Aloa !

Voici le chapitre 8 de "Nouvelle menace" ! Oui, c'est pas trop tôt, me diront certains (et d'autres me diront d'aller en enfer, mais eux je les ignore:p) ! Mais tadaaam, il est là, et je n'ai pas mis deux ans à le poster, cette fois-ci *applaudissement*

Il y a des couples yaoi et hétéros.

Ces superbes personnages ne m'appartiennent pas (T_T), malgré mes économies, excepté quelques uns, dont Kalista de l'Amazone, les deux Gabriel (d'ailleurs, pour eux, ça commence à partir en free style, leurs délires, je préfère prévenir...j'espère d'ailleurs que vous avez pleins de théories à leur sujet – et je suis toute ouïe – car ils vont commencer à se révéler petit à petit), et d'autres que vous découvrirez en temps voulu.

Un grand merci à tous ceux qui ont laissé une review pour les sept chapitres précédents, ainsi que pour les MP's d'encouragements (en théorie, les personnes concernées se reconnaîtront)...

Voili-voilou. Je vous laisse lire maintenant.

Bisous-chocolats.

Black ;)


Qui se trouve où ?

- au Sanctuaire, il y a : Mü, Shura, Dokho, Aphrodite, Kiki, Kanon, Shion, Seiya, Ikki, l'autre cruche de Saori, Syd, Albérich, Thétis, Io, Rune, Queen, Gordon et Rhadamanthe (sans parler des argents, des bronzes, des autres personnes y travaillant), avec en plus El Cid, Albafica, Deutéros, Sage et Hakurei.

- à Asgard : Aiolos, Saga, Shiryu, Krishna, Baian, Valentine, Myu, Siegfrid, Fenrir et Hilda (plus tous les habitants d'Asgard) + Sisyphe et Aspros.

- au sanctuaire sous-marin : Aldébaran, Milo, Hyoga, Ceshire, Kagaho, Hagen, Bud, Isaac, Poséidon et toute l'armée du monde sous-marin (oui, même les dauphins et les otaries) + Rasgadio et Kardia.

- aux Enfers : Aiolia, Camus, Deathmask, Shaka, Shun, Thor, Mime, Sorrento, Kassa, Eaque, Minos, Pharaon, Sylphide, Kalista, Hadès et les autres spectres (et les morts aussi) + Regulus, Dégel, Manigoldo et Asmita.


Previously on "Nouvelle Menace" :

Les anges passent à l'offensive dans les différents sanctuaires et domaines sacrés, ce qui ne leur a pas réussi des masses d'ailleurs. Shura et Rune ont enfin conclu \o/. Mü est enfin revenu à la vie (même si techniquement, il n'était pas mort...) ! Et Hadès ne parvient pas à ressusciter Kalista et Phlégyas...et le plan B est assez risqué.


Ceux qui errent ne sont pas toujours perdus

« On est perdu ! »

« Mais non ! »

« Je savais que j'aurais jamais dû te suivre... »

« Mais arrête de dire ça, tu es énervant à la fin. »

« C'est encore de ta faute ! Mais ça ne m'étonne qu'à moitié, puisque c'est toujours de ta faute ! »

« Tu pouvais tout aussi bien rester où tu étais et ne pas me suivre alors ! »

« ...il n'était pas très prudent de se séparer... »

« Mais bien sûr ! Trouillard ! »

« Mais non, je... »

« Te fatigue pas trop à trouver des excuses. Je sais que tu as peur quand tu es seul. »

« ...je te déteste ! »

« Je sais, ça fait un petit moment que tu me dis ça. Mais bizarrement, ça ne me fait plus rien maintenant. Soit, arrête de geindre et suis-moi. »

OoooooooooooooOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOoooooooooooooo

Mü était sérieusement en train de se demander pourquoi il s'était réveillé. Certes, il était quand même content d'avoir survécu à cet espèce de machin bleu aux dents pointues, ce qui était une très bonne nouvelle quand il y repensait...mais il n'était pas tout à fait d'accord pour que Shion le renvoie entre le vie et la mort, en l'étouffant et en lui broyant les cotes comme il le faisait. C'était mignon et affectueux, mais douloureux en prime. Déjà qu'il avait eu les tympans percés par les cris de joie de Kiki...

« - Oh mon petit ! Mon tout petit ! Mon bébé ! Mon trésor ! Mon petit lutin ! Mon agneau ! Tu es en vie ! Louée soit Athéna ! »

Le détenteur de tous ces surnoms affectueux soupira. La honte ! Il voyait les autres se retenir avec beaucoup de difficultés de rire. Mais il ne leur en voulait pas (trop) car si ça avait été quelqu'un d'autre, il aurait ri aussi. Mais cela restait quand même humiliant. Il vit Dokho lui sourire gentiment. Oui, il savait que Shion était content de le revoir sur pieds, mais bon quand même. Si la balance voulait bien l'aider à se sortir de là, ça l'arrangeait beaucoup.

« - Voyons Shion, laisse-le un peu respirer ! Tu vas le renvoyer chez Hadès si ça continue !

- Pourquoi dis-tu ça ? Se retourna vers lui le Grand Pope, sans pour autant lâcher son tout petit.

- Parce-que je crois qu'il vire au bleu, là !

- Quoi ? »

L'ancien bélier lâcha Mü qui prit une grande gorgée d'air. Par sa déesse, que ça faisait du bien ! Le chevalier d'or observa son ancien maitre avec un sourire avant de le gronder gentiment.

« - Sérieusement, je savais qu'il te manquait quelques cases, mais je ne pensais pas que pour être Grand Pope il suffisait juste d'avoir un petit pois. Non mais t'es malade ou quoi ? Tu as manqué de m'achever ! Et puis, c'était quoi ces surnoms ? Mais qu'est-ce que j'ai fait aux dieux pour mériter ça ? »

Shion sourit. Son petit trésor avait son petit caractère, mais il l'adorait plus que tout quand même.

« - Mais sinon, moi aussi je suis ravi de te revoir, vieux bélier sénile ! »

Il se pendit à son cou, très content quand même que son papa d'adoption l'aime toujours autant. Celui-ci, les larmes aux yeux, le serra contre lui, sans l'étouffer cette fois-ci, en lui caressant le dos.

« - Bon, et si tu me racontais ce qui s'est passé depuis le début ? Enfin, tout ce que j'ai manqué quoi, fit le jeune bélier.

- Bien sûr. Suis-moi, j'ai aussi quelqu'un à te présenter. »

Shion entraina son fils d'adoption et demanda à Dokho, à Kanon et à Rhadamanthe de les suivre, afin de pouvoir profiter d'une bonne tasse de thé. Ils se dirigèrent tous vers les appartements du Grand Pope, et plus particulièrement vers son salon privé. Shion appela tous les autres pour qu'ils les rejoignent vite fait, ainsi il pourrait présenter Mü à Sage et Hakurei. Il en connaissait deux qui allaient être bien surpris. Il offrit du thé (sans lait de yack) à tout le monde et prépara d'autres tasses pour ses futurs invités. Il s'assit ensuite confortablement contre son amant, en face de son ancien disciple, et commença le récit de tous les événements qui s'étaient produits depuis le coma de son petit agneau. Il crut d'ailleurs qu'il allait faire une syncope quand il lui annonça que Shaka avait failli être tué par une spectre (il avait préféré passer sous silence le moment où il avait manqué de l'étrangler à la sortie de sa douche).

