Bonjour à tous les lecteurs (surtout lectrices, je crois bien!),

Tout d'abord, je tiens à dire que c'est ma première fic sur Orgueil et Préjugés. Je suis une fan de Jane Austen et O&P est son œuvre que je préfère Je tiens à préciser que même si j'ai lu le livre et vu différentes adaptations cinématographiques, j'ai décidé de baser cette histoire sur la mini-série de la BBC de 1995 avec Colin Firth jouant Darcy et Jennifer Elhe jouant Lizzy. Ceci étant dit, je déclare aussi que les personnages et tout le tralala ne m'appartiennent pas, que je ne fais que les utiliser comme cobayes dans cette histoire :P Ça commence directement là où le film se termine, soit dans la calèche alors qu'ils viennent tout juste de se marier.

Sur ce, bonne lecture!

Orgueil et Préjugés : Mr. & Mrs Darcy.

Préface

Quel sourire!

Jamais Lizzy ne l'avait vu sourire ainsi. Le Darcy qu'elle avait rencontré chez Lucas n'avait pas une seule fois montré les dents blanches et droites qui maintenant lui offrait ce spectacle rarissime. Un petit soubresaut du coin des lèvres était la seule chose dont elle avait eu l'honneur d'être témoin à plusieurs occasions lors de sa visite à Pemberley l'été précédent. Il avait été si courtois à ce moment, si attentif. Et la manière dont il l'avait regardé alors qu'elle interprétait une pièce au pianoforte! Il lui était impossible d'oublier la lueur qui s'était reflété dans ses yeux, l'amour et l'affection qu'elle avait pu lire dans ses prunelles…

Oh, Pemberley! Lorsque son regard avait contemplé la propriété pour la première fois, Lizzy en était immédiatement tombé amoureuse. Comment aurait-il pu en être autrement? Qui n'apprécierait pas les kilomètres de jardins, bois et sentiers fleuris, les fontaines, étangs et sculptures? Et quelle avait été sa surprise de le voir apparaître devant elle à ce moment, détrempé, sa chemise blanche ruisselante d'eau! Miss Bingley aurait été choqué d'une telle apparition. Quel outrage, aurait-elle dit, de se promener aux yeux de tous ainsi accoutré! N'avait-elle pas émit de semblables commentaires lors du séjour d'Élizabeth à Netherfields alors que sa sœur Jane était souffrante? La demeure de ses voisins était certes des plus luxueuses, mais cela n'empêchait pas les murs d'être minces. Peu lui importait de toute façon. Ce n'était certainement pas Caroline Bingley qui avait remonté l'allée au bras de Fitzwilliam Darcy pour l'épouser en bonne et due forme.

Étrange comme le destin joue parfois des tours; qui aurait cru qu'elle, Elizabeth Bennet, se retrouverait assisse à côté du plus bel homme d'Angleterre, et certainement l'un des plus fortunés, un anneau d'or à l'annulaire gauche la liant à celui qu'elle avait juré détester jusqu'à la fin de sa vie? Qui aurait cru que ce sentiment niché en son sein se serait transformé de haine en amour? Certainement pas elle!

La jeune femme avait mal aux joues tant elle souriait. Elle joignait son bonheur à celui de son époux alors que tous les acclamait, Jane, Charles Bingley, Darcy et elle, les carrosses empruntant la longue route qui les séparait de leurs demeures respectives. Le cortège nuptial se dispersa bientôt et un dernier signe de la main scella son départ de Longbourn. Lizzy était impatiente de découvrir Pemberley à nouveau et, surtout, de retrouver Georgiana. Elle se sentait comblée d'hériter d'une si adorable belle-sœur alors que Jane aurait à se contenter de Mrs Hurst et de Miss Bingley. Elle savait qu'il lui était parfaitement inutile de s'inquiéter pour sa très chère soeur; son tempérament calme et affectueux lui donnait l'avantage de ne voir que du bien chez tous les gens qu'elle rencontrait. Son bonheur resterait intact, peu importe la compagnie qui lui servirait famille.

-'Vous semblez songeuse. Regrettez-vous déjà votre état matrimoniale?'

La voix grave et sérieuse de son mari la fit sourire. Même lorsqu'il tentait de plaisanter, son ton était beaucoup trop neutre, comme si ce qu'il disait relevait d'un important discours politique plutôt que d'une plaisanterie.

-'Et vous?' répondit-elle avec un brin de malice.

