Je ne possède pas le manga Naruto ni ses personnages, lieux, etc.
Acte I,
Scène I.
Konoha. Un grand village que l'on pourrait aussi appeler petite bourgade où plusieurs familles riches et célèbres y avaient élu domicile depuis des dizaines voire des centaines d'années.
Konoha. Un grand villageoù tout le monde se connaît, où tout le monde sait tout. Par exemple, ce que cache un mari à sa femme ou encore ce que pense chaque personne sur son nouveau voisin. Un village où tôt ou tard tout se sait et par tout le monde.
Konoha. Un grand village où résidait le plus ancien, et pourtant le plus moderne, centre scolaire du pays. Regroupant à la fois le collège, le lycée et l'université les enfants de onze ans à leur majorité et plus étaient coincés entre ces murs. Ce centre scolaire restait même actif l'été durant les vacances. C'était un véritable pensionnat scolaire.
Konoha. Le grand village vers lequel une limousine noire se dirigeait à l'heure actuelle. Le chauffeur, un homme la cinquantaine passée avec une certaine pilosité faciale et deux petits yeux noirs indiscrets, observait attentivement ses deux passagères à l'arrière : les deux héritières de la grande famille des Hyûga.
Si on lui avait dit il y a quelques jours de cela qu'il ferait une course pour les Hyûga en personne il aurait bien rit. Seulement ce n'était pas une plaisanterie, et il, lui le vieux Akito qui ne voulait pas laisser son volant à un petit jeune sans expérience, emmenait les deux plus jeunes Hyûga dans leur nouvelle demeure principale de Konoha. Il n'en savait pas grand chose, on ne confiait pas d'informations capitales à des gens de son statut social, mais il avait clairement compris que les Hyûga déménageaient de Paris pour aller s'enterrer ici dans le bon vieux Konoha.
Dans son rétroviseur, Akito observa les deux filles. La plus jeune dormait la tête appuyer contre la vitre de la portière à sa gauche. Elle faisait à peine douze ans alors que c'était connaissance commune qu'elle allait avoir quatorze ans dans quelques mois. Elle avait des cheveux mi-long marron foncé, une peau de porcelaine et un corps en pleine puberté. Sur ces genoux reposait la dernière console électronique en vente sur le marché et Akito se sentit un instant envieux. Depuis des mois il épargnait pour acheter à son petit-fils une console de ce genre...
Le vieux chauffeur secoua la tête, se ressaisissant.
Dans le monde il y a ceux qui travaillent et peuvent se faire plaisir avec leur argent et ceux qui, comme lui et tant d'autres, travaillent uniquement pour payer leurs factures et survivre à un autre mois.
Il manœuvra habilement la limousine pour tourner à gauche puis posa son regard sur l'aînée.
Au contraire de sa petite sœur elle avait su rester éveillée le temps du voyage et lisait actuellement un livre assez épais, des écouteurs sur les oreilles. Du haut de ses seize ans, elle avait de longs cheveux noirs lui arrivant sûrement aux creux des reins, des yeux nacrés comme le reste de la famille Hyûga, une peau clair et un corps déjà très bien développé à en croire ses formes.
Il n'était pas un pervers, loin de là, mais il aimait regarder les belles choses.
Il ralentit un peu, arrivant dans les alentours de Konoha.
La route avait été longue depuis l'aéroport et ils n'avaient fait aucune pause. Les autres chauffeurs et lui. La famille Hyûga au complet avait déménagé à Konoha : principal et secondaire, soit Hiashi Hyûga, sa femme et ses deux filles mais aussi son frère Hizashi et son fils Neji.
Quelle surprise tout de même d'apprendre cela ! Certes, la coquette somme administré par les Hyûga pour taire l'information aux médias l'avait aidé à réaliser mais quand même ! Il transportait les deux héritières des Hyûga dans une limousine !
Akito ouvrit la fenêtre à sa gauche et soupira de contentement en sentant l'odeur caractéristique de son village natal : l'herbe fraîchement coupé, la terre humide et le salé de l'eau parcourant Konoha. Ça sentait bon la nature rajoutant à cela le bruit des ruisseaux, des branches d'arbres s'entre-crochant, des animaux environnant et vous aviez véritablement l'impression d'entrer dans un monde de paix et de bonheur.
Décidément, il comprenait pourquoi bon nombres de familles riches avaient leur résidence principale à Konoha...
Acte I,
Scène II.
La voiture s'arrêta doucement et Hinata leva les yeux de son livre attentivement.
Hanabi dormait toujours, leur chauffeur sortait de la voiture pour parler avec ses collègues et enfin, la famille Hyûga au complet était arrivée à leur nouveau manoir.
De sa place elle ne voyait pas grand chose, juste deux grandes portes en bois, un long mur, quelques pierres plates et du gazon bien vert à l'entrée du portail. Elle ferma son livre, non sans y avoir placé un marque page, et coupa la musique dans ses oreilles puis rangea son bouquin et son baladeur mp4 dernier cri dans son sac de voyage à main.
Regardant une nouvelle fois dehors, elle détacha sa ceinture de sécurité et se tourna vers sa sœur. Elle esquissa un sourire tendre à l'image qu'elle renvoyait puis la secoua doucement, tentant de la réveiller. Hanabi émit quelques grognements mécontents avant de papillonner des yeux et demanda d'une voix ensommeillée : « On est arrivé ? ». L'aînée hocha la tête et sourit avec encouragement, sachant combien le décalage horaire pesait déjà sur sa petite sœur. « Tu devrais ranger tes affaires au moins, on ne va pas tarder à nous dire que c'est bon », déclara Hinata en regardant par la fenêtre les chauffeurs se diriger vers le chef des Hyûga qui sortait de sa propre limousine, un portable tactile collé à l'oreille.