Les marinas, les guerriers d'Asgard, les spectres et les anciens chevaliers d'or entrèrent enfin dans la pièce. Hakurei eut d'ailleurs du mal à bouger quand il vit Mü. Après une minute trente, il lui sauta dessus en le serrant dans ses bras, comme Shion une trentaine de minutes plus tôt.

« - Oh, Atla, mon tout petit ! Mon bébé ! Mon trésor ! Mon petit lutin ! Mon agneau ! Tu es toujours en vie !

- Shion, je parie que c'est ton maitre ! Railla Mü en tentant de se dégager (c'était sa journée, il y avait pas à dire !).

- Effectivement, mon agneau ! Hakurei, je vous présente Mü, mon disciple, le nouveau chevalier du bélier et aussi arrière-arrière-arrière-petit-fils d'Atla. J'avoue que moi aussi la ressemblance m'avait frappé au début. Et puis lâchez-le, il commence à devenir bleu.

- Oh – Mü respira enfin quand il réussit à se libérer de l'ancien chevalier de l'autel – excuse-moi, jeune homme ! Tu ressembles tellement à mon petit-fils.

- Je crois avoir compris. Enchanté également.

- Et voici Sage, jumeau de mon maitre et l'ancien Grand Pope. Lui, c'est Deutéros, le deuxième gémeau. À côté, c'est El Cid, ancien chevalier du capricorne. Et enfin, Albifica, ancien chevalier des poissons.

- Ravi de vous rencontrer aussi. Mais juste une question, vous n'êtes pas censés être morts, sans vouloir vous vexer bien sûr ?

- Si, mais le seigneur Hadès a bien voulu les faire revenir à la vie, fit Rhadamanthe en buvant une gorgée de son thé et en étouffant un bâillement. Il se fait tard, il me semble.

- Ben, il est minuit, lui fit Kanon.

- Effectivement, je crois qu'on devrait aller dormir.

- Je te signale, disciple indigne, que c'était ce qu'on était en train de faire avant que tu nous appelles, railla Hakurei.

- Je n'avais pas vu l'heure, s'excusa Shion.

- Rhadamanthe ? Souffla Kanon d'une voix inquiète. »

Le juge s'était immobilisé, stoppant le geste de poser sa tasse sur la table basse. Le regard fixé devant lui, il ne cilla même pas quand Kanon passa sa main devant ses yeux. Tout le monde se regarda, personne ne comprenait. L'Anglais finit par reprendre ses esprits et soupira. Puis, il leva les yeux vers Queen et Gordon.

« - Kalista et Phlégyas sont morts ! Fit-il d'une voix attristée. »

Les deux spectres écarquillèrent les yeux. C'était impossible ! Pas eux !

« - Ils vont être d'une humeur épouvantable durant au moins une semaine, soupira Queen.

- J'espère quand même que leur retour à la vie ne va pas être trop douloureux ! Ajouta Gordon »

Devant le silence de Rhadamanthe et sa tête ennuyée (et celle très drôle de tous les autres qui n'étaient pas tout à fait habitué à ça), ils comprirent qu'il y avait un petit soucis.

« - Chef ? Demanda Queen.

- Leurs âmes ne sont plus aux Enfers. Elles sont perdues quelque part sur terre.

- Ça veut dire...

- Oui Gordon, on va devoir réveiller le pisteur. Minos apporte les corps demain matin.

- On a intérêt à faire très attention alors.

- Excusez-moi, vous trois, de vous interrompre dans votre conversation tout à fait passionnante, mais pourrait-on savoir de quoi vous parlez ? Demanda Shion, légèrement agacé.

- Pardon, on a tendance à oublier que vous ne connaissez pas grand chose aux Enfers, s'excusa le juge. Vous savez que, quand on meurt, les âmes sont directement envoyées dans le monde souterrain. Même nous nous n'échappons pas à cette règle. Mais il arrive parfois que quelques petits soucis arrivent et que des âmes restent sur terre sous forme de fantôme. Mais comme cela nous arrange pas du tout, on envoie une créature, le pisteur, qui est chargée de les retrouver et de les ramener aux Enfers. Mais ce charmant personnage est quelque peu...colérique, incontrôlable, meurtrier, détestable, dangereux, et bien d'autres qualificatifs peu avenants. Mais au moins, il est efficace. Cependant, quand on peut éviter de faire appel à lui, on le fait. Soit, revenons aux âmes. Le problème avec les âmes de spectres, c'est que vu qu'elles ont plusieurs millénaires, elles finissent par se désagréger au bout de vingt-quatre heures. Ce qui entraine la mort définitive du spectre et de sa réincarnation. Et c'est là tout le problème. Car si on se fiche un peu de l'âme de la réincarnation, celle du spectre est très importante parce-que si on la perdait, ce sont les Enfers qui en pâtissent. Si nous sommes cent huit spectres, ce n'est pas pour rien. Nous ne pouvons ni être plus, ni être moins. Si nous perdons un spectre définitivement, c'est la fin du royaume des morts. Donc, il faut retrouver l'âme de l'amazone et du lycaon avant demain soir, si pas nous serons détruits. »

Tout le monde observait le juge, espérant qu'il plaisantait. Mais ça avait l'air bien trop sérieux pour être une mauvaise blague.

« - Et ce pisteur, où est-il ? Demanda Kanon.

- Vous verrez demain, quand Minos arrivera avec les corps de Kalista et de Phlégyas... Mais juste une chose à ce sujet : si jamais il vous regarde avec un sourire, fuyez ! »

OoooooooooooooOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOoooooooooooooo

Shura ouvrit les yeux, sentant un vide contre son corps. Il se frotta le visage et regarda autour de lui. Rune n'était plus à ses côtés. Le capricorne se leva quasi en sautant, enfila son caleçon tout aussi rapidement et courut en direction sa cuisine, où il avait entendu un bruit. Il y trouva le balrog, juste habillé d'un caleçon et d'une de ses chemises (il avait dû aller la chercher de sa garde-robe), en train de batailler avec la machine à café. L'Espagnol sourit. Il s'approcha de son amant et brancha la prise avant d'appuyer sur le bouton "on", faisant sursauter le Norvégien. Il l'embrassa dans le cou tandis que du liquide chaud coulait dans la cafetière. Le chevalier s'assit sur une chaise de la cuisine, entrainant le spectre sur ses genoux, tout en continuant de dévorer son petit cou blanc de baisers, ce qui n'avait pas l'air de déplaire au jeune homme.

« - Bien dormi ? Demanda Shura.

- Moui, très bien ! L'embrassa Rune. Quoi que j'ai un peu mal au dos et aux hanches. Cela ne te dérange pas pour la chemise ?

