Un chat décédé.

Le jour suivant, rien ne vint troubler la paix qui régnait chez Shiguré, Momiji avait vu Haru partir ce soir là, mais il ne s'était pas inquiété, et il avait dit aux autres qu'il était parti rejoindre sa petite amie. Cette explication leur avait suffit et ils n'avaient pas cherché plus loin.
Mais, l'après midi, Kyo tomba a genoux, serrant ses bras sur son ventre avec un cri de douleur. Aussitôt, les quatre autres accoururent et Shiguré le porta jusqu'au canapé, impuissant, il avait tout de suite essayé d'appeler Hatori, mais il était tombé sur le répondeur, il avait continué de l'appeler, encore et encore, tout en caressant le visage de Kyo qui était près de l'inconscience tant la douleur qui le déchirait était forte.

Yuki n'osait s'approcher, tétanisé au milieu de la pièce, et Thoru et Momiji paniquaient a ses cotés, ne sachant quoi faire.

Soudain, Kyo poussa un hurlement plus fort que les précédents, et se retrouva entouré d'une lumière orangée. Surpris, les trois jeunes s'étaient reculés, et observèrent la lumière se concentrer sur le ventre de leur ami mais durent rapidement fermer les yeux, éblouis. Lorsqu'ils purent enfin les rouvrir, ils restèrent quelques secondes immobiles devant le spectacle qui leur faisait face.

Kyo s'était tu, détendu, et son ventre semblait légèrement moins proéminent, mais surtout, un bébé reposait sur son ventre et son torse, couvert de sang, mais hurlant comme tous les nouveaux nés du monde.

Mais, alors qu'ils allaient crier leur joie et leur soulagement, la main de Kyo qui, dans sa douleur, avait saisi le bras de Shiguré, se desserra, et son bras retomba sur le coté du canapé.

Aussitôt, Shiguré posa une main sur le cou du jeune homme, l'appelant en espérant qu'il revienne a lui.
Après plusieurs minutes, il tomba à genoux à coté du canapé, de l'enfant, et du corps du roux immobile, au cœur devenu silencieux.

Thoru s'approcha, tremblante, et tomba elle aussi à genoux aux cotés du roux et de Shiguré, et Momiji, immobile, les observant, secouait imperceptiblement la tête, refusant de croire a ce qui venait de se passer. Finalement, Yuki, retenant difficilement ses larmes, s'approcha de son cousin, et, tremblant, pris l'enfant, qui continuait a pleurer, dans ses bras. Il essuya de sa main le sang qui recouvrait son visage et son cou, et le berça, le calmant lentement.

Momiji, en le voyant faire, s'était légèrement repris, et il s'approcha pour s'asseoir entre son cousin et son amie. Il posa une main sur l'épaule du Chien, dans un soutien muet, et prit doucement le téléphone de sa main. Il appela une nouvelle fois le médecin, qui, cette fois ci, décrocha. Mais la voix du médecin était étrangement grave et atone lorsqu'elle s'éleva :

-Shiguré ?

-Non, c'est Momiji...

-Momiji.. L'enfant ?

-Oui, il est né, il va bien.

-Et... Kyo ?

-Il est... mort.

Hatori ne répondit pas, et Momiji sentit les larmes redoubler sur ses joues lorsqu'il dit a haute voix ce qu'il assimilait lentement.

-Momiji... Il s'est passé beaucoup de choses, ici. Je vous envoie Haru, je ne peux pas venir, moi. Restez où vous êtes. Ça ira, maintenant, ça ira...

Et Hatori raccrocha, pendant que Momiji répétait aux autres les mots du médecin, Thoru trouva la force de se redresser, et, hagarde, alla chercher deux draps dans le placard du couloir. Elle posa l'un sur le fauteuil, avec un regard pour Yuki et l'enfant, et, avec l'autre, recouvrit doucement le corps du Chat, avant de se laisser retomber a genoux a coté du chien et le prendre doucement contre lui, le berçant comme un petit enfant, sans pour autant tenter de le sortir de sa transe.

