit avec tendresse au souvenir de la scène. 'J'ai entendu Lily et Alice dire qu'il était comme Blanche-Neige.
Sirius leva des yeux inquisiteurs. 'C'est quoi ça ?'
James haussa les épaules. 'J'en sais rien ; je pense que c'est parce qu'il est très pâle.'
Sirius fronça les sourcils pensivement. 'Donc ce Lupin .. il est pâle ... maigre ... grand et a la peau lisse ... calme ... et sait s'y prendre avec les animaux. Pas trop mal. Voilà qui est réglé alors.' Sirius fit un sourire triomphant à James et se leva pour prendre une pose avantageuse.
'Jamie mon ami, considère que Lupin est désormais mon petit ami, et en tant que mon frère d'armes et mon arrière petit cousin, c'est ton devoir de nous accepter comme un couple et de nous présenter tes meilleurs voeux et ta bénédiction !'
James leva un sourcil sardonique. ' Tu ne connais même pas son prénom.'
'Pff. Ne sois pas si matérialiste. L'amour ne connait pas d'entraves,' déclara Sirius, tête haute et mains sur les hanches. 'Les noms n'ont aucune importance.'
James roula des yeux. 'Tu ne lui as même pas encore demandé s'il était d'accord.'
'Il vient tout juste d'être trahi par son copain, James. Il a besoin d'une épaule pour s'épancher, quelqu'un qui le soutiendra et le réconfortera, et lui ramènera le sourire.' Sirius sourit d'un air de conspirateur et ouvrit grand les bras. 'Qui d'après toi est le parfait candidat ? C'est l'occasion rêvée. Il est à moi !' la dernière partie du discours fut ponctuée par un étrange cri de guerre haut perché.
James grogna, sentant venir les prémisses d'une catastrophe imminente. Bon, au moins ça promettait d'être une année intéressante ...
Plus tard, si on lui avait demandé comment lui et Remus Lupin s'étaient rencontrés, Sirius aurait parlé d'un coup de foudre. Il aurait conté de façon romantique comment il se tenait d'un côté du quai tandis que Remus se tenait de l'autre côté, tous deux restant là sans bouger au milieu du flot d'élèves de Poudlard et de leurs parents. Leurs yeux s'étaient rencontrés et la lumière semblait descendre directement du ciel pour irradier Lupin, confirmant à Sirius qui était Remus avant même que James ne le lui désigne. Il y avait de l'électricité dans l'air et des frissons, et le temps avait suspendu son vol rien que pour eux.
'On était les parfaits opposés,' dirait-il avec un sourire rêveur. Remus Lupin, le policé, et Sirius Black, le rebelle. C'était un tableau tellement imparfait qu'il ne pouvait se définir que comme l'Art à son apogée. Bien sûr, les deux garçons avaient réalisé simultanément cette parfaite imperfection. Alors ils s'étaient rapprochés l'un de l'autre sans en avoir conscience et en quelques minutes, leurs mains et leurs lèvres s'étaient réunies dans une parfaite union. Plus tard bien sûr, ils avaient fait l'amour dans un compartiment vide (avec protection comme il se doit) pendant quatre heures, après quoi ils avaient échangé des 'je t'aime'.
A la fin du conte de Sirius, James roulerait des yeux et ferait remarquer que Sirius ne connaissait même pas le prénom de Lupin quand ils s'étaient rencontrés. Mais bien sûr, comme mentionné au-dessus, Sirius n'était pas matérialiste. Les noms étaient futiles quand il s'agissait du Véritable Amour. Donc, les faits étaient légèrement exagérés par volonté de divertir et de fait, ce qui se passa en réalité fut ... hum ... légèrement différent.
'Je ne le vois pas !'
'Là, plus loin sur la gauche !' cria James au milieu de la foule, puis il tourna la tête de Sirius brutalement de façon à lui faire face à un homme d'âge moyen avec des cheveux grisonnants et une valise assez grande, se tenant devant l'express de Poudlard.
'T'as fumé la moquette ou quoi ? S'écria Sirius. 'Celui-là a au moins la trentaine. C'est impossible qu'il ait passé autant de temps à Poudlard !'.
James lui donna une tape sur la tête. 'C'est son père espèce d'idiot ! Le garçon à côté de lui !'
