Rédemption.

Au coeur des ténèbres.

Prologue :

Ce chapitre prend place à l'hôpital, l'après-midi précédant le jour de leur départ pour le sud.

Chapitre Deux.

Visite surprise.

« Hughes ? Que faites-vous ici ? » Edward était surpris, il était déjà passé une fois pendant la matinée. Levant les yeux de son livre, Al le salua joyeusement, demandant des nouvelles de Gracia et Elissia. Mais devant l'hésitation de Maes à s'étaler sur ce sujet, il fut pris d'un doute.

« Oui, je suis revenu prendre des nouvelles de ma crevette et de la boîte de conserve ambulante, que voulez-vous, je suis comme ça ! »

Tout devint clair.

« Al, laisse-nous s'il te plaît. Je suis sur que ça ferait du bien à nos deux pauvres gardiens d'aller prendre un peu l'air. »

« Mais et toi, Nii-san ? »

« Ne t'en fais pas, je suis avec Hughes. »

À peine Al eut-il franchi la porte qu'Envy reprit son apparence habituelle.

« T'en as mis du temps à comprendre, nabot ! »

« Tais-toi, palmerai ambulante ! Puis à cause de ton foutu gardien sans corps Alphonse était dans tout ses états ! Tu mériterais que j'te réduise en miettes ! »

« C'est vrai que je vois que la blondasse t'a réparé comme il faut ! Elle t'a donné un p'tit extra pour son meilleur client aussi ? Et j'espère qu'il est plus solide que l'autre ! »

« Tu veux tester, pour voir ? » Il mourait d'envie de lui foutre une raclée. Et en même temps il désirait qu'il le prenne à nouveau... Il se dégoutait lui-même, et s'écœurait d'avoir pris du plaisir dans ces ruines sombres avec ce nouvel ennemi qu'il était censé combattre... Lorsqu'il avait reconnu son bourreau, il avait cru ressentir de la panique et une certaine rancœur. Mais la bouffée de chaleur qu'il avait identifiée comme telle lui avait surtout procuré un tout autre effet au bas ventre... Il avait donc compris avec horreur que l'androgyne avait tenu parole, il lui avait fait aimer ça... Et plus encore, il en redemandait.

« Je t'ai déjà dit que je détestais me battre, minus. Puis je n'ai aucune envie de t'abimer encore plus... »

« T'es enfin venu apporter ce que tu me dois ? »

« Hé ! C'est pas moi qui ai tourné de l'œil comme une gonzesse après avoir joui ! »

Il s'en souvenait parfaitement, il s'était réveillé en marmonnant le nom d'Envy, se croyant toujours dans ses bras. Heureusement Al n'avait pas compris. Il s'était ensuite empressé de dessiner tout ce dont il se rappelait.

« Tiens, voilà quelque chose qui devrait t'aider. » Il lui jeta une liasse de papier.

« Mais...ce ne sont que des noms ! » constata-t-il en les feuilletant.

« Tu t'attendais quand même pas à ce que je te prémâche le travail ! » Évidemment... Il n'aurait pas dû en être étonné. Envy vint s'assoir au bord du lit, puis, le poussant sans ménagement, s'installa carrément à ses côtés. « Mmmmh... Confort le plumard... Je sais où t'amener la prochaine fois que tu tomberas dans les pommes maintenant ! »

« Et qu'est-ce qui te fait penser que ça pourrait encore arriver en ta présence ? »

« Et bien... c'est sur que si ça t'arrivait maintenant ça ne poserait pas trop de problèmes... » il glissa une main sous sa chemise d'hôpital, semblant agacé d'y trouver des pansements, et essaya de passer en dessous.