Hinata ouvrit sa portière et posa un pied dehors. Le soleil tapait fort et elle sentait déjà la chaleur l'envahir. Le vent chaud n'arrangeait pas, pourtant elle ne trouva pas le courage de se plaindre car elle aimait particulièrement ces temps chaud. Elle posa l'autre pied et sortit complètement dehors cachant le soleil de ses yeux à l'aide de sa main manucurée.
La rue où elle habiterait désormais était longue et de toute évidence uniquement peuplée par de riches familles. Elle marcha jusqu'au portail en bois de son futur manoir et y lut le numéro cinq. Il ne semblait pas y avoir foule en tout cas dans leur nouvelle rue : les terrains étaient grands et prenaient de la place donc il n'y avait pas tant de gens que ça. Cependant, elle espérait quand même qu'il y ai des gens de son âge et qu'elle pourrait bien s'entendre avec...
Elle était de nature une personne assez calme, bien qu'elle aimait certainement rire. Le problème était qu'elle n'avait pas souvent le temps de se consacrer aux gens de son âge car ils ne vivaient pas dans le même monde en général. Mais ici, à Konoha, les familles pour la plupart ressemblaient à la sienne alors elle espérait que parmi tout ces nouveaux gens elle s'entendrait bien avec au moins quelques personnes.
« Mademoiselle Hinata, les préparations d'arriver au manoir sont terminées. Monsieur Hyûga vous prie de découvrir votre nouveau lieu de résidence », déclara soudainement une vieille femme au service des Hyûga depuis des générations. La jeune fille hocha la tête et sourit aimablement à la femme, qui se dirigea vers Hanabi, puis franchit les deux portes en bois du portail d'entrée.
Une allée de pierres plates traçaient un chemin torsadé vers l'imposante porte d'entrée du manoir. Du gazon vert et humide encadrait ce même chemin, ainsi que plusieurs petits buissons lui arrivant aux mollets. A gauche, un énorme saule pleureur planait sur une marre remplit d'eau, de nénuphars et de fleurs sublimes. Un banc en bois ancien siégeait à l'ombre de l'arbre tranquillement. A droite, un labyrinthe miniature de petits buissons épais et de parterres de fleurs colorées prenaient une certaine place.
Hinata pouvait dire sans hésiter que cet endroit serait le plus fréquenté par sa mère lorsqu'elle serait présente au manoir. Pour sa part, la bibliothèque lui suffirait amplement : elle adorait la lecture, la musique, l'art.
La brune marcha lentement dans l'allée en pierres, profitant de la vue et de l'odeur offert par leur nouveau jardin d'extérieur. Presque arrivée à la porte d'entrée, elle leva les yeux vers le manoir. Ce dernier était imposant pour dire le moins, fait de bois et de pierres anciennes, il quémandait respect et beauté. Sa taille le rendait intimidant mais il n'en était pas moins raffiné.
L'héritière reposa son regard sur l'immense porte lorsque celle-ci s'ouvrit sur deux dames en tenue de service.
« Mademoiselle Hinata. Bienvenu », dirent-elles simultanément en effectuant une révérence et en faisant geste de l'invité à l'intérieur. Hinata baissa la tête aimablement et avança jusqu'à la porte avant de regarder ses chaussures, des baskets confortables qu'elle mettait aussi souvent qu'elle pouvait. « Dois-je les retirer ? », demanda-t-elle. L'une des deux dames, la brune, s'enquit de répondre. « Oh ! Ce n'est pas nécessaire, nous nettoierons si besoin est ! C'est très prévenant de votre part ! ».
Hinata acquiesça d'un sourire et franchit le seuil d'entrée.
Le sol était en parquet ciré dans une teinte foncé, tandis que les murs étaient peints dans des tons crème clair donnant plus d'espace à la pièce. Sur une table, toute suite à droite dans l'angle, ronde en verre et à trois pieds reposait un téléphone fixe servant d'interphone entre l'entrée et le portail. En face de la porte des escaliers doubles se séparaient pour faire une entrée à ce qui semblait être une salle à manger confortable. A gauche comme à droite des doubles portes coulissantes en bois menaient à d'autres pièces du rez-de-chaussez.
« Pourriez-vous m'indiquer où se trouve ma chambre ? », demanda-t-elle à la dame blonde qui répondit immédiatement. « Suivez-moi Mademoiselle ! Je suis ici pour cela après tout ! ». L'héritière hocha la tête et suivit la dame de service qui montait les escaliers. Ceux-ci donnaient sur un long couloir décoré de la même manière que l'entrée du sol au plafond. Plusieurs portes en bois trônaient dans le long couloir au fond duquel une baie vitrée montrait le jardin de derrière.
« Votre chambre est la deuxième porte en partant de la fin à droite », l'informa la dame. Hinata la remercia et commença à marcher en direction de la dite porte. Décidément ce manoir était bien plus grand que l'ancien de Paris, et certainement plus reposant. Elle s'arrêta devant la porte menant à l'endroit où elle passerait normalement le plus de temps après le lycée les prochaines semaines.
Sa chambre, son sanctuaire, son jardin secret, le lieu nécessaire à sa survie mental.
Elle posa une main sur la poignée, appuya doucement et poussa la porte religieusement.
La pièce était grande le sol en parquet mi clair mi foncé trois murs étaient peint en gris très foncé, et celui d'en face se trouvait être un ensemble de baies vitrées à l'encadrement beige. Le mur de droite était en partie blanc pour faire un effet tête de lit géante. D'ailleurs, le lit lui-même était énorme, possédant une parure beige et blanche. Les deux tables de chevets à ses côtés étaient faites dans un bois marron très foncé et dans un style moderne.
Au pied du lit était un canapé beige, et en dessous de ce dernier et d'une bonne moitié du lit trônait un tapis taupe/gris encadré d'une bordure blanche. Le plafond au niveau des baies vitrées était plus bas et possédait quelques spots de lumière artificielle. La baie vitrée elle-même était encadrée par des rideaux beige rosé. Il y avait également une table en bois foncé entourée par deux fauteuils beige du même tissu que le canapé. A gauche se trouvait une porte peint en blanche encadrée par une bibliothèque murale.
