NdA :

Je vais éviter de faire une NdA de dix pieds de long, surtout qu'une certaine personne m'a dit que j'abusais en dévoilant les proportions de son anatomie... En plus à ce qu'il m'a dit ce n'est pas du tout si énorme ! Enfin, comme je lui ai répondu, tout est question de point de vue, toujours extrêmement subjectif... ^^

Allez, je me tais ! Place à la fic !

Sade...

Vengeance...?

En rentrant chez lui ce soir-là, Izaya trouva un ancien barman appuyé contre sa porte, et dû patiemment attendre qu'il se pousse.

« Toi, t'es venu pour quelque chose de bien précis, Shizu-chan~ ... »

La rougeur qui apparut sur les joues de son visiteur le fit sourire, et il introduisit sa clé dans la serrure. Prit d'une soudaine envie de le taquiner, il la fit sortir presque complètement avant de la réintroduire d'un mouvement sec, puis se mit à faire des vas-et-vient lent, avant d'accélérer quelque peu. Il éclata de rire devant l'air totalement hypnotisé de Shizuo, qui n'en rougit que plus, et ouvrit enfin la porte, le laissant le suivre dans son appartement. Il l'entendit la claquer, et un corps chaud se pressa contre son dos.

« Ça fait encore deux semaines que tu n'es pas revenu à Ikebukuro, tu m'évites ? »

« Mais non, Shizu-chan, tu te fais des idées... »

Il avait essayé de dire ça sur un ton détaché, tout en s'éloignant après avoir enlevé ses chaussures, et alla se servir un verre de vin en se débarrassant de sa veste. Shizuo resta un moment dans l'entrée, avant de faire comme lui. Le brun prit un deuxième verre, qu'il ne remplit pas et le posa sur sa table basse flambée neuve qu'il avait dû acheter après le dernier passage de son ennemi. Il y laissa aussi la bouteille, et s'assit confortablement dans son canapé. Shizuo sembler hésiter à nouveau, puis s'assit à côté de lui sans se servir, posant sagement ses mains sur ses genoux, droit comme un I et l'air mal à l'aise.

« Comment va ton charmant petit frère ? » attaqua directement l'informateur.

« À toi de me le dire... »

Izaya faillit s'étrangler avec sa gorgée de vin. Était-ce de la jalousie qu'il venait de déceler dans la voix de son Shizu-chan là ? Vraiment... Il sourit derrière son verre, et décida de jouer un peu.

« Tu lui diras que je suis vraiment désolé de ne pas l'avoir rappelé après ce très agréable moment passé avec lui, mais j'ai eu à faire. »

« Quel agréable moment ? » laissa échapper le blond en serrant les poings.

« Il verra de quoi je parle... », répondit Izaya avec un sourire énigmatique.

« Je ne veux plus jamais que tu le voies, Izaya-kun. »

L'énervement qui transparaissait dans la voix de Shizuo le fit sourire à nouveau alors qu'il finissait son verre. Il s'en servit un autre, se moquant bien de boire trop vite, et se réinstalla confortablement, laissa sa tête aller sur son épaule pour scruter son vis-à-vis.

Celui-ci semblait toujours aussi mal à l'aise, regardant ailleurs. Puis il tourna brutalement la tête vers le brun, découvrant deux pupilles chocolat qui avaient pris un éclat étrange. Il n'était pas meurtrier ou colérique, comme Izaya avait si souvent pu en voir, et le firent douter de son intelligence.

Avait-il été trop loin en mêlant Kasuka à tout cela ?

Pourtant, le soir même où Shizuo les avait vus ensemble dans la rue commerçante, les choses s'étaient plutôt bien passées... Bien qu'étant à nouveau totalement imprévues.

Quel était donc ce regard étrange ? Il avait bien compris que ce n'était pas vraiment pour la protection de son petit-frère que Shizuo lui interdisait de le revoir. Mais là, l'ancien barman semblait presque triste, comme s'il avait attendu d'Izaya de la fidélité, ou quelque chose s'en approchant.

Bizarrement, cette idée lui était plutôt agréable. Et, par la même, lui devint totalement insupportable. Izaya ne voulait pas d'une relation comme tout le monde avec amour, fidélité, et tout ce qui va avec ! Et encore moi avec Shizuo... C'était à ne plus rien y comprendre. Il avait voulu le rendre dépendant, mais maintenant il ne pouvait que se demander ce qui lui avait pris.

