Coucou. Désolée pour le temps qu'a mis ce chapitre à arriver et j'espère qu'il vous plaira plus qu'à moi ^^' J'ai eu du mal à l'écrire, peut-être parce qu'il s'agit d'un chapitre de passe, il n'y a pas beaucoup de nouvelles choses, c'est la vie après l'événement du chapitre précédent (Victoria et Fred ensemble) ainsi qu'un rappel à la réalité...
Encore merci à Zuutt et BertrandAli pour leur review. La motivation vient de ces personnes qui apprécient votre travail et vous encourage...
Oh et une info pour ceux que ça intéresserait, j'ai une page facebook au nom de Roselia001, n'hésitez pas à venir pour être au courant entre autre de l'avancé des chapitres et autre ;)
Bonne lecture à tous.
Chapitre 11.
"Aimer, c'est réussir à donner à l'autre confiance en lui" Martin Gray.
-Vous avez de nouveau fait une crise, hier.
-…
-Souhaitez-vous en parler ?
-…
-Est-ce à cause de notre dernière séance ? Les souvenirs sont devenus trop douloureux ?
-…
- Vous avez effrayé les autres patients, vous savez ? Sans parler de votre compagne de chambre. Nous avons dû la faire déménager au fond du couloir. Vous en êtes déjà à votre cinquième voisine de lit.
-…
-Victoria ?
-…
-Victoria, pourriez-vous au moins me regarder ?
Une crise. Voilà comment sont appelés mes « dérapages ». Quand la douleur se réveille, que je n'arrive plus à la garder et qu'elle leur explose en pleine face, ils ne savent pas comment réagir. Ils ont peur.
Pauvres petits, n'est-ce pas ? Ne suis-je pas cruelle de terroriser ces pauvres patients ? Comme si ça pouvait m'atteindre !
Qu'ils aient peur seulement. Ce qui leur fait peur, ce n'est pas ma « crise ». Ils sont effrayés par cette souffrance, redoutant de la ressentir un jour et de finir de cette façon. Ils ne comprennent pas.
Je suis sans doute la plus folle de ce trou pourri mais, ça ne m'atteint pas. Ça m'amuse presque. Mes cris les effraient. Qui aurait cru qu'après les ravages causés par la guerre, les gens arriveraient encore à être effrayé pour si peu ?
Même ce psy est effrayé, je le sais. Quand je tourne mes yeux indifférent dans les siens et qu'il voit à quel point ils sont vides, il tressailli et se détourne, mettant fin à cette « séance ».
Oui, Fred, je leur fait peur. Et pire encore, je m'effraye moi-même.
-Qu'est-ce que tu lis ?
Victoria relève la tête vers Lindsay qui s'affale devant elle alors que Sam et Élodie prennent place en soupirant. La bibliothèque est vide, il est trop tôt en ce samedi matin pour que des étudiants y viennent. Même Hermione Granger est seulement en train de déjeuner.
-Un livre sur les dragons, répond la brune en retournant à son livre. Très intéressant.
-Si tu le dis, marmonne Sam.
Un silence s'installe, lourd mais, Victoria n'y prête pas vraiment attention. Elle est fatiguée. Ça fait plusieurs nuits que le sommeil l'a désertée, ne lui accordant qu'une heure ou deux de répit.
Sam se mord l'intérieur de la joue avant de craquer.
-T'es au courant qu'on est fâchée ? explose-t-elle et la Gryffondor lève des yeux incrédules vers elle. Tu pourrais au moins demander pourquoi on fait la tête !
-TU fais la tête, précise Lindsay d'un ton blasé.
-Pourquoi fais-tu la tête ? demande Victoria en soupirant.
-Tu as disparu depuis deux semaines ! lui reproche Sam en la regardant d'un air réprobateur. On ne se croise qu'en cours et tu disparais dés celui-ci terminé. Quand aux heures libres n'en parlons pas ! Tu es toujours accompagnée d'une fichue tête rousse !
