Chapitre 2
A ces mots, Blake se débattit de plus belle, mais en vain. Olrik le maintenait fermement et n'avait nullement l'intention de lâcher prise !
« Quoique que vous puissiez dire ou faire, jamais je ne ... » Commença le capitaine.
Mais il fut coupé par une main qui effleura sur son torse et qui s'attaqua soudainement aux boutons de chemise de son pyjama.
« Laissez-vous faire mon cher Blake, ce n'est pas aussi désagréable que ce que vous imaginez, au contraire ! »
A ces mots, le colonel glissa sa main dans sa chemise à moitié ouverte et entreprit de lui caresser la poitrine comme personne, arrachant des grognements de protestation à son vieil ennemi qui se contorsionna dans tous les sens pour échapper à son contact.
Mais une fois encore, la fatigue et le poids d'Olrik allongé sur lui eurent le dernier mot.
Bien vite, sa chemise tomba par terre au pied du lit.
Mais au lieu des caresses attendues, du toucher. Le colonel se tint immobile au dessus de lui, toujours le maintenant. Sa silhouette se découpant dans la pénombre, il ne voyait pas son visage, il semblait ... le contempler, mais pas comme un prédateur.
Blake ne put y réfléchir d'avantage car Olrik fondit soudainement sur lui.
Et ce fut... brûlant ; sur son cou, il y avait posé ses lèvres et traçait avec un parcours sur la jugulaire, la mâchoire, glissant sur la joue au coin des siennes; il y resta un instant, comme pour profiter encore un peu de cette frustration, celle de n'avoir jamais put faire cela avant. Mais ce premier baiser, comme une libération, Blake sentit leurs lèvres se toucher à peine, comme un souffle, pour qu'ensuite, pareil à une braise, un contact plus intense s'établit, une passion, un feu, une joie sans bornes, il ressentit tout cela dans ce baiser plein de fougue que lui donna la dernière personne au monde à laquelle il aurait jamais pensé pour cela, son ennemi juré, Olrik.
Surprit, haletant, les yeux mi-clos, Blake ne pouvait décrire se qu'il ressentait.
Un interdit franchis, que dirait Philip s'il surgissait à cet instant précis ? Quelle horreur ce serait !
Mais n'avait-il pas aussi sentit autre chose, comme du plaisir ?
A cette pensée, une voix quelque part en lui le rappelait à l'ordre, c'était Olrik ! Son ennemi juré, qui avait si souvent tenté de le tuer lui et Mortimer !
Mais ses pensées furent bientôt interrompues.
Un autre. Une seconde fois, et à cet instant, sa volonté commença à se briser, théâtre de tant de sentiment contradictoires. Ailleurs, il sentit la pulpe des ses doigts frôler le bord de son pantalon.
Ce fut trop. Ses nerfs à vif, le capitaine détourna la tête, rompant ainsi le baiser. Et, à un colonel furieux, il murmura avec empressement à son oreille :
« Mes bras, lâchez mes bras... S'il vous plait ! »
Surpris mais satisfait, Olrik ne put s'empêcher de lancer, goguenard :
« Enfin, vous voila plus raisonnable on dirait, j'aime mieux cela ! »
Les bras enfin libres, Blake se redressa, répondant avec ardeur au baiser, passant ses doigts dans les cheveux jais de son ennemi.
Il s'attaqua bien vite à ses vêtements, réparant l'inégalité. La veste fut jetée sans ménagement, la cravate dénouée, pieds nus... Le tout sans tarder.
Et bientôt, ce fut un Olrik la chemise ouverte sur son torse nu, la ceinture défaite, qui se penchait au dessus de Blake, pantelant, l'œil en feu.
A SUIVRE...