Il fallait dire, pour sa défense, qu'il n'avait jamais rien prévu allant dans le sens de ce qui s'était produit. La première nuit, il ne se serait sans doute rien passé de plus si Shizuo n'avait pas été si proche de lui, à l'écraser tout autant avec le poteau de signalisation qu'avec son corps.

C'était cela qui avait tout fait déraper. Cette proximité, et ce regard rageur qu'il n'avait que voulu accentuer. Depuis le lycée, il n'avait plus jamais envisagé une relation, juste physique,évidemment, avec l'homme le plus fort d'Ikebukuro. Il s'était fait une raison à l'époque, comme on dit. Et leur haine lui avait toujours convenu.

Mais maintenant, que lisait-il exactement dans ses yeux bruns à l'éclat si incertain ?

Avant d'avoir pu chercher une réponse satisfaisante, les paupières de Shizuo se fermèrent, et il se retrouva plaquer contre une paire de lèvres douces et chaudes.

Izaya n'avait eut de cesse d'essayer de se rappeler cette sensation si agréable tous les jours depuis leur dernière rencontre, et en lâcha son verre de vin pour pouvoir se saisir du visage de son amant.

Le blond avait glissé une main derrière sa nuque, et l'autre dans le creux de ses reins, le forçant lentement à venir s'assoir à califourchon sur ses genoux. Il essaya de s'abandonner à cette douceur retrouvée, mais ses pensées ne cessaient de tourner, ne le laissant pas une seconde en paix.

Shizuo finit par lâcher ses lèvres, reprenant son souffle, avant de les reprendre d'assaut. Il fit enfin glisser sa langue sur elles, et Izaya ne put que se presser plus fort contre lui en les entrouvrant.

Il avait envie de plus, mais quand une main se glissa dans son pantalon, caressant ses fesses, il reprit soudainement ses esprits et bondit en arrière, le couteau brandi.

« J'ai changé d'avis, Shizu-chan. Je pense qu'on devrait s'arrêter là. Tu n'es pas d'accord ? » débita-t-il d'une voix étonnement rapide, déjà complètement essoufflé par leur étreinte.

« Non ! Putain qu'est-ce qui te prends maintenant ? » s'emporta Shizuo.

Bonne question, pensa le brun, son assurance s'effilochant doucement. Il ne savait pas trop pourquoi il réagissait brusquement ainsi, mais avait l'impression que s'il fallait arrêter cette histoire incensée, c'était maintenant, ou jamais.

« Tu crois qu'on va où, là, Shizuo, franchement ? Tout ce que je vois, c'est un mur. Alors oui, nous nous sommes bien amusés, c'est certain. Mais maintenant, il est temps d'arrêter les frais. On se dit au revoir, comme des adultes censés, sans casser tout le mobilier de mon appart, tu t'en vas gentiment, et quand on se recroisera à Ikebukuro, tu pourras recommencer à essayer d'attenter à mes jours. Juste ça. Je ne peux pas faire plus clair. »

La mâchoire de Shizuo sembla se décrocher. Il avait décidé d'arrêter de réfléchir quand Izaya était venu l'interrompre dans ses réflexions qui manquaient de lui filer la migraine, et c'était dit que si l'informateur revenait de lui-même, c'est qu'ils aillaient peut-être justement quelque part. Il n'avait juste plus à se soucier d'où !

« Je... je... »

Izaya ne put s'empêcher de rire en le voyant bégayer, perdant tous ses moyens. Chose qu'il regretta très vite quand le blond lui bondit dessus, tellement rapidement qu'il n'eut même pas le temps de penser à l'esquiver. Son couteau lui fut prestement arraché alors qu'il essayait tant bien que mal d'échapper au corps de son assaillant qui le maintenait plaquer contre un mur, bloquant ses poignets d'une seule main au-dessus de sa tête et se jetant sur son cou. Shizuo se mit à le mordiller, allant jusqu'à le marquer comme son amant récalcitrant l'avait déjà fait, puis remonta jusqu'à son oreille.

« Je ne suis pas d'accord, Iza... »

Le brun dû serrer les dents de rage. Comment ce rustre osait-il retourner contre lui ses propres armes ? Alors qu'il réfléchissait une fois de plus à la question, plutôt que d'agir, Shizuo déchira brutalement son pull pour s'attaquer à son torse, le sortant de sa léthargie. Comprenant l'impasse dans laquelle il était, il se sentit paniqué. Il n'avait pas l'habitude de ne pas contrôler la situation, et cette nouvelle violence ne faisait que lui rappeler la visite précédente du blond dans son appartement, et la souffrance qui en avait résulté.