C'était décidé : elle adorait sa nouvelle chambre.
Hinata entra et ferma la porte derrière elle. Elle parcouru la chambre des yeux une nouvelle fois et ne put s'empêcher de sourire. Elle était vraiment sublime.
Elle marcha jusqu'à la porte menant sûrement à la salle de bain qu'elle partagerait avec Hanabi et l'ouvrit. La pièce n'était pas spécialement grande, comprenait un sol gris foncé et un mur en rectangles de carrelage blancs, et se composait de deux vasques en porcelaine, d'un immense miroir, une douche italienne en galets et de beaucoup de rangements pour les vêtements d' Hanabi et les siens. La pièce était discrète, élégante et pratique.
Elle sortit de la salle de bain et s'approcha plus près de la baie vitrée. Dehors, elle pouvait apercevoir le grand jardin vert, ainsi que l'étendue bleu que formait la piscine creusé, et imaginer le sol rocheux des pierres plates autour de celle-ci. Il y avait aussi de grands arbres au fond du jardin dont les branches et les feuilles volaient au gré du vent...
Emménager à Konoha n'avait pas été une chose attendu de la part d' Hinata. Bien sûr elle était triste de la mort de son grand-père mais de là à changer de pays... Cela voulait dire également qu'elle devait changer de lycée. Encore. Donc être nouvelle alors que tout le monde se connaissait déjà. Elle détestait ça. Son nom la rendait déjà bien différente des autres, elle n'avait pas en plus besoin de se détacher de la sorte en arrivant à un tiers de l'année...
Elle soupira et laissa tomber la baie vitrée pour aller s'effondrer sans grâce sur son énorme lit.
Konoha n'était pas nouveau pour elle ou pour les Hyûga à vrai dire. Ils avaient habité ici dans le passé, pas dans le même manoir certes mais peu loin de cette rue là. Elle devait avoir huit ans lorsqu'ils avaient quitté Konoha. Elle avait eu quelques amis sympathiques si ses souvenirs étaient bons. Elle pourrait se rappeler quelques prénoms comme Kiba et Shino, deux garçons attachants, ou encore Naruto, son béguin de l'époque.
Elle n'avait pas été ami avec beaucoup de filles durant l'enfance, trouvant leurs centres d'intérêt justement sans intérêt... C'est peut-être pour cela qu'elle s'était vite liée à Temari à Suna en Espagne. Un vrai garçon manqué celle-là ! D'ailleurs elle se demandait ce qu'elle était devenue depuis la dernière fois qu'elle l'avait vu...
Hinata soupira de plus bel, retira ses chaussures et s'allongea sur le ventre en posant sa tête sur ses deux avants-bras. Décidément, elle n'était pas pressé de débuter une nouvelle vie à Konoha... Contrairement à sa sœur elle n'avait pas ce côté ouvert et sympathique qui fait que les gens veulent vous parlez ou même s'intéresser à vous...
Elle sentit ses yeux s'humidifier et elle essaya de les fermer hermétiquement mais son nez commença à lui piquer et sa gorge à se nouer.
Merde ! Elle n'arrêtait pas ces temps-ci !
Heureusement les larmes ne tombèrent pas, elle put donc effacer les traces de sa tristesse passagère rapidement lorsque trois coups retentirent à sa porte. « Mademoiselle Hinata le déjeuner sera servi dans cinq minutes. Je dois vous y accompagner », affirma une voix douce derrière la porte. Hinata soupira et se releva, remettant ses chaussures. « J'arrive », s'exclama-t-elle en se dirigeant vers la porte. Elle frotta un peu ses yeux, remis ses longs cheveux en place et sortit de sa chambre.
Une jeune femme l'attendait sagement en tenue de service, les mains croisées ensemble devant sa taille. « S'il vous plaît veuillez me suivre Mademoiselle Hinata », ordonna humblement la servante en marchant vers les escaliers. Elles tournèrent ensuite dans l'alcôve que créaient les doubles escaliers pour rentrer dans une salle à manger luxueuse.
La pièce était carré le sol en parquet ciré marron foncé les murs, recouvert de plusieurs objets de valeurs comme des peintures, des calendriers chinois rares ou encore des éventails élimés mais coûteux, étaient tout aussi crème que l'entrée. Tous les murs de la pièce possédaient des doubles portes en bois coulissantes menant à d'autres pièces. Une grande table rectangulaire trônait au milieu de la salle en bois ancien, une bonne dizaine de chaises y étaient attablées. Un énorme tapis taupe siégeait juste en dessous de la dite table, la faisant paraître plus grande encore. Sur la table se trouvaient des couverts en porcelaine et en argent, plusieurs sortes de verres ainsi que de nombreuses décorations tels qu'un beau bouquet de fleurs ou des serviettes pliées habilement pour former une fleur de lotus.
Sa sœur et son cousin Neji étaient déjà assis à la table, attendant la nourriture qui ne seraient tardé. Hinata partagea un sourire avec sa cadette et tourna son regard vers le seul homme de la pièce. Neji était grand, musclé de ses nombreux cours de combats, et avait le physique de tout Hyûga qui se respecte : la peau pâle, des yeux nacré, un visage quelque peu indifférent à l'extrême, de longs cheveux lisses et foncé de nature. Elle pouvait avoué sans honte et sans hésitation que son cousin était beau. Elle savait qu'il faisait tourné la tête de beaucoup de jeunes filles et même de femmes, malheureusement pour elles il avait déjà trouver l'amour de sa vie en la personne surprenante de Tenten.
