Salut !

Je suis là à nouveau parce que, après ces longs mois d'attente, je ne voulais pas vous laisser traîner. Merci beaucoup à celles qui ont répondu et tous ceux qui lisent :)

Emmawh : Merci encore ;)

Zia Rotbtd : Oui, enfin ! :D Merci beaucoup encore ! Et ouais, Rusard est soûlant... et Hagrid est Hagrid... contente que ça te plaise ! Et oui : MERICCUP FOREVER !

Bon, voilà, je vous laisse déguster ce new chapitre :)


Chapitre 17 – B.U.S.E

Février approchait à grands pas. Février et les B.U.S.E.s. L'atmosphère était fébrile parmis les cinquième année de chaque maison, tout comme les septième années qui passaient leurs A.S.P.I.C.s.

Jack s'ennuyait profondément.

Cela faisait maintenant plus de deux mois que Crocmou était parti. Selon Dumbledore, "c'était mieux ainsi", mais ce n'était pas qu'il s'inquiétait. Non, Harold maîtrisait le rôle de stresseur en chef à la perfection, ce que Jack voulait dire, c'était que tout était maintenant morne depuis que le dragon était parti rejoindre ses confrères dans il-avait-oublié-le-nom-du-pays.

C'était morne. Il n'y avait plus d'adrénaline, plus de courses-poursuites, il parvenait même à s'ennuyer en lançant un sort à Mérida.

Bon, bien entendu, elle piquait la mouche et ripostait de manière fougueuse, mais rien ne valait un bon coup de stress dans la Forêt Interdite.

Raiponce n'arrêtait pas de lui répéter : "Révise tes cours et extirpe-toi de ta lune !" Ah ! Il aurait très bien pu lui retourner la remarque.

Bien que Raiponce soit à Serdaigle, elle avait la tête dans les nuages. Évidemment, elle travaillait comme deux, s'endormait parfois tard le nez dans ses bouquins, il devait la réveiller et lui dire de se rendre à son lit car elle serait resté la nuit à la bibliothéque, mais il ne fallait pas oublier que cette fille était une sacrée tête-en-l'air.

Elle oubliait ses chaussures en ce moment. Sûrement à cause de la fatigue, car elle avait une tête de mort vivant en sortant du lit (Jack avait même vu ses cheveux le matin et il avait cru avoir affaire à un yéti blond), et elle se rendait à la Grande Salle pieds nus. Cela n'avait pas l'air de la déranger en outre mesure, mais certains élèves se moquaient d'elle.

Alors Jack oubliait lui aussi ses chaussures à son dortoir et la rejoignait, ses orteils sur le sol froid de Poudlard, simplement pour qu'elle ne se sente pas seule à avoir oublié de se chausser.

Oh, qu'il enviait Crocmou. En ce moment, il aurait adoré pouvoir s'envoler loin d'ici, vers le Groënland par exemple, et se battre à coups de boule de neige ensorcelées face aux Esquimaux sorciers. Il aurait adoré se taper un bon fou rire.

Même Mérida c'était mise au boulot, c'était pour dire. Bien sûr, elle boudait comme elle n'avait jamais boudé, mais elle avait tout de même le nez plongé dans de lourds ouvrages. Il commencait à douter de sa santé mentale.

Harold aussi étudiait. Il étudiait presque autant que Raiponce. De temps en temps, il s'accordait un quart d'heure de libre le soir avant de se coucher pour écrire une lettre à son dragon. Oui, Crocmou ne pouvait pas lire, mais les sorciers qui le gardaient soigneusement s'y chargeaient, même si Jack pensait qu'ils devaient trouver débile de lire une lettre à un dragon.

Le père d'Harold avait bien entendu été mis au courant qu'Harold avait gardé un animal extrêmement dangereux durant cinq ans dans la Forêt Interdite sans son autorisation.

Et il avait envoyé une beuglante à son fils.