Yuki la regarda faire et se dirigea finalement vers la cuisine. Il posa le bébé sur des torchons propres, a coté de l'évier, et il laissa couler l'eau jusqu'à ce qu'elle soit tiède avant de le nettoyer doucement, puis il ôta sa chemise tâchée et, après avoir rincé l'enfant, le sécha avec l'un de torchons puis le porta jusqu'au salon. Et il l'enveloppa soigneusement dans le second drap, continuant a le bercer. Au bout de quelques minutes supplémentaires, il brisa le silence qui s'était installé :

-Shiguré, tu ne veux pas voir ta fille ? Elle t'attend.

Ce fut Momiji qui répondit le premier :

-Elle ?

Yuki lui répondit d'un hochement de tête, souriant doucement, et s'approcha de Shiguré, il attendit qu'il se relève puis lui mit précautionneusement la petite fille dans les bras, Il le guida ensuite jusqu'à son fauteuil attitré et l'observa revenir lentement a la réalité, observant le bébé dans ses bras.

La petite avait de très fins cheveux du même noir que ceux d'Akito, accompagnés cependant d'une petite mèche blanche, comme les cheveux de Haru. Son visage lui, ressemblait trait pour trait a celui de Kyo. Shiguré sourit entre ses larmes, caressant d'un doigt la joue de l'enfant puis sa petite main. Les trois adolescents sourirent eux aussi devant ce spectacle, et Thoru se releva. Elle passa tendrement ses doigts dans les cheveux roux de son ami et termina de recouvrir son corps. Puis elle essuya ses larmes d'un mouvement brusque et se tourna vers les autres. Ils finirent par s'asseoir tous trois sur le sol et observèrent la petite plonger dans le sommeil, attendant l'arrivée de Haru et ses explications sur l'attitude d'Hatori en observant le corps du chat, caché par le drap commençant a se tacher du sang qui avait recouvert son ventre, puis le nouveau né, dans les bras de Shiguré.

Soudain, Shiguré sursauta au souvenir des mots de Yuki et se tourna vers lui :

-Yuki... Pourquoi tu as dis que c'était ma fille ?

-Parce que c'est ce qu'elle est. Shiguré, même s'il ne l'a pas dit clairement, Kyo aurait voulu que tu t'occupe de son enfant comme s'il était le tien. Même, et surtout, s'il n'était plus là pour le faire.

Shiguré, après quelques secondes, hocha la tête et se remit a observer l'enfant endormie.

Le calme attendri, bien qu'endeuillé qui s'était installé fut troublé par l'arrivée d'Hatsuharu.
Il s'arrêta a l'entrée de la pièce, les yeux rivés sur la forme allongée recouverte d'un drap, sur le canapé, puis, lorsque Shiguré l'appela pour le faire réagir, il l'observa, lui et le bébé qui dormait dans ses bras. Il soupira et s'avança vers ses trois cousins et son amie.

-Haru, qu'est ce qui s'est passé ? Pourquoi Hatori n'est pas venu ?

-Shiguré... Je suis désolé, mais Hatori... est mort.

-...Quoi ? Mais...

-Mais je lui ai parlé tout a l'heure ! Il ne peut pas être mort ! Cria Momiji, qui s'était brusquement relevé, en même temps que Yuki.

-Il a tenu le temps de votre appel, puis...

Il préféra ne pas terminer sa phrase, mais Shiguré reprit, coupant le silence :

-Haru, mais qu'est ce qui s'est passé au manoir ? Et Akito ?

-Il est mort lui aussi. Et c'est a cause de sa mort que la naissance du bébé s'est précipitée.

Il soupira, puis s'approcha et se laissa tomber sur le sol, après une grande inspiration, il se mit a raconter les événements des derniers jours comme il les avait vécus...

Il avait rejoint le manoir, toujours dans le même état d'esprit, en colère, dégoûté, et un peu perdu, il fallait bien l'admettre...

Il voulait prévenir Akito. Lui saurait quoi faire avec Kyo. Avec lui, tout rentrerait dans l'ordre.

Une fois arrivé, une vieille domestique le conduisit jusqu'à lui et referma derrière lui, le laissant seul avec le chef de famille.