Tenten était une jeune femme souriante, généreuse, travailleuse et, surtout, très modeste. Non qu'elle la critiquait ! Loin de là, elle serait plus à même de l'admirer d'ailleurs. Tenten était orpheline. Elle avait jonglé entre de nombreuses familles d'accueil avant de s'épanouir avec les Rock. Une famille aisée mais humble se composant de parents peu présent mais aimant et d'un frère de son âge, Lee, aussi fougueux que Neji était calme. Ce dernier l'avait rencontré lorsqu'elle était venue dans son cours de Karaté il y a plusieurs années.
Ça n'avait pas été le coudre foudre, selon Tenten elle-même qui lui avait raconté étant donné qu'elles s'entendaient plutôt bien. Non apparemment elle ne l'avait pas aimé à cause de sa supériorité et réciproquement à cause de son excentricité. L'héritière trouvait cela assez drôle quand on les voyait maintenant ensemble, sans cesse en train de se faire des câlins.
Hinata se ressaisit et marcha jusqu'à la chaise en face de sa sœur, Neji en bout de table entre elles deux, et s'y assit. « Les parents ne seront pas là de la journée », cru bon d'informer Hanabi d'un ton mécontent. Hinata acquiesça. Rien d'étonnant jusqu'ici.
Leurs parents passaient tout leur temps à leur travail respectif et laissaient leur éducation pour les servantes à revendre de la famille Hyûga. Seul le père de Neji, leur oncle, avait une once de bon sens et essayait de passer quelques heures par semaines avec son fils. Au contraire, Hiashi et Hanae vivaient pour leur travail, leur prestige et leur réputation. Son père était président d'une entreprise multinational de cosmétique et avait presque emménager dans son bureau. Sa mère, bien que montrant beaucoup plus son affection pour ses filles, passait toutes ses heures, ses journées, ses semaines à son laboratoire où elle créait des parfums pour une grande marque de luxe.
Hinata s'était habituée à voir ses parents très rarement, cependant Hanabi avait besoin de cet amour parental et souffrait énormément de ces absences quotidiennes au grand dame de son aînée. Elle entrait en plus dans une phase traître de l'adolescence et ne cessait de se plaindre. Hinata ne doutait pas de sa rébellion prochaine ni de ses futures bêtises pour attirer l'attention, maintenant elle espérait que ça ne serait pas grave, et surtout, sans conséquence dramatique.
« Le repas est servi », déclara une vieille femme en apportant à l'aide d'une autre femme les nombreux plats du déjeuner. Pour l'entrée, ils avaient le choix entre de la roquette assaisonnée, des pommes de terre froides avec de la crème et quelques lardons ou des tomates fraîche du jardin derrière. En fait tout venait du jardin derrière, du potager notamment.
« Mademoiselle Hinata, que prendrez-vous en entrée ? », demanda la cuisinière en prenant son assiette de porcelaine. « Un peu de roquette et quelques tomates, je me réserve pour le plat principal, je n'ai pas très faim. Merci », dit-elle à l'intention des cuisinières et de sa famille indirectement. « Moi aussi, le voyage m'a épuisé et le décalage horaire pèse sur mon estomac », enchaîna Hanabi, remerciant silencieusement les deux dames qui repartirent dans la cuisine avec leur plats, Neji ne souhaitant pas prendre d'entrée.
« Que penses-tu de Konoha Hana ? », interrogea l'héritière en utilisant le surnom de sa cadette. Cette dernière haussa les épaules. « Pas grand chose pour l'instant. Ça change de Paris, mais j'aime bien. Il fait chaud en plus ! ». Hinata sourit en connaissance de cause puis se tourna vers son cousin. « Et toi Neji ? ». « Konoha n'a pas changé depuis la dernière fois que nous sommes venu... J'aime beaucoup ici, c'est reposant. Et toi ? », demanda-t-il après avoir répondu honnêtement à sa question.
La jeune fille stoppa son geste, s'apprêtant à amener sa fourchette à sa bouche, et réfléchit un instant. « Je ne sais pas vraiment. J'espère juste retrouver mes repères une nouvelle fois ». La réponse énigmatique contenta Neji qui acquiesça vivement, comprenant ce qu'elle avait voulu dire.
« Je vais amener le plat principal, avez-vous terminé ? », s'enquit une cuisinière soudainement. Neji hocha la tête et celle-ci les débarrassa de leur petite assiette, rentrant dans la cuisine. L'autre servante arriva alors avec les plats posés sur un chariot à roulette. « Voici le plat principal, il y a des pattes italienne à la carbonara, du riz cantonais assaisonnée à la sauce aigre douce, et pour finir un gratin de brocolis avec de la volaille assaisonnée à la sauce foi gras. Que souhaitez-vous déguster ce midi mes maîtres ? », demanda-t-elle prête à servir. « Du riz cantonais pour moi s'il vous plaît », répondit Hinata alors que sa sœur quémandait des pattes italienne et que Neji émettait son souhait à haute voix quant au gratin de brocolis avec un peu de riz.
Quelques minutes plus tard, la dame repartit et les trois adolescents commencèrent à manger.
« Au fait Neji ! Tu vas faire comment pour voir Tenten maintenant ? », s'exclama la plus jeune à l'intention de son cousin qui haussa les épaules. « Je ne sais pas encore... A vrai dire j'espérais repartir en France à la fin de mes études ici pour rejoindre Tenten ». « Wow ! C'est trop romantique ! », s'extasia Hanabi alors qu' Hinata roulait des yeux à son attitude. « Et bien j'aime Tenten et je sais qu'elle ne pourra pas venir ici donc... », confirma Neji.
« Hizashi est d'accord ? », s'inquiéta soudainement la cadette, sachant qu'un non de son oncle pourrait gâcher les rêves de son cousin. « Je lui en ai vaguement parlé mais il n'a pas l'air contre. Tout ce qu'il souhaite c'est mon bonheur, cela dit il veut quand même que je reprenne l'entreprise familiale », répondit ce dernier en baissant les yeux vers son assiette à moitié vide. « Et c'est ce que tu veux ? », s'enquit l'héritière curieusement. Neji leva les yeux vers sa cousine et dit sincèrement. « J'en sais absolument rien ».