- Pas du tout. Dis...

- Oui ?

- Tu ne vas plus vouloir te suicider maintenant, hein ? »

Il vit le balrog tressaillir, mais ne dit rien. il savait que ce n'était pas une question qu'on posait après une nuit d'amour, mais tant pis il fallait qu'il se rassure. Le jeune homme aux longs cheveux argents se pencha sur lui, murmurant un "non" tendre et reprit possession de ses lèvres avec avidité.

« - Hum hum ! »

Trop occupés à se dévorer la bouche, ils n'avaient même pas entendu une personne entrer dans la maison du capricorne. Ils sursautèrent et regardèrent dans la direction dans laquelle venait ce raclement de gorge. Minos se tenait à la porte de la cuisine, un sourire ravi aux lèvres, accompagné d'un Eaque hilare devant les joues rouges du procureur. Mais les deux juges perdirent peu à peu leur sourire pour afficher une mine désolée.

« - Rune, tu peux venir nous accompagner au treizième temple ? Il y a...quelque chose qu'on aimerait te dire. »

Le jeune homme fronça les sourcils, troublé par les paroles de son juge, mais ne dit rien, se contentant de hocher la tête. Ne se questionnant pas plus de la présence des deux juges au sanctuaire d'Athéna, il alla enfiler son pantalon qui était resté dans le salon et ferma les boutons de la chemise sur ses épaules. Shura le rejoignit, habillé aussi, et ils suivirent les juges. Minos sourit quand même à celui qu'il considérait comme son petit frère de cœur et le félicita pour sa mise en couple.

OoooooooooooooOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOoooooooooooooo

Angelo et moi avions accompagné les deux juges. Les quatre anciens chevaliers étaient aussi de retour au sanctuaire et les retrouvailles avaient été chaleureuses. Manigoldo avait été plus que surpris quand Albafica avait sauté dans ses bras, tandis qu'Asmita était calmement allé embrasser avec tendresse son ancien amant Deutéros, arrachant un sourire empli d'amour, et aux canines pointues, au cadet des gémeaux. Les autres se contentèrent de se sourire et de s'échanger des poignées de main, sauf Regulus qui sauta dans les bras de tout le monde. Quant à moi, je constatais avec joie que Mü était de retour parmi nous. Angelo aussi était content, mais à ma grande surprise, il n'en montra rien. Je préférai ne pas lui poser de questions. Je me tournai avec tristesse vers les deux silhouettes recouvertes de draps blancs. J'espérai sincèrement qu'ils allaient bientôt revenir.

Minos et Eaque entrèrent enfin dans les appartements du Grand Pope, où nous étions réunis, suivis par Rune et Shura qui se tenaient la main. Angelo et Aphrodite se regardèrent et se sourirent. Leur Shushu avait enfin trouvé son bonheur.

« - De quoi vouliez-vous me parler ? Finit par demander Rune, agacé par la mine gênée de ses collègues et des juges. »

Les trois juges lui montrèrent des formes sous un drap blanc. Le Norvégien pâlit et se précipita vers les silhouettes immobiles, lâchant la main de son amant. Quand il découvrit Kalista, il ne put retenir le cri de douleur qui lui montait à la gorge. Et moi, j'avais détourné les yeux : ça me faisait mal de la voir dans cet état.

« - Qu'est-ce qui s'est passé ? Demanda le balrog d'une toute petite voix.

- Les destructeurs, répondit simplement Minos. Rune, on est désolé ! Fit le griffon en s'approchant de son compatriote et le prenant dans ses bras. »

Le jeune homme tenta de s'échapper de l'emprise de son ainé, mais Minos le tenait fermement.

« - Je suppose que tu devines pourquoi nous sommes là... »

Le murmure de Minos dans l'oreille sembla calmer Rune. C'était légèrement étrange ! Le balrog chancelait. Il avait du mal à tenir debout. Heureusement que le griffon le retenait.

« - Il...faut...trouver...les...âmes.

- Il commence déjà à se transformer, murmura Queen en commençant à se cacher derrière une colonne.

- Se transformer en quoi ? S'énerva Shura (déjà qu'il avait vu son amant se sauver vers ce cadavre et que maintenant il était dans les bras du juge, la pilule était dure à avaler).

- Le pisteur ! Fit Gordon, se mettant également à l'abri derrière un meuble.

Rune se mit à hurler de douleur.

- Attendez...vous voulez dire que la chose extrêmement dangereuse que vous avez décrite hier, c'est lui ? Demanda Dokho, incrédule mais se mettant également en sécurité en même temps que Shura.

- Vous avez vu l'état de l'ange ? Finit par demander Rhadamanthe, en poussant Kanon et Eaque derrière un fauteuil.

- On aurait pu difficilement ne pas le remarquer, railla la balance, en tentant d'ignorer les hurlements dont le volume augmentaient petit à petit.

- Ça, ce n'était rien à côté de ce qu'il va nous faire si jamais il nous voit quand sa transformation sera complète. »

Rune s'écroula à terre et Minos accourut aux côtés de ses deux collègues et de l'ancien dragon des mers. Le balrog secoua la tête et commença à regarder autour de lui. Mais il n'avait plus rien à voir avec le timide jeune homme ou le froid procureur des Enfers : ses yeux mauves étaient devenus rouges sang, ses canines avaient poussé et des marques noires en forme de spirales et de flammes étaient apparues un peu partout sur son corps. Il se plaça en position quatre pattes et se mit à sentir l'air. Son regard se posa sur les deux corps à sa gauche. Il se pencha sur eux avant de tirer sans délicatesse les cheveux de Phlégyas pour pouvoir sentir et retenir son odeur. Il fit de même avec Kalista avant de les lâcher brutalement. Nous n'osions pas bouger. Et je crois que pour notre sécurité, il était préférable en effet de ne pas esquisser le moindre mouvement. Le Norvégien se leva et marcha en direction de la porte. Visiblement, il avait senti quelque chose. Mais bizarrement, on croirait qu'il ne nous avez pas remarqués...on allait pas s'en plaindre, loin de là, mais c'était étrange. Il quitta la pièce en courant, sous les yeux inquiets des juges, des deux spectres et de Shura. Et bien sûr, on a dû le suivre.

Rune s'arrêta devant le début des marches, reniflant l'air comme un chien de chasse...et la proie était deux âmes perdues quelque part sur terre. Il se remit à courir, dévalant les marches quatre à quatre, avançant avec rapidité. Nous avions beaucoup de mal à le suivre. L'inquiétude des juges augmentait en fur et à mesure que l'on descendait les marches. Quand il arriva au temple du bélier, le pisteur s'arrêta et recommença à renifler les alentours. Nous avait-il repérés ? Visiblement, et fort heureusement, non car il continua de courir en direction du cimetière. Il était vrai que les âmes perdues préféraient se retrouver là pour ne pas être seules.