Victoria fronce les sourcils et ouvre la bouche plusieurs avant de la refermer. Puis, peu à peu, le sens des paroles de son amie se font un chemin et la brune ne peut s'empêcher de sourire légèrement.
-Tu me fais une crise de jalousie ? s'étonne-t-elle en se retenant de rire.
-Et ça te fais rire ? geint Élodie. Elle est insupportable depuis plusieurs jours. Je ne suis pas pour la violence et pourtant j'ai presque eu envie de lui jeter un sort !
-Je soupçonne sincèrement Samantha d'être obsessionnelle, ajoute Lindsay en tentant de garder son sérieux. Méfie-toi, elle pourrait finir par t'enfermer dans une cave ou tuer ceux que tu côtoies.
-Je me sens soutenue, si vous saviez, rétorque Samantha avec un sourire railleur.
Elles se regardent toutes et Victoria part la première dans un fou rire incontrôlable. Ses amies la suivent bientôt. Les jeunes filles tentent de rester discrètes mais ne sont pas très douées. Du haut de son trône, la gardienne du temple les foudroie du regard. Mais elle ne les chasse pas. Sûrement parce qu'elles sont les seules présentes. La vieille ne trouve donc aucun prétexte pour les sortir de là puisque les jeunes filles ne déconcentrent personnes.
Victoria sent des larmes couler sur ces joues alors qu'elle continue de rire et elle a du mal à reprendre sa respiration. Le calme revient cependant et Sam lève les yeux au ciel.
-Je voulais simplement dire que je me sentais négligée depuis que tu sors avec le rouquin sexy, réplique-t-elle avant de se faire fusiller du regard par Victoria. Je voulais dire… Fred. Évidemment, je ne le trouve pas sexy, bégaye-t-elle en rougissant.
Victoria lui fait un sourire en coin avant de retourner à son livre. C'est vrai qu'elle n'a pas eu beaucoup de temps pour ses amies. Il faut dire qu'entre les cours, les devoirs, Ginny, Fred, le stress des BUSES et tout le reste, la jeune fille ne sait plus où donner de la tête. Pourtant, même si elle ne s'excuse pas et ne laisse rien transparaître de sa culpabilité, Victoria se promet intérieurement de faire des efforts.
Victoria entre dans la salle commune, la tête dans ses notes d'Histoire de la magie en tentant de retrouver l'ordre des pages. Un élève première année l'a bousculée alors qu'il courrait dans le couloir. Victoria a failli l'incendier du regard quand il a balbutié qu'il était en retard à son cours de potion.
Cette information plus son uniforme de Gryffondor l'a poussée à le laisser partir sans représailles. Le pauvre a de toute façon suffisamment de problèmes avec Rogue dans les pattes.
Enfin, le résultat c'est que ses cours se sont étalés par terre et que ses notes ont été complètement mélangées. Victoria n'est déjà pas une as en Histoire de la magie alors si ses notes ne sont pas corrects, elle ne voit pas comment elle pourra les relire tout en les comprenant.
Victoria soupire avec fatalité avant d'être vivement attirée sur le côté. Elle a juste le temps d'apercevoir une tête rousse et de reconnaître les escaliers menant au dortoir des garçons que la porte du dortoir de Fred Weasley se referme derrière eux. La jeune brune regarde Fred comme si une deuxième tête venait de lui pousser, ses notes toujours en main. Le jeune homme de son côté arbore un sourire très fière.
-C'était quoi ça ? finit par demander Victoria.
-Un kidnapping de Victoria Anderson par Fred Weasley, réplique-t-il en bombant le torse.
Victoria pince les lèvres pour ne pas sourire, son énervement dû à ses parchemins mélangés complètement oubliés. Parce que c'est Fred et que sa simple joie de vivre lui donne envie de rire. Cette lumière qu'il dégage est si lumineuse qu'elle a parfois l'impression qu'il l'englobe également, la réchauffant de l'intérieur.
C'est ce qui est si dure quand il s'éloigne. La lumière s'éteint et le froid revient. Mais Victoria se sent comme accroc. La joie de vivre de Fred est une drogue qu'elle consomme sans modération, dés qu'elle en a l'occasion même si le manque se fait sentir à chaque fois qu'il s'éloigne.