Acte I,
Scène III.
Hinata ouvrit la porte de sa chambre et fut agréablement surprise de voir quelques cartons entassés près de son lit. Elle avait depuis toujours choisi de ranger ses affaires elle-même. Cela lui donnait l'impression, même minime, qu'elle transmettait à sa nouvelle demeure un sentiment de familiarité en replaçant ses objets rempli de souvenirs dans ses endroits fétiches. Elle entra finalement, fermant derrière elle, et retira une nouvelle fois ses petites baskets.
Elle avança près du premier carton à sa portée et y lut « Jeux sociétés » au marqueur dans son écriture. Elle sourit avec amusement en repensant à tous les bons moments passés à jouer au Monopoly* avec son cousin et sa sœur. Neji gagnait tout le temps, à chaque partie, c'était vraiment agaçant ! Il y avait aussi le Cluedo* : le jeu où elle était la meilleure avec le Uno* bien sûr ! Et bien d'autres encore.
Elle prit le carton dans ses mains et le souleva. Elle parcouru sa chambre du regard et décida de poser le carton près de la bibliothèque encastrée au dessus de la porte menant à la salle de bain.
Elle choisit un autre carton et émit un rire silencieux en voyant le nom « Trucs accrochés au mur ». C'est vrai qu'elle avait pour habitude d'écrire au marqueur sur tous les murs, les meubles de son ancienne chambre. Chaque citation, chaque mot correspondait à un souvenir bien précis : un livre qu'elle avait particulièrement aimé, une chanson singulière, un événement surprenant, ainsi de suite.
Elle s'était amusé à accroché des posters, des cartes postales, des tonnes de post-it certains avec de la colle, d'autres avec du scotch ou encore des punaises. Bref, son ancienne chambre ne ressemblait plus qu'à son jardin secret une fois qu'elle avait terminé.
Elle l'avait adoré.
Elle posa le deuxième carton au même endroit que le premier et se tourna vers un plus petit que les autres. Elle savait déjà ce qu'il y avait à l'intérieur. Le mot « Fragile » indiquait clairement la valeur du contenu. Elle décida de le laisser pour le moment et de se concentrer sur un autre gros carton portant le nom de « Livres ».
Elle le traîna jusqu'à la bibliothèque difficilement et l'ouvrit. L'intérieur débordait de bouquins tous les uns plus épais que les autres. Elle adorait lire. En particulier les romans aux histoires fantastiques. Elle n'aimait pas spécialement les romans à l'eau de rose, contrairement à Hanabi, car elle pensait qu'ils étaient faux. Qui pouvait croire à l'amour au premier regard ? Ou encore au coup de foudre ? Ce n'était que des sornettes pour jeunes filles en manque d'amour.
Comme elle.
Cependant, elle préférait les histoires avec des héros aux pouvoirs gigantesques. Elle aimait par dessus tout lorsqu'il y avait du suspense et un peu d'amour non exagéré. C'était tout de même plus facile de croire aux vampires et aux créatures fantastiques qu'au grand amour dont vantait la plupart des contes.
Hinata sortit un premier livre et sourit immédiatement en voyant le titre. 16 Lunes, de Kami Garcia et Margaret Stohl. Une histoire excellente, d'ailleurs elle devrait acheter le tome 2 pour savoir la suite. Elle regarda la bibliothèque puis les nombreux livres dans le carton. Elle ne savait pas comment les ranger pour se repérer... Peut-être tout simplement par dates de lecture. Elle plaça le premier ouvrage à gauche de la porte sur une étagère un peu plus haute que sa tête.
Elle retira un deuxième bouquin intitulé Reste avec moi, de Jessica Warman. Très bonne histoire aussi, avec une dose de suspense et de surnaturel parfaite. Elle le rangea à côté du premier et se munit du suivant.
Oh oui !Celui là...
Elle avait, comme toute adolescente fan de fantastique, succombé au charme des quatre volumes de Twilight, de Stéphanie Meyer. Bien sûr il y avait aussi la série incontournable de J.K. Rowling, Harry Potter. C'était d'ailleurs son ensemble de romans préférés. Il ne fallait pas oublier Le journal d'un vampire de L.J. Smith ! Une histoire génial, bien qu'elle aimait sans doute plus la série américaine qu'ils avaient fait à partir des bouquins, Vampire Diaries*.
Elle sortit un énième ouvrage et fut un instant surprise avant de sourire en se souvenant le contenu. Autant elle adorait les romans fantastiques, elle ne crachait pas sur un bon vieux comique réservée aux filles. Par exemple : Journal d'une princesse de Meg Cabot. Très drôle et super original.
Il y avait tellement de livres qu'elle ne saurait dire combien elle en avait lu.
Le carton se vida et un autre portant le même nom suivit rapidement. Elle l'ouvrit une nouvelle fois et continua de ranger son contenu dans la bibliothèque.
Bientôt elle eut fini et elle s'assit sur son canapé un court moment pour souffler deux minutes. De sa place elle regarda les quelques cartons qui restaient et décida de ranger ses vêtements avant qu'elle n'ai plus l'envie. Elle se releva, ouvrit la porte de la salle de bain pour voir que les affaires d' Hanabi y étaient déjà et coulissa les doubles portes de son dressing. Il y avait plusieurs étagères et une barre au milieu pour étendre des choses à l'aide de cintres. Tout était vide, attendant ses vêtements et ses accessoires.
Bon sang, ça va être long, gémit-elle intérieurement.
Elle retourna dans sa chambre et traîna tout d'abord deux gros cartons jusqu'à la salle de bain. Elle les ouvrit et regarda leur contenu. Robes, jupes, shorts pour l'un et maillots, gilets, jeans pour l'autre. Elle décida d'étendre toutes ses robes, puis ses gilets dans un premier temps. Puis, elle choisit de ranger jupes et les shorts dans deux grandes cases séparées au niveau de sa taille à gauche et de mettre les jeans au même niveau à droite. Elle replia ensuite correctement les hauts au fur et à mesure qu'elle les posait dans la case au dessus des jeans.