Je ne sais pas si c'est la présence des spectres à nos côtés ou si c'est le fait que Rune soit au beau milieu des tombes, mais un grand nombre d'âmes se firent voir et nous entourèrent en gémissant. Mais toujours aucune trace de Kalista et de Phlégyas...et le pisteur nous observait de ses yeux rouges. Les âmes nous entourant gémirent encore plus fort quand il fit trois pas vers nous, un très mauvais sourire aux lèvres (un peu le même que Saga gris quand il avait commencé à massacrer Seiya). Nous étions comme paralysés par son regard de sang.

« - Les gars, ça pue ! Finit par dire Gordon. »

Et effectivement, à peine deux secondes après avoir dit cette phrase, Gordon fut projeté vingt mètres plus loin et nous le rejoignirent trop rapidement à notre goût. Les mouvements du pisteur était très rapides et brutales. Sa force était tout simplement incroyable. Je suis certain que si Aldébaran s'était retrouvé avec nous, il n'aurait pas pu résister à cette force démoniaque. La preuve, Gordon, pourtant fort de sa haute taille, n'avait pas fait long feu. Les âmes autour de nous tentèrent de s'enfuir, mais Rune les rattrapa et commença à...jouer avec elles. Enfin, jouer...je suppose qu'il jouait car il s'amusait à les attraper (il est fort quand même, car je n'avais encore jamais une créature attraper des choses immatérielles) et les relancer, pour enfin les attacher les unes aux autres.

Le regard du pisteur se posa encore une fois sur nous, et plus particulièrement dans notre direction, à Shura et à moi. Il s'avança vers nous, toujours ses âmes en main. Il me saisit par le cou et m'envoya plus loin, où j'atterris sur le ventre d'Angelo. Rune s'agenouilla devant Shura qui l'observait sans rien laisser paraitre. Il le regardait juste droit dans les yeux. Le Norvégien lui tendit les âmes attachées en grognant quelque chose de totalement incompréhensible entre ses dents. Il insista pour que mon collègue les prennent. L'Espagnol finit par tendre une main légèrement tremblante pour réceptionner ce...cadeau ? Difficile à dire. À moins qu'il lui tende pour ne plus avoir les mains occupées et pour pouvoir nous massacrer en paix. Je vis Angelo me dévisager. Oui, je sais, parfois j'ai des idées tordues. Mais bon sang, arrête de lire dans mes pensées ! Il me sourit et je lui rendis son sourire.

Un « Mais qu'est-ce qu'il fait ? » me fit de nouveau regarder dans la direction de Rune et Shura...où...le balrog donnait des coups de langues affectueux sur le visage du capricorne. Et mon collègue riait doucement (bande de tarés !). L'explication la plus plausible, selon Eaque, qui s'y connaissait mieux en créatures étranges que ses collègues, était que le pisteur avait accepté Shura comme compagnon et âme sœur, et le bouquet d'âmes (car selon lui, cela ressemblait à un bouquet...il y en a vraiment qui ont des idées plus tordues que moi dans ce monde. C'est impressionnant) était une sorte de demande en mariage, mais en version démoniaque (car oui, le pisteur est un démon)... Et visiblement, Shura venait d'accepter. Youpi ! À vrai dire, tant qu'il ne nous mangeait pas ou qu'il ne faisait pas du hachis avec nos âmes...

Minos se releva enfin, grimaçant légèrement en posant sa main sur ses côtes. Ça faisait un peu mal visiblement. Le pisteur arrêta de montrer son affection à son nouvel amoureux et se mit à grogner en direction du juge. Shura lui caressa le cou et il se calma aussitôt. Bonne nouvelle, le pisteur était maitrisé. Juste par notre capricorne national, certes. Mais c'était déjà un bon début.

« - Shura, pourriez-vous lui demander de retrouver les âmes de Kalista et de Phlégyas, s'il vous plait ? Si je le fais moi même, je ne suis pas certain de rester en vie, rajouta le griffon. »

Mon collègue approuva d'un mouvement de la tête, même si je voyais qu'il était contrarié par quelque chose. Je me demande si cela n'avait pas quelque chose à voir avec mon ancienne sœur d'adoption. Je le vis se pencher à l'oreille du pisteur et lui murmurer quelques mots à l'oreille. On entendit Rune ronronner et se précipiter vers les falaises. Il s'arrêta près d'une série de petites tombes penchées et récupéra délicatement deux petites lueurs bleues. Il fronça les sourcils avant de les ramener à son amoureux. Shura accueillit les deux âmes dans les mains et, suivi du démon, il se dirigea vers nous pour tendre les âmes au juge. Rune grogna quelque peu avant de perdre connaissance. Shura, inquiet et penché au-dessus de lui, et nous vîmes les marques du balrog disparaitre et ses canines retrouver une taille humaine. Mon collègue le prit dans ses bras en l'embrassant tendrement. Même moi, je trouvais ça mignon.

« - Il faut se dépêcher, leurs âmes commencent déjà à disparaitre ! Fit Minos en courant vers le palais. »

Shion l'attrapa par l'épaule et le téléporta jusqu'à la pièce où se trouvaient les deux corps. Remis de sa surprise, le juge remercia l'Atlante d'un léger mouvement de la tête. Il s'agenouilla devant les deux spectres et ordonna aux âmes de regagner leurs corps, ce qu'elles firent enfin au grand soulagement du Norvégien.

« - Et maintenant ? Demanda l'ancien bélier en remarquant que les deux spectres ne se réveillaient quand même pas.

- Il faut attendre. »

OoooooooooooooOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOoooooooooooooo

- Bon ben, c'est raté !

- J'ai cru remarquer, merci !

- Ça va, pas la peine de t'énerver. C'était juste une remarque purement innocente et dénuée de mauvaises intentions.

- Mais tu vas la boucler, oui ?

- Peut-être. Non mais sérieusement, tu devais bien te douter que ça n'allait pas marcher selon tes plans et qu'ils allaient s'en mêler à un moment ou à un autre, non ?

- Mais pourquoi à ce moment ? J'y étais presque ! Tu te rends compte, avec une ou deux heures de plus, j'aurais réussi.

- Mais non, faut pas pleurer, voyons ! Et surtout pas sur mon épaule !

- J'y étais presque ! C'est tout simplement horrible ! J'étais à deux doigts de réussir !

- En fait, tu t'en fous que je serve de mouchoir...

- Une heure. Juste une heure...

- Il ne veut rien entendre...*soupir*...non, ne te frotte pas le visage avec mes cheveux !

- Mais pourquoi tant de haine envers moi ? Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?

- Par le plus grand des hasards...parce-que tu as trahi ton ancien maitre ? Parce-que tu t'es rangé de l'autre côté ? Parce-que tu as entrainé deux de tes confrères dans cette aventure insensée qui vous a coûté la vie et l'honneur ? Parce-qu'une partie de toi est devenue aussi noire que la nuit et que ça m'a donné naissance ? Parce-qu'on t'aime pas ? Parce-que...

- C'est bon, ferme-la !

- Je réponds juste à ta question.

- J'aurais préféré que tu t'en abstiennes en fait.

- Si ça peut te consoler, je t'aime bien, moi.

- ...rassure-moi et dis-moi que ce n'est pas vrai !

- Mal-aimé que je suis !

