Je ne possède les droits, ni de Rurouni Kenshin, ni du Seigneur des Anneaux.

Ceux-ci appartiennent respectivement à Tolkien et Nobuhiro Watsuki.

!°,',',',',',',',',',',',',',',°!

La communauté de l'anneau avait quitté Imladris et atteint les monts brumeux sans trop d'encombres, mais surtout sans rencontrer de groupes d'orques.

Leur but était de passer par le sud des montagnes afin de les traverser sans trop se rapprocher de la demeure de Saruman.

L'absence totale de problèmes jusque-là n'avait pas permis aux Hobbits de réaliser la gravité de leur situation et le danger dans lequel ils étaient en permanence. Quoique la rencontre avec les Nazgûls avant d'arriver à Fondcombe avait bien calmé leur optimisme. Cela ne faisait que rendre les autres membres de la communauté encore plus sur leurs gardes. S'ils voulaient éviter que le comportement distrait des Hobbits ne les mènent à l'échec de cette quête, il allait falloir qu'ils redoublent de vigilance. Aussi, quand Legolas s'arrêta brutalement, tous les humains du groupe, plus Gandalf et Gimli, se tournèrent vers lui avec un regard inquiet.

« Sentez vous l'odeur dans l'air mes amis ? »

Gandalf sentit un courant d'air caresser son visage, et avec lui vint une odeur de sang, de feu, et de chair brûlée. Mais sans que vienne la pestilence des orques qui accompagnait leur présence. Il n'y avait aucun village à piller dans cette région de la montagne.

« Un campement abandonné ?

- Je l'ignore Gandalf. Je n'entends aucun bruit porté par le vent.

- Et l'ouïe des elfes ne les trompe jamais. Venez, le passage est libre. Soyez prévenus cependant, il se peut que nous tombions sur un spectacle peu agréable. »

Les Hobbits se regardèrent avec crainte et tristesse.

Ils marchèrent un moment avant d'arriver à l'endroit d'où venait l'odeur. Aragorn et Boromir haussèrent les sourcils de surprise, tandis que Gandalf, Gimli et Legolas semblaient confus. Ils se trouvaient à un ancien campement d'orcs et une bataille s'était déroulée ici sans aucun doute. Du sang humain, qui avait pénétré le sol, commençait à foncer et à devenir marron. Le sang noir des orcs n'avait pas changé de couleur, mais de toute évidence, il avait commencé à sécher également. Vu la quantité de sang ici, l'endroit avait été le lieu d'un massacre, autant pour les humains que pour les orcs. Pourtant, il n'y avait aucun corps.

« Que s'est-il passé ici Gandalf ?

- Je l'ignore Frodon. Aragorn ?

- Ce campement était bien un campement d'orcs. Ils sont arrivés du Sud avec des prisonniers. Sans doute des humains. Ils se sont arrêtés là pour manger. »

Legolas et Gimli grimacèrent en entendant le dernier mot. Ils savaient bien que les orcs ne mangeaient pas des rations de voyage quand ils avaient avec eux des prisonniers. Et ils commençaient généralement par les enfants, puis continuaient avec les femmes.

« Les prisonniers étaient ici. Une personne était allongée ici, ligotée. Peut-être présentait-elle une menace ? Mais les liens sont coupés, ce qui veut dire que ce prisonnier a pu se libérer, continua le rôdeur, décryptant les traces au sol. Un groupe est arrivé par là-bas, et vu les armes qui restent au sol, je dirais qu'il devait s'agir de villageois qui sont venu récupérer leurs familles prisonnières. Cependant, il manque des armes. Comme les corps la plupart ont disparues. Je ne vois aucune empreinte signalant que le groupe de villageois soit reparti. Par contre, je vois que les mêmes empreintes ont fait des aller-retours de cet endroit vers la vallée un peu plus bas, accompagnée de traînées dans la terre. Qui que ce soit qui a fait ça, il a également déplacé les corps. »

Gandalf hocha la tête, repéra les empreintes dont parlait le rôdeur et se mit à les suivre. Le reste de la communauté le suivit en silence. Ils continuèrent à descendre ainsi un moment, jusqu'à ce qu'ils arrivent sur un espace de terre tendre qui surplombait la vallée.

Un cimetière. Divisé en deux. Toutes les pierres utilisées pour faire des tombes étaient face à la vue magnifique des montagnes. La partie droite du cimetière était décorée par les armes des orcs, tandis que la gauche l'était avec des piques et des faux de paysans.