Sirius ronchonna mais regarda à nouveau, et cette fois ses yeux s'élargirent et il retint sa respiration. 'Bon sang de bois !' s'écria-t-il, se haussant sur la pointe des pieds pour mieux voir. 'Merde, mon pote, tu ne m'avais pas dit que c'était un putain de canon !'
'Ah bon ?' demanda James, se haussant également sur la pointe des pieds pour vérifier l'affirmation de Sirius.
Sirius le regarda médusé. Même un hétéro devait se rendre compte que Lupin le faisait grave. Le garçon avait des cheveux châtain clair qui rappelaient à Sirius une plage de sable et des vagues apaisantes ; un peu longs, mais pas autant que ceux de Sirius qui les maintenait ensemble en une tresse savamment relâchée à hauteur de ses épaules. Lupin était aussi totalement dénué du moindre bouton, à part un grain de beauté sous l'oeil que Sirius désira vraiment, mais vraiment embrasser. Cependant ce fut ses yeux ; ce furent eux qui captèrent véritablement l'attention de Sirius et c'est grâce à eux que Lupin se démarquait au milieu de la foule. Ils étaient de l'ambre la plus claire et ... tristes ... presque lugubres ...'
' Il est trop classe ,' remarqua Sirius avec un haut le corps, en notant le costume de Lupin : un pull sombre à manches longues et col montant par-dessus un pantalon gris, et une robe d'école noire ouverte aux épaules. Il avait même une canne de bois poli noir, mais pas une canne élégante comme celle de son père. Sirius pensa que cela apportait une certaine allure et une personnalité à la stature de Lupin ; mais cela détonnait tout de même terriblement avec l'image de Sirius. Sirius qui ne portait que des jeans déchirés et du cuir et tout ce qui était voyant, décadent et hideux. Ils étaient les parfaits opposés ; de quoi parlerait-il à Lupin ? Le garçon aimait probablement Franck Sinatra pour l'amour de Merlin.
'I did it myyy wayyy !'
Sirius frissonna à cette seule pensée.
'Je pense qu'il est simplement un peu déprimé,' dit finalement James après avoir passé une bonne minute à détailler les vêtements de Lupin.
'Honnêtement, je pense que tu te trompes sur lui.'
Sirius regarda les incroyables cils sombres et épais encadrant les yeux ambre du garçon et soupira. 'J'en doute. Je le sens pas ... je veux dire ... il écoute probablement The Jam et les Wizard's Eye , Jamie. Ils font du rock en costard. C'est horrible !.'
James regarda Sirius comme s'il s'en moquait royalement. 'Bon ben, si tu n'es pas intéressé, je suppose que Lupin saura réparer tout seul son coeur brisé ...'
Sirius sursauta. 'Attends, j'ai jamais dit ça ...'
'Dans ce cas, tu ferais mieux de le rattraper parce qu'il est déjà en train de monter dans le train ...' répliqua James d'un air supérieur. 'Je n'ai pas encore demandé à Evans de sortir avec moi cette année, alors je te laisse, ça ira ? '
Sirius sourit, et examinant son reflet dans le comptoir métallique, il rajusta son collier gothique. 'Et cette fois, ne reviens pas en courant avec des tentacules plein la figure. Leurs ventouses s'étaient prises dans mes cheveux la dernière fois.'
Sirius esquiva le coup que lui porta James et se rua dans le train qui s'ébranlait déjà. Il se fit un devoir d'ouvrir tous les compartiments et ce faisant, tomba sur quelques couples qui s'embrassaient langoureusement. En n'importe quelle autre occasion, Sirius aurait râlé en parlant de dégoutantes démonstrations et d'idiots enamourés. Mais il était d'une bonne humeur inhabituelle ce jour là. Après tout, lui et Lupin allaient bientôt devenir l'un de ces couples dégoutants et sans une once de décence. A cette pensée, il se mit à siffler et à bondir à chaque pas.
Il finit par le trouver.
Lupin se tenait au fond du compartiment, assis seul et regardant par la fenêtre avec la même expression de tristesse que Sirius avait surpris plus tôt. 'Ta maison te manque déjà ?' demanda Sirius, rompant le silence tandis qu'il entrait et fermait la porte derrière lui.