« Aïe ! Mais ça fait mal, connard ! »

« Toujours aussi charmant mon Chibi-san... Tu souffres tellement ? Laisse-moi te soulager un peu. » Joignant le geste à la parole, il arracha la couverture et sortit le sexe d'Edward d'un mouvement leste, le branlant déjà. « Heureux de constater que je te fais toujours autant d'effet ! »

Et c'était vrai, à peine Envy lui avait-il caressé le torse que, malgré la douleur, il s'était senti durcir.

« J'viens de me réveiller...» mentit-il. « Trique du matin, tu connais ? »

« Des clous oui ! Prends-moi pour une buse aussi ! Pourquoi tu refuses de nouveau d'admettre que tu aimes ça ? Tu pourrais être une telle bête de sexe si t'apprenais à te lâcher un peu... »

Il se mit à l'embrasser dans le cou, malaxant son épaule gauche de sa main libre, continuant à le faire gémir. Il s'arrêta brusquement, sautant sur ses pieds et rabattant la couverture sur Ed.

« Mais qu'est-ce qui te... »

Coupant sa protestation, une infirmière entra, dévisageant le visiteur qui allait pieds à moitié nus.

« Oh, pardonnez-moi, mais je dois changer ses pansements et... » Lui prenant sèchement le plateau, Envy prit un air ferme et intraitable :

« Je m'en charge, ne vous en faites pas. »

« Heu oui... très bien, si ça ne vous dérange pas... » Elle avait dû sentir la tension qui régnait dans la pièce, car elle se dépêcha de ressortir.

« Comment tu as su qu'elle arrivait ? »

« Magique ! » dit-il avait un sourire en coin. « Allé, à poil! Que je m'occupe de toi... »

« Non non, ça ira, je... » Mais Envy l'avait déjà rejoint, balançant plateau et bandages au pied du lit, et se pencha sur lui:

« C'est un ordre, gamin ! » Avant qu'Ed ne put répliquer, il lui avait déjà scellé les lèvres avec sa bouche, lui titillant la langue du bout des dents, faisant tournoyer la sienne autour. Il tira à nouveau la couverture, reprenant son sexe qui ne semblait pas avoir noté l'interruption, et se remit à le branler lentement. Se séparant brièvement, il demanda :

« Tu comptes aussi me demander quelque chose en échange, ou cette fois-ci c'est uniquement pour le plaisir ? »

« Ah tu me connais moi, c'est boulot boulot... » la réponse ne sembla pas plaire du tout à Envy qui tira d'un coup sec sur la peau de sa queue.

« Aïe ! Qu'est-ce qui te prend, pauv' con ? »

« Il me prend que j'aimerais que tu me désires uniquement pour moi cette fois-ci ! »

« Et sinon, tu comptes me l'arracher ? T'as eu ce que tu voulais, maintenant fous-moi la paix. Je retomberai pas deux fois dans le même panneau ! » Il voulait pousser plus loin, mais se refusait de devoir encore une fois se soumettre et se laisser aller à ses bas instincts.

« Non, juste reprendre le peu que je t'ai donné, et sans doute me servir pour le reste de ce que tu pourrais avoir à m'offrir... »

Il le retourna sans ménagement, arrachant son boxer, et sans même prendre la peine de lubrifier son sexe, l'enfonça en lui. Edward hurla de douleur. C'était horrible. Plus aucune tendresse dans ses coups de reins, plus aucune gentillesse. Jetant un coup d'oeil par dessus son épaule métallique, il vit le visage fermé d'Envy, son sourire mauvais...mais aussi une lueur triste dans ses yeux qu'il ne lui connaissait pas. Il tenta bien de protester, de se rattraper par un mot gentil, mais il se retrouva la tête enfoncée dans un des oreillers, les deux mains coincées dans le dos, pris en tenaille dans une poigne de fer.

« Tu l'as voulu, tu l'as eu blondinet, je t'avais déjà dit de pas me chercher. » Ces mots cruels sifflés à son oreille rendaient la douleur qui l'écartelait encore plus insupportable. Il tenta vainement de frotter son sexe contre les draps pour se soulager quelque peu, mais le remarquant instantanément, son bourreau lui rattrapa les hanches de sa main libre et le maintint trop loin du lit pour qu'il ne lui soit d'aucun secours.