-Hatsuharu... Pourquoi cette visite dis moi ?

-Il s'est passé quelque chose, et j'ai pensé que vous voudriez le savoir...

Aussitôt, Akito se redressa, attentif, et attendit la suite en le fixant de ses yeux noirs.

-Kyo... Il est enceint. Shiguré a dit que c'était normal, et qu'il ne voulait pas que vous soyez au courant.

Akito devint livide et ses yeux se glacèrent, il reprit la parole, d'une voix plus dure qu'a l'ordinaire :

-Qui est au courant ?

-Shiguré, Hatori, Yuki, Momiji et Thoru... Je pense que c'est tout.

-Très bien, merci de me l'avoir dit, Haru.

-...Akito, vous n'allez pas leur faire de mal, n'est ce pas ?

-Mais non, voyons, ne t'inquiète pas. Tu devrais aller te coucher, tu as l'air gelé.

Haru était parti, un peu inquiet tout de même. Le lendemain, il avait été sorti du sommeil par un bruit sourd qui avait déchiré le calme du manoir, il se leva précipitamment, s'habilla puis courut jusqu'à l'origine du bruit, il était le premier, mais il entendait les bruits de pas des domestiques et des autres résidents se rapprocher rapidement, il ouvrit la porte a la volée et reconnu sans peine la chambre d'Akito, mais il resta surpris quelques secondes devant le spectacle qui lui faisait face : Hatori et Akito se battaient, a mains nues, et le bruit qui l'avait réveillé provenait sûrement de la commode, éventrée qui gisait sur le sol. Il cria le nom d'Hatori. Celui d'Akito. Et finit par saisir a la volée le bras du dieu.

-Lâche moi, bœuf stupide !

-Non ! Qu'est ce qui se passe ? Dites moi !

-Haru... Tu n'aurais pas du venir. Tu n'aurais pas du lui dire.

-Hein ?

-Haru, cet imbécile veut tuer Kyo, maintenant, simplement parce qu'il ne veut pas mourir lorsque l'enfant sera né.

-Ne me traite pas d'imbécile ! Qui serait assez stupide pour ne rien faire dans ces circonstances ?! Ça n'a rien d'égoïste !

-Akito ! Tu veux tuer deux personnes innocentes pour continuer a vivre, toi, un être méprisable et faible !

Haru avait relâché légèrement sa prise, choqué par leurs propos a tous deux, aussi ne put il arrêter le poing d'Akito qui ouvrit l'arcade sourcilière de son cousin, faisant s'écouler une rivière de sang le long de son visage. Hatori riposta, mais Akito, aveuglé par sa rage, parvint a le faire reculer jusqu'à la paroi de bois et, d'un coup entre les côtes, fit tomber le médecin a genoux et ouvrit d'un mouvement rapide le tiroir du meuble a coté de lui pour en sortir un petit pistolet dont il menaça l'homme agenouillé.

Aussitôt, Haru bondit dans le dos du dieu et saisit le bras armé, mais il ne réussit qu'a dévier la balle qui traversa l'abdomen de l'homme au lieu de sa tête. Haru écarquilla les yeux, horrifié, et envoya Akito a quelques mètres d'un mouvement, saisissant l'arme au préalable. Puis il s'agenouilla aux cotés d'Hatori, tentant de stopper le saignement de sa blessure. C'est là que plusieurs domestiques, Kureno et des personnes qu'il ne connaissait que de vue apparurent. L'autre maudit poussa un cri de surprise et se précipita près du médecin en voyant son état et, Haru, le sang bouillonnant de colère et de haine se releva brusquement et, d'un mouvement, leva son bras et tira sur le dieu resté immobile, un sourire purement satisfait aux lèvres qui se transforma en une grimace de surprise et de peur lorsque la balle s'approcha de lui et lui transperça finalement le crâne, projetant du sang et des morceaux de cervelle sur le mur tandis qu'il s'effondrait, sans vie.

