Voici le chapitre 3 !

Bon, je sais que je ne vous ai rien demandé, mais bon, aucune review, aucune mise en alerte : c'est si poche que ça ?

Enfin, la seule raison pour laquelle j'ai commencé cette fic est que je veux être beta reader et je la poursuis parce que je me suis attachée grave à mes persos !

Le chapitre 4 s'intitulera « Hole in my soul » et sera un POV Francesca.

Enfin fini le blabla, enjoy !

DISCLAIMER: l'univers HP et les personnages appartiennent à J. K. Rowling, seule Cesca pour l'instant provient de mon imagination.


Hot N' Cold (1)

POV Sirius :

J'ouvre paresseusement les yeux dans cette luminosité du samedi matin. Les rideaux de mon baldaquin ouvert, je songe pour la énième fois à me lever. J'étais éveillé depuis un bon 30 minutes, depuis qu'Emily – ou est-ce Evelyne – avait quitté mon lit et ma chambre.

Déjà deux semaines que les cours avaient commencés et cette dernière année promettait d'être inoubliable. En tout cas, elle devait l'être ! Tout le château devait se souvenir des maraudeurs comme s'ils y laissaient une empreinte indélébile; remarquez, c'est peut-être le clébard en moi qui parlait et affichait sa volonté de marquer un quelconque territoire. Mais quand même, après Poudlard… Après Poudlard, c'était la laideur de la guerre; il fallait se souvenir de nous, de nos blagues. Tant qu'on pouvait rire, il fallait le faire.

Sentant mes pensées devenir trop sombre pour un samedi – je regarde ma montre magique indiquant les occupations de mes trois amis – midi, je me lève. À mes yeux, l'école était une bulle de laquelle on se devait de profiter avant qu'elle nous éclate à la figure; on se retrouvera tous assez tôt devant Voldemort et ses sbires, profitons des jours qu'ils nous restent, au jour le jour, sans nous stresser.

Je vais aller prendre une douche et après, hop petit-déj' !

Après une bonne douche et m'être habillé – jeans et T-shirt – je descends dans la salle commune. Aucun de mes amis n'y est et je me dirige vers la grande salle où je sais pouvoir les retrouver grâce à ma montre, cadeaux des maraudeurs pour mes 16 ans. Je réponds aux nombreux saluts et œillades suggestives – je ne m'en lasserai jamais – en y entrant, puis, atteints la table de ma maison.

« Salut tous ! James, Remus, Peter, Lily » leur dis-je en guise de salutation avec un hochement de tête « et salut ma Cesca ! » Comme je me trouve à ses côtés, elle a droit à un bisou sur le front.

Je m'assois à ses côtés et je la sens se raidir imperceptiblement, n'y prenant pas garde je l'interroge :

« Déjà débarrassée de ton passe-temps d'une nuit, où est-il ? » demandé-je ironiquement.

O.K., je l'avoue ! Je n'aime pas ses boy-toys; elle a du succès et satisfait sa libido, mais je n'aime pas. Encore une histoire canine territoriale j'imagine. Je sais que Cesca n'est pas chasse-gardée mais bon… Pisser tout autour d'elle pour marquer mon territoire, ça le ferait trop pas non ? Je jappe juste un peu.

« À la même place que le tien sûrement » me rétorque-t-elle sèchement.

Je perds le sourire débile que mon image mentale m'avait apporté et j'hausse le sourcil : sa répartie ne me surprend pas, mais c'est la première fois qu'elle utilise ce ton froid. Enfin, avec moi.

Puis, elle se lève brusquement :

« J'ai pu faim, à plus. »

What the Fuck ?

Mon ahurissement, surtout devant son assiette encore pleine, dû paraître car Lily m'explique :

« Oh, ça n'a rien de personnel, du moins, je ne le pense pas ! Elle s'est seulement fait dire par une fille toute à l'heure que, et je cite, « tu peux arrêter de jouer les traînées pour attirer l'attention de Sirius, il ne tombera pas dans tes filets ». T'entendre commenter sa nuit et y porter attention, elle n'a pas aimé j'imagine. »

Mais bien sûr que j'y porte attention : la fille est mon amie ! Ce qu'elle fait, ça m'intéresse; bon, elle peut garder les détails, c'est sûr… Arrrrrrrg, l'esprit féminin c'est vraiment du grand n'importe quoi !

« Le nom de la fille qui a dit ça ? » je demande innocemment.

« Si tu penses que je te le dirai Black… »

J'ai oublié que Lily est préfète.