Jack s'en souvenait comme si c'était hier. Ça n'avait pas été amusant, loin de là. Dès que la beuglante était arrivée par hibou devant l'adolescent brun, Mérida avait bondi sur ses pieds et avait hurlé :

- Harold, COURS !

Malheureusement, il n'avait pas eu le temps de laisser tomber la lettre qu'elle se déchiquetait déjà dans ses mains. La voix la plus grave et avec le plus gros accent nordique que Jack eut jamais entendu beugla, et Harold avait eut une expression tellement choquée, il s'était ramassé sur le banc, totalement désemparé et terrorisé, il avait regardé la lettre qui lui jetait des serments.

Jack se souvenait bien des mots que la beuglante avait hurlé : "désastre. Catastrophe. Tu es la honte du village. Tu as jeté la honte sur notre famille. Tu as pactisé avec ce démon. Ta mère serait tout le contraire de fière."

Mais le pire n'était pas cela. Non, le pire était ses derniers mots.

"Tu n'es plus mon fils".

La lettre avait disparu en crépitant, le feu l'avait ravagée, laissant la Grande Salle silencieuse, hébétée, perplexe. Finalement, l'adolescent brun s'était levé, pâle et tremblant, et il était parti sans rien dire.

Ils avaient été là pour le consoler.

Harold n'avait pas pleuré. Il était resté muet, l'air hagard, perdu, et déprimé.

Et lorsqu'il avait enfin relevé la tête le jour suivant, c'était pour en ressortir métamorphosé. Sa marche était différente. Lui qui auparavant boitait avait passé plusieurs jours à en construire une nouvelle, plus complexe, plus inventive, plus solide et plus agile. Jack avait poussé un sifflement en la voyant pour la première fois.

Le plus petit membre de leur groupe grandissait et se montrait inventeur.

En débit des B.U. qui approchaient, Harold avait réussi à dénicher le matérial nécessaire pour construire une prothèse en forme d'aileron pour Crocmou. Raiponce s'était jurée qu'elle l'aiderait et avait commandé de son côté de la nouvelle peinture à base de coquillages pour la peindre. Mérida avait bien voulu servir d'assistante à l'adolescent brun, et lui parlait souvent. Jack entretenait le rôle de remonteur de moral officiel et aidait Raiponce à dessiner les peintures sur l'aileron en cuir.

- Demain, on finit les retouches et on pourra contempler notre chef d'oeuvre, fit Harold avec un sourire victorieux.

Jack lui tapa le dos et Mérida brandit le poing.

- Durant les vacances, affirma l'adolescent au pied manquant, je vous inviterai à la maison. Vous verrez, c'est assez joli. Il y a de beaux couchers de soleil. Et on pourra peut-être apprendre à Crocmou comment voler avec son nouvel aileron flambant neuf.

- Et ton père ? murmura Raiponce en se mordant la langue. Qu'est-ce qu'il en pensera ?

- Je me fiche de ce qu'il pense. Je fais ce que je veux, et je n'ai pas besoin de sa permission pour avoir un ami dragon.

Enfin, en attendant, ils avaient tout de même des examens à passer. Et plus le jour J avancait, plus l'angoisse montait. Les quatre amis arrivaient de moins en moins à se voir, et lorsqu'ils le faisaient, ils étaient agressifs. Même Raiponce avait perdu de sa gentillesse mémorable.

Et les examens arrivèrent.

.

Harold se gratta la tête avec le bout de sa plume, se rendit compte de son erreur et se frotta les cheveux. Par le tutu en sac de jute de Merlin, il s'était mis de l'encre sur le crâne... Il se traita mentalement et se concentra sur le parchemin devant lui.

L'Histoire de la Magie était un cours extrêmement ennuyant et il avait beaucoup de mal à le suivre, mais l'examen de l'Histoire de la Magie était extrêmement angoissant à cause du bruit de plumes de la moitié d'une centaine d'élèves dopés au stress grattant une feuille de papier déjà bourrée de fautes illisibles.