-'Ma raison dirait que d'épouser la Bennet la plus vive d'esprit n'est pas la décision la plus sage que j'aie prise jusqu'à ce jour.' Convint-il après un moment, prenant sa main dans la sienne. 'Mais mon cœur me répète à chaque seconde que je n'aurais jamais pu faire de meilleur choix.'

Lizzy eut un petit rire. 'J'ose espérer que votre cœur trônera sur votre raison. Il serait dommage de déclarer notre mariage irraisonnable dès le premier jour.'

-'Nous n'apprécions pas toujours ce qui est le plus sain pour nous. Cependant, lorsque deux tempéraments se rejoignent dans une latitude où l'évolution mentale est stimulée, le cœur se conjugue avec la raison et forme un parfait équilibre. Je me considère fortuné d'avoir trouvé une femme dont l'intelligence égale la mienne et ce même si je pressens un lot de mésententes entre nos caractères déterminés.'

Lizzy ressentit de la fierté en observant son mari. Darcy avait toujours cette manière sincère de s'exprimer qui lui plaisait. Elle savait que ce genre de caractère s'affiliait au sien parfaitement; elle n'avait pas peur de dire ce qu'elle pensait réellement et elle ne s'attendait à rien de moins de la part de son époux.

-'Longbourn ne vous manquera pas trop, j'espère?' dit-il après un moment, concerné par le silence de sa femme. Le paysage n'était que campagne enneigé à présent et Élizabeth l'observait avec une certaine nostalgie.

-'Hertfordshire me manquera assurément.' Avoua-t-elle dans un soupir. 'J'ai passé mes vingt et une première année en ces lieux. Cependant, je n'ai aucun regret à laisser tout ceci derrière moi. Ma vie a emprunté un nouveau tournant et je suis convaincu du bonheur que sera d'être la maîtresse de Pemberley.'

Darcy sembla rassuré par ces paroles. 'J'en suis comblé. Je n'aurais supporté l'idée de vous voir malheureuse dans votre nouvelle demeure.'

-'Malheureuse?' répondit la brunette avec un petit rire. 'Qui serait malheureux dans un tel endroit? Soyez assuré, Mr Darcy, que je serai parfaitement heureuse à vos côtés et ce, peu importe l'endroit où vous souhaiterez loger.'

Son époux fronça les sourcils et Élizabeth se demanda ce qu'elle avait bien pu dire de déplaisant. 'Quelque chose vous tracasse?'

-'Peut-être cela vous semblera inhabituel,' commença-t-il d'une voix hésitante. 'Mais je trouve étrange pour un homme et sa femme de s'interpeller d'une manière si…impersonnelle. En privé, du moins.'

Lizzy se mordit doucement la lèvre, songeuse. Ses parents s'étaient toujours adressé formellement l'un à l'autre. D'un autre côté, Mr et Mrs Bennet n'étaient certainement pas un modèle d'amour mutuel. Un couple si mal assorti ne pourrait se vanter de posséder plus qu'un attachement respectueux et platonique.

-'Me permettez-vous de vous appeler Lizzy?'

Son prénom sonnait si bien de sa bouche! Le cœur d'Élizabeth s'emballa aussitôt et un sourire timide se peignit sur son visage.

-'De tout mon cœur, je vous le permet…William.'

Elle se l'était répété des millions de fois dans sa tête et même à voix haute, le soir dans son lit. Les deux mois de fiançailles lui avait paru si longs! Comme si la journée de leur mariage n'allait jamais venir. Les préparatifs l'avait tenu occupée, mais Darcy n'avait pas quitté ses pensées depuis le jour où il lui avait demandé sa main –pour la deuxième fois. Quarante-huit jours d'attente pendant lesquels son fiancé s'était présenté presque chaque après-midi afin de passer du temps avec elle. Il l'avait couvert de petites attentions et de présents aussi; sucreries, fleurs, rubans, coiffes, dentelles, bracelets et pendentifs, une petite boîte à musique, une paire de gants doublés d'hermine. Sans parler du peigne en ivoire; les détails sur l'objet étaient si fins et délicats que Lizzy n'avait pas encore osé l'utiliser de peur de l'abîmer.

Darcy répondit par un de ces sourires qu'elle adorait et déposa un léger baiser sur ses lèvres.

-'Lizzy...' Murmura-t-il sous son souffle. 'Ma bien aimée, ma charmante Élizabeth…'

La familiarité la fit glousser. Elle sentait la complicité s'agrandir entre eux et c'était un sentiment des plus rassurants. Elle ne redoutait pas son installation à Pemberley, mais une petite partie d'elle-même était effrayée d'avoir à prendre sa place parmi tant d'étrangers.

