J'aurais normalement dû poster ce chapitre Vendredi, mais je n'ai pas eu une minute à moi, y compris de toute la semaine, ce qui fait que le treizième chapitre n'est pas tout à fait abouti. Je vais speeder pour le finaliser mais je ne promets pas l'update pour le week-end prochain, au risque que cette semaine ait le même rythme que la précédente :S
Alors pour vous consoler, ce chapitre est un peu plus long que le dernier, et même s'il n'y a toujours pas de "réelles" confrontations Sirius/Remus, il est, de mon point de vue, assez intéressant. Mais aussi, je vous garantis que dans le prochain ces deux-là se retrouveront, enfin (c'est vrai que ça fait un petit moment)!
Un grand merci à vous tous qui me reviewez, je suis toute contente d'avoir atteint les 100 reviews =D
Je vous remercie aussi de continuer à me lire, malgré le "peu d'action" qui découle des chapitres en ce moment. Votre fidélité, vos petits mots et encouragements sont vraiment importants pour moi!
Je n'ai pas oublier que je n'ai pas encore répondu à vos reviews. Mais je vais le faire, soit aujourd'hui soit demain.
Bon, j'arrête de blablater et je vous laisse à ce douzième chapitre qui est du point de vue de Remus et de James :)
Good reading...
Titre: (No Blackmailed), Impartiality and Private Lessons
Rating: K
Disclaimer: L'univers revient de droit à J.K.R, mais l'intrigue de l'histoire est à moi.
L'infirmerie était silencieuse et une odeur de médicament et de soin flottait dans l'air. Certains rideaux avaient été tirés pour que les élèves présents puissent se reposer et la seule source de lumière venait du fond de la salle, filtrée par les fenêtres dont les tentures n'avaient pas été glissées.
La main de James frôla celle de Remus et celui-ci redressa son visage. Presque deux heures que Mrs Pomfrey avait terminé de soigner les élèves et que James dormait à poings fermés. Remus était resté à son chevet, son visage posé sur ses bras croisés contre le matelas.
James dormait toujours. Il grimaça dans son sommeil en bougeant légèrement. L'infirmière lui avait permit de mieux respirer à l'aide d'un sortilège mais la guérison serait assez douloureuse et durerait au moins une, si ce n'est deux semaines. Deux de ses cotes étaient brisées et son sternum avait été enfoncé dans sa poitrine. Fort heureusement, l'infirmière avait su comment régler le problème mais sa cage thoracique mettrait un peu de temps à retrouver son état normal.
Pour les autres, de ce que savait Remus, Black avait le poignet gauche cassé. Mrs Pomfrey lui avait donné des potions et lui avait bandé la main. D'ici trois à quatre jours, son os se serait pratiquement entièrement ressoudé.
Joey avait perdu une dent et s'était ouvert profondément la langue. Des points de suture avaient étés nécessaires. Et même s'il avait paniqué à cette idée, il n'avait de toute façon pas pu émettre la moindre objection comme sa langue avait quadruplé de volume. On avait fait repousser sa dent manquante. Maintenant, il était assis sur son lit, la bouche ouverte devant un petit miroir qu'il tenait, observant les dégâts.
Kaynie avait elle aussi le bras bandé et l'arcade sourcilière recousue. Sans doute assommée par une potion elle était profondément endormie. Quant à Dolohov, il avait plusieurs contusions au visage. Une de ses pommettes avait éclatée, sa lèvre inférieure était fendue et sa mâchoire fracturée. Lui avait carrément été drogué aux médicaments. Vraiment, Fabian ne s'était plus contrôler l'espace d'un instant.
« Lupin ? »
Le loup-garou sursauta et se tourna vers Black qui venait de parler. Assis sur son lit, il le fixait de son regard ombrageux. Il semblait hésiter à parler, ce que, paradoxalement, Remus trouva étrange. L'hésitation ne faisait pas parti du vocabulaire du Serpentard.
« Pourquoi tu n'as rien dit, dans le bureau de McGonagall ? »
Alors ça y est. Black posait enfin la question. La même question que Remus se posait depuis six jours, et à laquelle il n'avait pas la réponse.