Il n'attendait qu'une chose : que tout soit terminé pour enfin avoir la paix.

Car cette épreuve était la dernière. Enfin !

Ils avaient débuté par l'examen de Sortilèges. Il estimait s'être plutôt bien débrouillé mais avait confondu le sortilège d'Allégresse avec celui d'Engorgement, et ne comprenait toujours pas pourquoi il avait commis une telle erreur. Raiponce avait affirmé s'être déchaînée et avait l'air plutôt contente d'elle-même, Mérida avait paru plutôt enjouée, et Jack aussi. Autant dire que tous les quatre avaient réussi la première épreuve.

La deuxième avait été l'épreuve pratique de Sortilèges. Harold avait magistralement réussi à faire pousser une paire d'ailes à son examinateur sans savoir comment il s'y était pris (il s'était plus tard dit, durant l'épreuve pratique de Métamorphose, qu'il s'était trompé d'examen). Raiponce avait fait sortir un magnifique geyser de fleurs de sa baguette magique et les avait offertes à son examinatrice plus tard, Mérida avait failli enflammer ses cheveux mais avait réussi à tourner son sortilège raté en brûlant des bougies à la place, et Jack s'était totalement trompé de sortilège et, au lieu de faire sortir une vive lumière de sa baguette, il répandit de la glace sur son examinatrice.

Le train-train quotidiel mais en examens, quoi.

Durant le test de Botanique, Harold parvint avec succès à rempoter un bébé mandragore hurlant mais échoua misérablement à repousser un Filet du Diable qui l'attrapa par derrière ; ce mercredi-là, il faillit devenir un casse-croûte pour plante carnivore. Jack déposa "malencontrueusement" des graines de Tentacula Vénéneuse qui, aidées par un sort produit par "erreur", se mirent à pousser comme beau diable jusqu'à ce que son examinteur y mette le feu (ils durent évacuer la serre pour plus de sécurité). Raiponce parvint à discerner avec succès un Voltiflor d'un Filet du Diable et le nourrit (elle fut d'ailleurs la seule à s'être très bien tirée de cette épreuve), tandis que Mérida avait dû s'excuser pour avoir répandu de la terre ET les valérianes sur la belladone qu'Astrid Hofferson essayait de faire pousser, ce qui dégagea une épaisse fumée qui fit tousser toute la serre.

Puis le jeudi vint l'épreuve de défense contre les forces du Mal. Durant l'épreuve écrite, les quatre s'en tirèrent plutôt bien et Harold fut fier de réciter par coeur les Sortilèges Impardonnables. Ce fut Mérida qui passa l'examen pratique avec un succès éprouvant, car elle réussit tous ses sortilèges d'attaque. Harold se retrouva coincé à cause de son propre sortilège de Bloque-Jambes et son examineteur dût lui administrer un contre-maléfice mais il parvint tout de même à réaliser un Protego parfait. Raiponce, elle, parvint à produire un joli Expelliarmus accompagné d'un sortilège d'assommement temporaire. Malheureusement, elle échoua à produire son contre-maléfice. Jack, lui, leur raconta plus tard qu'il s'en était sorti avec surtout de la chance.

Ils avaient ainsi ensuite un jour de libre pour les révisions et passèrent à l'épreuve de potions théorique et pratique. Sur celle-là, les quatre adolescents étaient d'accord : ils avaient totalement raté. En revanche, Harold parvint à créer durant la pratique un philtre de confusion. Raiponce s'acharna avec sa goutte du Mort-Vivant et affirma par la suite qu'elle avait écrasé la graine d'asphodèle au lieu de la couper comme tel était marqué dans le manuel mais tous étaient certains qu'elle s'était très bien débrouillée. Mérida avait réussi son philtre de joie et Jack, et c'était étonnant de sa part, parvint à mijoter son philtre de paix. Sans doute le fait que Rogue ne soit pas présent les avaient tous soulagés.