[…]

Cesca m'ignora jusqu'au mardi. Au dernier cours de la journée, théorie des sortilèges, assis au côté de James, je décide que c'est assez cette indifférence à la noix. J'envoie à Cesca un mini-dragon volant en parchemin – six ans de pratique dans l'art du pliage de parchemin en cours ça aide – disant que je voulais lui parler après le cours. Elle acquiesce avec méfiance.

« Autant crever l'abcès ou whatever tout de suite ! On est en binôme en DCFM demain, ça va être trop chiant si on se fait la gueule » dis-je à James.

« T'as raison mec ! » me sourit-il.

Après le cours, j'attends que tous partent et je rejoins Cesca, restée assisse à sa place :

« Alors Princesse, c'est quoi le problème ? » dis-je doucement.

Elle lève les yeux sur moi à ma question. Enfin, je peux plonger dans son regard ambré !

« Je sais pas » me dit-elle. « La remarque de cette fille… »

« Lily m'a racontée –»

« C'est vrai ce qu'elle a dit ? » me demande-t-elle. « Tu me portes de l'attention que parce que je couche à droite et à gauche ? Je suis peut-être comme ça naturellement, qu'est-ce que t'en sais ? Tu trouves que je suis une traînée ? Je ne fais pas ça pour t'attirer dans mes filets. Tu – »

« Je t'arrête tout de suite Cesca, je te porte de l'attention parce que tu es mon amie ! Je m'intéresse à toi, à ta vie comme je le fais pour celle de Lily. Je sais très bien que tu es juste comme ça naturellement, comme moi quoi. On profite de notre jeunesse. Tu es un peu la partie de moi que je ne suis pas capable d'être, parce que tu es une fille. »

Ses yeux se remplirent de larmes et, se lançant dans mes bras, elle me dit d'une petite voix :

« Tu m'as tellement manqué Sir'… »

« Ma princesse… » dis-je la pressant dans mes bras, réconfortant.

« Non mais, j'ai jamais eu d'ami garçon, moi, je sais pas comment agir avec toi. »

« Ben naturellement ! »

« C'est une proposition indécente ? » qu'elle demande en riant à moitié.

« Totalement ! » dis-je aguicheur, comprenant mon erreur. « Allez, on va diner gros bébé! »

Et on sort de la classe bras dessus dessous.

[…]

La vie reprit son cours, nos rencontres redevenant chaleureuse comme lors des deux premières semaines au château. Elle avait son harem, j'avais le mien; je traitais les filles avec ma désinvolture habituelle et tout était cool !

Environ une semaine après cet incident, fin septembre donc, je me dirige vers la bibliothèque avec Remus :

« Juste 15 minutes Lunard, je –»

« Tiens, tiens, c'est toi la nouvelle putain à mon frère ? » dit une voix haïssable que je ne connais que trop.

« Ça dépend qui est ton frère… » dit Cesca d'une voix traînante, sarcastique.

« Le chevalier servant arrive » dit Regulus d'une voix moqueuse en me voyant à l'embouchure du couloir.

J'enregistre la scène se déroulant sous mes yeux : Cesca est seule, face à trois Serpentards de sixième année.

« Frérot, qu'est-ce que mère dirait à te voir avec une gitane ? Tu es tombé bien bas… » continue-t-il d'un ton de répugnance absolu.

Je peinais à garder le peu de self-control que je possède.

« Regulus… Une chance que la stupidité n'est pas héréditaire, je m'inquièterais. J'ai quitté la maison cet été. Mes parents sont morts. Maintenant, va-t'en » dis-je d'un ton sec, serrant ma baguette. Tellement que des étincelles en sortent.

Je ne veux pas m'énerver contre mon frère. Remus me tient même par l'épaule, il me connait trop bien. Et Regulus doit s'en apercevoir également car il déguerpit en ricanant. Ça ou bien le fait d'être maintenant 3 contre 3 face à des septièmes années qui lui avaient fait peur.

Je me tourne vers Cesca… Qui me regarde encore de manière réfrigérante.

Bon, c'est quoi encore ce bordel ? Notre relation est sooo bipolaire !

« Moi, je vais aller à la bibli… »

« Ouais, ouais, je t'y rejoindrai Rem' ! » dis-je d'un ton absent. « Il y a quoi là ? » demandé-je irrité à Cesca.

« Ta maman n'aime pas les gitans ? » me dit-elle d'un ton de dérision.

« Ma situation familiale est… Compliquée. »

Je déteste parler de moi, de ma famille; je me referme comme une huître lorsqu'en vient le temps. Mes amis me l'ont souvent reproché. Je viens aussi à peine d'en faire le deuil, en parler rouvrira la blessure récente.