« Shizuo... Tu comptes faire quoi, là, exactement ? » réussit-il a dire de sa voix la plus calme.

« Te prendre, évidemment ! T'en as des questions connes Izaya-kun ! »

Et il l'insultait en plus... Réalisant soudainement le sens des paroles de son ennemi, il tira sur ses bras, essayant de se dégager, et paniquant de plus en plus.

« Shizuo ! Lâche-moi immédiatement ! Je ne veux pas que tu me prennes ! Lâche-moi ! »

Rien à faire, le blond semblait dans un autre monde, allant jusqu'à le mordre violemment à la jointure du cou et de l'épaule, lui arrachant un cri de douleur.

A ce son, l'ancien barman releva la tête, souriant.

« Tu as mal ? »

« Oui j'ai mal quand on me mord comme ça, crétin ! Maintenant, lâche-moi avant d'encore me déchirer en deux, monstre ! »

Shizuo en resta abasourdit. Il se doutait bien que sa morsure n'avait pas été agréable, mais là Izaya venait de lui apprendre la douleur qu'il lui avait occasionnée en couchant avec lui dans sa cuisine, tout comme il venait de lui rappeler la façon dont l'informateur le considérait.

Le libérant enfin, il alla jusqu'à la table basse et se saisit de la bouteille de vin, qu'il vida en quelques gorgées. Il se tourna à nouveau vers l'informateur en se passant une main sur les lèvres, et ne put supporter le regard de haine pure que celui-ci lui lançait. La bouteille atteignit Izaya en pleine poitrine, et le fit s'écraser contre le mur.

Profitant de son effarement, Shizuo le chargea sur une épaule et alla jusque dans la chambre, où il le jeta sur le lit.

« Un monstre, hein ? » siffla-t-il avec une voix mauvaise.

Il arracha sa ceinture au brun, suivit de son pantalon, tandis que sa victime essayait de récupérer tous ses moyens, n'arrivant toujours pas à croire ce qui était en train de lui arriver. Quand il ne lui resta plus que son boxer, il réussit à rassembler deux pensées cohérentes, et les jeta dans une phrase désespérée :

« Tu ne ferais jamais ça ! Arrête Shizuo ! »

Le blond le regarda, surpris, alors qu'il finissait de se déshabiller lui même.

« Et qu'est-ce qui m'en empêcherais, toi peut-être, crevette ? »

Izaya ferma les yeux une seconde, essayant de ne pas relever la nouvelle insulte, et cherchant une suite logique à ce qu'il venait de dire. N'arrivant pas à en trouver en voyant Shizuo enlever son boxer avant de s'attaquer au sien, il se contenta de regarder ailleurs. Ce ne serait qu'un mauvais moment à passer. Dès qu'il pourrait, il attraperait l'un des nombreux couteaux cachés à portée, et se débarrasserait de son ennemi.

« Retourne-toi sur le ventre, Iza... »

« Non ! »

Shizuo lui fit son sourire le plus tendre, comme pour s'excuser, et s'allongea, sans l'obliger à se retourner, lui faisant écarter les jambes, entre elles. Il eut l'impression de sentir celles-ci trembler, et caressa doucement sa cuisse.

« Je serai doux, je te le promets... »

« Non ! Laisse-moi ! » hurla le brun, ne semblant absolument plus se .

Shizuo ne voulait plus user de violence, mais Izaya devait apprendre à lui faire confiance, au moins pour ça. Il avait enfin compris ses erreurs, mais son ennemi l'énervait malgré tout toujours énormément, et son calme s'effritait. Il attrapa ses poignets pour l'empêcher d'essayer d'encore le repousser, comme il était en train de le faire, et les remonta au-dessus de sa tête sans se montrer trop brusque, ce qui n'était pas facile. Il les attacha avec une cravate qui trainait sur le montant en bois du lit, ce qui lui facilita grandement les choses, mais le brun laissa échapper un couinement, et eut l'air encore plus terrorisé.