Contente d'elle-même en voyant les deux cartons vides elle s'étira. Ramenant ensuite les cartons vides à coups de pieds dans sa chambre, elle réfléchit quant à quels cartons elle emmènerait dans le dressing. Son choix se porta sur les chaussures, les sacs et le reste des vêtements : soit deux grands cartons à nouveau. Une fois devant sa penderie déjà bien garnie elle ouvrit les deux boites et posa ses mains sur ses hanches.
Bon.
Elle étendit d'abord les vestes et manteaux à la barre de fer puis prit chaque paire de chaussures une par une pour les ranger dans des cases faites à cet effet au niveau de sa tête aussi bien à gauche qu'à droite. Elle se rendit compte au fils du temps qu'elle avait beaucoup de chaussures et se trouva un instant capricieuse de toujours en vouloir des nouvelles. Mais la plupart des filles n'étaient-elles toujours pas comme ça ? C'était tout à fait naturel donc. Et puis elle avait l'argent alors autant en profiter ce n'était pas dans sa tombe et une fois morte qu'elle pourrait n'est-ce pas ?
Il ne lui restait plus beaucoup de place finalement pour tous ses sacs et encore moins pour tous ses accessoires...
Elle attrapa un premier sac à main puis un deuxième et se mit sur la pointe des pieds de sorte qu'elle puisse les placer tout en haut sur la planche de bois plate au dessus de la barre de fer, reliant gauche et droite en un seul compartiment de rangement. Elle mit ensuite le reste de ses nombreux sacs à cet endroit, vidant un premier carton. Elle regarda le deuxième à moitié plein d'écharpes, de bonnets, de chaussettes et pour finir de sous-vêtements. Elle remplit un tiroir de sous-vêtements, un autre de chaussettes et un dernier d'écharpes, de gants et de bonnets.
Elle expira fortement et essuya son front quelque peu humide de sueur. Elle avait enfin fini de ranger ses vêtements. Elle trouverait bien un endroit dans la salle de bain près des vasques en porcelaines et du grand miroir pour mettre ses colliers, bagues, bracelets, et affaires de beauté comme ses nombreux vernis, son maquillage et autres.
Elle retourna dans sa chambre non sans oublier les deux cartons vides qu'elle posa ensuite sur la pile qui s'était formée et regarda les cinq derniers cartons. Un pour ses affaires de bain, deux pour ses affaires de cours, un autre dit fragile et un dernier pour quelques choses inutiles mais qu'elle gardait toujours de déménagement en déménagement.
Elle posa le plus petit carton sur son lit, prit celui rempli d'affaires de beauté pour le mettre dans la salle de bain puis s'assit sur son canapé, les deux boites de cours devant elle. Elle coupa le gros scotch et les ouvrit. A l'intérieur étaient de nombreux cahiers, classeurs, trousses, et autres. La plupart n'étaient pas de cette année mais ceux des années précédentes. Pour cette année de première scientifique elle n'avait besoin que de son trieur, de deux trois cahiers et classeurs pour les matières avec des professeurs chiants, et deux trousses à peine.
Elle sortit son agenda et sourit doucement. Il y avait pleins de petits mots de la part de ses amis de Paris. Tayuya et Kin avait écrit des petits mots sur toutes les pages ou presque tandis que Kimimaro et Juugo lui avait rempli une page d'un petit texte sur son départ pour Konoha. Ils avaient vraiment été super sympa. Elle espérait qu'ils garderaient contact.
Elle le remit dans le carton et se dirigea vers la salle de bain où elle dénicha le sac à dos vintage qu'elle adorait tant. Elle revient s'asseoir sur le canapé au bout de son lit et ouvrit le sac. Elle y rangea son trieur pleins de feuilles blanches de tout format, sa petite trousse qu'elle n'arrivait jamais à fermer, son agenda et finit par y mettre tout ce qui lui tombait sous la main qu'elle jugeait utile pour les cours, ou presque: des ciseaux, une grande règle bien qu'elle en possédait déjà une petite dans sa trousse, des feutres et des crayons de couleurs, ce fut à peu près tout. Elle fut contente de voir que son sac n'était pas trop lourd.
Elle n'arrivait pas à croire qu'ils devaient allés en cours dès le lendemain. Elle espérait que ses parents n'oublient pas de laisser sa carte de cantine et sa carte de bus demain matin avant de partir au travail. Déjà qu'elle devrait passer voir le directeur elle n'avait pas envie de perdre trop de temps et d'arriver en retard pour se faire remarquer encore plus. Elle devait aussi rappeler à une des servante d'aller acheter un cadenas pour son futur casier, à moins que quelqu'un lui propose de partager le sien avec elle demain, ce qui l'étonnait fortement.
Elle soupira et posa son sac de cours près d'une de ses tables de chevets et retourna à ses cartons. Elle réfléchit un moment et décida de les refermer. Elle demanderait à une servante de les ranger dans le garage comme ceux des jeux sociétés et des trucs accrochés au mur. Elle n'avait pas vraiment de rangements dans sa chambre et elle voulait que la bibliothèque ressemble à une bibliothèque non à un fourre-tout.
Enfin il ne lui restait plus que trois cartons à déballer. Elle se dirigea vers celui des choses inutiles et l'ouvrit, ne se rappelant plus ce qu'elle y avait stocké. Elle fut surprise d'y voir un sac de couchage. Celui qu'elle avait utilisé plusieurs fois pour dormir chez Temari à l'époque. Il n'avait plus servit depuis longtemps malheureusement. Elle sourit tendrement en voyant une petite malle violette aux bords roses avec une fillette dessiné dessus. Cela faisait partie d'une collection à laquelle, petite, elle s'était abonnée. Elle avait reçu de nombreux cadeaux en plus du magazine mensuel pendant une bonne année.
