Bonjour, c'est Miss Silvers à l'appareil, et me voilà pour un OS sur La Reine des Neiges, ou Frozen en anglais. Rated K, parce qu'il n'y a pas de mots grossiers, seulement de la tristesse...

J'ai vu ce film hier (au jour où j'écris, on est le 8 décembre 2013), et j'en ai été retournée, quoique légèrement choquée. Que d'action, que d'aventure, que de sentiments, mes amis ! :O

Brief, voilà, j'espère vous émouvoir et je suis désolée, parce que c'est trop court à mon goût mais je manquais d'inspiration ^^ Ce OS prend place dans le film, vers le début, juste après que les sœurs aient perdu leurs parents.

Disclaimer : tout est à Disney sauf mon écriture.

PS : J'ai écrit ça vachement vite...

Bonne lecture !


Pourquoi ? Pourquoi tant d'ignorance ? Solitude. Souffrance.

Souffrances.

Que lui avait-elle donc fait ?

Enfermée. Elsa restait dans sa chambre. Que pouvait-elle donc bien faire ? Se morfondre. Pleurer peut-être. Ou alors, elle s'en foutait totalement.

Elle se foutait du monde. Elle se foutait de leurs parents morts. Elle se foutait d'Anna.

Elle se foutait.

Anna retint un sanglot et se laissa couler contre la porte de la chambre éternellement close. Elle voulait l'ouvrir, elle ne le pouvait pas. Depuis combien de temps – d'années - était-elle restée devant cette porte, à toquer jusqu'à ce qu'Elsa lui ordonne de partir, à parler d'un ton enjoué de l'été qui débutait ou de la neige qui tombait déjà des nuages en abondance ? Du bonhomme de neige fondu qui reposait dehors.

Le bonhomme de neige.

Anna en voulait un. Elle le voulait plus que tout. Car Elsa allait ouvrir la porte pour en fabriquer un dehors avec elle. Oui, comme le font les sœurs.

Pourquoi ? Pourquoi tant de mépris ? Chagrin. Douleur.

Douleurs.

Que lui avait-elle donc fait ?

- Elsa... murmura Anna, des larmes de rage et de peine scintillant dans ses yeux clairs. Peux-tu ouvrir cette porte ?

Personne ne lui répondit. Personne ne lui répondait jamais. Personne ne lui répondra jamais.

Elsa devait se foutre d'elle. Anna aurait aimé pouvoir lui cracher à la figure toutes ces années d'abandon qu'elle lui avait laissées ; ça, au moins, ça ferait émerger la « Princesse Elsa » de sa bulle argentée. Ça lui ferait mal.

Oh oui, Anna aurait adoré blesser Elsa. Non, pas physiquement, mais lui faire ressentir ce qu'elle ressentait continuellement

- Je t'en prie, Elsa... sanglota-t-elle pitoyablement. Pour une fois... je suis là pour toi, alors pitié, ouvre-moi cette porte pour que nous puissions être comme avant... Deux jeunes filles heureuses, et non les jeunes femmes perdues que nous sommes aujourd'hui.

Il n'y avait plus personne. Personne.

Jamais.

Elle voulait un bonhomme de neige.

Anna enfouit sa tête entre ses bras, ne prêtant aucune intention, ne remarquant en aucun cas le froid et le vent qui s'échappait des trous de la porte.

Elle pensait au bonhomme de neige, dehors. Comment s'appelait-il, déjà ?

Olaf.

« Je m'appelle Olaf, et j'aime les gros câlins ! »

Anna laissa se souvenir se disperser au gré de ses larmes.

Depuis combien de temps n'avait-elle pas entendu la voix d'Elsa ? Depuis combien de temps ne l'avait-elle pas touchée, serrée dans ses bras ? Depuis combien de temps s'étaient-elles vues face à face, ri, pleuré ensemble ?

« Princesse Elsa » ne ressent rien, « Princesse Elsa » est parfaite. « Princesse de glace » s'occupe d'affaires très importantes, « Miss Cœur Gelé » n'a pas le temps pour des broutilles telles que s'amuser. « Madame Froideur » ne peut pas pleurer la mort de ses parents, elle doit rester dans sa chambre et remplir des formulaires officiels !

Anna vivait. Anna pleurait, Anna riait, Anna s'amusait, Anna aimait.

Anna n'était pas parfaite, mais Anna, elle, ressentait.

Elle se tourna alors lentement vers la porte, position fœtus, ses cheveux tressés traînant à terre, ses vêtements de deuil fripés ; murmura.

- Je voudrais un bonhomme de neige...

Anna ferma les yeux.

Plic ploc. Plic... ploc.

Le son des larmes remplaçait le toquement à la porte.

Et pourtant, Elsa l'entendit.

.

- Je voudrais un bonhomme de neige...

Adossée à la porte, Elsa étouffa un sanglot avec sa main gantée.

Pourquoi ouvrir une porte était donc si compliqué ?

Apposer la main – non, le gant – contre la poignée incrustée, appuyer lentement, puis ouvrir.

Ces gestes lui étaient inconnus.

De son chignon strict s'échappaient des mèches d'un blond presque blanc. Ses grands yeux d'un bleu froid était couverts de maquillage noir et violet ; tout coulait.

« Miss Parfaite » ressentait.

Elsa avait bien entendu sa sœur contre la porte, elle l'avait entendue parler, pleurer, s'escrimer, en vain.

Quel avenir pour elles ?

Non. Quel avenir pour elle ?

Elsa resterait au château. Mourait au château.

Anna partirait. Mènerait une vie meilleure. Construirait plein de bonhommes de neige.

Loin de la sœur au cœur de glace.

La joue appuyée contre le bois précieux de la porte, Elsa pouvait presque sentir celle d'Anna au même endroit. Elle la touchait, la palpait pour la première fois depuis longtemps, elle pouvait sentir son souffle chaud, elle lui parlait, lui racontait toutes sortes d'histoires, la consolait, tout allait bien.

- Je t'aime... murmura Elsa.

Ses gants étaient gelés. Une infime couche de glace les recouvrait, tout comme ses chaussures et le bas de sa robe d'un bleu sombre.

Alors, Elsa ferma les yeux. Une autre larme – la dernière – coula le long de sa joue rougie et encore ronde.

Un jour, elle avait été une enfant. Un jour. Elle ne le sera plus jamais.

Depuis ses dix ans, elle avait arrêté de jouer, arrêté de ressentir, arrêté de rire. Arrêté de vivre.

De ses petits pieds enfermés dans des talons trop hauts s'échappèrent des cristaux de glace.

Du plafond tombait la neige.

Du sol courait le gel.

Des murs glissait une brise.

Froid.


Si vous trouvez cela trop court et/ou que vous voulez que je continue, reviewez ! ;)