« Tu ne mérites pas de jouir, pas aujourd'hui. »

Edward regrettait d'avoir demandé à Al de partir, d'avoir fait assez confiance à ce monstre pour croire qu'il se serait au moins comporté correctement. Il savait que son petit frère ne reviendrait pas tout de suite, qu'il accompagnerait surement Ross et Broch pour qu'ils mangent quelque part. Il aurait bien crié, mais aurait eu trop honte de se faire découvrir par qui que ce soit dans cette position. Alors il se débattit, se contracta, même s'il n'en souffrait que plus, essayant de lui échapper par tout les moyens, tirant sur son bras mécanique, ruant. Mais rien n'y faisait. Envy était planté au plus profond de son être et ne semblait absolument pas décider à le soulager d'aucune autre façon.

« Détends-toi, ou tu vas juste encore plus le regretter après... » Son sexe le brulait, l'irritant en le pénétrant avec rage. Il se mit à pleurer dans l'oreiller. Il avait mal. Il avait honte. Il s'était pourtant montré si délicat la première fois... Et tellement plus patient ! Mais qu'avait-il osé s'imaginer ?

Envy prenait littéralement son pied. C'était délicieux de dominer ce petit con arrogant comme ça, de le sentir se débattre sous lui, de se sentir enserré à ce point... Mais d'où lui venait ce malaise alors ? Il décida que peu importait, au point où il en était, l'alchimiste devait déjà le haïr. Pourquoi s'arrêter à mi-chemin dans ce cas ? Il se mit à peser de tout son poids à chaque nouveau coup, s'enfonçant toujours plus loin... Il entendait Edward gémir et pleurer dans les coussins, mais s'en moquait, ou essayait du moins. Relâchant enfin ses poignets, il saisit l'autre hanche du gamin pour avoir une meilleure mains libres de sa petite victime agrippèrent le montant du lit, le broyant presque du côté de son automail.

« Si tu savais comme c'est bon...je suis sur que tu ne te débattrais pas autant ! » La réponse, mordante semblait-il, lui parvint trop étouffer pour qu'il la comprenne. Il n'en éclata pas moins de rire, accélérant encore le mouvement, le baisant aussi fort que possible. N'y tenant plus, il jouit comme un fou, laissant échapper le nom du gamin, et retomba lourdement sur son dos, l'écrasant contre le lit.

Lui écartant une mèche de cheveux, il voulut déposer un baiser sur le morceau de joue qui dépassait des bras de son jeune amant dans lequel il avait enfoui son visage. Son élan fut brisé net par le regard haineux qu'il découvrit, l'or de ces prunelles le transperçant jusqu'au coeur. Et, dans un flash, il se souvint... Greed... Lui aussi avait été cruel, le violant encore et encore, jusqu'à ce qu'il devienne assez fort pour se venger de lui. Et il ne lui avait jamais pardonné. Ni à Père, ni à aucun des autres, qui avaient laissé faire. Ça l'avait endurci, certes, mais il avait passé l'équivalent de plusieurs vies humaines à en payer le prix, ne connaissant jamais l'amour... Et maintenant qu'il pensait l'avoir trouvé, il répétait les mêmes actes que ceux qui l'avaient meurtri il y avait si longtemps.

Il se leva lentement, caressant le dos de son homme enfant, le sentant sursauter et essayer de reculer à son contact. Il s'éloigna de quelque pas. Que ça faisait mal...

« Pardonne-moi... » Il ne reconnaissait pas cette voix brisée, il lui semblait que c'était lui qu'on venait de torturer, et il s'en voulut plus que jamais. Il n'avait jamais connu de réelle culpabilité avant Edward. Et il détestait ça.