L'épreuve de soins au créatures magiques avait été de loin la plus facile pour Harold. Il était parvenu à immobiliser son Niffleur suffisamment longtemps et à le faire déterrer l'or caché sous une butte de terre. L'animal n'avait pas cessé de ronronner dans ses bras et même l'examinateur avait été surpris. Raiponce perdit ses moyens en confondant un Noueux d'un hérisson, Mérida réussit cette partie en proposant du lait aux bestioles inoffensives jusqu'à ce que la créature magique se dévoile, et Jack captura le Noueux fou de rage d'avoir été trouvé et faillit le lancer sur une licorne malade avant que le professeur Brûlopot n'intervienne.

L'astronomie se passa plutôt bien mais si tous mélangèrent un ou deux astéroïdes, et la divination fut une vraie catastrophe pour les quatre amis.

Et en ce moment, ils étaient tous dans la Grande Salle et écrivaient frénétiquement pour l'épreuve d'Histoire de la Magie.

Harold soupira et chercha une question à laquelle il pouvait répondre. Il tomba sur la cinquante-neuvième : "Donnez la liste des dragons que Cressida Cowell (env. 1000 après J-C) à découvert et pourquoi cela a-t-il changé le monde des sorciers jusqu'à aujourd'hui."

Il sourit.

Et rédigea sa réponse.

.

- J'en ai ma claque, grommela Mérida sans beaucoup de coeur.

Ils étaient tous dans la salle commune des Gryffondor qui, habitués à la présence de la Serdaigle, du Poufsouffle et même du Serpentard (la rousse avait été claire à ce sujet : "Jack est mon ami et le premier qui demande pourquoi il est là se retrouve avec le nez en sang, c'est clair ?!").

Elle se laissa tomber dans le canapé alors que d'autres élèves de cinquième et septième année de Gryffondor montaient dans leur dortoir. Jack, Raiponce et Harold s'assirent également, totalement exténués.

Harold se massa les tempes.

- Si ça c'était les B.U.S.E, alors je n'ose même pas imaginer ce que sont les A.S.P.I.C, murmura-t-il alors qu'une migraine pointait le bout de son nez.

- Je pense avoir plutôt bien réussi, dit Raiponce en défaisant ses longs cheveux, son regard printemps habituellement vif maintenant las. Je suis au moins sûr d'avoir un Optimal en Botanique.

- J'ai totalement raté la divination, fit Jack en passant une main dans sa chevelure blanche.

Il rit d'un rire étranglé.

- Tout le monde a raté la divination, vieux, le soulagea Harold. Trelawney nous a fait avalé des salades toute l'année.

- La première chose que je fais en rentrant dans ma salle commune, bâilla Raiponce, ce sera tomber dans mon lit pour ne plus jamais y sortir.

- De même, grommela Mérida.

- Toi, ça va, tu es déjà dans ta salle commune, fit Jack en s'enfonçant encore plus dans le canapé que Raiponce, Harold et lui se partageaient.

- Vous vous souvenez de la question 101 ? demanda 'Ponce en posant sa tête sur l'épaule de Jack.

Le Serpentard ne donna pas l'impression d'être gêné.

- C'était laquelle ? fit Mérida qui, malgré sa fatigue, observait les deux avec un léger sourire.

- "Expliquez les raisons du soulèvement des sorcières de Salem de 1692 et nommez les chefs de cette organisation."

- Ah, oui, se souvint Harold dans un moment de lucidité.

Il se redressa légèrement car il penchait sur l'accoudoir.

- Elles se rebellaient contre les moldus qui leur en faisaient voir de toutes les couleurs, répondit-il alors que la migraine s'acharnait sur lui, et les chefs étaient... étaient... oh non, je ne sais plus.

- Tu sais quoi ? réagit Mérida. On s'en fout. Les examens sont finis et on est libres jusqu'à la fin d'l'été.

- Chouette... manifesta Jack qui commençait à s'endormir.

Sur son épaule, Raiponce somnolait déjà.