Se mordillant la lèvre inférieure, le Gryffondor baissa la tête, regardant sans vraiment la voir la main de son meilleur ami. Il inspira, et expira sans rien dire. Puis il répondit par une autre question
« Comment se passent tes heures de colles ? »
Si Black fut surpris, il n'en montra rien. Il regarda quelques secondes son homologue puis répondit en haussant les épaules
« Comme toutes heures de colles je suppose. Particulièrement éprouvantes, et ennuyantes à mourir. Et elles me bouffent tout mon temps. »
Remus retint de justesse l'excuse formulée dans sa tête de sortir de sa bouche. Il n'avait absolument pas à s'excuser. Ça, il le savait. Mais il ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable pour Black. Il était presque désolé pour lui. Si le Serpentard avait été collé une semaine durant, c'était parce qu'il se trouvait avec lui pendant sa première sanction. Mais à coté de ça, il ne s'était pas retrouvé avec lui de son gré.
Tout se mélangeait dans la tête du Gryffondor. Il ne savait plus du tout où il en était. La situation était tellement compliquée. Il pensait et réagissait absolument comme il ne le devrait pas, comme il ne le voudrait pas. Le soir, il suivait Black et restait plusieurs minutes, des fois même une heure entière dans le couloir, devant la salle où il était enfermé. Il ne savait pas vraiment pourquoi, mais il en ressentait l'envie. Peut-être pour se déculpabiliser, pour savoir où en était le Serpentard.
Remus soupira en passant ses mains sur son visage.
« Quoi qu'il en soit, même si j'ignore tes motivations pour ton silence, je pense que je dois te remercier… »
Le Gryffondor eut une exclamation dédaigneuse. Il fixa son regard qui se durcit sur un point imaginaire puis se tourna vers Black.
« Je n'en veux pas de tes remerciements. Tu peux les garder. D'ailleurs, je te pensais plus intelligent que ça. Si j'étais à ta place, je me ferais petit, tellement j'aurais honte de moi. Tss, me remercier pour n'avoir rien dit sur le chantage que tu me fais subir… Ouais… J'aurais dû tout balancer ce jour-là. »
Enervé, Remus se releva et fit quelques pas autour du lit de James. Derrière lui, Black avait baissé la tête et fixait sa couverture.
« J'imagine que ça change la donne. »
Le Préfet rouge et or fronça légèrement les sourcils. Il n'était pas sûr de comprendre le sens de la phrase de son maître-chanteur.
« Comment ça ? » Demanda-t-il en se tournant vers lui.
Pour toute réponse, Black haussa les épaules. Et Remus retint un soupir.
« Je suppose que j'aurais tort de m'imaginer que tu veuilles dire par là mettre un terme à la situation ? »
Le Serpentard ouvrit la bouche, son regard ancré dans celui, mordoré, du loup-garou. Mais aucune parole n'en sortit. Sur le coup, il sembla mal à l'aise, presque gêné. Orientant son regard vers une autre direction, il souffla un simple « oui » auquel Remus s'attendait. Ce dernier hocha la tête, un rictus amer aux coins des lèvres. Il posa son regard sur son ami, toujours endormi, murmurant un « bien sûr » presque inaudible mais que Black entendit tout de même.
« Et t'oses me remercier… » Continua-t-il tout bas.
« Je… Lupin, ce que j'entendais par ''changer la donne'' c'est… Je ne sais pas, que les choses se passeront mieux. »
« Oh, tu veux dire que tu ne me forceras plus la main ? » Fit sarcastiquement le Gryffondor.
« Et bien, je serais plus cool. »
« Oui, mais tout dépend de moi. Je ne vois pas comment tu pourrais être plus cool si je ne me laisse pas faire. »
Black soupira. Il passa l'une de ses mains dans sa longue chevelure avant de relever son visage et de répondre d'un air sûr
« Mais tu te laisseras faire. »
Remus fut soufflé de tant de culot. Il voulut répliquer, sentant la colère monter en lui mais se contint et revint s'asseoir sur la chaise près du lit de James.
« Ne vois pas ça comme une menace ou une obligation Lupin. Je dis juste ce que je sais. »
« Oh, bah tu sais lire dans les boules de cristal maintenant ? Il me semblait pourtant que tu avais toujours été plutôt nul en Divination. » Cracha Remus.