Lupin leva les yeux et le regarda brièvement puis il se tourna à nouveau vers la fenêtre, mais Sirius avait eu le temps de voir ses yeux se durcir légèrement. La tristesse était partie, remplacée par un air réservé et sur la défensive.
'Je ne te critique pas,' continua Sirius, s'asseyant sur le siège opposé à Lupin. 'En fait, Grimmauld Place est horrible mais M et Mme Potter me manquent vraiment. Ils sont géniaux et je reste chez eux la plupart du temps l'été. Mme Potter fait les meilleurs gâteaux du monde. Tu devrais essayer un de ces jours.'
Lupin continuait de l'ignorer au grand dam de Sirius. James avait mentionné que le garçon ne parlait pas beaucoup, mais Lupin pourrait au moins faire l'effort de reconnaître sa présence. En tous cas, Sirius n'allait pas abandonner si facilement. Lupin était l'amour de sa vie, après tout, et ne disait-on pas que l'amour était un chemin pavé de difficultés (ou quelque chose comme ça).
'Donc, quels cours suis-tu ? Je sais que tu as Soins aux créatures magiques avec mon copain James, et que tu dois en avoir quelques autres vu qu'ils sont obligatoires.' à nouveau, Sirius dut faire face au silence. James n'avait pas mentionné le problème comportemental de Lupin. 'Je pense que tu dois t'asseoir plutôt dans le fond, parce que je t'ai jamais vu en cours. Mais t'as raison en fait. C'est super quand tu veux faire une petite sieste pendant les cours de Binn.'
Lupin cligna des yeux et Sirius sut qu'il avait obtenu le commencement d'une réaction. Ce n'était pas tout à fait le sourire qu'il avait espéré et Lupin ne paraissait pas du genre à rire à gorge déployée, mais c'était vraiment mieux que l'air stoïque et réservé qu'il avait adopté avec Sirius depuis le début.
'Tu devrais t'asseoir avec moi, James et Peter pour la suite,' offrit Sirius avec un large sourire, 'on lance de la nourriture aux Serpentards quand les professeurs ne regardent pas et James a travaillé sur sa farce tout l'été. Il ne veut pas me dire ce que c'est, mais ça va être génial ! Et puis bien sûr, il y a les p'tits de première année ... à qui on peut toujours flanquer une bonne frousse.'
'Je suis préfet', répliqua Lupin d'un ton morne et Sirius pensa qu'il allait mourir de surexcitation.
C'étaient les premiers mots que Lupin avait prononcés en presque une demie-heure de bavardage de la part de Sirius, même s'ils n'étaient pas très agréables. La voix de Lupin n'était pas du tout aiguë ou haut perchée, mais bien mature et pour le moins très très sexy de l'avis de Sirius. Ce n'était pas tant la voix que la façon dont il avait parlé – tout juste un peu plus fort qu'un murmure plein de douceur tandis que les mots coulaient sans effort de ses lèvres en une mélodie attirante. De ces mêmes lèvres roses que Sirius se prit à fixer (depuis) au moins dix minutes avant d'enregistrer le fait que Lupin était un préfet.
Un préfet ...
Pas bon.
Sortir avec un préfet était la pire des choses à faire pour un fauteur de troubles comme lui. Lupin pourrait enlever des points, tenter de l'obliger à suivre les règles, lui prêcher la morale et l'étiquette, peut-être même vouloir le changer ou lui faire cesser les blagues ! Pour un peu, bientôt il rejoindrait le corps des étudiants et ferait son devoir en tant que citoyen et étudiant de Poudlard.
Non. Non. Non.
Impossible.
Sirius se mordit la lèvre et regarda intensément Lupin. Bon sang, il voulait vraiment le garçon. Comment Sirius pourrait il choisir entre cette image parfaite et somptueuse (ainsi qu'un candidat potentiel au lit) et sa dignité et auto conservation ? C 'était impossible.
A moins que ...
A moins que Sirius ne le change d'abord ; et ne le retourne en un maraudeur certifié et amateur de mauvaises blagues. Après tout, il était le plus persévérant du lot et quand il avait décidé quelque chose, on ne pouvait l'en dissuader jusqu'à ce qu'il ait ce qu'il voulait. D'ailleurs, une fois que lui et Lupin sortiraient ensemble, Lupin n'aurait d'autre choix que de l'écouter. C'est ce que les petits amis font n'est-ce pas ? '
'Vous désirez quelque chose mes chéris ?'