-Et tu ne pouvais pas me dire simplement que tu voulais me voir ? riposte-t-elle en haussant un sourcil.
-Si mais ça aurait été moins drôle ! dit-il en lui faisant un clin d'œil.
Fred ne lui laisse pas le temps de répliquer et l'embrasse. Jamais Victoria n'a fait le premier pas mais, elle répond toujours favorablement et c'est ce qui importe. Le jeune homme ne peut s'empêcher de lever les mains pour encercler son visage. Il aime ça, caresser son visage, en faire le tour du bout des doigts, apprenant à le connaitre par cœur, si bien qu'il pourrait le reproduire les yeux fermés. Fred aime ses cheveux aussi. Ils sont doux sous ses doigts même s'ils semblent un peu abîmés. Et ils sentent bon la menthe. Fred ne sait pas comment elle s'y prend. La menthe, d'aussi loin que le roux s'en souvienne, a toujours été son odeur préférée. Et Victoria sent la menthe. Elle semble faite pour lui malgré tout ce qui l'inquiète.
Malgré la tristesse qu'il a plus d'une fois vue dans son regard, malgré sa douleur qu'elle tente de cacher, malgré le fait qu'elle le repousse quand il tente de la comprendre, malgré le poids qu'elle continue de perdre et qui l'inquiète. Oui, il s'inquiète pour elle mais, Fred n'est pas stupide. Le jeune homme sait que, s'il tente de lui parler, s'il montre qu'il se fait du souci, elle s'éloignera, elle le laissera.
Alors il se tait, jouant à l'autruche, se trouvant pathétique, minable d'agir de la sorte sans pour autant s'en empêcher. Parce que la perdre n'est pas une option.
Ils s'éloignent, à bout de souffle et Victoria rougit en remarquant qu'elle a de nouveau lâché ses notes.
-Je vais devoir tout recommencer, grommelle-t-elle en les ramassant.
Fred éclate de rire avant de lui proposer de l'aider ce qu'elle accepte avec soulagement. Ils y passent dix bonnes minutes, assis l'un en fasse de l'autre sur le lit du jeune homme.
-Ben dis donc, marmonne-t-il une fois les feuilles classées. La seule personne qui prenne autant de note à ma connaissance, c'est Hermione Granger.
-Je ne suis pas très douée pour retenir les dates, avoue Victoria en rougissant -à croire que ça devient une habitude. Les notes sont obligatoires si je ne veux pas patauger.
Elle hausse les épaules avant de remettre une mèche de cheveux derrière ses oreilles. Mais celle-ci retombe devant son visage alors qu'elle le penche pour regarder les parchemins.
Victoria n'a pas le temps de la remettre de nouveau à sa place, la main de Fred s'en charge avec douceur. La jeune fille le regarde dans les yeux, s'y perdant un instant. Fred a cette manière de la regarder, comme si elle était la personne la plus belle qu'il ait jamais vue et Victoria sent son cœur s'accélérer à chaque fois alors que son corps se réchauffe d'une douce chaleur. Dans ces moments, elle pourrait presque croire qu'il l'aime.
Le fracas de la porte contre le mur les réveille et ils sursautent.
-Hey Freddie, qu'est-ce que tu dirais de boîtes explosives ? crie George Weasley sans craindre d'être entendu.
Ce dernier se fige néanmoins en voyant Victoria et un énorme sourire prend place sur son visage. La jeune fille de son côté est complètement raide et contemple le mur avec application. Fred lui, semble plutôt découragé.
La scène est interrompue par Lee Jordan qui arrive, rouge et essoufflé.
-Je t'avais dit de ne pas monter, reproche ce dernier à George qui continue de sourire.
Puis, Lee finit par voir les feuilles et écarquillent les yeux devant les parchemins.
-Merlin, Fred ! s'exclame-t-il. Mais ce sont… ce sont… Ce sont des notes de cours !