« Ce n'est pas ça ! » S'impatienta le Serpentard. « Je commence simplement à te connaitre. »
« En deux semaines ? Non pardon, une semaine ? » Railla Remus. « Tu te fous de moi Black ! »
« Il ne m'en a pas fallu plus pour comprendre que tu y prenais ton plaisir. »
Le lycanthrope failli s'étouffer. Choqué, il écarquilla les yeux et tourna son visage vers le Serpentard. Mais il ne dit rien. Il se contenta de le regarder puis de secouer la tête et de se retourner. Dite comme ça, la chose lui paraissait absurde et honteuse. Mais il ne pouvait s'empêcher de se dire que Black n'avait pas totalement tort. Et par là même, la pensée qu'il avait gardé le silence sur la situation parce qu'il s'attachait à son bourreau se fit plus présente dans sa tête. Il était décidément un taré. Un taré masochiste. Et le pire dans tout ça, c'est qu'il se consolait en se disant que s'il s'attachait à son bourreau, c'était parce qu'il le méritait, et qu'il le savait. De toute façon, il ne pouvait pas espérer mieux de la vie.
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« Donc, d'après les dires de certains élèves, se serait Sirius Black qui aurait ouvert les hostilités »
« Hein ? » S'exclama le concerné, se redressant sur son lit.
« Sauf votre respect, Professeur McGonagall, vos sources ne sont pas fiables. Libre à vous de penser que je me range du coté de ma maison par solidarité, mais celui qui a ouvert les hostilités c'est Potter, ici présent. » Contra Jeloa.
« Pardon ! Moi je vais ouvrir les hostilités comme je vais t'ouvrir en deux sale(…) »
« Mr Potter ! » Coupa durement la directrice de maison. « Je ne tolérerais aucune confrontation en ce lieu. Ce que je cherche à savoir, c'est ce qui s'est réellement passé, et la plupart des versions s'accordent pour dire que Black a lancé un Cognard sur Potter.»
« Pas difficile de savoir que ces versions viennent des Serpentard. Et logique qu'il y ait plus de versions qui concordent ces dires puisque l'équipe de Gryffondor – à défaut de celle de Serpentard – n'était pas au complet. » Argumenta Joey en grimaçant légèrement. Sa langue n'avait pas encore totalement cicatrisée.
La sorcière soupira. De toute évidence, elle était fatiguée par tout ça.
« Je pense qu'à ce stade, je peux me faire mon propre avis. » Fit-elle avant de se tourner vers Black.
« Attendez Professeur ! Ça ne s'est pas passé comme ça ! »
« Taisez-vous Black. Ce que je pense, c'est que vos heures de colles précédentes ne vous ont pas suffit. »
« Mais(…) »
« Je vous ai dit de vous taire ! » Tonna la directrice des Gryffondor. Vous viendrez me voir dans mon bureau quand vous sortirez de l'infirmerie pour que je vous donne votre sanction. »
Le Serpentard était interdit. Il regardait son professeur repartir en sens inverse, l'air désespéré. Mu par une soudaine pulsion, sans doute référée à son sens aigu de la justice, Remus se redressa et interpella McGonagall. La vieille femme se retourna, n'en croyant pas ses oreilles.
« Ce n'est pas Black qui a envoyé un premier Cognard. Ça vient bel et bien de l'équipe de Gryffondor. Aucune des deux n'a été fairplay mais se sont les Gryffondor qui ont lancés les hostilités. »
McGonagall ouvrit et referma la bouche plusieurs fois de suite, les yeux grands ouverts. Remus ne pouvait pas le voir mais dans son dos, James le regardait comme jamais encore il ne l'avait regardé. Son regard passa de la surprise à l'incompréhension, puis à la colère et à l'amertume pour revenir à l'incompréhension.
« Je ne veux prendre parti d'aucune maison Professeur. Je dis simplement ce qui est, ce que j'ai vu depuis les tribunes. »
« … Qui a lancé ce Cognard Lupin ? »
« … Je suis désolé, mais je ne pourrai pas vous répondre à cette question. Simplement qu'il serait injuste que Black soit sanctionné. En tout cas pour ce motif. »
« … Remus… ! » Souffla James derrière lui.
« C'est tout ce que j'ai à dire sur le sujet »
Arrêtant là la conversation, Remus se retourna et se ré-installa sur sa chaise. Il voyait du coin de l'œil que James le regardait fixement, choqué, mais il ne releva pas le sien. Il en était incapable Jamais encore il n'était allé à l'encontre de ses amis. Les Affranchis avaient toujours été très solidaires entre eux et Remus était persuadé que James voyait ça comme une trahison. Et c'est très certainement comme ça que les autres verraient les choses. Peut-être que Lily le soutiendrait-elle ? Elle était impartiale et juste après tout.