« Je ne vais pas te faire de mal, Iza... »

« Lâche-moi Shizuo ! »

Il le fit taire en plaquant ses lèvres contre les siennes, l'embrassant avec toute la douceur dont il arrivait à faire preuve malgré sa force, et son désir grandissant. Il crut un instant qu'Izaya se détendait, mais lorsqu'il frotta légèrement son sexe contre l'entrejambe du brun, il le sentit se débattre à nouveau. Il décida de le calmer différemment, et cessa le baiser en le regardant durement :

« Arrête de bouger comme ça, tu m'excites trop, et je risque d'encore perdre le contrôle Izaya-kun ! »

L'effet fut immédiat, et l'informateur cessa tout mouvement, allant même jusqu'à rentrer la tête dans les épaules en fermant les yeux, comme pour se protéger.

« Je vais te lâcher maintenant, et tu vas me laisser faire. Ok ? »

« Non ! »

« Obeit ! Ou je te viole ! »

Il le vit ouvrir un oeil timide, et se demanda vraiment où était passé l'Izaya fier et bravache qu'il avait toujours connu. Lui avait-il fait si mal que ça ?

« Tu ne ferais pas ça, hein Shizu-chan ? » demanda-t-il d'une petite voix enjôleuse.

« Ne me tente pas... » souffla-t-il en réponse, sûr que cela pourrait bien finir par arriver vu l'état d'excitation dans lequel le jeune homme le mettait.

C'était incroyable, il n'avait jamais connu ça. Mais, surtout, il ne voulait plus le blesser. Il relâcha doucement ses poignets, toujours attachés par précaution, prêt à les reprendre au premier signe de dérobade, et glissa rapidement ses mains sous les coussins pour vérifier que son ennemi n'y cachait aucun couteau. Il en trouva un, et le lança à l'autre bout de la chambre, où il se ficha dans le sol. Izaya ne dit rien, se contentant de le fixer en martyrisant sa lèvre inférieure de ses dents, l'air totalement indécis. Shizuo caressa lentement sa tempe, puis sa joue, s'appuyant sur sa main gauche pour se soulever un peu.

« Tu es vraiment beau, Izaya... »

« Ne dis pas ça ! J'suis pas une fille bordel ! »

Izaya se mordit encore plus fort la lèvre. Vu la façon dont il se comportait, on aurait dit une véritable vierge effarouchée. Il aurait aimé récupérer tout son calme, et toute sa superbe, mais n'y arrivait pas. Il ne s'était pas rendu compte plus tôt de combien la violence de son ennemi lorsqu'il l'avait pris l'avait marqué, et se retrouvait terrorisé malgré lui. La souffrance lui revenait par flash incessant, et il ne voulait plus vivre ça. Peut-être que si Shizuo avait continué, quand il avait commencé à enfin ressentir du plaisir, et l'avait fait jouir, il aurait à peine repensé à la douleur... Mais là il n'avait que ça à l'esprit. La sensation de déchirure, et le sang qui avait coulé sur ses cuisses, et continué de maculer sa serviette de bain bien après la douche. Il avait même failli aller voir un médecin, et n'était pas encore sûr d'être complètement guérit.

Voyant qu'il remuait des pensées pénibles en gardant les yeux baissés, Shizuo lui souleva délicatement le menton pour le forcer à le regarder, et plongea dans ses iris sanglantes, manquant s'y perdre tant la souffrance qu'il y lisait le blessait aussi. C'était nouveau, comme sentiment, mais il ne voulait surtout pas qu'Izaya souffre. Pas comme ça, et pas à cause de lui.

« Je t'ai fait si mal que ça ? »

Une rougeur diffuse apparue sur les joues pâles de son ennemi, qui baissa à nouveau les yeux.

« Regarde-moi, Iza... »

L'informateur lui lança alors un regard de défi, plein de morgue, auquel il ne put s'empêcher de sourire.

« Je préfère ça ! »

Et il happa ses lèvres dans un baiser passionné, prenant les mains d'Izaya pour les poser d'autorité sur sa nuque malgré ses liens. Il sentit la morsure des ongles dans sa chair, comme une menace, mais cela ne fit qu'aiguillonner son désir, qui se réveilla à nouveau, et totalement. Le brun le sentit, et gémit faiblement. Il lui caressa alors doucement le visage du bout des doigts, puis les descendit dans son cou, se voulant apaisant, avant d'atteindre son torse, où il trouva un mamelon durci par l'excitation bien que son amant semblait encore effrayé. Il cassa le baiser pour aller le cueillir du bout des lèvres, et une tout autre sorte de gémissement lui répondit. Il vérifia ensuite rapidement si la bouteille ne l'avait pas blessé en se brisant, et fut heureux de ne découvrir aucune coupure, prenant le temps de couvrir de baisers la zone d'impact. Il sentit Izaya bouger, et tendre les bras, et se redressa pour le surveiller. Mais le jeune homme se contenta de sortir un pot de lubrifiant à la cerise de sa table de nuit, le lui donnant en le tenant comme il le pouvait, ses poignets attachés ne l'aidant pas :