- Démon, dis-moi que c'était une boutade !

- Voilà, ce que c'est de se faire rejeter alors qu'on avoue ses sent...

- ...

- ...c'était quoi, ça ?

- ...

- ...pourquoi tu m'as embrassé ?

- ...moi aussi, je t'aime bien.

- ...

- ...et ne t'en fais pas, c'était aussi pour que tu te taises !

- ...je préfère ça...

- ...quoi ?

- ...tu peux recommencer ?

OoooooooooooooOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOoooooooooooooo

Le soleil lui caressait le visage. C'était doux. C'était chaux. C'était apaisant. C'était rassurant. Kalista ouvrit doucement les yeux. Mais elle les referma aussitôt. Cette lumière lui brûlait les rétines. Elle ne fit pas le moindre mouvement. Elle n'en avait ni l'envie, ni la force. Elle voulait juste être tranquille. Elle voulait juste pouvoir dormir.

Elle se sentait nauséeuse. Elle avait mal au cœur, au ventre, au niveau du cou et de la nuque,... Elle soupira. Non, elle n'était pas bien. Et puis, ce soleil, à la fois si rassurant et si douloureux...

Sa tête lui faisait mal aussi.

Elle avait l'impression que ses pensées n'étaient absolument pas cohérentes. Et surtout que quelque chose lui échappait. Mais elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus... C'était quelque chose de perturbant, quelque chose qui ne devrait pas être normal, quelque chose qui...

Elle ouvrit les yeux, malgré la douleur que ça lui infligeait, et se redressa. Depuis quand il y avait-il du soleil aux Enfers ? Et pourquoi se trouvait-elle nue dans un lit qu'elle ne connaissait pas, dans une pièce totalement inconnue ? Et puis, c'était qui ce type qui la regardait avec un sourire qui se voulait...rassurant, elle supposait ? Elle le fixa un moment.

« - Bonjour, finit-elle par dire.

- Salut.

- Vous êtes ?

- Kanon des gémeaux.

- C'est bizarre, mais votre nom me dit vaguement quelque chose...

- Peut-être parce-que maintenant je sors avec Rhadamanthe ? Proposa-t-il en souriant.

- Ça doit être ça, sourit-elle à son tour.

- Il vous a veillé, mais on a dû lui dire d'aller attendre dans une autre pièce car...ben...voyez par vous-même. »

A terre, deux chaises tordues souffraient en silence d'avoir été les victimes du juge. Des pans du mur avaient été arrachés et des trucs non-identifiables reposaient au sol, tels des cadavres.

« - Ah ! Fut la seule réaction de l'amazone.

- N'est-ce pas !

- Si je savais qu'il faisait semblant de ne pas me supporter, je ne pensais pas qu'il tenait autant à moi...

- Minos et Eaque lui ont fait la même remarque.

- ...ça fait peur !

- Il était effrayant en vrai.

- J'imagine. N'empêche, ça ne me dit toujours pas ce que je fais ici.

- De quoi vous souvenez-vous ?

- Attendez, il faut que je creuse... J'étais dans les archives des Enfers. Je m'énervais à cause de la connerie de mes collègues qui ne savent rien ranger correctement. J'essayais de me convaincre de ne pas tuer Shaka tout de suite (elle vit Kanon sursauter légèrement, mais elle continua quand même, faisant comme si de rien n'était) et j'entendais en même temps un chevalier d'or se plaindre de la poussière, l'ancien chevalier du lion je crois. Puis...Phlégyas est venu me trouver...et on s'est rendu dans le Tartare, près de la prison des Titans...mais il n'y avait rien d'inhabituel... Et après, j'ai... »

Elle s'arrêta et porta une de ses mains à son cou. Elle déglutit. Elle venait de se rendre compte qu'on l'avait tuée par surprise, comme une débutante.

« - Comment va Phlégyas ? Finit-elle par demander, se recouchant.

- Il s'est réveillé il y a trois heures. La dernière fois que je l'ai vu, il était en train de faire des aller-retour entre le salon du pope et ses toilettes. Je suppose que ça va mieux maintenant. Vous allez bien ?

- Physiquement, ça va. Enfin, je crois que ça va mieux. Mais moralement...je...j'ai la vague impression d'être faible.

- Pourquoi dites-vous ça ?

- Se faire tuer de cette façon, ce n'est pas...

- Il n'y a aucune faiblesse à avoir été tué par un lâche qui préfère assassiner ses adversaires par derrière. »

Elle sourit faiblement à la remarque du gémeau. Elle fit mine de se lever avant de se rappeler qu'elle était dans le plus simple appareil. Alors, si les spectres étaient maintenant habitués qu'elle prenne ses bains en même temps qu'eux, et non avec Violate et Pandore comme elle devrait normalement le faire, elle n'était pas sûre que le chevalier en face d'elle apprécie tout autant (et son chef encore moins). Elle chercha du regard des habits et trouva ce qui ressemblait plus ou moins à une toge. Bon, elle allait devoir s'en contenter.

Kanon se tourna vers la porte pour que la jeune femme puisse se changer. Il avait été curieux au début car cette femme avait été la seule que Rhadamanthe avait aimé avant lui. Il lui avait raconté qu'il était tombé amoureux d'elle après qu'elle l'ait battu lors d'un entrainement. Elle était une brute pour se battre, mais d'une douceur incroyable avec les personnes qu'elle aimait...mais elle avait aussi son petit caractère qui donnait un peu de piment dans chacune de ses relations, qu'elles soient amicales ou sentimentales. L'ancien dragon des mers tourna légèrement la tête pour voir où elle en était avant de revenir dans sa position initiale. Elle n'avait pas encore fini. C'est vrai qu'elle était belle. Même avec son regard étrange.

Il entendit un raclement de gorge dans son dos. Elle était prête. Il lui proposa son bras, qu'elle accepta avec plaisir et un sourire charmant, et ils se rendirent dans le salon du Grand Pope, où tout le monde avait élu domicile.

« - Et sinon, vous n'avez toujours pas répondu à ma question. Qu'est-ce que je fais ici ? »

OoooooooooooooOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOoooooooooooooo

Phlégyas buvait le thé que je venais de lui préparer. Il était pâle comme la mort, mais au moins il ne vomissait plus ses tripes et ses boyaux. Son retour à la vie ne s'était pas fait sans mal. Il avait vite su tenir debout...mais pour aller vomir tout ce qu'il pouvait. Queen et Gordon nous avait prévenu que certains retours à la vie ne se passaient pas sans mal. Mais à ce point... Soit, lui au moins été réveillé. C'était déjà ça. Parce-que pour mon ancienne sœur d'adoption, ce n'était pas encore le cas. Pourtant, ça faisait déjà huit heures qu'on avait renvoyé les âmes dans les corps de leur propriétaire. Toujours d'après l'alraune et le minotaure, leur résurrection pouvait durer entre trois et quarante-huit heures. J'avais beaucoup de patience, mais là, elle était bien mise à mal. Quoique mon cas n'était pas le pire : Rune commençait à se ronger les ongles de sa seconde main, et Shura envisageait sérieusement de lui donner les siennes, tandis que Rhadamanthe tordait des barres de fer et des chaises, brisait des bûches, et d'autres choses tout à fait réjouissantes et absolument rassurantes... Eaque et Minos essayaient de les calmer, sans succès.