McGonagall finit par sortir de la pièce. Un silence pesant tomba alors et Remus sentit son estomac se nouer. Mais que venait-il de faire bon sang !
« Je me demande ce que ça fait. Un Gryffondor, un ami, qui se range du coté des ennemis. »
« La ferme Kaynie ! » Cracha James, furieux. « Remus, regarde-moi ! »
Mais Remus ne le regarda pas. James insista encore, lui sommant de relever son visage. Et le Préfet se leva, la tête toujours baissée.
« Je suis désolée Jamesy. » Fit-il d'une voix serrée.
Sans attendre une quelconque réponse Remus tourna les talons et sortit précipitamment de l'infirmerie.
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Il était plus de trois heures du matin et James n'arrivait toujours pas à dormir. Il ne cessait de gigoter dans son lit, à défaut de pouvoir changer de position comme sa cage thoracique l'en empêchait. Déjà qu'à chaque mouvement la douleur lui vrillait la poitrine et sa respiration se coupait.
Et puis devoir passer la nuit dans la même pièce qu'un Serpentard – Dolohov – lui hérissait les poils. Tous les autres avaient pu sortir de l'infirmerie. Peu de temps après, Lily, Fabian et Gideon étaient venus lui rendre visite. La jeune fille lui avait brièvement raconté ce qu'il s'était passé après l'affront sur le terrain de Quidditch McGonagall leur avait demandé les faits et chacun avait émis sa version. Elle avait vraiment été furieuse. Et elle avait en premier lieu voulu sanctionné tout le monde. Finalement, seul Fabian l'avait été. Pour son comportement violent et irréfléchi. Il était privé de Quidditch et ce jusqu'à nouvel ordre. Inutile de préciser que toute l'équipe de Gryffondor en avait été dégoutée, plus particulièrement James. Les autres avaient reçus un avertissement et leurs parents avaient été prévenus via courrier ainsi que chacune des deux maisons avait été débitée de trente-cinq points.
Quant à lui, il ne savait pas ce qui l'attendait mais il se doutait que se ne serait pas pour lui plaire. Sa directrice de maison était venue lui parler en début de soirée. Elle était un peu calmée, ce qui l'avait rassuré – elle pouvait être vraiment terrifiante lorsqu'elle était hors d'elle. Avant de le sermonner elle lui avait d'abord demandé, ce qui avait grandement surpris le brun décoiffé, s'il savait quelque chose à propos de son ami Remus.
James avait haussé les sourcils, pas sûr de comprendre et elle s'était alors un peu plus expliqué. Selon elle, quelque chose se passait entre Remus et Black. Quelque chose qu'elle ignorait mais qui, elle le savait, n'apportait que des ennuis au jeune lycanthrope. Elle se doutait que le Serpentard devait le tenir d'une façon ou d'une autre. Et a bien y réfléchir, James était assez d'accord avec cette hypothèse.
Remus était quelqu'un de timide, de renfermé, peu sûr de lui et ayant très peu d'amour propre. Si jamais il se retrouvait dans une situation où il était pour ainsi dire une marionnette, James était pratiquement certain qu'il se laisserait faire.
Le jeune homme ne savait plus trop quoi penser. La scène où son ami défendait Black contre eux, sa propre maison, ne cessait de tourner dans sa tête. Remus n'était certes pas le plus malicieux de la bande il n'avait cependant jamais pris parti des Serpentard.
James finit par réussir à s'endormir vers cinq heures, pour être réveillé à huit heures tapantes par l'infirmière qui vint lui donner ses médicaments. La matinée passa. Il se rendormit quelques heures puis en début d'après-midi ses amis vinrent le voir. Fabian était, contrairement à d'habitude de très mauvaise humeur. Etre privé de Quidditch et d'être en plus coller le Lundi soir l'énervait au plus haut point. Il avait néanmoins jeté un regard hautain, presque fier vers Dolohov, installé sur un lit un peu plus loin. Le pauvre Serpentard était méconnaissable.
« C'est pour toutes les crasses qu'il nous a fait depuis le début à Gideon et moi. » Grinça-t-il en reposant son menton sur ses bras croisés.
Assis sur une chaise à l'envers, il se balançait d'avant en arrière, la mine sombre. Ils continuèrent de discuter quelques minutes puis décidèrent de laisser James se reposer comme les médicaments semblaient le sonné un peu. Seul Remus resta dans la salle sous la demande de James, alors que les autres sortaient. Mal à l'aise, le Préfet se tourna vers son ami, une main passant et repassant sur sa nuque.