Sirius leva les yeux pour voir la dame du chariot de friandises – Martha (comme il était indiqué sur son badge), et il sourit. 'Qu'est-ce que je peux t'offrir Lupin ? Tout ce que tu veux – c'est moi qui paye'
Sirius se retourna pour voir que Lupin s'était déjà levé et payait la femme pour une poignée de chocogrenouilles. '
'Comme d'habitude n'est-ce pas mon chéri ? Commenta-t-elle gentiment, ajoutant également deux bonbons à la citrouille dans le sachet d'emballage. 'Tu n'as pas l'air d'aller très bien cette année. Ca va Remus ?'
Remus. Le prénom du garçon était Remus.
Sirius et Remus.
Remus et Sirius.
SiriusRemusSiriusRemus.
'Je vais bien M'am,' répondit Remus avec sa façon à lui si merveilleuse de parler, pleine d'un charme tranquille et de mots choisis. Sirius aurait voulu le manger tout entier et par petits bouts.
La porte se referma sur Martha qui quittait le compartiment, et Sirius nota que Remus se reposait assez lourdement sur sa canne tandis qu'il changeait de main pour porter son sac. Ce fut seulement quand le garçon commença à boiter que Sirius réalisa que la canne était sans doute plus qu'un vulgaire accessoire de mode.
'Tu boites,' constata-t-il, encore un peu sous le choc après avoir remarqué quelques bandages bien serrés autour de la jambe droite de Lupin sous son pantalon.
'Bien vu,' murmura Remus sarcastiquement. La fluidité et l'aisance avec laquelle il utilisait sa canne, firent penser à Sirius que ce n'était pas la première fois qu'il s'en servait. Sirius se demanda si la jambe de Lupin était cassée.
'Je voulais dire, pourquoi est-ce que tu boites ?' reformula Sirius, tout en se levant de son siège pour aider son futur petit ami et Amour de sa vie.
'J'aime ça', répliqua Remus d'une voix basse et cinglante. ' À mes heures perdues , je boite pour passer le temps;'
Sirius aurait ri si la situation n'avait pas été si sérieuse. 'Viens, passe ton bras par-dessus mon épaule. Je peux-' Sirius l'avait à peine touché que Remus l'avait agrippé durement par le menton, lui intimant de 'la fermer' et l'embrassa, brutalement.
Sirius sentit sa tête exploser, des étoiles et des constellations dansèrent devant ses yeux et son cerveau décida de cesser de fonctionner. C'était hot. C'était très très hot, et Remus ne s'embarrassa pas de subtilités pour demander l'entrée ou pratiquer un baiser progressif. Il se contenta de plonger sa langue, explorant chaque recoin de la bouche de Sirius, et ses dents mordillèrent presque méchamment sa lèvre inférieure. Les mains de Remus étaient enfoncées dans la chevelure de Sirius, l'attrapant par les poignées et rapprochant Sirius encore plus près, les amenant presque à perdre l'équilibre.
Quand finalement Remus le laissa aller, Sirius était abasourdi et étourdi d'extase, un sourire béat sur le visage. Il voyait déjà des petits coeurs encadrant le visage de Remus, des anges soufflant dans des trompettes des symphonies épiques, de petits elfes verts ivres de joie, dansant des claquettes au milieu d'arcs-en-ciel et de monceaux de pièces d'or ...
'T'as gagné. Tu peux aller réclamer ton argent à présent et arrêter de m'emmerder.'
Les petits coeurs se brisèrent en mille morceaux et les elfes se regardèrent, plutôt confus. 'Hein ?'
'C'était pas ça ?' demanda froidement Lupin, son visage rappelant soudain à Sirius celui des poupées qu'on pouvait voir dans les magasins de jouets – celles en porcelaine avec de grands yeux bleus effrayants qui vous regardaient fixement pendant des heures et des heures sans ciller. 'Un plus gros pari peut-être, séduire cette 'tapette de Lupin' et le laisser tomber après une semaine. On verra s'il utilise un philtre d'amour cette fois encore. Ou alors est-ce qu'il fallait aussi que tu couches avec moi ?'