« - Tiens Rhada, tu te mets à la sculpture contemporaine ? »

Le juge sursauta, et nous aussi d'ailleurs, quand il entendit deux voix, celles d'une femme et d'un homme, parfaitement synchronisées, lui faire exactement la même réflexion. Kalista se tenait à l'entrée, au bras de Kanon, qui observait son juge avec amusement. On vit une flèche argent foncer sur le jeune femme, l'arrachant presque du giron de mon collègue, et la faire tourner en riant sous les protestions stridents de celle qui avait manqué de peu de me tuer. Protestions du genre « lâche-moi, espèce de pithécanthrope attardé ! », ou « Bordel de c..., mais tu va me reposer au sol, espèce de taré ! » ou encore « Mais par mes ancêtres, lâche-moi ou je vais vomir ! ». Enfin, Rune décida d'écouter les plaintes de sa collègue et de la poser sur ses deux jambes. Visiblement, la tête lui tournait car elle chancelait en tentant de faire un pas.

« - Stupide Écossaise ! Se contenta juste de dire le wyvern en souriant. »

Elle murmura quelque chose tout bas (je crois que c'était « je t'emmerde, l'English ! » mais je n'étais pas sûr) qui fit sourire le blond.

« - Alors toi, fit-elle à Rune, on va avoir une petite discussion sur le fait que tu vas arrêter de t'approcher de près ou de loin d'un objet tranchant...euh...c'est quoi ce sourire bizarre, au fait ?

- Tu n'as plus à t'inquiéter pour ça.

- ...si tu le dis. Bon soit, c'est qui ?

- Qui qui ?

- C'est qui te fait sourire de cette manière ? »

Je vis Minos faire de grands gestes pour attirer l'attention de Kalista et ainsi lui montrer Shura. L'amazone se tourna en direction de mon collègue et marcha dans sa direction, un petit sourire aux lèvres.

« - Je suppose que c'est toi, la chèvre ?

- Il s'appelle Shura ! Fit Rune en haussant la voix.

- Je ferai peut-être l'effort de retenir son nom si je vois qu'il peut te rendre heureux ! Maintenant, silence ! »

Le pire, c'est que Rune obéit immédiatement, certes en maugréant quelque chose entre ses dents, mais il le fit quand même. Elle s'assit juste en face de lui et le fixa. Pendant ce qui me parut une éternité, mais qui en fait n'était qu'une bonne minute. Ce silence pesant était parfois interrompu par un « Moi qui pensait qu'elle allait le menacer de mort durant des heures ! » ou par « On peut sortir sans qu'ils ne s'entretuent, vous croyez ? », ou encore par un « Mais c'est quoi son problème à celle-là ! ». Puis, elle finit par soupirer et se tourner vers Rune.

« - C'est un gars bien, t'as raison ! Toi, fit-elle à l'intention de Shura, un gars qui n'est pas mal à l'aise face à des yeux qui soit disant lisent dans l'âme n'est pas forcément mauvais. Je sais que tu le rendras heureux, mais si je me trompe et que tu es en fait le pire des salauds de ce monde, où tu te cacheras, je te retrouverai et je te ferai payer le mal que tu lui auras fait. Me suis-je bien fait comprendre ?

- Tout à fait, fit le capricorne d'une voix calme. De toute façon, il n'était pas dans mes intentions de lui faire du mal. Je veux toujours le voir sourire comme maintenant et l'empêcher de s'approcher de trop près des objets tranchants...

- Ça, c'est une bonne réponse. Je suis contente qu'il vous ai choisi !

- Moi aussi, sourit mon collègue.

- N'oubliez pas que je suis toujours là ! Grogna Rune. Et à vous entendre, on dirait que je suis un irresponsable !

- Je n'oserai pas dire ça, voyons... Je suis sûre que tu seras capable de me forcer à supporter Pandore pour me le faire payer !

- Et moi, je suis certain que je me ferai fouetter.

- Mais vous avez fini, oui ! »

Kalista et Shura sourirent à la manière de deux sales gosses au balrog. Balrog qui s'arrêta dans son élan de dire ses quatre vérités à son amie pour observer celle-ci avec stupéfaction.

« - Quoi ? Demanda l'amazone, soudain inquiète. »

Mais le jeune homme ne répondit pas, se contentant juste de la regarder. Je ne comprenais pas non plus, mais visiblement Rhadamanthe, lui, avait saisi de quoi était étonné son collègue. Sa seule remarque fut un « Oh Godness ! » qui inquiéta les autres juges et spectres présents. Même nous avions du mal à les suivre...rectification, surtout nous en fait.

« - Mais quoi à la fin ? Commença à s'énerver mon ancienne sœur d'adoption.

- Tu portes une robe ! Finit par lâcher Rhadamanthe, un sourire de sale gosse aux lèvres. »

Il y eut un grand blanc avant un éclat de rire général, tandis que le visage de Kalista grimaça d'agacement. C'est vrai que c'est la première fois que je la voyais porter une robe ou tout du moins ce qui s'en rapproche.

« - Je n'avais que ça à portée de main de toute façon ! Fit-elle, visiblement d'humeur un peu mauvaise.

- Kal, c'était juste pour rire ! Fit Eaque en essayant les larmes de rire qu'il avait aux yeux. C'est juste trop surprenant de te voir habillée comme ça.

- Je sais, murmura-t-elle, une lueur un peu triste dans les yeux. »

Je séchais mes larmes et me dirigeai vers la cuisine de Shion, afin de préparer du thé pour Kalista, en espérant évidement qu'elle ne me le renvoie en pleine figure. J'étais en train d'attendre que l'eau ait fini de bouillir quand je sentis une main se poser sur mon épaule. Je ne sursautai pas, mais je me retournai avec surprise quand je pus constater que Deathmask me lançait un regard inquiet.

« - Ça ne va pas ? me demanda-t-il.

- Si, tout va très bien. Pourquoi cette question ?

- Je t'ai connu plus joyeux.

- Ça m'étonnerait un peu, mais je vais faire semblant de te croire. Serais-tu inquiet pour moi ? lui demandais-je avec un sourire narquois aux lèvres.

- Un peu. »

Je le regardai, surpris. Je ne savais pas comment prendre cette révélation quelque peu…Surprenante ? Dérangeante ? Inquiétante peut-être ? Je n'arrivais même pas à définir cette étrange impression. La bouilloire siffla, indiquant que l'eau était à ébullition. Je me mis à préparer le thé de ma sœur d'adoption, tentant de mettre de l'ordre dans mes idées. Je sentais le regard d'Angelo posé sur moi. J'avais l'impression qu'il lisait dans ma… Je soupirai. Je me mis à le regarder droit dans les yeux et je le vis sourire malicieusement. Cet espèce de crabe lisait effectivement mes pensées. Le salaud ! Pardonnez-moi cet écart de langage, Seigneur Bouddha. Je retournai à la préparation de mon thé, en grommelant un peu contre mon abruti de collègue. Mais je ne pouvais m'empêcher de sourire. C'était gentil qu'il s'inquiète pour moi.