George perd son sourire et écarquille les yeux avant de s'approcher pour les prendre.
-Hey, proteste Victoria en les lui reprenant, l'air revêche.
Pour ce faire, elle s'est mise sur ses genoux, juste devant Fred. Celui-ci étant toujours assis, il a une vue imprenable sur le peu de peau que laisse voir sa jupe d'écolière mais, ça suffit à le perdre.
-Ce sont mes notes et Fred m'a aidé à les ranger, explique Victoria, pas consciente du trouble de son petit-ami. Pas question que tu les mélanges une nouvelle fois.
George soupire, visiblement soulagé.
-Un instant j'ai eu peur que ce soit mon frère qui ait pris ces notes, explique-t-il avant de regarder son jumeau. Tu veux qu'on sorte Freddie ? ajoute-t-il en prenant un air amusé.
Ce dernier sursaute alors que Victoria se tourne pour le regarder.
-Tout va bien ? demande-t-elle. Tu es tout rouge.
Après divers moqueries, George et Lee ont quittés la chambre, laissant une Victoria toujours mal à l'aise et surtout perplexe quand à la réaction de Fred.
Leur relation est assez complexe. Victoria n'est pas friande des démonstrations publiques alors que Fred est un excentrique de nature. Elle sait que le rouquin est toujours obligé de réprimer ses ardeurs pour ne pas l'embarrasser. La jeune fille lui en est reconnaissante, évidemment mais, ça accentue également ce sentiment d'être indigne de lui, de ne pas le mériter, qu'il pourrait trouver mieux.
-Vic ? l'appelle Fred, l'interrompant dans sa relecture.
Elle lève ses yeux de son devoir de potion pour l'interroger du regard, ne réagissant pas au surnom.
-Qu'est-ce que tu penses des cours de Défense ? demande-t-il avec un sérieux que Victoria n'a jamais vu.
-Qu'on ne peut pas vraiment appeler ça des cours, avoue-telle sincèrement. J'ai déjà du retard à rattraper et voilà qu'elle empire mon cas.
Le tout a été dit sur un ton fataliste.
-Ben, justement, en parlant de ça, entame Fred avec enthousiasme.
-Ne me dis pas que tu veux me donner des cours, soupire Victoria à moitié sérieuse.
Elle est rassurée par le regard horrifié du rouquin. Pour le coup, Victoria aurait pu lui dire que sa survie dépend de ses futurs résultats aux ASPIC. L'aversion des jumeaux Weasley pour les études n'est une nouveauté pour personne et Victoria a vite compris que lui parler des cours ne servait à rien même s'il fait son possible pour l'écouter, sûrement pour ne pas la vexer. Mais Victoria s'est dit que, si elle pouvait faire au moins une chose pour lui, c'est éviter de le torturer. Fred est si bon avec elle qu'il frôle une perfection assez dérangeante pour la jeune fille et sa faible estime d'elle-même.
Le pire dans cette histoire, c'est que les jumeaux Weasley sont réellement brillant. Malheureusement, ils ont décidés de dédier leur intelligence à leur projet de farce et attrape. Au début, Victoria ne comprenait pas qu'on puisse être passionné par ce genre de chose. Il faut dire que la jeune fille ne connait pas grand-chose en matière d'amusement alors, elle n'a jamais songé à critiqué. Et puis, en les voyant discuter de leur projet avec passion et enjouement, en les entendant parler des sorts plus complexe les uns que les autres, Victoria a fini par simplement les trouver adorables. Évidemment, elle préfèrerait tomber dans un nid de Mangemort en manque de cris de douleur que de l'avouer…
-Non, répond un Fred toujours grimaçant. Par contre, Harry a eu une idée… enfin, non, se reprend-t-il après un moment face à l'air perplexe de la Gryffondor. Hermione a eu l'idée et Harry a fini par accepter pour avoir la paix.
Victoria acquiesce. Oui, c'est tout de suite plus plausible. Oh, Harry Potter a son lot d'idée mais, généralement, elles sont suicidaires et assez dangereuses, plongeant les participants dans des situations souvent embarrassantes. Et dans ce cas, Fred ne lui en aurait jamais parlé, sachant qu'elle n'y trouverait aucun intérêt.