« Il y a certaines choses que je ne comprends pas. Je ne veux pas avoir l'air de te surveiller mais dis-moi, qu'est-ce que tu fabriques avec Black ? »
Remus se mordit la lèvre inférieure. Apparemment, le moment était venu. Celui où ses amis le soupçonnent bien trop pour pouvoir passer au dessus. Il aurait peut-être dû penser plus tôt à ce qu'il leur dirait, parce que là, maintenant, il n'en avait aucune idée. A nouveau, quelque chose le bloquait, comme dans le bureau de sa directrice de maison. Il ne pouvait pas dire la vérité. Il haussa simplement les épaules. Et James soupira.
« Ecoute, je sais que Vendredi soir tu n'étais pas aux cuisines comme tu me l'as dit. Je t'ai vu – sans te chercher, je précise ! – sur la Carte. Tu étais dans un couloir du troisième étage. Tout près d'une tapisserie. Et derrière cette tapisserie, il y avait Black, qui foutait je ne sais quoi. »
« … »
« Et puis il y a cette fois où on a croisé Black et Snape dans un couloir, et que Black s'est enfermé dans une salle pendant une demi-heure avec toi. Tu n'as pas bronché… »
« … »
« Et Dimanche dernier aussi, où vous étiez tout les deux convoqués dans le bureau de McGo… Tu ne nous a toujours pas expliqué pourquoi. »
« … »
« Et maintenant tu te mets à le défendre. »
« Je ne le défends pas ! » S'exclama le Préfet.
« Ou tu nous balance, au choix ! » S'énerva James.
Remus grimaça tout en fixant ses chaussures. Il ouvrit la bouche, puis la referma. Plusieurs fois, avant de parler enfin
« Je n'ai défendu et balancer personne. J'ai juste été impartial. Honnête. James, reconnais que c'est toi qui lui a lancé ce Cognard ! »
« Et alors ! Depuis quand tu te soucies de ça ! »
« J'ai toujours été juste ! » S'énerva Remus.
« Peut-être, mais tu n'as en tout cas jamais osé prendre des initiatives et nous arrêter ! Alors pourquoi tout à coup ? »
Remus releva son visage vers son ami, le fixant d'un air un peu hébété.
« Alors c'est comme ça que vous me voyez ? Comme un mouton incapable de prendre des décisions ? »
« Non, je n'ai pas dit ça. » Soupira le brun décoiffé.
« C'est ce que tu as sous-entendu ! » S'énerva Remus.
James grimaça et se laissa retomber sur son oreiller, redressé contre la tête de lit. Il soupira, les yeux fermés puis se passa une main sur le visage d'un air embêté.
« C'est pas ce que j'ai voulu dire, d'accord ? Simplement… je ne comprends pas ce qu'il se passe. Et il se passe bien quelque chose, même McGo est venu m'en parler. »
Remus tilta. Il redressa la tête et fronça les sourcils.
« McGonagall ? Qu'est-ce qu'elle t'a dit ? »
« Elle m'a demandé si je savais ce qu'il se passait entre toi et Black… »
« Et, qu'est-ce que tu lui as répondu ? » Demanda le Préfet d'un ton incertain.
« Que je ne savais rien. Mais que, tout comme elle je me posais des questions. »
Remus soupira. Il regarda autour de lui d'un air un peu perdu puis sembla jurer à voix basse. Avant que James n'ait pu demander quoi que se soit d'autre, il prit la parole, les poings serrés, le regard fuyant.
« Tu veux vraiment savoir ? »
« Oui ! » répondit directement James.
« … »
« … »
« Non… Tu ne veux pas savoir. »
« Oh que si ! »
« Crois-moi que tu ne veux pas savoir James. »
« Remus ! Hé, regarde-moi… »
Le jeune blessé attendit que son ami ne daigne tourner son regard vers lui pour continuer.
« Je veux vraiment savoir ce qu'il se passe. Dis-moi. »
Remus Déglutit difficilement puis inspira. Il sembla bloquer sa respiration durant quelques secondes puis ouvrit la bouche
« Je lui donne des cours particuliers. »
Le silence retomba dans l'infirmerie. James fut d'abord surpris de la réponse de son ami, puis il fronça les sourcils d'un air suspicieux. Pas qu'il n'ait pas confiance en Remus bien évidemment mais… Pourquoi tout ce bordel pour des cours particuliers ? Et puis d'abord pourquoi Remus donnerait des cours particuliers à ce bâtard de sang-pur ?
