Note de l'auteur : Bonjour tout le monde !
Me revoici avec une nouvelle fic, cette fois-ci basée sur les Turks. Celle-ci sera en plusieurs chapitres qui devraient d'ailleurs bientôt arriver vu que le 2 et le 3 sont déjà écris. Bonne lecture et n'hésitez pas à commenter (pas taper l'auteur par contre, même si vous risquez de me détester dans pas longtemps ^^ ).
Résumé : Un Turk va toujours jusqu'au bout ... quoi qu'il puisse arriver.
Rating : M
Pairing : A venir
Disclaimer : Final Fantasy appartient à Square Enix.
Jusqu'au bout
Chapitre 1
Assis dans une pièce sombre et suintante d'humidité, poignets fermement fixés au mur par des chaînes provoquant lentement mais sûrement l'engourdissement de ses membres, Reno attendait. Attendait que quelque chose se passât. Attendait que quelqu'un pénétrât enfin sa geôle afin de savoir à quoi s'en tenir. Depuis combien de temps était-il retenu ici ? Un jour ? Deux ? Davantage ? Voire peut-être beaucoup moins … . Difficile de conserver une bonne appréciation du temps s'écoulant dans ces conditions de détention., aussi le rouquin y avait-il assez rapidement renoncé. S'il n'avait pas été nourri depuis sa capture, il avait en revanche put boire … ce qui n'aidait en rien le gouffre qu'il était à se repérer ! Quand il repensait au nombre astronomique de repas qu'il avait loupé dans sa jeunesse faute d'avoir quelque chose de comestible dans son assiette, cette idée le faisait doucement rire. On s'habituait toujours facilement au luxe … le contraire était par contre bien plus délicat. Mais peu importait, il ne comptait pas rester éternellement en détention dans cette pièce puant le rance et le moisi !
Son bras gauche accusa soudain un tressautement tandis qu'une crampe vint mordre vicieusement son muscle mis à rude épreuve par son immobilisme forcé dans une position inconfortable, et Reno recommença alors à se débattre en vociférant après d'absents ennemis. Purée, mais ils n'allaient quand même pas le laisser mariner comme ça pendant des plombes ! Le rouquin n'avait jamais été un type patient, et il l'était encore moins lorsque ses poings le démangeaient fortement à la seule idée de pouvoir entrer en collision avec certaines tronches. Tout particulièrement celle d'un espèce de molosse décérébré aux cheveux blonds coupés en brosse et qui avait eu l'obligeance de lui servir de maître d'hôtel depuis son arrivée ici … . Quoi que, le Turk n'était pas du genre à économiser ses efforts, aussi serait-il également ravi de rosser l'intégralité de cette bande de mariole qui avait eu l'audace de lui tomber dessus à la sortie de sa boite de nuit favorite. Avec plusieurs grammes dans chaque bras, il n'avait pas été suffisamment frais pour sentir l'attaque arriver … .
La honte pour un Turk, il s'était fait avoir comme un bleu ! Assommé au détour d'une ruelle sans même avoir pu leur faire bouffer son electro-rod. Par Gaïa, que ses collègues ne l'apprissent jamais ou sinon il deviendrait la risée du service … . Surtout d'Elena en fait. La blonde était certes adorable lorsqu'elle le voulait, mais elle n'était pas pour autant une fillette plaintive et à ce titre, elle n'était jamais avare d'une certaine ironie mordante et bien placée. Surtout envers un Reno qui ne se gênait pas non plus pour la charrier dès que possible … bon d'accord, qui ne se gênait pas pour charrier à peu près toutes personnes vivantes entrant dans son champ de vision ! Dur dur d'être Reno … .
Ce dernier en était d'ailleurs là de ses réflexions lorsqu'une clameur sourde monta au loin, interrompue dans sa puissance par les épais murs qui constituaient sa cellule de fortune, et le Turk fit aussitôt jouer ses épaules afin de délasser ses muscles engourdis. Si ça braillait, c'était sûrement qu'il allait être temps de passer à l'action !
Logique. Sensé. Oui, le rouquin possédait un esprit de déduction assez fin lorsqu'il se donnait la peine de l'utiliser à bon escient.
Et de fait, à peine quelques minutes plus tard, la lourde porte de métal rouillé s'ouvrit pour laisser place à la lumière blafarde d'un couloir crasseux. Décidément, tout avait l'air d'être ancien et nauséabond dans ce bâtiment … . Une silhouette se pressa alors dans l'embrasure. Puis deux. Et le fameux molosse blond s'approcha avec prudence de lui afin d'ouvrir l'énorme cadenas reliant la chaîne d'entrave de Reno dans le mur, tirant aussitôt sur ses fers pour que le captif se levât puis le suivît.
« Allez le Turk, c'est l'heure d'entrer en scène. J'espère que t'es pas timide parce qu'ya du monde qu'est venu admirer ta belle gueule ! »
Un rire gras secoua alors son acolyte, et le rouquin fut rudement poussé en direction de la sortie tandis que son cerveau tournait déjà à cent à l'heure. Du monde était venu pour admirer sa belle gueule ?! Par Gaïa, pourvu qu'il ne s'agît ni de trafic humain ni de prostitution … . Reno avait fait partie intégrante des Taudis pendant sa jeunesse, racaille convoitant la place de son boss dans un gang de petites frappes bien peu recommandables, aussi savait-il parfaitement quel visage pouvait arborer ces bas quartiers bien qu'eux-mêmes n'eussent jamais touché à tel trafic. C'était toujours flippant de constater combien certaines légendes urbaines pouvaient avoir un socle de vérité profondément ancré dans la réalité … . Le Turk en ressentit une vague angoisse à cette idée, mais il choisit toutefois d'y faire face avec sa morgue habituelle.