Bien que là aussi, Victoria ne trouve pas le rapport entre une idée d'Hermione Granger, l'acquiescement forcé d'Harry Potter et elle-même.
-Ils se sont dit que, puisqu'on nous empêche d'apprendre à se défendre, on le ferait par nous même, explique Fred. Harry est plutôt doué. Une réunion a lieu le jour de la sortie de pré-au-lard pour voir qui est intéressé et on est censé amené le plus de monde possible alors…
Victoria acquiesce. L'idée n'est pas stupide mais, après tout, c'est logique puisqu'elle vient d'Hermione Granger non ?
Et puis, Victoria a bien besoin de quelques cours de rattrapage et Potter n'est pas mal du tout en Défense contre les forces du mal. On raconte qu'il sait faire un Patronus.
-Je viendrais, répond finalement Victoria en haussant les épaules. Je pourrais aussi faire venir les filles, ajoute-t-elle pensivement.
-Heu, celle de Serpentard aussi ? se risque à demander le rouquin en appréhendant la réaction.
Et il n'est pas déçu. Les yeux de Victoria se transforment en deux glaçons alors qu'elle pince les lèvres. Fred a soudainement très froid et déglutit.
-D'accord, elle vient, reprend-t-il en espérant garder sa tête. C'est super, j'adore Laura.
-C'est Lindsay, Fred ! grince la jeune fille en fronçant les sourcils mais, ses yeux se sont adoucis.
-Oui, une super fille cette Lindsay, ajoute-t-il avec enthousiasme alors que sa petite-amie pince les lèvres mais, pour retenir un sourire. J'en fais trop c'est ça ?
-Si peu, répond Victoria en souriant franchement.
Fred lui fait un clin d'œil, appréciant la voir rougir tout en baissant les yeux. Quelque part, déclencher cette réaction chez elle lui donne l'impression d'être un dieu. Parfois, Victoria le regarde comme s'il était un super héro et son orgueil typiquement masculin bombe le torse et effectue une danse victorieuse à chaque fois. Bien sûr, c'est rare. Victoria n'est pas le genre de fille à laisser apparaître ce qu'elle pense ou ressent. Certaines mauvaises langues disent qu'elle aurait dû finir à Serpentard. Fred n'est pas d'accord.
Ça n'a rien à voir avec les préjugés envers les serpents, c'est juste qu'il n'est pas aveugle. Les Serpentards sont ambitieux et avec l'ambition vient la confiance en ses capacités ce qui explique pourquoi beaucoup d'élèves de cette maison sont si prétentieux. Victoria n'a pas confiance en ses capacités, elle passe sont temps à se dénigrer. Si ça énerve Fred, il sait que lui dire qu'il la trouve exceptionnelle et pas complètement nulle ne servirait à rien si ce n'est la braquer. C'est pour ça qu'il lui a demandé de venir à cette réunion.
Il se dit que, si elle accepte les cours et qu'elle voit qu'elle progresse, qu'elle en est capable alors, peut-être qu'elle se verra comme lui la voit. Il s'agit peut-être d'un espoir vain et naïf mais, il doit essayer !
Parce qu'ici, allongé dans son lit avec elle juste à côté, sa main dans la sienne, Fred sait qu'il ne veut pas voir ça s'arrêter et qu'il veut la voir heureuse. Et il fera tout ce qu'il peut pour ça.
Son estomac gronde, le ramenant à la réalité et Fred se relève du lit en s'étirant alors que Victoria s'assied, l'interrogeant du regard.
-C'est l'heure de manger ! s'exclame-t-il. Tu viens ? demande-t-il avec espoir.
-Je venais de passer aux cuisines quand tu m'as enlevée, refuse Victoria en lui souriant. Et j'ai un devoir à finir. J'ai comme l'impression que j'en ai pour un moment, soupire-t-elle en regardant son parchemin avec accusation.