« - Content que Mü soit de retour ? »

Ma question le fit tressaillir. J'aurais peut-être mieux fait de me taire, je crois.

« - Oui.

- Mais ? Parce-que je suppose qu'il y a un mais dans cette histoire.

- Tu supposes bien. Mais je ne peux pas m'en assurer de vive voix.

- Pour ?

- Il me déteste.

- Ah ? Je n'ai pas remarqué ce détail. Mais pourquoi cela ?

- Je t'expliquerai peut-être un jour, mais là tu devrais peut-être donner son thé à ta chérie.

- Ce n'est pas ma chérie, comme tu dis.

- Ah bon, tu ne l'aimes pas ? sourit le cancer.

- Si, plus que tu ne pourrais l'imaginer… Mais au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, elle me hait et ne rêve que de me tuer dans d'atroces souffrances.

- Que de joyeusetés !

- Je ne te le fais pas dire… On est dans le même bateau, toi et moi, on dirait.

- Malheureusement oui. Triste vie qu'est la nôtre !

- Comme tu dis… »

Nous revînmes tous les deux dans le salon du Grand Pope que plusieurs personnes avaient désertés. Les marinas, les guerriers d'Asgard, les anciens chevaliers, Aphrodite, Eaque, Minos, Queen, Gordon et Phlégyas (qui avait été certainement emmené par l'un d'eux) n'étaient plus dans la pièce. Ne restaient plus que Dokho, Shion, Mü, Kanon, Shura, Rhadamanthe, Rune et Kalista. Celle-ci discutait presque gentiment avec le juge. Presque car ils se lançaient quelques piques bien… Grivoises ? proposa Angelo dans ma tête. Je lui lançai un regard noir et il se contenta de sourire de manière narquoise. Je m'approchai doucement de mon ancienne sœur d'adoption, tasse en main, légèrement tremblant. Elle stoppa sa discussion avec son supérieur et me regarda approcher en plissant ses yeux aux pupilles verticales. La lumière la gênait un peu visiblement car elle avait les yeux un peu rouges. Mais ce n'était ce petit détail qui allait l'empêcher de me tuer. Je lui tendis la tasse de thé chaud mais elle continua à m'observer. Elle finit par tendre les mains pour prendre la boisson chaude et me remercia d'un faible hochement de la tête. Elle s'assit pour pouvoir boire tranquillement.

« - Moi qui pensais t'avoir inculqué un soupçon de politesse ! grogna Rune à l'encontre de Kalista.

- Je ne la ressors que quand ça m'arrange ! fit l'amazone sur le même ton.

- Ne commencez pas, vous deux ! les menaça Rhadamanthe. Toi, tu restes dans les bras de ton bouquetin et toi tu bois ton thé dans le silence le plus absolu.

- Capricorne ! rectifia le balrog en foudroyant la wyvern du regard.

- Sinon quoi ? demanda Kalista en buvant son thé calmement, comme si de rien n'était.

- C'est pareil, ça ressemble à une chèvre. Sinon, j'envoie Shengen dans les salles pattes de Zélos. »

Je vis avec amusement la jeune femme se retenir de cracher son thé. Son pauvre bébé chat !

« - Fais ça et je te tue ! Understood ?

- You don't scare me, honey !

- C'est reparti ! soupira Rune.

- Pas de dispute ici ! fit Shion, ce qui arrêta les deux serviteurs d'Hadès dans leur élan. Rhadamanthe, votre amie se remet de…d'une résurrection, ce n'est franchement pas le moment de vous entretuer. Quant à vous, Mademoiselle, gardez vos intentions belliqueuses en dehors de ce sanctuaire ! D'ailleurs, nous allons devoir avoir une petite discussion vous concernant, je crois.

- Très bien, Grand Pope ! fit-elle en s'inclinant respectueusement.

- Ah Shion, ça tombe bien, je te cherchais. C'est qui cette jeune fille à l'horrible allure ? »

C'est ainsi que Kalista détesta Saori.

OoooooooooooooOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOoooooooooooooo

Il était juste là, endormi à mes côtés. Je caressais sa peau bleue avec tendresse. Oui, c'était beaucoup de tendresse que je ressentais pour cette créature étrange qui était née de mon cœur noir. Serait-ce de l'inceste ? Non, je ne pense pas. Et puis, si c'était réellement le cas, de un c'était trop tard maintenant, et de deux autant vivre dans le pêché avant la fin du monde.

Je caressais sa peau bleue avec tendresse. Elle était aussi douce que de la soie. Je l'aurai cru râpeuse ou visqueuse, peu agréable au touché…mais il n'en était rien, à ma grande surprise et mon grand bonheur. C'était doux. C'était chaud. C'était souple. C'était onctueux. C'était moelleux. C'était velouté. Voire même un peu sucré. J'embrassai cet épiderme avec délicatesse et lui caressai les hanches. Il frémit sous mes doigts mais ne se réveilla pas.

Je souris. Pour la première fois depuis des milliers d'années, je laissais un sourire apparaitre sur mon visage, même si ça ne dura qu'un instant, à peine cinq secondes. Ce démon avait réussi cet exploit.

Nos corps n'étaient pas matériels. Nous vivions dans la tête de notre réincarnation, sauf quand nous prenions le contrôle de ce corps d'emprunt. Mais j'avais quand même ressenti sa douceur et sa passion. Je l'embrassai de nouveau au niveau du cou, juste sur cette tâche en forme de lézard qui nous caractérisait, lui et moi. Il ouvrit les yeux doucement et se tourna vers moi, toujours en restant allongé. Son regard était incertain. Il pensait avoir rêvé. Nos corps nus devaient pourtant lui prouver le contraire. Je déposai un baiser sur son épaule. Il me sourit. Pas son sourire de prédateur ou sa grimace cynique, non. C'était un vrai sourire qu'il me dédia. Et il valait de l'or.

Bientôt, nous devrons attaquer. Et je vais le perdre. Mais moi non plus je ne survivrai pas à cette guerre.

OoooooooooooooOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOoooooooooooooo

« - Déesse ou pas, je vais la tuer si elle continue à se comporter comme une dinde ! »

Je savais que le murmure de mon ancienne sœur d'adoption était une bien lourde menace à l'encontre de ma déesse…mais je ne pouvais pas m'empêcher de rire. Je ne sais absolument pas pourquoi. C'était peut-être nerveux. Ou alors j'étais tout simplement content que l'envie de meurtre de Kalista soit dirigée vers quelqu'un d'autre que moi. Je crois que c'est la deuxième solution qui était la bonne. Angelo, à mes côtés, pouffa à la lecture de mes pensées. Je lui donnais un léger coup de coude dans les côtes pour qu'il arrête de me faire rire. J'allais me faire repérer à cause de cet espèce d'abruti.