Tous écarquillèrent les yeux.

« Qui prendrait la peine d'enterrer des orcs...

- Une bonne âme Gimli. Quelqu'un capable de pitié, même envers ceux qui lui ont fait du mal.

- Gandalf ! »

Le sorcier se tourna vers l'origine de l'appel et vit Merry et Pippin penchés sur une pierre un peu plus grande. Il s'approcha et Pippin lui pointa de très fines gravures à peine visibles dans une langue qu'il ne connaissait pas. Un hommage où un nom. Ou peut-être les deux.

« Qu'est ce que ça veut dire Gandalf ?

- Je l'ignore. Je ne connais pas cette langue.

- Je croyais que tu savais parler toutes les langues ?

- Presque toutes, Merry. C'est pourquoi tout ceci devient un plus grand mystère encore.

- Quelqu'un arrive ! » Lança soudain Legolas.

À l'appel de l'elfe, tous se tendirent et préparèrent leurs armes. Rien ne vint.

« Tu es sûr, Legolas ? Demanda Aragorn. Je ne sens pas la moindre présence, et je n'entends rien d'autre que le vent.

- Des pas sur les rochers. Je les entends à peine.

- Un elfe ? Seul un elfe peut marcher ainsi au point que seul toi sois capable de le détecter.

- Je l'ignore... C'est possible, mais que ferait un elfe ici en ces temps si sombres ? Mon peuple ne voyage plus depuis longtemps Estel. »

Aragorn crispa la mâchoire, prêt à se battre.

La personne qu'ils virent arriver de derrière un rocher ne ressemblait à rien de ce à quoi ils s'attendaient. C'était un humain. Probablement en tout cas. Il n'était pas grand, et d'une carrure extrêmement délicate.

Il avait de très longs cheveux rouges sang, avec des reflets cuivres, attachés en une queue de cheval haute, mais des mèches rebelles entouraient son visage fin. Il avait des yeux bridés d'une étrange couleur entre le bleu glace et le bleu-lavande, presque violets. Ces mêmes yeux les fixaient avec suspicion et les mesuraient. Il ne faisait aucun doute qu'il avait déjà cerné toutes leurs forces et leurs faiblesses. Il avait une cicatrice sur la joue gauche en forme de croix, qui ne faisait que dessiner encore mieux son visage.

Le jeune homme portait les vêtements les plus étranges qu'ils aient jamais vus. Une sorte de pantalon large plissé, qui avait dut être noir mais qui était maintenant trop usé et était plutôt entre le gris foncé et le bleu foncé, des sandales en paille tressée par dessus des chaussettes sombres épaisses, un premier haut bleu marine à pans superposés et mis dans son pantalon, puis un deuxième haut ouvert, long et aux manches amples, noir avec des motifs géométriques tissés, qui tombait suffisamment bas pour recouvrir partiellement deux armes décorées. Il portait également un long foulard violet autour du cou, qui aurait dut être plus approprié pour une femme, mais qui curieusement lui allait bien, ainsi que des protections en tissu rigide noir sur les mains et les avant-bras.

Ces vêtements permettaient de voir ses clavicules ainsi que le début de son torse, et offraient peu de protection. Par contre, ils camouflaient ses mouvements de manière à ce que sa position ne soit pas évidente. Ils étaient également tachés et salis, parfois déchirés. Certaines de ces taches étaient sans aucun doute du sang. Ils avaient traversé une bataille. Le garçon pourtant ne semblait pas blessé, ou, en tout cas, ne le montrait pas.

Voir deux armes sur ce jeune homme paraissait pourtant décalé. Ses mains étaient en fait d'une telle délicatesse qu'elles auraient pu être celles d'une femme. Il ne devait pas avoir vingt ans, et avait une apparence presque féminine, rendant son allure d'ensemble peu intimidante, sans compter que sa petite taille n'arrangeait rien. Il dégageait pourtant une aura de puissance indiscutable. Sa stature était solide, sa position stable et ses yeux les transperçaient de manière calculatrice.

Il les regarda un à un. Ses yeux s'arrêtèrent plus longuement sur Aragorn, Legolas et Gandalf avec quelque chose qui ressemblait à de la confusion. Quand ils se posèrent sur Frodon, cependant, il eut une expression de dégoût profond et fit même un pas en arrière, puis mit une main sur une de ses armes. Frodon se sentit blessé par cette réaction incompréhensible, et regarda Gandalf en quête d'une explication.