« Si tu comptes vraiment aller jusqu'au bout, utilise au moins ça. »

Le ton était encore un peu triste, mais déjà plus assuré, et il le prit, l'ouvrant, mais le déposant simplement sur le drap à côté d'eux. Il voulait faire durer le plaisir. Seulement il ne put s'empêcher de s'étonner de le voir aussi bien entamé :

« Je croyais que j'étais ton premier ! »

« Oui, mon premier homme. »

Shizuo en fut déçu, et baissa à son tour les yeux.

« Il... il y en a eu beaucoup ? »

« Oui. »

« Ah... Et c'était meilleur avec elles ? »

« Jusqu'ici, il est clair que oui. »

Shizuo se redressa brutalement, vexé et se sentant extrêmement mal. Il voulut se lever pour ramasser ses vêtements et partir, mais deux mains aux longs doigts fins l'en empêchèrent.

« Sauf quand c'est moi qui te prenais, ça, c'était bien meilleur, Shizu-chan. » Finis par dire Izaya sur un ton qui se voulait railleur, mais qui ne trompait personne.

Un sourire illumina le visage du blond, qui lui sauta pratiquement dessus en se recouchant, l'embrassant avec fougue. Lorsqu'ils finirent par se séparer, complètement essoufflés, Shizuo affirma, plus que sincère :

« Et je vais m'arranger pour te faire l'amour encore mieux que tu ne pourrais même jamais en rêver ! »

« L'amour ? » tiqua son ennemi, l'air abasourdit.

« Oui. Je n'ai peut-être pas beaucoup d'expérience, mais je sais que c'est que je t'ai fait l'autre jour, ce n'était que du mauvais sexe, alors que quand c'est toi qui me prends, tu me fais l'amour... Tu es tendre, et c'est... »

Il ne finit pas sa phrase, rouge jusqu'aux oreilles, et Izaya n'en était que plus étonné.

Il avait vraiment fait l'amour à Shizuo ? Lui avait plutôt l'impression de s'être envoyé en l'air, tout simplement.

Mais c'était vrai qu'à bien y repenser, il n'avait jamais été aussi doux et prévenant avec aucune de ses maitresses. Il finit par hausser les épaules, se disant qu'ils étaient déjà bien assez violents dans leur relation de tous les jours, et se rappela son envie de faire du bien à l'ancien barman. Pas juste de le baiser. Non. De lui donner du plaisir, et de vouloir l'entendre gémir et se tordre sous lui, sans souffrance.

Oui, il avait voulu l'enchainer à lui. Et visiblement, il avait plus que réussi. Maintenant il devait faire face aux conséquences... Voulait-il réellement de ça avec quelqu'un comme lui ? Il n'en savait vraiment rien, et décida de prendre le temps d'y réfléchir plus tard.

Il finit donc par sourire à Shizuo, qui avait l'air d'attendre une condamnation à mort, et l'attira à lui pour l'embrasser avant de lui souffler, toute son espièglerie retrouvée :

« Fais-moi l'amour alors... Et comme le non humain que tu es ! »

Un rire clair et franc lui répondit, et une bouche se jeta sur son cou, le mordillant et le léchant avant de descendre taquiner ses tétons l'un après l'autre, puis continuant sa route vers son ventre, jouant avec son nombril. L'informateur sentait son érection durcir de plus en plus, et avait hâte que cette bouche chaude et humide arrive à destination. Mais Shizuo s'arrêta subitement, regardant son sexe d'une manière étrange, et hésitante.

« Je... je n'ai jamais fait ça, Iza... »

« C'est pas bien compliqué ! »

Mais devant son air tiraillé, il s'empressa d'ajouter, en se traitant quand même intérieurement d'idiot :

« T'es pas obligé de le faire, tu sais... »

Tu finiras quand même par le faire un jour ou l'autre, si je décide de te garder... se dit-il intérieurement.