Elle sortit la malle du carton et la posa sur son lit à côté du paquet fragile et regarda l'intérieur une nouvelle fois. Un petit rouleau à pâtisserie en bois et un ensemble de dînette pour enfant reposaient au fond du carton. Elle eut un petit rire en se rappelant cet autre abonnement mensuel de son enfance. Décidément... Oh ! Il y avait aussi un classeur avec des tonnes et des tonnes d'outils Shinobi ! Une marque de jouets où garçons et filles achetaient des Kunai, des shurikens, des senbons, des seaux de ninjas pour faire semblant d'en être un. C'était super original. Plus tu avais d'outils, plus tu étais fort et tu pouvais apprendre des techniques ninjas pour terrasser les ennemis. Tous les enfants avaient succombé à cette tendance rapidement, ce jouet était juste fantastique... !
Elle vit aussi un paquet de craies et sourit tendrement. Avec Hanabi, quand elles étaient plus jeunes, elles s'amusaient à jouer à la maîtresse sur un tableau à craie dans la salle de jeu. Quand Hanabi faisait l'adulte Hinata se retrouvait toujours avec des mauvaises notes mais quand c'était l'inverse Hinata lui donnait des tonnes de punitions pour son comportements puéril. Elle se sentait nostalgique en se souvenant de cela...
Aujourd'hui Hanabi et elle ne s'entendaient pas super bien. Hinata passait le plus clair de son temps dans sa chambre, sortait quelques fois avec des amis tandis qu' Hanabi passait le plus de temps possible avec des amis et le moins avec sa famille. Pourtant elle arrivait tout de même à se plaindre de l'absence de ses parents...
L'héritière remit les affaires dans le carton puis le glissa jusqu'aux autres, il irait dans le garage également sinon il allait prendre de la place pour rien. Elle regarda l'heure sur sa montre au poignet droit et ses yeux s'élargirent.
Déjà dix-sept heures trente-quatre !?
Elle marcha ensuite jusqu'à la salle de bain où elle se recoiffa rapidement puis ouvrit le carton à ses pieds. Bon, elle venait de voir qu'il y avait des rangements en dessous du meuble où se trouvaient les deux vasques et le miroir. Cela arrangeait certaines choses d'avance. Elle en sortit une boite a bijoux énorme et elle la posa sur le rebord du meuble à côté de la vasque. Elle rangea ensuite ses nombreux produits de beauté dans un des deux tiroirs à sa dispositions, les deux autres étant rempli d'affaires à Hanabi. Elle y rangea ses brosses, ses pinces, son lisseur, ses barrettes, ses shampoings et gels douche, ainsi de suite. Dans le deuxième elle mit sa boite à bijoux, toutes ses affaires de maquillage, ses vernis, et le reste de son carton.
Elle se releva et prit le carton pour le laisser sur la pile d'autres vide dans sa chambre.
Il ne restait plus que le petit paquet fragile, cependant elle décida de le laisser sur son lit pour l'instant.
Il était dix-huit heures à tout cassé, encore une bonne heure et demie avant de manger, et elle ne savait pas quoi faire. Elle voulait profiter de ce dernier jour de répit avant la reprise des cours et le commencement de sa nouvelle vie à Konoha. Elle décida contre tout jugement d'aller faire un tour dans la rue, voire un peu où était l'arrêt de bus, s'il y avait un parc ou autre chose dans les parages. Elle regarda sa tenue : un short en jean, une chemise longue blanche par dessus un débardeur blanc simple et uni accompagnés de quelques bracelets, sa montre et un collier. S'il y avait quelque chose qu'elle aimait presque autant que la lecture ou la musique ce fut la mode.
Elle remit ses petites baskets et ouvrit la porte de sa chambre non sans avoir prit son sac à bandoulières contenant son portable, ses écouteurs, un marqueur, un stylo bille bleu et un petit calepin noir. C'était son contenu de survie minimal. La couloir était silencieux, cependant la porte en face de la sienne était ouvert donnant sur la chambre de Neji. Ce dernier aussi était en plein rangement. Hinata s'avança jusqu'à l'encadrement et observa son cousin ranger ses vêtements dans un placard. « Je vais me balader, découvrir la rue tout ça », l'informa-t-elle. Il hocha la tête et elle se retourna, marchant en direction des escaliers. Au loin elle entendit Neji crier. « Fais attention ! » et elle sourit.
Acte I,
Scène IV.
Elle passa le portail et soupira de bien être.
Le soleil tapait encore et la chaleur n'avait pas quitté le vent qui souffla dans ses longs cheveux noirs. Elle retroussa les manches de sa chemise et regarda l'heure. Il était dix-huit heures vingt-deux. Elle avait une bonne demie heure pour se balader tranquillement, au moins dans sa rue pour l'instant. En face de la nouvelle demeure des Hyûga était un grand terrain où trônait un manoir tout aussi imposant que le leur. Une apparence peut-être un peu plus sombre que le leur mais tout aussi beau. Elle était curieuse de savoir qui y habitait mais n'osa pas traverser la route de peur qu'on l'observe.
Elle secoua la tête et se décida à trouver son arrêt de bus. Il passait le matin à sept heures moins cinq et rentrait le soir à dix neuf heures, en tout cas à son arrêt et pour les lycéens. Il prenait les enfants d'un quart de Konoha, les trois autres quarts ayant leur propre bus scolaire. Il y avait beaucoup d'enfants qui allaient au centre scolaire, étant donné la largeur des limites d'âge : de onze ans à la majorité et plus. Le centre de Konoha était vraiment grand si elle en croyait la brochure que lui avait fourni son père.