Le reste était flou dans son esprit. Des hommes l'avaient ceinturés, avaient pris l'arme, et il s'était laissé faire, mais lorsqu'ils avaient voulus l'éloigner d'Hatori, qui respirait de plus en plus faiblement, il s'était débattu, et avait repris l'arme. Il avait tiré a nouveau. Deux fois. Ils avaient reculés. Alors il avait pointé l'arme sur eux et leur avait fait signe de reculer jusqu'à la porte, puis il avait demandé a Kureno d'aller la fermer, et, étonnement, il lui avait obéit, sous le choc lui aussi, sûrement. Lorsqu'il n'avait plus resté qu'eux trois et le corps d'Akito, sans vie, dans la pièce, Haru était retourné aux cotés de son cousin, qui avait saisit sa main, le ramenant a la réalité.

Il pleurait. Depuis quand ? Il ne savait pas.
Il avait tué.
Il avait tué un homme... et il avait aimé ça. Un monstre... Il était un monstre... Tout était de sa faute...

Soudain, le téléphone d'Hatori vibra, et celui ci, puisant dans ses dernières forces, lâcha la main du plus jeune pour répondre. Lorsqu'il avait raccroché, il les avait regardés, et avait repris la parole, tentant de mettre de coté la douleur et la faiblesse qui le terrassaient tandis que son sang s'écoulait sur le sol.

-Le bébé est né, mais Kyo est.. mort lui aussi.

Les deux autres avaient sursauté, écarquillant les yeux. Haru restait immobile. Kyo... S'était sûrement parce qu'Akito était mort... Il l'avait tué lui aussi...

-Haru. Haru ! Reprends toi. Tu dois aller les rejoindre, maintenant ! Dis leur ce qui s'est passé ici, et cache toi.

Haru l'avait regardé, perdu, espérant... du réconfort. De l'espoir. Mais il ne put qu'observer Hatori, livide, qui tentait de respirer, et qui finit par s'immobiliser, les yeux ouverts, mais vides.

-Haru, tu dois y aller. Passe par la fenêtre, et reste dans l'ombre.

Haru fixa Kureno, en larmes lui aussi, mais droit, plus fier qu'il ne l'avait jamais vu. Alors il s'était relevé, et avait sauté par la fenêtre, puis il couru jusqu'aux portes de la demeure, sans se retourner une seule fois vers la pièce où il entendit soudain un grand bruit de craquement, et des cris de rage. Mais il parvint a sortir sans qu'aucun Sohma ne le rattrape, et continua a courir alors que le soleil entamait sa descente.

Le silence régnait de nouveau.

Haru n'avait pas relevé la tête.

Les autres le fixaient.

Il avait tué Akito... Il avait tué Kyo. Et Akito avait tué Hatori.

C'était irréel... ça ne pouvait pas se passer comme ça. Ça ne devait pas se passer comme ça ! Ils ne pouvaient l'accepter...

Haru, lui, se redressa très légèrement, et reprit la parole, serrant dans ses main le petit pistolet. Il devait rester deux balles... Une serait suffisante.

-Je suis désolé...

Et, sans qu'aucun n'ai pu l'en empêcher, il appuya une nouvelle fois sur la détente, et la balle traversa son cou, sa tête, et il s'effondra a son tour sur le sol. Sans vie lui aussi. Et l'enfant, réveillée par le bruit et les cris de Thoru et Momiji, se remit a pleurer, hurlant sans qu'aucun n'ai la force de la rassurer.

Fin.

Bon.
Qui est ce que je n'ai pas traumatisé ?..
Je me suis déchaînée, là..
Mais, vous avez bien lu. Fin. C'est fini.
Ou presque... Un épilogue devrait arriver bientôt. Mais c'est fini.

J'espère que vous aurez aimé cette petite histoire, et je remercie Myrrdyn, Angeleye kaena33830, et Imthebest pour leur soutien ^^

Imthebest : Désolé de t'avoir fait détester Haru xD Je me rattraperai dans une prochaine fic j'espère xD La petite devrait si retrouver maintenant.. Haha... *va se pendre*

Note a Myrrdyn : A ton tour d'hurler au plagiat... J'espère que les ressemblances ne sont pas trop évidentes... J'ai pas fait exprès, j'te jure !