Gandalf avait bien sûr remarqué sa réaction, mais il ne la comprit pas non plus. Il remarqua également l'aura que semblait dégager le jeune humain. Il ne brillait pas comme certain de la lumière d'Aman. Les elfes, les Istari mais aussi certains hommes, nains ou Hobbits, brillaient parfois de cette lumière blanche et pure. Non, cet enfant dégageait une lumière qui ressemblait plus à un feu contenu mais puissant et rugissant. Il dégageait une puissance comparable à celle des dragons, et égale à celle des Maiar. Pourtant, il semblait humain.

Voyant que la tension montait mais que le jeune homme ne parlerait pas en premier, Gandalf décida d'ouvrir la discussion.

« Où avez vous placé votre loyauté ? Êtes vous un allié du seigneur noir Sauron ? »

Il savait que son ton était dur, mais le jeune homme devait savoir de quel côté de la guerre eux se trouvaient. Il ne le vit que froncer les sourcils.

« Je ne connais aucun Sauron et personne n'a mon allégeance.

- Comment ça vous ne savez pas qui est Sauron !

- Boromir ! Calme ! » Lança Aragorn pour le calmer.

L'homme de Gondor sembla mécontent mais recula. Aragorn nota l'étrange accent du garçon qui le faisait transformer les r en l entre autre. Il posa donc la question qui lui parut la plus appropriée.

« D'où venez-vous jeune homme, pour ne point connaître celui qui sème chaos, peine et destruction sur le continent ?

- Je viens de Kyoto, au Japon. Mais je n'ai jamais entendu dire que l'Europe ou l'Amérique soient en guerre...

- Je ne connais pas ces pays dont vous parlez. »

Le garçon parut très inquiet soudainement et sembla parvenir à une conclusion déplaisante.

« Vous semblez perdu.

- Je crois... Que je ne pourrais pas rentrer facilement... Je ne sais même pas comment je suis arrivé ici... Et je n'ai jamais entendu parler des « montagnes brumeuses ». Je me suis endormi près de Kyoto et réveillé ici, au milieu d'un groupe de ces créatures, ces orques, qui n'existent pas d'où je viens... »

Cette fois son regard semblait perdu et inquiet. Aragorn eut soudain l'impression de se trouver devant un enfant qui aurait perdu sa famille dans la foule. Il paraissait effrayé malgré le contrôle dont il faisait preuve. Le rôdeur fit un pas en avant et le jeune homme recula brutalement en mettant à nouveau la main sur son arme.

« Je ne souhaite pas vous faire du mal. Mon nom est Aragorn, fils d'Arathorn. Vous êtes ?

- Comment puis-je vous faire confiance alors que vous avez en votre possession cette chose maléfique ! » Siffla-t-il d'une manière menaçante.

Ses yeux s'étaient brièvement tournés vers Frodon et les yeux du Hobbit s'agrandirent.

« Comment avez-vous su que je transportais une telle chose ?

- Avec une énergie aussi malsaine et ostentatoire ? C'est un miracle que je ne l'ai pas sentie à cinquante mètres ! »

Gandalf regarda le garçon avec curiosité.

« Pouvez-vous sentir ainsi les énergies des choses ?

- Seulement de ce qui est vivant en temps normal. Je peux sentir chacun de vous. Mais cette capacité est liée à mon entraînement au sabre... Elle n'était pas aussi forte avant que j'arrive ici et je ne comprends pas pourquoi elle s'est développée ainsi. »

Le jeune homme semblait rechigner à confier cette information.

« Que pouvez vous sentir de nous ? Sentez vous en nous l'intention de vous blesser ? » Demanda doucement Gandalf.

Les yeux du jeune homme s'agrandirent et il secoua la tête avec hésitation.

« Quel est donc votre nom jeune homme ?

- Kenshin... Himura Kenshin.

- Kenshin, par curiosité, pourquoi avez vous fait des tombes pour les orcs également ? »

Le jeune homme semblait plus en confiance à présent. Il avait lâché son arme et marchait vers la tombe gravée d'un pas assuré. Une fois devant, il s'accroupit et sortit des fleurs avec leurs racines de sa manche, et les planta rapidement au pied de la pierre.

