Bon. L'histoire prend un tout autre chemin que celui prévu initialement. La faible auteure que je suis est surpassée par la volonté du personnage à agir comme bon lui semble...
Résultat : ce chapitre est extrêmement court et je sens que les quelques personnes qui le liront auront des pulsions meurtrières à mon égard...
Je suis aussi désolé du retard, mais comme dit plus tôt, ce qui se passe ici n'était pas prévu et je ne l'ai écrit qu'après de nombreuses heures à me torturer les méninges pour essayer d'écrire la suite prévue...

Enfin bref, merci a tous ceux qui m'ont laissé des reviews, je n'en attendais pas tant XD
Bonne lecture ! ^^

Chapitre 2

Il envoya son sac contre le canapé, il ne prit pas la peine d'allumer la lumière, celle du soleil suffirait pour l'instant. Il enleva ses chaussures et les laissa sur le sol, il s'assit à son piano.

Il prit enfin le temps de prendre une longue respiration, il avait marché vite en montant jusqu'à l'étage de son appartement. Calmé, il ramena les manches de son pull au niveau de ses coudes et releva le couvercle des touches, ses yeux regardaient sans les voir les différentes partitions étalées au dessus de l'instrument, elles étaient empilées et l'on n'apercevait que quelques morceaux de chaque musique. Peu importe, il en avait créé la plupart, il pouvait laisser ses mains faire ce qu'elles voulaient.

Seuls les doigts de sa main gauche caressèrent les touches en premier lieu, doucement, presque tendrement, puis sa main droite vint se joindre à sa sœur et les sons grave répondirent aux sons aigus avant de finalement s'entremêler pour former une musique étrange, entre gaie et mélancolique.

A l'image de son esprit.

Il ne savait plus où il en était, il lui semblait observer son corps se mouvoir en tant que spectateur, il se voyait répéter les mêmes gestes chaque jour, les mêmes mots et les mêmes sourires. Il se voyait ensuite chaque soir rentrer chez lui, parfois il allait directement à sa salle de bain, prenait une douche, se changeait pour des vêtements moulants, ressortait et ne rentrait que quelques heures plus tard, les membres encore engourdis des passions qui l'avaient dévoré et la peau encore rouge du feu qui l'avait brûlé.
D'autres fois, comme aujourd'hui et la veille, il se voyait s'asseoir à son piano et détendre tous ses nerfs pour laisser les rênes de son corps aux parties les plus reculées de son esprit. Et s'était tout un spectacle de voir ce corps d'homme toujours souriant, à l'attitude toujours identique déverser par le biais des mélodies qui se créaient d'elles même du bout de ses doigts les sentiments multiples et souvent contradictoires qui l'habitaient continuellement. Le piano laissait ainsi parfois s'échapper ce qui ressemblait à une plainte, longue et douloureuse, égayée parfois par des morceaux aux notes plus aiguës lorsqu'un moment emprunt de joie et de vie lui venait à l'esprit.

Il ne savait pas ce qu'il attendait, ce qu'il voulait. Il connaissait seulement ce sentiment sourd de lassitude qui accompagnait chacun de ses pas. Il avait l'impression que le monde dans lequel il vivait n'était pas réel, comme s'il agissait de l'un des films qu'il regardait régulièrement, assez souvent pour en connaître la plupart des scènes et des répliques. Il connaissait les scènes de sa propre vie, celles qui s'étaient déjà déroulées, bien sûr, et celles qui suivraient.
Vraiment, il ne savait plus ce qu'il faisait là. Il jouait son propre rôle. Il avait toujours dit qu'il aurait dû être acteur, mais c'était sûrement ce qu'il était déjà. Il était l'acteur qui jouait chaque jour son rôle devant son public. Devant ses amis.
Mais arriverait bien un moment où son personnage devrait mourir, il côtoyait le danger chaque jour qui passait, il était blessé de très nombreuses fois, à l'article de la mort parfois. Mais il ne mourrait pas. Pourquoi ?

L'agent spécial soupira, il réfléchissait trop. Il se leva et traversa la pièce pour se remplir un verre de n'importe quel alcool fort. Il l'avala en quelques gorgées, accueillant la nouvelle sensation de confusion fatiguée qui l'envahissait et alla s'allonger sur son canapé. Étendu de tout son long, ses pensées s'étaient ralenties, chacune s'éveillait doucement l'une après l''autre et habitait son esprit quelques secondes avant de s'évanouir. Pourquoi continuer ? Il en avait assez de faire bonne figure. Il aurait voulu que ses yeux fermés le restent pour l'éternité.
Il se souvenait vaguement avoir lu une phrase quelque part :« lorsque l'espoir s'est envoyé, mourir n'est plus qu'une formalité. » elle traduisait parfaitement son état d'esprit, mais il ne se souvenait plus avoir un jour nourrit un quelconque espoir. « Une formalité ». Une chose simple. Qui ne présente aucune forme d'importance.
Pourquoi pas après tout ? Il n'aurait aucun regret à laisser la nature reprendre ses droits sur lui. Il aurait seulement une petite pensée pour son équipe, ils pleureraient sûrement. Abby déprimerait quelques temps. Mcgee serait un peu perdu pendant un moment. Ziva, Gibbs et Ducky seraient choqués.
Mais ils s'en remettraient rapidement.
Les enquêtes continueraient à les priver d'un quelconque espoir de repos et finalement, ils recommenceraient à avancer. Oui, ils s'en remettraient. Et lui n'aurait plus à souffrir du vide qu'était devenu son esprit et de la prison qu'était devenu son corps.

Se redressant à peine, il saisit la boîte d'antalgiques posée à coté du canapé. Ils étaient puissants. Et la boite était presque neuve.
Tel un automate, il les avala les uns après les autres, jusqu'à ce que la boite fut vide. Il ne se rendit qu'à peine compte que ses yeux se fermaient et il sombra dans l'inconscience.


Presque à l'autre bout de la ville, une jeune femme s'agita dans son sommeil, réveillant ainsi son compagnon qui, paniqué, la réveilla à son tour pour la sortir de ce cauchemar. Elle se leva brusquement et essuya ses larmes avant de s'habiller rapidement des vêtements qui traînaient dans la pièce et McGee ne put que l'imiter en tentant de comprendre ce que Abby, paniquée, disait. Il n'assimila que quelques mots Tony, danger, mourir, vite. C'était largement suffisant pour qu'il saisisse les clefs de sa voiture et prenne la main d'Abby pour la calmer un minimum tout en courant jusqu'au véhicule qui démarra sur les chapeaux de roues.

Abby avait rêvé d'une chambre d'hôpital, sur le lit, le corps bien trop pâle de Tony était allongé. Elle avait essayé d'avancer, mais n'avait pu bouger du cadre de la porte, après quelques instants, le médecin qui se trouvait à coté de son ami avait remonté le drap blanc le long du corps du brun jusqu'à recouvrir entièrement son visage.

Mais ça ne pouvait pas être vrai. C'était impossible. Pas lui.
Il fallait qu'elle s'assure qu'il allait bien.