-'Oh, Will, vous me faites rougir.'

Sa main se referma sur sa joue et ses doigts étaient agréablement chauds contre sa peau froide.

-'Bien. Cela vous réchauffera un peu.' Dit Darcy en la pressant contre lui. 'Quelle idée d'utiliser un coche ouvert en plein hiver. Heureusement, nous atteindrons Meryton dans quelques minutes. Nous le changerons aussitôt arrivé.'

Lizzy ne s'en plaignit pas. L'air était très frais et la journée de son mariage n'était certainement pas la meilleure pour attraper une fièvre. Lorsqu'ils furent en vue du village, ils reprirent une certaine distance à contrecœur. La démonstration d'affection en public était réprimandée et Lizzy ne voulait surtout pas ajouter aux rumeurs un nouveau commérage. Ils descendirent donc devant l'auberge Le Lion et s'installèrent pendant que l'on changeait l'attelage. Lorsque les briques furent chauffées et que le couple se fut installé dans le carrosse, Darcy ayant insisté pour qu'Élizabeth se couvre d'une grande couverture d'alpaga, les chevaux se mirent en route et bientôt la campagne anglaise fut encore une fois le seul paysage à regarder.

-'Êtes-vous confortablement installé, Lizzy?' S'enquerra Darcy après un moment. 'Avez-vous froid?'

La jeune femme secoua la tête. 'Non, je n'ai pas froid, merci. Cependant, je pourrais avoir plus chaud.'

S'il ne sembla pas comprendre son allusion au début, il éclata de rire en la voyant soulever la couverture pour qu'ils puissent la partager.

-'Voilà qui est mieux.' Murmura-t-elle en se blotissant contre son épaule. Déjà, le cahotement du carrosse lui donnait sommeil. Elle bailla à plusieurs reprises, essayant tant bien que mal de rester éveillée, mais l'insistance constante de Darcy pour qu'elle se repose eut raison d'elle. Les dernières nuits avaient été très courtes et il lui semblait qu'elle avait des heures et des heures de sommeil à rattraper.

Lorsqu'elle ouvrit les yeux, la nuit était tombée et la coche s'était arrêtée devant une auberge luxueuse. Darcy avait réservé deux chambres et même s'ils avaient déjà discuté et décidé que leur nuit de noce se passerait à Pemberley, Elizabeth ne regrettait pas de passer les deux prochaines nuits toute seule. Elle était si épuisée qu'elle n'aurait certainement pas rempli son devoir conjugal comme il se devait. À cette pensée, une légère panique s'empara d'elle. Sa mère s'était chargée de leur faire un discours, à Jane et à elle, sur comment une femme devait remplir son devoir conjugal. Si son intention avait été d'être rassurante, Lizzy doutait fort que ses explications aient été d'un grand secours. Mrs Bennet avait décrit la chose comme étant un mal nécessaire et que même si peu agréable, elle était très endurable. Elle avait insisté pendant une demi-heure sur l'hygiène corporelle irréprochable, puis sur l'importance d'être disponible et ouverte, pour finalement énoncer un refus lors de leur indisposition mensuelle. Elle s'était ensuite attardée sur le physique masculin, mais avait heureusement était très brève sur le sujet. Elizabeth avait écouté Mrs Bennet, les joues en feu. Ç'avait été la matinée la plus pénible de sa vie.

Lizzy n'avait point osé en reparler avec Jane par la suite. Sa sœur était restée muette alors qu'elle enfilait sa robe et revêtait sa coiffe de dentelle blanche, mais la pâleur de son visage dénonçait un certain malaise. Elizabeth avait délibérément évité son regard de peur que ses yeux la trahissent et ne révèle à quel point elle pouvait être troublée. Était-ce vraiment ainsi? N'était-ce qu'un vague moment désagréable pour deux partenaires afin d'assurer leur descendance? Ne s'y trouvait-il pas une communion, un partage privilégié? Et comment devait-elle agir? Devait-elle parler? Se taire? Garderait-elle sa robe de nuit? Et si Darcy n'était pas satisfait?

Lizzy se massa les tempes, essayant tant bien que mal de calmer ses pensées effrénées. Elle ne l'aimait pas se l'avouer, mais elle était très nerveuse. Elle n'avait jamais été nue devant un homme et la seule idée d'avoir à enlever ses vêtements faisait battre douloureusement son cœur. Elle était certainement heureuse de la tournure des choses; ils n'atteindraient pas Pemberley avant le surlendemain, ce qui lui laissait entièrement le temps d'essayer de se raisonner.