« Va-t'en ! Dégage ! » Il reçut le plateau métallique en pleine figure, n'ayant pu esquisser un seul geste pour l'éviter.

« Mais, tes bandages...je dois... »

« Tu ne dois plus rien ! Prends ta fichue liste et TIRE-TOI ! »

« Je... non... non, garde-la... Ed... Pardon... désolé... »

Et ne prenant même pas la peine de changer de forme, il sortit, les épaules agitées de spasmes incontrôlables.

Quand le soleil déclinant l'éblouit, il se laissa complètement aller, enfouissant son visage dans ses mains, laissant libre court à son chagrin.

« Je t'avais dit de le laisser tranquille... » Lust était là, appuyée dans l'ombre d'un des hauts murs d'enceinte, souriant sarcastiquement.

« Ta gueule, salope... » Même pour l'insulter, il n'avait plus assez de force. Il se sentait ridicule. Et furieux de se faire surprendre dans un état pareil.

« C'est un si mauvais coup que ça ? Bon à savoir... »

« TA GUEULE ! » Il s'avança vers elle, poings serrés, prêt à lui démolir sa belle gueule de garce. Mais il y avait du monde, et elle l'avait aussi bien remarqué que lui... Elle n'en sourit que plus, découvrant ses dents en une impeccable rangée de perles blanches et brillantes.

« Allé, sèche tes larmes, Père nous attends. » Il n'eut pas d'autre choix que de la suivre.

Après son départ, Edward continua de pleurer. Longtemps. Fort. Espérant que ça le soulagerait un peu. Souffrant tant physiquement qu'émotionnellement. Il n'aurait jamais dû le laisser faire, la première fois. Il n'aurait jamais du jouer avec lui cette fois-ci. Et surtout il n'aurait jamais dû aimer ça, cette fameuse nuit, dans cette maudite pièce souterraine... Il ne pouvait que perdre sur tous les tableaux. Mais il avait quand même essayé. Et s'était fait laminer.

Quand il se fut enfin calmé, il faisait déjà nuit. Allumant difficilement la lumière, le corps tout endolori, il prit la liste apportée par Envy, et la compara à celle donnée par Hughes. Les mêmes noms. Un ordre différant, mais c'était tout. Tout ça pour rien... Il se sentit encore plus mal.

Lorsqu'Al revint, il lui demanda de lui changer ses pansements, prétendant qu'il dormait quand l'infirmière était passée. Son frère ne fit aucun commentaire sur les nouvelles marques ornant sa peau, ou cru sans doute qu'elles dataient du soir de son dernier combat dans ce maudit labo . Le lendemain, ils auraient enfin quitté cet hôpital de malheur.

Cette pensée réconfortante en tête, il s'endormit en serrant la main de son petit frère, et se réveilla bien plus tard, toujours dans cette position, Al n'ayant pas bougé d'un pouce. Comme il faisait encore nuit noire, il chercha à s'installer plus confortablement, et se rendormit, le coeur lourd et le corps douloureux.

Il sentait toujours le doux parfum musqué du sexe flotter dans la chambre, mais avait les narines agacées par l'infecte odeur du désinfectant qui la masquait tant bien que mal.

Edward n'était plus là... Il était parti... Et, lui aussi devait quitter la ville...

Comme il s'en voulait.

Il avait d'abord voulu venir récupérer les documents, estimant que ce gamin prétentieux ne les méritait décidément toujours pas. Mais en chemin sa résolution avait faibli, il savait que ce n'était qu'une piètre excuse pour pouvoir revenir vers lui... Et c'était presque en courant qu'il avait fait irruption dans la chambre déserte.

Il avait cru que son coeur s'était arrêté de battre. Sa poitrine comme remplie d'eau, ses poumons refusant d'inspirer l'air dont il avait désespérément besoin, il avait failli s'effondrer.

Vide...

Alors, Edward, c'est donc ça, l'amour ?

Fin du Deuxième Chapitre.

Par LadySade.