Fred sourit et ils descendent dans la salle commune totalement vide. Victoria monte dans son dortoir alors que le jumeau Weasley part vers la grande salle.
Quelque part, il s'inquiète vraiment de ne jamais la voir manger mais, ce n'est pas comme s'ils passaient tout leur temps ensemble. Elle a dit avoir mangé avant de revenir à la salle commune et Fred n'a aucune raison de ne pas la croire.
Victoria se retient de justesse à l'évier alors qu'elle sort de sa douche. Sa tête tourne, ses jambes tremblent et elle du mal à respirer. La chaleur dans la pièce semble étouffante. La jeune fille se laisse glisser au sol, son estomac se tord et elle a la nausée.
Victoria ne sait pas à quoi cette réaction est due. Peut-être est-ce la chaleur de la pièce, la buée. Ou peut-être la vue de ses cheveux glissant sur le sol de la douche qui l'a tant chamboulée. Il y en avait tellement qu'elle a un instant eu peur de devenir chauve.
Son estomac se crispe une nouvelle fois et Victoria grimace.
Tu as faim.
La faim est une sensation que l'on peut combattre avec de la volonté. Tu es juste faible.
Tu ne tiendras plus longtemps.
Vas-y, engraisse-toi, ressemble à un tas de graisse immonde si ça te fait plaisir. Tu n'as jamais eu de courage, de volonté. C'était si prévisible que tu abandonnerais. Mais réfléchis bien. Ton cher Fred Weasley voudrait-il encore de toi si tu redeviens aussi grosse qu'avant ? Tu crois qu'il ne pourra pas trouver mieux ailleurs ? Tu es chanceuse que quelqu'un comme lui ne fasse que d'adresser la parole, c'est un miracle qu'il veuille de toi et tu veux tout gâcher pour de la nourriture ? Cesse de faire l'enfant !
Victoria sent sa respiration ralentir alors qu'elle se calme au pris d'un effort surhumain. Elle croit la crise passée quand une larme traverse ses paupières sans son autorisation, cédant la barrière que la jeune femme a mise en place. L'eau déborde et son cœur se resserre.
Au fond, elle sait que la seule chose dont elle a réellement besoin en ce moment c'est la présence salvatrice de Fred et pourtant, il est hors de question qu'il la voit dans un état pareil.
Victoria pensait que ça allait mieux, cette journée semblait bonne, elle s'est déroulée avec des rires, des baisers, des sourires, de la joie, en quelque sorte.
Se pourrait-il qu'à trop vouloir les leurrer tous, Victoria en vienne à se mentir à elle-même ? Si tel est le cas, elle est une bien piètre menteuse quand on voit à quelle vitesse la réalité la rattrapée…
C'était facile quand tu étais là. Tes sourires, tes clins d'œil, tes baisers, tes caresses,… tout chez toi me réchauffait et me donnait l'impression que j'allais bien. J'oubliais à quel point je me détestais et je me prenais presque à croire que tu m'aimais.
Aujourd'hui, je sais que ton amour était bien réel et plus fort que tout ce que j'ai pu connaître.
Certains disent que l'on ne peut pas aimer quelqu'un si on ne peut pas s'aimer soi-même. Pourtant Fred, je peux t'assurer que je t'ai aimé dés tes premiers mots, ce jour-là chez Sirius.
Je me détestais mais je t'aimais comme je n'avais jamais aimé et ça faisait mal.
Voilà pour ce chapitre. Un rappel à la réalité pour Victoria qui se rend compte que ses problèmes ne sont jamais loin pour la rattraper et qu'elle ne peut pas se leurrer elle-même aussi bien que les autres.
La citation du début concerne Fred et ses pensées en général. Son amour pour Victoria le pousse à vouloir la rendre heureuse et sa demande concernant les cours d'Harry vient principalement de là. Il l'aime et veut la voir heureuse. Pour ça, elle doit commencer par croire en elle et avoir confiance en elle. Et il veut faire en sorte que ça arrive.
Laissez une review surtout, c'est toujours apprécier ;)
Bisous.