« Sans blague, on est à la même enseigne… » puis, elle dit dans un souffle « si je suis vraiment une partie de toi, je devrais savoir… »

Je relève la tête que j'avais baissée sans le savoir et je croise son regard. Un regard si confiant, si sincère d'intérêt. Alors, je dis :

« 21h, tour d'astronomie. »

Puis, je me rends – je me sauve plutôt – à la bibliothèque où Lunard m'attends pour des explications sur une notion en métamorphose, une de mes matières fortes. Ensuite, nous descendons dîner vers 19h30. James avait une nouvelle idée d'une petite blague sympa pour mettre l'ambiance juste plus festive : métamorphoser pour une semaine tous les hiboux de la volière en oiseaux plus colorés. Facile. Le dîner passe comme une flèche et vers 20h45, je me lève – Cesca était partie depuis 15 minutes – et dit :

« Bon les mecs, à plus, j'ai un rendez-vous ! »

« Hooooooooon, c'est qui ? Tu ne te fais pas beau ? »

« Je suis déjà beau Queudver ! » dis-je pour rigoler en rejetant mes cheveux en arrière avec ma main « et puis, c'est Cesca, c'est pas comme si j'avais des chances. »

« En tout cas, t'en as plus que tous les autres… » dit James avec un clin d'œil.

Sur ce, je pars. Atteindre la tour d'astronomie me prend environ 5 minutes. Cesca m'y attend déjà, perdue dans la contemplation des étoiles.

« L'étoile Sirius est la plus brillante » dis-je en arrivant à ses côtés.

« Toujours. »

« Mon père a un nom de constellation et ses deux fils ont les noms d'étoiles brillantes surplombant tout, supérieures. Tu me trouves prétentieux, sans doute le suis-je, mais jamais autant que j'aurais dû l'être… »

« J'ai – »

« Chuuuuuut, laisse-moi parler ma belle maintenant que les mots sortent » chuchotai-je « ma mère est l'archétype de la reine frigide : belle, froide, cruelle, imbue d'elle-même et amatrice de magie noire. Des enfants nés d'une telle union ne pouvaient qu'être des étoiles noires en puissance. Des Black. Or, Sirius et Regulus brillaient tous deux d'une lumière pure. Surtout Sirius qui faisait déjà des écarts de conduite à sa stricte éducation sombre. Quant à lui, Regulus suivait son aîné d'un an partout, il n'avait pas son courage mais possédait un bon fond. »

« À l'entrée de Sirius à l'école Poudlard se présenta la première décision : Gryffondor ou Serpentard. Le petit Sirius voulait briller, il choisit Gryffondor. JE voulais briller, rire, vivre quoi – porter mon nom bien haut – et réchauffer ceux me côtoyant. »

« Et ce fut le début de l'enfer. Ma famille n'acceptait pas. L'année suivante, Regulus entra à Serpentard; sa brillance avait trop faibli depuis mon départ pour Poudlard. Regulus devint le fils chéri; il était là où l'héritier aurait dû être… Alors mes chers géniteurs firent tout pour me briser, pour récupérer leur héritier : séquestrations, indifférence ou maléfices. Mais Sirius Orion Black était toujours fort, plus beau, plus doué, plus brillant que Regulus Acturus Black. Et il était l'héritier de la lignée. »

« Parallèlement à tout ça, celui qui se fait appeler Voldemort se faisait connaître en répandant la terreur avec les plus vieilles et sombres familles à ses côtés. Dont les Black » racontai-je en crachant la dernière phrase.

« Plus je grandissais, moins j'étais en accord avec les idées racistes de ma famille, plus mon esprit se rebellait et plus j'attirais l'attention sur moi, souvent, par pure provocation. Plus violents étaient mes géniteurs aussi. Je partis chez James l'été après ma cinquième année; fin du cycle infernal et je fus renié. »

Le silence se fit.

« Cette histoire, avec le recul, me met en colère, me rend triste, me fait les haïr encore plus et j'me mentirais à moi-même si je disais que je ne ressens pas un petit sentiment d'échec... Échec parce que je n'ai pas joué mon rôle d'héritier, parce que j'aurais pu être celui qui mène la noble famille Black vers la lumière. Échec de n'avoir pu sauver mon petit frère qui deviendra sous peu, sans doute, un mangemort » chuchotai-je, du moins, les deux dernières phrases.

« Il me semble que l'étoile Sirius est encore plus brillante » dit Cesca calmement et si clairement en regardant le ciel.

Ça m'a fait sourire.

(1) : titre d'une chanson de Katy Perry