Le centre scolaire de Konoha se composait de nombreux bâtiments pour commencer. On peut penser au terrain du centre comme à un carré géant. Dans le coin gauche au fond on aurait un énorme bâtiment à deux étages en angle prenant beaucoup de place. A sa droite, il y aurait le réfectoire. Dans la continuité de la ligne droite en descendant seraient donc le réfectoire, les logements pour internes et majeurs venant de loin, puis l'administration. Celle-ci serait en fait juste en face de l'entrée, parallèle au trait horizontal du bas du carré. A gauche de l'entrée un parking pour voitures, vélos, motos, puis deux autres grands bâtiments correspondant aux deux gymnases. A cet endroit une deuxième entrée se trouverait. Et enfin, au milieu de tous ces bâtiments, la cours.
La cour, là où tous les élèves se retrouvaient à la pause ou à midi pour parler. L'endroit le plus bruyant du bahut entre autres.
Le terrain du centre scolaire, toujours aussi carré, possédait aussi quatre arrêts de bus sur le trottoir de droite, un pour chaque quart de Konoha. Sud, Ouest, Est et Nord.
Bref, le centre était immense. Heureusement qu'elle avait déjà son emploi du temps sinon elle aurait été fini.
Hinata passa une main dans ses cheveux et regarda où elle se trouvait. Elle avait tellement été plongé dans ses pensées à propos de son futur pensionnat qu'elle n'avait pas fait attention là où elle marchait. Elle se trouvait devant une maison assez grande, au crépis très lumineux et surtout très jaune. En France elle avait vu nombres de ces spécimens : des maisons au crépis moutarde. Elle s'était toujours demandé qui, de censé, pouvait habiter là dedans. Mais passons, elle se trouvait à l'angle entre sa rue et une autre.
Oh !
Et l'arrêt du bus scolaire était là à en croire le panneau et le marquage au sol. Un petit abri en bois un peu abîmé au dessus d'un banc en même état. Trois jeunes de son âge y étaient regroupés en train de parler fortement. La seule fille du groupe, une grande blonde aux cheveux longs attachés en queue de cheval haute et aux yeux bleus clairs, semblait disputer amicalement un garçon brun aux yeux marron un peu enrobé qui mangeait des chips en hochant la tête automatiquement. Sur le banc, un garçon aux cheveux noirs relevé sur la tête en ananas et aux yeux noirs intelligent était assis dans une position presque écrasé sur lui-même. Il semblait prêt à s'endormir à tout instant.
Hinata se demanda rapidement s'ils habitaient dans les parages et s'ils étaient au centre scolaire de Konoha mais la réponse lui parut évidente. Elle ne sut pas si elle devait aller leur parler ou si elle devait rebroussé chemin et continuer son tour. Elle aurait aimé leur parler mais la peur de se faire rejeté était trop présente. Elle décida donc de repartir dans sa rue et de marcher jusqu'à l'autre bout pour voir ce qu'il y avait. Elle se retourna donc et partit en direction de l'autre côté.
Elle passa devant plusieurs maisons et manoirs assez grands et se dit que finalement ses parents et son oncle n'avaient pas choisit cet endroit pour sa beauté reposante mais sûrement pour sa réputation. Comme d'habitude. Elle se demandait s'ils auraient encore besoin de déménager. Sincèrement elle n'espérait pas, elle en avait marre de devoir se refaire des amis à chaque fois. Déjà qu'elle galérait assez...
Elle s'arrêta soudainement au milieu du trottoir. Un petit chemin à la fin de la rue donnait sur un petit parc assez discret caché par des arbres. Cependant ce n'est pas ce qui l'avait surprise. Elle avait cru entendre quelques notes de musiques, comme quelqu'un en train de jouer de la guitare. Elle n'y connaissait pas grand chose à son plus grand malheur car elle avait toujours voulu jouer d'un instrument de musique mais son père lui répondait à chaque fois : « Si j'avais fait ce que j'avais envie de faire à ton âge on en serait pas là ». Elle trouva sa réponse plutôt blessante et impersonnelle.
L'héritière marcha sur les cailloux du petit chemin lentement, certaine que la musique se rapprochait. Les arbres se désépaississaient au fur et mesure et elle put apercevoir la beauté du parc, pleins de verdure et parcouru par un petit ruisseau. Il y avait deux/trois bancs éparpillés dans le parc dont un était occupé par un jeune homme tenant une guitare.
Elle s'émerveilla un instant devant sa prestance puis devant sa beauté. Il avait un timbre de voix sublime. Un peu rauque, comme s'il venait de fumer. Elle ne voyait que ses cheveux noirs coiffés de piques car son visage était penché vers sa guitare. Il portait une chemise bleu marine aux manches retroussés laissant à Hinata le loisir de voir ses muscles se contracter. Il portait une gourmette en argent à son poignet gauche. Hinata resta un moment interdit devant l'image qu'il renvoyait. Il semblait tellement sexy, indépendant et pensif, ou quelque chose comme ça.
« Je peux t'aider peut-être ? »,demanda-t-il soudainement, le faisait sursauter. Elle s'était une nouvelle fois perdu dans ses pensées. Il avait relever la tête et semblait un peu agacé. L'héritière aperçut ses yeux d'une couleur noir si profonde qu'elle cru s'y perdre un court instant. Exaspéré du manque de réponse, le jeune homme se leva du banc et entreprit de ranger sa guitare dans son étui.
Hein ?
« Je suis désolé ! Je ne voulais pas déranger ! J'ai entendu la musique et... », tenta vainement de s'expliquer Hinata à l'intention du musicien qui se retourna vers elle en prenant son étui. Il marcha ensuite dans sa direction, ou plutôt celle du petit chemin et passa à côté d'elle en répliquant d'une voix indifférente. « C'est trop tard ». Hinata se figea sur place de stupeur.
Bon sang ! Quel beau musicien mais alors quel con !
Elle plissa des yeux en regardant personne en particulier, se sentant juste en colère, humiliée, seule dans le petit parc du fond de la rue...