Bonjour bonjour ^^
Alors voici un Os qui pourrait se transformer en prologue s'il est bien accueilli. Je travaille sur cette histoire depuis un moment et si je vois qu'elle intéresse alors elle deviendra un projet officiel...
Cet OS est loin d'être joyeux et m'a été inspiré par la chanson what hurts the most de Rascal flatts.
N'hésitez à me dire ce que vous en pensez et si vous voulez que l'historie prenne vie ;)
Je tiens aussi à remercier Kalisca pour avoir corriger ce texte.
Je vous souhaite une bonne lecture et j'espère que vous aimerez.
Le courage de t'aimer.
Une larme. Solitaire. Inutile.
Elle essaie, mais rien ne vient. Elle n'y arrive pas. Plus de larmes, plus de sentiments. Juste un vide profond, intense, destructeur. Juste une vie sans lui.
Elle essaie de se rappeler la dernière fois qu'elle a ressenti quelque chose, n'importe quoi. C'était il y a deux semaines, quand elle a croisé son double sur le chemin de traverse. Il y a eu ce déchirement, à l'intérieur de son cœur, sa respiration est devenue haletante; son estomac s'est révulsé et son cœur a cogné si fort contre ses côtes, lui rappelant la cruelle réalité qu'elle tente désespérément de fuir. C'est tellement ironique, après tout, que son cœur batte si fort lorsqu'elle donnerait tout pour qu'il s'arrête. Mais elle est lâche, alors elle se contente d'attendre qu'il s'arrête seul ou qu'on l'arrête pour elle.
Et elle regarde le temps passer. Lentement, inexorablement. Parce qu'au fond, elle est la seule qui ait arrêté d'avancer dans l'histoire. La seule assez pathétique pour s'accrocher à un fantôme; à un homme qui a fait parti d'elle, qui l'a fait remonter, qui l'a aimé pour finalement disparaitre sans rien laisser derrière lui. Il est si difficile de retourner à l'obscurité quand on a aperçu la lumière.
Elle a supporté cette obscurité avant lui, c'était une routine qu'elle supportait avec un masque joyeux d'une fille un peu garce ne se souciant de personne, une fille qui riait tout le temps, même quand la vie devenait difficile. Mais aujourd'hui… aujourd'hui, plus de masque, elle abandonne. Elle a été habituée à la souffrance, mais pas à ce vide. Elle voudrait ressentir, n'importe quoi tant qu'elle n'a plus cette impression d'être une morte coincée parmi les vivants. Mais rien.
Peut-être n'est-ce pas si mal, essaie-t-elle de se convaincre. Après tout, pourquoi se plaindre de sa froideur face au monde extérieur si ça lui épargne la douleur? Être là toutefois, à les regarder évoluer, avancer -lentement mais sûrement-, alors qu'elle reste coincé dans cette indifférence glaciale sans pouvoir en sortir… Non, elle ne peut pas. Elle ne veut pas.
Ce bonheur éphémère, elle n'aurait jamais voulu y gouter. Cet amour est arrivé à la fois trop tôt et trop tard. Trop tôt parce qu'elle était incapable d'aimer et trop tard parce qu'il ne leur restait pas assez de temps pour s'aimer correctement. Trop tard parce qu'aujourd'hui tout a disparu, tout a volé en éclat. Ce bonheur, cet amour a explosé en ne laissant derrière lui que des miettes d'un cœur usé qui continue de battre malgré les douleurs, malgré les épreuves, malgré le désir torturant pour qu'il s'arrête.
Elle est pathétique, elle se donne envie de vomir. Consciente d'être faible sans pouvoir l'éviter. Consciente d'avoir aimé la mauvaise personne puisqu'il l'a abandonnée, laissant derrière lui une réplique parfaite pour la narguer jour après jour. Pour lui rappeler qu'elle a eu le courage d'aimer et a été aimée mais qu'il n'en reste rien, juste des photos et des souvenirs qu'elle a enfouis, cachés, et qu'elle ne ressort que pour s'adonner à cet exercice pathétique que sont les larmes.
Elle veut sentir à nouveau. Avoir froid quand la neige tombe, avoir chaud lorsque le soleil lui tape sur la tête. Rire à s'en étouffer avec ses amies simplement parce qu'elle en a envie. Elle veut balayer ses sentiments pour lui et en aimer un autre qui lui ne partira pas, un autre éternel qui sera là jusqu'à la fin et qui souffrira comme elle a souffert quand elle mourra.
Mais rien. Juste ce vide incommensurable qui la bouffe, qui la consume sans pour autant la tuer.
Elle s'est accrochée à lui au début. Elle a hurlé, pleuré, accusé. Elle a détesté les autres pour être heureux, pour lui envoyer leur bonheur en pleine face alors qu'elle venait de tout perdre. Elle a imaginé sa présence, encore et encore. Elle passait des heures rouler en boule dans son lit en imaginant ses bras autour d'elle, chauds et réconfortants, pour finalement se réveiller seule, des larmes ruisselant sur son visage alors qu'elle gémissait de douleur.
Ça a duré un mois, peut-être un peu plus. Puis, un jour, elle s'est réveillée sans larme, sans douleur, sans rien. Elle n'a plus ressenti quoi que ce soit sauf en croisant son double, et elle se rend compte qu'elle préfère encore le temps où elle avait mal à en mourir plutôt que cette indifférence constante. Elle veut l'oublier et est pourtant terrorisée à l'idée que ça arrive.
Son regard se dirige vers la fenêtre de son appartement miteux du chemin de traverse. Il pleut. Même la pluie la nargue, lui rappelant sa nouvelle incapacité à pleurer. Son regard est attiré par des cheveux roux et, inconsciemment, elle fixe ses cheveux avant de descendre sur le visage qui la regarde avec tristesse et résignation. Son cœur se déchire une nouvelle fois et la nausée la prend. Une crampe lui tord l'estomac et elle se plie en deux en l'agrippant, le souffle court. Elle se précipite à la toilette et vomit.
Elle a mal et des points noirs apparaissent devant ses yeux. Son cœur se tord toujours alors que la crampe à son estomac la fait trembler et gémir. Mais peu importe. Parce qu'elle ressent. Et rien que pour ça, elle continuera à regarder ce double, cette réplique, ce jumeau autant qu'elle le pourra.