Le regard du blond se raffermit, et il se redressa pour attraper un oreiller, qu'il glissa sous les fesses d'Izaya avant qu'il ne comprenne ce qui lui arrivait. Ses cuisses furent largement écartées, et il sentit une langue brulante glisser sur ses bourses, puis descendre plus bas, jouant avec la peau et la chair légèrement plus dures, avant de se glisser entre ses fesses, allant titiller son intimité. Il se dit que pour quelqu'un qui hésitait quelques secondes auparavant, il était pourtant bien décidé !

Izaya sentit une main fraiche s'emparer de son sexe, et se cambra tandis qu'un doigt timide se frayait un chemin dans l'anneau de muscle qu'il n'arrivait pourtant pas à décontracter. Son amant essaya alors une autre technique, et le remplaça par sa langue, s'enfonçant en lui en le faisant gémir.

Personne ne lui avait jamais fait ça, et c'était tout simplement délicieux. Il grogna de frustration lorsqu'il la sentit se retirer, mais deux doigts lubrifier le pénétrèrent lentement, et écartèrent son intimité alors que le muscle mouillé revenait en lui, et il fut heureux que le lubrifiant soit comestible, en plus de sentir aussi bon ! De toute façon, Shizuo se serait moqué qu'il le soit ou non, le connaissant... Il n'avait même pas remarqué que son sexe avait été délaissé, et ne s'en formalisa pas lorsqu'il le fit, trouvant bien trop intéressant ce qui se passait entre ses fesses, surtout que Shizuo n'avait toujours pas effleuré sa prostate. Le blond se révélait être un amant extrêmement doué pour les préliminaires malgré son manque d'expérience, et visiblement empressé de le satisfaire lui, contre toutes attentes, vu leur première expérience dans ce sens.

N'en pouvant plus, Izaya ramena ses poignets à hauteur de son visage, et défit le noeud de la cravate qui les retenait ensemble avec ses dents. Shizuo le laissa faire, bien trop occupé à enfoncer un doigt en lui, et trouva sa prostate, le faisant se cambrer en criant alors qu'il venait de se libérer des liens. L'ancien barman releva la tête, souriant :

« Trouvé ! »

Mais le brun enfouit ses mains dans ses cheveux blonds, et le força à remonter jusqu'à son sexe qui avait pris une teinte plus foncée à force d'attendre de recevoir un peu d'attention. Shizuo continuait de titiller le centre du plaisir de son amant avec deux doigts, frottant en petits cercles concentriques, et faisant trembler son amant de tout son corps.

« Suce-moi... » fut tout ce qu'il réussit à gémir, et son ennemi sourit avant d'engloutir son sexe d'un seul mouvement, le faisant hoqueter. Il remonta ses lèvres, les tenant resserrer à l'extrême, et se rabattit en tapant au même moment contre sa prostate, ce qui eut pour effet de déclencher un orgasme dévastateur. Izaya empoigna sa tête pour la maintenir tandis qu'il déchargeait au fond de sa gorge et que les doigts en lui crochetaient le noeud de nerfs dans un mouvement spasmodique . Il se sentit palpiter autour d'eux, tous ses muscles se tendant, et il finit par se laisser retomber, haletant et ayant la tête qui tournait.

« Ouaw... » fut tout ce qu'il put dire pour s'exprimer, ayant définitivement perdu ses mots pour le moment.

Il baissa finalement les yeux sur Shizuo, qui s'essuyait rageusement les lèvres en lui lançant un regard noir, et réalisa, se redressant d'un bond en position assise et rougissant en cherchant bêtement à cacher sa virilité.

« Tu t'attendais à quoi, Shizu-chan ? » finit-il par lui lancer, l'air de rien.

Il ne s'en voulait pas d'avoir jouit, mais bien de l'avoir fait aussi vite, et sans aucune considération pour son amant, manquant l'étouffer, et ne le prévenant même pas, ce qu'il n'était pas sur d'avoir put faire de toute façon tellement sa jouissance l'avait prise au dépourvu.

Pour une première fellation... Shizuo ne voudrait plus jamais lui en refaire ! Et vu comment ç'avait été divin, il n'y avait pas d'autre mot, Izaya se recroquevilla.

Pardon, Shizu-chan... Je n'aurais pas dû...

Mais jamais il ne s'excuserait ainsi. Il lui lança donc son regard le plus moqueur, en souriant.

Une bouche dure se plaqua sur la sienne, le faisant basculer en arrière, et il entendit le bruit du lubrifiant qu'on prend et qu'on étale. Puis il sentit deux doigts le pénétrer à nouveau, sans ménagement cette fois, et cria dans la bouche qui violait pratiquement la sienne. Shizuo n'interrompit pas le baiser pour autant, et écarta un peu plus ses cuisses avant de presser son gland, toujours beaucoup trop gros au goût d'Izaya, contre son intimité, et s'enfonça en lui.