« Un cadavre est un cadavre. Quelle différence y a-t-il, une fois mort ? À part l'apparence et la puanteur. Aucune de mes victimes n'a jamais pué ainsi avant même d'être morte. Avez vous de l'eau ? »

Aragorn s'approcha et déboucha sa gourde. Il versa un peu d'eau au pied des fleurs.

« Arigato.

- Pardon ?

- Merci.

- De qui est ce la tombe ? Une personne qui vous était proche ?

- Non. Je ne la connaissais pas. »

Les Hobbits s'étaient rapprochés et Kenshin jeta un regard méfiant vers Frodon qui garda prudemment ses distances.

« Pourquoi alors ? Un coup de foudre ?

- Pippin !

- Elle ne me connaissait pas, mais elle m'a protégé et s'est jetée sur le chemin de la lame qui m'était destinée. Elle les a suppliés de m'épargner. »

Il se tourna ensuite vers la communauté avec une expression confuse.

« Je vois bien un, peut-être deux humains ici... Mais pour les autres... Qu'êtes-vous au juste ?

- Nous sommes des Hobbits de Bree, Merry, Pippin, Sam et Frodon à votre service ! Commença joyeusement Pippin. Et Gandalf est un sorcier !

- Gandalf le gris. Istari. Ou sorcier, comme m'a si bien présenté Pippin. »

Gandalf jeta un regard entre irritation et amusement au Hobbit qui regarda ses pieds pour éviter son regard.

« Je suis du peuple elfe de Mirkwood. Legolas Thranduilion est mon nom.

- Gimli, fils de Gloïn, nain d'Erebor !

- Je suis humain. Boromir fils de Denethor, du Gondor. »

Kenshin les regarda avec incrédulité, bien que son expression soit partiellement camouflée. Il ne reconnaissait aucun des lieux mentionnés et devant lui se tenaient des créatures qu'il aurait considérées comme des mythes s'il avait été au Japon et ne les avait pas devant lui.

« Un sorcier ? »

L'espoir dans sa voix était à peine perceptible, et la plupart des membres de la communauté le manqua. Pas Gandalf cependant.

« Qu'avez-vous prévu de faire jeune Kenshin ? »

Le jeune homme resta silencieux, les yeux dans le vague. Que ferait-il, en effet ? Voilà une question à laquelle il ne pensait pas avoir de réponse. Il n'était même pas certain de ce qu'il aurait fait s'il était resté au Japon. Mais il supposait qu'il devait chercher à retourner dans son pays, pour voir comment la guerre et ses actions l'avaient changé. C'était son devoir, le devoir de ceux qui ont détruit un gouvernement pour le reconstruire, d'être là pour assister la reconstruction.

« Souhaitez-vous nous accompagner ? Nous devons traverser les montagnes, ensuite nous pourrons vous laisser dans un village si cela vous convient.

- Gandalf !

- C'est trop dangereux Mithrandir, protesta Legolas. Saruman nous poursuit et risque d'envoyer ses orques après nous à tout moment !

- Ce n'est que le temps de la traversée. Et le laisser seul sans indications quelconques, loin de toute civilisation me paraît encore plus dangereux. Il pourrait marcher droit vers Isengard ou pénétrer une forêt elfe sans s'annoncer.

- Je sais me défendre... Mais j'accepte votre proposition. »

Frodon remarqua que son expression n'était pas particulièrement reconnaissante, ni même soulagée, mais plutôt embarrassée et résignée. Apparemment il n'était pas à l'aise avec de la compagnie. Et le Hobbit voyait bien que le jeune homme se crispait lorsqu'il s'approchait. La simple présence de l'anneau le mettait sur les nerfs.

« Bien. Voilà qui règle la question n'est ce pas ? Bienvenue au sein de la communauté de l'anneau, jeune Kenshin ! »

!°,',',',',',',',',',',',',',',°!

Important!

Note de l'auteur : Comme toujours, les reviews sont appréciées ! Et je remercie Yellou particulièrement pour ma toute première (et j'espère pas la dernière) review sur le site ! Il s'agit de ma première fanfiction (publiée. Il y en a d'autres mais comme j'écris lentement je préfère commencer par celle que j'aurais le plus de chances de mettre à jour régulièrement). Et comme tout ''auteur'' en herbe, il est encourageant et important d'avoir l'opinion d'autrui.