Rhadamanthe avait visiblement de plus en plus de mal à retenir Kalista. Rune aussi tentait de calmer sa meilleure amie, mais il pensait sérieusement qu'il aurait plus de chance de faire croire à Pandore que Zélos était en fait un prince charmant victime d'une malédiction…non, ça c'était possible en fait…plutôt faire croire ça à Minos (c'était beaucoup moins réalisable et ce serait trente fois plus marrant si ça arrivait). Donc les deux spectres essayaient de calmer leur collègue, mais sans beaucoup de succès.

« - …Et pourquoi n'ai-je pas été prévenue par cet idiot de dieu des Enfers qu'un pareil monstre se trouvait dans mon sanctuaire ? finit par dire Saori, après une long et horrible monologue sur les talents de sa personne, en désignant Rune. »

Le balrog stoppa net sa séance improvisée de tentative de « calmage » (oui, ce mot n'existait pas, et alors ?) de son amie. Les yeux écarquillés, il déglutit avec difficulté. Monstre ? Elle venait dire qu'il était un monstre. Il dut s'appuyer sur Kalista pour ne pas faire un malaise et ainsi perdre son contrôle sur le pisteur. J'ai cru voir Shura armer Excalibur avant de se rendre compte qu'il ne pouvait pas faire ce qu'il avait en tête (découper en rondelles Saori) car il s'agissait de la réincarnation de sa déesse. Je n'ai même pas eu le temps de voir mon ancienne sœur d'adoption se poster devant la réincarnation dépourvue de cervelle d'Athéna et encore moins d'arrêter la gifle magistrale qu'elle lui administra. Shion resta bouché bée et je crus voir Rhadamanthe mettre sa main sur son cœur, comme s'il allait se sauver de sa poitrine. Je vis également Mü et Shura écarquiller les yeux tandis qu'Angelo murmurait un c'est pas trop tôt.

« - Toi, fit Kalista en parlant à Saori de manière froide, on voit tout de suite qu'on t'a pourri-gâtée pendant des années. Tu te comportes comme une vraie petite peste et non comme une déesse. Cette gifle, ça fait longtemps qu'on aurait dû te la donner. Maintenant, tu présentes tes excuses tout de suite, gamine, sinon je vais vraiment m'énerver. Et ce n'est pas une simple gifle que tu recevras, crois-moi !

- Je n'ai pas d'ordre à recevoir d'une…d'une…

- D'une quoi ? Vas-y, crache ton venin ! Après j'aurais une bonne excuse pour te tordre le cou…

- Kalista ! la gronda gentiment une voix douce. Cesse tout de suite ce petit numéro d'intimidation. Ce n'est pas à toi de faire ça. »

Tout le monde se tourna vers la personne qui venait d'entrer, sauf les trois spectres présents qui s'agenouillèrent dans un bel ensemble. La femme qui se tenait juste à l'entrée de la pièce avait de longs cheveux blonds où fleurissaient des fleurs et des feuilles. Sa robe était un mélange de tissus et de feuilles vertes. Ses grands yeux verts étaient pétillants de malice et de bonne humeur. Autour de son cou, les chevaliers crurent reconnaitre un collier de pépins de grenade. Perséphone.

« - Tiens, ma cousine, quelle mauvais vent t'amène ! grinça Saori.

- Je ne suis pas ta cousine, mortelle, mais plutôt celle de la déesse qui empreinte ton corps. D'ailleurs, c'est avec elle que je veux parler, et non avec une gamine pourrie-gâtée comme la si justement fait remarquer ma suivante.

- Je suis elle ! râla la jeune Japonaise. Et je ne veux pas parler à une déesse tellement faible qui préfère rester avec l'homme qui l'a enlevé.

- Espèce de…

- Kalista, non ! fit la déesse du printemps sur un ton plus froid, empêchant l'amazone d'arracher la tête de ma déesse. Je sais qu'elle est épouvantable et que ce n'est qu'une petite peste, mais tu me laisses gérer ça ! Tu as déjà assez d'ennuis avec mon époux comme ça. Ne t'en fais, sourit-elle, je sais parfaitement me défendre contre les idiotes. Comme dit Hadès, j'ai dû être dompteuse d'andouille avant d'être une déesse. Quant à toi, petite idiote, fit-elle en foudroyant Saori du regard, je t'assure que si tu me parles encore une fois sur ce ton, je t'étouffe avec du lierre ! Maintenant, tu me laisses parler avec Athéna immédiatement ou je t'assure que j'envoie Cerbère déchiqueter ta garde-robe !

- Tu n'oserais pas ! fit Saori, pas rassurée du tout.

- Tu veux parier ?

- Eh bien, Persy, jamais je n'aurais cru dire ça mais sincèrement merci d'être venue ! fit Athéna en prenant le contrôle. Cette gamine va me rendre dingue !

- Je sais, je suis parfaite ! sourit la femme d'Hadès.

- Quant à toi, amazone, la prochaine fois que tu me gifles, je peux t'assurer que je t'en colle une aussi. Compris ! »

Kalista se contenta juste de sourire.

« - Autant parler à une tombe, elle recommencera si ta réincarnation fait encore des siennes.

- Je ne sais pas pourquoi, mais je m'en doutais un peu. D'ailleurs, tu devrais dire aux spectres qu'ils peuvent se relever, non ?

- Oh pardon ! Mais bien sûr, relevez-vous, voyons ! Je vous ai déjà dit plus d'une fois de ne pas faire ça.

- C'est le protocole, Majesté ! sourit Rhadamanthe en se relevant.

- Rien à faire du protocole instauré par mon mari !

- Hum hum ! se racla la gorge Athéna. Désolée de vous déranger, mais bon j'aimerais quand même savoir pour quelle raison tu es venue ici, Persy. Pas que je ne suis pas contente de te voir, loin de moi cette idée, mais je suis curieuse.

- Ah oui, c'est vrai. Pardon, je suis un peu tête en l'air…

- Si ce n'était qu'un peu ! maugréa Kalista le plus bas possible.

- Tu as dit quelque chose Kalista ?

- Non Majesté.

- Tu ne mens pas si bien que ça, Kali…

- Je sais Majesté.

- Et en plus tu avoues. On règlera nos comptes après…

- Au Poker ?

- Bonne idée, ça ! Et j'inviterai Poséidon et Dionysos, ça sera marrant ! Bon soit, Athéna, je viens ici en temps que messager.

- Ce n'est pas le rôle d'Hermès, normalement ?

- Il a eu un petit accident… Mais donc voilà je suis ici pour te prévenir, ainsi que Poséidon et mon doudou que…

- Ton doudou ?

- Hadès. Donc je disais que je devais vous prévenir que vous allez rencontrer une personne très importante dans quelques jours.

- Ah bon. Et qui ?

- Dieu. »


À Suivre

Ainsi se termine ce chapitre huit... Alors, vous en pensez quoi de cette fin ? Avez-vous des petites idées qui vous viennent en tête ?

Soit, j'espère que ça vous a plu :D

A la prochaine.

Bisous-chocolats

Black ;)