« Ça, c'est sûr que personne s'déplacerait pour voir la tienne de gueule ! »
Nouveaux rires de la part des duettistes, et Reno grogna de manière menaçante tandis qu'une main brusque vint lui saisir sa queue de cheval pour l'obliger à se contorsionner douloureusement en arrière. Le visage de son habituel garde-chiourme lui offrit alors une vue très rapprochée, ses lèvres esquissant un sourire grotesque tout en lui soufflant son haleine empestant la clope à la figure.
« T'inquiètes pas que dans quelques minutes, la tienne vaudra plus grand chose non plus. »
Pour le coup, la menace était beaucoup plus précise cette fois-ci, aussi le rouquin se contenta-t-il de conserver le silence tandis que sa liberté capillaire lui fut rendue et que la main se glissa dans son dos pour le pousser avec brutalité. Il ne savait pas où ils allaient, mais ces deux-là avaient l'air d'être fichtrement pressés d'y arriver s'il devait en croire leurs airs ravis. S'il n'avait pas ainsi été entravé, il leur aurait fait rentrer leurs rictus arrogants dans la gorge ! Avec des si … .
En tout cas, une chose était sûre et certaine tandis que leurs chaussures claquaient avec régularité sur le sol détrempé de ce qui était sûrement une ancienne canalisation d'égout : plus ils avançaient et plus la rumeur enflait pour bientôt devenir un véritable concert de hurlements et de sifflements. Du genre qu'on pouvait entendre pendant un match de foot. Pas sûr que ses charmants hôtes l'aient convié à une petite partie de ballon … .
Au loin, des lumières multicolores dansaient au sol.
Ils arrivaient … .
Et ils arrivèrent surtout dans une vaste pièce basse de plafond, recouverte de sable sale et ceinte par d'épaisses barrières de métal couvrant l'intégralité de la hauteur de l'endroit. Autour de ces grilles rouillées, des masses de gens se pressaient en hurlant ou en échangeant des billets.
Des arènes clandestines.
Reno eut un frisson en avisant enfin la situation, mais il n'eut pas davantage l'occasion d'y cogiter que ses fers lui furent retirés et que le blond l'éjecta sur la piste de combat, refermant aussitôt la lourde porte de métal derrière lui. Il était piégé désormais. Obligé de se battre contre le premier qui arriverait par la porte d'en face. Heureusement que sa condition et son entraînement de Turk faisaient de lui un bon guerrier - et son passé dans les rues, un bon bastonneur - sans quoi il n'aurait pas donné cher de sa peau. Il n'était déjà pas follement confiant … . Quoi qu'il en fût, sa mission était désormais simple : survivre suffisamment longtemps afin de tenter de se carapater. Peut-être sur le chemin qui le ramènerait à sa cellule … s'il survivait. Rha mais merde, il allait survivre !
Autour de lui, les spectateurs surexcités l'observaient comme un bout de viande sur l'étalage d'un boucher, et des ricanements ne tardèrent pas à monter tandis que la rumeur concernant son adversaire du soir montait déjà dans la foule. Ricanements qui n'avaient pas l'air d'être follement encourageants à son égard … . Et une fraction de seconde plus tard, les lumières se braquèrent sur le blond qui se tenait désormais sur une sorte de plate-forme légèrement surélevée, micro en main et s'agitant afin de faire encore monter la fièvre. Ce type chauffait la salle. Comme si elle en avait vraiment besoin.
« Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, laissez-moi vous présenter le combat de ce soir ! Il opposera … à ma droite, un Turk à grande gueule qui brûle d'envie de se la faire démonter ! Applaudissez-le bien fort parce que le pauvre gars n'a pas l'air follement rassuré à l'idée de vous servir de divertissement ! »
Une hilarité malsaine s'empara aussitôt de ce public de dégénérés suite à ce commentaire, et Reno ne se gêna pas pour adresser un magnifique doigt d'honneur à ce glauque maître de cérémonie en signe de remerciement. Foi de ''pauvre gars'', il tuerait ce mec dès qu'il en aurait l'occasion !
« Et à ma gauuucheee … attention, c'est une affiche inédite que nous vous proposons ce soir, du jamais vu ici ! Parce qu'à ma gauche, c'est un autre Turk qui va nous régaler ! »
Ce n'était plus de la joie, c'était carrément du délire qui venait de s'emparer de la foule en liesse. Les hurlements avaient repris de plus belle devant cette nouvelle, mais le rouquin fut à peine touché par ce chaos ambiant. Un autre Turk ? Mais qui … ?
« Et voilà la bête ! »
Un bruit de métal résonna longuement tandis que la porte en face fut ouverte sans ménagement, et une silhouette tout aussi enchaînée qu'il l'avait été fut libérée avant d'être poussée brusquement dans cette arène de cauchemar. Une silhouette que Reno avait reconnue avant même que la lumière ne dévoilât irrémédiablement son identité.
« Oh merde, pas ça … . »