Lorsque Pemberley se dessina devant eux, Lizzy observa la grande propriété avec intérêt, réalisant difficilement qu'elle en était maintenant maîtresse. Tout était plus beau encore que dans ses souvenirs; l'allée lui semblait plus large, les statues plus imposantes. L'escalier menant à la terrasse de l'entrée principale était double et non pas simple. La fontaine à droite plus haute, l'étang à gauche plus grand. Tout était d'une apparence si noble, si sobrement élégante!

-'Déçue?' la taquina-t-il en la voyant le nez pressé contre la vitre du carrosse.

Lizzy s'étouffa sur ses mots, incapable de formuler sa pensée.

-'Vous aurez tout votre temps pour visiter comme bon vous semblera.' Lui dit-il en la ramenant auprès de lui. 'Nous resterons jusqu'en janvier, puis nous partirons à Londres pour la saison.'

-'Si tôt?'

-'Je le crains fort.'

-'Et notre voyage de noce? Vous m'aviez promis une surprise, William, dois-je comprendre que vous revenez sur votre décision?' le réprimenda-t-elle d'un air amusé. 'S'il en est ainsi, je serai fortement désappointée. Vous savez combien j'apprécie les voyages.'

Darcy tapota doucement l'envers de sa main. 'Soyez patiente, ma chère Lizzy. Je vous ai promis une surprise et vous l'aurez. Je n'ai qu'une seule parole.'

Les grilles de fer forgé s'ouvrirent pour laisser passer la coche. La façade principale s'éleva alors devant eux dans toute sa splendeur. Elizabeth retint son souffle, subjuguée.

Darcy se pencha lentement vers elle, serrant sa main un peu plus fort dans la sienne.

-'Bienvenue à Pemberley, Mrs Darcy.'

(-*-)

Bon, avant de me faire lancer des tomates, j'aimerais préciser que je ne suis pas habitué à faire de longues phrases mélodramatiques à la Jane Austen. Surtout, j'ai lu le roman en anglais et disons que j'ai aucune idée du style que ça donnait en français. J'ai vu les films en anglais aussi, alors ça m'aide pas lol

Comme ce chapitre est un chapitre d'essai, j'aimerais savoir ce que vous en pensez, ce que vous aimez et ce que vous trouvez moins intéressant. On accuse souvent mes histoires d'être d'un style très descriptif alors si vous voulez plus de dialogue, je m'adapterai. Aussi, que pensez-vous des caractères de Lizzy et Darcy? Assez fidèle?

La suite sera plus intéressante à lire, ne vous inquiétez pas! C'était un chapitre pour mettre en contexte surtout. Dernière chose, j'aimerais savoir ce que VOUS aimeriez qu'il se passe dans l'histoire. Si ça vous dit, je pourrais faire une espèce d'histoire interactive où vous décidez en quelque sorte de ce qui va se passer : ) Qu'en pensez-vous? Ça vous intéresse? Envoyez moi vos idées par message ou reviews et laisser un commentaire pour me dire comment vous avez trouvé ce préface, ça me fait toujours super plaisir d'en recevoir ! (qui n'aime pas ça hein?) Et comme le dit si bien l'expression : l'écrivain qui a beaucoup de reviews écrit des chapitres beaucoup plus vite (ok, ok, c'est pas une VRAIE expression…mais ça devrait!)

P.s. J'écris Darcy au lieu de Mr Darcy car du plus loin que je me souvienne, je l'ai toujours appelé Darcy tout simplement. J'aime avoir une approche un peu plus intime des personnages, donc, j'essaie de mettre le moins possible de Mrs et Mr, tout en conservant la politesse et l'étiquette d'antan. Peut-être que les couples se nommaient par leur nom de famille à l'époque, mais je n'arrive pas à l'appliquer à Lizzy et Darcy, car je considère que la complicité qu'ils partagent va au-delà des conventions. J'ai tout de même laissé le vouvoiement car c'est plus fidèle et ils s'exprimeront plus formellement en public, mais en privé, ils utilisent leur p'tit nom ;)

P.s.2. S'il y a des fautes, j'en suis désolée, je n'ai pas trouvé quelqu'un pour corriger mon texte. À force d'avoir le nez plongé dedans, je n'arrive pas toujours à les voir!