« Comment ça, des cours particuliers ? »
« Tu sais bien ce que c'est. » Fit Remus en haussant les épaules.
« Oui je sais ce que c'est, mais attends… Pourquoi tu lui donnes des cours particuliers ? Et en quelle matière, il n'a pas l'air d'en avoir besoin ! Et puis pourquoi tu ne nous as rien dit ? Depuis quand tu lui donnes ces cours ? »
Remus soupira. Dans quoi venait-il de se mettre encore ? Pourquoi avait-il sortit ce mensonge aussi gros que lui ? Il s'enterrait encore plus dans sa propre tombe alors qu'il pourrait tout déballer.
« Depuis environ deux semaines. Il est venu me trouver et me demander de l'aider en Divination et(…) »
« Mais qu'est-ce qu'on s'en fout de la Divination ! » Coupa James, ahuri. « Et comment il te tient ? Par quoi ! »
« … Il m'a assuré que si j'acceptais de l'aider, on aurait moins de problèmes avec lui et Snape. »
Le jeune Potter parut étonné de cette déclaration. Il haussa les sourcils et se gratta la tête.
« Ah bon ? »
« Oui. »
« C'est ce qu'il t'a dit ? »
« Hm. »
« … Et pourquoi tu ne nous as rien dit alors ? »
« Parce que… Parce que je ne voulais pas créer d'histoires, parce que je ne voulais pas vous inquiéter, et parce que je pouvais parfaitement gérer la situation. »
Le Gryffondor décoiffé ne répondit pas. Il prit une grande inspiration et grimaça en posant sa main sur sa poitrine. Ce que lui racontait Remus pouvait coller, mais restait tout de même étrange. Surtout par rapport à cette fois où Black l'avait traîné dans une salle pendant une demi-heure. Mais pourquoi Remus lui mentirait ? S'il disait qu'il donnait des cours particuliers au Serpentard, c'est que c'était vrai. Pour quel autre motif sinon se côtoieraient-ils ?
« Et pourquoi tu étais près de lui ces dernières nuits ? » Demanda-t-il, l'air d'être plongé dans ses pensées.
« Je… J'attendais qu'il finisse ses colles pour travailler un peu. »
« A près de Minuit ? »
« Ben oui… Toi-même tu sais que j'ai un peu de mal à dormir et puis, se sont des moments où l'on peut-être tranquille. Mais il finissait toujours trop tard de toute manière. »
« … Et comment tu le trouvais à chaque fois ? Cette semaine, c'est moi qui avait la Carte. »
« Grace à… »
« … »
« A lui-même. Il me disait plus tôt dans la journée où il aurait sa colle. »
« Ah bon ? Parce qu'il le savait ? »
« Ben… Heu, oui, de toute évidence. »
Remus soupira intérieurement. C'était bien sûr un mensonge. Un de plus. Black ne savait sans doute jamais à l'avance où il devrait faire ses heures de colles et il n'était pas entré en contact avec lui de toute la semaine. Mais il ne pouvait décemment pas lui dire qu'il le retrouvait dans le château grâce à son odeur. James était au courant que ses sens étaient ultradéveloppés, là n'était pas le problème. Mais il trouverait cela bien étrange que Remus reconnaisse l'odeur du Serpentard aussi bien, jusqu'à le trouver dans le château. Et s'il la connaissait si bien, cette odeur, un peu printanière, un peu sauvage, c'est parce qu'il l'avait senti tous les jours une semaine durant et qu'il l'avait ensuite porté sur lui. Certains de ses vêtements en étaient d'ailleurs encore imprégnés, même si lui seul pouvait s'en rendre compte.
« Attends… Samedi dernier… tu as reçu un hibou aux alentours de Minuit… et tu m'as dit que c'était Lily qui t'écrivait, et que tu allais la rejoindre, alors… ? » James laissa sa phrase en suspend, rassemblant ses pensées.
« Oui. Là aussi j'allais retrouver Black. »
James acquiesça, semblant quelque peu pantois.
« Je vois. » Souffla-t-il.
Le regard perdu dans le vague, le jeune Potter se gratta la joue, avant de lâcher un gros soupir et de fermer ses yeux, passant son bras en travers de son visage.
« Je vais prendre une autre potion de sommeil sans rêve. » Marmonna-t-il comme s'il supportait le poids du monde sur ses épaules.