Commentaire de l'auteur Après avoir écouter l'opening magnifique de Kanon. j'ai pondus ce tout petit one shot. En espérant qu'il vous plaira, bonne lecture.

Il neigeait ce soir-là, un froid glacial qui rendait chacun de mes pas plus lourds les uns que les autres.
Jamais il n'y avait eu autant de flocons dans ce ciel où tout semblait devenir flou, disparaissant ainsi
dans cet intense nuage mortel. Le vent violent hurlait sa rage entre les arbres, sa puissance arrachait
toutes choses fragiles, tous ceux qui ne méritaient pas de vivre en ce lieu.

Pourtant, je continuais de marcher malgré la douleur, la fatigue, la peur. Mes pas continuaient et
m'emmenaient un peu plus profondément dans cette épaisse forêt. Il faisait froid, j'avais mal autant
physiquement que dans mon cœur qui palpitait de terreur. Je ne savais pas ce qui m'attirait si
soudainement dans cet endroit qui m'horrifiait. Je fermai les yeux, le vent les aveuglant. Je ne voyais
rien, je n'entendais rien, je n'avais aucune raison qui puisse me pousser à aller là et pourtant…
Pourtant je continuais à m'enfoncer dans le sein même de la forêt. Sous mes pieds les petits chemins
tracés disparurent, laissant place à la nature telle qu'elle avait toujours été : sauvage et libre.

Mon souffle se fit plus difficile, le froid brulant ma gorge fit couler des sillons de larmes sur mon
visage rougit par l'effort et les courants glacés. J'avalais à plusieurs reprises ma salive, et serrais plus
fort contre moi mon manteau que j'avais mis à la hâte. Mes cheveux frappaient brutalement mon
visage à plusieurs reprises, leurs couleur blé semblait fanée dans cette obscurité et j'eus la
désagréable impression que plus j'avançais, plus la mort semblait m'entourer.

Elle finit d'ailleurs par caresser de ses longs doigts squelettiques mon dos courbé par la fatigue. À ce
toucher je m'effondrais au sol lourdement, et entendis au loin son rire, un rire sombre qui raisonna
dans la forêt me glaçant les os. Je tentai de me relever à plusieurs reprises mais mes jambes cédèrent
sous mon poids. Épuisé, je restai immobile dans la neige, jusqu'à hurler mon désarroi et ma stupidité.
Pourquoi m'étais-je élancé sans réfléchir dans cette forêt ? J'avais beau y penser, seul mon instinct
m'y avait guidé et maintenant encore il me poussait à me relever et à continuer de marcher. Je ne
pouvais pas m'empêcher d'être attiré par ce sentiment d'excitation, comme si quelque chose
m'attendait la bas, quelque chose de beau, de merveilleux.

Je repris mon souffle et m'appuyai avec difficulté contre le tronc d'un arbre mort. Je fis un pas puis
un autre, et encore un autre. Mes pas se pressèrent de plus en plus vite, jusqu'à finir par courir dans
cet immense forêt, trébuchant plusieurs fois, blessant mon visage qui heurtait violemment des
branches. Il y avait soudain cette force qui habitait mon corps me faisant oublier la douleur, la fatigue
et me poussait à continuer. Mon cœur murmurait qu'une chose qui m'était précieuse était là-bas, un
trésor qui apaiserait le vide en son sein. Mes pieds glissèrent sur la glace, ma cheville émit un ignoble
craquement, mais cela ne m'arrêta pas. Non, plus rien ne pouvait m'arrêter. Mon cœur battait la
chamade, mon corps tremblait d'excitation, mon esprit était embrumé, seul la vue des arbres qui se
resserraient de plus en plus et cette sensation mystérieuse me préoccupait, le reste m'importait peu.

Brusquement, les arbres disparurent laissant place à une immense étendue de neige immaculée.

Je contemplais le soudain paysage qui me faisait face. Seul au milieu de cette prairie régnait un arbre,
un immense arbre qui semblait âgé. Mon enthousiasme disparu à cette vue, mes jambes fléchirent et
je sentis des larmes de désespoirs rouler sur mes joues glacées. Mes sanglots brouillèrent ma vue et
mes mains gantés les cachaient pudiquement. Mon cœur semblait saigner de déception et de honte.

Je ne savais pas pourquoi mais je connaissais cet endroit, il me rappelait un souvenir avec un jeune
homme de mon âge que je n'avais pourtant pas connu. Malgré cette étrangeté, j'étais conscient de
son existence au fond de moi, ce garçon était vivant et je l'attendais depuis longtemps, très
longtemps. J'avais tout oublié, qui il était, comment il s'appelait mais il était là en moi, dans mon
cœur qui l'attendait avec impatience. Il était ce vide et seul lui pourrait le combler.

Une promesse, je me rappelai soudain de cela, ce lien que j'avais avec lui, ce paysage aussi qui
semblait irréel en cet instant, pourtant il me paraissait familier. Je fronçai les sourcils comment
pouvais-je connaitre cet endroit alors que jamais je ne l'avais vu ? Cela était impossible, cependant
ce sentiment qui étreignait mon cœur marmonnait un ressentiment de familiarité. Je me levai et me
dirigeai vers cet arbre si intrigant, je posai délicatement la paume de ma main contre son vieux tronc
et murmurai.

« Je suis là à toi de répondre à ta promesse. »

Le silence fut ma seule réponse, je finis par glisser contre le tronc et fermai les yeux attendant. La
tempête se fit plus violente et glaciale mais je ne bougeai pas. Je restai là, à attendre, les bras
entourant mes genoux et mon visage tendu vers le ciel blanc.

« Usuratonkachi »

J'écarquillais soudainement les yeux à l'entente de cette voix grave et regardai face à moi. Il était là
l'homme que j'attendais était venu. Son visage masculin était encadré par des cheveux aussi noirs
que ses yeux. Il était magnifique entouré par cette neige, il ressemblait en cet instant à une
apparition, à un rêve. Je ne savais que dire, trop surpris par l'être qui me faisait face.

« Tu pensais que je ne viendrais pas? Tu es un abruti alors Naruto. »

L'homme me tendit sa main droite gantée, un petit rictus fleurissant sur son visage porcelaine.

«Viens, tu vas attraper froid. »

Je pris sa main, me levai et lui fit un sourire radieux.

« Je me rappelle, Sasuke. »

Il arqua un sourcil, avant de prendre doucement mon visage dans ses mains chaudes et délicates,
puis de poser tendrement ses fines lèvres rosés sur les miennes, pêche et plus charnues. Nous
laissions ensemble à cet instant nos émotions surgir, nos larmes roulant sur nos joues s'échouant
ensemble dans la neige, nous étions de nouveau réunis.

Je quittai ses lèvres pour diriger mes yeux azurs dans ceux envoutants de mon amant. On resta
quelques minutes à s'observer, trop émus de nos retrouvailles.

«Sasuke? » chuchotais-je

« Hm? » Demanda-t-il le regard épris.

« Nous serons ensemble pour toujours ». Quand ma voix se tut, il caressa mon visage puis embrassa
doucement de nouveau mes lèvres.

« Oui, toi et moi nous nous retrouverons où que nous soyons. Je te le promets »

Commentaire de l'auteur Alors qu'en avez vous pensé, de ce petit one shot? Bien, nulle ?

Merci infiniment a doudou et sakyframboise qui on eut la grande gentillesse de corriger ma fic.