Contrairement à ce que l'informateur avait cru, toute sa terreur retrouvée, son amant fut extrêmement doux, le pénétrant lentement, faisant de petites pauses quand il sentait les muscles d'Izaya se contracter, ou que celui-ci gémissait plus fort. Ce ne fut que quand il se retrouva complètement en lui que le blond cessa de l'embrasser, se redressant sur les avant-bras en le regardant, une lueur inquiète dans ses yeux chocolat :

« Je ne t'ai pas fait mal ? »

« Bien sûr que non. » Répliqua-t-il avec humeur.

Toute cette gentillesse l'écoeurait, et il finirait par y succomber si son ennemi continuait à le traiter ainsi. Il glissa ses bras autour de la nuque de celui-ci, et ondula légèrement des hanches pour lui faire comprendre qu'il pouvait y aller.

« T'es vraiment trop con... » grogna le blond en bougeant, d'abord lentement, puis de plus en plus vite alors qu'Izaya repliait ses jambes pour lui permettre de s'enfoncer plus loin. Shizuo se redressa, et prit appui sur ses genoux :

« Ça va comme ça ? » demanda quand même le blond.

« Évidemment. Ah ! »

Un coup de rein judicieusement placé venait de lui faire voir des étoiles, et son sexe se remit à bander, tellement dur qu'il aurait pu croire qu'il n'avait pas joui, s'il ne sentait pas encore dans son corps la langueur postorgasmique qui le détendait toujours agréablement.

« Shizu-chan... Ah ! Shizuo ! Oui ! Comme ça ! »

Il ne s'était jamais entendu crier au lit, et trouvait cela fort agréable, même si c'était à cause de Shizuo. Peut-être même encore plus parce que c'était à cause de lui...

Le visage de son amant juste en face du sien, il adorait le voir s'activer au-dessus de lui, ses muscles jouant sous sa peau claire, un fin film de sueur apparaissant sur son visage, tandis qu'Izaya enroulait une mèche blonde autour de ses doigts tout en gémissant. Avisant la cicatrice que son ennemi lui devait, il passa les doigts dessus, appréciant le relief, et heureux d'avoir marqué son Shizu-chan.

« Iza... Mmmmh... Caresse-toi... »

« Pour quoi faire ? »

Il se sentait bien ainsi, presque repu, quoique toujours en demande, appréciant le membre de son amant qui cognait en lui en le faisant gémir, et le poids délicieux sur son bas-ventre et ses cuisses.

« Je veux... aaah... te voir... »

Cédant à la requête, il prit son sexe, et le branla lentement, ne voulant pas risquer de jouir à nouveau sans le vouloir. Shizuo grogna en le voyant faire, et se redressa encore plus sur les genoux, attrapant les cuisses de son amant pour s'aider dans ses mouvements, y allant toujours plus fort et plus vite, sans qu'Izaya ne doive rien lui dire. Il semblait anticiper ses envies, et cet état de fait le comblait.

« Shizu-chan ! Ah ! C'est tellement bon ! » cria-t-il au bout d'un moment, lâchant sons sexe et tendant les bras devant lui pour que Shizuo le prenne dans ses bras sans même penser à ce qu'il faisait. Celui-ci ne se fit pas prier, le soulevant comme s'il ne pesait rien pour le mettre à la verticale, contre lui, et Izaya l'enlaça en l'embrassant, gémissant de plaisir lorsqu'il se sentit coulisser sur le sexe tendu de désir de son amant qui s'enfonçait encore plus profondément dans cette position.

« Tu es... si serré... Iza... aaah... »

L'informateur était aux anges. Non seulement il n'avait absolument pas mal, même s'il avait ressenti une légère gêne au début, mais en plus Shizuo tenait sa promesse, lui faisant l'amour en lui procurant encore plus de plaisir que ce qu'il n'aurait jamais cru possible !

« Tu veux toujours que je me retourne ? » susurra-t-il à l'oreille de son amant au bout de quelques minutes. Shizuo ne répondit rien, se contentant de sortir avec empressement de son corps et de se reculer, lui laissant toute la latitude de s'allonger sur le ventre, mais Izaya avait une autre idée en tête. Il se retourna effectivement, mais prit appui sur ses avant-bras, se mettant à quatre pattes et cambrant le dos à l'extrême tout en remontant ses fesses le plus haut possible. Il entendit son ennemi déglutir difficilement.