Sirius se dégrisa d'un coup de ses fantasmes dorés. 'De quoi tu parles ? Quel pari ?' Quand Lupin ne répondit pas et retourna s'asseoir, plus indifférent que jamais, Sirius le suivit. 'Hé, qu'est-ce qui te prend franchement ?' Sirius fronça les sourcils alors que Lupin continuait à regarder par la fenêtre, le regard dur et fermé revenu dans ses yeux d'ambre. Ces yeux : ils ne semblaient pas humains, réalisa Sirius pour la première fois. C'étaient des yeux de mort, cette étrange lueur qu'il avait vue sur le quai, n'était plus qu'un simple trait de lumière. Ils ne déparaient la beauté de Lupin en aucune façon, mais vous laissaient avec un sentiment de vide, voire même de méfiance à l'intérieur.
Légèrement mal à l'aise et étant inapte à gérer les situations compliquées, Sirius décida que peut-être que cela rassurerait Lupin s'il se contentait de reprendre la conversation là où il l'avait laissée :
'Quoiqu'il en soit, on a pensé à des farces tout l'été. Je pense que tu devrais te joindre à nous, étant donné que tu es dans notre année. Tu aimeras James ; il est sacrément génial et peut-être un peu moins maniaque que moi, sauf au sujet de Lily Evans. Merlin seul sait ce qu'il peut trouver à ce tas .. et il y a Peter aussi. Je pense que tu l'aimeras aussi. C'est un bon copain, même si la façon dont il idolâtre James est un peu agaçante.'
Les efforts évidents de Sirius pour changer la conversation demeurèrent complètement ignorés de Lupin, qui regardait au loin, comme s'il était perdu dans les plaines herbeuses et les champs de maïs.
" Bien sûr, je n'ai pas envie que tu fasses trop attention à eux quand tu seras avec moi. Je ne veux pas te perdre au profit de trop de blagues ou trucs du genre. Tu as remarqué ? Même nos noms sont assortis. Sirius et Remus. Remus et Sirius. On fait un couple parfait non ?'
Sirius reprit sa respiration et regarda Lupin un long moment, gravant lentement le profil du garçon dans sa mémoire et s'arrêtant à ses lèvres. Ces mêmes lèvres qui l'avaient embrassé furieusement quelques minutes auparavant. Rien que cette pensée ramena les petits coeurs rouges danser devant ses yeux, et Sirius dut essuyer un filet de bave avec le revers de sa main pour ne pas ressembler à un maniaque pervers.
'Tu sais. J'ai dit à James que tu étais à la mode ou quelque chose comme ça quand j'ai vu ta canne. Et tes yeux ... au début j'avais pensé que tu avais mis de ce noir que les filles se collent.' Sirius frôla doucement les cils du bout des doigts .. ils étaient vrais. 'Comme de l'ambre,' murmura-t-il, 'ma mère en porte tout le temps, mais elle n'est pas moitié aussi belle que toi. Tu as des yeux magnifiques, est-ce que quelqu'un te l'a déjà dit ?'
'Pardon,' dit Lupin d'un air bourru puis repoussa Sirius brutalement, et Sirius se sentit à nouveau fondre pour cette voix. Il fallait vraiment qu'il apprenne à se contrôler en présence de Lupin ; son cerveau réduit en bouillie à chaque fois n'était pas un effet particulièrement agréable.
'Hé !' s'écria Sirius en suivant Remus après qu'il eut rassemblé ses esprits. 'Hé ! Tu viens toujours à Pré-au-lard avec moi pas vrai ? Hé ! N'oublie pas notre Rendez-vous !'
'Je présume donc que ça s'est bien passé ? S'informa James qui était sorti du compartiment adjacent en entendant Sirius hurler. Il eut une grimace ironique et regarda Remus qui s'éloignait et disparaissait dans un autre compartiment, probablement celui des préfets. 'Quel charme, Black ! Il est déjà à tes pieds.'
Sirius ne fit pas attention à lui, et soupira d'un air rêveur ; Lupin était dur à conquérir – un vrai lutteur. Parfait. Sirius était déjà tombé amoureux de lui. Remus. Regardant son meilleur ami au travers d'yeux embués, Sirius sourit,'Jamie, mon ami, je pense que nous avons trouvé 'Le Bon.'
A suivre ...
NDT : Voilà, dites moi si ça vaut le coup que je continue la traduction (la fic originale est terminée et comporte 12 chapitres).