« Ca ta plait ? »

« Ouais... »

Il sentit deux mains gigantesques se poser sur ses hanches, et un sexe tout aussi énorme appuyer contre son intimité. Il se recula de lui-même pour le sentir le pénétrer, et gémit jusqu'à ce qu'il soit enfoncé jusqu'à la garde. Il voulut s'activer, mais Shizuo l'en empêcha, le maintenant immobile.

« Shizu-chan ? »

« Ne bouge surtout pas. Vais... vais jouir sinon... » chuchota le blond d'une voix éraillée, et il ne put s'empêcher de rire.

« Non ! »

Il sentit quelque chose de chaud se répandre en lui tandis que le sexe de son amant pulsait, et l'ancien barman poussa un gémissement de désespoir.

« Oups... » s'excusa le brun.

Shizuo se laissa retomber sur lui en haletant, et il se retrouva écraser contre le matelas.

« Ptain... Je t'avais dit de pas bouger Izaya-kun ! »

Le surnom l'énerva, mais il ne dit rien, le poussant difficilement et le faisant rouler sur le dos, avant de venir appuyer son menton contre son torse.

« J'suis désolé, Shizu-chan, je l'ai vraiment pas fait exprès ! » dit-il d'une petite voix moqueuse, souriant bêtement.

Son ennemi grommela d'une manière qu'il trouva adorable, et il rit à nouveau, malgré lui.

« Arrête de te marrer ! Quand tu fais ça, ça se contracte à l'intérieur*... » rouspéta-t-il.

« Mais c'était bon ? »

« Trop ! Mais je t'ai même pas fait jouir... »

Shizuo se mit à bouder, faisant une moue de petit garçon, tandis que le brun reprenait lentement ses esprits.

« Comme si tu aurais pu... » finit par lâcher Izaya en se redressant, se mordant à nouveau la lèvre. Shizuo ne l'avait jamais vu avec un tique aussi prononcé et se sentait blessé par ses paroles. Il se releva aussi, s'appuyant sur un coude et se collant au dos que le brun lui présentait.

« Qu'est-ce qui a Iza ? »

Un éclat qu'il avait appris à reconnaitre brilla une seconde, et une chaleur irradia sa joue gauche. Il y porta la main sans trop y croire, puis la ramena devant ses yeux. Le rouge qu'il y vit le fit avoir un hoquet involontaire.

« Pour... pourquoi ? »

« Sors de chez moi. Maintenant. » lui dit l'informateur d'une voix glaciale.

« Alors c'est comme ça, hein ? Je te fais l'amour, je me montre gentil et patient, et c'est comme ça que tu me remercies ? » hurla-t-il en l'agrippant par le bras, le forçant à se retourner.

Le visage sombre qui lui fit face le rendit encore plus hargneux. Son poing partit sans qu'il n'y pense, et c'est avec horreur qu'il vit son plus grand ennemi décoller du lit et s'écraser violemment au sol.

Shizuo resta interdit, le bras toujours lever.

« ... ça va ? » finit-il par demander alors que son amant restait allongé sur le parquet sans bouger.

« Sors de chez moi. Maintenant. » Répéta le brun sans même le regarder, fixant toujours le plafond où son regard était tombé en même temps que son corps à terre.

Son ennemi se leva, et prit ses affaires sans un mot avant de partir, faisant claquer la porte de la chambre, puis celle de l'entrée, les deux poignées se brisant à chaque fois.

Il ne savait pas ce à quoi il s'était attendu. A ce que le blond refuse ? Le serre dans ses bras en protestant ? Utilise l'excuse qu'il ne l'avait pas fait jouir en le prenant pour rester et recommencer ?

En fait, Izaya s'était attendu à tout.

Sauf à ça.

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Fin du quatrième chapitre.

* Et ça c'est du vécu ! Et c'est super frustrant... Ça m'est déjà arrivé plein de fois en plus ! Snif... Donc, les filles, ou les (rares par ici) garçons qui font le uke, ne vous marrez jamais quand votre amant vous dit qu'il risque de jouir ! C'est un conseil d'amie ! Sisi, ça m'arrive d'être gentille, suffit de demander à deux de mes ptits zouaves, j'ai passé mon temps à les conseiller du mieux que j'ai pu ! Hein ma pucelle ?